Le dernier homme sur terre

Notes de l’auteur : je cherche comme toujours une bonne âme avec du style pour m'aider a réécrire mes textes...Je manque de discipline mais pas d'imagination....

Le dernier homme sur Terre

La science-fiction l’avait prédit.
Malheureusement, il fallait que ça tombe sur moi !

Petit retour en arrière.

En février 2014, la Russie annexe la Crimée. C’est un fait historique.
Mais ce n’est que le début…

Les tensions entre l’Ukraine et la Russie s’intensifient. En 2015, le Donbass devient un champ de bataille.
Pendant des années, la guerre reste un conflit régional.

Mais en 2022, tout bascule.
La Russie lance une invasion massive de l’Ukraine.
Le monde entier retient son souffle.

Le conflit s’éternise. Les sanctions pleuvent. Les alliances se fragilisent.

En 2027, l’Ukraine, épuisée et abandonnée par une partie de ses soutiens, tente un dernier coup de poker.
Des laboratoires clandestins développent une arme biologique.
Son objectif : anéantir l’ennemi sans avoir recours au nucléaire.

Mais tout tourne mal.

Le virus s’échappe. Il mute.
Il ne se contente pas d’infecter les soldats russes.
Il se propage à une vitesse incontrôlable.

En 2028, le cauchemar devient réalité.

Plus de 97 % des hommes succombent en quelques mois.
Enfants, adultes, vieillards… aucun n’est épargné.

En 2029, il ne reste qu’une poignée d’hommes dans le monde, quelques centaines à peine.
Les femmes, paniquées face à l’extinction de l’espèce humaine, tentent de s’organiser.

Mais en 2031, un nouveau cataclysme survient.
Des frappes nucléaires ciblent les capitales du monde entier.
On ignore qui a lancé l’attaque.
Mais le résultat est sans appel : des milliards de morts.
L’humanité s’effondre.

Début 2032, en mars approximativement, la Terre est méconnaissable.
Le monde est devenu une version cauchemardesque de Mad Max.
Les rares hommes survivants sont traqués, exploités, massacrés.
Les femmes, elles, s’organisent en clans, luttant pour leur propre survie.

Et moi, dans tout ça ?
Je suis un double survivant.

J’ai échappé au virus.
J’ai survécu à la traque.

Aujourd’hui, je vis dans un parc animalier.
Un sanctuaire inattendu où des loups, autrefois habitués aux humains, sont devenus ma famille.
Un lien puissant s’est instauré.
Sans l’avoir cherché, je suis devenu leur mâle alpha.
Mes cinq loups et trois louves me suivent partout.
Et en échange, je veille sur eux comme s’ils étaient mes enfants.

Avant, j’étais mécanicien moto.
J’ai réparé un bus que j’ai transformé en camping-car de survie.
J’ai aussi une vieille camionnette qui me permet d’explorer et de chercher de la nourriture.

Par chance et par stratégie, j’ai élu domicile dans une gendarmerie abandonnée.
Ses murs solides et son arsenal militaire me permettent de tenir tête aux pillardes.

J’ai de quoi équiper une petite armée :

  • Fusils d’assaut,

  • Un fusil de précision,

  • Des pistolets en quantité,

  • Des grenades à profusion.

Mais les munitions sont comptées.
Je dois économiser chaque balle.

J’ai aussi appris à cultiver mon propre potager dans le jardin biologique du parc.
Tomates, pommes de terre, haricots, melons…
Par chance, quelques pommiers et pêchers y poussent aussi.

Il reste quelques vaches dans l’enclos.
Mais les animaux les plus rares ont disparu.
J’ai trouvé des cadavres d’ours et de lions, mais aucune trace des serpents ou des panthères.

Le gorille, lui, ne tolère toujours pas ma présence.
Peut-être à cause de l’odeur des loups

Entre le parc et la gendarmerie, j’ai quelques kilomètres à parcourir.
L’eau est abondante, mais mon carburant diminue dangereusement.
L’inquiétude grandit.

J’ai déjà dû tuer deux pillardes qui s’en prenaient à mes animaux.
Et j’avoue que je ne supporte plus cette situation.

Mes animaux sont ma priorité.


 

Un Survivant Hors Norme

Je vais vous parler de moi.

J’ai aujourd’hui 41 ans.
Enfin… à peu près, car depuis des années, il n’y a plus ni internet ni technologie pour suivre le temps.
Et franchement, ce n’est pas le plus important.

Avant tout ça, j’étais mécanicien et pilote chez KTM Moto.
La course me poussait à prendre soin de mon corps, tandis que la mécanique entretenait mon esprit.

Je sais, ça va vous faire sourire, mais j’étais aussi champion de paintball.
Et en parallèle, je pratiquais le Muay Thai depuis mes 20 ans.
Autant dire que j’étais déjà un combattant bien avant la fin du monde.

J’étais à l’aise avec les armes et dangereux même sans.

Mais la faim et la fatigue avaient fini par m’affaiblir.
Comme tout le monde.
Heureusement, j’avais encore un avantage : je n’avais jamais cessé de travailler.

Construire des murs autour du parc animalier, renforcer les enclos, nourrir les animaux…
Je passais mes journées debout, en mouvement, en alerte.
Et ce n’est rien comparé à mes expéditions pour récupérer de la nourriture et du matériel.

Un Plan Audacieux

J’avais un plan, et il était temps de m’y mettre sérieusement.

J’avais trouvé une péniche avec des moteurs encore fonctionnels.
Je l’avais déjà vidée et transformée : j’avais construit des enclos à bord.
L’objectif ? Emmener les vaches, les poules et mes loups loin de cette terre hostile.

Mais le gorille, lui…
Impossible de l’embarquer.
Et j’avais un autre problème de taille : comment faire monter les vaches sur le bateau ?
Il fallait réparer une grue, mais je ne savais pas par où commencer

Et pendant que je cogitais sur ces défis, d’autres urgences se faisaient ressentir.

Un Acte d’Imprudence

Le plus pressant, c’était l’alimentation et le carburant.

Moi, je pouvais encore tenir, mais mes loups souffraient.
Surtout ma femelle enceinte.
Je ne savais pas comment gérer ça… et franchement, ça me stressait plus que tout.

C’est là que j’ai commis une erreur.

Pris par l’urgence, j’ai pris la camionnette pour aller au bateau.
Sauf que j’ai fait deux grosses erreurs :

  • J’ai oublié mon fusil.

  • Je suis parti en plein jour.

J’aurais dû savoir que c’était une mauvaise idée.

Mais j’avais en tête un objectif clair :
Le magasin Gamm Vert, encore intact, où j’avais repéré des tonnes de croquettes.
Jusqu’ici, mes loups n’en avaient pas eu besoin, mais aujourd’hui, c’était urgent.

La faim les rendait agressifs, même avec moi.
Nos échanges devenaient tendus.

Et le pire, c’était pour Barac

Barac, Mon Dernier Ami

Je ne vous ai pas encore parlé de lui.
Barac, c’est mon labrador noir.
Un chien fier, massif, intelligent.
Il a huit ans, et il est en pleine forme.

Si mes loups sont ma famille, lui, c’est mon ange gardien.

Barac veille sur moi.
Il s’assure que je vais bien.
Il sent le danger avant moi.

Et ce jour-là, il a essayé de me prévenir.

Quand je suis monté dans la camionnette, il n’a pas voulu me suivre.
Il a aboyé, nerveux, m’envoyant un signal clair.

Il savait.
Il savait que partir en plein jour était une bétise.
Et il avait totalement raison.


 

////////////

Nous en étions là.

Ma vie allait prendre un tournant, et pas des plus sympathiques.

Alors que mon plan me semblait sans faille, cette décision irréfléchie allait sceller mon avenir.

J’ai forcé Barac à monter dans la camionnette.
Lui, il n’était pas d’accord du tout.
Il s’était assis fermement dans la poussière, refusant d’avancer.
J’ai dû le tirer jusqu’à la portière.

Il a fini par monter, mais de mauvaise grâce.
Et il avait raison.

Je vais donc vous raconter presque en direct ce qui m’est arrivé…

J’écris toujours mes pensées, mes envies, mes frustrations.
Je le fais depuis toujours.

Peut-être qu’un jour, une civilisation extraterrestre retrouvera mes récits…
Et en tirera des enseignements.
Peut-être comprendront-ils quoi ne pas faire.

Ou au contraire…
Peut-être que ce que je raconte mérite d’être suivi.

Bref.

Nous sommes partis, Barac et moi, en direction du bateau, avec un crochet par le magasin.
Ce Gamm Vert que je n’avais pas visité depuis des semaines.

J’ai garé la camionnette dans le petit bois à proximité.
Je suis sorti, accompagné de Barac.

Mauvaise surprise.

Je cherche mon fusil… Imbécile que je suis.
Il est dans le coffre du bus/camping-car, bien au chaud là-bas.
Je n’ai que mon vieux Beretta, un chargeur de secours et ma petite trousse à outils.

Super.

Autant sortir en slip avec une cible peinte dans le dos.

Mais j’étais .
Et le magasin était en vue.

J’ai fait signe à Barac d’aller en éclaireur.

Il a filé comme l’éclair.

Minutes interminables…

Puis, il est réapparu.
Il a jappé une seule fois.

Zone sûre.

Le soleil me tapait dans le dos, brûlant ma peau.
Mon crâne fraîchement tondu commençait à chauffer.

Pas de casquette.
Pas de gourde.

Je suis un idiot.

Je remonte la capuche de ma veste.

L’air est agréable.
Plus de pollution.
L’odeur de l’herbe fraîche me rassure un peu…
Elle m’a toujours apaisé.

J’attrape mon pistolet, mets le cran de sûreté.

Pas question de me tirer une balle dans le pied ou de gaspiller mes rares munitions.

Je me glisse d’épave en épave, essayant d’être invisible.

Gorge serrée.

Mauvaise idée… Très mauvaise idée.

Et effectivement, ça allait virer au drame.

J’étais à moins de 100 mètres du magasin quand Barac a grondé.

Un avertissement.

Je n’avais rien entendu.

Puis, une flèche est venue se planter à quelques centimètres de moi.

Puissante.

C’était un avertissement clair.

Je me suis retourné instinctivement, braquant mon arme au jugé dans la direction du tir.

Une femme se tenait là.

Tout en cuir noir, pantalon serré, veste rouge sang.
Fière.
L’arc toujours bandé.

La prochaine flèche… c’était pour moi.

Mais avant que je ne réagisse, Barac grogna de plus belle.

Un autre danger.

Pas une, mais trois autres femmes venaient d’apparaître.

Elles étaient armées.
Trois avec des arcs, une avec un fusil de chasse.

J’étais encerclé.

"Halte, petite ! Que fais-tu ici ? C’est notre territoire."

Petite… ?

Oh merde.

Ma capuche et ma silhouette amaigrie m’avaient protégé.
De loin, on ne pouvait pas deviner mon genre.

Mais malheureusement… ma voix allait me trahir.

J’ai répondu le plus doucement possible, sans forcer sur le ton :

"J’ai faim."

La femme au cuir rouge m’a scruté.

"Enlève ta capuche, petite… Tu es bizarre. Ta voix est étrange. Tu es malade ?"

J'hésitais.

Barac était tendu, prêt à attaquer, mais il ne savait pas où donner de la gueule.

Merde…

J’ai sifflé brièvement.

Barac est venu se coller à moi, en bouclier.

Brave Barac.

La femme n’a pas attendu.
Elle a décoché une flèche.

Trop proche.
Beaucoup trop proche.

Elle visait ma capuche.
Elle avait presque réussi.

La situation dégénérait vite.

Je me suis levé lentement, tendant mon arme d’une main et l’autre en signe d’apaisement.

"Ne fais pas de mal au chien."

Des murmures.

Puis, quand j’ai retiré ma capuche

Deux des filles ont reculé.

Presque en hurlant.

"C’est impossible… C’est un homme !"

Merci d’avoir remarqué.


 


 

Je regardais autour de moi…
Seul échappatoire : le magasin. Et je savais comment y entrer.

Les flèches ne m’inquiétaient pas trop, mais c’est le fusil qui me stressait.
Je réfléchissais tout en braquant mon arme aléatoirement sur les femmes… Des amazones, toutes vêtues de façon identique et équipées d’arcs.
Elles devaient être fans de Wonder Woman…

Quoi qu’il en soit, je devais agir.
Plus j’attendais, plus la situation empirait.
Elles commençaient d’ailleurs à s’approcher.

Plus le temps de réfléchir.

Je tirai une fois au sol, juste à côté de leur cheffe supposée, puis plongeai dans le hall du magasin.

Malheureusement, je n’avais pas anticipé la réaction de Barac.
Lui, courageux et téméraire, faisait toujours face.
Ma fuite était avortée…

Je revins bêtement sur place, restant à la porte, à demi protégé, et appelai mon fidèle animal.

— Barac, vieux cabot d’amour, au pied…

Barac, mi-amusé, mi-agacé, fixait les filles qui s’approchaient, peut-être inquiètes de sa présence. Moi, j’étais en panique absolue.

Toutefois, je réussis un coup de maître… qui n’allait pas durer longtemps.
Mais après coup, c’était impressionnant.

La plus valeureuse entra dans le magasin, et la pénombre ambiante me donna un avantage.
Je pus la saisir par le bras et me placer derrière elle, lui collant le canon de mon Beretta contre la tempe.

— Reculez, s’il vous plaît… et ne touchez pas au chien.

Me servant d’elle comme d’un bouclier, je sortis du magasin.
Mais je sentais mes forces m’abandonner.
Je tremblais comme une feuille.
Et la chaleur environnante n’aidait pas…
Je titubais presque.

Elle était en plus relativement grande, à peine un centimètre de moins que moi.
Extrêmement musclée.
Je commençais à perdre mes moyens… et elle dut le sentir.

D’un violent coup de coude dans l’estomac, elle se libéra.
Par chance, mon Beretta, solidement accroché par une dragonne, ne tomba pas au sol.
Je le récupérai au vol et braquai à nouveau devant moi.

Sauf qu’elle n’était plus là.

Elles s’étaient toutes réfugiées derrière une voiture.

Je savais être impressionnant, mais quand même…

Puis j’entendis Barac japper d’une manière hystérique.
Et un feulement peu encourageant…

Un tigre d’une bonne taille se tenait derrière moi.

Une magnifique peluche toute blanche…

Sauf qu’au vu de son sourire carnassier, la peluche était en mode "le repas est servi".

La tigresse se jeta sur moi et me mordit au bras.

Puis, d’un puissant coup de patte, elle me projeta au sol.
Barac se précipita sur elle… et subit le même sort.

Ma dernière pensée fut :
« Non, pas Barac… pas lui… »

Puis plus rien.


 


 

Lorsque je revins à moi, il y avait une odeur…
Une odeur d’hôpital.

J’étais allongé sur un lit, une perfusion plantée dans mon bras.
À côté de moi, il y avait un gros tas de fourrure…

Mon dieu, Barac !

La pauvre bête avait une patte immobilisée, mais contrairement aux humains, il ne semblait pas s’en plaindre.
Il était joyeux et me regardait avec un amour sincère au fond des yeux.

Mes larmes coulèrent, peu, à cause de la profonde dénutrition et du manque d’énergie, mais j’étais rassuré…

C’est lorsque mon cerveau sortit de la brume que l’angoisse et le stress remontèrent à leur maximum.

Un hôpital ???

Peu probable.

Une prison… ?

C’est alors qu’une femme entra. Une femme que je connaissais.

Belle, le visage farouche, ses grands yeux verts en amande la rendaient fascinante.
Mais son ton, aussi bien dans sa voix que dans sa posture, était dur.
Son expression, à la limite du terrifiant.

Bonjour, étranger.
Je te déconseille de rejouer avec des tigres dans les semaines à venir…

Une comique, sans doute, dans une vie antérieure.

Tu peux m’expliquer ta présence parmi nous ?

Grommelant comme un enfant boudeur, je ne répondis pas.
Mon bras valide cherchait le réconfort de Barac, non loin de moi.

Ce dernier réagissait d’une façon presque plus humaine que moi.
Il observait notre enquêtrice avec sympathie, haletant comme s’il la connaissait depuis des jours.
Et c’était le cas… Cela faisait trois jours que j’étais dans un léger coma.

Je me sentais malgré tout pas si mal, compte tenu de ma séance de câlin avec la grosse peluche.

Je n’avais plus de salive et réussis à marmonner :

Peux pas parler… gorge trop sèche…

Elle prit un verre derrière elle, humecta mes lèvres, puis me fit boire une petite gorgée.

L’eau glacée me donna l’impression de me brûler tout le conduit et réveilla des aigreurs d’estomac.
L’effet fut plus douloureux qu’agréable.

Je toussotai.

Après quelques instants, elle me redonna un peu d’eau.

La deuxième tentative fut plus bénéfique.
À la troisième, c’était réellement agréable.

La peau douce de ma bienfaitrice frôla la mienne et me donna des frissons…

Je réalisai à quel point n’être qu’avec des animaux depuis tout ce temps était peu naturel.

Elle dut lire dans mes pensées, car elle retira aussitôt sa main de ma joue.

Alors, que faisais-tu sur notre territoire ?
As-tu un groupe ?
Es-tu en bonne santé ?
Pourquoi n’es-tu pas mort avec les autres ?
Comment as-tu survécu ?

Elle m’assaillait de questions.

Et tout ce que je voyais… c’était le verre d’eau.

Au bout de quelques minutes, je répondis la première chose qui me passa par la tête :

Je suis stérile.

Elle me regarda comme si j’étais devenu fou.

Et oui, je porte des tas de virus en moi… Il faut me libérer rapidement avant que je vous contamine toutes.

Une femme en blanc, derrière elle, intervint :

Il est sain. Tout va bien en dehors des carences…
Il est même en une forme incroyable, compte tenu des circonstances !

Fichue gym.

Je cherchais toujours le soutien de ce traître de Barac…
Mais lui, acceptait les caresses d’une petite fille que je n’avais pas encore repérée.

Il est beau, le chien ! Il s’appelle comment ? Il aime les friandises ?

Un vrai moulin à paroles… Elle devait être la petite soeur de l’enquêtrice.

Les trois jeunes femmes se regardèrent… puis firent demi-tour.

Je m’endormis à nouveau.

La perfusion contenait un puissant analgésique.


 

Plusieurs heures après, la jeune femme brune aux yeux en amande était à côté de moi.

— Bonjour, ou plutôt rebonjour. Tu as soif ?

Je fis signe que oui.
Barac, ce traître, faisait la fête à cette dernière.
Devais-je me fier à son instinct ?!
Je n’étais pas rassuré... J’avais mal au bras et je ne sentais plus ma nuque. Tout était raide, et elle me rassura sur ce point.

— Tu as une minerve, ne bouge pas trop. Le choc a été violent, c'est un miracle que tu sois entier.

La puissance de l'animal était dingue. En même temps, elle avait une belle réserve de nourriture. Elle avait entamé des dizaines de sacs... Trois flèches et deux cartouches pour en venir à bout...

Alors qu'elle me racontait son histoire, je sentis une gêne m'envahir. J’étais allongé sur le lit, aux trois quarts nu, et je savais que ma présence inhabituelle la mettait mal à l’aise. Elle parlait beaucoup, comme pour contenir sa gêne...

Et oui... Elle parlait beaucoup.
Habitué aux grognements et aux aboiements, je me sentais agacé par une telle diarrhée verbale...
Je fermai les yeux, espérant ne plus l'entendre... Malheureusement, mes oreilles n’avaient pas de paupières pour les protéger.

Au bout de quelques minutes, elle s’arrêta et me fixa en silence.
Tout à coup, je me mis à regretter ses mots... En plus, elle avait une belle voix.
Je n’étais plus habitué à être en contact avec des humains. Je ne savais pas trop quoi dire...

Je demandai poliment — ou quelque chose s’en approchant — si je pouvais boire un peu.

Elle me fit boire à nouveau. Sa main posée contre ma tête, elle était relativement forte pour une apparence si chétive.
Après quelques courtes gorgées, je lui demandai si elle pouvait en donner à mon chien.

Elle me regarda, surprise...

— Tu penses à ton chien en ce moment ?

— Et à quoi d’autre devrais-je penser ?

À tout ça, elle embrassa l’horizon du regard.

— Cela ne signifie rien pour toi ?

— Laisse-moi partir. Mes animaux sont abandonnés depuis trop longtemps. Il faut que j’aille m’en occuper.

— Pas de souci, j’envoie un camion. Où est ton camp ?

Mutisme...

— Je ne t’ai rien demandé de cela... Je veux juste y aller moi-même. Je n’ai besoin de personne !

— Mais si ! Tu fais partie de notre groupe désormais ! On doit être solidaires...

Je tourne la tête et ne réponds plus.

Barac se colle contre moi et sent mon désarroi, car il se met à couiner... Comme pour me signifier que mon comportement n’est pas approprié.
Mais que devrais-je faire ou dire par rapport à tout cela... ?

Je me mure dans un silence total, respirant doucement et essayant de reconstituer mes forces.

Le lendemain, je me lève de moi-même et fais quelques pas dans la chambre.
La soignante me demande de me recoucher.
Je refuse d’obtempérer.

Deux femmes en rouge et noir arrivent prestement.
L’enquêtrice les suit de près.

— Laissez-le aller ! Il est notre invité, pas un prisonnier.

Elle se présente alors que je me dirige vers la sortie et me signale que je ne devrais pas sortir dans cette tenue...

Je baisse les yeux...

Barac ne se formalise pas de voir mon postérieur tout blanc...

Elle a tout de même raison.

Elle me montre un placard, et je trouve mes affaires, propres comme jamais... Même ma veste, quasi neuve puisque récupérée dans un magasin il y a peu... Même cette dernière sent bon le propre.

Je m’habille comme je peux avec mon bras en écharpe et abandonne l’idée du tee-shirt, que je fourre dans ma ceinture.
Plaçant ma veste sur les épaules, je reprends le chemin de la sortie.

Lorsque j’ouvre la porte, je suis accueilli par des dizaines de cris et des mains qui se précipitent sur moi...
Les femmes n’ont pas vu d’homme depuis des années et leur réaction est quasi hystérique.

Je suis tiré vers l’intérieur et la porte se referme.

— Elles vont avoir besoin de temps pour t’accepter, mais ne t’inquiète pas, c’est juste un réflexe...

Je la regarde et lui demande comment sortir sans ameuter tout le monde.

Elle me guide jusqu’à un hangar.

Là, je retrouve ma vieille camionnette.

— Nous avons fait le plein et tu as des sacs pour tes animaux...

Je la remercie sincèrement.

— Ne me remercie pas. Reviens, s’il te plaît... Il faut qu’on parle de toi...

Je ne dis rien, mais je fais un petit signe de tête approbateur...


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

 

 

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MorganeJ
Posté le 04/03/2025
Vraiment captivant par l'intensité de la narration, qui vogue entre réalisme brutal et survie instinctive. Percutant ausdi ! Sec et rythmé, ce qui colle parfaitement à l’urgence du récit. Les phrases sont courtes, souvent nominales, et je trouvent que comme ça, elles accentuent la tension et plongent le lecteur dans l’adrénaline du protagoniste. On ressent chaque décision, chaque danger, chaque battement de cœur.

J'apprécie aussi la façon dont vous jouez avec l’immersion : le monde post-apocalyptique est décrit avec une économie de mots efficace, sans surcharge descriptive, mais avec juste assez de détails pour nous faire visualiser cette terre dévastée. L'antagonisme de Proust ! 😅🤣 L’alternance entre action et introspection est bien dosée, et le ton quasi-journal intime apporte une dimension humaine et introspective qui renforce l'attachement au personnage.

Seul bémol, peut-être : parfois, le rythme peut être un peu excessif et mériterait quelques respirations narratives pour donner plus d’impact aux moments clés. Mais j'ai deja remarque que dans vos autres histoires aussi, c'est votre touche.
ludwigsburg21
Posté le 05/03/2025
Bonjour Morgane
Je suis totalement d'accord sur la remarque.
Il est vrai que je suis un peu désordonné et du coup mon rythme est soutenu.
Voir hyper actif.
Mon texte et plus généralement mes écrits méritent le meilleur de moi.
Je vais tacher de faire mieux a l'avenir et de canaliser un peu mes émotions.
Toutefois c'est un peu comme le sport...
Cela mérite de l'entrainement avant de performer.
K=Lorsque j'arriverai a me poser je suis certain que je pourrai retravailler sur un ou plusieurs de mes textes.
je les aimes tous et mon futur texte est déjà bien en place dans mon esprit.
Je fais une promesse de ne pas abandonner mes créations.
Je retravaillerai chacun d'entre eux.
Il me faudrait une ou un écrivain de talent pour m'aider a structurer tout cela.
Je n'ai pas envie de me mettre une forte discipline.
Mais il faut tout de même que je respecte mon travail.
Merci de me suivre en tout cas !!!!!!

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