Chapitre 2
En souvenir du bon vieux temps
Devant les portes du palais, Cíqiǎo referme les pans de son manteau de laine et observe ses quatre compagnons. Elle n'a gardé de contact sérieux qu'avec Hǔníng au travers de lettres sporadiques échangées entre leurs trop rares rencontres. Il lui arrive de croiser Měifèng en ville. Celle-ci loge au Jardin des Dix Mille Plaisirs, l'un des établissements les plus réputés de Línzī. Cependant, elles n'ont pas dû s'adresser plus de vingt mots depuis que la courtisane s'y est installée. Il n'aurait pas été correct, en tant que femme mariée, que Cíqiǎo la fréquente ouvertement. Après leurs aventures, Zhúgāng a passé quelques années à Línzī, pendant lesquelles elle l'a aidé à préparer le sélectif concours du ministère de la Justice. Ils étaient proches à cette époque, unis autour de ce but prestigieux, mais depuis qu'il est retourné dans son district natal, ils se sont perdus de vue. Quant à Tāo, elle ne l'avait pas croisé depuis plus de vingt ans !
Après le couronnement de Qílóng sous les traits du prince Jiàn, le temps et la distance se sont vite chargés de les séparer, sans compter l'envie commune de mettre tous les événements derrière eux, d'oublier leurs peines et de laisser les plaies à vif cicatriser. À les voir réunis autour d'elle, elle a l'impression dérangeante d'avoir été projetée vingt-quatre ans dans le passé, comme si toute sa vie paisible aux côtés de Quán Ān avait été balayée d'un seul coup d'éventail. Elle ne peut s'empêcher de sentir sur ses épaules le poids d'une menace. Sont-ce les paroles de Lumière Éternelle qui ont éveillé son inquiétude ?
Dans les rues avoisinantes, l'ambiance est à la fête. De parfaits inconnus se saluent avec le sourire. Les étudiants ont reçu congé pour la journée. Ce soir, les habitants trinqueront à la santé du roi et de sa jeunesse éternelle, danseront autour des effigies des sept héros et brûleront des représentations du sorcier. Combien parmi eux se rappellent véritablement ces heures noires ? Certains n'étaient même pas nés à cette époque, ou trop jeunes pour en garder des souvenirs. Ils ne voient dans cette célébration qu'une occasion de s'amuser.
Cíqiǎo a toujours fui les festivités de cette journée qui lui rappellent douloureusement une perte bien trop personnelle. Elle a besoin d'une distraction pour s'occuper l'esprit et Lumière Éternelle vient de lui fournir un mystère à résoudre. Elle n'a jamais su résister au défi intellectuel d'une bonne énigme.
— Si nous allions rendre une petite visite de courtoisie à ce juge de quartier ? lance-t-elle d'un ton faussement enjoué.
Sa proposition lui attire l'œil noir de Zhúgāng, un haussement d'épaules tintinnabulant de Tāo et les yeux ronds de Měifèng. Seul Hǔníng la gratifie d'un sourire compréhensif.
— Maintenant ? s'exclame la courtisane. Tu veux aller mettre ton nez dans cette histoire morbide, maintenant ?
— Et pourquoi pas ? L'heure du singe [1] ne fait que commencer. Nous avons un peu de temps avant la nuit et l'ouverture des festivités. Ne me dis pas que tu as l'intention de danser autour d'un feu de joie aujourd'hui, je ne te croirai pas.
Un voile assombrit le regard de braise de la courtisane et Cíqiǎo regrette ses paroles indélicates. Měifèng n'a pas plus de raison qu'elle d'apprécier l'ambiance de fête.
— J'aurai du travail, ce soir, se contente-t-elle d'annoncer d'un ton factuel, mais rien de prévu d'ici là.
— Donc, nous avons un peu de temps.
— Et nous allons obéir, sans questionner ? intervient Zhúgāng. Que savons-nous des intentions du dragon ?
— J'obéis à mon roi, car il est juste, ainsi que le commande Kǒngzǐ. Lumière Éternelle a largement démontré au cours des vingt-quatre années écoulées qu'il avait à cœur le bien du royaume. Je dirai même qu'il est le Qí. Je ne pense pas qu'il soit capable de lui nuire sans se détruire lui-même. Je lui fais entièrement confiance.
— Tu as toujours trop bien parlé, Cíqiǎo, grommelle le juge entre ses dents. Bien, allons mettre notre nez dans cette affaire, mais je te préviens que le responsable en charge verra notre intrusion d'un mauvais œil.
— C'est pour cette raison que j'ai besoin de toi. Il sera sans doute plus amène envers un collègue.
Le regard de Cíqiǎo englobe l'ensemble de ses compagnons.
— Plus vite nous rapporterons une réponse à Lumière Éternelle, plus vite nous pourrons reprendre le cours de nos vies normales.
Elle se tourne avec une question dans les yeux vers les deux restés silencieux pendant cet échange.
— Ma jonque peut se passer de moi quelques jours, accepte Tāo sans plus de formalités. Tous les fleuves se jettent à la mer.
— Je te trouve plutôt optimiste sur la suite des événements, pointe Hǔníng en tiraillant sa barbe, mais je n'ai rien de mieux à proposer. Nous avons reçu des ordres directs et clairs de la plus haute autorité du royaume, alors, en route, en souvenir du bon vieux temps...
* * *
La masse austère, écrasante du palais de justice du quartier est de Línzī figure à elle seule la rigueur des institutions qu'elle représente. Les pierres parfaitement taillées soutiennent le toit de tuiles vernissées sans qu'aucune irrégularité ne vienne déshonorer la façade majestueuse. Les fonctionnaires affairés marchent dans les couloirs d'un pas digne, le dos droit, la bouche pincée, comme si tout sourire représentait une atteinte à la dignité de leur charge.
Dans ce temple officiel de la législation, Zhúgāng s'incline respectueusement, paume contre paume à hauteur de poitrine, devant le juge en charge du prestigieux établissement.
— Magistrat Dí, merci d'avoir accepté ma requête et de me consacrer un peu de votre temps si précieux.
Le fonctionnaire au chignon coiffé de bleu lui rend son salut avec un regard suspicieux. En retrait de quelques pas, Cíqiǎo et ses compagnons gardent une attitude déférente, yeux baissés. Arriver jusqu'ici a nécessité quelques négociations, mais le magistrat ne pouvait guère refuser de recevoir la visite d'un collègue – fut-il d'un lointain district – sans paraître impoli.
Un serviteur apporte un plateau chargé d'une théière fumante et de tasses de grès. Il le pose sur une table basse en bois de rose laqué et entreprend le service avec une discrétion exemplaire. Pendant que tous prennent place sur les nattes de la pièce, agrémentées de confortables coussins brodés, Cíqiǎo prend note du riche chángpáo du magistrat Dí, des paravents ouvragés, des rouleaux de bambou bien ordonnés dans la bibliothèque, de la superbe calligraphie affichée au mur qui reprend les paroles de Kǒngzǐ: « Paie le mal avec la justice, et rends le bien pour le bien. » [2]. Le poste de magistrat à Línzī est manifestement bien en vue et de haute dignité.
— En quoi puis-je vous être utile, magistrat Yáng ? interroge le juge une fois le serviteur reparti.
Son ton un peu sec témoigne de son impatience devant cette visite qu'il estime certainement inopportune.
Zhúgāng se racle la gorge avec nervosité.
— Le gouvernement de Sa Très Sage Majesté Lumière Éternelle nous a chargés de nous enquérir de l'avancée d'une affaire récente sous votre juridiction, le décès impromptu d'un fonctionnaire en séjour à Línzī.
Les sourcils du juge se rassemblent sur une moue sceptique.
— Je vois parfaitement l'événement auquel vous faites référence, mais je n'ai pas été informé de cet intérêt par le ministère de la Justice.
— Ah, en effet, hésite Zhúgāng. Sa Majesté souhaite garder la plus grande discrétion autour de ce malheureux incident, tant que toute la lumière n'a pas été faite sur les circonstances de la mort.
La mimique dubitative du magistrat s'accentue et Zhúgāng esquisse un signe en direction de Cíqiǎo.
— Dame Lǐ, le mandat, je vous prie.
Celle-ci plonge la main sous les pans de son manteau et en extrait l'étui de cuir renfermant le bâton de bronze, qu'elle tend révérencieusement à Dí. Le juge pose les yeux sur le laissez-passer royal, parcourt le texte gravé. Sa figure adopte la teinte d'une pâte de bois délavée. Ses doigts se mettent à trembler tandis qu'il réajuste sa position et fait mine de s'aplatir au sol. Zhúgāng le retient par le bras.
— Ce n'est pas nécessaire, affirme-t-il d'un air gêné.
Le fonctionnaire se redresse avec une courbette nerveuse et se passe la langue sur les lèvres.
— Pardonnez-moi, magistrat Yáng, Votre Excellence. J'ignorais qui vous étiez. Que puis-je faire pour vous aider ?
L'offre sonne cette fois dans sa bouche avec la plus grande sincérité. C'est prodigieux de constater le pouvoir de quelques idéogrammes sur l'obligeance d'un fonctionnaire. Cíqiǎo se saisit du bâton de bronze et le replace discrètement dans son étui. Inutile de laisser le précieux sésame trop en vue.
— Dites-nous d'abord ce que vous savez du décès de ce pauvre homme.
— Une patrouille a trouvé le corps sous un porche dans une arrière-cour, à deux pas de l'artère principale, il y a trois nuits de cela. Il avait reçu plusieurs coups de couteau dans le dos et des contusions. Ses vêtements indiquaient une personne de bien, mais rien ne permettait de l'identifier. Tout laissait supposer que la victime avait été dépouillée par des malandrins. Ce n'est qu'hier soir que le tenancier d'une pension du quartier est venu se plaindre de la disparition d'un de ses clients, qui louait une chambre chez lui depuis dix jours – un dénommé Grand Pin, fonctionnaire du district de Shēn.
Dí tiraille sa barbichette en poursuivant ses explications.
— J'ai fait porter un message à sa famille et entreposer le corps dans le temple du quartier en attendant de recevoir leurs dispositions pour le défunt. Puis j'ai transmis mon rapport ce matin dès l'heure du dragon [3] au ministère d'État, pour l'informer du décès.
Le juge se tord nerveusement les mains, sans doute inquiet qu'on vienne lui reprocher un quelconque manque de diligence. Il lève un regard expectatif vers Zhúgāng qui a repris son air renfrogné. On ne peut pas dire que leurs investigations démarrent sous de bons auspices avec si peu d'indications.
— Qu'ont donné les premiers éléments d'enquête ?
Dí se tasse un peu plus sur son siège devant le ton distant.
— Je m'apprêtais à clore le dossier. Grand Pin s'est fait attaquer et détrousser, aux alentours de la quatrième veille [4] d'après le rapport du médecin. Un vol qui a mal tourné. Certaines rues de Línzī ne sont malheureusement pas sûres la nuit. Les patrouilles ne peuvent être partout à la fois. Nous ne mettrons sans doute jamais la main sur les scélérats qui ont assailli ce pauvre homme.
— Que faisait-il si tard dehors ? interroge Cíqiǎo sans pouvoir se retenir plus longtemps.
Dí lui jette un coup d'œil vaguement étonné, mais répond sans s'offusquer de son intervention. Le sceau royal l'a manifestement profondément impressionné.
— D'après l'aubergiste, Grand Pin est sorti après le repas du soir, au début de la deuxième veille [5], apprêté d'un luxueux chángpáo et d'un épais manteau. Je pense qu'il ne faut pas chercher plus loin ce qui a pu aiguiser la convoitise des voleurs.
— De quelle auberge s'agit-il ?
— Un établissement plutôt modeste appelé la Grue Céleste.
Cíqiǎo tressaille en reconnaissant le nom. Les flux de qì semblent se liguer aujourd'hui pour faire ressurgir les souvenirs du passé, selon le cycle perpétuel. Perdue dans ses pensées, elle remarque à peine Zhúgāng qui prend congé du magistrat en le remerciant pour ses informations. Dí les salue profondément et les assure avec zèle qu'il se tient à leur disposition. Un serviteur les raccompagne à l'entrée de la magistrature.
Les cinq vieux amis se retrouvent dans la rue, au milieu de l'agitation fébrile de la ville en fête. Des palanquins progressent difficilement dans le flot dense de la foule. Les passants pressés les bousculent avec un regard de reproche vers leur attroupement. Un marchand ambulant vient leur proposer ses lampions. Un autre exhibe des statuettes gravées aux traits des figures du passé.
Le vacarme ambiant agresse les tympans de Cíqiǎo et l'empêche de réfléchir. Les explications du juge Dí sont loin de l'avoir convaincue et elle sent un nœud douloureux au creux de son ventre.
— L'enquête s'arrête là, il me semble, observe Měifèng. Je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus.
Cíqiǎo relève la tête à ces mots. Elle croise le regard fermé de Zhúgāng et lit la même tension dans ses épaules que celle qui l'habite. Le juge a des doutes, lui aussi. Le décès inopiné de ce Grand Pin ne peut être une simple coïncidence. Quelqu'un a cherché à le réduire au silence. Comment savoir ce qu'il s'apprêtait à révéler, désormais ?
— J'aimerais bien aller jeter un coup d'œil à cette auberge de la Grue Céleste, murmure-t-elle. Ce n'est pas très loin d'ici.
Měifèng pousse un long soupir en rabattant une mèche derrière son oreille.
— Décidément, tu ne changeras jamais.
Hǔníng, quant à lui, observe l'autre côté de la rue, les yeux écarquillés, la bouche semi-ouverte, comme s'il avait vu un fantôme. Il passe une main déconcertée dans ses cheveux gris.
— Qu'est-ce que ce chien fabrique ici ?
Le regard de Cíqiǎo fond vers l'animal aux longs poils brun-jaune qui se faufile d'un pas tranquille entre les jambes des promeneurs. Il s'arrête à sa hauteur, s'assied sur son arrière-train et lève vers elle une truffe humide et de grands yeux implorants. Elle refrène un mouvement de recul et le considère avec une fascination mêlée de crainte. Comment les a-t-il retrouvés ? Et surtout, pourquoi a-t-il quitté son maître ? Elle regarde fébrilement autour d'elle, mais le roi n'est bien évidemment nulle part en vue. Un léger soupir de soulagement franchit ses lèvres et elle tend une main réticente pour caresser la tête de l'animal.
— Il a l'air de t'apprécier, constate Tāo.
Cíqiǎo lui lance un œil noir.
— Je ne vois vraiment pas pourquoi, rétorque-t-elle sèchement. Et si nous allions à cette auberge ?
Elle relève le menton et part d'une démarche décidée, suivie par Hǔníng qui dissimule son sourire dans sa barbe. Tāo et Měifèng leur emboîtent le pas. Zhúgāng reste seul face au chien. Sa moustache se soulève sur une grimace compatissante.
— Allez viens, toi, chuchote-t-il. Tu m'as l'air d'avoir envie d'une balade.
L'animal renifle autour de lui un instant, puis l'accompagne en agitant la queue.
* * *
[1] Les Chinois découpent la journée en douze heures de cent vingt minutes qui portent le nom des rameaux terrestres. L'heure du singe correspond à la période 15h-17h.
[2] Kǒngzǐ – Entretiens (XIV.36).
[3] L'heure du dragon correspond au début de matinée (7h-9h).
[4] Les heures nocturnes de 19h à 5h du matin sont divisées en cinq veilles. La quatrième veille correspond à l'heure du buffle, de 1h à 3h du matin.
[5] C'est-à-dire vers 21h.
Quelques suggestions :
lui attire l'œil noir de Zhúgāng,.. lui attire un regard noir?
Le décès inopiné de ce Grand Pin ne peut être une simple coïncidence. Quelqu'un a cherché à le réduire au silence : Une coïncidence signifie qu’un autre événement a eu lieu qui serait lié au décès. Est-ce que je l’ai raté ? Sinon j’utiliserais : un simple hasard. Mais qu’est ce qui leur fait croire qu’il a été réduit au silence ? L’intere Du roi des lumières ?
la bouche semi-ouverte, Entre ouverte ?
J’ai hâte d’en savoir plus
L'aventure commence effectivement avec une petite enquête qui semble mal partie, faute de piste, et faute de motivation réelle des enquêteurs. Les choses devraient évoluer par la suite...
La coïncidence dont il est question est le décès de Grand Pin la veille de son rendez-vous avec le ministre.
À bientôt...
Et en outre, il y a des arcs différents. Le guerrier du chapitre précédent était facile à saisir, mémorable, mais la description de ceux-ci est déjà un peu loin. Il faudrait consolider les ancres de mémorisation, je pense. A ce point, on devrait pouvoir se repérer facilement.
Sinon, deux petites choses :
"but élogieux" Élogieux veut dire "qui décerne des éloges". Il n'a pas de sens passif, au contraire de son synonyme "flatteur".
"une moue septique" Lorsque que tu peux remplacer par "incrédule", il faut écrire "sceptique", sinon ça veut dire "bactérien" ^^
Merci pour ta lecture et pour les points relevés.
Je ne suis plus sûre, était-ce Ursula le Guinn qui en parlait ? En tout cas, une grande écrivaine, disant de partir de ses personnages. Et que lorsqu'on s'en occupe en priorité, "il se passe toujours quelque chose" (au départ, un conseil pour jeunes auteurs ayant du mal à trouver un axe de travail fécond).
En fait, pour beaucoup d'auteurs confirmés, il arrive un moment où ils vivent avec leurs personnages, y pensent comme à des amis, à des personnes réelles qui leur importent. Et je crois que c'est extrêmement bon signe :-)
En tant qu'auteur, je considère qu'une histoire est avant tout une rencontre avec des personnages dont les actions, confrontés à des événements extérieurs, font vivre l'histoire. Avec d'autres personnages, l'histoire serait différente.
Dans cette histoire, j'ai effectivement beaucoup de personnages et je prends un peu de temps, dans les quelques chapitres qui suivent, pour que le lecteur apprivoise les cinq soldats de bambous d'un après l'autre, présenter chacun d'eux un peu plus en profondeur, avant de lancer l'aventure pour de bon. Certains beta lecteurs m'ont reproché du coup un début "un peu mou", d'autres ne semblent pas avoir été gênés. Cela dépend des attentes de chacun.
Ensuite quand je reçois comme retour d'un éditeur (sur une autre histoire, pas celle-ci): "vos personnages sont attachants, complémentaires, mus par des valeurs fortes, et bien incarnés." suivi juste après de "votre texte est encore trop surchargé d’introspections et de bavardages du narrateur" ou "votre mouvement narratif souffre encore de trop importantes longueurs, digressions (historiques, culturelles, religieuses, etc.), de « vécu quotidien », ..." Je me pose forcément des questions de placement de curseur entre développement des personnages/action pure. Et pourtant je considère déjà qu'une scène qui ne sert pas l'intrigue est une scène qui peut être supprimée...