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Attention !
Vous êtes sur le point de lire un chapitre mesquin. Celui peut être :
Lu par ordre de chapitre : Ici après le chapitre 12.
Lu par ordre de composition : Ici après le chapitre 20.
Votre expérience en sera impactée en fonction de quand ce chapitre sera lu.
Faites le bon choix.
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Dans le couloir sombre et faiblement illuminé du château d’Incept. Maï Rose était encore occupée par son entraînement extérieur en compagnie de Sofia et Nonita, alors qu’Ariane s’était aventurée un peu trop profondément dans l’aile Ouest.
– Tu sais ? Je ne comprends pas.
– Tu ne comprends pas quoi ? souffla une voix familière.
– Comment des centaines d’enfants magiques se sont retrouvés dans un monde sans magie ? Ça ne fait aucun sens.
Un frisson d’effroi lui parcouru le dos, Ariane se figea à quelques mètres de la porte en bois entrouverte. Dissimulée dans un couloir étroit, alors qu’un filet de lumière s’engouffrait près de ses chaussures, elle avait pris soin de l’éviter, plaquée contre le mur en pierres sombres. La jeune collégienne qui cherchait comment rentrer chez elle se retrouvait en plein milieu d’une conversation qu’elle ne devrait pas écouter, La jeune fille reconnut la voix d’Octave, ainsi que celle du garde qui les avait accueilli la veille.
– Quelques habitants perdus s’expliqueraient... Mais des centaines ?
– Tu poses trop de questions. gronda la voix grave d’Octave.
– Depuis combien de temps prépariez-vous cette expédition ? Deux ans ? Comment avez-vous pu savoir que ces mages se trouvaient dans ce monde ?
– MELO !
Ariane retint sa respiration et le silence retomba sur la pièce.
– Octave... essaya son collègue en baissant la voix. On se connaît depuis 10 ans. Tu sais comme moi qu’il y a quelque chose d’étrange... On nous appelle en catastrophe de la capitale jusqu’ici, nous demande de ne pas poser de question, et on est censé fermer les yeux sur des terriens qui vagabondaient avec des pouvoirs sur Terre ? C’est grave !
Un long soupir se fit entendre, suivi du bruit de papiers qui se posaient sur la table.
– La salle de test, dans le côté sécurisé de l’aile Est, tu vois où elle est ?
– Bien sûr ! Le dirigeant Eloi n’arrête pas d’envoyer tous les soldats disponibles garder cette salle.
– Ce n’est pas vraiment une salle de test, mais celle d’un miroir dimensionnel, le plus gros jamais trouvé, du double de notre taille.
– Tu rigoles ? Un miroir dimensionnel ? C’est déjà impossible d’en trouver de la taille d’un animal !
Ariane se remémora des différentes manières de voyager dans les dimensions qu’Eleo leur avait énoncées. Les portails, les voyageurs dimensionnels, et les miroirs. Et elle en avait l’emplacement à présent.
– Rien n’est impossible avec le grand immortel Fallacy. rappela Octave d’une voix grave.
– D’accord, j’emporterais cette information jusque dans les flammes. Mais ça n’explique toujours pas pourquoi vous avez récupéré tous ces lumines.
– Le gaz que vous avez créé, Melo, il a été utilisé sur Terre.
– Celui qui endort les lumines ?
Non...
– Tous ceux qu’on a ramenés viennent d’ici. Nous ne faisons que les ramener chez eux.
C’est un mensonge...
– Ils nous seront reconnaissant lorsqu'ils comprendront qu'ils ont toujours été destinés à revenir au monde dans lequel ils sont nés.
Des pas tintèrent sur le côté d’Ariane, un coup d’œil au-dessus de son épaule ne lui montra que le coin de couloir. Quelqu’un se rapprochait, alors qu’elle était seule et écoutait aux portes.
– Bien qu’ils ne s’en souviennent pas, on a nos méthodes pour que leur mémoire se débloque.
Les pas ne faisaient que se rapprocher, chaque foulée écartée de 0,4 secondes. Un pas légèrement rapide, qui n’allait pas tarder à entrer en coalition avec Ariane si elle ne se décidait pas à quitter sa place non protégée. Dans moins de 20 secondes, elle avait encore le temps d’écouter la prochaine phrase, il le fallait.
– Ils ne voudront plus retourner dans leur fausse vie créée de toute pièce sur Terre.
D’une enjambée, Ariane fila devant le rayon de lumière de la porte et s’engouffra d’un pas rapide mais silencieux vers la prochaine intersection du couloir. Revenant au plus rapidement possible vers une partie du château qu’elle reconnaît, sur le chemin précédent, jusqu’à ce qu’une main se pose sur son épaule.
Son cœur s’arrêta, retenant sa respiration.
Mais rien n’arriva.
Ariane tourna lentement la tête vers la personne qui l’avait attrapée, c’était la générale aux cheveux blancs, son visage trahissait un agacement palpable.
– Qu’est ce que tu fais toute seule dans les couloirs ?
– Je me suis perdue, le groupe est parti trop vite.
C’était presque la vérité. Ariane soutint le regard ambré de la grande femme.
– Dépêche toi, le cours à déjà commencé. Suis moi.
Ariane se laissa entraîner dans les couloirs, un soulagement indescriptible s’emparant d’elle, tant que ses jambes auraient pu se dérober sur elle ici et maintenant.
Tous les kidnappés ont disparu.
Tous les kidnappés sont magiques.
Elle est magique.
Je viens de ce monde...