Pour l’émérite professeur Blake Lindhal.
L’IA, secrétaire ou majordome, avait conclu sa déclaration par le sifflement caractéristique d’une signature multimédia, puis le texte transcrit en défilement avait disparu.
Freddie rejoua l’annonce. S’extirpa de son lit. Arpenta sa chambre. L’écouta encore. Puis, n’y tenant plus, elle se précipita dans le salon où son père avait l’habitude de s’endormir devant la tridi. Il se redressa d’un bond dans le canapé, alarmé par son irruption, et Freddie se laissa examiner sous toutes les coutures pour lui assurer qu’aucune poussée de vieillesse ne l’avait angoissée. Quand son père cessa enfin de lui caresser le front et les joues, Freddie, assise tout contre lui, diffusa encore le message de monsieur Alfred.
— Le programme en a vérifié l’origine, elle passe tous les contrôles. C’est bien Lindhal qui l’a envoyée !
Lindhal. Ce nom n’avait pas davantage de matérialité que celui de Rockefeller ou de Musk : les gens étaient devenus des sociétés, des marques, puis des mythes. Dans la masse des conseils d’administration et des actionnaires, les véritables membres de ces familles s’étaient délayés au point qu’on ignore aujourd’hui s’il en existait encore des représentants de chair et de sang.
Blake Lindhal avait délivré l’Humanité de son dernier carcan ; lui, pas sa Fondation tentaculaire, alors qu’il n’était encore qu’un thésard, des siècles auparavant. Et que Blake Lindhal lui-même soit encore capable de prendre la décision d’engager un gris-mort pour ce projet… Écrire ses mémoires… non, Freddie ne devait pas y penser pour le moment.
— Lindhal, Pa ! Et c’est sérieux !
Son père, qui n’avait jamais semblé douter de l’authenticité de l’offre, chassa ses garanties d’un geste de la main. C’était autre chose qui l’inquiétait :
— Fredita, tu ne peux pas accepter. Tu ne peux pas passer ce qu’il te reste de temps avec un étranger.
Elle s’imprima dans le rembourrage fatigué du canapé. Elle s’était attendue à beaucoup de protestations, mais pas à celle-là.
— Tu ne comprends pas, dit-elle. Justement : si j’y vais, du temps, j’en aurai tant que je veux !
— Mais tu ne sais pas si on peut lui faire confiance, à cet homme-là. Comment pourrait-il se substituer à la Justice ? Tout puissant et riche qu’il soit, tu as été condamnée à mort et même s’il prétend pouvoir s’arranger avec l’Union pour…
Freddie pouffa, mais l’humour l’avait désertée aussi sûrement que l’appétit et l’envie d’amitié.
— Tu lui fais déjà confiance, Pa, sinon, tu n’aurais pas sa puce dans la peau.
Il passa une main distraite dans son cou, le même geste que Freddie avait reçu en quittant le Pavillon, comme s’il espérait découvrir que sa puce avait disparu – qu’il pouvait s’en passer. Une chose que Freddie n’aurait pas supportée.
— Peut-être, répondit-il, mais ça n’a pas beaucoup de sens. Pourquoi t’engager, toi, comme scribe ? Tu n’as pas fait d’études d’écrivain public et puis il existe des IA qui font ça très bien. Cette proposition est trop floue, de toute façon. Réactiver ta puce à la fin de la rédaction ? Et s’il n’y a pas de fin ? S’il change d’avis en cours de route ? Si tu vieillis trop avant d’avoir fini, alors quoi ? Tu vas mourir là-bas, si loin, sans moi ?
Freddie saisit les mains calleuses de son père qui tremblaient autour du terminal. Elle lui avait déjà causé tellement de peine, avec Romie d’abord, puis avec son procès. Si ses sombres présages se concrétisaient, Freddie finirait de lui briser le cœur. Mais elle n’était plus une enfant ; sa vie n’appartenait qu’à elle.
Et, sous peu, à l’émérite professeur Blake Lindhal.
Nueva Antigua disparaissait rapidement derrière les nappes de nuages qui léchaient les vitres de la navette, allongeant ses dernières tours de métal, ses dernières antennes, comme des doigts crochus qui laissaient partir Freddie sans vraiment chercher à la rattraper. Son père non plus ne l’avait pas retenue, même si ses yeux lui avaient crié de rester. Peut-être aurait-elle voulu qu’il l’arrête, en fin de compte : elle avait souffert à la mort de Romie, souffert dans cette cabine du Pavillon, mais il lui semblait qu’elle n’avait jamais vécu de moment plus déchirant que celui où son père avait tourné le dos et disparu dans la foule des voyageurs.
La déchirure avait avalé ses larmes, et Freddie, grise, sèche, confondue avec le reflet de la brume, avait tenté de ne pas penser « adieu ».
Chaque correspondance lui donna la sensation de s’effacer davantage ; elle laissait des lambeaux d’âme dans tous les spatioports. Elle se trouvait seule dans le dernier appareil – privé – qui reliait une mégalopole expansive au domaine de Lindhal, mais si une IA de bord avait scanné la nacelle, peut-être n’aurait-elle plus détecté aucun signe de vie.
Quand elle posa le pied sur le quai de débarquement, le contact rude des pierres de taille troubla ses perceptions fantomatiques du monde : la terre était si ferme, la gravité si forte et l’air si parfumé que Freddie se durcit et s’emplit comme si elle ressuscitait.
— Mademoiselle Barragan, bienvenue, je suis Monsieur Alfred. Laissez-moi prendre votre bagage. Suivez-moi. Vous devez être fatiguée… en tout cas vous n’avez pas l’air très fraîche. Vous allez sans doute vouloir profiter d’une nuit de sommeil avant d’entamer le travail… enfin, s’il convient au professeur d’attendre jusqu’à demain. J’imagine qu’il y a des inconvénients à engager une humaine plutôt qu’une IA, moins de rendement… Mais allons, si le professeur s’entête à vouloir confier la rédaction de ses mémoires à… Mademoiselle Barragan ?
Freddie n’avait esquissé que deux pas dans le sillage de l’androïde qui l’avait débarrassée de son sac. Des pas lourds, trop lourds… Pression de l’altitude ? Pas seulement : si Freddie avait la sensation de peser deux fois son poids, c’était surtout le décor qui l’écrasait.
Des essaims de cirrus caressaient le crépuscule, dévoilant les contours d’une immense bâtisse nichée dans un écrin de végétation luxuriante. Le froid, le vent et la lumière des hauteurs soulignaient tous les reliefs, de l’odeur des jasmins aux prismes colorés des vitres éclaboussées de ciel. Des formes improbables surgissaient à la cime des palmiers : une tourelle aux vitraux en cases de bande dessinée, un toit aux débords incurvés lancés comme des hameçons à nuages ; des cheminées, des bassins, des passerelles, des colombages vertigineux et des colonnes de marbre bleu.
On aurait dit que l’architecte avait reproduit un échantillon de tout ce que l’ancien et le nouveau mondes avaient construit de plus extravagant – à moins que des dizaines d’architectes ne se soient succédé ici, dans un laboratoire grandeur nature plusieurs fois centenaire.
— Ah, oui, vous n’êtes pas la première à réagir ainsi, fit monsieur Alfred en remarquant sa confusion.
Combien d’hectares de montagnes Lindhal avait-il achetés pour ériger son palais à l’abri des regards et des microcaméras les plus téméraires ? Autour, Freddie ne voyait ni val ni sommet ; seulement une mer molletonnée qui ondoyait comme un tapis volant.
— Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, cela dit, continua Alfred. Vous pensez pouvoir vous remettre du choc de la découverte, ou faut-il que je vous porte ?
Les yeux de Freddie se posèrent sur l’androïde, tout aussi impressionnant que la maison, quoique pour d’autres raisons. Sa fidèle imitation de condescendance aristocratique ne frappait pas autant que l’aspect des tissus synthétiques qui enveloppaient sa machinerie : d’une vraisemblance humaine. Une moustache pâle frémissait au-dessus de ses lèvres racinées de rides et son nœud de cravate retenait autant le col cassé de sa chemise que d’innombrables plis de peau. Freddie n’avait jamais vu d’ancêtre, pas même à la tridi. Elle eut la subite envie de pincer le dos de sa main et dut réprimer son geste.
— Ne vous avisez pas de filmer, photographier et surtout partager quoi que ce soit du domaine, reprit monsieur Alfred, et il était clair que ça valait également pour lui. Vous avez lu et signé le contrat, tout ceci est strictement confidentiel. Et puisque nous en sommes aux restrictions – après avoir estimé que Freddie pouvait marcher toute seule, il tourna les talonnettes en direction d’un porche coiffé de lianes à l’extrémité du quai –, sachez que vous avez évidemment des accès réduits à la demeure. Si vous rencontrez une porte close, ne vous impatientez pas, c’est simplement que vous n’avez rien à faire là.
Elle resta silencieuse ; Freddie avait compris ce qu’on attendait d’elle et elle savait ce qu’elle attendait d’eux – Lindhal, Alfred, ces lieux. La propriété semblait vaste et fabuleuse, mais Freddie n’avait pas de temps à perdre en expédition ni de chance à gâcher en désobéissance ; pas la moindre envie d’aventure, de toute façon, car à vrai dire, dans les ombres tombantes, l’endroit prenait un visage qui l’inquiétait.
Les bancs de brouillard glissaient sur les dalles et estompaient les lignes du paysage ; la nuit avalait tout, transformant lentement les formes excentriques en silhouettes tordues, flétrissant le domaine tout entier – des allures de jeunesse perdue. Freddie se rapprocha imperceptiblement d’Alfred en perdant de vue la ligne du quai – en dessous, le vide et, peut-être, un champ de sécurité.
— Je vous ai fait préparer une collation dans vos quartiers, disait l’androïde. Vous remarquerez que c’est bien plus raffiné que ce à quoi les gris-morts ont droit en règle générale.
— Merci, fut obligée de dire Freddie en songeant aux rations empaquetées de plastique gris qu’elle n’aurait pas à aller quémander au Pavillon.
— Donnez-moi votre terminal.
Arrêtés sous le porche, ils faisaient désormais face à une lourde porte-cochère dont les moulures érodées semblaient avoir essuyé plusieurs orages. Freddie obéit sans réfléchir et ne lâcha pas Alfred des yeux tandis qu’il appliquait l’appareil contre la veine de son poignet orné de taches brunes. Les prunelles de l’androïde se gorgèrent de lumière bleue lorsque la connexion s’établit, irradiant de sous ses paupières baissées comme une ampoule derrière du papier de soie. Lorsqu’il le lui rendit, l’écran avait été vidé de toutes ses icônes d’application.
— Tenez. Désormais, il sonnera dès que le professeur ordonnera votre venue et vous pourrez le trouver sur la carte de la propriété – d’un frôlement de main sur un capteur invisible, il ouvrit la porte et précéda Freddie dans le hall. Il va sans dire que vous ne connaîtrez la localisation du professeur que lorsqu’il souhaitera que vous le rejoigniez pour une séance de travail ; n’essayez pas de le chercher autrement. Vous pourrez vous en servir pour trouver votre chambre, également. Je vous y accompagnerais bien moi-même, mais j’ai du pain sur la planche et je n’ai pas l’excuse de la fatigue pour chômer, ainsi je vous…
Le terminal de Freddie tinta alors qu’elle essayait de s’acclimater à la clarté du vestibule – des serpentins au xénon crachaient un venin de lumière sur les cloisons acoustiques et les dalles laquées. Elle vit avec horreur la carte de l’énorme bâtisse se dérouler sous ses yeux et un repère rouge clignoter à ce qui semblait être des kilomètres d’eux.
— Ah, eh bien, pas de repos pour les braves, comme on dit, fit Alfred. Je suppose que je n’ai plus qu’à vous expliquer le fonctionnement du matériel de transcription que vous utiliserez pour composer les mémoires du professeur.
Sans qu’elle en ait manipulé la moindre commande, l’écran du terminal de Freddie passa du noir au gris et Alfred entama la démonstration du programme qu’il venait d’installer :
— Vous allez voir, c’est d’une simplicité affligeante. Vous activez la reconnaissance vocale, et voilà, tout s’inscrit automatiquement. Mais détrompez-vous, ce n’est pas parce que la machine rapporte les paroles que vous allez vous tourner les pouces. Il lui arrive de mal saisir les choses. Et le pire, c’est qu’elle écrit absolument tout. Tous les, hm, comment pourrais-je, heu, vous illustrer ce… propos… ? Voyez. Tout ça, vous allez devoir le supprimer, mais pas seulement. Vous allez devoir organiser le tout, aérer, ponctuer correctement et ajouter des choses, également. Des choses que la machine ne peut pas percevoir. Enfin, je ne vais pas vous apprendre votre métier, n’est-ce pas.
« Pitié, si, apprenez-moi », songea Freddie.
Alfred la conduisait maintenant vers le point qui brillait toujours sur le plan, réduit dans le coin supérieur droit ; ce point dont Freddie ne parvenait plus à détacher les yeux. Le majordome avait raison, elle avait déjà tiré cette conclusion et pris la résolution logique : plus vite elle entamerait son travail, plus vite il serait terminé, et quand un an passait en une semaine, chaque minute comptait. Freddie voulait s’y atteler sans tarder, elle n’était même pas fatiguée ; terrifiée, en revanche, elle l’était complètement.
Les milliers de craintes et de doutes qu’elle avait étranglés la menaçaient de représailles, désormais. Pourquoi elle, parmi tous les gris-morts d’entre tous les mondes habités ? Pourquoi maintenant ? Serait-elle à la hauteur ? Et Lindhal, quel genre d’homme était-il ? Freddie aurait sans doute dû se renseigner à son sujet – les archives ne manquaient pas. Se préparer, se protéger, peut-être ; au moins se donner l’illusion de maîtriser l’existence qu’elle lui consacrait.
Mais elle observait les reflets décuplés de la galerie des glaces où Alfred la guidait, et elle comprenait : sa précipitation et son détachement servaient de mécanisme de défense. Comme son silence, comme ses secrets ; de toute évidence, depuis quelques années, c’était ainsi que Freddie fonctionnait. Était-ce à cause de cette attitude qu’elle se trouvait là aujourd’hui ? Si elle n’avait pas essayé de se montrer si forte, si obstinément résistante, aurait-elle été libre et Romie en vie ?
Freddie jeta un regard par-dessus son épaule et vit ses dizaines de reflets l’imiter, cherchant tous la sortie, dans toutes les directions. Ce qu’elle entrevoyait de la demeure de Lindhal ne la rassurait pas – fourmillante, disparate, un habit en patchwork qui feignait de révéler en camouflant – et il aurait suffi d’une petite dose de frayeur supplémentaire pour céder au souvenir du regard mouillé de son père.
— Dites-le si je vous ennuie, mademoiselle, fit Alfred entre des lèvres si serrées que sa moustache frémit à peine.
— Non, non, je… Je réfléchissais, répondit Freddie en fronçant les sourcils pour chasser ses pulsions de fuite et se reconcentrer – le transcripteur, les mots, Lindhal. Il faudra que j’efface ce que je dis, alors ?
— À votre avis ?
— Ce sont ses mémoires, pas les miens.
Le léger rictus d’Alfred lui apprit qu’il s’agissait d’une lourde erreur ; lourde, comme cette atmosphère qui pressait toujours sur les épaules de Freddie, épaissie par les rideaux de velours pourpre et les abat-jours du couloir qu’ils empruntaient maintenant. Elle évita d’observer les portraits qui en flanquaient les boiseries, redoutant d’y découvrir le visage de Lindhal, de lire dans ses yeux peints ce qu’Alfred sous-entendait :
— S’il voulait simplement un correcteur, j’aurais pu m’en charger, répliqua-t-il – un reproche qu’il n’essayait pas de maquiller. C’est vous, la narratrice.
Elle fit un pas vacillant.
— Il vous a dit ça ? Lindhal ? Il veut que je… raconte ? Subjectivement ?
Une idée horrifiante : Freddie avait accepté un poste de secrétaire et d’ouvrière anonyme ; un travail mécanique qui n’exigeait ni investissement ni critique. Elle ne voulait pas voir apparaître son nom sur la couverture et encore moins être associée à l’histoire de Lindhal pour toute l’éternité.
— Je ne peux pas, dit Freddie. Je ne pourrais pas le… juger.
— Si vous voulez rentrer chez vous et mourir, je suis certain que nous trouverons moult autres gris-morts pour vous remplacer.
La brutalité de ses paroles faillit la stopper complètement. Leur vérité, surtout.
— Nous y sommes, déclara Alfred. Travaillez bien.
Freddie observa la porte close, rouge et lisse – un ongle de diva, ou une griffe ensanglantée. Ils n’avaient croisé personne sur leur route et Freddie prenait pleinement conscience d’avoir progressé d’un endroit curieux à un autre, dans un silence feutré seulement perturbé par leurs pas étouffés sur les tapis ou accentués sur les parquets. Les explications d’Alfred étaient loin de suffire et Freddie avait désormais plus de questions que de réponses. Elle voulut le retenir, demander conseil, gagner un peu de temps – en perdre, réellement –, mais Alfred avait déjà pivoté dans un envol de queue-de-pie.
Le sang qui lui battait aux oreilles accompagnait la pulsation basse de la musique dans la pièce voisine. Freddie jeta un œil désespéré au programme dont le curseur clignotait impatiemment ; puis, avec une grande inspiration, elle poussa la porte de l’antre de Lindhal.
Je me demandais pourquoi certaines commentatrices supposaient que Freddie avait tué Romie par accident. Maintenant, je comprends. Mais elle pourrait aussi être responsable de sa mort accidentelle sans l’avoir tuée.
J’aime bien le personnage du majordome à l’ancienne. Mais il ne semble pas avoir été conçu pour être particulièrement charitable. Si le professeur demande à Freddie d’être la narratrice de ses mémoires, il doit la connaître, avoir une idée de ses capacités et de sa sensibilité, je ne sais pas comment.
Dans ces deux chapitres, tu nous offres de belles descriptions, évocatrices, qui animent des images dans la tête du lecteur. J’ai été particulièrement charmée par les phrases suivantes :
— elle laissait des lambeaux d’âme dans tous les spatioports
— Des essaims de cirrus caressaient le crépuscule
— de l’odeur des jasmins aux prismes colorés des vitres éclaboussées de ciel
— un toit aux débords incurvés lancés comme des hameçons à nuages
— une mer molletonnée qui ondoyait comme un tapis volant
— mais Alfred avait déjà pivoté dans un envol de queue-de-pie
Coquilles et remarques :
— au point qu’on ignore aujourd’hui s’il en existait encore des représentants [« qu’on ignorait », même s’il y a la mention « aujourd’hui »]
— Je vous ai fait préparer une collation dans vos quartiers, disait l’androïde [dit l’androïde ; il ne le dit qu’une fois et ce n’est pas un long discours]
— ils faisaient désormais face à une lourde porte-cochère [ porte cochère (sans trait d’union)]
— contre la veine de son poignet orné de taches brunes [Je ne dirais pas « orné », mais « parsemé », « constellé » ou « couvert » suivant la densité.]
— Les milliers de craintes et de doutes qu’elle avait étranglés la menaçaient de représailles, désormais. [Je commence à percevoir ces adverbes précédés d’une virgule en fin de phrase comme un tic de langage ; ici, je placerais « désormais » après « menaçaient ».]
— et les abat-jours du couloir [N.B. « abat-jour » est invariable selon la graphie classique ; les rectifications orthographiques de 1990 permettent l’accord]
— Freddie jeta un œil désespéré au programme dont le curseur clignotait [« jeta un coup d’œil » serait préférable]
Et puis, ça va parler d’écriture, donc ? Intrigant, tout ça… Je subodore que la vie de ce Lindhal va nous en révéler beaucoup sur cette société et cette question de l’immortalité ? (enfin je m’emballe, hein, mais je verrai bien…)
Ta plume est toujours aussi subtile et délicate, avec les sentiments de Freddie et son père et la partie plus descriptive qui nous balade dans cet autre monde.
détais
Arrêtés sous le porche, ils faisaient désormais face à une lourde porte-cochère dont les moulures semblaient avoir essuyé plusieurs orages, érodées aujourd’hui, les battants comme du bois flotté : j’ai eu du mal avec cette phrase, un peu complexe.
Merci beaucoup pour les images et l'impression d'incertitude ! Je me suis pas mal basée sur les ambiances pour écrire cette novella, comme j'aime parfois le faire pour m'autoriser quelques envolées lyriques :p alors je suis contente si ça fonctionne ! Concernant les mémoires, c'est quelque chose qu'il faudra que je creuse ou du moins que je gère un peu mieux à la reprise, je pense ; en écrivant au fil de la plume avec seulement un plan très succint j'ai eu l'impression de faire quelques impasses... j'espère cela dit qu'on en apprend quand même un minimum à travers Lindhal !
Merci aussi pour avoir repéré cette phrase décidément enquiquinante xD Je la reprendrai !
Des bisous ♥
Je suis juste un peu perdue au niveau de Nueva Antigua (ton histoire se passe sur Terre ?) Fin j'ai eu du mal a saisi à quoi ça se référait exactement mais je suppose qu'en découvrant les éléments de ton monde je verrais mieux par la suite !
Sinon c'est très fluide et immersif !
Décidément, tu as un boulevard d'opportunités autour de ces intrigues ! Autour de l'immortalité, le rapport à la vie, l'éternité, le viellissement, la soit-disant criminalité et la punition de Freddie. Mais aussi, à partir de maintenant, avec cette histoire de "narratrice". Je suis curieuse de savoir où tu nous embarques !
Dans ce chapitre, avec les descriptions et la mention de la végétation luxuriante, tu rajoutes un petite touche de couleurs dans un univers dystopique aux nuances de gris. Mais en meme temps, cette touche de vert paraît inatteignable pour le personnage (et pour moi aussi).
Bref, un super chapitre, à l'image du premier <3
A bientôt pour le 3e !
Liné
Contente que tous ces thèmes éveillent ta curiosité, j'espère que tu ne seras pas déçue !
Ah, et je vois qu'entre synesthètes, on se comprend :p Je me suis particulièrement lâchée sur les descriptions colorées et j'adore les interprétations qu'on peut en faire *u*. Je suis soulagée que ce chapitre t'ait plu (la plupart des lecteurs (et moi-même) l'ont trouvé un peu en-dessous du reste, je réfléchis à lui faire un sort...)
Merci encore, j'espère que la suite te plaira :D
Je trouve le rythme excellent, l'intrigue intéressante, les personnages déjà attachants (j'adore déjà Alfred, ou en tout cas il m'amuse jusqu'à maintenant), le style agréable à lire et amusant comme d'habitude...
Bref j'aime vraiment bien, et j'ai hâte de rencontrer ce Lindhal et de mieux comprendre ce qu'il veut à Freddie !
Rah cette plume délicate et précise. Je n'avais jamais vraiment apprécié tes écrits à leur juste valeur. C'est fait. Tout simplement que ce texte correspond plus à mon style de lecture <3
Je continue donc o/
Cha :3
(J'aurais pas fait comme ça)
Que je suis drôle. Plus sérieusement, je comprends mieux quand tu me disais que tu avais fait exprès d'appuyer sur l'impatience qu'on a de rencontrer Lindhal : une fin de chapitre comme ça c'est clair que c'est efficace ! (c'est parfait, je vais pouvoir enchaîner, d'ailleurs ♥)
Tes descriptions sont toujours d'une douceur et d'une précision magiques. Surtout pour décrire une demeure aussi folle que celle de Lindhal ! Mais entre le premier chapitre et celui-ci tu maintiens un même ton poétique pour les descriptions. C'est feutré et sucré et j'adore ♥ Le contraste avec ce que vit Freddie me frappe d'autant plus.
Elle me semble le seul personnage en couleur froide et en verre au milieu d'un décors tout chaud et tout souple.
Je m'emballe je m'emballe mais je vais de ce pas découvrir la suite !
Je garde ta question sur Romie en tête. Je ne me prononce pas pour l'instant, j'attends au moins le chapitre suivant !
Oui j'ai fait exeuprès mais du coup c'était peut-être un peu casse-gueule, rapport à la potentielle déception (que tu n'as pas l'air d'avoir ressentie donc tant mieux).
Merci beaucoup en tout cas, ça me fait très bizarre de recevoir des compliments de toi ici javou xD C'est tant mieux si la pouésie fait effet, faut dire que je m'aventurais plus dans ce genre de style avec Moonshine, alors ça me fait plaisir même si je suis un peu rouillée.
Faut pas que je perde trop la situation de Freddie de vue, par contre, sans trop insister non plus. Compliquey, quoi, mais ce genre de retours me rassurent à donf, merci ♥
Toujours aussi fan !
Tu crées une atmosphère particulièrement, on a l'impression de pénétrer dans un endroit à la foi immense et petit, plutôt coloré, douillé et classieux, arrangé mais labyrinthique. J'adore !
Le personnage de Freddie aussi, avec ses interrogations, ses remords... est très bien dépeint et cela en seulement deux chapitres ! Brillant !
Rien à redire encore une fois, moi, j'adore !
Olek
Je suis infiniment soulagée, parce que ce chapitre m'a collé des sueurs xD Trop court, trop long... J'avais peur qu'on attende "trop" la rencontre avec Lindhal pour se farcir 2000 mots pas forcément directement utiles, mais je voulais aussi faire un peu durer le suspense... Bon, en tout cas, je suis ravie si l'atmosphère est au rendez-vous ! Et j'espère que j'arriverai à rendre l'ambiance et les décors de la maison comme je les imagine sans en faire des caisses.
Tu me rassures aussi pour Freddie, j'ai l'impression de la découvrir au fur et à mesure et d'encore très mal la connaître...
Merci d'être repassée par ici, et merci pour ton retour ♥
Bref, je retrouve toujours avec le même plaisir ta plume, tes descriptions, tes images, (la ville couvée par un volcan, les doigts crochus, des hameçons à nuages, l'ongle de diva etc.) et l'athmosphère si particulière qui se dégage de tes fictions. Ça doit être ça qu'on appelle le style.
Le début est parfaitement émouvant, et j'en suis malade pour le père de Freddie. Si encore il avait supplié, crié, mais non, il ne dit rien, ce qui est pire. Pfiou, j'en avais les larmes aux yeux.
Heureusement qu'Alfred, parfaitement "english" dans on attitude guindée et ses remarques directes, détend un peu l'athmosphère. En même temps, ce qui s'annonce pour Freddie risque de ne pas être une partie de plaisir, pourtant, rien ne dit que Lindhal ne sera pas charmant, et c'est justement ça qui est angoissant : qui est ce type enfermé dans un tel chateau. On sait juste qu'il est célèbre, mais on ne sait d'ailleurs pas trop pourquoi (délivrer l'humanité de son carcan peut avoir une double signification...)
Tu maintiens toujours l'intrigue : mais qu'a donc fait Freddie pour en arriver là, quel est le lien entre Romie et elle, pourquoi Romie est morte, et tu y ajoutes le mystère Lindhal.
Bref, Freddie est bien coincée cette fois, dans un univers qu'elle ne connaît pas, seule entre un androïde, un homme qui semble tout à fait particulier, et la mort qui approche. De quoi psychoter un peu quand même.
C'est encore une fabuleuse histoire qui commence avec ces Mémoires grises. Bravo !
Juste une phrase que je n'ai pas bien saisie :
Arrêtés sous le porche, ils faisaient désormais face à une lourde porte cochère dont les moulures semblaient avoir essuyé plusieurs tempêtes, érodées aujourd’hui, les battants comme du bois flotté.
Merci et à très bientôt !
Tes compliments me font tout chaud à la plume, d'autant que j'ai toujours peur d'y aller un peu lourdement sur les images (et encore, j'en ai viré pas mal), alors c'est un soulagement. Je suis toujours pleine de doutes concernant cette histoire, particulièrement concernant ce chapitre, alors si tu me dis que l'émotion et le mystère sont au rendez-vous, je suis déjà moult moult heureuse ♥
Huhuhu oui Alfred est un peu un cliché sur pattes mais ça me fait marrer, je vais m'efforcer de le nuancer par la suite. Mais t'as raison, pour l'instant Lindhal on sait rien sur lui, donc ça pourrait être une très bonne surprise :p C'est clair par contre que pour Freddie, vu la situation, elle a de quoi s'inquiéter quand même... Par contre ça m'étonne que tu dises qu'on ne sait pas pourquoi Lindhal est célèbre ; peut-être que j'ai pas assez explicité ? C'est lui qui a inventé la technologie qui rend l'immortalité possible.
En tout cas je suis soulagée si les questions soulevées donnent envie de lire la suite, j'espère que tu ne seras pas déçue ! Et pour la phrase que tu soulèves, Eilish me l'avait déjà signalée, il va falloir que j'y fasse quelque chose... Merci encore en tout cas ♥