Ce soir, mes pensées m’ont trahi. Je regardais le ciel, bercé d’étoiles, et sans comprendre pourquoi, ton image m’a traversé l’esprit. Après deux ans, je pensais t’avoir oubliée, mais il a suffi d’un instant. Une brise légère, une étoile filante, et soudain, c’était toi.
Je me suis demandé si toi aussi, quelque part, tu contemplais ce même ciel. Toi qui aimais tant les constellations, toi qui parlais des étoiles comme si elles t’appartenaient.
J’ai rouvert nos vieux messages. Les mots semblaient étrangers, comme s’ils avaient été écrits par quelqu’un d’autre. Pourtant, chaque ligne ramenait des souvenirs, chaque phrase portait ton empreinte. Et mes larmes ont commencé à couler.
Je me suis souvenu de nous. De cette époque où c’était toi et moi contre le monde. Quand j’avais ton rire, tes mots, ta présence, je n’avais besoin de personne d’autre. J’aurais tellement aimé continuer à faire partie de ta vie. Mais la distance en a décidé autrement. Comment deux personnes qui s’aiment autant peuvent redevenir des parfaits inconnus du jour au lendemain ?
Je connais même ta famille. Et pourtant, aujourd’hui, c’est comme si je ne t’avais jamais rencontrée.Tu me manques dans chaque détail. Je me souviens de ton amour pour ta grand-mère, du *Voyage de Chihiro*, de la musique, de la lecture, et de toutes tes passions.
Je me rappelle comment tu rêvais de devenir une vampire, juste pour pouvoir rester à mes côtés pour toujours. Je sais ce qui te faisait rire et ce qui te faisait pleurer. Je connais encore le rythme de ton souffle quand tu parlais de tes rêves.
Le temps n’a donc, au final, jamais été l’allié que j’espérais. Ce traître a pris le son de ta voix et l’a emporté. Il a volé les souvenirs que j’avais de toi, il a fait oublier à mon cerveau ton existence, mais mon cœur, lui, c’est une autre histoire. Car à chacun de ses battements, il se rappelle de toi.
Tu es la seule fille qui ne m’a jamais fait souffrir. Alors pourquoi, ce soir, ton souvenir me fait-il si mal ? Pourquoi ai-je l’impression que mon cœur va exploser, comme une supernova ?
Quand tu es partie, tu as pris un bout de moi, un bout de mon âme. Nos messages se faisaient plus rares. Nos appels étaient remplis de silences que je ne savais pas combler. Puis un jour, sans explication, sans dispute, nous avons cessé de nous parler. Ce n’était pas une rupture, mais un effacement. Nous sommes devenus des étrangers, doucement, sans même nous en rendre compte.
Et puis, il y a eu lui. Un jour, j’ai vu une photo de toi et de cet autre. Ton sourire était plus éclatant que jamais. Et même si cela me tuait, j’ai décidé de te laisser partir pour de bon. Je t’ai supprimée de partout. Pas par haine, mais parce que je ne pouvais plus supporter l’idée que quelqu’un d’autre remplisse l’espace que je comblais.
Quelques jours après avoir écrit ces premières lignes, un vide curieux m’a poussé à revisiter tes réseaux. À travers l’écran, tu avais l’air plus heureuse que jamais. Ton sourire illuminait chaque photo, ton rire semblait résonner dans chaque mot de tes légendes.
Je me suis surpris à penser que peut-être tu avais trouvé ce que je n’ai jamais pu t’offrir : une paix intérieure, une joie authentique.Mais je te connais. Je connais la profondeur de tes yeux et ce qu’ils cachent, même sous une lumière éclatante. Ce sourire, si beau et pourtant si tragique, n’est qu’une peinture sur une fissure. Derrière la façade, je devine cette tempête que tu refuses d’affronter.
C’est dans ce contraste entre ce que tu montres et ce que je devine que je me rends compte à quel point je suis impuissant. Avant, j’étais celui qui trouvait les mots pour te sauver, celui qui écoutait les silences derrière ta voix, celui qui remplissait les espaces que personne d’autre ne voyait. Mais aujourd’hui, je ne peux plus. Je ne suis plus dans ton univers, même si toi, tu restes le mien.
Je continue de veiller sur toi, sur ce nuage tout noir que je n’ai jamais quitté, comme je te l’avais promis. De loin, je reste spectateur de ta vie, scrutant les traces que tu laisses derrière toi. J’écoute encore les mêmes chansons que toi, celles qui t’apaisaient autrefois. Et parfois, dans un élan d’absurdité, je promets de revisiter chaque endroit où tu as posé les pieds, espérant y capter un écho de toi, une trace de ton existence.
Je parle encore de toi à la lune. Je m’étais juré d’arrêter, mais ces derniers temps, les mots me reviennent comme un besoin vital. Elle me murmure alors que tu es à des années-lumière, hors de portée, et pourtant… je refuse de l’écouter.
Nous étions sûrement des âmes sœurs, mais personne n’a jamais dit que les âmes sœurs étaient destinées, une fois retrouvées, à finir ensemble. Peut-être qu’un jour, au bout de nos vies, nous trouverons ce bonheur auquel nous aspirions. Mais une chose est sûre : ce bonheur, aussi grand soit-il, ne sera jamais aussi complet que celui que nous aurions pu créer ensemble.
Alors, je continue de t’observer de loin. Je vois tes voyages, tes sourires posés devant des paysages étrangers, ton nouveau monde qui semble si lumineux. Mais pour moi, tu es restée cette étoile lointaine, cette lumière que je ne peux plus toucher.
Tu me manques, comme un vide qu’aucun souffle, qu’aucune chaleur, ne peut combler. Je garde pourtant espoir. L’espoir que nous nous retrouvions, même dans une autre vie. Et tant que nos regards chercheront le même ciel étoilé, je saurai qu’il existe un endroit, quelque part dans l’univers, où nous sommes encore ensemble, à nous promettre l’éternité.
C'est à la fois beau, doux et très... mélancolique. J'ai comme eu l'impression que ces lignes m'avaient transporté, debout sur un balcon, de nuit, face aux étoiles et aux regrets.