Dans la citadelle Asage
Les mois avaient passé depuis la capture d’Arthur et de Vikthor. Garnel avait consenti à les laisser tranquilles, mais n’avait pas permis que ses prisonniers se rassemblent. Arthur vivait de son côté avec Solenne, tandis que Manon devenait de plus en plus proche de Vikthor. Les filles arrivaient à se croiser pendant les douches de temps en temps, mais c’était rare. En revanche, Manon n’avait jamais pu voir son frère depuis qu’elle l’avait trahi. Heureusement, ils pouvaient encore se parler dans les telsmans.
_ Comment vas-tu aujourd’hui ? se renseigna Arthur.
_ Bien, j’ai eu la chance de partager ma douche avec Solenne ce matin. Elle ne t’a pas dit ? lui répondit Manon.
_ Si et moi j’ai croisé Vikthor. Il m’a dit qu’ils ne vous permettent pas de vous voir ?
_ Non, contrairement à vous. On reste chacun dans nos cellules. Enfin, on s’est croisé quelques fois quand je rentrais de la salle de bain et qu’eux ils l’y emmenaient. On n’a pas échangé grand-chose à part un regard et s’effleurer la main, mais on n’a pas besoin de ça pour se parler, lui expliqua Manon.
_ Tu sais quel jour on est ?
_ On est début novembre, mais je ne sais pas exactement, ton anniversaire approche c’est ça ?
_ Je crois même que c’est aujourd’hui ! ricana Arthur.
_ Oh ! Bon anniversaire frangin. J’aimerais tellement pouvoir te serrer dans mes bras.
_ C’est bien la seule chose que je désire aussi, avec la liberté, mais n’en demandons pas trop, plaisanta Arthur.
À sa grande surprise, Arthur n’était pas le seul à compter les jours. Garnel savait qu’Arthur fêtait ses 21 ans aujourd’hui. C’était le genre de détail que l’historien avait noté dans son agenda. Allez savoir pourquoi, il tenu même à le lui souhaiter.
_ Bon anniversaire, aujourd’hui vous pourrez manger dans les cuisines. On vous a préparé un gâteau, vous le partagerez avec Solenne et vous en laisserez pour Manon et votre ami, déclara le ministre en restant derrière la porte de la chambre.
_ Merci, bredouilla Arthur en levant les yeux aux ciels à l’intention de Solenne qui partageait sa chambre.
_ Je n’ai pas d’autres cadeaux, mais c’est déjà ça ! surenchérit Garnel en s’éloignant.
_ Attendez ! Serait-ce trop vous demander de me permettre de le partager avec Manon et Vikthor aussi ? tenta Arthur.
_ En même temps, vous voulez dire ?
_ Oui, prenez vos précautions. Pas besoin que ça dure, mais j’aimerais les tenir dans mes bras pour ce jour si spécial, avoua Arthur.
Le rouquin n’eut pour seule réponse qu’un grand silence. Il ne devait pas trop en demander au ministre. Arthur s’étonnait déjà chaque jour d’être encore envie avec Solenne. En réalité, il n’avait pas besoin d’eux. Vikthor était prisonnier et la présence de Manon suffisait à l’adoucir. Arthur était à peu près certain que son ami était tombé amoureux de sa sœur. Ils se ressemblaient beaucoup après tout. Vikthor ne faisait qu’admirer Manon quand il en parlait à son ami et Manon ne cachait pas non plus son enthousiasme.
_ Si Manon n’avait pas déjà eu Nazar comme âme sœur, je les aurais mariés moi-même, plaisanta Arthur à l’intention de Solenne.
_ Arrête avec ça, elle est déjà fiancée. Bon, je dois l’avouer, de ce que j’en parle avec Manon, ils ont une relation unique, mais c’est aussi la situation qui veut ça, trancha Solenne.
Leur discussion fut alors coupée par l’ouverture de leur cellule. Ils partageaient une grande chambre où Arthur pouvait se mouvoir dans un fauteuil roulant. Ses jambes étaient encore enserrées dans un énorme cerclage métallique qui lui faisait mal, mais dont il ne pouvait se défaire. Solenne l’aidait pour se coucher et se lever. Il n’était pas habitué à être limité dans ses mouvements, mais devait s’y habituer.
_ Très bien, nous allons vous porter jusqu’à la cuisine, commanda le milicien qui venait les chercher.
_ Il ne serait pas plus simple d’avoir une chambre en bas des escaliers, plutôt que de vous mettre à quatre pour me descendre à chaque fois ? s’énerva Arthur.
Comme d’habitude, aucun des miliciens ne prit la peine de lui répondre. Ils le chargèrent sur la civière et sans un mot ils le descendirent avec son fauteuil. Solenne les suivait de près. La mauvaise humeur d’Arthur s’estompa quand il sentit l’odeur du gâteau au chocolat lui monter jusqu’aux narines.
_ Bon c’est toujours ça de pris, commenta Arthur en faisant glisser son fauteuil jusqu’à la table.
_ Je crois que c’est bien plus que cela, le reprit Manon en entrant à son tour dans le réfectoire.
_ Manon, Vikthor ! s’écria alors l’ainé.
Les deux avaient pieds et mains liés et une chaine reliait leurs deux tailles pour les empêcher de se mouvoir à leur guise, mais ils étaient là. Solenne qui était la seule à pouvoir bouger sans encombre se jeta au cou de sa sœur entrainant Vikthor avec elle dans l’étreinte.
_ Nous sommes réunis, balbutia la blondinette.
_ Juste le temps du gâteau, trente minutes nous a-t-on dit. Si on est sage, peut-être qu’on aura le droit de se revoir expliqua Manon en ce dirigeant vers Arthur.
Vikthor, qui ne pouvait faire autrement que de la suivre, prit donc lui aussi dans ses bras celui qu’il considérait également comme son frère. Là tous les quatre, ils rattrapaient le temps perdu, celui qu’on leur avait volé. Après avoir plaisanté un peu sur leur situation et mangé une bonne partie du gâteau, ils en vinrent aux choses plus importantes.
_ Tu sais la lettre que ta mère m’avait donné Arthur, débuta Vikthor sous les encouragements de Manon.
_ Oui et bien ?
_ On a découvert avec Manon qu’elle avait été écrite par Hestia, avoua enfin l’Élu des rouges.
_ Et ce n’est pas tout, elles ont toutes étaient écrites par maman, surenchérit Manon en leur tendant enfin la lettre que Vikthor venait de lui confier en sortant ensemble de leur cellule.
_ C’était elle le corbeau ? s’offusqua Solenne.
_ Vous croyez qu’elle a quelque chose à voir avec tout ça ? hésita Arthur en reposant finalement la part de gâteau qu’il s’était resservi.
_ Pas vraiment puisqu’elle a fini par vous parler de la malédiction de notre père. Elle en sait surement plus que ce qu’elle a bien voulu en dire, mais ce n’est pas là où on voulait en venir, continua Manon.
_ Tu veux parler de la malédiction, par rapport à tout ce qu’elle vous a dit, ce qu’elle nous a écrit, compris Solenne.
En cœur, les trois frères et sœurs se rappelèrent alors certains passages des lettres du corbeau. Ils leur revenaient en tête comme un vieux refrain entêtant. Plus que jamais, ils avaient du sens aujourd’hui.
_ L'enfant de la nuit révèlera le péché originel, main dans la main les sœurs feront le lien, on parle de toi Solenne puis de vous deux, constata Arthur.
_ Avant notre enlèvement, nous avions reçu une lettre qui disait entre autres que le passé rattraperait nos peurs, que le destin en appelait aux deux sœurs, que Siréliens et humains étaient liés et que nous devions restez unis pour protéger notre destinée, rajouta Solenne.
_ Et nous pensons que votre père fait partie de cette destinée. Il a été maudit et ne devait pas avoir d’enfant, mais il vous a eu, surenchérit Vikthor.
_ Oui je pense que notre enlèvement est une épreuve pour lui, ajouta Manon en posant sa main sur l’épaule de Vikthor pour y puiser son courage.
_ Vous avez peut-être raison. Quand j’ai eu notre père au téléphone à l’auberge, avant de vous retrouver, je l’ai senti soucieux. J’ai peiné à le reconnaitre, il avait l’air tourmenté, avoua enfin Arthur.
_ Tu m’as juste dit qu’il allait nous venir en aide dès qu’il le pourrait, s’offusqua Vikthor.
_ J’ai menti, il m’a mis en garde et m’a demandé de rentrer. Il avait l’air effrayé, je ne l’avais jamais entendu parler comme ça. Il a peut-être découvert pour les pouvoirs de Garnel, son double jeu, expliqua Arthur.
_ S’il était au courant pour le ministre Asage, cela expliquerait son comportement, opina Vikthor.
À leur grande surprise, Andzrev s’était joint à eux sans qu’ils ne s’en rendent compte. Il avait tout entendu de leur théorie, de la découverte du corbeau et de leurs hypothèses. Il s’était tenu silencieusement à l’écart, ne voulant pas couper leur élan. Pourtant, pour lui, il était enfin temps de parler.
_ Alors vous n’avez toujours pas compris, les interrompit enfin Andzrev.
_ Ils se connaissent c’est bien cela ? l’interrogea Solenne.
_ Oui, je vais vous montrer.
Sous leurs yeux attentifs, le fils Asage remonta dans le passé de son père en projetant les images qu’il avait vues dans l’esprit de Garnel. Il leur fit découvrir un enfant timide et solitaire. Il habitait en bas de la région des Kalokas avec son frère et son père. Aucun d’eux ne réussit pourtant à s’attendrir sous les images d’un Loris et d’un Garnel, battus dès le plus jeune âge par leur père. Le temps s’accéléra d’un coup, pour laisser place à l’arrivée d’un troisième enfant.
_ Encore un fils, encore un enfant maudit, commenta Andzrev en ne s’arrêtant pas de diffuser les images autour d’eux.
Là sous leurs yeux, un troisième enfant grandissait lui aussi dans le sillage de Garnel. Un enfant à la peau blanche, aux cheveux de jais et aux yeux verts. Il était là, avec son amulette jaune de Kalokas, le seul à ne pas être battu par leur père. Lui non plus n’était pas aimé, mais on n’en avait pas honte, contrairement à ses frères. Les mots qui résonnèrent alors de la bouche d’un Garnel adolescent frappèrent Manon en plein cœur.
_ Paskhal, mon frère, toi aussi notre père te décevra un jour !
Il était le mot qu’ils avaient tous compris, mais redouté. Celui qui expliquait tout, non sans faire de mal. Garnel et Loris étaient eux aussi maudits, comme le prouvaient l’absence de don de l’un et le pouvoir déviant de l’autre. Maudit par le même père qui avait maudit Paskhal. Zohab n’avait pas eu qu’un seul enfant comme le croyait tout le monde, mais bien trois fils. Tous de sang pur, mais d’une mère différente que leur père n’avait jamais pu aimer.
_ Paskhal est le troisième frère, chuchota Manon consternée.
_ J’ai tenté de te le dire bien des fois, mais il fallait que tu t’en approches toi-même pour l’accepter et me croire, reprit Andzrev à l’intention de Manon.
_ C’est pour ça que tu m’as dit ne pas t’appeler Asage… compris Manon.
_ Tu es un Agape, comme nous, comme Garnel et Loris, souffla Solenne choquée.
_ Asage n’est qu’un nom d’emprunt. Mon père, si on peut l’appeler ainsi, l’a pris en s’installant dans la capitale, il y a bien des années. Il a tenu à garder presque toutes les lettres de son ancien nom, il a juste troqué un P contre un S, enchaina Andzrev.
_ Je suppose que cela a une signification ? l’interrompit Vikthor, énervé par tant de secrets.
_ Effectivement. Il me semble qu’Asag, sans le e, était un dieu dans une très vieille civilisation humaine. Enfin, c’était surtout un esprit maléfique qu’on désignait comme celui qui apporte la maladie, expliqua Andzrev.
_ C’est bien trouvé, cela lui va à ravir ! s’indigna Solenne.
_ Cela explique le comportement apeuré de notre père, trancha Arthur.
_ Oui, mais s’il savait tout ça, comment a-t-il pu couvrir son frère dans son rôle de ministre et pourquoi l’a-t-il laissé vous approcher ? lâcha Vikthor.
_ Il a dû le faire chanter, le manipuler, le menacer de s’en prendre à sa famille, s’énerva Solenne contre Vikthor.
_ Et Garnel a fini par sévir parce que mon père ne voulait plus le suivre, intervint Arthur pour les calmer.
_ Oui, tu ne connais pas mon père. Il nous a toujours chéris, il a toujours été là pour nous trois. Il a été un père idéal et je ne te permets pas d’insinuer qu’il a tout manigancé avec ses frères ainés ! Il a été pris dans un engrenage que Garnel a arrangé de toute part. Il est allé jusqu’à envoyer Loris nous enlever et abattre ma mère, crois-tu vraiment que mon père pourrait organiser cela ? Cela n’a aucun sens ! s’emporta Manon contre Vikthor.
_ Manon, je… voulus se rétracter Vikthor.
_ Non, tais-toi tu en as assez dit, le coupa la jeune Kalokas.
_ C’est juste le troisième frère. Le petit dernier jalousé par ses ainés, au point qu’ils essayent de s’en prendre à lui, réaffirma Arthur pour baisser la tension générale.
_ Juste le troisième… acquiesça Vikthor en remettant affectueusement les cheveux de Manon derrière son oreille pour se faire pardonner.
Ouais andzrev est donc le cousin de Manon et Loris et Garnel ses oncles
Donc Garnel a un crush pour sa nièce ? Mais de mieux en mieux XD
Et Loris, pareil. Il veut tuer sa propre famille...
Punaise, ça me fait des noeuds au cerveau ton histoire XD
Mais il a jamais remarqué que ses deux demi-frères étaient un peu relou ? Et personne n'a fait le lien ? Ils ont été élevés où du coup ?
Oui c'est vrai que je vous ai mener en bateau !
On va expliquer tout ça mais quand on apprend l'histoire du père d'andzrev (sans savoir que cets Garnel) on apprend qu'il a été caché par sa famille et qu'il a quitté le nid très jeune pour vivre cacher dans la capitale. Pour Manon son père était fils unique.... Hestia aussi. Paskhal a caché ses demi frères... Ils ont vécu ensemble mais ils a dix ans d'écart entre Paskhal et Garnel déjà... Donc il a pas beaucoup grandi avec son frère.
Ce que je retiens de ce chapitre : gâteau au chocolaaaaaaat <3
Ah et aussi : nouveau couple en approoooooche ! Tout le monde les a grillé les loulous là mdr.
Tiens, et au passage Vikthor se rend compte qu'Arthur a mytho à propos du coup de fil à son père xD
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Voilà.
Non mais en vrai j'aurais dû le voir venir. Les deux avec un père maudit c'était suspect. Et même qu'au début je trouvais hyper chiant que leurs noms de familles se ressemblent parce que je les confondais.
FUCK J'AURAIS DU LE VOIR VENIIIIIIR
Oui gâteau au chocolat !!
Mdr je ne vois pas de quoi tu parle.. seul Vikthor est amoureux mdr
Oui il se rend compte que Arthur a omis certains détails.. dis donc c'est un truc de famille mdr ..
Voilà voilà !
Bah oui assez suspect mdr. Mdr comme quoi relever les trucs chiants ça a du bon xD.
Oui tu aurais du 😉