Chapitre 6

Par Fanny

Une voix tonna à la place du coup meurtrier.

- Attends !

Je baissai légèrement le bras. Seul le bout du canon de la carabine était éclairé. Il pointait vers le sol. Deux ombres se détachaient dans l’obscurité. Je reconnaissais celle de l’homme qui m’avait menacé. Je n’arrivais pas à comprendre ce que je voyais de l’autre silhouette.

- Comment … comment es-tu sorti ? Balbutia l’homme à la carabine.

- Ne t’inquiète pas, je peux me contrôler à présent. Je ne te ferais pas de mal. Tu n’as plus besoin de rester ici.

La voix était humaine mais très rauque, comme s’il avait du mal à parler. Mon cerveau tournait à plein régime mais je ne comprenais rien. Je jetais un coup d’œil du côté de la porte. Elle était ouverte. Le loquet était arraché. Je fis un pas discret dans sa direction, s’ils continuaient à parler j’avais peut-être une chance. Mais le nouvel arrivant fit un pas vers moi. Il se tenait à la limite entre la lumière et l’obscurité.

- Je veux que tu réfléchisses attentivement à la question que je vais te poser.

               Il marqua une pause, laissant le temps à la curiosité de prendre insidieusement le pas sur la peur, puis poursuivit avec le même calme.

- Veux-tu connaitre mon secret ?

L’homme à la carabine réagit aussitôt.

- Mais Tchad ...

Enfin un indice, ce prénom était clairement à consonnance étrangère, ce qui expliquait l’accent que j’avais entendu. Mais ne m’apportait pas plus d’information.

- Je sais, le coupa aussitôt le dernier arrivé, je t’ai dit que je n’avais plus besoin que tu t’occupe de moi, tu n’es plus obligé de rester ici. Va vivre ta vie, je t’ai assez pris d’elle. Seulement quand tu seras parti, ce sera long et silencieux ici.

- Enfin Tchad tu n’y pense pas ! Ça nous a pris tellement d’année pour arriver à te contrôler. Et tu sais comment c’était au début, comme c’était dangereux.

- Oui c’était … compliqué mais je suis passé par là, je sais ce que c’est, je pourrais l’aider. Je lui laisse le choix.

L’homme à la carabine secoua la tête mais n’ajouta rien.

               Tout le temps de l’échange des deux hommes, le dernier arrivant, Tchad, était resté tourner vers moi. Il ne semblait pas pressé d’avoir ma réponse. Je n’avais pas oublié la porte ouverte mais j’étais tiraillée entre l’envie de fuir et celle de comprendre ce qui se passait ici.

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