II – Le nid vide du hibou

Par Dan
Notes de l’auteur : Johnny Cash – Daddy Sang Bass

Le nid vide du hibou

Charon, lune-prison unionaire, couple Pluton | Charon

 

Haccan n’avait pas quitté l’infirmerie du pénitencier depuis son arrivée sur Charon.

Il avait usé de ses passedroits pour faire incarcérer Teresa sans préprocès – une audience préliminaire visant à fixer les premiers éléments de la procédure et à définir les conditions de détenance du prévenu en attendant la sentence finale. Elle intégrerait les quartiers de haute sécureté dès qu’elle serait guérie de sa blessure. Il avait également rempli de faux chefs d’accusance dans son dossier. Dumoins, il avait omis d’inscrire le seul crime dont il la savait absoluement coupable.

Si ses collègues de la PI apprenaient qu’une pirate avait été arrètée sur Europe au moment de l’explosance et prisonnée sans interrogatoire ni constat officiels, Haccan aurait du mal à justifier ses actes sans évoquer sa mission secrète. Puisqu’Aessa tenait tant à ce que son enquète et celle visant à débusquer les terroristes restent dissociées, il valait mieux garder Teresa « cachée ». En l’occurrence, cachée sous l’étiquette d’une dealeuse de produits farmaceutiques.

Mais la dissimulance n’avait pas été son seul obstacle. Les médecins de Charon avaient évoqué à plusieurs reprises la participance des nouveaux détenus à un certain « programme » dont Haccan entendait parler depuis quelques années. Il n’était question que d’études anthropologiques, aussi Haccan donna son accord comme il l’avait donné pour tous ses précédents suspects. En échange, il put finalement obtenir le dossier médical de Teresa et le transmettre à Aessa.

Après ça, Haccan aurait dû se lancer sur les traces de Guevara sans tarder, tant que la piste était chaude. Mais il continuait à tourner dans la salle d’attente comme une bète en cage. Dans l’angle du mur, l’écran dévidait des images de la conférence de presse organisée aux abords du chantier naval de Conamara.

« Le but de ces terroristes est de nous effroyer, tous autant que nous sommes, disait Aessa, couronnée par la face énorme de Jupiter. Ils veulent nous signifier que nous ne sommes pas en sécureté, nous reprocher quelquechose – à vous, luniens, car c’est sur le sol d’Europe que l’explosance a eu lieu, mais aussi à nous, planétiens, qui possédons cet hydrogène et qui sommes chargés de surer votre protégeance. Une tache à laquelle nous avons tristement failli, hui. Ne cédons pas à leur pressance et montrons-leur que nous sommes plus forts, luniens et planétiens confondus. S’ils nous attaquent tous, ils gouteront à notre résistance commune. »

Beaucoup d’infirmiers avaient stoppé pour l’écouter. Ça n’était pas la vue des décombres qui captait leur attention. Pas les rapports des porteparoles de la PI, ni les témoignages des Europiens. Seulement Aessa. Son discours exerçait un attrait inexplicable, presque une enchantance. Et il provoquait partout les mèmes émouvances : révolte d’abord, déterminance ensuite. Puis une étrange affectance sans réelle cible ni réelle source. Quelque chose de vaste. Quelque chose d’immense.

Haccan se détourna du reportage. Il avait été stupide de questionner l’honnèteté de la ministre des Satellites. Elle avait toutàfait le droit de taire certains éléments. Peutètre mème le devoir, dépendantement de leur nature. Qu’elle s’intéresse simplement aux prouesses répétés des Mouton électriques ou qu’elle ait conjecturé l’attaque terroriste et décidé de ne rien en dire, ses motivances ne concernaient pas Haccan. Mème sa curieuseté pour le dossier de Teresa ne devait pas l’intriguer.

La questionner serait dangereux pour lui, detoutefaçon. Avec les aveux de Teresa concernant sa capitaine, les menaces d’Aessa avaient pris une nouvelle concrèteté.

La ministre n’était pas encore élue à son poste actuel lorsqu’Haccan était entré à la PI, mais elle s’était renseignée sur son parcours. Elle n’avait pas hésité à le titiller à ce sujet, puis à l’intimider. Maintenant que Guevara se révélait faire partie des pirates qu’elle traquait, Haccan se demandait jusqu’où la ministre le connaissait, lui, officier Ogma. Peutètre avait-elle eu vent de ses antécédents avec Guevara. Ou peutètre savait-elle seulement dans quelles circonstances Haccan avait été recruté et comptait-elle user de ces renseignances pour le faire chanter s’il ne menait pas cette enquète comme elle l’entendait.

Danledoute, mieux valait focaliser ses efforts sur la réussite de l’assignance. Qui n’avait rien d’insurmontable, dailleurs. Cela faisait vingt ans qu’Haccan n’avait pas vu Guevara. Et si elle était mèlée à l’attentat, la sécureté interastrale prévalait largement sur leur histoire.

Mais voilà qu’il se trouvait sur Charon. À s’interroger, à revivre, à raviver. Hésitant à repartir tant qu’il n’avait pas…

— Officier ? Vous attendez encore quelquechose ?

Haccan observa la surveilleux qui s’était proché, visiblement inquiet de le trouver encore là, immobile et désœuvré, alors que le système se brasait à travers les chaines d’informance.

— Non, répliqua Haccan assez véhémentement pour que le gardien le laisse en paix.

Hésitant à repartir tant qu’il n’avait pas ne l’avait pas vue, elle, vingt ans après.

C’était déplacé, certainement inutile, voire franchement dangereux. Cependant, dès que l’idée avait germé, Haccan n’avait plus réussi s’en débarrasser. Il fit un dernier crochet par le box de Teresa dans l’espoir de récolter d’autres indices qui le recentreraient sur son objectif. Mais les médecins l’avaient sédatée.

Haccan se tint encore un long moment au milieu de l’infirmerie, sourdi par les alarmes pourtant tenues par la voix ferme d’Aessa. Il croyait douter, mais aufond, ça nonplus, ça n’était pas un choix. Il savait qu’il n’irait nullepart sans l’avoir recroisée.

Il rallia le poste de supervisance, présenta son bracelet, valida la requète « Entretien avec la détenue 310191 » et attendit. Il possédait le plus haut échelon d’accréditance. Il avait tricoté un excellent prétexte pour visiter cette individue dans le cadre de sa mission. Pourtant, comme au spatioport, comme partout depuis qu’Aessa l’avait sollicité, Haccan avait le terrible sentiment qu’on allait le démasquer.

Une fois autorisé, Haccan suivit l’androgarde jusqu’aux galeries de sécureté maximum. La peuplance locale était divisée selon trois niveaux de dangereuseté. Les appartements des prisonniers les plus inoffensifs s’étendaient en surface, à bonne distance des édifices de gérance de la prison. Plus bas, les quartiers semienterrés des intermédiaires faisaient tampons avec les réseaux d’allées de ronde qui isolaient les grands criminels, logés au cœur de la lune où la lumière lointaine du soleil ne perçait jamais.

Beaucoup d’yeux se tournaient vers Haccan. Beaucoup de voleurs et de marchands se souvenaient de l’officier qui avait orchestré la rafle d’Inverness et il se souvenait de la plupart d’entre eux. Haccan mettait un point d’honneur à assister au procès de tous ses prévenus. Àdirevrai, au cours de sa carrière, il n’en avait manqué qu’un seul.

Haccan ne la reconnut pas, elle. Mais il reconnut la vieille mélodie bannie qu’elle fredonnait – plus par habitude que par insolence, probablement. Encore caché par l’écran de force qui closait la cellule, il ferma les yeux et tenta de calmer les battances de son cœur. La musique avait toujours eu un effet vertigineux. Un pouvoir psy à elle seule. Quelques notes pouvaient évoquer un temps et un lieu reculés avec tant de précisance qu’on se sentait tanguer au bord de sa propre mémoire. Subitement, c’était comme si ces vingt dernières années n’avaient jamais existé.

— Ouverture, ordonna Haccan à l’andro qui l’escortait.

Après une nouvelle vérifiance de l’identité d’Haccan – métafysiquement, elle avait bien changé en l’espace de cinqcent mètres – le robot paramétra l’alvéole et déverrouilla l’accès.

D’abord, elle ne réagit pas. Puis quand elle n’entendit aucune voix robotique, aucune interpellance familière, elle tourna vers lui ses yeux dorés. Leur éclat s’était terni, comme celui des bijoux qu’on porte trop longtemps. Les nattes compliquées avaient été coupées et l’uniforme gris avait remplacé les larges toges à fleurs. Neuf mois après sa condamnance, son regard rond, ses orbites creuses et ses épis lui donnaient l’air d’une petite chouette tombée du nid.

Shelley lacha son numélivre et se campa sur des jambes maigres. Pendant plusieurs secondes, elle le décortiqua d’un regard halluciné. Puis elle leva ses bras tatoués de plumes légères. Peutètre pour composer des signes. Peutètre pour s’assurer de la réelleté d’Haccan en le touchant. Plus probablement pour le gifler. Mais il ne lui en laissa pas le temps :

— Ce n’est pas très malin de chanter ce genre de choses quand on est emprisonné pour recel de matériel terrien.

Elle l’examina pendant qu’Haccan avançait dans la cellule et que l’androgarde réactivait le champ. Dans le silence peseux, il tira la chaise du bureau et s’y installa. Elle le verrait moins trembler, comme ça.

— Que m’vaut l’honneur, officier ?

Sa façon de prononcer son titre n’était pas sans rappeler celle qu’avait Aessa de prononcer son nom.

Il était interdit de couper les flux de veille audio et vidéo, alors Haccan ne pouvait compter que sur son adresse et sur la compliceté de Shelley pour ne pas se compromettre. Une compliceté qui semblait plus illusoire que jamais maintenant qu’il faisait face à son regard vrilleux.

Son seul espoir résidait dans la retenue de la captive. Elle n’avait pas encore essayé de l’étrangler dans son col ou de l’étouffer à mains nues. Shelley savait qu’Haccan avait ruiné sa vie rangée de mère moonshiner au moment de sa disparaissance, vingt ans plutot, mais elle ignorait toujours à quel point. Apparentement, ses précautions avaient porté leurs fruits.

— J’aurais besoin de vous dans le cadre d’une enquête de la première importance, dit-il. Je sais de source sûre que vous entretenez des liens étroits avec une certaine Guevara.

Elle sembla hésiter à répondre. En vraieté, Haccan était stupéfait qu’elle n’ait pas déjà hélé les gardes pour le faire évacuer. Peutètre avait-elle trop besoin de comprendre. Il ne pouvait pas se risquer à songer qu’elle était heureuse de le revoir après tout ce temps.

— D’source sûre, hein ? dit-elle finalement.

Haccan se ressaisit :

— Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?

Shelley se rassit sur sa couchette et releva les jambes pour poser le menton sur ses genoux. Ainsi recroquevillée, elle ressemblait plus que jamais à un hibou. Elle paraissait tellement frèle, tellement légère et vive, aussi. Il n’aurait pas été surpris de la voir ouvrir les ailes et s’envoler.

À bien y réfléchir, elle en était parfaitement capable. Mais elle n’avait pas le droit d’utiliser son pouvoir, ici. Comme les autres signes d’appartenance, vètements et coiffures typiques, leur démonstrance était strictement interdite. Haccan se demandait ce qui arrivait aux luniens qui usaient de leurs dons pour bousculer les andros ou se divertir entre deux récréations.

Shelley resta longtemps silencieuse. Ses yeux jaunes fixaient Haccan sans se fatiguer et il se forçait de ne pas flancher. Il savait que ça ne serait pas aisé. Il n’était pas pressé. Aessa n’avait fixé aucun délai et, d’une certaine façon, malgré la menace, malgré la nerveuseté, par défi ou par regret, Haccan n’avait pas envie de précipiter son départ.

— Y a un an, répondit finalement Shelley. À Inverness, sur Miranda. Ça vous évoque un truc ?

Haccan n’en fut pas fier, mais il dut dévier le regard. De toutes les lunes, de toutes les planètes, il avait fallu qu’ils se trouvent tous trois au mème endroit au mème moment. Ça en disait long sur eux.

Un menu détail capta alors son attention :

— Je crois savoir que Guevara a un don de clairvoyance. Si elle était avec vous ce jour-là, pourquoi ne pas vous avoir alertée de l’arrivée de la PI ?

Les moonshiners de Jupiter étaient les plus difficiles à traquer. Leurs pouvoirs psychiques leur permettaient de voir arriver les policiers de loin. Haccan avait étudié les plans du marché pour éviter de fondre sur des commerceux jupitériens qui auraient alors vendu la mèche et permis à quelques contrebandiers de rembarquer à temps. Mais il ignorait que Guevara serait dans les parages.

L’expression de Shelley passa alors de la préoccupance à la colère. Si elle soupçonnait Guevara de l’avoir laissée à son sort, elle préférait ne pas y penser. Accuser Haccan d’odieuses insinuances était entoucas plus évident :

— Même si elle m’avait direct’ment balancée à la PI, ça s’rait pas une trahison plus…

— Avez-vous des raisons de penser que Guevara pourrait être impliquée dans des revendications révolutionnaires ?

Shelley se raidit, un peu outrée, un peu étonnée aussi. Biensur, le manège d’Haccan ne lui avait pas échappé, mais il n’aurait pas pu choisir meilleur sujet pour la réduire au silence. Il essaya de visualiser ce qui se passait dans les pensées et dans le cœur de Shelley pendant qu’elle considérait cette idée : Guevara, libertaire extrémiste. Aufond, Haccan ignorait ce qui se passait dans son cœur et son esprit quand luimème l’envisageait. Le choc ? La surprise ? Non, il n’y avait plus la moindre place pour l’incréduleté sous la crainte et la décevance.

— « Revendications », hein ?

Il fallut quelques secondes à Haccan pour reprendre le fil et comprendre.

— J’adopte toujours le vocabulaire lunien quand je parle à un lunien, dit-il.

C’était une gymnastique fastidieuse. Il fallait oublier les principes de terminances nominales uniformisées, les « eux » remplaçant les « ant » pour éviter les confondances avec les participes présents, les mots tronqués ou contractés. Mais Haccan y tenait.

— D’où il vient l’fier officier pour être aussi culturé ?

— Saturne.

— Quand même…

Haccan se redressa contre son dossier pour la défier du regard. Le sourire fauve de Shelley avait fané et son visage avait pris un teint de cendres qui l’effaçait presque dans son uniforme et devant les murs aciérés de la cellule. Sur les panneaux, Haccan décelait des traces de feutre. Maintes fois lavées et grattées, mais encore interprétables avec un peu d’imaginance. Des paysages escarpés, des refrains de chansons, des visages. Rien que des fantomes.

Il ramena les yeux sur Shelley avant de se laisser piéger par le cadre qui ornait la table d’appoint.

— Alors, Guevara ? C’est très important, insista-t-il. Si vous m’aidez, je peux plaider en votre faveur.

— Pourquoi toutes ces fichues questions ?

— Parce que le cargo d’hydrogène que Guevara et son équipage ont détourné ce matin a explosé sur Europe quelques minutes après l’atterrissage. Ça n’était pas un accident. Vingt-deux personnes sont décédées.

Shelley le scruta avec des yeux si ronds qu’on aurait dit deux petits soleils. Le cœur d’Haccan se serra. Guevara avait des idées politiques très arrètées, d’accord. Au fil des ans, la harangue avait pu se changer en actions. Pourtant, quand Aessa avait demandé à Haccan de déterminer si les pirates étaient responsables de l’attentat, jamais il n’avait cru qu’il s’agissait d’une supposance sérieuse.

Il était aberreux qu’une capitaine risque sa vie et celle de son équipage, renie une employée blessée et tue une vingtaine de complices. Insensé qu’elle détruise tout, et ses gains, et ses amis.

Mais Shelley doutait, Haccan le savait. Et mème s’il détestait l’admettre, ça le terrifiait. Guevara lui avait peutètre dit quelquechose, au marché, l’année dernière. Quelquechose qui lui ferait réviser sa jugeance à la lumière des récents événements. Si Guevara avait sacrifié Shelley à Inverness pour mieux échapper à la PI et contrattaquer violentement hui…

— … Elle vendait qu’des p’tites choses, d’la binouze, des pilules… Elle parlait de… Mais elle aurait jamais… pas si des gens risquaient de… bù

Shelley se perdit loin dans ses souvenirs.

— Vous m’avez été précieuse, dit Haccan.

Shelley cilla et deux larmes roulèrent sur ses joues creuses. Il avait voulu adopter un ton professionnel. Le ton de l’officier qui reconnait la valeur d’un témoin de caractère et qui saurait le récompenser. Mais sa voix s’était brisée et il y avait soudain un millier d’autres choses à entendre dans ses mots.

— Vous… Vous avez eu de la visite, depuis votre incarcération ? osa-t-il demander.

Shelley renifla, essaya de résister, puis plongea le visage dans ses mains en sanglotant. Haccan aurait dû s’en aller pour limiter les dégats. Il était cloué sur sa chaise.

Réfugiée derrière ses genoux, Shelley fit alors non de la tète et le portrait animé d’Austen et Bowie décolla de la tablette. Un coup d’œil à leurs visages halés et heureux hissa Haccan sur ses pieds, si brusquement qu’il se sentit chanceler. Il n’eut pas le temps de faire volteface, cependant. Le champ se désactiva dans son dos et deux androgardes entrèrent sans préavis. Leurs visages dépouillés se tournèrent vers l’officier dans une mouvance presque accuseuse quand ils le bousculèrent pour atteindre la prisonnière prise en flagrant délit de télékinésie.

Le drap gris donnait des ailes à Shelley en lévitant, mais elle ne résista pas quand leurs doigts métalliques se refermèrent autour de ses coudes constellés de duvet d’encre et de poinçons d’aiguille. Haccan s’écarta de leur chemin lorsque les andros l’entrainèrent vers le couloir. Le cadre tinta en retombant et dans le nouveau silence, l’officier entendit Shelley murmurer :

— Tout l’monde paie pour ses crimes, un jour ou l’autre. On verra qui aura d’la visite ce jour-là.

Les gardes l’emmenèrent. Shelley disparut. Adossé au mur sale, Haccan cherchait les fantomes du bout des doigts.

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Léthé
Posté le 15/12/2016
Booooon ! Ça c'est ce que j'appelle du chapitre !
On apprend beaucoup de choses, et il y en a quelques unes qu'on soupçonnait et qui se confirment. Là on es sûrs que Guevara et Haccan se connaissent bien et que Haccan connaît aussi Wilde (il la connaît au point d'être bien chamboulé par ces retrouvailles). Bon là on va commencer les hypothèses débiles : je pense que Haccan était, tu sais, comme un indic chez les policiers et genre qu'il est entré à la PI en dénonçant Cézanne (qui faisait partie de l'ancienne team de Guevara si je me trompe pas ?). Enfin ce sont peut-être que des suppositions foireuses mais j'aime bien en faire.
Pareil, Haccan n'a pas l'air vraiment du genre à être quelqu'un d'émotif (cf le passage avec Kant), donc le voir si fragile ici... Et le voir réagir comme ça devant Bowie et Hendrix (qui en plus ont un teint halé)(oui OK ils ont tous le teint halé sur ces fichues planètes MAIS JE SUIS SÛRE QUE TOUT EST LIÉ) : pour moi, il n'y a pas de doute possible, soit il est le père des deux marmots, soit il est tellement lié à Wilde qu'il a dû en être le parrain ou un truc comme ça. En tout cas il était très proche de cette famille.
La dernière phrase de Wilde m'a fait décroché le coeur de ma poitrine pour le faire tomber bien au fond de mon estomac. Parce qu'on sent dedans toute la solitude de Haccan, le fait qu'elle sache qu'il est seul, le fait qu'elle sous-entende qu'il est seul parce qu'il "les" a abandonnés/vendus/trahis.
Bref c'est peut-être moi qui invente tout ça mais j'ai été tellement conquise par ce chapitre que mon imagination s'emballe un peu héhéhéhé <3
Et puis 5 étoiles parce que... Ais-je besoin d'argumenter ?<br /><3 
Dan Administratrice
Posté le 15/12/2016
J'adore quand les lecteurs font des suppositions ! Evidemment je peux pas te répondre (à part confirmer que oui, Haccan connait Guevara et Wilde), mais c'est super intéressant de voir quels indices amènent à quelles déductions ^^ Je veux pas trop en dire sur Cézanne non plus parce que j'ai toujours peur de me vendre avec un mot malheureux x'D Mais en tout cas, je prends toutes les hypothèses !
Effectivement, Haccan est pas du genre poutou poutou câlin câlin, mais y'a beaucoup de choses qu'il refoule comme ça, justement ; et il a des points particulièrement sensibles (le bulbe.) A voir ce que ça dit de ses relations à la petite famille... En tout cas je suis vraiment contente si ce passage t'a touchée ; vu que tout reste très mystérieux et obscur j'avais peur qu'on ait du mal à s'intéresser assez à eux pour vraiment compatir, donc c'est un soulagement. Je suis moult contente que tu aies aimé ! ♥
Aha c'est vrai je dis que tout le monde est bronzé ? xD Faut que je me calme...
Merci ♥♥♥♥♥ (cinq coeurs pour cinq étoiles)
Rimeko
Posté le 25/07/2016
Coucou Danah !
Qui c'est qui avait encore trois chapitres de retard sur Moonshine ? ... je suis une incorrigible flemmarde -.-'
 
Suggestions :
"Haccan aurait dû se lancer sur les traces de Guevara tant que la piste était chaude, mais il continuait à tourner dans la salle d'attente comme une bète en cage" J'ai trouvé que l'explication de son comportement était un peu longue à arriver après cette phrase...
"Mais voilà qu'il se trouvait sur Charon, à s'interroger, à revivre, à raviver (ce sont des verbes transitifis, ça me fait bizarre de les voir sans complément...), hésitant à repartir tant qu'il ne l'avait (l'aurait ?) pas vue, elle, vingt ans après (leur dernière rencontre ?)." <br /> "Il n'aurait pas été surpris de la voir ouvrir les ailes et s'envoler. À bien y réfléchir, elle en était parfaitement capable." Euh ? J'ai toujours du mal à saisir en quoi consistent vraiment les pouvoirs des luniens/mooshiners (?), je m'y perds... ça mériterait quelques précisions tout ça je pense, mais bon, je suis ce genre de lectrice qui aime que tout soit clair ^^
 
J'ai un peu pataugé au début de ce chapitre, mais je crois que c'était plus dû à ma trop longue pause dans ton histoire d'aux multiples non-dits du chapitre, qui au final ne m'ont pas gênée plus que ça il me semble.
C'était intéressant d'avoir à nouveau le point de vue de Haccan en tous cas, surtout en parallèle avec celui d'Aessa... Leurs motivations à ces deux-là restent très mystérieuses, et maintenant on apprend que leur relation semble l'être aussi... Rah. On peut dire que tu sais entretenir ton suspense !
Et toute cette scène avec Wilde... On sent que les personnages ont un lourd passé commun qu'on ne connaît pas, mais du coup on en est réduit à l'imaginer, à échafauder des hypothèses (j'aime beaucoup celle d'Ery sur la parenté de Bowie d'ailleurs - oui je suis allée fouiner dans les autres commentaires), et je trouve que ça rend tout ça encore plus pesant, et pas du tout frustrant de mon point de vue. C'était... pas vraiment touchant parce que le ton est très froid, et en même temps derrière cet échange banal on entrevoit toute une autre conversation faite de non-dits, bien plus poignante et personnelle celle-là. Et puis, il y a cette impression qu'elle lui pardonnerait presque, avec le fait qu'elle ne fasse rien pour le dénoncer...
Dan Administratrice
Posté le 25/07/2016
Coucou camarade cakée/velue/perdue !
Merci pour tes suggestions, je vais voir si je peux amener l'explication plus tôt. Pour les bizarreries de certains verbes, j'essaye de temps en temps de changer d'autres chose que l'orthographe pour le langage des planétiens, mais je comprends que ce soit plus perturbant qu'autre chose ^^' Pour son pouvoir, eh ben, on peut considérer le corps d'un lunien comme un objet ; Wilde maîtrise vraiment bien sa télékinésie, donc techniquement, elle peut voler ! Pas comme Superman hein xD Léviter, disons.
Faut admettre que c'est pas le début de chapitre le plus simple de l'histoire des débuts de chapitre xD Ca doit pas aider ! Mais tant mieux si les mystères et les non-dits ne te gênent pas particulièrement (depuis ce débat, c'est marrant, tout le monde s'empresse de me donne son avis sur le sujet xD Je suis rassurée, l'un dans l'autre, y'a plus de gens qui vivent bien les mystères que de gens qui sont trop trop frustrés).
Certains personnages ont en effet une histoire commune très pesante et à ce stade vous ne pouvez pas deviner grand-chose, je te l'accorde ! Concernant l'hypothèse de la parenté, je ne dirais évidemment rien :P Je comprends ce que tu veux dire pour le "pas vraiment touchant" ; c'est vrai que la scène reste très froide parce qu'ils refoulent tous les deux beaucoup de choses =) Mais ça changera, ça changera ! Comme tu le dis, le simple fait qu'elle ne le dénonce pas, c'est assez lourd de sens.
Ne t'excuse vraiment pas pour le "retard" ! Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire, je file sur le suivant ! 
EryBlack
Posté le 21/06/2016
Quoi, quoi, c'est déjà le dernier chapitre posté ?? Moi qui pensais avoir suffisamment de retard pour lire Moonshine toute la soirée D: je suis déçuuuuue !
Bon, j'ai pas commenté tous les chapitres, parce qu'honnêtement, je n'ai rien de constructif à dire. Je suis juste éperduement amoureuse de cette histoire. Pour te dire, au chapitre 7, mon commentaire aurait consisté en ça :
"Sainte merde !" DANAH JE T'AIME
On a déjà vu plus utile comme retour, hm ? (Non mais en vrai je me demande s'ils ont conservé ce splendide anglicisme juste à cause du Vine de Raphaël Descraques qui aurait miraculeusement traversé les siècles, je ne sais pas si tu l'as vu, mais il me fait mourir de rire) 
Sinon, j'ai aussi aperçu une coquille, je crois, ici (chapitre 8, si je ne m'abuse) : "Le vaisseau d'Aessa fendait les orages, secoué dans leurs entrailles et griffés par leurs foudres." Un "s" en trop à "griffés", non ? Mais je ne suis pas sûre.
Tu es un vrai génie, en tout cas. Ce dernier chapitre m'a serré le coeur :'( Comme je suis nulle en suppositions, je préfère pas m'avancer, mais est-ce que Haccan pourrait être le père de Bowie et Hendrix ? Bordel que ce serait triste. J'adore ce genre de tristesse. Toi-même tu sais, la fatalité, ça marche toujours avec moi ; et là, la fatalité, c'est le côté camps opposés. Haccan et Wilde, on ne sait pas ce qu'ils ont vécu mais ils semblent irréconciliables, et pourtant il y a un tout frêle espoir, parce qu'elle aurait pu lui attirer des ennuis facilement, non ? Et lui, il n'est pas complètement insensible non plus, mais alors pourquoi, qu'est-ce qui s'est passé, pourquoi il a rejoint la PI, pourquoiiiii. 
Bref j'aime tout. Wilde le hibou et Haccan le coyote et tous les autres, et toutes les intrigues qui pourraient converger vers le même point, et tout ce qui fait que ton histoire est vraiment vivante, vraiment réelle. Bravo et encore bravo <3 Et maintenant JE VEUX LE PROCHAIN CHAPITRE. (Oui c'est moi, la meuf qui avait des siècles de retard en lecture et qui vient faire son caprice une fois qu'elle les a rattrapés. JEVEUZÉJÉXIGE.)
Dan Administratrice
Posté le 21/06/2016
Non. C'est inacceptable. Tu vas de ce pas me faire un commentaire pour chaque chapitre lu ou je te bude.
Ah mais oui, je les poste vraiment au compte-goutte ! Je voulais pas perdre tous les lecteurs en route, alors je les sème quand je vois que vous êtes plusieurs à avoir eu le temps ou l'envie de vous mettre à jour ^^ En même temps, du Moonshine toute la soirée c'est peut-être pas conseillé, alors on va dire que je t'ai sauvée.
Je n'ai pas vu le Vine en question, je suis juste fan de cette expression (bon, c'est limite pas cohérent parce que j'avais décidé que c'était les planétiens qui faisaient des anglicismes et Woody est pas planétien du tout, TANPI.) mais tu es tout à fait libre d'en inventer l'origine que tu veux :P
Merci pour la coquille ! Je partirai à la chasse è.é Et... ben... merci pour cet amour et ces énormes compliments, je vais devoir me cacher dans mon kilt, à force. Ca me rassure un peu que ça t'ait serré le coeur parce que j'ai l'impression qu'Ethel a surtout été réceptive à l'humour et que Rach a été super frustrée de pas comprendre le pourquoi du comment x'D Je peux évidemment rien te dire sur le rôle d'Haccan vis-à-vis de Bo ou Hendrix, ou sur le passé d'Haccan tout court, mais effectivement, y'a quelque chose de pas beau dans leur histoire. Y'a pourtant bien un espoir, comme tu le dis, puisque Wilde aurait très bien pu le mettre dans la grosse grosse mouise :O
Je sais qu'à ce stade on saisit encore assez mal les enjeux globaux, quoique le chapitre amenant le terrorisme commence à les cerner, mais du coup je suis contente que ça gâche pas le plaisir, et surtout qu'on devine que les intrigues éparpillées pourraient (et devraient) se croiser à un moment ou à un autre. Merci tout plein ;.; Je sais même pas quoi te répondre ! Si ce n'est que je considèrerai très sérieusement ta requête pour un jour imminent :P
MERCIENCORMONTROLLDAMOÜR ♥ 
Rachael
Posté le 16/06/2016
Si je comprends bien, tous ces personnages ont un passé commun. Je ne sais pas quand tu envisages de nous en dire plus, mais il y a un risque, à force que les persos nous fassent des mystères, de « lasser » certains lecteurs. Je ne sais pas si ça serait gênant pour ton histoire de donner un peu plus d’infos sur le passé d’Haccan, mais c’est quelque chose qui permettrait de mieux le comprendre, et de se rapprocher du personnage.
Enfin, je dis ça, mais ce chapitre m’a beaucoup plu quand même, avec cette confrontation entre wilde et Haccan.
Tiens, c’est à lui qu’on doit la rafle d’Inverness ? Je ne sais plus si tu l’as dit avant, mais si c’est le cas, je l’avais oublié (c’est l’inconvénient de lire en pointillé... ton histoire est complexe, alors la discontinuité nuit à la lecture)
Je n’ai pas compris pourquoi il lui demande si elle a eu de la visite, à la fin.
Mhm, et une question : s’il a peur de se faire « démasquer » ou quelque chose comme ça, pourquoi va-t-il voir Wilde qui le connais ? Ne pourrait-elle pas le mettre dans l’embarras ?
 
Détails :
on se sentait tanguer au bord de sa propre mémoire : très jolie, cette tournure 
Dan Administratrice
Posté le 16/06/2016
Coucou Rach ! Désolée pour le temps que j'ai mis à te répondre v.v
Il y a bien un lien passé entre la plupart des personnages principaux (Aessa est un peu déconnectée). Je comprends bien ta frustration, et je suis bien consciente du risque d'enchaîner les mystères. J'aimerais me dire que c'est en partie dû au fait qu'on quitte Aessa qui complote et qu'on tombe sur Haccan qui cache aussi des choses, que ça accentue l'effet, mais je sais pas si c'est seulement ça. Je ne peux vraiment pas donner plus d'infos sur Haccan à ce stade, en tout cas, mais je m'efforce d'amener des nouveaux indices à chaque apparition (le chapitre précédent, on comprenait qu'il avait un lien avec Guevara ; là, qu'il était proche de Wilde aussi et qu'il connait ses enfant).
Je suis soulagée si la lecture de ce chapitre n'a pas complètement été une torture pour autant ^^' C'est bien lui qui a organisé la rafle, oui ! Je ne l'ai pas dit clairement (ou je suis plus sûre à 100%) mais je parle du fait que c'est Aessa qui a encouragé sa promotion après cet événement, ce qui renvoie au prologue où elle demande à ce que le sous-officier soit promu. C'est clair que la lecture en pointillé n'aide pas pour tous ces petits détails ; je verrai si je peux enfoncer le clou.
Pour ce qui est de la visite, ça aura son importance par la suite, le fait que personne ne soit venu la voir. Haccan s'inquiète de savoir si elle a du soutien, principalement, même s'il le fait de façon détournée. Wilde pourrait complètement le mettre dans le caca, oui, et il le sait, mais son opinion sur Guevara était importante pour lui, et finalement, elle n'a rien fait pour le dénoncer.
J'espère que les prochains chapitres seront un peu moins frustrants x'D Normalement, ça ne peut aller qu'en s'arrangeant, mais je ne promets pas de ne pas retomber dans les travers quelques fois... J'espère que ça te plaira malgré tout ^^' Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire ♥ 
Laure
Posté le 13/06/2016
Me revoici ! :D
J’avais oublié qui était Kant, donc je suis retournée voir dans les chapitres précédents. Maintenant, je crois que c’est à peu près en place dans ma tête ^^
J’aime bien Haccan, je le trouve noble et digne […]. Il a l’air de respecter Wilde, même si elle ressemble à un hibou. D’ailleurs ces passages de hibou sont vraiment très drôles ! Mais en même temps, l’atmosphère est triste alors on ne veut pas se moquer. La pauvre.
La fin, quand il lui a demandé si elle avait eu de la visite ! Aaaooh c’est tellement triste !
Ma lecture fragmentée m’empêche un peu d’être dans le feu de l’action (je n'avais pas fait le lien entre le vaisseau qui explose il y a plusieurs chapitres et l'incident annoncé dans le chapitre des bulbes, honte à moi), mais je suis tout de même en mesure d’apprécier les personnages et ils sont très touchants ♥
J’ai trouvé ceci : « Pourquoi toute ces fichues questions ? » toutes
Dan Administratrice
Posté le 13/06/2016
Coucou Ethel ♥ Fidèle au poste !
Je sais pas trop du coup comment rappeler subtilement qui est qui ^^' Les chapitres étant plus ou moins faits pour s'enchaîner...
Aha, j'ai beaucoup de Wallies, on dirait, dans cette histoire ! Mais oui, tête de hibou ou pas, il la respecte ^^ C'est qu'ils se connaissent depuis longtemps et qu'ils ont un sacré passif tous les deux... C'est marrant, je pensais pas que les passages de hibou auraient un effet comique x'D Comme quoi !
Tant mieux si la tristesse a fonctionné malgré tout :P Je sais pas trop quoi faire pour m'assurer que tu suives bien, par contre ^^' Je ne parle toujours que d'un seul accident, toujours le même, j'espérais que ça suffirait à faire fil rouge, mais j'ai peut-être trop la tête dans le guidon et je me persuade toute seule que c'est d'une parfaite clarté ? xD Je suis soulagée que tu apprécies les personnages malgré tout ♥
Merci pour ta lecture, ton commentaire et ton oeil de lynx ! J'espère que la suite te plaira =D
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