Chap.26 : Dernière chance

Lewis marchait d'un pas décidé dans le couloir principal du Donnagher, son assistant était formel, il avait reçu un message, le message.
La corvette était de retour.

Arrivant sur le pont d'atterrissage de la station Sentinelle, il avait du mal à contenir son sourire triomphant, l'idée qu'elle soit revenue saine et sauve le soulageait, mais l'idée qu'elle ait passé autant de temps avec Kylo Ren suscitait en lui de vive inquiétude. Il savait à quel point l'amirale pouvait douter d'elle, il savait à quel point le Sith aurait put s'infiltrer dans la faille.
* Elle ne deviendra jamais comme eux...* Pensa-t-il.
«Capitaine, dois-je avertir l'amirale Jenkins du retour de son homologue ? »
Lewis lança un regard en biais au jeune sergent à côté de lui.
« Inutile, elle le saura bien assez vite.. »

Le sergent salua le capitaine avant de partir, le souffle des propulsions de la corvette fit danser le manteau du soldat. Il essayait d'apercevoir la silhouette de l'amirale Spencer apparaître sur le ponton et s'avancer vers lui. Lorsqu'il l'eut en visuel, Lewis ne put cacher son sourire et son émotion. L'idée qu'elle parte sur Bonadan ne lui plaisait pas, et le silence radio depuis ces derniers jours avait éveillé en lui de vives inquiétudes.
Mais elle était là, devant lui.
Elle lui souriait elle aussi, ses yeux pétillaient, elle avait l'impression d'avoir retrouver sa famille, sa seule et unique famille.

« Madame...Les vacances se sont-elles bien passées ? »
Il lui lança un regard espiègle, un rictus déformait le bord de ses lèvres, Spencer hocha la tête délicatement et lui adressa un clin d'œil.
« Je n'ai jamais aimé le soleil, particulièrement quand il y en a plusieurs. »
Ils marquèrent une pause.
« Je suis ravi de vous revoir parmi nous amirale. » Il fit volte-face, Spencer le suivit, comprenant qu'il était temps de faire un compte rendu de se qui s'était passé ces dernières semaines. « Ici les choses n'ont pas beaucoup évolués, disons qu'hormis l'arrivée de Jenkins, nous faisons du surplace.
- Sa présence n'aide pas, je suis certaine qu'elle est là en sabotage
» siffla-t-elle.
« Allons, pas de préjugé amirale, vous savez que je ne porte pas Pryde et ses collègues dans mon cœur, mais peut être est-elle guidée par une bonne intention.
- Croyez-vous vraiment à ce que vous venez de dire ?
- J'essaye en tout cas.
»

Spencer s'arrêta un instant dans le couloir, elle espérait que Lewis aurait de meilleures nouvelles à lui annoncer et d'un coup, la masse tomba sur elle. La masse d'un cuisant échec de part et d'autre de la galaxie.
« Quelque chose ne va pas ? » Lewis semblait soudain inquiet en s'avançant vers elle.
« Tout est échec... » souffla-t-elle. Le lieutenant haussa un sourcil et elle se justifia. « Nous nous sommes fait avoir sur Bonadan, il n'y avait rien, rien... »
Lewis se tut, l'amirale était soudainement en proie au doute, comme elle l'était souvent. Et alors qu'ils étaient seuls dans ce couloir, Lewis posa une main sur l'épaule de la jeune femme.
« Vous êtes fatiguée et manquez de lucidité, si je puis me permettre... » souffla-t-il. « Mais contrairement à vous, je pense que justement, nous avançons. D'autant que vous n'avez pas été sur Bonadan sans raison...Quelqu'un...
- ... Nous y a attirés...Je sais,...
»
Et puis soudain, un déclic, une étincelle dans ses yeux. La fatigue l'avait aveuglé au point de ne pas avoir remarqué ce détail tellement important.
« Lewis...Où est le général Hux ? »
Elle vit alors le visage de son capitaine se décomposer et elle comprit ...
Elle compris réellement la gravité de la situation.

 

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Froid.
Il faisait terriblement froid et humide.
Roberta frotta le haut de son crâne avec vigueur, nul doute qu'une bosse allait se former rapidement. La cadette avait du mal à se souvenir de ce qui s'était passé ces derniers temps. Avait-elle dormi ? En tout cas, le coup sur la tête avait été suffisamment efficace pour lui faire oublier certains détails de son existence.
« Vous voilà enfin ! »
Elle reconnu cependant la voix qui s'adressait à elle, malgré quelques égratignures, le général Hux était égal à lui-même, assis dans un coin d'une de ces horribles cellules poisseuses, il la regardait avec un sentiment de rancœur dans ses yeux vert pâle.
« Combien de temps ai-je dormi ? » souffla-t-elle.
« Longtemps !! » siffla-t-il. Roberta porta un doigt à sa bouche.
« Pas trop fort » souffla-t-elle. « S'ils nous entendent, on va ... » Elle marqua une pause. Les choses revenaient peu à peu à leur place dans son esprit. Malgré la peur, Roberta avait su tenir tête à ses ravisseurs, son mensonge avait fini par être suffisamment crédible pour qu'ils leur laissent la vie sauve... Du moins pour le moment.
« Où est venu cette idée stupide de nous faire passer pour des trafiquants ? » souffla Hux qui s'était rapproché des barreaux.
« Vous vouliez mourir si vite général ? J'ai essayé de gagner du temps.
- On en aurait gagné bien plus en ne venant pas ici, tout ça est de votre...
»
Il entendit un bruit, la porte du couloir s'ouvrait, d'un bond il retourna dans le coin de sa cellule et Roberta se coucha sur le sol, feignant l'inconscience. L'homme passa en silence, armé jusqu'aux dents et Hux ne croisa même pas son regard avant qu'il ne quitte le couloir.
« De votre faute !
- J'avais une piste, je l'ai suivie !
- Loupé !
» s'exclama Hux à voix basse. « On est coincés ici, avec un peu de chance notre équipe nous retrouvera s'ils n'ont pas tous été descendus. »
Roberta restait silencieuse. Elle avait beau être optimiste, elle devait reconnaître que Hux avait raison, la situation ne pouvait pas être pire.
« On aurait pu être morts ! » lança-t-elle avec un sourire faussement réconfortant. Hux lui lança un regard en coin en lui faisant une moue contrariée.
Elle savait qu'elle n'était pas convaincante, se déplaçant contre le mur, elle appuya son dos sur celui-ci. Si ces chasseurs les avaient gardés en vie, il y avait sans doute une bonne raison. Soit, ils avaient cru à son mensonge et avait l'intention de les utiliser pour faire chanter des trafiquants d'épices. Soit, ils n'avaient pas cru à son mensonge...
Et alors les choses étaient bien plus inquiétantes encore.
S'ils n'avaient pas cru à son mensonge, alors ils savaient qui ils étaient et s'ils étaient encore vivants maintenant cela ne signifiait qu'une chose.
Une seule.
Quelqu'un était prêt à payer cher pour les avoir vivants.

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« Capitaine ! »
Face au silence de Lewis, les joues d'Enael étaient devenues rouges d'inquiétude. Quelque chose s'était passé quand elle n'était pas là, quelque chose de grave. Avait-on découvert la traitrise de Hux ?
« Le général ne donne plus signe de vie depuis plusieurs jours. »
Elle resta figée alors que Lewis continua sa marche dans le couloir. Elle le suivit tel un fantôme.
« Il y a quelques semaines, il m'a demandé de mettre Roberta Everson sur le coup, enfin, il cherchait quelqu'un de peu conventionnel et... »
Le regard de Spencer le fit taire. Comment Hux avait-il put demander ça à son capitaine ? Comment avait-il pu imaginer se servir de ces cadets ? Et surtout pour cela ? L'idée que Hux soit mort la terrifiait, mais elle cachait cette peur viscérale derrière une fausse colère.
« Il est parti avec Everson ? »
Lewis hocha la tête.
« Ils ont trouvé une pièce, particulièrement intéressante. Selon Everson c'est une pièce particulière uniquement utilisée par les gens du trafique de vaisseau. Elle a dit à Hux où les trouver et ils y sont partis. Nous avons perdu le contact radio y a trois jours. »
Le sang de Spencer était à ébullition.
« Trois jours... » répéta-t-elle, abasourdie.
Son regard se durcissait alors, elle fit demi-tour et retourna d'un pas décidé vers la salle de commande du Donnagher, Lewis lui emboitait le pas.
« Où allez-vous ? » lança-t-il, inquiet.
« Je pars ! »
Il se mit devant elle alors qu'il traversait la zone d'atterrissage de Sentinelle.
« Vous n'y pensez même pas. Une équipe a déjà été...
- Nous serons là-bas avant eux.
- Amirale, je ne peux pas vous...
- Lewis !
»
Un long silence se fit entre eux, Enael lisait quelque chose d'étrange dans les yeux de son capitaine.
« Vous allez vous mêler d'une affaire qui... » il marqua une pause... « Qui va vous entrainer dans l'abîme... »
Il s'inquiétait pour elle, elle hochait la tête plus déterminée que jamais.
« Lewis... Je sais ce que vous pensez, mais je ne peux pas...Vous comprenez ça ? Je ne peux pas laisser mes hommes, mes cadets là-bas sans savoir ce qu'il leur est arrivés. »
Un silence pensant s'installa entre eux. C'est ce moment que choisit Brant pour arriver à leur niveau.
« Oh...Je dérange ? » lança-t-il sur un ton plaisantin.
Le regard que lui lança Spencer lui glaça le sang.
« Lieutenant, préparez la salle de contrôle pour le décollage. Demandez aux techniciens de retracer les dernières coordonnées du traceur du général Hux. On part ! » siffla-t-elle.
« Amirale ! » cria Lewis à nouveau. « Vous n'obtiendrez jamais l'autorisation de décoller !
- Je m'en fiche !
» coupa-t-elle. « On part, avec ou sans elle !
- Ah ça j'aime bien !
» S'exclama Brant avec une voix tremblante d'excitation, le regard assassin de Lewis lui fit reprendre ses esprits.
« Quoi capitaine ? J'ai dit quelque chose ?
- Vous êtes bien docile pour quelqu'un dont la réputation est d'être un sauvageon...
» siffla Lewis en lui lança un regard méprisant.
« Non mais capitaine, vous ne vous rendez pas compte de qui elle est ? Elle m'a giflée ! Vous imaginez ?
- Oh ...
» lança Lewis en haussant les sourcils, passant ses mains derrières sont dos. Un sourire apparut sur ses lèvres.
« Quoi ? C'est quoi le souci cap ? Ça vous fait rire ? »
« Disons que si j'avais su qu'il suffisait de cela pour vous calmer, peut-être vous en aurais-je déjà mis une depuis longtemps.
- Très drôle ! Et sinon, vous n'en avez pas marre de prendre sa défense ?
» Répliqua Brant visiblement agacé de constater que Lewis n'allait pas dans son sens. Tandis que le capitaine se mis en route vers le Donnagher, il le suivit d'un air agacé.

A son arrivée au poste de contrôle, l'ensemble de personnel se leva. Le retour de l'amirale Spencer était un soulagement pour bon nombre d'entre eux. Elle leur fit signe de se rasseoir et vint s'installer au centre du poste, où était fixé l'holovid.
« Soldats, nous partons en mission de sauvetage. » commença-t-elle. « Nos hommes sont localisés avec le général Hux à ces coordonnées. Nous passerons en vitesse lumière lorsque nous quitterons sentinelle.
« Demandons-nous l'autorisation Madame ?
- Non.
» fit-elle sèchement. « Simulez un message de demande mais ne l'envoyez pas, il sera facile de justifier un bug. »
La technicienne hocha la tête tandis que Spencer se tourna vers son capitaine.
« Vous me suivez Lewis ?
- Ai-je le choix ?
- Pensez-vous que ce n'est pas ce que nous devons faire ? Nos hommes ont besoin de nous... Vous ...Vous m'avez toujours dit de faire ce qui est juste n'est-ce pas ?
»
Lewis se tut, elle marquait un point évidemment, mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment.

Le Donnagher avait quitté le ponton malgré les interrogations des ouvriers de maintenance qui raisonnaient dans le haut-parleur. Peu de temps après, ils étaient passés en vitesse lumière et il ne fallut pas très longtemps pour apercevoir la planète où avait été repéré pour la dernière fois le général Hux.
Elle lança un regard par la fenêtre du croiseur.
« On est en terre ennemie... » souffla Lewis en arrivant à sa hauteur. Spencer hocha la tête et activa l'holovid.
« D'après nos infos, leur vaisseau se trouve ici, nous allons atterrir non loin de là, mais pas à côté. On ne sait jamais. »
Elle envoya les coordonnées d'atterrissage à son équipage et s'adressa à Lewis.
« Vous descendez avec moi ? »
Le capitaine parut surpris par la question, cela semblait pourtant évident.
« Bien sur Madame, et si je puis me permettre de vous suggérer de prendre également le lieutenant Brant pour appui d'un deuxième bataillon.
- Mais, mais je n'ai rien demandé et...
»
Lewis lui lança un regard sombre.
« Ok, je m'arme, Cap ! » siffla-t-il.

Les uniformes prévus pour les assauts avaient déjà été préparés et chacun s'arma du mieux qu'il put, Spencer avait exigé deux bataillons pour descendre et n'avait obligé personne. Beaucoup s'étaient porté volontaires, au point qu'elle dut en refuser.
« Lewis, définition du terrain ? »
Elle posa son casque sur la tête, la visière de protection descendit sur son visage tandis que le capitaine regarda son holovid.
« Forestier, terre à la fois faites de végétation et de zones sèches.
- S'ils cherchaient à entrer en contact avec des trafiquants de pièces, ils se sont rendus en ville, ou du moins s'y rendaient. Localisez les zones urbaines à proximité du vaisseau.
- Madame, j'ai une connexion avec le vaisseau du général Hux.
» la technicienne lança les données sur l'hologramme. Ce n'était pas un message de détresse, ni une preuve d'une quelconque forme de vie dans le vaisseau. Il s'agissait d'un historique de navigation.
« Il y a eu un souci... » souffla Brant. « Ce vaisseau n'a pas atterrit, il s'est crashé. »
Le cœur de Spencer se serrait dans un étau.
« On en sait plus ?
- Pas de lésion dans la coque Amirale, donc pas de tir
- Anomalie interne ?
- Très probable.
»
*Putain* pensa-t-elle en tournant son regard vers Lewis.
« Suis-je parano' si je vous dis que c'est impressionnant le nombre de panne dans nos vaisseaux en ce moment ? »
Ils furent interrompus par un sergent, la corvette de transfert était prête et il n'y avait plus une minute à perdre pour rejoindre le point d'atterrissage. Tout s'était alors accéléré. A l'intérieur du cockpit, Spencer envisageait toutes les éventualités possibles une fois au sol, elle briefa ses équipes et demanda à Lewis et Brant de superviser le deuxième bataillon. Lewis avait insisté pour l'accompagner elle, sachant Brant capable de gérer un bataillon seul. Spencer avait cédé.
Lorsque les portes s'ouvrirent, elle crut défaillir, son sang avait glissé dans ses jambes et son teint était devenu livide.
Elle avait tout imaginé.
Tout
Sauf ça.

 

---

 

« Général »
Elle avait soufflé ce mot, inquiète. Hux était bien plus pâle qu'à l'habitude. Depuis combien de temps n'avaient-ils plus mangé ni dormi ? Le peu d'eau qu'ils recevaient ne suffisaient pas à remplir leurs besoins quotidiens.
Ils voulaient les faire craquer.
« Général, ne vous endormez pas, pas maintenant s'il vous plaît. »
Elle était à bout de force, la faim la tiraillait et sa bouche était si sèche que sa langue se transformait en papier de verre.
« Quoiqu'il arrive, on ne doit rien dire, rien... » souffla Hux, toujours déterminé même si sa voix s'éteignait.
Bien sur qu'elle ne dirait rien, elle préférait crever de faim ou de soif que d'être exécutée par ses types.
« On ne sortira jamais d'ici... » souffla-t-il.
« Oh ne commencez pas, soyons optimistes ! »
Hux ne voyait aucune raison d'être optimiste. Aucune.
« J'aurais dû rester sur sentinelle...
- Et ne pas suivre votre instinct ?
- Il n'a jamais été très bon...
»
Roberta le regarda sévèrement.
« Oh pitié ! Vous n'êtes pas général sans raison ! »
Hux ne répondit pas, fermant les yeux, le doute s'emparait de lui pour la première fois de sa vie. La faiblesse, la sensation de mourir à petit feu le poussait à se centrer sur sa propre existence. Il repensait à son père, à son enfance détruite et à ce qu'il avait fait pour en arriver là.
- ...De la merde » souffla-t-il.

Roberta se sentait impuissante, au bout du rouleau. Elle refusait de croire qu'Hux avait raison. Catégoriquement.
Elle regardait dans le couloir, la mort rôdait autour d'eux et le squelette d'un homme était posé contre le mur à l'extérieur de la cellule de Hux, celui-ci n'avait surement pas eu le temps de profiter de sa cellule.
C'est là qu'elle vit un objet étrange au sol, posé derrière le bassin squelettique.
« Bon sang, je délire... » souffla-t-elle.
Elle cligna des yeux plusieurs fois, mais l'objet était toujours là.
« Oh bon sang par la barbe d'un wookie ! » s'exclama-t-elle. « Hux !!! Hux secouez-vous ! »

Le général inclina légèrement la tête vers elle.
« Là...A droite de votre cellule y a un macchabée, mais y a un objet noir à terre, ce truc je l'ai déjà vu quelque part, si c'est ce que je pense on a p'tet une chance mais vous allez devoir m'aider.
- Il est mort depuis la nuit des temps Everson...
- C'est un boitier de transmission électromagnétique, on utilisait ça à la fin de la grande guerre... Nos appareils peuvent peut-être...
»
Elle marqua une pause.
« Hux bordel écoutez moi !! » sa voix se serrait.
« Vous pensez vraiment que ce truc fonctionne encore ? Vous avez-vu l'humidité ici.
- Je peux le faire marcher...Je...Je peux...
»
Hux ferma les yeux.

« Général, je vous en prie, faites-moi confiance... » sa voix tremblait. « Je ne me suis jamais fait confiance, jamais, j'ai jamais eu confiance en moi, mais aujourd'hui, je n'ai plus que ça. Alors s'il vous plaît... Ne m'en privez pas. » les larmes lui montaient aux yeux. Hux devait bouger, agir, sinon elle n'avait aucune chance.
Hux la dévisagea, cette détermination dans les yeux de la jeune fille lui donnait un peu d'énergie.
« Je dois faire quoi ?
- Choppez l'os, et utiliser le pour me balancer le boitier ici.
»
Hux utilisa le reste de ses forces, ses jambes tremblaient, mais il avait la chance d'être suffisamment mince pour glisser son bras et une partie de son omoplate hors des barreaux, attrapant du bout des doigts l'os qu'avait désigné Everson.
Il échoua à la première tentative, le boitier avait certes bougé, mais pas suffisamment. La deuxième fois fut un échec, elle aussi.
Il s'appuya à nouveau contre le mur, épuisé.
« HUX ! » cria Roberta. « C'est pas le moment de me lâcher, on est dans la galère tous les deux, on en sortira tous les deux ! »

Il lui lança un regard et se mit à sourire.
« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
- C'est Spencer qui vous a recruté sur le Donnagher, n'est-ce pas ?
- Oui... Mais quel est le rapport ?
» siffla-t-elle.
«Rien. Je comprends juste tellement de choses...
- Général, si je puis me permettre, vos histoires avec ma boss je m'en fous, balancez-moi ce boitier ! Maintenant !
»
Il tenta une dernière fois, le boitier fut projeté de l'autre côte du couloir, Roberta se hissa le plus possible entre deux barreaux et l'attrapa du bout des doigts, l'attirant à sa main.

« Yes yes yes !! Bon sang Hux si j'arrive à le faire fonctionner on est...
- Il faudrait déjà qu'un de nos vaisseaux nous captent...
» souffla-t-il.
« Parce que vous croyez ...Vous croyez sincèrement que le Donnagher n'est pas déjà là ?
- Ils ont autre chose à faire.
- Général, vous fonctionnez peut-être comme ça, mais on est une famille, y en a un qui manque, on vient le chercher ! Ne sous estimez ni Lewis, ni Spencer...
»

Hux ferma les yeux, ne voulant même plus répondre.
Quant à Roberta, elle détacha sa coiffure, les épingles et barrettes qu'elle utilisait pour son chignon pouvaient peut-être l'aider. D'une main tremblante, elle ouvrit le boitier humide et souffla à l'intérieur avant de commencer à travailler le mécanisme. Elle appuya une fois sur le bouton.
L'appareil demeura silencieux.
Elle refusait d'abandonner, elle n'avait jamais abandonné dans sa vie, jamais, même lorsque celle-ci avait été dure avec elle. C'était sa seule et unique chance.
Refermant le boitier, elle savait que sa dernière manipulation était son seul espoir, si l'appareil ne s'allumait pas maintenant il serait mort à jamais.
Elle appuya sur le bouton et attendit.
Et le silence demeura.
Elle lâcha le boitier sur le sol à côté d'elle, à ce moment un désespoir énorme l'envahit. Tout ce qu'elle avait espéré était parti en fumée. Tout...
C'était fini.
Elle ne put désormais plus retenir ses larmes, cachant ses yeux de son bras, elle retint ses sanglots du mieux qu'elle put, elle ne pouvait pas pleurer, mourir comme ça n'avait jamais été dans ses plans.
Étouffée dans sa souffrance, Roberta ne distingua pas un bruit sourd s'élever à côté d'elle.

Elle ne l'entendit pas.

Ce « Bip » .

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MissRedInHell
Posté le 22/12/2020
J'aime beaucoup les interactions entre Roberta et Hux. Surtout que je la trouve très touchante Roberta. Elle a vraiment envie de se démener à ce moment-là, elle donne vraiment tout...

Sans compter que ça s'accélère toute cette histoire ! De plus en plus d'action et ça fait vraiment plaisir :D

Corrections :
- "Elle reconnu cependant la voix qui s'adressait à elle" > reconnut*
- "Comment Hux avait-il put demander ça à son capitaine ?" > pu*
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