— Salut Comen, désolé de te déranger si tard, j’ai besoin d’un petit coup de main. Tu peux nous loger tous les trois exceptionnellement cette nuit ?
— Si tes amis ne voient pas d'inconvénient à dormir sur le canapé, ça devrait aller, répondit Comen en désignant un joli sofa dans le coin du salon.
— Ils n’ont pas intérêt à se plaindre de dormir sur un canapé à trois mille pencos.
— Je peux savoir dans quelle galère tu t’es encore mise ? demanda Comen en plissant les yeux, soupçonneuse.
Pendant que Stelca expliquait brièvement la situation, Pragma gela les barreaux de la cage, pour mieux les briser. Puis il s’accroupit sur le tapis, soignant le Manole avec une concentration palpable. Le petit batracien tremblait, visiblement mal en point, tandis que Pragma étalait une pommade sur ses blessures.
— Merci, à vous, Vico méritait largement ça après tout ce qu’il a fait subir à ma petite Stelca chérie, dit Comen en passant un bras affectueux autour des épaules de son amie. Pour vous remercier, je vais vous préparer un thé de la contré de Sinio, ajouta-t-elle en se dirigeant vers la cuisine.
Le thé de cette région avait des vertus curatives et coutaient excessivement chère. Lorsque Comen disparut, Stelca s’installa dans un fauteuil moelleux, tandis que les deux garçons partageaient le sofa.
— Pourquoi tu as frappé Vico ? Et surtout, pourquoi as-tu volé sa prise ? Tu peux être certain qu’il va remuer ciel et terre pour récupérer cette créature et valider sa quête « Légendaire », s’inquiéta Stelca.
— Je déteste qu’on maltraite les créatures. Et le voleur, ce n’est pas moi, mais lui. Car ce Manole appartient à la cité d’Estajos, où je travaillais quand j’étais zoologiste, répondit Pragma d’un ton tranchant.
Stelca écarquilla les yeux, surprise.
— Comment tu sais qu'il vient de là-bas ?
— Tu vois ce numéro trente-six ? C'est un tatouage que les éleveurs inscrivent sur les créatures pour les identifier. Avec mon équipe, on avait capturé nos premiers Manoles au lac de Lageto. Celui-ci est un nouveau-né, c'est le trente-sixième de son espèce à être élevé à Estajos.
— L’ordure de Vico, il a donc volé ce Manole pour valider sa mission « Légendaire ».
— Personne n'aurait eu la capacité d'en ramener un de la grotte sous-marine de Verno, car pour s’y rendre, il est inévitable de passer par le Mont Doragnor le territoire des dragons.
Akao, jusqu’ici silencieux, se redressa sur le canapé.
— C’est bien beau tout ça, mais on a besoin d’aller au Mont Vulkano, tu sais où c'est ?
— Non, mais je peux trouver une carte pour nous guider.
— Tu viens avec nous ? s'étonna Pragma.
— Je n’ai pas le choix, mon père est en danger de mort et je dois le rejoindre au plus vite pour le contraindre à tenir sa promesse.
— Qu’est-ce qu’il y a de si terrible là-bas ? demanda Akao, intrigué.
— Des bêtes dangereuses de tous les rangs même des « Élites » et un air étouffant, à cause des fumées continuelles qui se dégagent du volcan.
— Ce qui explique l'état dans lequel s'est retrouvé votre meilleur chasseur. Il pourchassait quelle créature ?
— Nous ne traquons pas uniquement des bêtes, il nous arrive d'être employées pour trouver des biens. En l'occurrence Plej avait choisi une quête « Légendaire » où il était chargé de récolter des pierres précieuses, se situant pas loin du sommet du Mont Vulkano, pour un collectionneur fortuné. Il a malheureusement échoué.
— Au moins, il a aperçu le Phénix. Toi qui affirmais qu'il n’existait plus, tu t’es gouré, souligna Akao.
— Ne vous emballez pas, il a certainement dû le confondre avec une autre espèce d'oiseaux qui utilisent l'élément du feu, ce qui est loin de manquer au Mont Vulkano. Surtout que c’est le lieu idéal pour faire croire un tel mensonge.
— Pourquoi mentir à ce sujet ? demanda Akao.
— Un chasseur peut payer sans compter pour une information. Il n'est pas exclu que Plej ait vendu une information bidon à prix d’or à mon père, pour payer ses soins, surtout qu’il ne pourra plus compter sur la chasse pour avoir des revenus.
— Vous êtes tous des escrocs ici, vous faites ça chez moi, vous finissez carboniser.
— Pourquoi ton père traque le Phénix ? demanda Pragma.
— Il m’a promis de me ramener une de ses plumes et moi aussi d’ailleurs à l’époque où j’étais encore une gamine, mais aujourd’hui, j’ai laissé tomber contrairement à lui.
— Vous n'aviez pas la possibilité de vous chauffer chez vous ? s’interrogea Akao.
— Pourquoi cette question ? répondit en chœur Stelca et Pragma.
— Le Phénix lâche des plumes pour ceux qui ont froid non ?
La chasseuse et l'éleveur ne savaient même pas quoi répondre à Akao.
— Ce n'est pas pour ça, c'est symbolique, dit Comen, en ramenant du thé et des gâteaux. Depuis toute petite, le père de Stelca lui ramenait des trophées de ses proies. Comme elle trouvait le Phénix magnifique, il lui a promis de lui rapporter une plume, ajouta-t-elle en déposant le plateau sur la table basse en verre.
— Comen, tu en dis un peu trop sur moi là, grogna Stelca, visiblement agacé.
— Vachement bon, ces gâteaux, déclara Akao, croquant avec enthousiasme dans un millefeuille à la pistache et aux fruits rouges.
Comen rit en voyant la gourmandise de l’Atesin.
— Oh, mais attend… Je te connais non ? Tu es ce dépanneur qui a rétabli le courant dans notre entreprise. Je ne t'avais pas reconnu avec cette marque à l'œil. Tu re rappelle de moi ? On s'était vu à Computic, la grande société qui conçoit des bornes informatiques.
— Hein ?
Akao ne comprenait rien à ce que racontait Comen et préféra prendre le dernier gâteau qui restait, sentant que Pragma allait se servir.
— Ces deux gars ne sont pas d’ici. Ça ne les impressionnera en rien de savoir que tu bosses pour cette prestigieuse boite.
— Mais ce n’est pas pour ça, répliqua Comen. J’aurais juré que c’était lui.
— Peu importe, coupa Pragma. On a tous les trois une excellente raison d’aller au Mont Vulkano. Reste à savoir si on pourra sortir d’ici tranquillement après ce que j’ai fait au bar.
— Je ne pense pas que Vico ait alerté les autorités pour une simple bagarre. Il tient trop à sa réputation. En revanche, il va sûrement mobiliser des chasseurs pour récupérer cette petite bestiole bleue, annonça Stelca.
— Je vais être contraint de la laisser ici. Ça te dérange de la garder ? On ne pourra pas l’emmener avec nous dans un lieu aussi chaud et dangereux, expliqua Pragma.
— Aucun problème, mais si Vico la cherche, je risque d’avoir des ennuis non ? s’inquiéta Comen.
— Je ferais en sorte qu’il soit informé de notre départ au Mont Vulkano, affirma Stelca avec assurance.
— Tu ne trouves pas qu’on a déjà assez de problèmes comme ça, pour nous rajouter des chasseurs sur le dos, protesta Akao.
— Je te signale que c’est la faute de ton ami si tout a dégénéré, répliqua Stelca.
Pragma détourna les yeux, se rappelant les paroles de son père : « La violence n’engendre que des représailles. Mieux vaut prendre sur soi en privilégiant le dialogue, plutôt que de réagir sous le coup de la colère. » Il poussa un soupir avant de répondre :
— Elle a raison, Akao. Je n’aurai pas dû recourir à la violence tout à l’heure. J’assumerai les conséquences si jamais il nous retrouve.
— Très bien, je garderai la petite bestiole, mais je vais avoir besoin de quelques consignes à son sujet concernant la manière de la nourrir par exemple, précisa Comen.
— Merci, il me faudrait du papier pour que je note ce que tu dois savoir. Je vais également alerter les autorités d’Estajos. Ils feront le nécessaire pour venir le récupérer au plus vite et ils exigeront probablement des dommages et intérêts à Jase ainsi que l’arrestation de Vico et ses hommes.
— Quoi ? Mais on n’a pas le temps d’aller à Estajos ! s’écria Stelca, la mine froncée.
— Peut-être, mais si on peut causer des ennuis à Vico, ça peut valoir le coup, s’extasia Comen.
— Ne t’inquiète pas, reprit Pragma. Je vais les avertir grâce à mon Kolombo qui se trouve dans ma chambre au Drinkaveler.
— Un Kolom quoi ? demanda Akao.
— C’est un oiseau messager, grâce auquel je communique avec ma sœur, notamment pour avoir des nouvelles de ma mère.
— Y a des pigeons qui savent parler ? s’interrogea Akao, dubitatif.
— C’est vrai ? surenchérit Comen, aussi curieuse que l’Atesin.
Stelca et Pragma esquivèrent les interrogations inattendues d’Akao et de Comen en sirotant leur thé. Après une soirée conviviale où chacun partagea un peu de son histoire, les quatre nouveaux amis s’endormirent.
Le lendemain matin, Stelca était au bar discutant avec Stive.
— Vico va surement s’apercevoir que je suis partie et pour savoir où, il se peut qu’il aille chez Comen, si jamais tu ne le renseigne pas comme il faut. C’est pour ça que dès qu’il viendra te voir, il faudra que tu lui dises que je suis partie au Mont Vulkano, avec les deux garçons qui ont foutu le bordel hier. Tu peux t’en charger ? murmura-t-elle.
— Compte sur moi, acquiesça Stive.
Le serveur obtempéra sans chercher à dissuader Stelca qu’il appréciait beaucoup, sachant pertinemment qu’elle allait là-bas pour son père.
— Merci, tu es un amour, dit Stelca en toute amitié.
— Fait attention à toi.
— Ne t’inquiète pas… Je te laisse faut que je file à l’hôpital.
Pragma de son côté était parti au Drinkaveler pour récupérer ses affaires et envoyer le message à Estajos avant de se rendre à l’écurie de Jase pour récupérer Skalo, son Sevalon et en acheter un pour Akao. Il lui donna des explications pour bien appréhender la bête que l’Atesin fixait avec méfiance.
Ils se dirigèrent ensuite devant les portes menant à la sortie de Jase. Akao récupéra sa dague, Pragma son fusil hypodermique. Et Stelca arriva trente minutes plus tard, équipée d’une lance attachée à son dos, chevauchant son Sevalon.
Une semaine s'était écoulée. Le trio traversait la plaine de Ridis, une vaste étendue aride parsemée de cactus et de rocailles. Ils progressaient rapidement malgré la chaleur écrasante du jour et le froid mordant de la nuit.
Lorsque la lune pleine illumina le ciel, Stelca désigna une clairière abritée par un massif rocheux. Pendant que Stelca dépliait une carte pour vérifier leur position, Akao alluma un feu. Pragma déposa au sol son fusil hypodermique et observa les alentours.
— À ce rythme, on atteindra le Mont Vulkano d’ici une semaine, estima Stelca en regardant la carte.
— C’est pratique quand même ces Sevalons, ça m’aurait évité de marcher durant des mois pour atteindre Jase, dit Akao en changeant son bandage.
— Vos pilules énergisante sont plus efficaces que les notre lança Pragma. Je n’ai jamais parcouru autant de kilomètres en si peu de temps avec Skalo.
— Elles sont très riches en calories, mais il ne faut pas en abuser. Une par jour, c'est déjà limite, mais on est contraint de faire au plus vite, répondit Stelca préoccupée par son père.
Akao avec son bandage tout neuf tendait ses mains grelottantes au niveau des braises.
— Je ne sais pas comment vous faites pour ne pas avoir froid, mais moi je caille trop ici.
— C'est normal, tu es un utilisateur du feu et comme ton corps est habitué à supporter des températures intenses, tu es plus sensible au froid que nous. Encore quelque chose qu'on apprend en se documentant, déclara Pragma en lançant un regard taquin à Stelca.
— Tant pis, je vais ajouter du bois.
— Non, on doit l'économiser pour les autres nuits, somma la chasseuse au chasseur.
Akao généra de sa main gauche une grosse flamme dorée.
— Incroyable, je suis obligé d’utiliser ma magie pour me réchauffer.
— Comment tu as atteint un tel niveau ? Je n’ai jamais vu quelqu’un manipuler des flammes de cette intensité, s’interrogea Pragma.
— Même pas dans un livre ? répondit Stelca avec un air provocateur. Mais il est clair que tes flammes sont particulièrement puissantes, surtout quand elles ont pris une teinte verte lors de ton combat contre le mec de la garde royale.
— Mon clan est assez spécial, ça fait des dizaines de générations que mes ancêtres naissent sous un signe du feu. Ce facteur de naissance, couplé à un entraînement intensif, m’a permis d’atteindre le feu doré. Concernant les flammes vertes, c'était la première fois que ça m’arrivait, même dans mon clan personne n’en a générée. Mais je ne parviens plus à atteindre ce niveau. Je ne sais pas vraiment comment j’ai fait.
— Des études prouvent que les sentiments ont une influence sur notre magie. La colère ou la peur, par exemple, peuvent avoir un impact positif ou négatif sur notre utilisation de la magie.
— Si les études le disent, rit Stelca.
Akao se rappela du moment fatidique où il était en situation de tout perdre, s’il ne parvenait pas à vaincre Groundaï. Il se demandait si sa détermination, à désirer à tout prix gagner le tournoi, n'avait pas influencé l’intensité de ses flammes.
— Tu as probablement raison.
— Mais il est vrai que lorsque je m’énerve, je perçois un emballement et un renforcement de l'intensité de mon vent.
— C'est pour cela qu'il est essentiel de gérer ses émotions, car en perdant le contrôle, on épuise plus vite nos réserves magiques tout en risquant de blesser notre entourage ou nous-même dans le cas d’Akao. D’ailleurs tu n’as pas essayé de générer des flammes avec ta main droite ? plaisanta l’éleveur de créature.
— Pas encore sinon je vais cramer mon bandage.
— Et toi Pragma tu ne t’entraînes pas ce soir à voler dans les airs avec ta magie de l’eau. Heureusement qu’Akao t’a montré comment faire, encore quelque chose que tu n’as pas pu apprendre dans un livre, déclara Stelca d’un ton provocateur.
Pragma s’apprêtait à répliquer lorsque des cris d’Akao attirèrent leur attention. Trois lézards, de la taille d’un chat, avaient bondi sur lui. L’un d’eux engloutit la flamme dorée qu’il tenait dans sa main, tandis que les deux autres mordaient son bras gauche que l’Atesin agita pour se débarrasser de ses bêtes voraces.
— Akao ! s’écria Pragma en se précipitant.
D’un geste vif, il saisit les queues des deux lézards, et les gela. Le froid les força à lâcher prise, mais celui qui avait absorbé la flamme recracha un souffle ardent sur Pragma. Akao s’interposa, encaissant l’attaque grâce à sa résistance naturelle au feu. Stelca profita de l’ouverture pour saisir la queue du troisième lézard, et s’envola bien haut dans les airs pour le lancer de toute ses forces le plus loin possible.
— Vous allez me le payer ! rugit Akao en brandissant une dague, prêt à éliminer les deux reptiles gelés.
Pragma se plaça entre lui et les créatures.
— Stop, Akao. Ils ne représentent plus de danger.
Pragma avait laissés au sol les Salamandros gelés au niveau de la queue et des pattes pour les empêcher de se mouvoir.
— Pousse-toi ! Il faut les tuer pour qu’ils ne soient plus une menace.
— Je vais les endormir avec mon fusil, tu devrais plutôt prendre l’antidote après les morsures que tu as subies.
— Justement, c’est parce qu’ils m’ont mordu que je vais les b…
Avant qu’il ne puisse terminer sa phrase, Akao vacilla et s’effondra, tremblant violemment.
— Il faut agir vite ! Ils sont venimeux ! averti Stelca en se reposant au sol.
Pragma attrapa une fiole dans son sac et fit boire son contenu à Akao. Après quelques instants, les tremblements diminuèrent, mais son teint restait pâle.
— Heureusement que tu connaissais les types de créatures qu'on était susceptible de croiser, dit Pragma rassuré de voir que l’antidote fonctionnait.
— C'est la base pour les chasseurs de se renseigner sur les lieux où ils vont chasser. Et nous devrions éviter de rester trop près du feu, les Salamandros s’en nourrissent.
Stelca était parti rendre visite à Plej à l’hôpital pour se renseigner sur les créatures qu’ils étaient susceptibles de croiser, équipant son équipe en conséquence.
Pragma tira sur un des reptiles avec son fusil pour l’endormir.
— Pourquoi tu as retenu Akao ? Je veux bien que tu viennes en aides à des créatures comme le Manole, mais pas à des bêtes qui nous attaquent.
— Je les avais neutralisés, ils ne pouvaient plus rien faire.
— J’espère juste que tu seras prêt à tuer pour nous sauver si on est en danger.
Le fils d’Aspas ne répondit point. Il regarda le Salamandro qui tremblait, en rechargeant manuellement son arme et se rappela l’une des phrases de son père : « Estime la vie d'un homme autant que celle d'une créature car elle aussi est capable de le faire ».
— Il en faut du temps pour recharger ton arme, ce n’est pas très pratique.
— C’est un fusil de précision, il ne faut juste pas rater son coup.
L’éleveur pressa la détente et atteignit sa cible.
— Tu comptes l'utiliser pour endormir le Phénix et le capturer ?
— Vu le bien qu’il apporte dans le monde, je ne compte plus le ramener à Estajos. Et avec ce que j’ai appris dans le bestiaire des créatures légendaires est vrai, il me sera inutile de m’en servir, dit-il en posant son fusil au sol.
Puis Pragma déplaça les deux batraciens, plongés dans un profond sommeil, près du feu pour faire fondre les gelures dont il était responsable.
— C’est-à-dire ?
— Comme il est capable de lire les intentions d’autrui, il percevra que j’ai besoin de ses larmes pour sauver ma mère, et il me viendra donc en aide.
— Donc, tu mises sur le fait qu’il vienne à toi et lâche des larmes que tu vas récupérer, c’est ça ? demanda Stelca n’en croyant pas ses oreilles.
— Exactement, j’ai même pris ce flacon pour les récupérer, affirma Pragma sans l’ombre d’un doute.
— Ah tu m’énerves, je vais dormir.
Le lendemain matin, le soleil se levait à peine. Pragma veillait sur Akao, dont le teint semblait retrouver un peu de couleur.
— Salut, ça va ? Pas trop fatigué ? demanda Stelca.
— Non, ça va. Par contre, Akao n’est pas en état de monter son Sevalon. Il est préférable de patienter jusqu'à ce qu’il se réveille.
— Et cela va prendre combien de temps ?
— Je ne sais pas, probablement quelques heures.
— Tu as tenté de le réveiller ?
— Non, mais il est encore pâle…
Stelca saisit le bras d’Akao et l’appela plusieurs fois pour le sortir de son sommeil. Ce dernier ouvrit légèrement les yeux.
— Comment tu te sens ? Tu peux te lever ?
Akao était dans les vapes, il parvint à peine à marmonner avant de refermer les yeux et de s’endormir.
— Tu vois bien qu’il a besoin de repos.
— Je vois ça. Je suis donc désolé, mais je vais être obligé de vous laisser pour rejoindre mon père au plus vite.
— Tu vas partir seule au Mont Vulkano ? C’est bien trop dangereux.
— Je n’ai pas de temps à perdre, je préfère prendre le risque. Mon père est peut-être déjà là-bas et il peut lui arriver malheur à tout moment.
— Ton père est quelqu'un de prudent et c'est l’un des meilleurs chasseurs de Jase de ce que tu m'as dit. Il ne prendra pas de risque inconsidéré. Prends exemple sur lui et attends le réveil d'Akao, pour qu’on parte tous ensemble.
— C’est facile pour toi de dire ça, tu n’es pas pressé par le t..
Avant même de finir sa phrase, Stelca se tût. Elle se rappela que Pragma devait faire au plus vite pour sauver sa mère.
— Tu sais, si tu as raison, ce que je cherche n’existe plus. S’il est vivant, je ne suis pas certain de le trouver là-bas. Et si j’y parviens, il faut que je réussisse à obtenir ses larmes et que je les ramène à temps à ma mère. Et même si j’y arrive, ses larmes n’auront peut-être aucun effet. Mais je garde la foi. Et pour le moment, le mieux que je puisse faire pour la sauver, c’est de patienter jusqu'à ce qu'Akao reprenne ses esprits.
— Tu as raison, désolé. Mettons-nous en lieu sûr, le soleil tape fort en journée.
Pragma fut content que Stelca comprenne, malgré la situation pressante dans laquelle elle se trouvait.
Après une bonne heure de marche, le trio arriva vers une immense surface rocailleuse et s’abrita du soleil sous un rocher volumineux. Pragma qui avait porté Akao sur son dos tout le long du chemin, était passablement fatigué.
— Repose toi, je monte la garde.
— Merci, n’hésite pas à me réveiller si Akao reprend ses esprits.
Stelca s’envola pour se positionner en haut du rocher, afin d’avoir une meilleure vue sur la plaine. Quatre heures s’écoulèrent lorsqu’elle aperçut au loin, six cavaliers galopant à dos de Sevalons, dans leur direction.
Merci pour ce chapitre, on voit tous les fils de l'histoire reliés et noués fermement, et c'est bien.
Stelca fait rougir Pragma... elle se moque de lui... elle se laisse convaincre quand il la dissuade de partir... je commence à me demander s'il ne va pas se passer quelque chose entre ces deux-là 🤨 ?
J'aurais bien aimé plus de détails sur les préparatifs et sur l'attaque des Salmandro, mais j'ai beaucoup aimé le passage où ils parlent de magie, c'est intéressant de voir les limites de leurs pouvoirs.
C'est vrai que l'ellipse entre le soir chez Comen l'amie de Stelca et le trio qui campe dans les plaines de Ridis est peut-être un peu trop brutale.
Concernant Stelca et Pragma, je te laisse suivre la suite pour voir si tu as bien deviné :)
Merci pour ton retour :)
Par contre, en avançant dans ma lecture, je me disais que Akao et Stelca sont tous les deux dans la colère assez permanente. Leurs visions de la vie sont très differentes, mais cet aspect mono émotion pourrait être retravaillé je pense. Prava est plus varié, entre tristesse pour sa mère, compassion pour les animaux, curiosité pour le monde alentour.
Enfin," En y repensant, Akao venait de réaliser que personne dans son village n’avait généré encore de flammes vertes." Je pense qu'il le sait depuis qu'il a fait ces flammes vertes, non? Il ne le réalise pas juste là je pense.
Merci pour le partage, a bientôt!
Merci pour ton retour, je suis d'accord qu'ils s'énervent assez souvent, c'est un peu à cause de leur vécu, et dû au fait qu'ils ont du mal avec le tempérament trop pacifique de Pragma.
Après je ne trouve pas qu'ils soient dans une mono émotion.
Akao est plusieurs fois émerveillé depuis qu'il est sorti de son village.
Stelca à la fin de chapitre fait aussi preuve de maturité en écoutant Pragma.
En tout cas je prend note, lorsque je reprendrais ma réécriture depuis le début.
Oui, c'est tout à fait ça, Akao n'avait pas vraiment réfléchi à la question avant en fait :)
Bon weekend Raza :)
Alors ça y est, la quête épique commence. Voilà ce que j’ai relevé :
- La citation de début de chapitre est bien, mais ça aurait été cool qu’Akao la comprenne ! XD
- «J’avais juré que»… On dit plutôt «J’aurais juré que»
- Où ont-ils trouvé ces sevalons ? Comment les ont-ils payés, d’ailleurs la question se pose aussi plus tard à propos de l’équipement du voyage. Où ont-ils trouvé l’argent ? Ça donne l’impression d’une facilité scénaristique.
- Le chapitre est bon, mais le dialogue manque un peu de justesse, quelque chose sonne bizarre. Tu pourrais essayer de lire le texte à voix haute en essayant de mettre le ton pour sentir où ça coince.
- Stelca répète un peu trop sa blague sur Pragma et les livres. Ça peut être une forme de caractérisation. Si tu veux montrer qu’elle a un humour un peu lourd, c’est ok.
- D’où Pragma tire-t-il l’antidote ? Il faudrait signaler qu’il en a toute une collection, peut-être expliquer où il les range, parce que là, ça fait encore un peu facilité scénaristique.
- J’ai bien aimé la dynamique de groupe, la façon dont ils plaisantent entre eux. En temps que lectrice, je commence à avoir envie de faire partie de cette équipe et c’est bon signe.
- J’ai aussi bien aimé le fait que Stelca veuille partir et que Pragma la dissuade. On sent qu’ils s’entendent bien et fonctionnent bien ensemble.
Et voilà ! Bravo pour ce chapitre qui amène enfin nos héros sur la route. C’était encore une bonne lecture, alors merci !
Je vais corriger merci :)
Ils ont gagner 200 000 Pencos avec l'argent du Koliseo, Ils sont donc encore assez riche :) et ont eu l'argent nécessaire pour louer deux Sevalons vu que Pragma avait déjà le sien (Skalo). Son fusil hypodermique lui avait été remis par Samanta la zoologiste marine.
Les armes sont restituées lorsqu'ils sortent de la cité de Jase ça avait été mentionné avec Akao lorsqu'il arrive devant les gardes pour entrer dans la ville
Même si j'ai ellipsé les passages où Stelca récupère le plan et se renseigne sur les créatures qu'ils croiseront en chemin, je l'ai mentionné. Elle a payé les chasseurs de l'équipe de Plej pour avoir les infos et ce sont donc équipé en conséquence, d'où le fait qu'ils aient l'antidote.
- Ça marche je reverrai les dialogues, il y en a beaucoup dans ce chapitre donc y'a des chances qu'il y est des passages qui peuvent être améliorés.
Stelca aime bien Pragma pour beaucoup de raison et le manifeste en le titillant, d'autant plus que c'était lui qui avait commencé au départ à se vanter sur ses connaissances qu'il tient des livres, donc elle lui a bien rendu :), il ne faut pas trop la chercher ^^'.
Ravi que tu aimes bien la dynamique du trio et merci encore pour ton retour :)