Lorsque Lyra ouvrit les yeux ce matin-là, il lui fallut un moment pour réaliser qu’elle ne se trouvait pas dans sa petite chambre du 16 rue de l’Arbre-Chanteur. La lumière du jour filtrant de la fenêtre en ogive et les ronflements de sa colocataire ne firent que confirmer que les souvenirs de la veille n’étaient pas qu’un beau rêve. Elle était vraiment à Aubelune, avait intégré la maison Brillargent où avait été son père et s’apprêtait à affronter sa première journée de cours.
Rien, absolument rien n’aurait pu la mettre plus en joie. Même lorsque son regard se posa sur l’étrange réveil matin d’Evanore et qu’elle découvrit l’heure indécente qu’affichaient ses aiguilles, une heure bien trop matinale pour les hautes classes sociales.
Sept heures moins le quart, songea Lyra en se redressant dans ses draps. J’ai largement le temps de me préparer.
La veille, on leur avait précisé que le petit-déjeuner serait servi dans le réfectoire à partir de huit heures, les cours ne commençant qu’une heure plus tard. Cela lui laissait donc une bonne heure au moins pour profiter du calme qui régnait sur le château.
Son regard parcourut la chambre avec autant d’émerveillement qu’à son arrivée. Les rayons du soleil dessinaient des rays lumineux sur les murs, accrochant les pampilles du lustre qui les reflétaient comme un diamant. Lyra en admira le miroitement avant de couler un regard vers la fenêtre.
Leur dortoir donnait sur le parc qui s’étalait en contrebas sur plusieurs hectares. Le lac paraissait recouvert d’une fine couche de flames incandescente alors que le soleil étirait paresseusement ses rayons au-dessus des montagnes. Les dernières étoiles terminaient de s’éteindre lorsqu’un bruit sourd brisa le silence.
Lyra sursauta et se tourna du côté d’Evanore où son réveil, drôle de petit horloge cubique pourvue se mit à siffler effroyablement fort. Des bras mécaniques étaient sortis de ses côtés et faisaient claquer de petites cymbales toute aussi tonitruantes que le sifflement tandis que, sortie tout droit de ses entrailles comme le plus cauchemardesque des coucous, une clochette s’ajouta au tintamarre ambiant.
Evanore, ensevelie sous ses nombreux oreillers et sa grosse couette à motif de licorne, remua faiblement. Seul le bout de son bonnet de nuit sortait de cet amoncellement douillet. Lorsque les cymbales s’entrechoquèrent pour la première fois, elle sursauta et un bras pataud émergea enfin des couvertures, cherchant à tâtons à éteindre l’effroyable engin.
— Je suis réveillée… grommelait-elle la voix pâteuse. Je suis réveillée ! Je suis réveillée !
Ne parvenant pas à trouver son réveil qui ne cessait de bouger sur la table, – des petits pieds lui étaient poussés quand sa main s’en était approchée et il courait à présent dans toute la pièce pour lui échapper, sans cesser de faire du bruit – Evanore se redressa dans ses couvertures.
— Détends-toi, lui sourit Lyra en attrapant le réveil alors qu’il courait dans sa direction. Il nous reste encore du temps avant de descendre prendre le petit déjeuner.
Et ce disant, elle alla replacer l’abominable réveil sur la table de nuit où il rangea cloche, cymbales et membres mécaniques dans un concert de petits clic.
— Merci… souffla Evanore en se frottant paresseusement le visage.
En la regardant se démener pour sortir de son nid, Lyra lui découvrit une mine affreuse. C’était comme si elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Pendant un mois.
Des poches comme des valises pendaient à ses yeux, lui donnant l’air d’un hibou brusquement sorti de son trou. Ses paupières étaient fermées, irrémédiablement soudée l’une à l’autre et impossible à ouvrir avant un long, très long moment.
À cette vision, Lyra songea à un trait d’humour qu’aurait pu avoir Jude. Mais, au vu de la grimace d’Evanore et du fait qu’elle ne semblait définitivement pas du matin, Lyra préféra s’abstenir de lui parler de baiser magique pour réveiller des princesses ou de seau d’eau glacée lancé en plein visage. Au mieux elle lui aurait certainement grogné dessus. Au pire… elle aurait pu lui envoyer cette drôle de mécanique dans laquelle elle se cogna le pied et qui la fit ouvrir les yeux pour la première fois, seulement pour fusiller le morceau de ferraille du regard en l’insultant de tous les noms.
Lyra était partagée entre l’admiration qu’elle lui vouait de pouvoir ainsi sautiller sur place sur un pied sans tomber et la surprise de découvrir une fille bien née – mécanicienne, certes – lâcher autant de jurons de bas étage dans un seul souffle.
Maman en aurait certainement eu des vapeurs, songea-t-elle admirativement alors qu’Evanore reposait le pied au sol et s’enfermait dans leur petite salle de bain. Lyra entendit distinctement le bruit de l’eau dont on s’asperge et, un instant plus tard, Evanore réapparut, le visage rosi à force de l’avoir frotté et les cheveux humides.
— Je suis réveillée… soupira-t-elle encore avant de s’effondrer sur son lit.
— Je vois ça, s’amusa Lyra en allant récupérer son uniforme dans la commode.
Elle découvrit que toutes ses lavallières avaient perdu leur couleur noire pour l’indigo de sa maison, ce qui ne fit qu’élargir son sourire. Elle passa rapidement dans la salle d’eau pour se rafraîchir et se dépêcha d’enfiler son uniforme. En découvrant Evanore toujours effondrée sur son lit, à moitié endormie, Lyra la secoua un peu.
— Ne te rendors pas, dit-elle doucement, le petit-déjeuner nous attend.
Evanore répondit quelque chose, c’était sûr. Mais plus proche du borborygme énigmatique que de la parole.
— Je me permets de te sortir ton uniforme, l’informa Lyra en fouillant avec soin dans les tiroirs de sa colocataire.
Elle revint vers elle un instant plus tard avec ses habits qu’elle posa à côté d’une Evanore tout juste redressée.
— Merci, gargouilla-t-elle après un long bâillement. Tu peux déjà y aller, si tu veux.
Lyra secoua la tête.
— Je t’attends, précisa-t-elle en se campant devant sa colocataire. Nous descendrons ensemble et tu pourras te réveiller avec un bon repas.
Il lui sembla qu’Evanore lui répondit par un sourire, mais c’était dur à dire vu les grimaces que la jeune femme ne cessait de faire au moindre mouvement.
— J’ai l’impression d’être passé à la moulinette, se plaignit-elle pour la septième fois en terminant d’attacher sa chemise.
— Le voyage a été si long ? lui demanda Lyra en proposant de nouer sa lavallière, proposition accepté par un mol hochement de tête reconnaissant.
— Interminable… souffla-t-elle en se frottant encore les yeux. J’ai dû prendre deux voiture-vapeur et un bus enchanté pour arriver à Hauterive, puis l’Aurore Express. Je reconnais un certain confort à ce train mais…
— Les deux autres ne l’étaient pas vraiment ? devina Lyra en ajustant le col de sa veste.
— C’est ça…
Evanore somnolait debout.
— Allez viens, lui sourit Lyra en la prenant par le bras. Je suis sûre qu’après un bon petit-déjeuner ça ira mieux.
Avant de passer la porte, Evanore siffla et son petit assistant mécanique s’envola de son perchoir sur son étagère pour voler vers elles. Son battement d’ailes mécanique les accompagna pendant toute leur descente jusqu’à la salle commune délicieusement calme puis à travers le château.
En route pour le réfectoire elles croisèrent de nombreux élèves, presque tous aussi épuisés qu’Evanore. L’un d’eux, un élève de deuxième année au vu de la mygale qui jouait paresseusement dans ses boucles sauvages, bailla si fort qu’il manqua de peu de percuter méchamment l’arcade du hall. Il ne fut protégé que par son familier qui leva une patte velue vers le mur qui bougea naturellement devant lui pour lui laisser le passage.
— Merci Tula, marmonna-t-il avec un vague sourire en caressant l’araignée.
Cette dernière agita fièrement ses mandibules en réponses.
Lyra était franchement partagée entre la tendresse d’un tel échange et son dégoût abyssal pour les arachnides.
— Chou et dégueu en même temps, commenta Evanore à côté d’elle.
— Je n’aurai pas dit mieux, marmonna Lyra sans trop oser lever la voix car les deux jeunes femmes suivaient leur condisciple et passaient les grandes portes du réfectoire.
Lyra s’était attendu à beaucoup de chose, comme une joyeuse et bruyante cacophonie comme à leur arrivée. Rien, cependant, n’aurait pu être plus différent que la veille.
Les tables, autrefois rassemblés aux couleurs des maisons étaient à présent éparpillés un peu partout dans le réfectoire, offrant des mélanges hétéroclites d’élèves venant autant de Boidébène, de Vaillant, de Brillargent que de Démarrais. En fait, il n’y avait pas une table qui ne comptait pas au moins deux membres d’une maison différente.
— J’imagine que c’est ça, leur principe d’échange, releva platement Evanore en guidant Lyra vers la première table ronde venue.
Cette dernière était entourée de quatre chaises molletonnées sur laquelle Evanore se laissa tomber de bonne grâce. Lyra s’assit à son côté et, dès l’instant où elles finirent de s’installer, la table fut recouverte de plats en tout genre.
Evanore remarqua d’emblée une carafe de café et se jeta dessus. Elle s’en versa une tasse si vite qu’elle manqua de tout renverser à côté avant de la boire d’une traite. Lyra la regarda faire, sidérée, quand sa colocataire soupira d’aise.
— Ah… souffla-t-elle avec un sourire. Voilà qui est mieux.
Lyra s’en amusait quand elle remarqua Jude arriver dans le réfectoire avec une fournée de premières années. Elle n’eut pas même le temps de lui faire signe qu’il la repéra et se dépêcha de les rejoindre. À peine eut-il posé une fesse sur sa chaise qu’une assiette et des couverts supplémentaires apparurent devant lui.
— Alors, comment sont vos quartiers ? demanda-t-il d’emblée en se servant une tasse de thé noir.
— Très beaux, répondit Lyra. On se croirait dans l’antre d’une divinité des étoiles. Et toi ?
— C’est vert. Et vert. Et aussi vert.
— Mais tu adores le vert, fit remarquer Lyra avec un sourire amusé.
— C’est vrai, mais je ne m’attendais pas à autant de vert. Il y a un arbre en plein milieu de notre salle commune. Un arbre ! Je ne sais même pas comment il a pu pousser dans un endroit pareil.
— Boidébène a son dortoir près du rez-de-chaussée, non ? demanda vaguement Evanore en sirotant une nouvelle tasse de café – avec un peu plus de retenue cette fois.
— En effet, répondit Jude en attrapant une tartine qu’il badigeonna de confiture de framboise. Une partie de notre salle commune est d’ailleurs en verre. On se croisait dans une serre.
— Ce doit être joli, fit songeusement Lyra.
— Si on aime les insectes, grommela Jude en arrachant une feuille qu’il venait de voir sur son épaule. Notre salle commune en est remplie. Bon, ce sont principalement des abeilles et des papillons, et ils demeurent en général près de l’arbre, mais quand même…
Il dégusta sa tartine avant de se tourner vers les filles.
— Au fait, comment est votre colocataire ?
— La mienne est vraiment chouette, répondit Evanore avec un sourire mutin. Elle n’a pas hurlé en voyant mon fatras, ne m’a pas maudite lorsque mon réveil-anti-flemmardise a sonné comme un diable et m’a même aidé à me préparer alors que je dormais encore debout.
Jude parut sincèrement surpris avant de se renfrogner.
— Mouais, je ne connais qu’une seule personne assez gentille pour faire ce genre de choses.
Et il tourna un regard lourd de sous-entendu sur Lyra qui se contenta de hausser des épaules. Il soupira.
— Vous avez bien de la chance. Personnellement je suis tombé sur un amoureux des plantes. Il n’est pas méchant et sûrement beaucoup plus sympathique que la plupart des idiots que j’ai pu croiser en venant, mais qu’est-ce qu’il parle… il ne s’arrête jamais ! Et il est absolument obsédé par la botanique. Notre chambre ressemble à une serre miniature, c’est… Je ne sais même pas quoi dire pour le définir. J’ai eu un mal fou à le convaincre de ne pas mettre ses plantes dans notre salle d’eau. Il n’aurait plus manqué que je me retrouve avec un bouquet d’andromèdes dans mon bain !
Lyra pinça les lèvres pour ne pas rire, mais le regard que lui lança Evanore reflétait de tout évidence ses pensées. Et elle, ne se gênerait pas pour les lui faire entendre. Elle s’accoudait déjà sur la table pour lui faire remarquer qu’il était tout aussi pipelette que son colocataire lorsqu’elle fut coupée dans son élan par l’arrivée d’un invité surprise.
Un garçon, qui ressemblait trait pour trait à Jude mais dont les cheveux étaient encore plus longs, s’approcha de leur table et sauta sur le dos du jeune homme.
— Alors frangin, comme ça on décide de jouer les rebelles ! s’amusa-t-il en lui ébouriffant les cheveux.
Jude le repoussa sans ménagement. Oliver s’écarta d’un pas, seulement pour que son frère, qui se retournait, ne puisse pas lui mettre le poing qu’il serrait dans la figure. Un sourire rieur éclairait son visage, lui donnant un petit air mutin qui faisait toute sa renommée.
— Salut Lyra ! salua-t-il, l’air un peu moins mauvais.
— Bonjour Oliver, lui répondit Lyra.
— Au fait, félicitation pour ton entrée, ajouta-t-il avec un clin d’œil. J’étais certain qu’ils ne pourraient pas te refuser cette bourse, tu es bien trop talentueuse. Comment s’est passé cette première nuit ?
Lyra avait toujours considéré Oliver comme un drôle d’oiseau. Pour autant il était l’un des rares à ne pas se montrer cruel envers elle à cause de son ascendance et cela le rendait d’autant plus sympathique à son sens.
— Très bien, merci, sourit Lyra avec sincérité.
Cette dernière dut se lire dans son regard car l’expression d’Oliver se fit un peu plus douce. Dans un autre monde, peut-être auraient-ils pu être frère et sœur. En tout cas, il semblait parfois à Lyra qu’il la considérait comme la petite sœur qu’il n’avait jamais eu. Ou bien était-ce son imagination ? En tous les cas, elle peinait un peu à comprendre la soudaine aversion de Jude pour son frère.
Le jeune homme s’était un peu plus fermé et arborait à présent une expression franchement hostile.
— Qu’est-ce que tu veux ? grogna-t-il à son frère.
— Holà, du calme junior, fit-il avec amusement en levant les mains dans un geste que son sourire démentait assurément. Je venais juste te féliciter, c’est rare un Kingsford qui rompt avec la tradition, franchement, chapeau à toi !
Le regard de Jude s’étrécit et, sentant qu’il risquait vraiment de mettre le feu aux poudres, Oliver capitula.
— Très bien, très bien, je m’en vais. Profite bien de ton petit-déjeuner frangin. Mes dames, ajouta-t-il avec une courbette qui amusa Lyra autant qu’elle rendit perplexe Evanore.
Puis il s’en retourna rejoindre son groupe d’amis à une table plus loin.
— Un drôle d’oiseau ton frère, remarqua-t-elle tout haut alors que des éclats de rires s’élevaient de leur table.
— Ça, tu peux le dire… marmonna-t-il. Au fait, qu’est-ce que tu allais dire ?
Evanore ouvrit la bouche, puis se ravisa. Mieux valait ne pas trop la titiller. Pour le moment du moins.
— Oh, je voulais juste te demander de me passer la crème, s’il te plait.
Perplexe, Jude la lui tendit.
— Merci !
Il allait poursuivre à propos de son colocataire un brin envahissant, qui d’ailleurs lui faisaient signe à chaque fois qu’il avait le malheur de lever la tête, quand il s’arrêta net dans son élan.
En face de lui, Evanore venait de se servir sa troisième tasse de café dans laquelle elle versa une bonne dose de crème, de chocolat et de cannelle avant d’y plonger une brioche qu’elle engloutit en deux bouchées.
— Comment diable fais-tu pour engloutir un truc pareil ? demanda-t-il aussi admiratif que dégouté.
— L’habitude, éluda-t-elle en tartinant un petit pain au lait d’une généreuse couche de confiture d’abricot.
Jude se secoua avant de se tourner vers le drôle d’oiseau qui vrombissait autour d’elle.
— Au fait, c’est quoi ce truc qui te suit ? demanda-t-il pour ne pas penser aux affreux bruits de mastications qu’elle émettait.
— Mon assistant, répondit Evanore en attrapant un muffin aux fruits rouges.
— C’est de la méca-magie ? interrogea-t-il, curieux.
— Exact, approuva Evanore avec fierté, tout en postillonnant quelques miettes sur la table. Mon grand-père est l’un des meilleurs mécamage du pays. Le roi lui-même lui passe commande.
— Que peut bien commander le roi ? demanda distraitement Lyra en sirotant sa tasse de chocolat chaud.
Evanore haussa des épaules.
— Aucune idée. Papi refuse systématiquement de m’en parler. Il dit que ça vaut mieux pour moi.
— C’est quelque chose de dangereux ? voulut savoir Jude.
— Plutôt quelque chose de ridicule, si je me fie aux matériaux, réfléchit-elle à voix haute. Un nouveau jouet, je présume. Ma foi, chacun fait ce qu’il veut de son argent, philosopha-t-elle en conclusion.
Jude s’apprêtait à rétorquer lorsque le bruit lointain d’une cloche sonna.
— On dirait qu’il va être l’heure d’aller en cours, fit-il remarquer.
— C’est bien joli, mais quel cours ? demanda Evanore en terminant de grignoter rapidement un nouveau muffin. On a pas encore reçu nos…
Des étincelles pétillèrent devant eux et, avant qu’Evanore n’ait fini sa phrase comme sa bouche, leurs emplois du temps leur apparurent. Un vague regard alentour les informèrent que tous les élèves avaient reçu le leur. Lorsque Lyra y jeta un œil, ce fut pour découvrir que son premier cours aurait lieu dans une salle numéroté 116 et serait animé par le professeur Delafosse.
— Vous avez quoi, vous en première heure ? demanda Jude.
— Invocation d’une ombre, répondirent les filles d’une même voix.
— Pareil, ajouta Jude en pliant son emploi du temps. Bon, eh bien il semblerait que les premières années suivent leurs cours tous ensembles.
— Je sens déjà que ça va être chiant… marmonna Evanore en se levant de mauvaise grâce.
Lyra, elle, était partagée entre l’enthousiasme et l’appréhension. Bien qu’elle ait hâte de suivre son premier cours et d’en savoir plus sur la théorie de l’invocation, elle craignait plus encore de se retrouver dans la même classe que Sierra et sa clique une année de plus.
*
Trouver la salle 116 fut presque aussi ardu qu’évoluer dans les rues de Hauterive en période de festival du Soleil. Et pour cause, Aubelune était un véritable labyrinthe de couloirs et de passages étriqués aux nombreux escaliers menant tout aussi bien à des culs-de-sac qu’à des pièces incongrues comme cette serre à ciel ouvert qu’ils découvrirent dans l’aile ouest, bien loin du réfectoire d’où ils étaient partis.
Si Lyra s’en émerveillait volontiers, Evanore et Jude, qui l’accompagnaient, commençaient sérieusement à s’agacer. Il leur fallut bien dix minutes de plus avant de tomber sur le surveillant Ezra qui passait par là en transportant d’imposantes boîtes remplis de matériel en tout genre. Evanore l’arrêta sans état d’âme, ce qui ne sembla pas le chagriner au moment de se pencher vers elle pour l’écouter.
— Excusez-moi, entama-t-elle car elle regrettait un peu son emportement, nous sommes perdus, pourriez-vous nous indiquer la salle 116 ? Nous avons cours avec le professeur Delafosse mais…
Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le surveillant se redressait déjà. Les yeux toujours fermés, il se détourna.
— Venez, dit-il d’une voix tout à la fois éthérée et profonde qui donna des frissons aux trois jeunes gens.
Evanore bénit le surveillant qui ne s’embarrassa pas de leur donner des indications incompréhensibles mais les conduisit directement à la salle où de nombreux retardataires suivaient une Eunice souriante. Les grandes portes étaient ouvertes, laissant entrapercevoir une immense salle de classe aux nombreux bureau individuels éparses.
À quelques mètres de l’entrée, Ezra s’arrêta.
— Voilà, se contenta-t-il de dire en se penchant une fois de plus sur les élèves.
Evanore eut tout juste le temps de le remercier qu’il s’en retournait déjà à sa tâche.
Si elle balaya bien vite de son esprit son curieux comportement, Lyra ne put s’empêcher de le suivre du regard alors qu’il s’enfonçait dans un long couloir bordé de hautes fenêtres. Elle n’en détacha les yeux que lorsque Jude la tira dans la salle et que le surveillant disparut à l’angle.
Lorsqu’elle se tourna enfin vers la grande salle de classe, Lyra remarqua qu’Evanore les avait quittés pour rejoindre un groupe formé d’élèves de différentes maisons – Vaillant et Boidébène de ce qu’elle en voyait.
Jude parut à peine le remarquer alors qu’il leur trouva une place où s’installer. Dès qu’ils s’assirent, leur sac, qu’ils avaient tous laissé dans leur chambre, leur apparurent avec les livres et le matériel dont ils auraient besoin.
— Je n’arrive pas à savoir si c’est le château qui fait en sorte de nous assister ou si nous sommes simplement soumis à toute sorte de sortilèges, s’interrogea-t-il en sortant son manuel, Invocation d’une Ombre, le guide du familier par Erebus d’Arcy.
— Peut-être bien les deux, répondit distraitement Lyra en admirant les moulures qui décoraient le plafond.
Après tous ces lustres et ces peintures murales, il était presque curieux de retrouver un plafond dépourvu de fioritures. De lourds rideaux carmin couvraient en partie les fenêtres en ogives qui perçaient les murs à leur gauche, baignant la pièce dans une atmosphère feutrée toute particulière. Des appliques en cuivres jalonnaient les murs au blanc cassé, très sobrement décoré alors que le parquet à leurs pieds s’étendait jusqu’à une petite estrade où le bureau de leur professeur trônait dans un bois sombre décoré de bas-reliefs d’ébènes, seule trace de luxe assumée.
Une salle à l’image du professeur Delafosse, songea Lyra en continuant son examen.
Derrière eux, les portes claquèrent soudain et la douce cacophonie de début de cours qui s’était emparé de la pièce se dissipa, remplacé par un silence écrasant d’appréhension.
Sur le pas de la porte, sa baguette de lapis lazuli à la main, le professeur Delafosse passait ses nouveaux élèves sous le feu glacé de son regard. Elle portait le même genre robe que la veille, ses cheveux d’ébène ondulant dans son dos alors qu’un imposant chapeau à la pointe recourbait accentuait la sévérité de son regard en plongeant une partie de son visage dans l’ombre.
Une éternité passa avant qu’elle n’ouvre enfin la bouche.
— Bien, lança-t-elle d’une voix effroyablement sèche. Je constate que tous les nouveaux élèves ont enfin trouvé la salle. Je tiens à préciser, avant que ce premier cours ne commence, que je ne tolérerai aucun retard dans ma classe. Aujourd’hui est votre premier jour, aussi ai-je l’indulgence de vous laisser le temps de vous repérer. À partir de la semaine prochaine, en revanche, quiconque ne se présentera pas avant que ces portes ne se referment pourra retourner se coucher car je ne l’accepterai pas dans mon cours.
Quelques murmures indignés s’élevèrent, elle les fit taire d’un coup d’œil acéré.
— Si cela ne vous sied guère, libre à vous d’aller vous plaindre au directeur. Mais retenez bien ceci : Aubelune est une académie d’élite, expliqua-t-elle en s’avançant lentement entre les tables, y entrer est un privilège qui ne vous sera conféré uniquement, et je dis bien uniquement, si vous vous en montrez digne. Votre rang, vos privilèges ou vos relations n’ont dans cette classe aucune importance, précisa-t-elle en jetant quelques regards avisés à certains étudiants qui arboraient encore un cet air suffisant qu’ont les gens bien nés. Seule la qualité de votre travail et votre abnégation à vous montrer à la hauteur de la renommée de cette école seront toléré.
Elle atteignit la petite estrade et s’y percha. Seul le bruit de ses talons sur le bois grinçant de cette dernière résonna dans la grande salle lorsqu’elle se retourna.
— Maintenant que les choses ont été mises au clair, claironna-t-elle, asseyez-vous.
Comme un seul homme, tous les étudiants qui n’avaient pas encore pris place se dépêchèrent de s’assoir, allant même parfois un peu trop vite et ratant de peu leur chaise. Quelques rires discrets se firent entendre, rapidement étouffés par l’attention que portait le professeur Delafosse sur eux.
Une fois le silence tout à fait complet, le professeur reprit la parole.
— Je suis le professeur Delafosse, annonça-t-elle. Comme je vous l’ai déjà dit hier, je suis la directrice adjointe de cet établissement ainsi que son professeur d’invocation.
Et ce disant, elle leva sa baguette et l’agita d’un coup sec. Une craie s’éleva alors au-dessus du tableau noir et se mit à retranscrire en belles lettre cursives son nom.
— Je voudrais tout d’abord vous expliquer comment nous allons procéder lors de ce cours. L’invocation d’une Ombre est un acte de magie complexe qui requiert une précision chirurgicale si l’on ne veut pas créer de brèche dans le Voile. Pour éviter cela, les cours seront découpées en quatre parties.
Son nom s’effaça et la craie se tint prête à retranscrire ses paroles.
— La théorie. Le premier contact. L’invocation. Puis comment se servir et entretenir son familier, énuméra-t-elle avec un grand sérieux. Que les choses soient claires, ajouta-t-elle alors que la craie soulignait plusieurs fois le premier point de la liste, il n’y aura pas d’invocation dans ma classe tant que vous n’auraient pas tous acquis une parfaite maitrise de la divination et du tracer d’un cercle magique à trois anneaux.
Des murmures contestataires s’élevèrent, elle les fit taire d’un clappement sec de la langue.
— Je le répète, pour celles et ceux qui semblent ne pas avoir compris, mais l’invocation d’une Ombre n’est pas un jeu. C’est un procédé complexe qui vous amène aux limites entre le monde des vivants et celui des morts, un passage dangereux dont vous pouvez ne pas revenir.
Un silence de plomb s’abattit. Le professeur poursuivit.
— Maitriser l’art de la divination et des cercles magiques est essentiel pour préparer une invocation en toute sécurité. La divination vous aidera à vous plonger de l’autre côté du Voile, expliqua-t-elle en allant se poster derrière son bureau, tandis que le tracer d’un cercle vous permettra d’invoquer votre ombre sans crainte de la voir s’échapper. Cela permet à la fois la sécurité du contractant et celle de ceux qui l’entourent.
— Parce qu’une Ombre invoquée est toujours agitée ? proposa quelqu’un au fond de la salle.
— C’est exact Mlle Miller, répondit Delafosse avec un léger froncement de nez. Mais je préférerai que vous leviez la main au lieu de m’interrompre.
Sierra prit une légère teinte rosée et serra les poings, humiliée.
— Je note tout de même que vous avez pris connaissance de votre guide d’invocation, ajouta le professeur, magnanime, ce qui rengorgea un peu la jeune femme. En effet, une Ombre fraichement invoquée peut être dangereuse si elle n’est pas placée dans un cercle de protection.
Quelqu’un leva la main, le professeur lui fit signe de parler.
— Pourquoi sont-elles si agitées ?
— Parce que contrairement aux Ombres majeures qui parviennent sans peine à traverser le Voile, les Ombres que nous autre, sorciers, invoquons, n’ont pas cette capacité. De ce fait elles ressentent pour notre monde, tout de couleur et de vie, une curiosité dévorante qui les pousse à vouloir se lier à nous. Du moins, ajouta-t-elle après un instant de silence, c’est ce que prétend le premier sorcier à avoir étudié les Ombres mineures.
Jude, qui était resté silencieux, leva la main. Le professeur l’interrogea.
— Pouvez-vous nous dire quelle est la différence entre une Ombre majeure et une Ombre mineure ?
— N’est-ce pas ce que je viens de vous dire, jeune homme ?
— Je parle de leurs capacités, précisa Jude. Sont-elles par essence semblables ou différentes ? N’ont-elles qu’une différence de puissance ou peut-on les considérer comme deux espèces à part entière ?
Une étrange expression troubla le masque indifférent du professeur Delafosse. Cela ressemblait presque à… un sourire.
— Voilà une excellente question, approuva-t-elle à la surprise générale.
Mais plutôt que de se rengorger d’un tel succès, Jude paraissait étrangement fébrile en attendant la réponse. Est-ce parce que son parrain était aussi chasseur ? se demanda Lyra en lui jetant un coup d’œil. Caleb Hawthorne avait été un ami proche de M. Kingsford et ce qui ressemblait le plus à une figure parentale pour Jude qui n’était que le petit dernier. Il était malheureusement décédé trois ans plus tôt, une mort qui avait profondément touché le jeune homme qui n’avait plus été le même. C’était à cette époque qu’il était devenu aussi cynique et, ma foi… surprotecteur.
— Il y a en effet quelques différences importantes entre les Ombres mineures et les Ombres majeures. Certains chercheurs affirment qu’il s’agit en effet d’espèces différentes, mais comme leur monde est à cheval entre le nôtre et l’Au-delà, il est difficile de le dire avec exactitude et les recherches menées n’ont jamais été concluantes. En revanche, ajouta-t-elle en se tournant vers son tableau noir dont la craie avait commencé à danser sur la surface, traçant les croquis de deux silhouettes, l’une vaguement humanoïde, l’autre parfaitement informe, nous avons remarqué des divergences importantes dans leurs capacités respectives. Si les Ombres mineures ont besoin d’un contrat pour adopter une forme animale, les Ombres majeures n’ont pas cette restriction.
À mesure qu’elle parlait, la craie peaufinait son trait, donnant une allure humaine à la première et celle d’un corbeau à la seconde.
— Une Ombre majeure peut adopter l’apparence qui lui plait, qu’elle soit humaine ou animale. Elle peut copier le physique d’une personne existante ou en inventer un de toute pièce.
— Comment reconnaître une Ombre d’un sorcier ? demanda encore quelqu’un.
— Ses yeux, répondit le professeur sur un ton qui semblait vouloir dire qu’elle n’aimait pas être interrompu et l’élève qui avait parlé se ratatina un peu sur son siège. Les yeux d’une Ombre, qu’elle soit majeure ou mineure n’ont rien de commun avec les êtres vivants.
Et pour ponctuer ses mots, elle tendit son bras gauche à l’horizontal. Une vague forme se matérialisa, toute d’ombres mouvantes. Les élèves retinrent leur souffle alors qu’un splendide corbeau apparut sur l’avant-bras du professeur. Son plumage n’avait rien de commun avec les autres corbeaux mais paraissait plutôt d’un noir abyssal, sans le moindre reflet.
Lyra trouvait un peu étrange de s’émerveiller de la sorte devant une telle démonstration. Tout le monde avait à la maison au moins une personne dont le familier devait apparaître régulièrement dans leur vie, ne serait-ce que pour leur tenir compagnie. Mais elle devait tout de même reconnaitre qu’il y avait quelque chose de particulier dans le corbeau du professeur Delafosse.
— Une Ombre mineure, expliqua-t-elle en ramenant son corbeau à elle, aura toujours les yeux de l’animal qu’elle a choisi d’incarner, qu’ils soient noirs, doré ou même laiteux. Ils deviendront cependant d’un noir d’encre lors de la pratique de la magie. Une Ombre majeure, en revanche, aura toujours la particularité d’avoir les iris dorés. C’est là la marque de son pouvoir, poursuivit-elle avant que quiconque ne puisse l’interrompre, un pouvoir trop grand pour être camouflé et qui se manifeste sans que l’Ombre ne puisse le contrôler. Certaines, parmi le plus puissantes, parviennent à la dissimuler en partie, expliqua-t-elle et le corbeau s’envola pour se percher au-dessus du tableau noir qui s’effaçait, mais il en demeurera toujours une trace.
Alors que d’autres élèves s’apprêtaient à poser de nouvelles questions, le professeur claqua dans ses mains d’un coup sec.
— Maintenant, je voudrais que vous ouvriez vos livres à la première page, indiqua-t-elle. Il ne nous reste déjà plus qu’une trentaine de minutes que j’aimerai que vous passiez à étudier avec attention les chapitres deux et trois de votre manuel d’invocation.
— Pourquoi pas le chapitre un ? demanda quelqu’un tout à droite.
— Parce que vous êtes déjà sensé en connaître chaque ligne, mon enfant, répondit le professeur avec un soupçon d’ironie. Maintenant, veuillez vous mettre au travail et je ne veux pas un bruit.
Lyra, comme tous ses condisciples, se plongea dans son manuel. Un silence religieux avait pris possession de la salle, à peine troublé par le bruit des pages que l’on tourne. Elle alla directement au chapitre deux qui faisait état des différents rituels orchestré au fil des siècles pour permettre une invocation plus sûre jusqu’à celle qu’on utilisait aujourd’hui. Lyra étudia avec attention le phénomène de transe décrit dans son livre, puis le dessin complexe du cercle magique de rétention qu’ils devraient tracer. Elle comprenait un peu mieux l’insistance du professeur Delafosse sur l’étude de ces deux matières. Trouver le juste milieu d’une transe entre deux mondes était déjà quelque chose de délicat, mais tracer un cercle magique pareil semblait encore plus complexe.
Ce dernier était constitué de plusieurs cercles internes et de runes au dessin élaboré. Pour ces élèves n’ayant encore jamais pratiqué autre chose que le dessin de runes basiques, cela ressemblait à un cauchemar éveillé. Lyra entendit même quelques exclamations étouffées et des soupirs désespérés à mesure que ses voisins se rendaient compte de la réelle difficulté que représentait l’invocation d’une Ombre.
Elle s’apprêtait à poursuivre sa lecture lorsque la curiosité la titilla. Elle n’avait pas lu le chapitre un et se retrouva malgré elle à le feuilleter. Et comprit instantanément ce que le professeur Delafosse avait voulu dire.
Le chapitre un était dédié aux règles d’un contrat entre une Ombre et un sorcier, des notions qu’on apprenait dès le collège.
Premièrement : un contrat avec une Ombre ne se signait qu’à la nomination de cette dernière. Nommer une Ombre, c’était lui donner une place tangible dans le monde des vivants.
Deuxièmement : en échange d’un apport de magie extérieur pour le sorcier, l’Ombre invoquée recevait l’autorisation de voyager entre l’Entre-Deux et le monde matériel. Un privilège que toute Ombre mineure rêvait de recevoir.
Troisièmement : une Ombre ne pouvait survivre à son maître. Si le sorcier décède, son Ombre s’effacera avec lui sans possibilité de revenir dans l’Entre-Deux dont elle est issue. À contrario, et Lyra ne saurait dire si c’était une bonne chose ou non, une Ombre pouvait se faire tuer sans que son sorcier ne perde la vie.
Lyra observa avec mélancolie ces mots. Elle regrettait que cette loi, qui n’était même pas le fait des sorciers mais d’une étrangeté de la nature, empêchant les Ombres de pouvoir retrouver un contractant. Si elle l’avait pu, et dans l’éventualité folle où ce retour forcé dans l’Entre-Deux n’ait pas détruit Pi, Lyra aurait bien voulu invoquer l’Ombre de son père à nouveau, rien que pour faire perdurer sa mémoire.
Mais c’était impossible.
Au loin, la cloche sonna la fin du cours. Lyra entendit à peine les élèves rassembler leurs affaires et le professeur leur donner comme devoir d’étudier attentivement les chapitres qu’ils venaient de lire quand Jude posa une main sur son épaule.
— Lyra, tu viens ?
Elle papillonna des yeux, prit conscience de son environnement avant de rassembler à son tour ses affaires.
— Ça va ? demanda-t-il une fois hors de la classe.
Lyra lui sourit.
— Tout va bien, assura-t-elle. Tu crois qu’ils auront encore de la tarte à la rubarbe à midi ? ajouta-t-elle avec un peu plus de gaité alors qu’ils se dirigeaient vers le réfectoire.
Le réveil
J'adore le réveil
Enfin je ne voudrais pas qu'il sonne près de moi
Pour rien au monde
Rien que de lire la description, j'en ai eu des frissons
Mais c'est génial qu'il se mette à courir
"saut d’eau glacée lancé en plein visage" => seau
"une pate velue" => patte
LOL la mygale qui évite à un mur de se prendre son humain dans la face
LOL la mécanicienne et son café
"une brioche qu’elle engloutie" => engloutit
"Bon, eh bien il semblerait que les premières années suivent leurs cours tous ensembles." Ou alors ils commencent tous par invoquer leurs Ombres, et après ils suivent leurs cours, Jude ne peut pas savoir (sauf si ses frères lui ont dit, mais ça semble incompatible avec sa réaction)
"Elle portait le même genre robe sombre et sobre que la veille" => le même genre de robe
"qui ne vous sera conféré sur le long therme uniquement" : terme
et "qui ne vous sera conféré que sur le long terme" ou "qui vous sera conféré sur le long terme uniquement", pas les deux
"les choses ont été mise au clair" => mises
"essayez-vous" => asseyez-vous, je suppose ?
"le premier sorcier à avoir étudier les Ombres mineures" => étudié
Mais pourquoi les sorciers se basent uniquement sur les travaux du premier sorcier ? Il n'y a pas eu de recherche depuis ? Chaque sorcier de l'académie a son Ombre, mais la communauté scientifique ne sait rien d'elles ou quoi ?
"un pouvoir trop grand pour être camoufler" => camouflé
J'aime bien la façon d'introduire la théorie "basique" sur les Ombres, mais j'avoue que j'aurais été curieux d'avoir les détails du chapitre 2...
Pour répondre à tes interrogations :
- en général ils ne prennent pas la peine de se lever trop tôt, je les imagine plus capable de faire attendre leurs potentiels invités que de prendre la peine de se réveiller plus tôt que 10 heures
- j'aime beaucoup le réveil d'Evanore et j'adore ta réaction après l'avoir découvert x)
- honnêtement j'ai une sainte horreur des araignées, mais cette mygale était juste adorable dans ma tête il fallait qu'elle évite à ca pauvre mur de se prendre son sorcier !
- pour les cours ensembles, j'ai pas vraiment d'excuses, j'avais juste prévu de les faire suivre leurs cours tous ensemble pour la première année, c'est l'année suivante qu'ils choisissent leurs spécialités
- oui, effectivement, c'est bien asseyez-vous, merci XD
- pourquoi ils se basent uniquement sur les travaux du premier sorcier ? pour aucune raison particulière, j'invente le worldbuilding au fur et à mesure comme c'est une histoire doudou, mais pour ce qui est des recherches faites sur l'Autre Côté, je dirais qu'elles n'ont pas beaucoup aboutis, c'est dangereux d'aller trop loin et personne n'en est jamais revenu, sans compter qu'une Ombre mineure n'a pas de voix pour s'exprimer et que les majeures sont trop dangereuse pour être interrogées. Mais j'y réfléchirais sans doute un peu plus à la réécriture, merci de le faire remarquer !
- je suis contente que l'introduction à lé théorie te plaise, mais je ne vois pas trop à quels détails tu fais référence, surtout par rapport au chapitre 2
Enfin, encore un grand merci pour les coquilles, je corrige ça tout de suite !
A bientôt !
Les détails : "Lyra étudia avec attention le phénomène de transe décrit dans son livre, puis le dessin complexe du cercle magique de rétention qu’ils devraient tracer." "Ce dernier était constitué de plusieurs cercles internes et de runes au dessin élaboré." Quel est l'état de transe ? À quoi servent les cercles respectifs ? Que signifient les runes ? Est-ce qu'elles sont complexes sur le plan graphique uniquement, ou bien est-ce que tracer une rune nécessite des pouvoirs magiques particuliers, comme s'il y avait une force qui retenait ton bras ou je ne sais quoi ? Voilà c'est le genre de questions que je me pose, pardon, déformation professionnelle :-)
Après les cours se complètent assez bien puisque dans celui de sorcellerie où ils commencent par les cercles magiques, les élèves doivent également tracer des runes, pire, ils doivent réfléchir à la meilleure manière de combiner deux runes pour une invocation réussi (invocation d'un élément, je précise)
Donc merci pour tes remarques, je les garde de côté pour la réécriture (tu m'as donné de bonnes idées pour étoffer le manuel).
À bientôt ! ^^