Cathédrale septembrale ou Pudeur de chapelle

Ils sont une poignée d'ingénieux bâtisseurs
Qui font avec leur verbe autant d'enceintes neuves,
Et d'admirables nefs, de vitraux comme ils peuvent,
Que les vieux bâtisseurs ont fait de Sacré-Cœur.

Supercoquentieux temple qu'est leur intégrale,
Toute leur œuvre sainte où se perd leur talent :
On les reconnait bien pour ce qu'ils sont prudents.
Médiatique secret qu'est cette cathédrale.

Admirez la charpente, à l'occasion la pierre
Des murs. Aussi le bois des bancs où l'on se tient.
N'écoutez pas le prêtre ; il n'est l'auteur de rien.

Ces gens-là font des vers ou écrivent des pièces
Poésie surannée, romans de toute espèce,
Les cloches vont sonner leur gloire littéraire !

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Bruns
Posté le 12/06/2024
Bonjour Adrien,
j'ai aussi découvert ce mot :-) merci :-)

Pour moi, joli hommage aux batisseurs, plutôt qu'au raconteurs !
Est ce que tu ne tenderais pas vers l'irreverentieux ?

A suivre ...

Bruns
Adrien Vermeil
Posté le 22/08/2024
L'irrévérence est une forme assez aboutie de politesse pour les poètes trublions ! Merci pour ton retour. Et désolé de te répondre avec tant de retard.
Margerie Kremer
Posté le 27/02/2024
Joli poème ! Il m’apparaît comme un hommage aux auteurs inconnus de la Bible pour la richesse du texte qu’ils ont créé, et qui est une large base d’inspiration pour la littérature en général ; leur œuvre, leur génie transparaît à toutes les époques et dans tous les genres.
J’aime la métaphore avec la cathédrale, que les textes sacrés ont amené à construire, et donc érigée pour leur rendre honneur, quelque part.
« N'écoutez pas le prêtre ; il n'est l'auteur de rien. » Cette pique m’a fait rire d’autant qu’elle arrive un peu sans prévenir — mais pas de façon incongrue, puisque l'on est déjà assis sur les bancs à ce moment-là.
Et pour finir, j’ai appris un mot, haha.
Adrien Vermeil
Posté le 10/03/2024
Merci pour ce message ! En vérité, différentes personnes m'ont donné différentes interprétations de ce poème et je les ai toutes trouvées pertinentes. J'ai toujours eu un rapport ambigu à la religion et pourtant je crois n'avoir jamais perdu ma foi. C'est aussi ce que certains de mes poèmes essaient de transmettre. Et j'imagine que le mot que tu as découvert est "supercoquentieux". Il faut dire qu'il n'est pas très courant dans nos littératures d'aujourd'hui haha !
Vous lisez