Chapitre 8 : Sang et larmes - Sangel

Notes de l’auteur : Bonne lecture !

Deux jours après l’accident de Tresiz, au nord d’Igle

Sangel

Depuis la conversation épiée avec Karnol, je ne parvenais plus à accorder la moindre confiance à Ruspen. Elle m’avait menti, ne m’emmenait pas dans le sud pour aller aux tournois d’Igle mais pour espionner les masqués. Elle ne m’avait pas choisie pour l’affection qu’elle me portait mais pour rendre son expédition moins suspecte. Cette trahison d’une femme que j’admirais tant me désolait. Je regrettais plus que jamais d’avoir cédé à sa proposition alors que mon cœur m’avait poussée à rentrer à Guérison.

Malheureusement, je n’avais pas d’autre choix que de la suivre et de m’éloigner un peu plus à chaque pas de ma maison. J’avais la sensation d’être prisonnière alors que je réalisais mon rêve de voyager et que j’étais avec Karnol. Nous n’avions pas dit un mot au sujet des motivations de sa mère depuis plusieurs jours. Je devinais combien cette révélation l’avait bouleversé. Pourtant, il jouait parfaitement la comédie, multipliait les plaisanteries et rendait autant service que possible.

Je n’arrivais pas à l’imiter, à me comporter de la même manière qu’avant. Je m’adressais à Ruspen avec une distance qu’elle avait vite remarquée. Lorsqu’elle m’avait demandé pourquoi, je lui avais répondu que Maman Sentia et Guérison me manquaient. Ce n’était qu’un demi-mensonge.

Après avoir emprunté des routes moins régulières, nous avions rallié la Voie de la Poussière deux jours plus tôt. Des centaines de voyageurs se pressaient vers la plus vieille ville d’Amarina pour profiter des réjouissances à venir. De nombreux soldats de la famille Igis parcouraient les routes à cause des incendies qui s’étaient déclarés dans les forêts alentour. Nous avions aussi croisé quelques pèlerins de retour de Vicène.

Au contact de cavaliers venus de Twelzyn, nous avions eu la confirmation de la mort du Bras Droit, dont le corps avait été retrouvé dans les égouts. La situation était devenue tendue dans la capitale, les enquêtes patinaient et l’on n’avait toujours pas retrouvé la couronne volée par un nouveau Renard Rouge. La seule éclaircie dans ce noir tableau était la joie inspirée aux habitants du sud d’Amarina par le mariage entre Ledia Fedron et Delmeron Igis. La dame de Vicène était l’une des plus grandes figures religieuses et politiques de l’Empire et ils étaient fiers de voir « leur » futur comte l’épouser.

Quand je les entendais parler de Ledia, j’avais du mal à croire qu’il s’agissait bien de la femme qui m’avait prise sous son aile. Ils lui conféraient une aura magique, presque divine, une puissance extraordinaire. Certains la disaient même capable de faire des miracles depuis son enfance. Leurs paroles me questionnaient encore davantage sur les raisons de cette femme de s’intéresser à moi. J’étais certaine que cela cachait quelque chose.

Toutes les mauvaises nouvelles venues de Twelzyn avaient beaucoup atteint Ruspen et achevé de plonger notre voyage dans une ambiance délétère, malgré les nombreuses tentatives d’humour de Karnol. Les journées étouffantes rendaient notre marche désagréable. Le soir, j’étais souvent trop épuisée pour laver mes vêtements trempés de sueur et les revêtais le lendemain en bâillant.

Ce soir-là, nous étions arrivés au sommet d’une petite colline qui donnait vue sur les remparts d’Igle, situés à deux jours de marche. Ruspen avait décidé de dévier de la Voie de la Poussière pour passer la nuit à l’écart. Karnol s’était occupé du feu, nous avions mangé en silence, puis mon ami était allé se coucher, épuisé. Malgré l’heure tardive, le soleil n’avait pas encore disparu et répandait des couleurs rougeâtres sur toute la ligne d’horizon.

 Je m’apprêtais à rejoindre Karnol derrière le bosquet pour aller me reposer quand Ruspen m’arrêta d’un mot :

— Attends !

— Je vais dormir.

— Reste un peu avec moi. Je voudrais te dire quelque chose.

Malgré ma réticence, je retournai m’asseoir face à Ruspen, dont le visage illuminé par les braises était penché vers le sol. Elle prit une grande inspiration avant de me demander :

— Sangel, est-ce que tu vas bien ?

— Oui.

— Je sais que c’est la première fois que tu pars, que ta maison et ta mère te manquent. Mais je ne comprends pas pourquoi tu ne me parles plus. Pourquoi tu ne ris plus avec Karnol. Je sais que tu me caches quelque chose. Dis-le moi, je ne veux pas que tu passes un mauvais voyage avec moi.

Maman Sentia m’avait toujours enjoint de dire la vérité. Face à une question aussi directe, je trouvai enfin le courage de confronter Ruspen.

— J’ai entendu ce que t’as dit à ce masqué il y a quelques jours. Que nous n’allions pas à Igle, que nous allions nous renseigner sur les masqués. Que Karnol et moi te servions d’alibi. Ça me rend triste.

Ruspen releva le visage, choquée de m’entendre prononcer ces mots. Après quelques instants de silence, elle finit par dire :

— C’est peut-être mieux comme ça. Je suis désolée de ne pas vous avoir dit la vérité. Mais il faut que tu comprennes que cette mission est très importante, Sangel. Notre royaume traverse des heures sombres avec des ennemis qui agissent dans l’ombre. Tu as entendu ce que Cregar m’a dit, Anastor l’ancien époux de Sarvinie est à la tête des masqués. Il va peut-être essayer de faire un coup d’Etat. Nous devons l’arrêter avant qu’il ne menace la paix.

— Ça me concerne pas, je devrais être à Guérison.

— Cela concerne tout le monde, Sangel. Guérison ne peut exister qu’en temps de paix. Une guerre suffirait à détruire tout ce qui y a été fait de bon pendant toutes ces années. Si ta mère savait, elle serait d’accord avec moi.

— Alors pourquoi lui avoir menti ?

Ruspen ignora ma question avant de reprendre, me regardant enfin dans les yeux :

— Nous irons à Igle une fois la mission terminée, comme je te l’avais dit. Tu pourras visiter la cité avec Karnol, assister aux fêtes et tournois. Ce n’est que l’histoire de quelques jours.

— Le masqué a dit que ce serait dangereux.

— Non, ne t’inquiète pas. Nous allons nous faire passer pour des troubadours pour ne pas attirer  l’attention. Je te promets que nous ne courrons pas le moindre danger, Sangel. Je tiens bien trop à toi pour ça.

Ruspen guetta une réaction de ma part, un sourire qui pardonnerait tout. Je ne pus le lui offrir alors qu’elle continuait à me mentir.

— C’est pas parce que tu m’aimes que le danger disparaîtra. Ça marche pas comme ça.

— Tu as raison, je me suis mal exprimée. Je te promets que s’il y a un danger à courir, je le prendrai seule.

Une brise traversa la plaine et vint rallumer les flammes entre nous. Le feu crépita et dansa quelques instants avant de disparaître peu à peu. Quelques feuilles de cendre voletèrent, emportées par le vent. L’une me toucha le front, me brûlant doucement.

— Je suis désolée d’avoir agi ainsi, Sangel. J’ai honte d’avoir dû vous mentir. Mais cette mission m’avait été confiée par Gorvel, c’est lui qui m’avait conseillée de prendre mon fils et un de ses amis avec moi pour passer inaperçus. Je dois mener cette mission jusqu’au bout. Pour lui.

— Tu le connaissais ?

— Un peu par Bodnac. Ils étaient très amis. Gorvel était un homme bon, il aurait fait un grand Bras Droit.

La nuit achevait de tomber et je ne voyais presque plus le visage de Ruspen. Pourtant, sa simple voix suffisait à exprimer toute son émotion. Je devinais qu’il avait été pour elle bien plus qu’une connaissance éloignée. Elle ne tarda pas à me le confirmer.

— C’est lui qui avait suggéré à Arnic de nommer Bodnac ambassadeur. C’est aussi lui qui a poussé pour que je sois faite chevalière, que je puisse monter en rang à la Citadelle. Sans lui, je serais sans doute toujours restée une obscure employée de la Couronne. Après tout, je ne suis qu’une étrangère.

— Tu n’es pas née à Amarina ?

— Oh, non ! Mes parents étaient commerçants à Nolima.

Cette révélation me stupéfia. À mes yeux, personne n’incarnait mieux que Ruspen l’amarine parfaite. Née à Twelzyn, servante de la couronne, loyale et fidèle, telle était l’image que j’avais toujours eue d’elle. Apprendre qu’elle était née dans l’Empire balayait toutes ces certitudes. Voyant ma surprise, Ruspen décida de poursuivre ses confidences.

— Je suis partie de chez eux pour voyager sur les routes. Je rêvais d’être conteuse. Mais je bégayais et je ne savais pas raconter les histoires, mon expédition a mal tourné. J’ai été ramenée grièvement blessée chez moi.

Au tremblement de la voix de Ruspen, je devinais que cette blessure demeurait vivace dans sa mémoire, qu’elle n’avait rien d’ordinaire.

— Qu’est-ce qui s’est passé ?

— Je… je croyais être un oiseau libre mais j’ai croisé des hommes mal intentionnés. Ils m’ont… ils m’ont arraché les ailes….

La phrase de Ruspen s’acheva sur un sanglot. Sans que je comprenne la blessure qu’elle me décrivait, j’en saisissais la gravité, la nature inhumaine. Je me levai pour aller m’asseoir près de Ruspen, lui prendre la main. Tout en pleurant, elle me serra dans ses bras. Elle finit par se forcer à sécher ses larmes pour reprendre son récit :

— Après une telle blessure, mes parents n’ont plus voulu de moi. Je me suis retrouvée avec les parias de la cité. Mais ma flamme pour le récit des légendes, pour l’invention de nouveaux contes ne s’était pas éteinte. J’ai continué à pratiquer, à combattre mon bégaiement. J’ai progressé avec le temps, certains de mes auditeurs ont même commencé à me donner de l’argent. Finalement, j’ai trouvé le courage de partir à nouveau. J’ai traversé l’Empire, découvert ses cités. J’ai eu froid, faim, soif. Admiré et souffert le rythme des saisons. J’ai marché sur des routes battues par des torrents de pluie, surchauffées par le soleil, tapissées de feuilles mortes, recouvertes de neige. Je travaillais dur pour gagner de quoi survivre. C’était exaltant de pouvoir faire ce que je voulais, d’aller où je le voulais, quand je le voulais.

Je comprenais mieux comment Ruspen avait appris tant de légendes, pourquoi elle décrivait si bien les cités du Nord quand elle me racontait des histoires.

— Cette liberté avait un prix : la peur. Pour les troubadours errants, chaque jour peut être le dernier. Ils sont toujours menacés par la lame d’un brigand ou le baiser mortel d’une nuit trop froide. Je savais que le poignard contre lequel je me blottissais la nuit ne me garderait pas toujours du danger.

La voix de Ruspen était devenue celle de la conteuse qui m’avait narré d’innombrables histoires, la légende du Renard Rouge. Cette voix grave, posée, qui résonnait encore dans mes oreilles quelques secondes après la fin de ses phrases. Et ce soir-là, elle me racontait sa propre histoire.

— Un jour, je suis descendue jusqu’au sud du continent, à Nihos. Je me rappelle encore de mon ébahissement devant la beauté de son port. Des dizaines de voiles flottaient sur toute la ligne d’horizon, surmontée d’innombrables mouettes. Au loin, il y avait les deux phares, l’île de la Banque de Sel. J’y suis allée la veille du début de la saison des voyages. D’immenses réjouissances s’organisaient sur le port et j’espérais remplir un peu ma bourse. Rien ne s’est passé comme prévu, je me suis retrouvée embarquée sur l’un des bateaux participant aux joutes marines. C’est là que j’ai rencontré Bodnac.

Malgré l’obscurité, je devinais le léger sourire qui se dessinait sur les lèvres de Ruspen à mesure qu’elle décrivait cette belle période de sa vie.

— Il était un voyageur, un aventurier. Il aimait vivre les histoires quand je préférais les raconter. Il m’a tout de suite inspiré quelque chose. Notre navire a remporté la joute et nous sommes peu après entrés au service de Skärino, la maîtresse de Nihos de l’époque. Nous avions beaucoup de travail mais ce furent de belles années. Nihos est une ville foisonnante de vie, il s’y passe toujours beaucoup de choses. Quand le mandat de Skärino s’est achevé, nous sommes partis pour Amarina. Nous avons un peu travaillé sur la Voie de Poussière avant de rallier Twelzyn. Nous avons réussi à être embauchés à la Citadelle grâce aux connaissances de Bodnac. Nous gagnions peu, la vie était chère, mais cela valait le coup. Twelzyn est une cité véritablement fantastique. Elle incarne ce que l’homme est capable de faire de mieux, ce pour quoi nous devons toujours défendre la paix et la postérité d’Amarina.

La voix de Ruspen était devenue vibrante alors qu’elle évoquait la capitale. J’avais aussi pu admirer sa magnificence mais je ne comprenais pas comment elle pouvait s’attacher autant à des bâtiments.

— Livana est arrivée à Twelzyn un an après nous. Elle s’est liée d’amitié avec Bodnac, puis avec moi. La rencontrer nous a beaucoup aidés. Puis il y a eu Ame, Gorvel…. Nous avons rencontré de belles personnes, réussi à monter dans la hiérarchie, à bâtir une famille. Nous devons tout à Amarina, je serai toujours reconnaissante à ce royaume de ce qu’il nous a donné.

Je sentis l’instant venu pour poser une question qui m’avait longtemps taraudée par le passé, que je n’avais jamais osé poser à mon meilleur ami.

— Quand avez-vous adopté Karnol ?

Un long silence suivit mes mots, me faisant douter d’une réponse de Ruspen. Toutefois, elle finit par prendre la parole d’une voix lente :

— C’était deux semaines après notre cérémonie de mariage, deux ans après notre arrivée à Twelzyn. Karnol était le fils d’Andis, le frère de Bodnac, il venait d’avoir six ans. Andis était au service de la couronne et chassait à l’époque un dangereux meurtrier. Doros. Il avait réussi à arrêter plusieurs de ses complices et venait d’être promu par le roi Caric. Doros et ses hommes sont venus se venger une nuit d’hiver dans sa maison de campagne. Ils ont tué Andis, sa femme et ses domestiques. Seul Karnol survécut, caché par sa mère dans la bibliothèque.

Je frissonnai, glacée par l’affreux récit de Ruspen. Le nom de Doros ne m’était pas complètement inconnu, je l’avais déjà entendu dans les histoires de voyageurs. Il avait été l’un des plus effroyables criminels de l’histoire amarine récente. Découvrir que la famille de Karnol avait eu directement affaire à lui me terrifiait.

— Bodnac décida d’adopter son neveu et me l’amena à la fin de l’hiver. C’était l’une des rares années où la neige avait recouvert Twelzyn et je me rappelle encore le voir venir avec ce tout petit garçon lui tenant la main. Quand il m’en avait parlé la première fois, j’avais eu peur de ne pas pouvoir être mère, surtout d’un enfant qui n’était pas le mien. Mais ce soir-là, quand j’ai croisé pour la première fois le regard de Karnol, j’ai compris que le sang ne comptait pas. Qu’il serait mon fils. Et il l’a été, il l’est. Merveilleusement. Je n’aurais pu rêver d’un meilleur enfant.

Je ne pouvais qu’être d’accord avec Ruspen.

— Je suis fière de ce qu’il est devenu, reprit-elle. Contente d’entrevoir l’homme qu’il est en train de devenir.  Je regrette que Bodnac soit de moins en moins souvent présent, qu’il ne puisse pas voir comment Karnol est en train de grandir.

J’entendis soudain un sanglot derrière moi. En me retournant, je distinguai la silhouette de Karnol à genoux, sa couverture sur le côté. Mon ami se leva tout doucement, presque en tremblant. Il marcha vers sa mère, les joues sillonnées de larmes. Ruspen baissa la tête, en murmurant :

— Je t’aime mon fils. J’ai tellement honte de t’avoir menti.

Karnol ignora ces mots, continua d’avancer jusqu’à se trouver juste en face de sa mère. Il s’agenouilla près d’elle en le regardant dans les yeux. Mère et fils se serrèrent alors dans les bras l’un de l’autre avec un amour inconditionnel. Je fus touchée par la puissance de leur lien, me sentis honteuse d’avoir cru que Ruspen avait de mauvaises intentions.

Nous allions seulement faire un petit détour par le sud déguisés en troubadour. Puis nous irions à Igle, découvrir les tournois et festivités. Après Twelzyn, je découvrirais une deuxième cité majeure du continent. Je partagerais des moments fantastiques avec Karnol et sa mère. Et en rentrant à Guérison, j’aurais des dizaines d’histoires à raconter. Oui, tout irait bien.

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annececile
Posté le 08/04/2024
Voici un chapitre plein d'emotions subtiles, comme c'est le cas avec Sangel. Tu decris tres bien ses differents etats d'esprit, son decouragement et sa deception au debut, puis, quand Ruspen se livre, la facon dont elle retrouve sa confiance et aussi son optimisme sur la suite de son voyage.

Evidemment, on craint que ca ne se passe pas si facilement. Le danger est partout, et Ruspen, malgre ses promesses, ne pourra pas tout controler.

Touchant. On se sent tres proche de Sangel et Karnol, si vulnerables dans leur jeunesse. Que va-t-il leur arriver??
Edouard PArle
Posté le 11/04/2024
Coucou Annececile !
Je suis ravi que le changement d'émotions et de tons du chapitre et de Sangel t'aient paru subtils.
Oui, rien n'est jamais facile...
Quand à l'avenir, il est à ce stade très incertain...
Merci de ton commentaire !
A bientôt (=
MrOriendo
Posté le 26/02/2024
Hello Edouard !

Ce chapitre sonne comme le calme avant le début de la tempête. Une fois encore je trouve que ta plume nous emporte avec une facilité déconcertante dans le jeu des dialogues et de l'émotion. C'était vraiment chouette d'accéder de cette manière à la vie de Ruspen, son histoire est touchante et ça permet de mieux s'attacher au personnage, d'apprendre à le connaître.
C'est presque dommage en fait que ce genre de récit n'arrive pas plus tôt, car ton roman compte énormément de personnages et il est parfois difficile de les situer, de s'attacher à eux, de ne pas se perdre entre les familles, etc... Après, peut-être que dans le cas de Ruspen, l'occasion ne se présentait pas avant.

Je ne dis pas forcément qu'il faudrait inventer et relater en détail une histoire poignante comme celle-là pour chacun de tes personnages car ça serait sans doute long et fastidieux à écrire comme à lire et ça casserait le rythme du récit.
Mais ce moment consacré à Ruspen pour apprendre à la connaître fait vraiment du bien, ça l'ancre dans l'histoire et dans la mémoire du lecteur avec efficacité.
Bon après, je suis une plume moi aussi, et je sais bien que souvent quand l'auteur met le focus sur un perso de cette manière en jouant sur la corde émotionnelle, ça pue... Mais on verra, peut-être que je me trompe x)

Sinon pour en revenir au contenu, il y a un passage qui m'a un peu troublé, c'est cette ligne de dialogue quand Sangel évoque Crégar :

"J’ai entendu ce que t’as dit à ce masqué il y a quelques jours. Que nous n’allions pas à Igle, que nous allions nous renseigner sur les masqués."

Je n'avais pas percuté jusqu'à présent mais là, ça fait tilt. Si Crégar est un masqué, pourquoi Ruspen a-t-elle besoin de mener cette mission dangereuse pour essayer d'en apprendre plus sur eux ? Ne peut-elle pas simplement l'interroger ? D'autant qu'il lui a déjà fait part de renseignements importants au chapitre 7, en lui apprenant que la Dame d'Etain est aux commandes et que Anastor fait partie du complot. Crégar a-t-il tenté de les infiltrer pour récolter ces informations ? Si c'est le cas, je pense qu'il faut le dire explicitement dans ce chapitre ou dans le précédent de Sangel, parce que là pour le lecteur, il y a matière à confusion.

Au plaisir,
Ori'
Edouard PArle
Posté le 07/03/2024
Coucou Ori !
Oui, la perception du personnage de Ruspen évolue pas mal avec ce chapitre. C'est vrai que c'est dommage qu'il n'intervienne pas avant, je dirais que c'est un peu lié au grand nombre de perso. Le background de Ruspen n'était pas le plus important quand j'ai fait le plan.
Ahah oui, les scènes émotion juste avant la mort c'est un procédé toujours efficace^^ J'avoue que je l'utilisais beaucoup avant, mais j'essaie de ne pas être trop prévisible à ce niveau là. D'ailleurs, Ruspen mourrait dans la première version, mais à ce moment là, c'était un personnage beaucoup plus en retrait.
Oui, ça peut être confusant cette histoire de masqués. ça serait un truc à retravailler, notamment les apparitions de Cregar.
Merci de ton commentaire !
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