Chapitre 30 - Le forum

Nous ne fîmes pas l’amour.

Éric travaillait avec un étudiant de sa promo sur un projet à rendre prochainement.

Je retrouvai avec bonheur le chemin de mon propre corps, entièrement nue, allongée de tout mon long sur mon canapé, mes pieds et ma tête reposant sur les bras opposés. Mon esprit vagabonda, passant de l’absent du jour à des souvenirs plus anciens, de Ryan Gosling à quelques actes manqués qui distillent à jamais dans l’imaginaire érotique leurs saveurs inachevées sur lesquelles tous les fantasmes deviennent alors possibles. Je pris mon temps, et me fis jouir.

 

Je me rhabillai et travaillai mes cours du matin, après avoir allumé le portable de Lola. Il sonna trois fois de suite, en vain. Décidément, on voulait mon corps bien davantage que mes mains.

La quatrième fut la bonne. Arnaud, un client quinquagénaire de Mélanie, semblait soulagé de tomber enfin sur moi. Il prit rendez-vous pour trois quarts d’heure, jeudi à midi pile. Puis il y eut ce coup de fil, qui révéla une partie de l’envers d’un décor dont je n’avais aucunement pris conscience. Il était 17 heures, environ. Je décrochai.

 

-Allo, oui ?

-Oui bonjour, j’appelle au sujet des massages.

-Oui, vous pouvez vous présenter brièvement ?

-Je suis Arthur, j’ai trente-sept ans, je cherche des massages érotiques.

-Très bien Arthur, vous êtes au bon endroit. J’en propose, avec finition uniquement manuelle, pour des durées de deux, trois, ou quatre quarts d’heure pour cinquante, soixante-dix ou quatre-vingt-dix euros.

-D’accord. Mais j’aimerais un body-body.

-Euh… je n’ai rien proposé de tel, Arthur.

-Non mais je sais que vous en faites.

-Je vous demande pardon ?

-Oui, Alessia en tout cas, elle en fait, donc j’imagine que vous aussi, du coup.

-Ah, vous êtes un habitué d’Alessia ? Il fallait le dire.

-Non, non, c’est la première fois que je vous appelle, vous ou elle.

-Arthur, pouvez-vous m’expliquer dans ce cas comment vous pouvez prétendre savoir ce que fait Alessia ou ce qu’elle ne fait pas ?

-Parce que c’est écrit dans le forum.

-Pardon ? Quel forum ?

-Ah vous ne le connaissez pas ?

 

Arthur me donna un nom qui n’évoquait strictement rien dans mon esprit.

 

-Je ne vois même pas de quoi vous parlez, Arthur.

-C’est un forum de punters.

-De quoi ?

-De punters. C’est comme ça qu’on appelle les clients des filles qui… enfin… qui vendent des prestations coquines. Masseuses, escort, prostituées de rue…

-Et c’est quoi ce forum ?

-Eh bien un site où les gens qui ont vu telle ou telle fille font une éval.

-Une … ?

-Une éval. Une évaluation. Un compte-rendu de ce qu’ils ont pensé de la fille, de la façon dont la rencontre s’est passée.

-Mais ça sert à quoi, tout ça ?

-Bah à informer les autres punters, les hommes qui cherchent une prestation particulière, ou simplement donner des avis pour que les utilisateurs du forum sachent quelle fille vaut le déplacement ou pas.

-Vous êtes en train de me dire que les filles sont en quelque sorte notées, évaluées, que les « punters » comme vous dites, font des sortes d’essais comparatifs pour les autres, comme si on voulait acheter une télé ?

 

I’m gonne fight ‘em off

 

-Enfin, il ne faut pas le voir comme ça.

-Excusez-moi Arthur, mais j’ai l’impression d’être un paquet de bidoche, là, tout à coup.

 

A seven nation army couldn’t hold me back

 

-Mais non, en plus vous n’imaginez pas les éloges qu’il y a sur vous, et sur Alessia aussi. C’est quasiment que du positif. Donc vous n’avez pas à vous en plaindre.

-Je m’en plains quand même parce que c’est extrêmement humiliant, ce que vous me racontez. Et pour en revenir à votre question, je ne propose de body qu’à certains clients, selon des critères subjectifs sur lesquels je n’ai pas de compte à rendre.

-Très bien, je comprends. Ecoutez, je ne voulais pas vous froisser. Je vous rappellerai une autre fois, c’est pas grave.

-Oui, faisons comme, ça.

-Au revoir, Lola.

-Au revoir.

 

J’envoyai immédiatement un sms à Mélanie : « dès que t’as fini passe me voir en rentrant ». Puis je pris mon ordinateur portable et tapai le nom de ce forum, tel que je l’avais compris quand Arthur l’avait cité. Stupéfaite, j’atterris sur un immense site pour adultes, où d’innombrables sujets de discussions étaient répertoriés par thèmes. Des publicités m’assaillirent, vantant les mérites d’un salon tantrique à Barcelone, d’un « FKK » à Karlsruhe, d’une maison close de la banlieue d’Anvers, ou d’un « sauna-club » à Amsterdam. J’étais dans le temple de la prostitution ! Je trouvai assez vite un cheminement dans les thèmes de discussion. Il y en avait pour les filles de tous les pays. Si j’avais voulu trouver une nana pour une soirée d’initiation au lesbianisme en pleine Sibérie, il me suffisait de me pencher pour trouver des suggestions.

Après quelques rubriques générales sur la sexualité, le cœur de ce site incroyable apparut sur mon écran. En dessous de la rubrique « Espagne » je cliquai sur celle qui s’appelait « France ». Des sous-forum apparurent. Le premier s’intitulait « France – généralités ». Une liste de régions le suivait. Je cliquai sur la mienne. Une succession de sujets de discussion, à raison d’un par fille, s’afficha sur mon écran, un compteur m’informant qu’il y en avait ainsi sur neuf pages. Chaque titre de chaque sujet précisait les informations minimales permettant d’identifier une professionnelle du sexe ou de cerner une réponse à une recherche : nom de ville, prénom de la fille, et entre parenthèses quelques indications éventuelles sur sa couleur de cheveux, le fait qu’elle reçoive ou se déplace, son tour de poitrine… Glacée, je cherchai mon nom dans cette liste. Je le trouvai en début de première page. Après la ville, le titre continuait ainsi : Lola (blonde, 22 ans, reçoit, massages uniquement). En début de ligne, l’icône d’un pouce levé vers le haut semblait indiquer quelque chose de positif me concernant.

 

And the message coming from my eyes says leave it alone

 

Il n’y avait que six messages se répondant les uns aux autres dans la logique habituelle d’un forum.

Le premier datait du 21 février. C’était deux jours après que Mélanie et moi eussions modifié son annonce pour m’y inclure. Le message contenait la reprise d’une question qui avait été posée sur la page dédiée à Alessia : « Il y a une nouvelle fille qui travaille avec Alessia, une certaine Lola qui a le même âge qu’elle. Sur les photos c’est une bombe. Comme les photos d’Alessia sont vraies, tous les espoirs sont permis. Quelqu’un la connait ? » Le modérateur citait cette question en précisant « Je lui ouvre un fil pour ne pas mélanger ses futures évals à venir avec celles d’Alessia. »

Si je comprenais bien, le « fil » qu’on m’ouvrait généreusement était donc la page à mon nom sur laquelle mes clients pouvaient se lâcher et me juger.

Le deuxième message datait du lendemain, le 22 février. Un certain « Fredo » écrivait : « J’ai essayé vingt fois de l’appeler, mais elle est injoignable. Existe-t-elle vraiment ? »

En dessous, en date du 24 février, le ciel tomba sur ma tête. Mon tout premier client si désagréable, Jean, qui s’était vanté d’être un habitué des salons de massage, et dont j’avais senti qu’il me jaugeait, confirmait par écrit sous mes yeux que c’était bel et bien le cas. Je lus le verdict. « Quel dommage que nous n’en ayons pas davantage des comme ça à Paris, car je peux vous dire que je prendrais un abonnement. Vous avez bien de la chance de l’avoir dans votre région. Cette fille est juste formidable. Des jambes à se damner, un petit cul qu’on a envie de défoncer. Cela reste évidemment du fantasme, mais je peux vous dire que vous en avez pour votre argent. J’ai payé 80 euros pour une demi-heure seins nus. Elle a des petits seins, mais c’est conforme à sa morphologie. Elle m’a massé avec un string noir et des talons, elle était bien bandante. Le massage était bon, c’est pas une pro, mais on est très au-dessus des nanas qui vous papouillent ou effleurent sans savoir quoi faire. Elle masse vraiment, et c’est tonique ! Ce qui est cool c’est qu’elle amène la cerise de très loin. Elle démarre les premiers gestes excitants assez tôt, quand vous êtes encore sur le ventre, et ça c’est rare. Ensuite, pendant la finition, je peux vous dire qu’elle sait vous faire décoller. Prenez-en soin, les punters ! »

 

Don’t want to hear about it

Every single ones got a story to tell

 

Je relus quatre fois le message de Jean pour être bien certaine que je ne rêvais pas. Le contenu du message m’importait pour le moment moins que le seul fait de me retrouver là, sur internet, évaluée, décortiquée, commentée, et proposée en pâture à tous les « punters » comme une promesse de satisfaction. Des larmes montèrent dans mes yeux, mélange de honte, de rage, de colère, contre moi-même et contre ma naïveté. Je fis un tour dans ma kitchenette et me préparai un thé. Mes mains tremblaient.

 

Everyone knows about it

 

J’emmenai la théière avec moi et, les premières réactions épidermiques passées, me posai devant mon écran en me promettant d’être encore plus glaciale que ce que je lirais. Une cinquième fois, mes yeux parcoururent le texte, envoyant en moi des flots contradictoires. Spontanément, j’étais ulcérée par la démarche, quel que soit le bilan rédigé. Plus reculée, je dus admettre que, toute candeur mise à part, qu’un tel site existât n’était finalement que dans la plus stricte cohérence de ce que j’avais vécu depuis un mois. Je me remémorai la quantité d’appels téléphoniques agressifs, insultants, que j’avais reçus en blacklistant immédiatement leurs auteurs. Mon filtrage ne m’avait pas épargné un client comme Jean et, s’il m’avait permis quelques rencontres agréables, le seul fait d’y avoir recours montrait bien que même sans blacklister tout le monde, minoritaires étaient les hommes que je prenais effectivement en massage. Il y avait donc une majorité de mecs m’ayant appelée et m’ayant déplu, ou cherchant des choses que je ne proposais pas. Quoi d’anormal à ce qu’une poignée d’hommes, dans cette logique déplaisante, utilise un tel forum ? Je n’avais ni le monopole du bon goût, ni celui de la moralité, ces deux notions étant par ailleurs subjectives et relatives. Je jouais dans un monde brutal pour y gagner de l’argent plus ou moins facilement, avec des règles elles-mêmes brutales, imposant mes codes arbitraires pour accepter ou non telle ou telle personne, tout en jouant sur ce que la nature humaine a de plus sensible : la sexualité. Il était peut-être temps de me rendre compte que je ne pouvais pas me soustraire totalement à cette brutalité-là. Et que je ne pouvais pas tout maîtriser.

 

Mettant de côté la colère qui grondait en moi, je relus l’éval une sixième fois. Le pire dans tout ça est que la description de ce qui s’était passé pendant la séance était conforme à la réalité. Je passai les énumérations dithyrambiques sur mon physique, qui me mettaient mal à l’aise malgré leur positivité. J’ai toujours trouvé plus valorisante l’émotion non feinte d’un homme découvrant mon corps, que de me faire traiter de bombasse par un type la bave aux lèvres. Aucun féminisme là-dedans, juste du bon sens et un peu d’humanisme. En faisant abstraction du contexte, Jean me surprenait. Les raisons mêmes qui me l’avaient rendu si désagréable, étaient donc celles qui fournissaient sur mon écran cette suite de qualités et de jugements positifs.

Renonçant à me mettre dans la peau d’un punter, même si j’en percevais évidemment la logique et les intérêts, je cessai de bloquer sur ce message et passai au suivant. Un mec posait la question fatale : « Quelqu’un sait s’il y a moyen d’espérer plus qu’une finition manuelle ? Ou bien est-ce comme avec Alessia ? »

La réponse était dans le cinquième message, le 8 mars. C’était Martin, l’habitué à la fois d’Alessia et des escort girls, que j’avais massé entre midi et deux ce jour-là, et qui m’avait justement parlé de son alternance entre massages érotiques et vraies séances de sexe à l’hôtel. Celui qui m’avait plus ou moins clairement dit qu’il serait mon premier client si un jour je décidais d’aller au-delà des massages ! « Non, c’est exactement comme avec Alessia, vous n’aurez rien de plus qu’un massage avec une finition. Mais je rejoins ce que dit Jean. Elle est fabuleuse, cette Lola. Pour les 80 euros que j’ai payés, j’ai eu plus de plaisir qu’avec la plupart des escorts à qui j’en donne le double. Alors évidemment vous rêvez de la culbuter, et vous ne pouvez pas. J’ai vraiment essayé de sonder un peu, mais y’a rien à faire, alors faites-vous une raison, allez la voir en toute connaissance de cause, et profitez de son corps sublime et de son massage génial. Entre Alessia et elle, dans deux styles différents, on tient quand même chez nous un sacré salon de massage avec deux filles de très grande qualité. »

Je me demandai en parcourant ce texte ce que penserait Mélanie de son Martin, qui d’après elle lui avait fait le coup de temps en temps de « vouloir lui faire l’amour », ce que visiblement Martin appelait de lui-même « avoir essayé de sonder ».

Le dernier commentaire de mon « fil » avait été posté aujourd’hui-même à 16h30. Je crus que j’allais tomber de ma chaise en constatant qu’il provenait de … Cyrille ! Mon client si coincé, si mal dans sa peau, qui n’avait quasiment pas ouvert la bouche de tout le massage, et à propos de qui je m’en étais presque voulu de lui « piquer » cinquante euros, tout en ayant l’impression de ne pas lui avoir apporté de réel plaisir tant il avait semblé loin, renfermé et indifférent. « Je confirme tout le bien qui a été dit. Elle m’a massé en lingerie. C’est un avion de chasse. J’ai rarement vu des jambes pareilles, elle doit faire 1m80 si ça se trouve. Pour les seins je dirais 90A ou 85B, mais elle avait son soutien-gorge, c’est difficile à évaluer. Massage très pro, on se croit chez une vraie de vraie. Cerise parfaite. Que du bonheur. »

Il y avait trois fois plus de mots dans ce texte concis et clair que je n’en avais entendus dans sa bouche. Cette incapacité à communiquer, doublée d’une méticulosité pareille dans le compte-rendu, me fit rétrospectivement un peu peur. Je n’avais pas envie de chercher ce que cela pouvait dire de la nature profonde du bonhomme… Au passage j’apprenais que mon tour de poitrine était donc un sujet de débat, et que la finition s’appelait « cerise » en langage de punter.

« Il vaut mieux en rire » dis-je à voix haute, pour tenter de m’en convaincre. De toute façon, je ne pouvais rien faire d’autre.

 

Mélanie passa vers 19h30. Je lui montrai le site et mon fil. Je n’avais pas souhaité chercher le sien. Elle le ferait si elle le voulait.

 

-J’avais entendu parler de ce forum. Un client ou deux m’avaient fait une allusion. J’avais dû mettre ça dans un coin de ma tête et rester dans le déni.

-T’as jamais été plus curieuse que ça ?

-Non et puis je vais te dire, ça fait un an et demi que je masse, et je tourne avec des habitués que j’apprécie. J’ignore ce que l’on dit de moi sur le fil qui m’est consacré, mais visiblement ça ne m’a pas empêché de me construire une clientèle qui me convient.

-J’ai vachement plus réagi que toi.

-Parce que t’as appris l’existence de la chose brutalement. Moi j’ai eu le temps de laisser infuser l’information avant que finalement tu ne me mettes devant le fameux forum. Je m’attendais à quelque chose comme ça, à vrai dire.

-D’après cet Arthur que j’ai eu au téléphone, on y fait allusion aux « body » que tu pratiques avec certains clients.

-Oui, ça c’est en effet un peu chiant. Mais là aussi tu vois, personne ne m’a jamais demandé de body sans que je ne le propose. Donc finalement ça ne m’a pas porté préjudice. Tu cherches mon fil ?

 

Je fis tourner la roulette de ma souris pour que les intitulés défilent sur la page de la région. Une ligne apparut : « Alessia (brune, forte poitrine, reçoit, massages avec finition) » portant le même symbole du pouce levé que le mien.  Je laissai Mélanie s’installer en face de mon ordinateur.

 

-Je te laisse regarder.

-Ça va ma poulette, reste, c’est bon.

 

Elle parcourut les premiers messages qui dataient de fin 2010. D’après ce que je lus en diagonale, les éloges fusaient. A un moment elle commenta.

 

-Oh le porc !

-Quoi ?

-Tiens regarde.

 

Je scrutai l’écran en déchiffrant. Nous étions en janvier 2011. Un certain Robert avait écrit : « Nana pas mal mais qui se la pète vraiment trop. A ce prix-là on devrait pouvoir lui casser le cul. Au lieu de ça, cette pimbêche te fait la leçon dès que tu commences à passer la main dans son string. Je ne reviendrai pas. Evitez-la si vous ne voulez pas vous sentir merdeux alors que c’est elle la merdeuse. »

 

-Putain c’est violent.

 

Mélanie faisait bonne figure. Mais ses yeux étaient humides et un masque de colère déformait sa jolie bouche d’ordinaire si pulpeuse.

 

And if I catch you comin’ back my way

I’m gonna serve it to you

And that ain’t what you want to hear

But that’s what I’ll do

 

J’avais lu par-dessus son épaule, penchée en avant. Je passai mes bras autour d’elle et déposai un baiser dans son cou. Le câlin lui fit du bien, et la fière sicilienne s’y abandonna quelques secondes.

 

-C’est qui, le porc en question ?

-L’un des mecs dont je t’avais dit, au tout début, quand tu t’es lancée, qu’il avait tenté le coup.

-Ça s’était passé comment ?

-Je m’en souviens très bien vu que ce n’est pas arrivé souvent. Un vieux de soixante ans, qui me tripotait. Pas comme la plupart des mecs, qui te touchent, d’accord, mais sans que tu te sentes comme une poupée gonflable pour autant, tu vois ?

-Oui, très bien.

-Ben lui, si. Le genre de mec à te peloter dans le tram quand c’est bondé, incognito. Et à un moment il est passé sous le string. Je lui ai dit non. Deux minutes plus tard il recommence, il essaye de glisser un doigt dans mon cul, en passant sous le string. Je lui ai dit que s’il recommençait j’arrêtais le massage.

-T’aurais même dû arrêter tout de suite.

-Oui, j’aurais dû.

-Et après ?

-On était presque au bout, je l’ai terminé, il s’est barré en grommelant.

-Et il s’est défoulé ici.

-Oui.

-Tiens, regarde, lis la suite.

 

Le même jour, un certain « Nicolas » répondait à Robert : « Je ne peux pas laisser dire des choses aussi ignobles sur une fille aussi formidable. Si vous vous êtes mal comporté avec Alessia, c’est normal que vous ayez été traité comme vous le méritiez. Cette fille est un petit bijou, gentillesse comme tout, elle a de l’humour, elle est belle, elle masse divinement bien, elle sait recevoir et mettre à l’aise. Mais personne ne peut demander à une fille de supporter la grossièreté et ce genre de comportement. Elle est extrêmement claire sur ce que vous avez le droit de faire ou non en termes d’attouchement. Donc ne jouez pas les scandalisés : vous avez essayé d’en avoir davantage, et ça s’appelle une agression. Alessia mérite bien mieux que vous, et si on veut la garder et profiter de ses massages, il s’agit de prendre un peu plus soin d’elle. Tant mieux si vous n’y retournerez pas. »

 

-Ça fait du bien de lire ça dans la foulée.

-Je rêve ou c’est … ?

-Oui. Nicolas a été l’un de mes premiers clients.

-Et il est donc sur ce forum… lui … ?

-Tu remarqueras qu’il ne fait pas d’éval.

-En effet je l’ai massé deux fois, dont une avec toi le premier jour, dans des conditions très « hot » et il n’en a pas écrite sur moi non plus.

-Ça veut dire qu’il lit les évals des autres, mais il n’en rédige pas.

-Sauf pour prendre ta défense.

-Finalement ce forum est à l’image de la nature humaine. Divers. Tourmenté. Violent. Capable du pire et du meilleur.

-On va se bouffer quelque chose ?

-Très volontiers.

-Tu veux chercher qui a balancé l’histoire du body ?

-Je vais te dire. J’en ai rien à foutre. Je savais que ce forum existait. Je sais maintenant à quoi il ressemble. Je masse depuis dix-huit mois, alors si on raconte des trucs sur moi ici, sans que ce soit revenu à mes oreilles autrement que par une ou deux allusions très lointaines qui étaient sans importance quand elles m’ont été faites, comme disait Chirac, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. Je dois pouvoir continuer à masser sans lire ce truc.

-Je vais essayer de faire comme toi.

-Si un jour un autre mec comme Arthur t’en parle, ou essaye d’utiliser ça pour négocier je ne sais quoi, réponds-lui simplement que tu n’es pas responsable de ce qu’on écrit librement sur internet, mais que tu sais mieux que quiconque ce que tu proposes. 

-T’as envie de manger quoi ?

-Y’a un chinois au bas de la rue, tu l’as déjà essayé ?

-Non.

-On tente ?

-On tente !

 

Je fermai le site, puis rabattis l’écran de mon ordinateur, retournant dans le monde réel après cette incursion consternante. Mélanie et moi oubliâmes finalement assez vite ce nouveau paramètre qui n’avait pas à en devenir un. De même qu’on ne lutte pas contre la montée des eaux, il est des combats perdus d’avance. Nous n’allions quand même pas tenter de nous inscrire nous-même sur ce forum, comme le font certaines filles, je l’apprendrais plus tard, et nous défendre en répondant à chaque affirmation mensongère ou à chaque insulte éventuelle. D’une part ça ne servirait à rien, et d’autre part ça finirait par cautionner le forum en question. Or celui-ci n’avait pas été fait pour nous, et peu importait qu’on le trouve inapproprié, moralement douteux, ou pertinent. Il nous avait précédées dans cette activité, et survivrait à notre départ quand nous arrêterions. Plus que jamais, il me semblait surtout capital de bien faire la différence, dans ma tête, entre Léa et Lola, afin qu’une seule des deux ne fût exposée.

 

I’m goin’ to Witchita

Far from this opera forever more

 

Mélanie me raconta les derniers massages qui avaient suivi Karl. Elle en avait eu quatre, dont trois habitués à qui elle avait suggéré de retenir son numéro et expliqué notre projet de site. Notre mutation commençait.

De mon côté je lui parlai de Charlotte, de mon inquiétude quant à une grossesse éventuelle.

 

-Dans le courant du J+2, je crois que l’efficacité de la pilule du lendemain reste au-dessus de cinquante pourcents.

-Oui, c’est ce qu’il me semble.

-Ajoute à ça le fait que c’est pas si mécanique non plus de tomber enceinte, et le risque est assez limité.

-On le saura vite.

-Mais tu m’as dit qu’elle doit avoir ses règles vers son anniversaire c’est ça ?

-D’après mon calcul, oui. Elle aura dix-huit ans le 26.

-Ce serait cool qu’elle les ait comme cadeau, pour le soulagement.

-Ce serait cool qu’elle les ait avant, pour profiter de la fête en ne pensant plus à ça.

-Elle fait une grosse fiesta ?

-Le 26 ça tombe un lundi, c’est pile dans deux semaines. Elle fait sa fête le week-end juste avant.

-T’y vas ?

-Bien sûr. Mais y’aura deux fêtes. Celle avec la famille le dimanche, mais la veille nos parents ont accepté de lui faire confiance et libèrent les lieux le samedi soir pour la laisser faire celle avec ses potes.

-T’es invitée à celle-là aussi ?

-Je suis dans la catégorie famille, moi.

-T’es vachement plus que ça.

-Pourquoi dis-tu ça ?

-Ça se voit, il y a une complicité incroyable entre vous. Et énormément d’amour.

-Oui on a toujours été proches, mais de là à m’inviter pour la fête avec ses amis…

-Je te parie qu’elle va te demander de passer, tu verras.

-En même temps je ne sais pas ce que je ferais au milieu d’un groupe d’ado.

-Hé, on n’a que quatre ans de plus, ma poulette !

-Mouais, entre quatre et cinq.

-Ce qui s’arrondit à quatre.

-On en est déjà là ?

-Il faut croire.

 

En sortant du restaurant, je mis justement un sms à Charlotte pour lui demander comment elle allait. Elle devait être près de son smartphone car je reçus une réponse quasi immédiate qui entraina une petite conversation tandis que je marchai dans la rue aux côtés de Mélanie.

 

-Mieux, mais Maman est inquiète.

-T’es si moche que ça ?

-Parait, ouais

-Tu as pu manger ce soir ?

-C’était soit bouffer soit l’interrogatoire et l’ambulance

-Tu bosses ?

-Rattrape l’heure d’anglais et l’heure de maths loupées

-Bosse bien et bonne nuit

-Kiss

 

Mélanie enchaîna.

 

-Au fait tu lui as prévu quoi comme cadeau pour une telle échéance ?

-Private joke.

-A savoir ?

-Un truc que j’ai eu un mal de chien à trouver.

-Dis voir.

-Une chauve-souris géante en peluche.

-Qui évoque quoi ?

-Elle veut être vétérinaire, et quand j’étais ado et qu’elle avait entre neuf et douze ans, elle avait transformé l’annexe de la maison en laboratoire, au grand dam de nos parents qui avaient pour projet d’y faire des chambres d’hôtes. Elle y élevait des bestioles plus ou moins bizarres, dont, sa grande passion, les chauves-souris.

-Pourquoi les chauves-souris ?

-Oulah, elle te ferait un laïus complet sur la beauté de la bête, sur son mode de déplacement, sur son utilité dans l’écosystème… 

-Je sens que ça t’a tapé sur le système.

-J’ai une peur bleue des chauves-souris !

-Ah ouais, pas compatibles, les frangines.

-Je te raconte même pas combien de fois ces sales bêtes sont rentrées par erreur dans la maison, et mode de déplacement scientifique ou pas, elles arrivaient pas à en ressortir facilement.

-Quand tu dis géante, la peluche, c’est … ?

-Géante ! Je l’ai faite venir à Noël dernier par un magasin de jouets, depuis une de leur boutique parisienne spécialisée dans les peluches et qui était la seule à avoir un modèle de cette taille. En la ramenant dans le tram j’avais pas l’air conne…

-Ça va être pratique pour le paquet cadeau.

-C’est pour payer le papier et le ruban, que j’ai commencé les massages.

 

Je laissai Mélanie rentrer dans son studio et m’affalai dans mon lit. Cette journée de reprise des cours avait été riche en émotions de toutes sortes. Les vies de Léa et de Lola partaient dans tous les sens. Cela me changeait de la linéarité de mes six mois de déprime entre l’été et février derniers. Cela me changeait aussi de la vie toute tracée qui était la mienne auparavant. Depuis maintenant cinq semaines, je riais, je pleurais, je faisais l’amour, je me surprenais… Il me semblait que jamais je ne m’étais sentie aussi vivante. Peut-être parce que je vivais deux vies à la fois.

 

Combien de temps cela peut-il durer ?

 

And I’m bleedin’, and I’m bleedin’, and I’m bleedin’

Right before the lord

All the words are gonna bleed from me

And I will think no more

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Nightbringer
Posté le 25/07/2024
Hello hello !^^

Je rechigne à faire ce commentaire depuis un bout de temps, parce qu'à chaque fois tu apportes des nouveaux chapitres que je ne peux m'empêcher de lire, et ensuite j'ai le double de notes à mettre au propre... Mais cette fois c'est la bonne ! :))

--- AU FIL DE LA LECTURE

CHAPITRE 23

“L’alliance à son annulaire gauche avait sonné la fin des hostilités parmi de nombreuses prétendantes.”
→ très jolie formulation :)

“Souhaitant éviter de me laisser à mon tour berner par les clichés, je rentrai volontiers dans la conversation, qui tourna autour du sport (le pays de Galles allait-t-il remporter le tournoi des six nations ?), du cinéma (Jean Dujardin allait-t-il remporter l’Oscar du meilleur acteur pour « The Artist » ?), de la politique (François Hollande allait-t-il remporter la présidentielle ?) ou de la météo (l’anticyclone des Açores allait-il remporter ses combats à venir sur d’improbables dépressions ?)… Visiblement toute la vie de cet assoiffé de compétition se résumait à savoir qui allait battre qui, et qui allait gagner quoi.”
→ C’est bien trouvé, autant dans le caractère du personnage que dans la façon de l’écrire !

“il me donna lui-aussi quatre-vingts euros afin que je tombe le haut pendant trente minutes”
→ j’ajouterais une virgule entre “euros” et “afin”, pour qu’on comprenne bien que le “aussi” porte sur la première partie de la phrase, et pas la seconde…

“-Vous transmettrez mes félicitations à Céline, alors.
-Je m’abstiendrai peut-être…”
→ Hahaha

“J’éprouvai une certaine tendresse pour cet homme qui en débordait, et qui avait une gaucherie, une sincérité et une simplicité attachantes.”
→ Je pense que l’imparfait jouerait mieux dans ce contexte, pour “j’éprouvais”, mais ça dépend du sens voulu…
→ Je ne sais plus si c’est bien dans ce chapitre, je ne l’avais pas noté et ne l’ai pas retrouvé… Mais j’ai supposé que Léa, ou plutôt Lola, parlait de Nicolas.

CHAPITRE 24

Je trouve la discussion entre Léa et Éric très touchante, et on sent toute l’affection qu’ils se portent l’un à l’autre^^ Comme d’habitude, tes dialogues sont très fluides, très agréable à lire, très réalistes ! C’est super ! Il y a juste à cette réplique, “-Merci pour ta franchise. Ça a été dur ?”, que je trouve que tu vas un peu trop vite… En fait, c’est l’enchaînement entre “Oui”, puis “Merci pour ta franchise.”, puis “Ça a été dur ?” qui me laisse insatisfaite… À mon avis, il faudrait s’attarder un peu, soit entre la première et la deuxième, soit entre deuxième et troisième. Ça pourrait juste être une phrase, un détail sur l’expression, la réaction d’Éric, juste quelque chose qui nous fasse mieux ressentir la scène, car, je l’avoue, j’ai beaucoup moins “senti” ces deux répliques que toutes les autres de la discussion… Enfin voilà, c’est en tout cas mon impression, j’espère que ça t’aide^^

CHAPITRE 25

“-T’as raison, n’anticipe pas trop les choses.
-Tu te sens comment ?”
→ Il me semble que tu as séparé ces deux répliques alors qu’elles sont toutes deux de Lola… Aaah, pardon, de Léa !!! Wow, sa difficulté à se séparer de sa seconde peau a même un effet sur moi ! Haha^^’

CHAPITRE 26

“Une copine de fac à qui j’avais avoué mon ignorance, m’avait passé l’intégrale de « Lost » en DVD et je goûtai aux joies du bintje watching en dévorant dix épisodes d’un coup.”
→ Waw, j’aurais pas pu O_o Lost c’était chouette, mais bon à ce point peut-être pas haha (voilà, c'était juste une petite remarque. (je sais, je m'égare.))

“Parfois c’est davantage ce que l’on cesse d’être que ce que l’on est vraiment, qui induit une certaine estime de soi.”
→ Ooh, c’est une réflexion très très intéressante !^^ Ça m’a fait beaucoup réfléchir ! En fait, je trouve que toute ton histoire porte à questionnement, et c’est vraiment très enrichissant ! :))

“J’avais hâte d’observer la réaction d’Éric face à tant de nouveautés.”
→ Je trouve que, dans ce passage, on sent vraiment bien le changement de personnalité de Léa, surtout en repensant au premier chapitre ! (c’est si loiiiin haha)

“Nous attendions notre dessert, et je brûlais d’être le dessert.”
→ Très bien trouvé hihi, j’aime vraiment beaucoup toute la scène du repas ! Tant par le récit que par le style, tu réussis à nous faire ressentir à quel point les deux amants se noient dans leur désir, petit à petit… C’est top !

CHAPITRE 27

“Ce fut d’abord intense et doux, tirant en longueur, menant nos corps jusqu’à leurs limites, retenant les orgasmes pour qu’ils soient un feu d’artifice. Nous ne décollâmes quasiment pas nos peaux, roulant sur le lit pour tout changement de position, testant nos endurances à n’en plus finir. Ecroulée de caresses et de volupté, j’en vins à abandonner totalement mon corps, enveloppe autonome qui n’était plus qu’un biais pour atteindre des cimes insoupçonnées dont l’ascension se faisait à deux, organismes sexués et avides, bercés de tendresse et de puissance. J’ignore combien de temps cela dura. J’ignore combien de fois mon esprit dévia vers la folie. Le terme d’orgasme n’avait plus de sens car je ne distinguai plus ce qui relevait du plaisir ou de la jouissance. La notion même de nuance s’était évanouie dans l’ivresse comateuse du plaisir. Car mes mains caressaient, mes jambes entouraient, mes lèvres embrassaient, ma langue polissait, tout mon corps de femme était à l’œuvre, donnant autant qu’il recevait, sans questionnement, sans état d’âme, sans calcul, sans attente d’un retour pourtant omniprésent autour de moi et en moi, le seul but, le seul objectif étant d’aimer, et d’aimer encore.”
→ tout le paragraphe est très beau, très poétique ! Tu réussis à décrire cela avec, justement, beaucoup de douceur.

“Mon cerveau bascula vers des songes tourmentés, affrontant avant que j’en sois moi-même obligée, les contradictions entre le bonheur extrême de l’instant présent, les mensonges encore tièdes de mes semaines passées, et les incertitudes des mois à venir.”
→ Une fin de chapitre en prolepse, très délicate, qui vient faire contraste avec le reste du chapitre… Avec ça on ne peut pas s’arrêter là !^^

CHAPITRE 28

“oxydo-réductions”
→ Ahh, horreur !!! Hum, pardon, des mauvais souvenirs qui reviennent...

“épilogue symbolique de ces années qui deviennent merveilleuses au moment où elles s’achèvent brutalement”
→ très jolie formulation ! Et c'est très vrai ! haha^^

Mais… Je me demandais, dans la situation de Charlotte, la meilleure solution ne serait pas la pilule du lendemain ?

CHAPITRE 29

“Même si l’idée avait fini par s’imposer, c’était impardonnable de ne pas y avoir pensé sur le moment.”
→ … Réponse à ma question haha
→ les scènes entre Léa et sa sœur sont très bien écrites, on sent bien la nature de leur relation, une confiance qui laisse la place à l’intimité, et surtout beaucoup d’affection^^

“Charlotte, par pitié, quand je suis conne, ne le sois pas par procuration…”
→ Hahaha

“Il disparut à la douche puis du local.”
→ J’ai du relire cette phrase pour comprendre son sens, et je me demandais si ce ne serait pas plus clair avec une virgule après “douche”… ? Mais bon, c'est peut-être aussi mon esprit fatigué, parce que c'est vraiment un détail...

CHAPITRE 30

“Décidément, on voulait mon corps bien davantage que mes mains.”
→ Très joli hihi, et en plus ça rime avec la phrase précédente ! Enfin je ne sais pas si c’est volontaire… ;)

“Puis il y eut ce coup de fil, qui révéla une partie de l’envers d’un décor dont je n’avais aucunement pris conscience.”
→ Hmmm, ça commence à me faire peur…

“Mélanie et moi oubliâmes finalement assez vite ce nouveau paramètre qui n’avait pas à en devenir un. De même qu’on ne lutte pas contre la montée des eaux, il est des combats perdus d’avance.”
→ J’aime beaucoup la formulation^^

“Elle devait être près de son smartphone car je reçus une réponse quasi immédiate qui entraina une petite conversation tandis que je marchai dans la rue aux côtés de Mélanie.”
→ J’ai l’impression que “marchais” jouerait mieux, puisque c’est une action dans la durée que tu détailles par la suite…

“Combien de temps cela peut-il durer ?”
→ … et encore une fin en point d’interrogation. Hmm, en effet, je me demande aussi !

--- COMMENTAIRE

Waaw j'aime trop !^^ C'est toujours aussi prenant, et tes personnages sont très... réels. On croit en leurs réactions, et l'on se sent impliqué dans chacun de leurs actes, c'est vraiment super !

Quelle révélation, ce forum de discussion ! Je ne m'y attendais pas du tout ! Je sais, c'était le but haha, mais quand-même !^^ Et j'avoue que j'aurais plutôt été du genre Léa-qui-va-lire-immédiatement-les-messages-sur-elle...
Et les deux réactions bien distinctes de Léa et Mélanie sont également très bien décrites, à nouveau tu maîtrises à merveille tes personnages ainsi que leurs personnalités respectives !

J'adore ton style d'écriture, très fluide, assez direct et très proche de Léa, ce qui nous fait prendre conscience de tous ses sentiments (et on peut dire qu'il y en a beaucoup !). Vivement la suite^^

À tout vite !
Lealaparisienne
Posté le 04/08/2024
Coucou !

Je rentre de deux semaines de vacances et ... je tombe sur ces super commentaires de plein de chapitres ! Quel plaisir. Merci pour les remarques sur ma faiblesse habituelle imparfait / passé simple, on ne se refait pas hein... je cours corriger.

Pour le reste encore une fois, je suis ravie car tout ce que tu dis est exactement le but que j''essaye d'atteindre : le réalisme, travailler les dialogues, fouiller les personnages et leur donner une consistance et un peu de complexité, décrire les relations entre eux (le rapport très fort entre Léa et Charlotte, par exemple), et montrer la lente dérive de Léa qui se cherche sans se trouver encore.

Qu'en plus tu sois "sensible" à mon écriture, à mes descriptions, à certaines comparaisons ou digressions ou formulations, me touche vraiment.

Bon maintenant il faut que je publie des chapitres car rien n'est sorti depuis deux semaines ... c'est ça aussi les vacances haha !
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