Chapitre 2 : La Torture

L'individu s'approcha lentement et en silence. Une fois près de Light, il enfonça brusquement ses doigts ganté dans ses paupières, pour le forcer à le regarder. La vision qu'il eut, était celle d'un masque noir ayant pour motif une tête de mort blanche.

— Spectral ? demanda t-il stupéfait, mais après quelques instants ses doutes se dissipèrent. Sous le masque ne se cachait pas son coéquipier mais bel et bien son tortionnaire : Don.

Face à la réaction de son prisonnier, Don laissa échapper un rire sinistre, savourant le plaisir de lui retirer tout espoir. Il enleva le masque et à l'aide de celui-ci vint le frappé avec force, avant de le jeter à terre.

Light resta stoïque et dévisagea son adversaire qui l'air de rien recoiffait sa tignasse dorée, le regardant fixement de ses yeux verts posaient sur son visage blanc comme neige.

Son apparence pouvait induire en erreur : c'était un beau jeune homme et malgré cela son esprit et son âme étaient aussi vil que cruel, animée par le seul désir de briser chaque parcelle de vie en Light. Il traîna autour de lui d'un pas lent tel un charognard devant une carcasse fraîche, l'observant minutieusement, pensant certainement à ce qu'il allait lui faire.

— Tu es véritablement... impressionnant mon cher Light. déclara t-il en posant sa main sur son cœur, comme pour lui prouver sa sincérité. Tu as enduré chaque jours, chaque sévices depuis maintenant deux ans et tu n'as pas craché un seul mot. Ne parlons même pas de ton blocage psychique : restreindre ton accès à une information précise à tel point que cela te donne l'illusion de ne jamais l'avoir connu est une prouesse ! le félicita Don en tapotant dans ses mains, provoquant un écho sourd dans la pièce jusqu'à s'arrêter net. C'est terriblement agaçant, je dois bien te l'avouer... dit-il d'un grincement de dent.

Il s'éloigna de lui, pour se diriger vers sa "table de jeu". Il enleva sa veste noire et la suspendue sur un crochet fixé au mur avant d'inspecter ses instruments l'un après l'autre. Il hésita un moment entre plusieurs couteau et jeta finalement son dévolu sur celui qui avait une lame noire à dents.

Un cobaye tel que toi ne cours pas les rues ! Ton statut de légende des mercenaires était mérité. déclara t-il, en affichant un rictus sordide. Il s'approcha de lui, le regard empli d'une lueur mesquine, l'arme à la main.

J'ai coupé. dit-il, en entaillant le biceps de Light, des petits morceau de chair virevoltèrent et Don observa le sang chaud couler sur sa lame.

J'ai frappé. dit-il, en portant plusieurs coups à son visage.

J'ai affamé et assoiffé. dit-il, en donnant un coup de pied dans sa nourriture et balançant l'eau croupi de sa coupole à terre, non sans satisfaction.

Et ainsi, j'ai transformé la légende en une loque ! acheva t-il, d'un air sombre, tenant entre ses mains la tête de Light. Ça fait mal ? Tu peux tout me dire à moi, tu le sais bien. lui lança t-il d'un ton faussement bienveillant.

— Dégénéré.

—  De quoi ?

— Tu es sourd ? Dégénéré ! dit-il à nouveau le regard livide.

—  Je vois... on fait la forte tête. dit-il calmement en le repoussant pour retourner à la table, ou sa main vint saisir cette fois-ci le manche jaune d'un marteau.

Même dans cet état tu continue à me provoquer... ton impertinence te coûtera chère ! hurla-t-il de rage, levant son marteau de manière brusque, un sourire au coin des lèvres avant de l'abattre de plein fouet sur le dos de sa victime. Une douleur foudroyante traversa sa colonne vertébrale. Le long de sa gorge il sentit du sang qu'il cracha faisant rougir le sol.

—  C'est... c'est tout ce que t'a ? provoqua Light, la bouche ensanglantée.

Il faut que je tienne le coup ! se disait-il, puisant dans sa volonté pour ne pas offrir de cri de douleur, car voilà ce que ce malade attendait le plus.

Voyant son assaillant lever de nouveau son arme pour le frapper. Light lui cracha au visage le liquide visqueux dégoulinant de sa bouche.

Aussitôt les veines de son cou gonflèrent de colère faisant circuler le sang à toute vitesse dans son corps. Il lâcha le marteau et se jeta sur Light, les poings serrés. Chacun de ses coups animé du désir de briser sa victime. Il avait une très haute estime de lui et la moindre humiliation était insupportable. Light connaissait cette faiblesse et il voulait en jouer pour obliger son adversaire à le tuer de rage.

Mon corps... il va lâcher... j'y suis presque ! s'encourageait Light, serrant les dents, à mesure que des os se rompaient sous les frappes.

—  T'as rien dans les poings ? le provoqua t-il une nouvelle fois.

—  Décidément Light... Il ramassa de nouveau le marteau en prenant une profonde inspiration.

Enfin... la délivrance...

Mais le moment tant espéré ne venait pas et Light resta figé quand il eu la vision de Don la main sur la bouche qui essayer en vain de ne pas pouffer de rire.

Si seulement tu pouvais voir ta tête Light, ne serait ce qu'un instant ! s'exclama t-il en lâchant son arme pour se tenir le ventre de rire. Tu es tombé dans le panneau, mon vieux. Ta mine désemparée n'a pas de prix, cela me ferais presque oublier ton affront de tout à l'heure.

Tu n'es qu'une ordure ! se dit Light qui n'avait plus la force de parler.

Je suis quasiment sûr qu'un flot d'insulte à mon égard occupe ta petite tête, j'ai raison ? le nargua t-il en tirant sa langue serpentine hors de sa bouche.

Pour te prouver que j'ai un bon fond, je vais te récompenser de quelques informations mais que cela reste notre petit secret... d'accord Light ? Il s'approcha de son oreille et chuchota. La première, est que nous avons trouvé le moyen de briser ton blocage psychique et la seconde... est que les apparences sont parfois trompeuses.

Sur cette déclaration mystérieuse, il s'éloigna pour reposer le marteau rougi par le sang à sa place, laissant Light méditer un instant sur ses mots. S'il disait vrai, alors Noor était en danger. Pour ce qui était de sa seconde information, Light était perplexe et préféra se concentrer sur comment empêcher Stalker de parvenir jusqu'à Noor.