L'immense projectile encaissa coup sur coup. Il se brisa. Les quatres morceaux étaient chacun aussi grand que le premier météore.
Le canon tirait sans interruption.
La mort tombait toujours.
Déchaîné, désespéré, Hakar lâchait toute la faible puissance de l'engin de guerre.
Mais il y eut un claquement, puis un deuxième. Le F3 n'avait plus de munitions.
La mort chutait encore.
Hakar jura.
Le scientifique jura.
Il y eut un temps de silence lourd de menace.
Ce fut le désastre. Les trois météorites, qui avaient échappé aux tirs frappèrent la planète.
L'apocalypse se déchaîna.
La surface d'X-24DF se déchira. Le feu prit la place. Fardag, jeté au sol se releva. De son observatoire, il ne restait plus grand chose. La coupole avait été arraché. Les vitres bien que très résistantes étaient au sol en morceaux. Les instruments, en tous genres, éparpillés, semblaient afficher la détresse la plus profonde. Étrangement, le feu n'avait pas prit dans le bâtiment. Fardag crut perdre la tête. Il était le seul encore debout dans le bâtiment. Peut-être seul debout sur la planète. Partout où portait son regard, le feu et la mort règnaient en maître.
La douleur s'éveilla alors peu à peu, lancinante. Son bras pendait sans vie.
L'explosion en le jetant au sol lui avait brisé l'avant-bras. Un filet de sang coulait mais la souffrance était sans importance. En fait, il s'en fichait. Ce qui l'inquiétait, c'était surtout la possibilité qu'il est perdu la seule personne qui lui ait parlé comme à un humain. Et perdre des amis, était une pensée intolérable pour le savant.
De son bras valide, il commença à fouiller fébrilement les débris.
Brusquement, un homme se dressa devant lui. C'était Hakar. Une longue estafilade au travers du visage, une main à la hanche.
Surpris, Fardag avait eu un mouvement de recul mais reconnaissant son patron, il le salua.
- Fait chaud par ici, dit-il d'une ironie forcée qui trahissait l'état de ses nerfs.
Le géant grogna une réponse mais le scientifique n'entendit que :
-... Foutu astéroïde.
Les deux hommes se remirent à chercher mais il n'y avait personne dans les décombres. Stupéfaits, ils ressortirent dans une fournaise atroce et coururent jusqu'au central sans plus chercher. L'air manquait, et la chaleur était terrible.
Ils rentrèrent dans le bâtiment, conçu en des matériaux suffisamment solide pour résister au souffle du crash des météorites.
Tous les hommes du central les y attendaient anxieux.
Hakar afficha un grand sourire.
- Ainsi, vous êtes partis avant le feu d'artifice final !
- Bah, on ne voulait pas vous déconcentrer, répondit jovialement un des hommes.
Fardag fut décontenancé par la légèreté avec laquelle son chef traitait le danger de mort auquel ils avaient été exposé. Se cala de son mieux sur la conduite de Hakar, le petit homme étouffa ses craintes sur leur survie si fragile à présent. Il avait du mal à comprendre comment on pouvait rire après un si terrible événement. En fait, c'est avec effort que le savant retenait les claquements de sa mâchoire. La mort l'avait frôlé et il n'appréciait pas son souffle.
Comme sachant qu'il était à l'abri, la douleur se réveilla dans son bras.
Voyant son visage grimaçant, Hakar s'enquit avec sollicitude.
- Tu es blessé ?
- Oui, mais occupes toi d'abord de ta blessure.
- Oh, c'est rien. J'ai vu pire à la guerre.
Malgré cela, il suivit Fardag à l'infirmerie.
La petite pièce surchauffée n'était, en fait, pas très accueillante. Des peintures sur tous les murs réalisées maladroitement, un sol blanc uni, un genre de tableau de commandes et surtout une paire de petits robots de quelques centimètres posés sur une petite table mobile, faisaient son décor.
Les deux humains donnèrent leur nom, ou plutôt leur matricule puisque c'était le système instauré par les IA.
- 347804602567853, énonca Hakar avec un dégoût non feinté. Ce système est le même que pour le bétails qui est créé artificiellement, c'est vraiment rabaissant.
Sans répondre, Fardag lâcha :
- 453465300504323.
- T'as eu une mère, toi ? fit son chef.
- Non, j'ai été fabriqué trente ans après que cessent les naissances par conception.
Les deux petits robots leur couraient sur le corps, soignant les blessures à partir de l'air ambiant. Les hommes ne leur prêtaient aucune attention, ils étaient habitués à leur contact glacé.
- Moi je ne l'ai jamais connu, je naquis sur la base d'un ovule mais c'est mon père qui m'avait commandé. Il a été dans les premiers à mourir contre les gargals. C'est pourquoi j'ai repris le flambeau derrière.
- Navré pour ton père, c'est peut-être mieux de ne pas en avoir, pour ne pas le voir mourir, en fait. Mais aussi, pourrais-tu m'en dire plus sur cette guerre ? C'est étrange, il y a peu de renseignements dessus.
- Tu ne sais pas ce que tu as raté. Mon père m'a tout appris, c'est vraiment terrible de l'avoir perdu, mais ne pas en avoir est pire. Tu as été créé par une machine ! Enfin bon, pour répondre à ta question, je peux te raconter ça en deux mots. Tout d'abord, on en parle pas car ça a été la guerre qui a le plus mal tourné de toute celle réalisés l'humanité. Le peuple des gargals semblait sous développé lorsque nous le découvrîmes. Avant tout pacifique, c'est les agissements de certains soldats qui ont provoqué leur colère. Ils étaient peu nombreux, sur une seul planète, trois milliards. Ils maîtrisaient une technologie ahurissante que nous découvrîmes à nos dépends. La guerre tourna à notre désavantage et les milliards de morts devenaient trop lourds à porter dans nos rangs lorsque, du jour au lendemain, le peuple entier a disparu. Personne n'a, encore aujourd'hui, retrouvé leur trace.
- Ah oui je vois, murmura Fardag, c'est pas une très bonne histoire. Mais et ton rôle dans tout ça ?
- Je fus, durant cette guerre, un simple soldat. En fait, nous étions tous de simples soldats, nos commandants, c'étaient des IA réputées. Il y avait Artificial-23, Artificial-34, et même Artificial-69. C'étaient de grands commandants à l'époque, de bons chefs. Mais ils ont été évincés, exécutés même, pour des histoires floues d'espionnage, de trahison. On n'a jamais vraiment su réellement pourquoi. J'étais le tireur d'élite de F3 du vaisseau d'Artificial-34, à l'époque, c'était un excellent canon. Mais le contrôle du phénomène des trous noirs a rendu ces armes, qui fonctionnaient encore au plasma, complètement dépassées.
- Quelle était l'incroyable technologie des gargals ?
- Nous ne l'avons jamais vraiment su. Ils étaient sur une planète et l'instant d'après sur une autre, ils annihilaient nos hommes, nos vaisseaux avec de petits engins qui se tenaient dans une main. Ils pouvaient nous réperer n'importe comment alors même que l'on utilisait un camouflage de type Y, un camouflage qui nous faisaient disparaître, aucun rayon, aucune onde, rien de connu ne pouvaient nous reconnaître.
- Une technologie, ou plusieurs du coup ?
- Une seule, mais qui avaient des centaines d'applications. Nos trois commandants avaient apparemment compris et découvert le principe de cette technologie lorsqu'ils ont été supprimé.
Les deux robots revinrent alors à leur place lorsqu'un homme rentra, un homme du central.
- Chef, on aimerait que vous veniez voir ça !
... À suivre...
Ça révèle une certaine force du texte, qui a réussi à s’imprimer dans ma mémoire. Donc l’histoire à un impact. D’un autre côté, des petits éléments disséminés dans la première partie ont permis à tous ces souvenirs de remonter sans pour autant faire redite.
Bref, chapeau l’artiste !
Première partie très rythmée, j’aime beaucoup !
Il n’y a que la phrase « Tous le central jura » qui me semble de trop. Il y a une faute d’orthographe mais surtout, elle ne me semble pas cohérente avec la suite où l’on découvre que les autres sont partis se réfugier.
J’ai moins aimé le paragraphe qui suit. Il manque quelque chose entre « Le feu prit la place » et « Fardag se releva ». Je ne savais pas qu’il était tombé. Et je ne vois pas de rapport avec le feu. Après, j’ai un petit souci de géographie. J’ai un peu oublié où ils étaient, dans quel bâtiment ? Je croyais que le canon F3 c’était plus exigu.
Je ne sais pas si une douleur peut être à la fois brutale et lancinante. Et avec le choc, même pas certain que sur le coup il y ait une douleur. Le savant pourrait se rendre compte qu’il n’arrive plus à se servir de son bras en faisant une action. Puis après, faire intervenir la douleur.
Fardag s’inquiète pour ses « amis », ça me surprend, deux chapitres plus tôt, ce n’était pas vraiment l’ambiance. A la rigueur, ça se comprend pour Hakar. Accessoirement, quand on n’a un bras qui vient de se faire exploser, je ne suis pas sûr qu’on puisse fouiller les décombres ou pleurnicher dans un coin en se tenant le coude. Surtout pour un scientifique.
Pareil, je ne suis pas sûr que l’ironie soit adaptée à ce moment de la scène. Plutôt de la gratitude de découvrir qu’il n’est pas le seul encore en vie. Surtout que quelques lignes plus loin il est ‘décontenancé’ par l’attitude de ses camarades.
J’ai apprécié la scène de l’infirmerie, bonne idée d’en profiter pour introduire un peu le monde et le passé des personnages.
Les quelques lignes de la fin, créent l’envie de tourner la page. Comme pour le début, brillant !
J'ai donc supprimé la phrase qui était de trop 👍. Pour la suite, je vais expliquer. Le feu prit la place est une phrase que je tire d'un livre que j'apprécie beaucoup et qui permet de donner vie au feu tel un conquérant. Pour Fardag c'était pour ne pas dire qu'il était tombé puis se relever, je voulais aérer le texte, je croyais que c'était clair mais je vais améliorer, OK. En fait, tu as peut-être oublié ce détail par ton absence, ils sont dans l'observatoire du scientifique, qui était une tourelle de tir à plasma à l'origine, il se retrouve donc dans ce bâtiment pour utiliser le F3 contre les météores. Je modifie le paragraphe sur la douleur 👍. Et puis le terme ami est justifié du fait que justement, Fardag étant seul, n'ayant jamais de contact social agréable se raccroche à tout ce qu'il peut pour s'allier avec des gens, de plus il est très bonne souche pardonnant facilement. Le terme de ami ne fonctionnerait pas forcément du point de vue d'un autre personnage. Je vais revoir le paragraphe sur l'ironie, c'est noté. Merci pour le retour
À bientôt, j'espère
Gardar
Très bon chapitre!!! C'est rythmé et efficace!
Et je suis content d'en apprendre un peu plus sur les gargals!
Avec une bonne fin en suspense.
A bientôt pour la suite.
Gardar
Merci et à bientôt dans la suite
Gadar
Je vais être honnête sur ce que j’en ai pensé, pour aider, et aussi apporter beaucoup de corrections (orthographe notamment)
Je trouve le déroulement du chapitre assez flou. La réaction des personnages par rapport à cette grosse catastrophe qui vient d’arriver est surprenante. Ils s’étendent sur leur passé alors que pour le lecteur, tes personnages sont encore en danger, et ils devraient parler beaucoup plus des dégâts, de la météorite qui vient de les percuter, de l’action qui vient d’avoir lieu.
En peaufinant un peu tout va se clarifier :)
Côté correction :
Dans cette phrase : « Peut-être seul debout sur la planète, car partout où portaient ses regards, ce n'était que feu et mort règnaient en maître. »
Je dirais plutôt « partout où portait son regard » puis la suite de la phrase ne va pas, ce n’est pas correct, il faudrait reformuler. Je mettrais un point et formulerai ainsi : « partout où portaient son regard, le feu et la mort régnaient en maître. »
Déjà c’est plus percutant (et correct ^^) en plus cela évite la répétition du verbe être ; )
Ici : « la possibilité qu'il est perdu » : qu’il ait perdu, verbe avoir
Et juste après il faut reformuler : « Et puis perdre des amis, c'était intolérable pour le savant. »
(et attention encore une fois, il y a trop de « puis, et puis » dans ton texte, cette formulation alourdit et casse le rythme ; )
Correction ici : « Fais chaud par ici, » accorder fait avec un t
Ici, je pense qu’il faut accorder : «Non, j'ai été fabriqué trente ans après que cesse les naissances par conception » cessent au pluriel
Ensuite ici, ce n’est pas correct non plus ^^ : « Moi je ne l'ai jamais connu, j'ai naquis sur la base d'un ovule mais c'est mon père » j’ai naquis ne veut rien dire, sois « je naquis », au passé simple, ou « je suis né »
Dans cette phrase : « C'étaient de grands chefs à l'époque, de bon chefs. Mais ils ont été évincé, exécuté même »
Bons chefs, il faut accorder « bons. Ensuite il faut accorder « évincés », et « exécutés »
Et ici : « nos vaisseaux avec de petit engins » de petits avec un « s »
Voilà :) comme pour les précédents chapitres la fin est très bien pensée : elle est conçue pour que le lecteur tourne la page. On comprend que l'action va continuer :)
Je suis un peu hésitant sur cette discussion car elle expose des éléments nécessaires à la suite du récit mais c'est vrai qu'il y a une incohérence. Je vais reprendre tout ça.
En espérant que ça ne t'arrête pas.
À bientôt Ayunna
Gardar
être loyale c'est aussi ça : rester juste et dire son avis sans "masque" (cependant avec bienveillance) pour simplement aider à peaufiner. J'ai continué la lecture rassure-toi ;)
À très bientôt Ayunna
Gardar
Je te fais quelques remontées sur la structure de certaines phrases et sur les fautes que j'ai croisé, mais vraiment je trouve que le style c'est beaucoup fluidifié sur ce chapitre !
"Hakar jura.
Le scientifique jura.
Tous le central jura." -> j'ai bien aimé, ça m'a fait rire (bon la situation est un peu tragique mais ça met un petit moment comique je trouve, et j'aime bien!)
"La surface d'X-24DF se déchira. Le feu prit la place. Fardag se releva. De son observatoire, il ne restait plus grand chose. La coupole avait été arraché. Les vitres bien que très résistantes étaient au sol en morceau. Les instruments en tous genres, éparpillés semblaient afficher la détresse la plus profonde. Le feu étrangement n'avait pas prit." -> le feu prit la place, le feu n'avait pas pris" -> alors je suppose qu'il a pris à un endroit et pas à un autre, mais du coup je ne sais pas où !
"partout où portaient ses regards, ce n'était que feu et mort qui étaient là." -> suggestion : "il ne voyait que feu et mort se propager"
"- Fais chaud par ici, son ton à moitié ironique trahissait l'état de ses nerfs. " -> "Fait chaud ici, dit-il d'un ton ironique qui trahissait l'état de ses nerfs."
"bâtiment qui était fait" -> construits ?
"Comme sachant qu'il était à l'abri, la douleur se réveilla dans son bras." -> Désormais qu'il était à l'abri, il sentit la douleur de son bras se réveiller".
" Hakar s'ensuit avec sollicitude" -> s'enquit ?
"La petite pièce surchauffée n'accueillait pas grand chose en fait." -> Je ne suis pas sûre de ce que tu veux dire ici. La petite pièce n'était pas très accueillante ? La petite pièce ne pouvait pas accueillir beaucoup de monde ?
"Navré pour ton père, c'est peut-être mieux de ne pas en avoir, pour ne pas le voir mourir." -> je trouve cette ligne émouvante
" Mais et ta place dans tout ça ? " -> Et quelle était ta place / ta mission / ton rôle dans tout ça ?
"Mais ils ont été évincé, exécuté même, pour des histoires étranges d'espionnage, de trahison. On n'a jamais vraiment su pourquoi." -> Mmh. On sait pourquoi du coup. Tu veux peut-être plutôt dire, "on n'a jamais vraiment su les détails de l'histoire"
Fautes/Coquilles :
"qu'il est perdu" -> qu'il ait perdu ; "foutue astéroïde" -> foutu ; "des matériaux suffisamment solide" -> solides ; "prétaient" -> prêtaient ; "je ne l'ai jamais connu" -> connue ; "j'ai naquis" -> je suis né ; "de toute celle faite" -> de toutes celles faites/menées ; "c'est les agissements" -> ce sont ; "trop lourds à portés dans nos rends" -> trop lourds à porter* dans nos rangs* ; "Je fût" -> fus ; "Quelle étaient l'incroyable technologie" -> était ; "aucun rayons, aucune ondes" -> rayon, onde (au singulier comme il n'y en a aucun)
Je suis content que tu es apprécié le changement. Je pense probablement que l'histoire va ralentir pour laisser plus de place pour étoffer le monde.
Bon, du coup il y a encore quelques fautes, j'avais oublié qu'on disait un astéroïde. Ressortent deux trois questions éthiques qui font, en plus, polémique aujourd'hui, sans vraiment apporter de réponse. Je personnifie la douleur de son bras, je fais comme si elle pouvait repérer qu'il était à l'abri. Une petite répétition de "Jura" qui donne un peu de goût à leurs réactions.
Je vais continuer donc dans ce style un peu plus rapide en action mais lent pour le déroulé de l'histoire.
Merci beaucoup de ton commentaire et d'avoir lu jusqu'ici
À bientôt Cléooo
Gardar
À bientôt !