Jérémy inquiet se précipita au bord de la fosse et s’agenouilla sans en distinguer véritablement le fond.
« Aide-moi Maëlle. Il faut que je descende.
- Ne t’en fais pas, je vais t’aider. »
À ces mots, la fillette eut un mouvement brusque vers le bras de Jeremy qui s’écria :
« Ohh, tu m’as piqué !! Mais pourquoi ?
- Cela va t’aider, tu verras. » Répondit-elle.
Le garçon, stupéfait, se tenait le bras là où la piqûre diffusait une brûlure intense. Il se retourna vers son amie. Il distinguait dans les mains de son amie une épine d’un quelconque arbuste. Elle lui souriait.
« Maëllllllllllllllllllllllllllllleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee. »
Et maintenant, il ne comprenait pas pourquoi il tombait en arrière. Il avait pourtant senti ses mains le pousser. Mais il devait rêver. Son amie ne ferait pas cela. Le choc du rude contact du sol de la fosse lui coupa le souffle, lui faisant perdre connaissance quelques instants.
Son esprit éclairci et ses yeux habitués à l’obscurité, Jérémy découvrit l’origine des gémissements. De la fourrure auburn et sanguinolente tressautait dans un coin. Les gémissements s’étaient tus. Il ne restait que le souffle d’une respiration difficile. Le garçon pleurait, laissant goutter les perles de larmes jusque sur la poussière. Une timide phrase.
« Caramel, c’est toi ? »
Tendant la main vers la chose informe et encore chaude, il frémit au contact poisseux du sang qui coagulait. Un faible gémissement reprit pendant qu’une tête se tournait vers lui.
« Caramel !! Mon dieu, que t’est-il arrivé ? »
Se retournant les yeux pleins de larmes vers celle qui l’avait fait tombé, Jérémy murmura dans un souffle : « Maëlle, c’est lui, mon chien.
- Bien sûr que c’est lui, vu que c’est moi qui l’ai mis là !
- Quoi ? Que dis-tu là ? Non ! Ce n’est pas possible. Je ne te crois pas.
- Tu es stupide ou quoi ?
- Mais pourquoi Maëlle ? Pourquoi as-tu fait cela ? »
La fillette qui révélait un visage inconnu à son ami, souriait, ne répondant pas. Elle disparut de la vue du garçon qui tenait à présent son fidèle compagnon agonisant dans ses bras. Le sang de ce dernier maculait les vêtements poussiéreux de Jérémy. Les minutes s’écoulaient emportant une à une chaque étincelle de vie de l’animal jusqu’à ce que la dernière. Le garçonnet, les yeux clos et parcouru de sanglots déchirants, ne tenait plus qu’un cadavre froid entre ses bras.
« Quel spectacle attendrissant ! » railla la fillette. Le garçon relevait la tête, ses yeux bleus azurs empreints d’une haine inconnue pour lui jusqu’alors devant la trahison de son amie.
« Pourquoi ? Dis-moi pourquoi ?
- Mmmm, pourquoi pas ? Le spectacle de tes larmes est si plaisant. »
Le garçon sentit la gifle de cette dernière remarque sur son cœur. Celle qui avait été autrefois son amie se révélait d’un sadisme inconnu Il n’en revenait pas. Le feu de la piqûre apaisé s’était transformé en démangeaisons qui s’étendaient dans tout le bras, lui déclenchant de furieuses envies de se gratter. Pourtant, faisant preuve d’un nouveau courage, l’enfant n’en montrait rien pour ne pas satisfaire Maëlle. Serrant les dents, il demanda :
« Et maintenant, que vas-tu faire ?
- Maintenant, je vais attendre… attendre que les démangeaisons deviennent insupportables.
- De quoi parles-tu ? »
Les lèvres de la fillette s’étirèrent en un sourire des plus inquiétants.
« Tu le sauras bien assez tôt… » Conclut-elle, avant de disparaître de nouveau, laissant le temps, insaisissable, inexorable, faire son œuvre.
A ce jeune âge, être aussi sadique et manipulatrice. Pauvre Jérémy...
Ma question est, comment la jeune fille a à peine 11 ans a fait pour se procurer cette seringue et de quoi est fait ce poison ?
Mes petites remarques :
Mon Dieu, avec majuscule.
"Maëlle, c’est lui, mon chien" comme cette phrase se trouve séparé, je ne pensais pas qu'il s'était adressé à Maelle, j'ai cru qu'il se parlait intérieurement.
"...autrefois son amie se révélait d’un sadisme inconnu Il n’en revenait pas" J'aurais mis une virgule à ...inconnu, il n'en revenait pas.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de les faire.