– Tu veux vraiment que je rentre là-dedans ?
Louise poussa un lourd soupir et s'appuya contre le side-car. Si la moto était d'un lourd gabarit, elle demeurait assez basique. En revanche, la partie où devaient s'asseoir Arsinoé et Dewey ressemblait plus à un aquarium à taille humaine qu'autre chose. Tout en verre et métal cuivré, il comportait deux sièges noirs, des rétroviseurs et même une minuscule boîte à gants. Le bibliothécaire mit sa tête à l'intérieur et scruta la chose sous tous les angles, visiblement nerveux. Après un bref silence, il expliqua, les yeux plus ronds que ronds derrière ses cul-de-bouteille :
– Non mais ... Parce que je suis claustrophobe. Tu vois ?
– Je sais ce qu'est un claustrophobe Rustedhook. Mais comme notre ami démoniaque ici présent, expliqua la jeune femme en désignant Arsinoé du pouce, n'a pas de papiers, on ne peut pas risquer de prendre le train. Et je n'ai pas de voiture à cause de la taxe de Williamsburg sur les automobiles à l'intérieur de la ville haute.
– Je comprends, mais il n'y a vraiment pas moyen pour que je vienne sur la moto avec toi ? En plus, comme ça, Arsinoé aura plus de place pour ses jambes comme il est immense !
– Mets ça pour voir, le coupa-t-elle en lui tendant un casque intégral. Si tu veux monter avec moi, c'est obligatoire. J'ai pas envie de me prendre une prune pour tes beaux yeux de myope.
Le bibliothécaire saisit le casque et commença à s'en coiffer et il aurait pu terminer brillamment cette tâche si ses énormes lunettes ne l'en empêchaient pas. Après trois tentatives ratées, il renonça. Il se contenta de prendre ses sacs et de les entreposer dans l'étroit coffre du side-car, la mort dans l'âme. Avec un sourire en coin, Louise prit place sur sa moto, mit son propre casque après avoir réussi à y passer ses Goggles et attendit que ses deux compagnons de voyage prirent place. Après plusieurs plaintes et cris de douleur, ils réussirent à se tasser et à fermer la porte. Puis ils partirent, laissant derrière eux un Léonce et un Kaiser éplorés.
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 Non mais tu comprends… La soif de capitalisme des classes supérieures divergent certainement avec les intérêts premiers de la classe ouvrière et du prolétariat !
Sir Prize cilla environ quatorze fois avant d'offrir un sourire qui signifiait « Je ne comprends rien à ce que vous dites mais si vous le dites... » Assis à côté de Gustave et Jean, ses deux « collègues », il avait été pris à part lors d'une discussion tournant autour des « conditions de vie misérables de la classe ouvrière tout ça pour que les bourgeois puissent s'en mettre plein les poches sur not' dos ! ». Les bras et jambes croisés, il préféra hocher la tête poliment en prenant note de tout ce qu'il pouvait lire et entendre, du sourcil légèrement levé de Baptiste jusqu'à la tache de naissance qu'avait Lou sur l'épaule. Aussi surprenant que cela avait été pour Miss Fortune et lui-même, les femmes travaillaient à l'usine et les enfants aussi. Bien sûr, des lois condamnaient le travail infantile mais personne ne les prenait vraiment au sérieux : la productivité passait avant tout dans le domaine industriel.
Un coup de sifflet les ramena à la réalité de leur travail monotone : chacun retourna à sa place. L'usine principale fabriquait des instruments de calcul et de pilotage pour les zeppelins et servait également de centrale électrique pour toute la vallée grâce à la houille blanche, ingénieux système qui utilisait l'énergie hydraulique et la convertissait en énergie électrique. L'eau était brassée dans des immenses moulins plongés dans la rivière Cheule voisine où des équipes se relayaient en permanence pour éviter le moindre pépin. Personne ne les enviait de travailler chaque jour dans le froid, le vent ou sous la pluie mais l'ambiance suffocante et saturée de vapeur du bâtiment n'était pas non plus des plus enviables. Sir Prize essuya son front perlé de sueur de la main et se focalisa sur sa mission première.
Remettre en marche le système infernal à envahir les hommes et à les pousser à commettre le Mal (avec une majuscule, oui Madame !) pour que l'Enfer puisse retrouver sa forme initiale et prospérer. Dans le cas contraire, ils mouraient tous. Encore une fois. Et faire tout ça sans prendre le risque de passer pour un traître/menteur/manipulateur/criminel alors qu'il avait enfreint déjà plusieurs lois.
Rien de plus facile en somme.
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En dehors de son travail à l'auberge avec Lola, Miss Fortune et sa patronne allaient chaque jour préparer les déjeuners des ouvriers et ouvrières en compagnie d'autres femmes. Entre le trajet en train, la tâche proprement dite, la distribution à effectuer et la vaisselle à faire ensuite, cela leur prenait plus de quatre heures par jour. Or, la démone n'était plus habituée à un travail aussi physique. Elle qui avait passé ces trente-quatre dernières années assise derrière un bureau à lire ainsi qu'à signer quelques papiers ou à appuyer sur l'unique bouton d'une cafetière. Elle n'avait plus l'habitude d'autant bouger. Elle en avait le souffle court et le cœur battant. Cette étrangeté la stoppait net à chaque fois. Depuis bien longtemps, elle n'avait connu qu'un vide au fond de son thorax comme pour lui rappeler que son cœur lui était inutile, aussi bien littéralement que métaphoriquement. Lors de ses premières nuits en Enfer, elle s'était réveillée plusieurs fois en panique, se demandant fébrilement pourquoi son corps était d'un silence aussi pesant, aussi étouffant. Alors elle avait pris l'habitude d'aller sur son balcon et de regarder la Strass Staroth, ses passants et ses voitures, jusqu'à ce que le soleil se lève ou qu'elle retourne se coucher. Plusieurs fois, elle avait eu la brûlante envie de descendre et de bousculer toute ses gens voire même de les secouer ou de les enlacer jusqu'à leur briser les os juste pour savoir si même sans cœur, elle pouvait encore ressentir quelque chose, n'importe quoi. Une voix cependant interrompit ses pensées alors qu'une vingtaine de femmes d'âges divers faisaient la vaisselle dans l'ancienne maison de maître qui leur faisait office de quartier général :
– Réunion de suffragettes ce soir chez Lola ! Vingt heures trente !
Une série de grommellements, soupirs voire mêmes rires sarcastiques étouffés répondirent à cette annonce pourtant clamée joyeusement. N'ayant aucune idée de ce qu'étaient ces « soufre à jette » (c'était bien ça ?), Miss Fortune se pencha vers l'aubergiste qui accueillait l'événement mais elle se fit dépasser par Sophie, une ancienne ouvrière d'une quarantaine d'années qui avait du cesser le travail à la chaîne suite à un accident qui lui avait failli lui briser la colonne vertébrale. Depuis, celle-ci était continuellement penchée en avant, presque pliée en deux. Celle-ci jeta son torchon rapiécé à côté d'un l'évier et l'invectiva :
– Ne me dis pas que tu te rallies à ces idiotes hystériques ! On ne tirera rien de bon de ces... idées irréalisables ! cracha-t-elle pour éviter d'être plus vulgaire.
– Je pense qu'elles méritent d'être entendues, ces sornettes. Et même si ces idées ne sont pas réalisées de mon vivant, j'espère que mes filles et petites-filles pourront avoir une meill-
– Tu n'as même pas d'enfants ! Ce n'est pas étonnant que tu veuilles y croire ! Les suffragettes ne sont... qu'une bande de jeunes filles bourgeoises qui veulent se rebeller un temps, et de vieilles filles dans ton genre qui haïssent les hommes et veulent prendre leur place !
– Hum... C'est quoi ces « soufre à jette » exactement ? osa timidement la démone qui, au vu des yeux interloqués braqués sur elle, sentait qu'elle avait jeté un pavé dans la mare.
Après qu'un grand silence se soit imposé dans la cuisine grande comme l'appartement de Miss Fortune, toutes les personnes présentes comprirent qu'elle était sincère. Certaines avaient l'air franchement soupçonneuses, comme si ce sujet était récurrent dans tout Pangée, l'unique continent humain, lui-même divisé en six sous-continents. Sophie se décida à lui expliquer d'une voix lente bien que rocailleuse, avec une articulation si forcée qu'on aurait pu croire qu'elle parlait à un enfant en bas-âge :
– Les suffragettes sont des idiotes qui veulent bouleverser l'ordre de la société en se prétendant égales aux hommes. Elles réclament le droit d'étudier, d'enseigner, de travailler et même de voter comme le font les hommes. Elles couvrent le sexe féminin de honte avec leurs idées qu'elles disent « égalitaires et justes » mais qui ne sont que prétexte pour des discours et manifestations hystériques !
– Et... ce n'est pas bien ? couina la démone.
– Bien sûr que non ! rugit Sophie en même temps que ses amies secouaient la tête d'un air désapprobateur. Les femmes et les hommes sont radicalement différents, c'est dans leur nature même : les femmes doivent se consacrer à leur maison, les hommes doivent ramener le salaire.
– Dans ce cas, pourquoi es-tu allée travailler à l'usine pendant trente ans ans, ma chère Sophie ?
C'était la même voix qui avait annoncé la réunion un peu plus tôt, et Miss Fortune put enfin mettre un visage dessus. C'était celui d'une femme un peu plus jeune qu'elle, à la peau mate et aux grands yeux noisette en amande, si grands qu'ils rendaient son nez constellé de taches de rousseur minuscule. Au vu de ses cheveux propres et bien coiffés, ainsi que de sa tenue d'une bien meilleure qualité que celle des autres ouvrières présentes (Miss Fortune comprise), elle devait venir d'une des rares familles riches de la vallée : probablement la fille ou la jeune épouse d'un homme fortuné. Jeune épouse, jugea la démone en voyant l'alliance rutilante qu'elle arborait au majeur gauche.
– Parce que j'ai une famille à nourrir, moi ! J'ai eu quatre enfants au cas où tu l'aurais oublié, jeune fille ! clama Sophie avec grandeur.
– Et tu y as été acceptée uniquement parce que des mouvements ouvriers ont lutté pour que les femmes puissent travailler au même titre que les hommes, lui rappela la nouvelle venue d'une voix douce mais ferme. Et malgré cela, tu étais payée bien moins que ton cher époux.
– Je préfère être payée moins que le supplanter ! Toi et tes harpies, vous voulez leur voler tout le travail et l'argent qui leur revient de droit tout en forçant de pauvres femmes comme moi à se briser le dos pour des travaux qui ne leur conviennent pas ! Et je sais de quoi je parle ! Crois bien que j'aurais été en meilleure santé si des idiots et idiotes de ton genre n'avaient pas protesté comme des animaux pour pouvoir se tuer au travail !
– Il n'a jamais été question de supprimer le travail des hommes mais d'assurer une égalité salariale entre les ouvriers et ouvrières. De plus, personne ne t'interdisait de devenir gouvernante ou-
– Gouvernante ? postillonna Sophie, le visage rouge de fureur. Gouvernante ?! Torcher les marmots de bourgeois alors que j'avais moi-même quatre enfants en bas âge ? Tu verras quand tu auras tes propres enfants. Tu sauras où est ta place de mère et d'épouse, Hildegarde Werk ! Et ce n'est pas à une Assemblée !
Toujours aussi écarlate, l'ancienne ouvrière prit diverses marmites et poêles et fila les entasser à grand bruit dans une armoire voisine sans même dévisager la dénommée Hildegarde qui ne répliqua pas. Elle se contenta de hausser les épaules et croisa le regard de Miss Fortune avant de lui adresser un sourire cordial. Lola murmura qu'il était temps de rentrer pour s'occuper de son propre commerce et toutes deux quittèrent la maison de maître à grand pas. Il leur fallait encore rejoindre l'arrêt de train local, attendre ce dernier puis patienter durant quatre arrêts avant d'enfin pouvoir rentrer à pied à l'auberge. Une voiture ralentit sur la route adjacente et quelqu'un les héla :
– Je vous dépose ?
Lola se retourna derechef pour rester bouche bée, ce qui est était rare chez cette femme toujours prompte à la réplique. Au vu de la propreté et la taille imposante du véhicule à la peinture blanche si bien lustrée qu'elle brillait de mille feux même sous un soleil timide, Miss Fortune devina qu'elle devait être flambante neuve. Hildegarde Werk était au volant et elle sourit en voyant leur surprise. Elle leur proposa à nouveau de les ramener, ce qu'elles acceptèrent volontiers. L'intérieur était luxueux, avec des sièges en cuir et des panneaux en bois poli et chrome impeccables, sans la moindre trace de doigts ni d'éraflures. La démone eut même honte de prendre place avec ses chaussures légèrement crottées tant la moquette au sol était moelleuse et soigneusement entretenue. Une fois qu'elles furent toutes à l'aise, Hildegarde fit ronronner le moteur comme un grand chat et reprit sa route un peu trop brutalement au goût de Lola dont les genoux heurtèrent la boîte à gants. Après s'être répandue en excuses, la conductrice avoua n'avoir obtenu sa licence de conduite que très récemment. Mais la bonne humeur se dissipa rapidement quand elles croisèrent Sophie et ses amies à un carrefour et que ces dernières les fixèrent droit à travers le pare-brise comme si elles pouvaient les tuer du regard.
– Bande de vieilles biques, celles-là , grommela Hildegarde entre ses dents après les avoir avoir laissées traverser de mauvaise grâce. Elles critiquent, critiquent, critiquent que ce soit les idées de mon parti ou même ma vie privée, mais elles vivent encore trente ans dans le passé. Je finis par croire qu'elles ont eu une vie si difficile et vécu tant d'injustices en tant que femmes qu'elles veulent à tout prix empêcher que les femmes plus jeunes qu'elles puissent avoir une meilleure existence grâce à moi et à la L.U.F...
– La quoi ? laissa échapper Miss Fortune.
– La Ligue de l'Union Féminine. Vous avez du entendre parler de nous il y a quelques mois, quand Ida a jeté des œufs pourris sur le fiacre du chef de l'Assemblée Continentale. Non ? s'étonna-t-elle en redémarrant en trombe.
– Euh... Je viens d'un village très isolé à l'Est et j'ai beaucoup voyagé ces dernières semaines donc... inventa rapidement la démone.
– Je vois. Toujours est-il qu'on m'a nommée cheffe de l'antenne du Comté d'Arbeit ; ça fait jaser chez nos adversaires et même nos camarades qui me trouvent trop jeune et trop... Comment dire ça poliment ? « Avant-gardiste ». Apparemment, d'ici un siècle ou deux seulement, une femme pourra devenir médecin, et ça leur suffit.
– Les femmes ne peuvent pas être médecin chez vous ?
– Vous en avez à l'Est ? Des femmes docteur ? demanda Lola, éberluée ainsi que verdâtre suite à un mal des transports aussi soudain que terrible.
– Tout ça pour dire, coupa Hildegarde, que j'ai l'habitude de faire face aux critiques, et mon mari aussi. Harold Werk, député à l'Assemblée Nationale et fier défenseur des valeurs de l'égalité ! On s'est rencontrés à une assemblée pour le vote aux femmes d'ailleurs, il m'avait dit que mon discours l'avait beaucoup impressionné... Ouille ! lâcha-t-elle alors qu'elles franchissaient un nid-de-poule à toute vitesse et se cognaient la tête sur le plafond (ce qui n'améliora pas le teint de l'aubergiste).
– Vous avez de la chance d'avoir un époux comme ça, soupira Miss Fortune, et par « comme ça », elle voulait dire « riche et populaire ». Et donc Lola, vous êtes pour ce courant d'idées ?
– Hmm-hmm, gémit Lola qui considérait sérieusement l'idée de vomir dans la boîte à gants.
– La curiosité pousse souvent les gens à venir une fois ou deux. Mais certaines actions de mes camarades et la campagne de discrédit contre nous ne joue pas en notre faveur, et nous avons du mal à trouver un local dans lequel nous pouvons nous réunir. Heureusement, Lola soutient déjà les mouvements syndicaux des ouvriers et-
– Neluidispas, grommela l'aubergiste à toute vitesse.
– Quoi ? Oh non ! fulmina Hildegarde en roulant dans une flaque boueuse avant d'arrêter le véhicule devant le commerce et logis de Lola d'un brutal coup de freins. J'ai salement taché la voiture. En même temps, quelle idée de l'avoir prise en blanc, tu me diras. Tu disais ? reprit-elle.
– On ne sait pas... Disons que...
– Vous ne me faites pas confiance ? rugit Miss Fortune depuis la banquette arrière.
– Disons que... Disons que... Que... Disons... Disons que, que disons... Je... Disons. Disons disons disons que, répétait Lola en boucle, disons qu'on ne vous connaît pas assez pour savoir si... disons .. que que que...
– Si je suis avec elles ou avec vous.
– Voilà.
Bon, je ne peux pas leur en vouloir. Moi aussi, si une femme venait de nulle part sans vêtements et en prétextant se les être fait voler en route, qui se fait accompagner par un homme qui a lui aussi – Oh quel hasard ! - perdu sa valise et qui ne connaît même pas le nom du sous-continent sur lequel ils sont, j'aurais des doutes. Je comprends. Voilà qui ne joue pas en ma faveur.
Miss Fortune fut soudain frappée par le fait qu'elle ne savait pas quel rôle elle avait à jouer dans le plan concocté par son collègue. En avait-il seulement un pour commencer ? Sans doute. On ne viole quand même pas une des règles les plus importantes de l'Enfer (l'interdiction de visite sur Terre sans permission ni rang nécessaire) comme ça, si ? Elle ne pouvait que supposer qu'il aurait voulu qu'elle se fonde dans la masse. Mais à rester bouche bée avec l'index levé en l'air sans rien indiquer de précis pendant trente secondes d'affilée, elle commençait à inquiéter les deux autres femmes présentes dans l'automobile. Hildegarde priait que ses fauteuils restent propres par pitié, la carrosserie est déjà toute crottée, Harold ne va pas être très content si quelqu'un vomit, et moi non plus.
– Je suis avec vous !
Comme elle ne sentait pas convaincue elle-même, la démone continua avec un sourire qui se voulait rassurant :
– Oui, il faut combattre euh... le-le-le-le... la main-mise des hommes sur notre vie et sur l'emploi ! Nous méritons aussi une reconnaissance !
– Vous n'avez pas l'air très au point sur ces questions, osa Hildegarde.
– J'avoue que non. Mais je suis ici pour apprendre comment les hum- les ouvriers et femmes luttent pour leurs droits ! continua Miss Fortune en serrant le poing.
– Vous ne m'avez dit être venue pour travailler et aider vos vieux parents restés à la campagne, sourcilla l'aubergiste qui reprenait enfin un teint normal.
– Oui, aussi. Mais je veux pouvoir me défendre face au... au... (le mot lui échappait bien qu'elle l'ait lu à multiples reprises dans les journaux) au CAPITAL (1) !
Tel un mot magique, « CAPITAL » sembla réveiller les consciences des deux femmes assises à l'avant qui regardèrent Miss Fortune avec des yeux brillants. Hildegarde lâcha un :
– Alors, bienvenue parmi « les hystériques ». Je vous dis à tout à l'heure, si j'arrive à nettoyer la voiture d'ici-là.
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(1) Le CAPITAL s'écrit ici en CAPITALES. Parce que c'est CAPITAL.