Chapitre 5 : Mémoire de Pragma : Le Manole.

Notes de l’auteur : Réécrit le 18/11/2024.

Tout vient à point à qui sait attendre.

Huit ans plus tard, je réalisai mon rêve en devenant zoologiste, suite à une année de formation intense durant laquelle je m’en étais très bien sorti en terminant second de ma promo.

Les mois d’apprentissage, m’avaient permis d’étudier un nombre conséquent de créatures. Il était essentiel de connaître leurs besoins, leurs atouts et leurs faiblesses. Mais il était aussi primordial de savoir quelles nouvelles espèces pourraient être bénéfiques pour l’évolution d'Estajos.  

J’avais passé des heures à lire des ouvrages provenant de notre ville mais également de la bibliothèque de Jase, étant donné que les deux cités entretenaient de bonnes relations diplomatiques et commerciales.

Grâce à cela, les connaissances que j’avais emmagasinées m’avaient aidé considérablement lors de mes expéditions.

Après six mois, je m’étais spécialisé en tant que zoologiste marin suivant les conseils de Mr Fizzo qui m’intégra comme promis dans son équipe. Je me souviens encore de son sourire en coin lorsqu’il me dit fier de sa blague :

— Bienvenue parmi nous, Pragma. J’espère que tu es prêt à faire des vagues.

Difficile d’en faire les deux premières semaines au laboratoire.

Puis il me requit pour ma première excursion de terrain que j’attendais avec impatience. Une mission délicate consistant à capturer des Manoles, les créatures marines les plus rapides sous l’eau.

— Kevi a trouvé des Manoles au Lac de Lageto ? Demandai-je étonné.

Kevi était l’éclaireur de l’équipe. Sa tâche consistait à repérer des créatures nécessaires au développement de la cité.

— Aussi invraisemblable que ça puisse paraître, oui, répondit Mr Fizzo, en caressant le Kolombos qui venait de transmettre le message de Kevi.

— C’est une excellente nouvelle, les Manoles sont capables de filtrer l’eau pour la rendre potable. Si jamais on a la possibilité d'obtenir cette espèce pour la cité, cela sera une merveilleuse avancée.

Cette femme, âgée d’une trentaine d’années, possédait une chevelure rousse et d'excellents arguments. C'était également une véritable encyclopédie. Partir en mission à ses côtés était l'équivalent d’avoir une bibliothèque portable à disposition, avec l’avantage de ne pas chercher le livre dont on avait besoin.

— Tu peux me rafraîchir la mémoire sur les caractéristiques du Manole, Samanta ?

— Bien sûr, Mr Fizzo. Le Manole est un amphibien, mesurant en moyenne 20 cm. Il possède quatre doigts aux pattes avant et cinq aux pattes arrière. Sa queue aussi grande que son corps lui permet de se propulser très rapidement sous l'eau, tout en restant stable dans les courants. Il se nourrit d'insectes, de planctons et de petits poissons. Il se trouverait uniquement dans la grotte sous-marine de Verno, située en plein milieu des chaînes du Mont Doragnor, peuplées de dragons. C'est d'ailleurs pourquoi nous n'avons, en aucune façon, mené d'expédition pour en capturer. Surtout qu'il serait apparemment la créature la plus rapide sous l'eau et...

— Merci Samanta, excellente comme d’habitude, dit Mr Fizzo en l’interrompant. Il aurait été préférable de partir avec toute l’équipe pour cette mission, mais rien ne nous dit que les Manoles aperçus là-bas resteront sur place, poursuivit-il.

— J'imagine qu'on part tous les trois rejoindre Kevi immédiatement, ou ai-je le temps de faire une petite course ?

L’exposé de Samanta m’avait donné une idée que je comptais bien mettre en place pour faire bonne impression lors de ma première mission avec Mr Fizzo.

— Je t'accorde trente minutes, Pragma.

C'était le temps habituel dont disposait tout zoologiste pour se préparer avant de partir en mission. En me dépêchant, je réussis à faire ce que j’avais souhaité tout en étant prêt pour le départ.

Nous chevauchâmes nos Sevalons pendant dix-huit heures d’affilée, galopant à travers les plaines et les forêts. Le vent fouettait mon visage, et je pouvais sentir l’odeur de la terre humide après une averse.

Kevi nous attendait déjà au bord du lac de Lageto, qui s’étendait sur un kilomètre de long et de large, avec une profondeur pouvant atteindre 50 mètres. Il se réchauffait auprès d’un feu, ses cheveux crépus encore mouillés par une récente plongée. Il avait ôté son T-shirt, qui séchait sur un fil maintenu par un petit abri en bois qu’il avait lui-même bâti, laissant apparaître une cicatrice sur son avant-bras droit, causée par la morsure d'un Hundon, autour de laquelle était tatoué ce même animal.

— Bonjour Kevi, les Manoles sont actuellement présents ?

Kevi se leva très vite pour saluer Mr Fizzo avant de répondre :

— Affirmatif, j’ai pu les observer sous l’eau, durant mes temps de plongée. Ils sont effectivement très rapides. Je ne suis même pas parvenu à voir leur déplacement quand j’ai tenté de m’approcher d’eux.

— Je présume que ta dernière plongée remonte à peu de temps.

— Effectivement. Il y a huit minutes exactement, répondit-il en regardant sa montre.

— Et ces fameux Manoles sont au nombre de combien ?

— Cinq, sauf si quelques-uns se sont dissimulés et que je n’ai pas remarqués.

— Sont-ils sortis une seule fois de l’eau ?

— Non, mais ça a pu être le cas lors de mes deux siestes.

— As-tu décelé une quelconque habitude les concernant ?

— Ils nagent souvent en profondeur, à ce moment-là, je les perds de vue. Mais de temps à autre, je les ai aperçus en train de se déplacer vers le littoral, sûrement pour se nourrir.

— C’est fort possible, c’est sur le littoral qu’il y a le plus de forme de vie, affirma Samanta.

— Te sens-tu fatigué ?

— Un peu, mais je suis opérationnel, Mr Fizzo.

— Qu’as-tu ramené Pragma ? Me demanda ma collègue féminine.

— Ce sont des petits poissons morts. J’en ai amené un kilo pour voir si on peut attirer les Manoles, hors de l’eau.

— Belle initiative, on va s’en servir comme plan A, dit mon chef d’équipe en se touchant le menton.

Je souris content que ma proposition soit prise en compte.

Sur les instructions de Mr Fizzo, je plongeai avec Kevi dans le lac. L’eau était assez froide et je sentis des frissons parcourir mon corps, avant de m’habituer rapidement à la température après quelques brasses.

Nous nageâmes en profondeur, la lumière du soleil disparaissant peu à peu, lorsque nous repérâmes trois de nos amphibiens nager vers la rive ouest du Lac.

Nous fîmes signes en remontant à la surface à Samanta et Mr Fizzo qui répandirent les petits poissons à l’endroit que nous leur avions indiqué.

Après trois heures d'attente, ma stratégie dont j’étais assez fier n’avait appâté que des insectes. Et cela me frustra surtout quand Mr Fizzo déclara :

— On va passer au plan B.

— Peut-être que si on attend une heure de plus, cela va fonctionner, suggérai-je, ayant encore de l’espoir dans mon stratagème.

— Je comprends ton ressentiment, Pragma, mais il est nécessaire de savoir abandonner pour mieux rebondir, me répondit mon compagnon de plongée, en mettant sa main sur mon épaule pour me réconforter.

— Kevi, tu plongeras seul cette fois-ci. Dès que t'apercevras un ou plusieurs Manoles s’approcher du rivage, tu nous feras signe de quel côté. Pragma et moi, nous y dirigerons pour en élever l’eau dans les airs. Les Manoles seront vulnérables à ce moment et Samanta en profitera pour les ramener vers nous avec son élément de l’air. On avisera avec Pragma pour les mettre en cage aussi rapidement que possible.

Manier l’eau de l’environnement exigeait une concentration accrue et beaucoup de pratique. Et plus on manipulait de grandes quantités, plus c’était difficile. C’était pour cette raison qu'il était préférable d'être deux pour cette tâche, car j’étais devenu un Majestro de l’eau tout comme l’était déjà Mr Fizzo.

Je peux remercier grandement ma mère pour cela.

Trois quarts d'heure s'étaient écoulés lorsque Kevi nous fit signe, ayant aperçu trois Manoles sur le littoral.

C’était le moment. Avec Mr Fizzo, nous posâmes notre main dans l'eau afin de la faire léviter dans les airs.  

La sensation de sentir le flux de l’eau se soulever, sa densité changer sous la force de notre volonté était pour moi toujours incroyable. C’est ainsi que nous élevâmes une vague massive, dans laquelle étaient emprisonnés les trois Manoles. Mais avec leur poids, ils se retrouvèrent rapidement en train de retomber au sol.

Samanta avait guetté cet instant. Elle était déjà en position, les mains en avant, visant deux d’entre eux. Une masse de vent se forma près des deux frêles créatures de couleur bleue. Puis, d’un mouvement de son bras vers nous, Samanta déclencha une bourrasque issue de la masse d'air qu'elle avait créée. Cette rafale propulsa les deux amphibiens dans notre direction, et nous les attrapâmes chacun dans nos bras, laissant retomber au sol l’eau qui stagnait dans les airs.   

— Super ! S’écria Kevi qui flottait au milieu du lac.

— Arg !

Le Manole qui était retombé précédemment lança un sort d’eau de sa bouche qui m’atteignit. Surpris, je fus propulsé sur l’herbe, relâchant ma prise qui se mit à se déplacer assez rapidement pour regagner le lac.

— Aïe !

La petite bête bleue que tenait Mr Fizzo, gesticula dans tous les sens et réussit à lui porter un coup de queue au visage pour se libérer.

Samanta tenta à nouveau d'utiliser sa magie de l’air pour les empêcher de rejoindre le rivage. Mais elle prit à son tour une attaque d’eau du Manole qui m'avait précédemment touchée.

— Mais non ! Ils peuvent faire ça, ces bidules ?!

Nous étions aussi étonnés que Kevi. Les Manoles étant des créatures rares, nous ne savions pas tout sur eux. Et ils pouvaient manifestement utiliser la magie de l’eau.

— Cela va être compliqué, dit Mr Fizzo, en se touchant la joue qui avait gonflé.

— Rien de cassé Samanta ? Demandai-je, ressentant une vive douleur à l'abdomen en me relevant.

L'attaque du Manole m'avait laissé un bel hématome.

— Non, ça va, grimaça-t-elle.

— Ils sont coriaces, dis-je agacé d’avoir perdu celui que je tenais dans mes mains, il y a quelques minutes.

— Tout à fait, je ne les pensais pas capables de se défendre de la sorte. On va être obligé de revenir avec toute l’équipe et des équipements plus conséquents pour les neutraliser sans leur faire de mal.

— Cela fait déjà trois mois que j’ai passé une commande de fusils hypodermiques pour qu’on soit tous équipés. Vive notre administration, soupira Samanta.

— Hey ! Venez voir ! Vite !

Kevi était de l’autre côté du rivage, nous le rejoignîmes et à notre grande surprise cinq Manoles dormaient auprès des petits poissons morts.

— Génial ! Comment c’est possible, ils sont minuscules en plus !

— Tu avais mis du somnifère sur les poissons ?

— Ah ah ah ah, je suis un génie, yes !

Dans l'euphorie, je n'avais même pas calculé la question de Mr Fizzo. J’avais effectivement concocté une poudre, contenant du somnifère, dans laquelle j'avais mariné les petits poissons.

Je l’avais fait : ma première mission avec Mr Fizzo était une réussite. Nous avions capturé une créature rare, et mon implication dans cet exploit avait été décisive, m’emplissant d’une satisfaction encore plus grande.

Sur le trajet du retour, j’observai avec fascination les bébés Manoles. Ils poussaient de petits sons aigus, un mélange de clapotis et de sifflements, semblable à un chant aquatique. Ils appelaient sûrement à l’aide, sans doute effrayés d’être enfermés dans des bocaux.

Mais rassurez-vous, ils seront très bien traités à Estajos.

Lorsque nous y retournâmes, la ville semblait plus vivante que jamais. Les bruits des sabots résonnaient sur les pavés, et les marchands criaient avec l’aide de leur Papagon pour attirer les clients. Ces oiseaux avaient un plumage capable de changer de couleur, mais le plus incroyable c’était sans nul doute leur aptitude à tenir une conversation en utilisant le langage humain. Ils racontaient souvent des histoires sur les produits vendus par leur propriétaire, mais allez savoir si elles étaient vraies. En tout cas, cela aidait grandement les marchands à faire la publicité de leurs produits.

Nous fûmes accueillis par une petite foule qui s’était rassemblée autour des éleveurs et dresseurs qui étaient présents pour examiner nos nouvelles prises.

Je les regardais s’approcher des cages. Leurs mouvements, précis et respectueux, accompagnés tout de murmures doux adressés aux Manoles semblaient apaiser leurs nervosités.

Ce n’était donc plus qu’une question de temps avant qu’ils ne s’acclimatent ici et nous aide à traiter nos eaux usées pour les rendre potables.

Le soir même, nous buvions tous les quatre au Dragon Bleu, un bar animé situé près du quartier des zoologistes. L’odeur de la bière fraîche et de viande grillée flottait autour de notre table.

— À Pragma ! Sans qui nous n’aurions pas pu réussir la mission ! S’écria Kevi une quatrième fois en levant son verre.

— À Kevi ! Sans qui la mission n’aurait jamais eu lieu ! Rétorquai-je ne voulant pas m’approprier tous les mérites.  

— Pragma, tu n’as que 19 ans ?

— Et il est déjà bourré de talent, renchérit Kevi.

— Bourré, très certainement. Mais de talent, ça reste à confirmer. Dit Mr Fizzo, pour placer une énième blague.

— Elle était pas mal celle-là, Mr Fizzo. Mais à mon avis, Pragma est voué à un brillant avenir avec nous, les zoologistes marins, affirma Kevi.

Kevi me tenait en haute estime et même si cela me faisait plaisir, je trouvai cela également assez gênant.

— Cela fait 13 ans de différence, dit Samanta, à haute voix sans s’en rendre compte.

— Hé oui, il est trop jeune pour toi.

— Oh Mr Fizzo, vous êtes prié de fermer votre bouche.

Nous passâmes une excellente soirée. Et même si cela ne faisait que peu de temps que j'avais intégré cette équipe, être entouré par des camarades partageant ma passion pour les créatures et l’exploration me faisait un bien fou. 

Mais le lendemain, alors que je rédigeais une lettre pour raconter mon premier exploit à ma famille, dans mon petit studio, un Kolombos de la ferme de mon père m’en apporta une autre en se posant sur le rebord de la fenêtre.

Lorsque je l’ouvris, mon sourire s’effaça instantanément. Je relus plusieurs fois, espérant que le contenu changerait, refusant de croire que cela était avéré. Je regardai alors les tomes des créatures d’Estajos qu’il m’avait offerts. En me disant qu’il m’offrirait le prochain volume contenant la future page du Manole. Et des larmes se mirent à couler le long de mon visage car cela ne pourrait plus se produire.

Mon père était mort, il avait sacrifié sa vie pour sauver la ferme de son frère et le village voisin de Boondocks. C'est ce que me raconta l'inspectrice chargée de l'enquête lorsqu'elle me reçut dans son bureau.

Mon oncle cultivait des Fungons, des champignons dotés de propriétés curatives indispensables à la fabrication de médicaments pour la cité d'Estajos. Cependant, ces champignons pouvaient libérer des toxines mortelles dans l'air lorsqu'ils brûlaient, rendant toute situation d'incendie particulièrement dangereuse.

Ce soir-là, un groupe de jeunes du village, en état d'ébriété, s'était aventuré près des Fungons, pour fumer. Les mégots qu'ils avaient laissés au sol, sans réfléchir, furent l'étincelle d'un incendie dévastateur. Le feu se propagea rapidement aux champignons libérant dans l'air un nuage empoisonné.

Savoir que de simples mégots, jetés avec une insouciance révoltante dans une nature qui mérite bien plus de respect, étaient là cause du destin funeste de mon père, me plongea dans une colère noire. Une rage dirigée contre ce genre de geste irresponsable et si naturel aux yeux de ceux qui les commettent.

Mon oncle tenta désespérément d'éteindre les flammes en activant les arroseurs spécialement conçus pour ce type d'urgence, mais sans succès. Le feu était déjà trop intense.

Il envoya alors deux Kolombos : l’un pour avertir mon père de la situation, l’autre pour alerter le village voisin, avant de mettre sa famille et lui à l’abri.

Mon père galopa à toute allure sur les lieux, à dos de Sevalon, sans ma mère qui était malade. Il arriva avant les villageois car le Kolombos censé les prévenir avait péri à cause des toxines présentes dans l'air. J'aurais prié pour que ce soit l'inverse.

Quoi qu'il en soit il était impératif de neutraliser les champignons en feu, qui continuaient à libérer leur poison dans l'air, afin d'épargner le village voisin d'une contamination certaine. Et je comprenais le choix mon père d'être resté pour le faire, j'aurais sans doute agi de la même manière.

Concentrant sa magie de l'eau, il en déploya une quantité considérable sur les Fungons enflammés. Grâce à ses efforts, il parvint à sauver la moitié de la culture de son frère. Le reste de l'incendie fut maîtrisé par les villageois, arrivés une demi-heure plus tard, alertés par l'odeur de brûlé.

Malheureusement, mon père, épuisé d'avoir utilisé autant de magie, tout en ayant inhalé trop d'air contaminé, succomba peu de temps après. Il fut la seule victime de cet incident.

— Mes condoléances une nouvelle fois. Je sais que cela ne soulagera pas votre peine, mais au moins votre père est mort en sauvant des vies. C'est une mort honorable que la cité d'Estajos et moi-même n'oublierons jamais.

Elle avait raison. Mais sur le moment, je n'avais pas le cœur à répondre quoi que ce soit. Je quittai donc son bureau, l'air abattu, et pris le chemin de mon studio.

Mon père représentait beaucoup à mes yeux, c'était mon modèle. Il m'avait transmis son amour pour les créatures, ainsi qu'une partie de son savoir et de sa sagesse. Pourtant il me restait tant de choses à apprendre de lui, mais surtout des moments que j'espérais encore partager à ses côtés.

Je m'étais promis de lui rendre la pareille un jour, de l'emmener explorer les terres sauvages de Skot. Un endroit apparemment merveilleux pour les yeux, où il avait fréquemment émis le souhait de s'y rendre.

Je m'imaginais également lui raconter mes aventures, notamment mon premier exploit avec la capture des Manoles. Je voulais tellement qu'il soit fier de moi autant que je l'étais de lui.

Mais désormais tout cela était impossible. Et je me reprochai sa mort, me sentant fautif de ne pas avoir été en mesure d'être présent à ce moment-là pour l'aider à éteindre l'incendie.

Je partis le lendemain matin, laissant derrière moi mes rêves de zoologiste pour retourner à la ferme et assister aux obsèques de mon père.

J'avais pris soin de présenter mes excuses et ma démission à Mr Fizzo et son équipe, mettant un terme à cette carrière que j'avais tant désiré pour reprendre le rôle d'éleveur de mon père. Ma mère et ma sœur ne pouvaient pas tout gérer sans lui, et il était de mon devoir de les aider.

Le chemin du retour me parut interminable. La dernière fois que je l’avais emprunté, c’était avec mon lu. Ce souvenir, bien que précieux, ne faisait qu’alourdir le poids de ma peine.

En arrivant à la ferme, l’odeur familière des champs et des créatures qui peuplaient notre domaine m’envahit, réveillant un mélange de nostalgie et de douleur. Ce lieu n’était pas qu’une simple maison. C’était une partie de mon père, son héritage, le fruit de sa vie et de son travail acharné.

Et désormais, il m’appartenait de le préserver, pour lui, pour ma famille et pour moi.

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Solamades
Posté le 12/09/2024
Je tenais mon lexique avec la crainte de ne plus rien comprendre si je ne le faisais pas… et je commence à laisser tomber. Je me rends compte que ce n’est pas nécessaire, tu prends bien soin de toujours expliquer les termes, pour l’instant, je n’ai pas eu besoin de me référer à mes notes.
Je relève encore quelques soucis de concordance des temps, surtout au niveau du récit de la mort du père de Pragma. Et puis un "Cette nouvelle m’abattu". m’a abattu ? m’abattit ?
La décision de Pragma de quitter le métier de ses rêves, surtout qu’il s’en sortait si bien me fends le cœur. Surtout que c’est annoncé brutalement.
Bonne continuation !
Nakama93
Posté le 12/09/2024
Re,

Merci encore pour tes commentaires :).

Oui Raza m'a déjà souligné des problèmes au niveau de la manière dont j'ai de raconter l'histoire, qui fait assez impersonnel.
Et je ne suis pas encore assez à l'aise en terme d'écriture vu que c'est vraiment le premier roman que je rédige.

Je ferais une réécriture complète de l'histoire une fois celle-ci terminé, pour tout reprendre bien d'un coup avec tes conseils et ceux de Raza.

Oui, il y aura pas mal de scène dramatique au cours de l'histoire, faudra s'accrocher :)

Merci :)
Raza
Posté le 06/09/2024
Petite coquille :
ls nagent -> ils nagent
Ici, deux choses m'interpellent: 1) les dialogues 2) les événements racontés.
Pour les dialogues, je trouve qu'ils sont un peu moins réussi que les chapitres d'avant, qui étaient plus dynamiques.
Pour les événements, si c'est quelqu'uk qui raconte ses mémoires, il est très étonnant de nous parler de cette longue chasse, puis de nous annoncer, très froidement, que le père est mort. Si j'avaisbdû raconter mes mémoirezs j'aurai dit ça d'emblée. Cela n'enlève rien à ton univers pleins de petits détails, ni à ton système de magie :) je suis très curieux de voir ce que tu vas faire comme scénario!
Nakama93
Posté le 06/09/2024
Bien vu pour la coquille, merci 👍🏻.

1) D'accord, c'est noté, lorsque je referai une réécriture depuis le début, j'essaierai de mettre en pratique vos recommandations du mieux possible.

2) Concernant les mémoires, je vous avouerais que je n'ai même pas fait de recherche dessus. J'ai utilisé ce terme pour guider le lecteur plus facilement dans sa lecture, pour qu'il sache que ce chapitre correspond à tel personnage.

Comme je veux raconter pour mes trois protagonistes leur histoire sans faire de flash back. J'ai du coup prévu trois chapitres par personnage pour les introduire. Et après, je pars sur une narration à la troisième personne où ça ne sera plus des mémoires.

Du coup, est ce que je peux employer un autre terme que mémoire, tout en conservant mes chapitres tels qu'ils sont ?

Encore une fois un grand merci pour votre retour 🙏🏻
Raza
Posté le 07/09/2024
Pourl'aspect mémoire, en fait ça rejoint cette question de à qui parlent-ils, et pourquoi? Si ce sont des mémoires, ils s'adressent à des lecteurs et lectrices bien après les événzments, pour archiver leur vie. Il t a d'autres manières de présenter les choses, sinon la narration à la 1ère personne est une sorte de "conte de bar", où on imagine la mersonne raconter à l'oral. Ici, c'est trop froid pour ça, car l'émotion est faiblement présente dans la manière de parler du personnage.
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