Mardi, je marchais sur l’eau. Tout me réussissait. Il y a des jours comme ça, où tu crois que tu es touchée par la grâce. Non, tu crois que tu es la grâce incarnée. Ce n’est plus de la confiance en toi, c’est la certitude que tu es enfin reconnue à ta juste valeur et que, quoi que tu dises, c’est accueilli comme un message divin.
Je sentais bien que l’on me regardait de plus en plus comme une extra-terrestre. Certains étudiants de ma promo avaient rejoint le master sans être issus de la licence et ne connaissaient de moi que la jeune fille un peu repliée sur elle-même dont j’offrais le visage depuis septembre. J’étais en train de changer physiquement. Sans vraiment m’en rendre compte, il me devenait plus naturel d’affirmer ma féminité, davantage mise en retrait depuis six mois, dans ma tête, dans mon comportement, et dans mes allures. Le balancier venait d’arriver au bout de sa course. Ainsi ce mardi matin j’arborai un beau rouge à lèvres et plusieurs copines me complimentèrent, mais le firent en scrutant mon visage, pour essayer de comprendre ce qui m’arrivait, et le pourquoi d’un changement autant positif qu’énigmatique. Peut-être devinèrent-elles que j’avais fait l’amour quelques heures auparavant et joui deux fois. Moins sûrement que j’avais enclenché une double vie et que si Léa souhaitait accumuler les orgasmes avec son amoureux, Lola en provoquerait au moins autant chez ses clients. Cette bifurcation de ma personne en deux voies bien différentes n’était d’ailleurs pas étrangère à mon état schizophrène.
A 15 heures, je quittai l’Université et traversai le centre-ville en direction d’une boutique qui avait été source de bien des tensions familiales dès mes quatorze ans. Après deux années d’âpres discussions avec mes parents sur le thème « quand tu seras majeure tu feras ce que tu veux de ton corps », j’avais finalement renoncé, et l’envie s’était évanouie. Mais pas définitivement. Au terme d’un gros quart d’heure de torture bien plus impressionnant que douloureux, je sortis ravie de cette échoppe, une petite barre argentée en titane, ornée d’une tête sphérique en cristal blanc me traversant le nombril. Je n’aurais pas le droit de porter autre chose que ce piercing provisoire avant quatre à six mois. Cela tombait bien : j’en profiterais pour me faire offrir un bijou pour mon ventre à l’occasion de mon anniversaire l’été prochain.
J’appelai Éric en rentrant. Il travaillait sur un projet de fin de licence avec deux autres étudiants, et nous avions convenu de nous voir mercredi soir dans sa chambre de cité universitaire. J’avais envie de découvrir à mon tour son « chez lui », quand bien même celui-ci serait plus impersonnel. Après quelques mots très doux et très chauds, je raccrochai et changeai à la fois de smartphone et de prénom.
Me voyant mal passer deux heures à écouter des messages dont une poignée seulement pourrait s’avérer intéressante, j’avais désactivé le répondeur la veille en éteignant le téléphone. Je m’étais dit que si quelqu’un était motivé par l’annonce, il appellerait jusqu’à me trouver. J’avais trois sms en attente dont un seul retint mon attention. Un certain Alexandre me demandait des renseignements. Je fis comme la veille et répondis « appelez-moi ». Visiblement Alexandre était au taquet car cela ne traina pas.
-Oui, bonjour ?
-Bonjour, c’est Alexandre.
-Vous avez l’air bien jeune Alexandre.
-J’ai vingt ans.
-Et que cherchez-vous ?
-En fait je suis puceau… et j’aimerais…
Je le coupai.
-Non, attendez Alexandre, je ne fais que des massages.
-Oui, oui, ça me va, je veux juste une première expérience mais sans … enfin sans… enfin juste des attouchements vous voyez ?
-Alexandre, vous ne croyez pas que pour une première fois, même soft, il vaut mieux d’autres conditions ?
-Mais j’ai envie de connaître ça.
-Ça viendra, mais autrement. Il vaut mieux. Je suis désolée, mais c’est vraiment mieux pour vous.
-Ok tant pis.
-Au revoir Alexandre.
Je raccrochai estomaquée, me demandant ce que Mélanie répondrait si Alex tentait sa chance avec elle. Je regardai l’agenda partagé : elle avait rajouté quelques rendez-vous pour vendredi mais pas de trace du jeune puceau.
Je me mis à travailler mes cours, tout en répondant aux appels pour Lola.
16h43.
-Allo, oui ?
-Ouais t’as l’air bonne, toi.
-Un peu trop pour vous, sûrement.
Je raccrochai et blacklistai.
17h01.
-Oui, allo ?
-Bonjour je suis Camel, un habitué de Mélanie. Je vois que vous êtes deux, désormais ?
-Bonjour Camel. Et oui en effet, Mélanie a de la concurrence.
-J’espère qu’elle ne le prendra pas mal mais j’adorerais faire une séance avec vous. Vous proposez les mêmes choses aux mêmes tarifs ?
-Vous avez tout compris, Camel. Puis-je vous demander votre âge ?
-J’ai quarante-cinq ans. Vous avez les mêmes horaires qu’elle ?
-Non, pour moi c’est le lundi après-midi et le jeudi à partir de midi.
-Ah oui, je viens le lundi après-midi en général, donc elle a changé ?
-Peu importe. Vous souhaitez venir lundi ?
-Oui. Vers 17h pour un massage d’une demi-heure c’est possible ?
-Absolument. C’est noté. Vous m’envoyez un sms de confirmation dimanche ?
-Ok. Bon alors à très bientôt Lola.
-Au revoir Camel.
Je le notai sur l’agenda en me demandant si Mélanie tiquerait en reconnaissant le prénom.
17h09
-Oui, allo ?
-Bonjour mademoiselle. Je viens suite à l’annonce, pour avoir quelques infos.
-Et bien je propose des massages avec une finition exclusivement manuelle, les tarifs vont de cinquante à cent-vingt euros.
-Les tarifs dépendent de quoi ?
-De la durée et de ma tenue.
-Vous recevez ?
-Oui.
-Aujourd’hui ?
-Non pas aujourd’hui, c’est soit jeudi à partir de midi, soit lundi après-midi.
-Jeudi vers 12h30 alors.
-J’ai déjà des rendez-vous, je peux vous proposer 14h15 ou 14h30.
-Non ça n’ira pas. La semaine suivante à 12h30 ?
-Si vous voulez. Votre prénom ?
-Damien.
-Je peux connaître votre âge, Damien ?
-J’ai cinquante-cinq ans.
-C’est noté. Vous me le confirmez la veille, d’accord ? Sinon j’annulerai.
-Par sms ?
-Oui. Au fait, vous ne m’avez pas dit combien de temps vous souhaitiez venir ?
-Une heure.
-Ce sera donc quatre-vingt-dix, cent ou cent-vingt euros selon ma tenue. A voir sur place.
-C’est d’accord. Au revoir.
-Au revoir.
17h25
-Allo ?
-Salut, dis-moi, tu avales ?
-Je préfère le Nutella.
Blacklisté.
17h41
-Allo ?
-Bonjour, tu proposes quoi exactement ?
-Massages.
-Non mais ça c’est pour l’annonce, mais en vrai ?
-Massages.
-Vas-y, t’es coincée toi, tu te laisses pas démonter, sérieux ?
-Oh tu t’es trompé de numéro mon poussin, visiblement tu voulais appeler ta maman.
Blacklisté.
17h53
-Allo ?
-Bonjour. J’ai vu votre annonce pour des massages ; ça m’intéresse.
-Oui, que cherchez-vous exactement ?
-Vous faites des finitions ?
-Oui, mais seulement manuelles.
-Et vous massez nue ?
-Topless.
-Bien, c’est vous sur la photo ?
-Si vous ne voulez pas d’une brune alors oui c’est moi.
-Oui, la blonde c’est bien ça. Quel tarif pour une heure ?
-Cent-vingt.
-Bon ça m’irait, vous avez des disponibilités pour demain ?
-Jeudi à partir de 14h15 ou lundi en fin d’après-midi.
-Jeudi 14h45 ça irait ?
-Oui.
-Alors ça me va. Je suis Simon.
-Et moi c’est Lola. Petit sms de confirmation demain soir, d’accord ?
-D’accord Lola.
-Au revoir Simon.
-Au revoir.
18h02
-Allo ?
-Bonjour, votre annonce me plait bien, j’aimerais connaître vos tarifs.
-Ce sont des massages uniquement, et la finition n’est que manuelle, ça vous convient ?
-Oui.
-Cinquante à cent-vingt euros selon durée et tenue.
-Je vous propose soixante euros pour une heure.
-Je fixe mes tarifs. Une heure c’est quatre-vingt-dix euros, habillée.
-Non mais c’est trop cher, donc moi je vous donne soixante euros.
-Mais c’est moi qui accorde les rendez-vous.
-Vous ne ferez jamais affaire si vous n’êtes pas un peu plus souple.
-Et vous, vous ne ferez pas de massage avec moi.
Blacklisté.
18h17.
-Allo ?
-Salut ma poulette.
-Mél ? Dis donc chez toi aussi ça sonne tout le temps comme ça ?
-Ben ouais qu’est-ce que tu croyais ? Y’a un vrai marché, hein !
-Marché aux bestiaux ouais…
-Bon, j’ai vu que ça se remplit chez toi. Jusqu’à la semaine prochaine ?
-Oui, ça va pas mal.
-Tu demandes des confirmations ?
-Evidemment.
-Y’a de temps en temps des lapins hein, faut t’y attendre.
-J’imagine.
-Bon ma poulette, je vais te revoir à poil. J’ai un habitué qui est chaud comme la braise à l’idée du super quatre mains d’une heure topless et tout.
-Un sympa ?
-S’il ne l’était pas, ce serait pas un habitué. Il veut lundi à 18h. J’ai vu que pour toi ça colle et moi j’ai pas encore fixé de rendez-vous, par contre j’ai blindé vendredi donc à la limite ça peut être mon seul client de lundi. Ça te va, toi ?
-Oui, si t’es partante, moi aussi.
-Dis-donc, c’est mon Camel ton rendez-vous de 17h ?
-Euh oui.
-Je vois, ben c’est du joli… Il est super sympa tu verras.
-Il avait l’air, oui.
-Bon allez, je te laisse bosser ma poulette.
-Bisous ma belle.
-Ciao.
Je décidai d’éteindre. Ça allait comme ça pour aujourd’hui.
Mercredi, je commençai par faire très attention à mon piercing tout neuf. Respectant à la lettre les consignes sanitaires, j’évitai de porter un vêtement moulant en haut du corps et optai pour un chemisier blanc, tandis que je me tortillai dans mon seul jean taille basse, d’un beau bleu délavé. J’hésitai souvent à le porter car en plus de sa coupe qui dégageait avantageusement le ventre, il était skinny, et cette seconde peau moulait jambes et fesses dans une allure extrêmement sexy. Je passai mon pull rouge ample par-dessus le chemisier et entrai dans mes ballerines rouges et noires. Mon après-midi était chargée. Comme chaque milieu de semaine, je donnai un cours particulier que j’expédiai en me demandant si ça ne serait pas plus rentable pour tout le monde qu’au lieu de tenter de mettre des rustines sur les connaissances scolaires de cette gentille élève de seconde, je masse son père seins nus une bonne fois pour toutes. Le cours achevé, je filai à la danse où mon piercing fit sensation. J’avais adhéré depuis dix mois à une association de danse orientale où une prof d’origine égyptienne apprenait à une dizaine de filles comment se déhancher, comment dissocier le bassin du reste du corps, comment porter des costumes constitués de jupes longues satinées et fluides, de ceintures colorées et d’un simple soutien-gorge à sequins, tout en gérant à la fois sa pudeur, sa féminité, sa coordination, et en espérant surtout ne pas ressembler à une vache dans une boutique de loukoums. Avec une telle danse c’est tout ou rien : la sensualité ou le ridicule. Je m’accrochais à l’idée que j’étais du bon côté. En tout cas j’adorais ces danses voluptueuses, capables de sublimer le corps des femmes avec subtilité. Le piercing ajoutait une touche glamour, mais les mouvements de bassin étant contre-indiqués pour la phase de cicatrisation, j’y allai modérément et concentrai mon travail sur les hanches, les fesses et les jambes.
Puis ce fut l’heure de retrouver Éric. Sa résidence universitaire n’inspirait que tristesse et monotonie. Chaque étage était une succession de portes orangées donnant sur une coursive. Quand je fus arrivée devant le numéro correspondant à la sienne, je toquai, émoustillée à l’idée de reprendre les choses là où nous les avions laissées. J’ignorais que ça allait être effectivement dans une telle continuité.
Éric m’ouvrit et referma la porte derrière moi. Deux mains me saisirent par les hanches. Je ressentis une tension sexuelle intense. Il se plaqua dans mon dos et m’embrassa dans le cou.
-J’ai passé la journée à penser à toi. J’en peux plus.
A l’ampleur de la bosse qui, à travers son jean, poussait contre mes fesses, je compris à quel point il disait vrai. Je remuai du popotin comme pour souligner le renflement indécent.
-Oh dis donc, mais c’est moi qui te fais cet effet-là ?
-Non, c’est ma voisine.
-Je te laisse avec elle, alors, peut-être ?
-Non mais arrête de déconner là, t’imagines même pas à quel point tu m’as manqué.
-Si, si, répondis-je en remuant à nouveau.
Il souleva mon pull.
-Y’a trop de fringues là.
-Ouais, je me demande pourquoi je ne suis pas directement venue à poil.
Mais mon nouveau petit-ami était ailleurs. A la fois impressionnée, grisée et flattée de provoquer un tel émoi, je laissai mon propre désir m’envahir. En quelques instants je ne fus plus vêtue que d’un soutien-gorge blanc. Quand je me retournai, je crus que l’effet de surprise allait transformer Éric en éjaculateur précoce. Son œil scruta mon nombril.
-Trop beaaaaaaaaaaaaaaaaaau.
-Tu aimes ?
-Sur toi c’est juste génial, t’as un ventre tellement sexy, que là, c’est juste… c’est juste …
-Respire.
Mais il était trop tard pour tenter le yoga. Il enleva le pull sous lequel il était torse-nu. Debout dans l’entrée d’une chambre que je n’avais toujours pas visitée, nous nous enlaçâmes en nous embrassant. Le skinny et son jean volèrent en même temps. Pieds nus en sous-vêtements dans sa minuscule entrée, nous laissâmes nos corps se retrouver. Je sentais son sexe coincé dans le boxer, et décidai généreusement de le libérer de ce carcan. Impatientes, ses mains dégrafèrent le soutien-gorge pendant que je me baissai. Je restai en petite culotte blanche, son pénis dur comme du marbre chaud appuyant contre mon pubis. Je sentis les eaux affluer en moi. Le désir fut fulgurant. Je ne le lui cachai pas.
-Prends-moi.
Tout son corps tremblait, agité d’une pulsion incontrôlable. Je confirmai.
-Prends-moi ici, maintenant, tout de suite.
Éric se baissa pour retrouver à la hâte le préservatif qui attendait dans la poche de son jean puis le mit en place. Cette queue ressemblait à un point d’exclamation à l’envers. Je brûlai à l’idée d’un cours complet de ponctuation. Il regarda dans mes yeux les pupilles qui s’étaient voilées. Je n’eus pas besoin de le dire une troisième fois. J’attrapai son visage pour entrer ma langue dans sa bouche. Une main se plaqua sur mes fesses, l’autre guida la verge dans mon vagin. Nous restâmes quelques instants ainsi, faisant l’amour de façon immobile, comme pour immortaliser l’instant de la pénétration. Puis il bougea, autant qu’il est possible dans cette position compliquée. Chaque mouvement infime dilapidait nos résistances.
-Viens dans mon dos.
Il sortit de moi, je me retournai. Un bras m’entoura la poitrine, la paume se refermant sur mon sein. Je pris appui contre le mur et me cambrai, écartant davantage les jambes arrimées au sol. Il entra à nouveau, dans une sorte de levrette verticale, et la main désormais libre se posa sur mon fessier, en caressa la fermeté, alors que sans qu’il s’en aperçut, la première pétrissait mon sein en une caresse vigoureuse mais respectueuse et stimulante. J’eus l’impression que son pénis était encore plus dur que l’avant-veille, encore plus long. Sans doute la position accentuait-elle ces sensations, et je fus au bord de l’orgasme en quelques instants. A peine en avais-je remarqué les prémisses qu’une onde intime d’une inouïe violence me coupa le souffle. Je griffai la tapisserie, y laissant une trace indélébile de plaisir, et donnai par convulsion une poussée des fesses vers l’arrière ce qui amplifia encore la profondeur de la pénétration, et acheva sa propre ténacité. Il s’agrippa à moi, à mon corps que l’orgasme avait arqué et voûté, et s’immobilisa dans son propre spasme.
Il nous fallut quelques secondes pour retrouver un semblant de sens de l’orientation. Éric alla jeter le préservatif puis revint me chercher pour me faire enfin visiter sa minuscule chambre, entièrement nus, le souffle encore court, en me tenant tendrement la main. La beauté de ce moment totalement innocent me redonna immédiatement envie de faire l’amour.
La visite dura quelques minutes, que je laissai filer en ne pensant qu’au second acte qui se préparait. Alors j’entrainai mon amant sur le lit. Me lovant contre lui, je pressai chaque dessin de mon corps contre le sien et l’embrassai passionnément. Son sexe gonfla à nouveau. Pour l’aider, je m’installai confortablement entre ses jambes et le mis dans ma bouche. Je lui avais donné un aperçu lundi soir. Je décidai de sortir le grand jeu. Passant la pointe de ma langue ferme sur toute la longueur de ce membre qui se rigidifiait, je fis participer mes mains qui allèrent caresser ventre, testicules, fesses, entre-fesses, alors que ma langue provoquait, titillait, tournait, enveloppait. Je sentis la verge durcir, grandir, chaque centimètre de désir comprimé dûment gagné finissant dans ma bouche. Ma langue n’en finissait plus de la harceler, à peine entrecoupée par mes lèvres qui jouaient les ventouses, aspirant le gland en petites succions, ma salive lubrifiant l’énorme bulbe rouge avant que ma langue n’étale, ne lisse, ne glisse, pour recommencer ce cycle charnel dont l’issue inexorable approchait. Les doigts de mon amant cherchèrent une issue, comme pour se sortir d’un piège, mais ne trouvèrent que mon corps, dont chaque contact amplifiait encore son désir. J’entamai alors des va-et-vient lascifs sur la totalité de la hampe, ma langue descendant puis remontant pour envelopper le gland dans des baisers lubriques. Ma tête allant et venant dans un rythme endiablé, ma bouche s’imprégna de sel, ce qui libéra plus de salive encore et la glissade luxurieuse s’accéléra. Mes mains pressèrent doucement sur les bourses comprimées, et je donnai une dernière accélération à mon jeu insolent en concentrant la chaleur ouatée de ma bouche sur l’extrémité de l’organe reconnaissant, qui se répandit contre l’intérieur de mes joues en une substance tiède dont la viscosité ruissela le long de mon menton alors que le deuxième éclat se répandait sur ma langue.
Je fis à mon tour un crochet par la salle de bains pour laisser s’écouler le fruit de ma fellation puis rincer abondamment ma bouche. Le fait est que je préfère vraiment la pâte à tartiner aux noisettes. De retour sur le lit, je m’allongeai à côté d’Éric, mes seins contre ses côtes. Il me prit dans ses bras et m’embrassa sur le front. L’idée me vint que si chaque acte sexuel était suivi d’un petit câlin aussi tendre, nous risquions d’inventer le mouvement perpétuel.
Océan d’ambre
Mélange, mélange moi
A tes légendes
Mets l’ancre, l’ancre en moi
C’est si doux la brûlure
Là où ma main te touche, Eau
Et coule cette écume
De ma bouche