C'est pas si bête quand on y pense

Par Brook

J’aime, je n’aime pas.

J’aime manger après avoir cuisiné, manger debout, les petits déjeuners, les fruits, quand il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, l’hiver plus que l’été, procrastiner, ne rien faire, les sous-titres jaunes d’Arte, le rap et la culture Hip-hop, le bruit de fond d’une bibliothèque, découvrir, les longs trajets, être nouveau, être surchargé, la scène, le stress, les risques, me faire applaudir, avoir des plantes, les chiens plus que les chats,  lire, écrire, parfois être triste ou en colère, la compétition, les podcasts, le thé, la camomille, la cannelle.

 

Je n’aime pas devoir, décevoir, ne pas aimer, haïr, être violent, la compétition, être en mauvaise santé, le caillou dans la chaussure, trop faire la fête, quand il pleut et les vêtements mouillés, écraser les escargots, la pression, le small talk, porter des masques qui ne me vont pas, trop m’ennuyer, l’été quand il fait trop chaud.


 

La cabane est à tout le monde

Un matin de printemps, sans trop savoir comment, je me retrouvai à la butte. Je n’avais jusque là emprunté que les sentiers tracés ou les chemins qui apparaissent lorsque trop de gens prennent le même raccourci, années après années. Les chemins de désir. Ce jour-là, je n’ai pas décidé de m’aventurer dans la masse de lierre, de ronces et d’herbes hautes. J’y étais allé sans y réfléchir. Comme dans un jeu vidéo, c’était jouissif de découvrir des zones encore inexplorées, ou presque. Je découvris, loin des sentiers, une petite clairière, au milieu de laquelle avait comme été déposée une petite cabane. Elle semblait avoir été construite par des enfants. J’entrai, contraint de plier mon corps, sous peine de faire de la cabane un chapeau, ou une jupe. Je ressortis rapidement : la visite se résumait à un carré de terre et deux tabourets cassés. 

Une fois dehors, je vis la planche en bois sur laquelle était écrit au marqueur noir : 

 

“La cabane est à tout le monde”

 

La sieste sur l’herbe

Pendant les étés chauds, j’aime aller dans un parc assez vaste et vide pour pouvoir m’allonger dans l’herbe sans être dérangé. J’éteins mes sens et je me sens vulnérable. C’est apaisant de juste se laisser vivre. J’entends presque le bruit des voitures qui filent sur la route, les personnes marcher et parler autour de moi. Je me réveille une ou deux heures plus tard, les petits yeux. J’ai l’air aussi débile que je me sens bien.

 

 

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coeurfracassé
Posté le 02/09/2024
Coucou !
C'est intéressant, toutes ces choses que tu aimes/n'aimes pas en vrac. Je pense que je vais faire ça, aussi, juste pour le fun.
Si jamais, cannelle s'écrit avec deux "n" ;-)
Je ne sais pas si tu avais remarqué, mais tu as mis deux fois le mot compétition... Ça ne m'a pas dérangée, je crois que je vois ce que tu laisses entendre.
Très mignonne, cette petite cabane... Jai bien aimé le chapeau et la jupe =)
Et j'ai adoré cette phrase : "C’est apaisant de juste se laisser vivre."
À bientôt :-)
Brook
Posté le 02/09/2024
Salut !

Content de voir que tu continues ta lecture.
C'est vrai que mon rapport à la compétition est un peu étrange. J'aime beaucoup me comparer aux autres pour savoir "qui est le meilleur", mais c'est un aspect qui me met aussi parfois un peu mal à l'aise, surtout lorsqu'il s'agit d'art.

"C'est apaisant de juste se laisser vivre". Parfois on dit qu'on ne fait "rien" alors qu'on garde notre esprit occupé. Un jour j'ai essayé de ne vraiment RIEN faire, et j'ai trouvé ça très reposant. L'ennui peut faire peur, parce qu'on est seul.e.s avec nos pensées, mais ça fait beaucoup de bien.
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