Fut un temps, où les Zodiaques, des divinités aux pouvoirs ancestraux, régnaient d'une main de fer sur la Terre, se partagenant différents Royaumes avec ce qui leur semblaient être une grande sagesse. Désormais, ces déeités ne sont plus. Anéanties par l'hôte du Zodiaque déchu, elles ont laissé place, contrairement à ce que le jeune homme et ses camarades avaient imaginé, à un chaos sans fin. Et maintenant, ce trio doit accepter la conséquence de leurs actes... Et tenter de faire revenir la paix.
Le voleur se glissa entre deux corps qui trainaient par terre, repoussant le sentiment de dégout qui étouffait son corps. Il n’avait pas besoin de voir leurs ongles décharnés, leurs peaux qui commençaient peu à peu à perdre de leurs couleurs et de leurs yeux exorbités pour deviner que cela faisait plusieurs jours qu’ils avaient perdu la vie.
Les morts se succédaient de plus en plus depuis plusieurs semaines, malgré les nombreuses tentatives du trio pour tenter de rétablir l’ordre.
Une lumière vive s’alluma soudainement devant lui. Une jeune femme aux longs cheveux noirs qui tombaient tout autours de ses épaules était agenouillée pour bruler les corps. Ses yeux bridés regardaient les cadavres avec tristesse, bien qu’aucunes larmes ne soient visible.
Cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait pas pleuré - sûrement n’en avait-elle plus la force, ni le courage de le faire. Désormais, pleurer, c’était montrer aux autres qu’on avait assez de temps libre et d’innocence pour le faire.
Le feu fit rapidement disparaitre l’identité des cadavres, avant de se propager à ceux qui étaient également couchées plus loins.
Les deux survivants s’éloignèrent silencieusement de l’énième village qu’ils brulaient. Aucun mot ne traversaient la barrière que les morts et blessés avaient installé entre eux - cela faisait bien longuement que plus rien ne l’avait traversé.
Chacun restait cloitré dans ses pensées et ses regrets, n’osant faire le premier pas. Mais que pouvaient-ils bien se dire ? Le chaos avait déjà tout expliqué.
Malgré cela, le voleur ressentait un inexplicable sentiment de joie, de fierté, et de liberté. Enfin il était libéré de sa vengeance. Après des milliers d’années, il l’avait accompli.
Mais à quel prix ? Voir cela aurait dû l’achever, le faire ressentir du regrets, de la tristesse. Était-il devenu à ce point insensible ?
Sa main se posa instinctivement sur sa dague, toujours nichée dans sa cape. Cela faisait bien longtemps que le voleur n’avait plus entendu sa voix…
Dire que désormais, elle lui manquait.
Un rire amer lui survint. Était-ce le début de la folie ? Commençait-il à devenir comme Érynie ?
Si Côme avait su ça, il aurait sûrement souri en le rassurant. Mais Côme n’était pas là pour le savoir, trop occupé à tenter de réparer les erreurs du voleur à l’autre bout du monde.
Les deux survivants arrivèrent au vestige de ce qui fut une des merveilles sur Terre.
Aujourd’hui, les portes des maisons avaient été réduites à des bouts de bois par terre, alors que le reste du mobilier - celui qui n’avait pas été volé - était éparpillé dans les rues. Des corps sans vies trônaient, la plupart sauvagement blessées. Des blessures, faites à la main, avec une lame, ou même avec d’anciens objets du quotidiens, étaient visibles sur leurs cadavres ensanglantés.
Une odeur nauséabonde s’y dégageait, dissuadant qui que ce soit d’y entrer. Mais, maintenant que ce spectacle était devenu une habitude pour tout le monde, il arrivait que même des enfants le traversent.
Le voleur s’avança lentement, tout en jetant des regards furtifs sur les alentours.
Cet ancien pilier des Zodiaques était désormais le repaire d’un criminel connu pour ses nombreux crimes.
Par prudence, le jeune homme sortit sa dague, alors que sa camarade continuait d’avancer. Lorsqu’ils arrivèrent à ce qui servait autrefois de palais, ils furent horrifiés par la vision qui se jouait devant eux.
La porte, cassée en deux, était ouverte en deux. Derrière, une jeune femme aux cheveux coupés en dessous des épaules, souriant en s’amusant à poignarder son ennemi écroulé par terre. Ses yeux bruns respiraient la joie, alors que des mèches bouclés, plus longues que les autres, collaient à sa peau. Sa peau foncé brillait sous la lumière du soleil qui traversait le toit, à moitié détruit. Elle était vêtue d’une robe bleu clair qu’elle avait rapidement coupé en dessous des genoux et d’un corset blanc. Une gracieuse rapière transperçait le corps de son ennemi, l’éclaboussant de sang, alors que des hurlements de douleurs venaient faire frissonner leurs oreilles.
Derrière elle, un homme, plus vieux, se tenait assis sur ce qui servait de trône, en parlant à une autre femme, commentant sûrement la scène qui se jouait devant lui.
Il portait un ensemble qui devait avoir servi à un noble, de la même couleur que celui de la femme qui s’attaquait à son ennemi.
Ses yeux étaient plus clairs, mais tout aussi pétillant de joie, alors que sa stature était plus imposante. Ses cheveux étaient attachés en une queue-de-cheval haute.
La femme à côté de lui, avait la peau plus clair et des traits plus souriants. Une mèche bleue traversait ses cheveux coupés au carré, faisant ressortir son ensemble de la même couleur.
Ils étaient évidents que les trois étaient de la même famille, sûrement frères et soeurs.
- Nous avons des invités, ricana l’homme aux cheveux bruns.
Le voleur redressa fièrement la tête, en tentant de se reprendre.
- Je suppose que vous êtes Thibère, Caracalla et Caligula ? Interrogea-t-il en désignant tour à tour l’homme, la femme qui était à ses côtés, et celle qui torturait son ennemi.
Un sourire arbora le visage des trois personnes.
- Je vois que nous sommes connus, s’amusa le dénommé Thibère alors que Caligula rangea son arme, arrachant un ultime cri de douleur à son pauvre ennemi, C’est pour ça que vous êtes là, n’est-ce pas ?
Le voleur retint une grimace d’horreur devant le spectacle du corps qui s’effondrait sans vie, faisant rire la femme devant lui.
- Vous savez, déclara finalement le criminel, Je suis sûr qu’on peut trouver un moyen de s’arranger… Sans avoir à se battre.
Il se leva soudainement.
- Mais je préfère attendre que votre troisième camarade arrive. J’ai eu vent qu’il n’était plus qu’à quelques dizaines de minutes d’ici. En attendant, nous pouvons dîner.
Le voleur se mordit intérieurement l’intérieur de la joue. Jusqu’à où allaient leurs informations pour qu’ils puissent connaitre l’emplacement de Côme ?
Thibère ajouta en souriant.
- Malheureusement, je crains qu’en ces temps de guerre, je n’ai que de la viande humaine… Mais cela vous conviendra, n’est-ce pas ? Après tout, c’est de votre faute, si nous n’avons plus que ça.
Les deux survivants encaissèrent la pique, sans montrer d’émotions en réponse ; C’était effectivement de leur faute. Si, deux ans plus tôt, le voleur n’aurait pas attrapé la dague, s’il ne s’était pas fait convaincre… Rien ne serait arrivé.
Bien évidemment, il n’aurait jamais pu faire le contraire. Aymeric était trop présent dans ses souvenirs pour qu’il refuse. Mais, maintenant, Kael doutait de son ancien ami.
S’était-il trompé en faisant aveuglement confiance à Ophiuchus ? Oui sûrement.
Et pourtant, le voleur ne regrettait que très peu ses actes. Aucune tristesse n’obscurcissait son esprit… Contrairement à Lys. Celle-ci avait très mal vécu le chaos qui avait poursuivi la chute des Zodiaques, bien qu’elle tentât de le cacher.
– Vous ne semblez pas vouloir répondre, cracha Caligula alors qu’un rictus mauvais s’arquait sur son visage.
Il était évident que c’était la plus mauvaise d’entre tous - du moins celle qui aimait le plus le montrer.
Car, bien qu’ils restaient à l’écart, la même étincelle d’amusement brillait dans les yeux de son frère et de sa soeur.
– Et bien… Si c’est tout ce que avez pu récolter, je ne vais pas faire le difficile, répondit Kael.
Caligula se mordit la lèvre inférieur tandis qu’une lueur d’énervement étincelait dans ses yeux, attisant un sourire fier chez le voleur. Même après des milliers d’années de guerre, voir ses ennemis réagir lui faisait tout autant plaisir.
Thibère leva la main pour faire signe à sa soeur de se calmer.
– Vous m’en voyez ravi.
Des personnes, habillées toutes différemment, accoururent brusquement, alors qu’une odeur de viande brulée envahissait la pièce. Ils tenaient, pour la plupart, des plats, bien que certains amenait une table et des chaises.
Caligula se détourna de l’homme qu’elle avait tué, le laissant croupir sur le sol.
Une fois que le tout fut installé, Kael et Lys, ainsi que les trois frères et soeurs se posèrent autour de la table pour s’apprêter à manger. Les plats étaient étrangement abondants pour une période de guerre ; Toutefois, le voleur savait qu’il n’était pas difficile de se procurer de la viande humaine, en ces temps-ci.
À ses côtés, sa camarade passait nerveusement sa main derrière sa joue, tout en échangeant des regards effarés avec lui.
Il était évident qu’elle se refusait, éthiquement, à manger cette viande. Mais, ils ne pouvaient pas faire les difficiles désormais - pas après ce qu’ils avaient fait. De plus, cela faisait bien longtemps que Kael avait abandonné son sens moral.
Le voleur jeta un bref coup d’oeil à son assiette, avant de commencer à manger, amenant à un regard, horrifié de Lys, et admiratif de Thibère et Caracalla. Caligula, quant à elle, détourna les yeux avec orgueil.
– Je ne pensais pas que vous mangeriez vraiment. Je pensiez que vous aviez un plus grand sens moral, avoua lentement l’homme aux cheveux bruns.
Kael retint un sourire nostalgique. Sa manière de parler lui rappelait étrangement Ophiuchus - bien qu’également proche de Pisces.
– Cela fait bien longtemps que j’ai abandonné mon sens moral, soupira le voleur.
À ces mots, Lys détourna le regard. Elle, elle l’avait toujours gardé, malgré tout ce qu’elle avait vécu - exactement comme Côme.
J'ai le plaisir de poster le premier commentaire ; ).
Mais avant de donner mon avis je voudrais savoir : est ce la première partie de la trilogie ou pas ? je pense que c'est non mais mieux vaut demander. comme je ne savais pas par lequel commencer j'ai pris une des 3 histoires au hasard et c'est tomber sur celui là.
Pour revenir au chapitre, c'est un excellent début mais par moment je décrochais un peu ( peut être parce que je n'ai pas le début ). Cependant je sens que cette histoire va me plaire !
A bientot !!
Si j'ai noté que ce livre faisait parti d'un cet sage, c'est parce que cela se passe dans le même monde, mais ne se suivent pas exactement
Le catalyseur se déroule quelques dizaines d'avant avant le Voleur, alors que celle -ci se déroule après le Voleur
Merci !
À bientôt !