Chapitre 2 : Le bar et la forêt

À la fin de la journée, l’atmosphère de l’open space s’allégea, les visages laissaient entrevoir des sourires enjoués par le week-end approchant. Les employés s’étaient retirés de leur cloison et discutaient entre eux en se préparant à quitter les murs qui restreignaient l’expression de leur véritable personne. Plusieurs d’entre eux parlaient de la soirée à l’Oasis bar, mais aucun ne vint s’adresser à Patrick qui, pour réfréner sa réputation de cancre, aimait partir après les autres. Seule Maria se déplaça jusqu’à son poste de travail, qui se trouvait dans un coin au fond de la pièce, pour lui rappeler le rendez-vous. Elle était la raison de son choix. Il n’avait pas décider d’aller à ce pot de départ parce qu’elle lui plaisait, loin de là ; son cœur et ses pensées étaient encore bien trop captifs de ses sentiments pour Florence. Mais cette femme, Maria, dégageait une forme de bienveillance qui lui faisait du bien. En la voyant partir, il décida de se préparer à son tour.

 

Patrick aimait se vider la tête en marchant, il avait pour habitude d’aller se balader dans la forêt qui annexait son domicile lorsque ses ruminations le tourmentaient. Le bar ne se trouvait qu’à une quinzaine de minutes à pied, il décida d’en profiter pour honorer sa coutume, en remplaçant cette fois-ci les arbres et les chemins terreux par les bâtiments et le bitume. La pénombre s’installait gentiment sur Billings, les lampadaires et les autres sources artificielles de lumières prenaient gentiment le relai, laissant le soleil se coucher à son rythme. Un léger souffle crépusculaire lui caressa agréablement la peau. La quiétude de la ville berçait ses pas qui s’approchaient continuellement de sa destination.

Il finit par entendre au loin le brouhaha de l’avenue Minnesota, la rue où s’entassaient les bars de la ville. Patrick n’allait que très rarement dans ces lieux, préférant le calme de son ordinateur. Ces derniers temps, les jeux vidéo et les forums constituaient sa compagnie nocturne. Au fil du temps, il s’était lié d’amitié avec d’autres disciples d’internet. « Amitié » était sans doute un terme trop élogieux pour qualifier leur relation. En réalité, ces individus ignoraient tout de lui car il mentait totalement sur son identité. Il avait préféré inhumer sa vie réelle pour pouvoir affabuler une existence plus joyeuse. Cette mascarade lui permettait de sentir une certaine considération en provenance de ses pairs, ce qu’il n’arrivait que trop rarement à obtenir en dehors de la virtualité. Enfermé dans sa demeure, protégé de son environnement hostile, il pouvait alors jouir d’une confiance venue renforcer fictivement son estime de soi. Ce mirage le privait toutefois de tout échange sincère, il gardait ainsi pour lui tous ses souvenirs, toutes ses peines et tous ses secrets, un fardeau bien lourd à porter depuis que sa mère et Florence n’étaient plus là pour l’alléger.

 

Le visage de Patrick, rougi par le stress, s’éclairait au rythme du panneau lumineux qui faisait briller les lettres « Oasis Bar » à travers toute la rue. Il était arrivé. Il souffla un coup puis poussa la lourde porte vitrée. Le lieu était partiellement rempli, le tumulte qui y régnait prenait le dessus sur la musique émise par les haut-parleurs. Des tables rondes et rectangulaires se mélangeaient dans les pourtours arrondis de la salle. Celles qui longeaient les murs avaient le privilège d’être assortis à de confortables canapés, tandis que les autres se contentaient de simples chaises, toutes occupées. Le bar s’érigeait au centre de l’enceinte, il était atteignable en enjambant les deux petites marches qui creusaient le sol. Le nom du bar prenait tout son sens ; l’agrégation de boissons (essentiellement alcoolisées) était la source d’eau qui attirait la pléthore d’êtres assoiffés. Deux hommes chiquement vêtus s’agitaient derrière le comptoir circulaire pour satisfaire les nombreux clients venus s’y agglutiner.

En scrutant les détails de cette oasis festive, Patrick aperçut Maria au fond de la pièce, entourée d’une dizaine de collègues. Il les côtoyait quotidiennement, pourtant il ne les connaissait que très peu. Il avait parfois l’impression d’être transparent, que sa présence n’influait guère sur son environnement social. Il ignorait si ces presque inconnus l’appréciaient ou le détestaient, tout ce qu’il savait c’est qu’initialement, il n’était pas invité à cette soirée. Cette pensée lui traversa l’esprit, il sentit son ventre se nouer et hésita à faire marche arrière avant qu’ils ne l’aperçoivent. Mais il était trop tard pour faire demi-tour, au même instant, le bras de Maria se levait au loin pour lui indiquer leur position. Les membres tremblants, Patrick se mit en marche en leur direction.

 

Cela faisait trente minutes et une bière que Patrick avec rejoint la table aux côtés de Maria, trente minutes qu’il se sentait de trop. Les tournées s’enchainaient, l’odeur de l’alcool devenait de plus en plus poignante. Les paroles divaguaient dans des discussions saugrenues, tout le monde riait, sauf Patrick qui s’efforçait de sourire pour masquer son détachement à ses échanges insensés. Une fatigue musculaire des zygomatiques lui fit réaliser son malaise naissant. Ce mal-être prit une autre dimension lorsque Maria se leva pour aller aux toilettes. Sa bouée de sauvetage s’en allait, le laissant couler dans un inconfort abyssal.

 

Il se retrouva seul et perdu, des sueurs froides s’invitèrent pour lui tenir compagnie. Les voix volubiles de ses collègues se mélangèrent, les mots et les phrases devinrent des sonorités dénuées de sens. Après peu de temps, sa vision se troubla, les visages hilares de ses compagnons de table se transformèrent. Les rires se turent pour laisser le silence accompagner la vision d’horreur que Patrick s’apprêtait à voir. Les sourires des membres de la tablée se dissipèrent, leurs paupières s’ouvrirent à un tel point que leurs globes oculaires semblaient sortir de leurs orbites. Toutes les têtes se tournèrent lentement en direction de Patrick, des regards pesants et immobiles s’abattirent sur lui. Leur peau était de plus en plus pâle, comme si la mort s’était invitée à l’intérieur. Lentement, ils semblaient tous s’approcher inévitablement de lui. Ses jambes se mirent à trembler, son cœur s’enflamma au rythme de sa respiration effrénée. Il tourna la tête pour fuir cette vision mais ce qu’il vit l’effraya tout autant, le bar, les tables, les clients, les serveurs, la musique… tout avait disparu. Pour la deuxième fois de la journée, l’obscurité l’étreignait. Le silence fût soudainement interrompu par un acouphène strident. Il ferma les yeux et mit ses paumes sur ses tempes pour essayer d’atténuer ce son synonyme de céphalées. Lorsque la pression exercée par ses mains se relâcha, l’éclat sonore commença à devenir perceptible. Il entendit des paroles lointaines qui devinrent de plus en plus audibles.

– …l’air d’aller mal. Il transpire comme un phoque !

– Eh ! Patrick, tu nous entends ? Tu vas bien ?

Patrick ouvrit les yeux. Tous ses collègues s’étaient effectivement approchés de lui, mais la mort ne les habitait plus, ils se souciaient simplement de son état. Complètement étourdi, il tâcha de leur donner une réponse rationnelle.

– Oui… oui ça va, pardon. Je crois que… j’ai dû avoir une petite chute de tension. Je n’ai sûrement pas assez bu aujourd’hui. Je… il faut que j’aille prendre l’air deux minutes, excusez-moi, répondit-il pour rassurer l’assemblée qui le dévisageait.

– Tu as besoin d’un verre d’eau ou de quelque chose ? Demanda gentiment Yan qui avait posé sa main sur son épaule droite.

– Non merci, c’est gentil. J’ai juste besoin de marcher un peu dehors, je vous rejoins plus tard, mentit Patrick qui n’avait aucune intention de revenir s’assoir à cette table. La sécurité de sa maison, voilà ce qu’il désirait réellement.

 

Il sortit dans la rue, et s’empressa de s’en aller en direction de la banque. Une sueur ruisselante se propageait sur l’entièreté de son corps. Chaque goutte semblait fuir le chaos que renfermait sa chair. Marcher à l’air libre n’avait pas atténué la pétulance de son pouls, cette agitation interne exhalait une subtile chaleur qui encourageait une suffocation angoissante. Ses pensées fusaient, ses pas, quant à eux, suivaient la tendance et s’élançaient à une rapidité déconcertante. Il lui fallût seulement dix minutes pour retrouver sa vieille Dacia perdue dans l’atmosphère glaciale de ce parking peu éclairé.

 

Il claqua hâtivement la portière pour s’affaler sur le siège qu’il connaissait bien. Le parking était désert, seules trois voitures abandonnées rappelaient la fonction de ce lieu. Patrick resta un long moment assis, immobile, tentant de calmer son inquiétude. Il connaissait bien cette sensation, il luttait face à ces crises d’angoisses depuis longtemps. Elles étaient apparues lors de sa première dépression, suite au harcèlement scolaire qui avait envenimé son parcours scolaire. Le monde social était devenu une source de peur, car il avait appris que l’humain pouvait facilement être mauvais avec autrui.

Son état dépressif s’était amélioré au fil des années, il s’en était libéré en devenant adulte, éloigné de la méchanceté immature de certains adolescents. Par contre, il avait continué à percevoir le mal enfoui chez certaines personnes et ses crises ne l’avaient jamais réellement quitté. Pour s’en protéger, il s’était mis à éviter les situations qui le confrontaient trop fortement aux contacts sociaux. À présent, vous comprenez sans doute pourquoi ce jeune homme a toujours préféré son ordinateur et ses amis virtuels.

Il y avait eu Florence, l’exception, cette jeune femme qu’il avait rencontré sur internet. Elle et sa mère étaient les seules personnes en qui il avait eu entièrement confiance. Mais au final, son amour pour elle devint la source d’une souffrance d’un autre type. Il avait vu en cette femme une bienveillance infaillible. Grâce à elle, il s’était convaincu qu’il existait des individus, autre que sa mère, pouvant le protéger de la cruauté humaine et devenir la source d’un bonheur authentique. Il avait accepté de s’ouvrir à elle en ignorant qu’elle finirait par piétiner sa félicité illusoire.

Depuis son départ, ses crises s’étaient amplifiées, leur intensité pouvait même provoquer des hallucinations horrifiques. Patrick était conscient que ces expériences traumatisantes étaient le fruit de son cerveau torturé par la méfiance. Il avait compris que son esprit cherchait à lui éviter toute interaction qui pourrait, comme dans son passé, lui causer du tort. Mais il y avait certains sentiments qu’il avait gardé pour lui, qu’il n’avait jamais partagé à quiconque, ni même à sa mère, à sa psy ou à Florence, de peur qu’on le prenne pour un fou.

 

Son souffle commença à retrouver une régularité rassurante. Il passa ses mains moites sur son visage puis dans ses cheveux. Il regarda dans le miroir de son rétroviseur pour y voir son visage. Il se parla alors à haute voix, car il savait que personne ne pouvait l’entendre : « C’est bon, c’est passé, cette fois-ci c’était juste dans ta tête. »

Son corps avait retrouvé un fonctionnement normal, mais il resta encore immobile, le regard dans le vide. Il se remémora d’innombrables événements similaires qu’il avait vécu antérieurement. Patrick en était persuadé, tous ces souvenirs se ressemblaient énormément, ils démarraient toujours dans le même contexte, mais pourtant, quelque chose les différenciait parfois. En y pensant, il renforça l’idée que la distinction se créait selon la situation et les personnes qu’il avait en face de lui. Souvent, tout se passait dans sa tête, il en était certain, mais d’autres fois, il y avait quelque chose en plus, quelque chose de plus malsain. Il savait très bien que son cerveau avait la capacité de créer des angoisses hallucinatoires de toute pièce, mais au fond de lui, une intuition murmurait à son esprit qu’il était également capable de ressentir des éléments bien plus subtiles.

Il repensa à son patron, et aux nombreuses crises qu’il avait suscitées. Patrick en était convaincu, sa confrontation constante face aux cruautés humaines lui avait permis de développer une sorte de sensibilité accrue aux intentions d’autrui, essentiellement celles animées de malveillance. Il pensait au plus profond de lui être capable de percevoir les auras entachées par le mal. Sûrement une capacité protectrice, lui indiquant les personnes à éviter. Ces auras se manifestaient toujours par un assombrissement de l’atmosphère entourant la personne en question. Elles provoquaient des sensations internes et de fines vibrations épidermiques.

 

Après de bonnes minutes de réflexion, son corps inanimé donna à nouveau des signes de vie. Il mit sa main droite dans la poche de son pantalon de costume et en retira ses clés de voiture qu’il inséra aussitôt dans le contact. Le bruit du moteur résonna dans ce parking inerte, la lumière des phares éclaira l’étendue poussiéreuse avant de s’écraser brillamment contre le mur. Le panneau « sortie de secours » devint visible et rappela à Patrick qu’il était temps pour lui de s’en aller retrouver la sécurité de son domicile. La voiture se mit en marche et s’éloigna en direction de la ville.

Le crépuscule avait cédé sa place, la nuit était entièrement tombée. Le ciel était parsemé de quelques fins nuages qui masquaient discrètement la lune bientôt pleine. La route était épargnée de tout trafic, les trottoirs complètement déserts. Quelques fenêtres éclairées rappelaient que la vie habitait ces lieux. Élancé à soixante kilomètres par heure au volant de son automobile, Patrick quitta rapidement les pavés urbains et gagna les voies sinueuses de la campagne. Le revêtement bitumeux traversait à présent une grande forêt, les arbres, qui avaient remplacé les lampadaires citadins, défilaient à tout allure. Le compteur de vitesse indiqua cent-dix kilomètres par heure. À une telle vitesse, l’obscurité du tracé rendait peu perceptible l’évolution du parcours. Cette menace ne semblait pas préoccuper Patrick qui remuait sa tête au rythme de la musique diffusée par la radio. La voix de l’animateur surgit entre deux musiques: « il est 22h56 et vous écoutez OuestFM ».

      Les deux mains sur le volant, Patrick s’apprêtait à s’engager dans un virage en épingle. Il comprit la dangerosité de la manœuvre lorsqu’il vite qu’en face de lui, une concentration d’arbre avait remplacé l’asphalte. Pris d’un réflexe panique, il planta les freins de toute ses forces. Les pneus crissèrent, la voiture vacilla. Il prit conscience que ce freinage ne suffirait pas à esquiver les troncs qui lui tendaient les bras. Il relâcha son pied du frein et tourna violemment vers la gauche. La voiture bifurqua aussitôt, laissant les pneus crier une nouvelle fois. Tout le corps de Patrick fut propulsé à droite du volant qu’il tenait fermement. Le déséquilibre occasionné par le virage soudain lui donna l’impression de rouler uniquement sur les deux roues latérales. Dans sa tête, il vit sa voiture céder face à la force centrifuge et entamer des tonneaux virevoltants avant de s’écraser lourdement sur la muraille d’arbres. Cette frayeur se dissipa rapidement lorsqu’il vit que sa vieille Dacia suivait le tracé routier, les quattre pneus bien ancrés au sol. La courbe était derrière lui, la route continuait à s’enfoncer en ligne droite dans une nature devenue menaçante. Il était hors de danger, mais la sueur sur son front lui fit comprendre qu’il était en état de choc. Ces bois qu’il appréciait tant auraient pu être son cercueil s’il n’avait pas réussi une telle prouesse technique. Cette pensée lui fit froid dans le dos, les membres tremblants, il eut de la peine à rappuyer sur l’accélérateur.

 

Il continua à s’enfoncer lentement dans la forêt, ne dépassant pas les trente kilomètres par heure. Les arbres ne défilaient plus à toute vitesse, ils étaient là, impassibles, à le regarder les uns après les autres. Les nuages avaient pris de l’envergure et camouflaient entièrement la lune qui peinait à éclaircir sa vision. Seul ses puissants phares illuminaient la noirceur du tronçon dans lequel il s’était engagé. La radio, imperturbable, continuait à briser le silence de la nuit, mais Patrick ne l’entendait même plus. Toute son attention était dirigée vers les faisceaux lumineux de sa voiture qui lui permettaient de voir le lent défilement de la route.

Quelques insectes interrompaient régulièrement la danse poussiéreuse des particules mises en lumière par les yeux rayonnants de la Logan. Quelques bestioles ailées se cognèrent sur la vitre avant de continuer leur vol, tout étourdis. L’une d’entre elles, plus grosse que les autres, vint même s’écraser cruellement, laissant une vilaine tâche cadavérique au-dessus des essuie-glaces. À cet instant, Patrick lâcha entièrement la pédale centrale pour ralentir son élan. Il plissa les yeux et les sourcils pour essayer d’ajuster sa vision brouillée par l’obscurité. Ses yeux étaient fixés sur cette forme. Pas celle formée par la tâche macabre de l’insecte. Mais celle qui se trouvait sur la route, à une vingtaine de mètres. Une grosse masse noire errait sur le bitume. La puissance restreinte de la source lumineuse l’empêchait de distinguer la provenance de cette anomalie.

 

Ses yeux s’écarquillèrent de surprise et de terreur lorsqu’il vit cette chose bouger. Instinctivement, il pensa à un cerf, il savait qu’ils étaient nombreux à loger dans ces bois. Pourtant, la peur le laissa désemparé, il ne savait comment agir. Le véhicule s’était immobilisé à une distance trop importante pour confirmer son hypothèse.

Il était sincèrement épris des animaux, ils les considéraient comme des êtres purs. Lors de ses balades en forêt, il aimait prendre le temps de les observer, il se sentait bien autour d’eux, il se sentait en sécurité. L’empathie qu’il ressentait envers ses bêtes causa la paralysie soudaine qui le scotcha à son siège. Que ferait-il face à une âme innocente luttant contre une mort inévitable ? Que ressentirait-il à la vision d’un regard miroitant une détresse absolue ? Serait-il capable d’abréger les souffrances d’une agonie tragique ? Ou bien peut-être y avait-il encore un espoir ? Peut-être que l’animal n’avait qu’effleurer le routier qui s’était lâchement enfui ? Qui diable peut laisser une pauvre bête sans assistance après l’avoir heurtée, pensa-t-il.

Ces paroles résonnèrent en lui jusqu’à lui faire prendre conscience que les secondes passées dans le confort de son habitacle le réduisaient inexorablement à un statut de lâche, lui aussi. Avec l’espoir que cette créature ne soit pas dans un état pernicieux, il se décida à aller lui porter secours. Il coupa le moteur sans éteindre les phares. Ils étaient la seule source de lumière, ils étaient le chemin à travers cette nuit funeste.

Il sortit de son véhicule et débuta sa marche en direction de la masse qui gisait toujours sur le sol. Il s’en approchait doucement, pas après pas. Une sensation étrange envahit Patrick, il avait beau fixer la forme qui se démarquait du sol, son avancée ne lui permettait pas de la déchiffrer. En réalité, plus il avançait, plus sa vision s’affaiblissait. Il s’arrêta soudainement lorsqu’il sentit l’air vibrer tout autour de lui. Il tourna lentement sa tête, effrayé par ce qu’il pensait découvrir. Ses sens ne l’avaient pas trompé, les lumières de sa voiture s’étaient éteintes, une noirceur sans précédent se dégageait de cette foutue chose errant sur le sol, les ténèbres l’avaient englouti.

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Padbol
Posté le 03/02/2025
Bonjour Jeremy,
J'ai bien apprécié l'enchaînement de ces deux premiers chapitres, on entre progressivement dans le fantastique ou l'hallucination de Patrick. La manière dont tu dépeins les situations d'angoisse, d'isolement et de peur des autres est habile et juste (je parle d'expérience ^^'). Je continuerai de te lire avec grand plaisir =)
Jeremy Scherer
Posté le 05/02/2025
Bonjour Padbol,

Je te remercie sincèrement pour ton retour, c'est très encourageant pour moi.

À bientôt :)
naomitoudsyg
Posté le 20/01/2025
Décidément ce pauvre Patrick en subit beaucoup. J'ai hâte de découvrir si ces crises d'angoisses ne sont justement que des crise d'angoisses ou si autre chose se cache derrière
Jeremy Scherer
Posté le 20/01/2025
Une nouvelle fois, merci pour ton retour ! :)
AuroraBorealis
Posté le 12/01/2025
Bonjour Jeremy,
Encore un chapitre très appréciable qui laisse de nombreuses questions en suspens. Je ne sais pas si c'est ce que tu recherche ici, mais j'ai l'impression que le récite nous mène à nous questionner sur les "crises" de Patrick, et cet espèce d'entrée du fantastique par le fait qu'il pense "sentir" le méchanceté humaine.
Est-ce réellement un élément fantastique ou juste des crise hallucinatoire voire schizophréniques ? J'ai l'impression qu'on se dirige vers ce genre d'intrigue avec cette sombre forme dans la forêt et ce qui va suivre.

Si c'est le cas, me voilà ravie. J'aime ce genre de thriller horrifiques qui oscillent entre le fantastique et le psychologique.

Hâte de lire la suite pour savoir vers où l'histoire de Patrick va nous emmener en tout cas.

Aurora
Jeremy Scherer
Posté le 13/01/2025
Merci pour ton message Aurora,

Tes remarques sont pertinentes, tu soulèves un point central. Je suis content que ces questions te soient venues en lisant ce chapitre. Mais tu penses bien que je ne vais pas te donner la réponse ici en commentaire :)

À bientôt :)
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