Sur une planète à une cinquantaine d'années lumières de la Terre et à la même époque...
La septième lune se levait dans le ciel.
Ce n’était pas normal. La septième marquait un peu de retard. Il l'avait calculé cent fois au moins. Elle apparaissait trente minutes et vingt-huit secondes après la sixième, qui elle-même se levait vingt-trois minutes et douze secondes après la cinquième, qui…mais ce n'était pas le cas. Il y avait un problème.
“Une astéroïde l'avait-elle frappé, ralentissant sa course ? Était-ce une erreur de calcul de sa part ?”
Ce souci lui occupa suffisamment l'esprit pour qu'il fasse à nouveau ce calcul alambiqué, épicé d'un grand nombre de facteurs. Le cerveau du savant se mit à travailler. Les feuilles vierges étalées devant lui se couvrirent rapidement de symboles incompréhensibles. Le tout ne prit que quelques minutes.
Satisfait, l'homme admira le résultat. Il n'avait pas fait d'erreur. Il n'en faisait jamais de toute façon. Il se tenait pourtant devant un problème bien étrange. La vitesse de la septième lune était moins importante, du moins, c'est ce que disaient ses instruments de mesures.
C'était un réel problème. En effet, la septième lune était cruciale pour le bon fonctionnement de la planète du savant. Elle permettait de produire, grâce aux milliards de travailleurs qui y séjournaient, la quantité nécessaire d'oxygène pour tous les habitants de la planète. Bien sûr, il n'y avait que la voix du scientifique pour prévenir du problème. Alors, la chose n'allait pas être facile. En effet, on n'avait pas communiqué avec les travailleurs depuis des dizaines d'années et le seul indice d'un moindre ennui, c'était la simple diminution de la vitesse de la septième lune.
Sûr de son fait, il se leva et descendit de son observatoire, les informations qu'il avait lui suffisait. Et pourtant, son chef aurait besoin de quelque chose de plus spectaculaire pour s'intéresser au problème de la septième lune. Plus qu'un simple calcul. C'est sur cette pensée que l'homme décida de remonter à son observatoire. Il saisit un appareil pouvant zoomer tant que l'on pouvait voir les grandes villes de la septième lune, mais aussi, et surtout prendre des photos. Il grossit son image, la positionna, la précisa.
C'est alors qu'il le vit. Il vit le cratère, gigantesque. Autour, un océan de feu. Une lune démolie. D'après ce qu'il observait, un autre calcul jaillit de son esprit pour déterminer la taille de la météorite et sa vitesse lorsqu'elle avait frappé la septième lune. Avec ce qu'il devinait et voyait, il sût que c'était une comète qui avait percuté la lune à pas moins de 45000 km/h environ et cela en pleine opposition au corps stellaire ravagé. Or celui-ci tournait à 2678 km/h. Soit un choc frontal suffisamment puissant pour annihiler tout sur la septième lune. Aucune technologie ne pouvait faire face à un tel choc. La mort de trois milliards de personnes avait dû être instantané. Ça c'était le premier problème. Celui qui en découlait, c'était l'arrêt total de la production d'oxygène pour X-24DF, la planète du scientifique. C'était le deuxième problème. Enfin, le troisième problème, et peut-être celui qui troublait le plus le scientifique, était que chaque comète de la galaxie se trouvaient référencées, suivie pour éviter ce genre de mauvaise surprise. Le souci, donc, résidait dans le fait que la prochaine comète a passer à moins de soixante milles kilomètres de la septième lune était prévue pour dans sept mois au moins. C‘était heureusement le dernier.
Le scientifique particulièrement troublé, trahissait par son visage, les sentiments qui le traversait. Il n'était pas vraiment flegmatique. Ses clichés pris, il redescendit de son observatoire et courut vers le central. Cette fois, ses chefs ne pourraient ignorer le petit savant. Ses 1m57 et son visage courtaud arrêteraient d'être tourner en dérision. Son épais ventre ne serait plus la cible de moqueries. Il avait découvert quelque chose qu'il savait important.
Décidé, il descendit à nouveau de son observatoire et courut vers le bâtiment non loin, le central.
Le souffle court. Les mains sur les genoux, le savant haletait.
- Alors que veux-tu ? lui demanda un homme. Une assistance respiratoire ?
Toute l'assemblée éclata de rire. Le pauvre savant releva pourtant fièrement la tête.
- Non, tonna-t-il malgré le souffle qui lui manquait encore. J'ai fait une découverte !
- Tu as découvert comment courir sans respirer ! avança un de ses chefs.
- Comment maigrir ! lança un autre.
L'astronome les ignora et continua.
- A545DF a été frappé par une astéroïde de 330 tonnes environ et a frappé de plein fouet la septième lune. Il n'y a plus aucune structure humaine observable. Même le triangle de Kè a été détruit.
Il y eut un silence puis tous éclatèrent de rire. Un des hommes, un géant de deux mètres, se leva. Il s'avança, menaçant, sous les rires des autres.
- Penses-tu qu'on va te croire ? gronda-t-il. Un savant comme toi ! Tu devrais savoir que depuis longtemps on vous considère comme fou.
Le géant avait raison ! Le savant le savait. Depuis le Grand Filtre, les hommes de science avait perdu toute crédibilité et on les traitait comme des rats. L'IA s'occupait toute seule de tout ce qui avait trait à l'effort psychologique. Autrement dit, il ne restait que le travail physique aux hommes depuis que les Intelligences Artificielles avaient une conscience. Cela avait irrémédiablement entraîné la perte du goût à la science pour les humains. Ils étaient des esclaves volontaires d'une machine, d'un programme, d'une suite de commandes inventées par eux. Ils s'étaient asservi de par eux-mêmes. Le savant le savait mais se devait d'agir. Le problème était trop grand.
- Savez-vous ce que cela signifie ? Plus d'oxygène, trois milliards de morts. Et en plus, cette astéroïde n'était pas recensée ! Elle n'existait pas avant le choc !
- Très drôle ! Tu n'as pas une preuve de ce que tu avances, lança un des hommes qui semblait surtout vouloir se rassurer.
- Ouais, t'as des preuves ?
- Regardez la lune ! Elle est jaune, orangée ! C'est normal peut-être !
- Des preuves !
Le savant obtempéra sentant le coup venir. Il sortit les photographies. La lune tout d'abord vue de loin, jaunâtre et déformée. Vue de près, éventrée, en feu à cause de son atmosphère, un projectile titanesque comme foyer d'impact. Le projectile lui-même, rougeoyant, mais, semble-t-il, peu, ou pas, influencé par le choc de titans. Pourtant, il préféra garder caché le dernier cliché. La critique attendue arriva.
- Très drôle ! On peut tous taper sur le générateur d'images : “A545DF en feu suite à un impact de gigantesque météorite !”
- Mais que dois-je faire pour vous prouver que je dit vrai !
Aussitôt, un déferlement de propositions moqueuses fusèrent. Mais le géant hurla :
- Fermez-la !
Il y eut un profond silence. Stupéfaits, ils virent leur chef demander au savant de remontrer les clichés, refaire les explications et montrer grâce aux jumelles spéciales l'impact de la comète sur la septième lune.
Le géant hocha la tête.
... À suivre...
Ce premier chapitre est meilleur que le prologue, car déjà... On a des personnages ! Et des dialogues ! Ça vit ! (Et... ça meurt !) Bref, de l'activité. On comprend où on se trouve, on comprend ce qu'il se passe, on comprend les différents problèmes exposés, y'a un trait d'humour mêlé à l'effroi de la situation, c'est assez bon dans l'idée.
Le soucis vient cependant de la manière dont c'est exposé, je dirais... Ce scientifique est-il le protagoniste de ton histoire ? Va-t-on suivre son aventure ? Que ça soit le synopsis, le prologue ou le chapitre 1, on en sait TOUJOURS PAS où va ton histoire. On a un lore, une situation initiale de ton lore, et... c'est tout. De quoi veux-tu nous parler ? Juste de la situation politique et économique de cette planète qui vient de perdre sa lune à oxygène ? Ou du scientifique qui va devoir convaincre le monde entier de ses recherches... mais qui a déjà réussi à prouver ce qu'il vient de voir à la fin du chapitre ? (au final, courte, sa quête !)
Pour finir, j'ai pas été convaincu (malgré le trait d'humour appréciable) par les autres personnages de la scène. Ils réfutent systématiquement la moindre parole du scientifique. A quoi sert-il donc, si on ne croit même pas ses photos ? Pourquoi le considère-t-on comme fou ? Tu nous l'exposes comme tel du point de vue des figurants... Mais on le voit plutôt lucide, réfléchit, patient même dans l'urgence, cohérent, 'fin on a rien qui le montre comme fou, voire malhonnête au point de demander à Dall-E de fausses photos. Qu'est-ce que ça lui apporterait d'ailleurs de faire ça ?
Aussi, qui sont ces figurants ? Des chercheurs ? Des ouvriers ? Là, on ne sait pas trop où nous sommes, c'est à dire PRÉCISÉMENT. Donc, je ne comprends pas à quoi sert la discussion. Là, j'imagine qu'il nous manque des éléments de lore qui auraient pu être exposés soit au prologue (plutôt qu'un wikipédia qui ne nous donne que des infos qu'on en peut pas encore comprendre ni aborder pour se plonger dans ton univers et surtout ton scénario), soit au chapitre 1.
Néanmoins ça s'améliore drastiquement ! On comprend un minimum le plot de l'intrigue : c'est la merde, va falloir régler ça xD
Tout va je pense s'éclairer par la suite.
À bientôt peut-être
Merci Daichi
Gardar
Je verrais si par la suite des informations sont données oui !
Si le prologue m'avait laissé quelques doutes, là je suis rentré dans quelque chose. Le récit m'a happé. Décidément, on peux dire qu'il y a du panache à flinguer des planètes. L'effet miroir du prologue est saisissant.
Mais j'avoue que deux petites choses m'ont gêné. D'une part que le savant découvre que toute une société a été annihilée par des calculs me troublent. Il n'y avait pas de communication entre la "planète du savant" et ladite lune ? Surtout si elle avait un rôle vital pour la production d'oxygène. J'imagine que toutes les communications qui se coupent au même moment auraient du faire sonner quelques alarmes.
L'autre chose qui m'a posé question c'est la rencontre avec l'assemblée dans le bâtiment central. Mis à part un "géant" et d'autres hommes. Combien sont ils ? Que font ils là ? Et puis pourquoi cette proximité physique entre ledit central et l'observatoire. D'habitude les observatoires astronomiques sont plutôt isolés des centres de commandement.
Sinon, j'ai été convaincu par le petit paragraphe sur les IA, beau moyen de lever une toute petite partie du voile de mystère et d'expliquer la "disparition" des savants évoquée dans le prologue.
Tout d'abord, que le premier point que tu évoques est génant parce que j'en suis conscient mais en même temps, cela va s'éclairer par la suite, de même que pour ton deuxième point. En fait, pour expliquer clairement, je peux te dire que le fait a été remarqué mais que la trentaine de personnes qui constituent le central fait partie de la poignée de personnes non informées. Ces hommes se ressourcent au central qui n'est qu'un base de repos (un ancien bunker désaffecté vestige d'une guerre) avant de retourner à leur travail. L'observatoire servait autrefois de poste d'observation et de défense antiaérienne avant d'être inutilisé et recyclé par le savant comme poste d'observatoire. Voilà pour les explications.
À bientôt j'espère pour la suite
Gardar
Je reste surpris quand même car si ce sont des hommes non informées, en quoi le savant devrait il leur rendre des comptes ? A moins qu'il n'aie pas l'habilitation / les moyens pour communiquer avec des vrais responsables.
Je suis donc curieux de découvrir la suite.
J’ai bien aimé cette pointe d’humour en ce début de chapitre, avec la série de calculs ^^
Je trouve ce chapitre très bien mené et vraiment bien écrit : le suspend autour de cette 7ème lune, puis finalement le verdict, dès le départ, percutant avec les phrases courtes.
L’écriture et le vocabulaire sont impeccables, je suis surprise par ton manque d’estime : ) pas d’erreur, pas de fautes… tout est clair, le déroulement bien pensé : )
Je trouve aussi que les problèmes liés au développement de l’Intelligence Artificielle sont traités de façon pertinente.
Ton petit scientifique fait exactement la même taille que moi ! Cela m’a fait sourire (mais pas du tout la même corpulence ^^) blague à part, si je peux apporter mon aide, je reformulerais cette phrase (ci-dessous) pour la concordance des temps (c’était puis c’est, puis encore était) et éviter les répétitions de « était » justement. Je ferai plus concis pour éviter la lourdeur, je te cite :
« Enfin, le troisième problème, et c’est peut-être celui qui troublait le plus le scientifique, était que chaque comète de la galaxie était référencée, suivie pour éviter ce genre de mauvaise surprise. »
Pour résumer, un premier chapitre fluide, bien mené, qui nous plonge directement dans l’action et le suspens : )
Je m'empresse de le faire.
À très bientôt Ayunna
Gardar
Donc ce personnage c'est Cassandre, il annonce la catastrophe mais personne ne le croit.
A la fin, ils veulent quoi comme preuve? car en fait, visiblement il suffit d'une lunette astronomique pour voir le problème, donc bon....
A voir comment ça évolue.
:)
Merci d'avoir lu ce chapitre Reveanne
À bientôt dans la suite
Gardar
Si je peux juste me permettre une remarque, il y a le passage ci-dessous, où j'ai trouvé la transition un peu sèche :
" ...serait plus la cible de moqueries. Il avait découvert quelque chose qu'il savait important.
Le souffle court. Les mains sur les genoux, le savant haletait.
- Alors que veux-tu ? lui demanda un homme. Une assistance respiratoire ?
Toute l'assemblée éclata de rire. "
-> Peut-être une petite transition pour indiquer où est-ce qu'il est arrivé et comment il se retrouve face à une assemblé / de quel type d'assemblée il s'agit ?
Beau début en tout cas :)
Merci d'avoir lu jusqu'au bout cette petite ouverture, en espérant que tu as suffisamment apprécié pour continuer.
Merci de ton commentaire Cléooo
Gardar
Merci du conseil Cléooo
Gardar
C'est très agréable à lire et ça donne envie de connaitre la suite.
Par contre tu gagnerais en lisibilité si tu travaillais ta mise en page. Ton texte n'est pas équilibré, trop d'espace entre les lignes mais ça n'engage que moi! ;-)
Quelques remarques.
"sa vitesse lorsqu'elle avait frappé la septième lune. Avec ce qu'il devinait et voyait, il sût que c'était une comète qui avait frappé la lune" Une répétition de frapper tu peux utiliser percuter.
"Toi, un savant comme toi" Le premier toi est en trop.
Merci. A bientôt pour la suite.
À bientôt dans les prochains chapitres (les tiens ou les miens :)
Gardar
Toujours agréable d'avoir des retours positifs. Hâte de pouvoir lire tes propres histoires.
À bientôt dans la suite de l'histoire
Gardar