L'histoire du prince perdu

Notes de l’auteur : Avertissement :
Ce conte est une sorte de transposition du Grand Retour (mon histoire qui comporte deux tomes, l'Université et les États Suspendus). Certains éléments de l'histoire n'ont pas encore été révélés dans le roman et le seront ici, donc c'est à vous de choisir de lire ou non.
J'ai écrit ça pour me dérouiller, pour le plaisir de manier une langue un peu différente et aussi pour avoir une vue d'ensemble de mon histoire. Je le publie parce que ça fait trop longtemps que je n'ai rien publié et que ça me fait plaisir !

Il était une fois un prince issu d’une famille très nombreuse, ancienne et fort puissante. Lui et ses dizaines de frères et sœurs vivaient dans un royaume de petite taille, mais d’une grande richesse. La vie était douce et facile, car tout venait à eux : ni le prince ni sa famille n’avait jamais besoin de travailler. Ils étaient tous d’une santé de fer et possédaient toutes les qualités que l’on peut attendre chez des princes et des princesses : l’adresse, la vivacité, la bonté, la sagesse ; quoique leur sagesse était double, car ils savaient réfléchir comme des vieux sages et rire comme des enfants.

Personne ne venait jamais visiter leur royaume, tout magnifique qu’il soit. Le prince et sa famille étaient seuls, dans une éternité de jeux, de promenades et de longues discussions qui contentaient chacun d’entre eux.

Les princes et les princesses étaient si nombreux que l’on aurait eu peine à les distinguer les uns des autres. Eux-mêmes accordaient fort peu d’attention à leur propre identité, et nombre d’entre eux avaient oublié leur nom. Ils pouvaient incarner n’importe lequel d’entre eux à n’importe quel moment, et il en avait toujours été ainsi. 

 

Or un jour, depuis la plus haute tour du palais, un groupe de princes et de princesses qui devisaient là en admirant les nuages aperçurent quelque chose de singulier à l’horizon. Au-delà des villes, des collines et des forêts qui composaient leur royaume, il leur avait semblé voir un nuage de poussière, comme s’il y avait eu du mouvement à cet endroit. Mais ils eurent beau plisser les yeux, ils ne distinguèrent rien qui sortât de l’ordinaire. La question fit débat : certains princes et princesses suggérèrent qu’ils avaient dû se laisser abuser par la lumière du soleil, et qu’en vérité il n’y avait pas eu de nuage de poussière ; d’autres s’accrochèrent à l’existence du nuage de poussière et insistèrent pour que chacun continue à guetter l’horizon. 

Cette fois-ci, le débat n’alla pas plus loin. Les princes et les princesses qui croyaient au nuage de poussière restèrent au sommet de la plus haute tour du château, tandis que les autres redescendaient pour d’autres jeux. Mais le soir, au dîner, on évoqua le nuage de poussière et la possibilité qu’il ait été soulevé par un véhicule, un animal ou un autre être vivant qui arrivait depuis la plaine. Les princes et princesses qui n’étaient pas présents lors de l’événement ressentirent une vive excitation à cette idée, car c’était la première fois qu’une aventure de la sorte se présentait ; certains admirent à voix haute leur espoir que ce nuage de poussière ait été soulevé par quelque voyageur leur rendant visite ; d’autres s’inquiétèrent de l’identité de ce voyageur, car ils n’en avaient jamais reçu et ignoraient ce qu’ils devaient en attendre ; d’autres encore continuaient de réfuter l’existence du nuage de poussière. On convint, pour le lendemain, que tous monteraient dans les plus hautes tours du château pour surveiller l’horizon afin de déterminer ensemble la bonne attitude à adopter.

 

Le lendemain, les princes et les princesses se postèrent donc au sommet des plus hautes tours et surveillèrent l’horizon toute la journée. Ils aperçurent en effet le nuage de poussière – quoique certains doutassent toujours de son existence – mais ils virent aussi d’autres manifestations surprenantes. 

La forêt la plus éloignée du château semblait avoir changé de forme, comme si on en avait rongé un morceau. Les montagnes qui bordaient l’horizon renvoyaient d’étranges reflets, comme si de petits éclats de miroir avaient été accrochés à leurs pentes. Une des rivières qui coulaient à travers le royaume avait légèrement faibli, comme si on en avait retenu une partie en amont.

Le soir, les débats firent rage. Chaque prince et chaque princesse avait une opinion différente sur ce qu’il avait vu, sur les conclusions qu’on pouvait en tirer et sur ce qu’il convenait de faire maintenant. Bien peu parvinrent à s’exprimer calmement, et le tumulte emplit les hautes salles du château. On ne put se mettre d’accord sur ce qu’il fallait faire le lendemain, mais deux clans distincts se formèrent : il y avait d’une part les princes et les princesses qui ne voulaient plus entendre parler de nuage de poussière ou de reflet dans la montagne, soit parce qu’ils croyaient que tout cela était un effet de l’imagination, soit parce qu’ils estimaient avoir mieux à faire de leur temps que de plisser les yeux vers l’horizon ; à l’opposé, il y avait les princes et les princesses qui étaient déterminés à remonter chaque jour au sommet des tours pour surveiller ces choses étranges qui se produisaient à la lisière de leur royaume.

L’un d’entre eux, mais il est impossible de dire lequel, décida de concevoir des appareils qui leur permettraient d’observer l’horizon plus à leur aise. La tâche prendrait quelques jours. Pour patienter, les princes et princesses gardaient les yeux fixés sur l’horizon en s’interrogeant mutuellement sur ce qu’il y avait là-bas. Les idées les plus folles émergeaient de leur imagination.

Quand arrivèrent enfin les appareils qui permettaient de voir plus loin, les princes et les princesses les utilisèrent avec enthousiasme, et ils les dirigèrent vers tous les endroits où ils avaient aperçus ces différents signes qui les avaient tant étonnés. Les premiers appareils étaient peu performants, mais ils confirmèrent ce qu’on soupçonnait : il y avait bel et bien de l’activité aux confins du royaume.

 

Par la suite, chaque journée vit les deux clans de princes et de princesses s’éloigner un peu plus. Alors que les uns avaient repris leur vie d’avant, insouciante et immuable, les autres se passionnaient toujours plus pour ce qui se passait au loin et inventaient mille manières d’en voir un peu plus. 

Ainsi, l’origine de toutes ces perturbations apparut bientôt clairement. Il s’agissait d’un peuple de petites personnes, fort difficiles à apercevoir, même avec des appareils grossissants, qui travaillaient sans relâche, quoique de façon rudimentaire. Toute leur vie, les princes et les princesses n’avaient connu qu’excellence, goût, raffinement. Le peuple des petites personnes leur semblait bien fruste à côté de la magnificence de leur royaume.

Et pourtant, les princes et les princesses qui montaient chaque jour dans les tours étaient pris de passion pour ce peuple de petites personnes. Ils se perdaient en conjectures quant à leurs origine, leur culture, leur façon de réfléchir, sur les travaux qu’ils exécutaient et comment ils auraient pu faire bien mieux. Tant de choses paraissaient étranges chez ce peuple, pour les princes et les princesses ! Quand ils purent les distinguer, ils les virent agir les uns avec les autres d’une manière qui leur était totalement inconnue. 

Pour commencer, les petites personnes riaient peu. Elles étaient entièrement consacrées à leurs tâches. Parfois, ils en voyaient certaines se jeter les unes contre les autres dans une grande agitation, ou prendre un de leurs congénères dans leurs bras, ou se prosterner en direction du château, ou tomber à terre, et parfois la petite personne qui était tombée était déposée sur un grand bûcher et brûlée par les autres, qui s’agitaient autour.

Il semblait y avoir des nuances dans tous ces comportements, mais les princes et les princesses ne les comprenaient pas. Alors ils échangeaient leurs hypothèses, encore et encore, depuis les plus hautes tours du château dont ils ne descendaient presque plus, tandis que les autres princes et princesses jouaient dans les cours et les salles aux hautes voûtes.

 

L’insatisfaction grandit de tous côtés. Les princes et les princesses qui ne montaient pas dans les tours en avaient assez d’entendre parler du peuple des petites personnes et d’entendre les autres s’extasier ou s’interroger sur une chose que ce peuple avait faite. Quant aux autres, ils auraient voulu pouvoir toujours inventer de nouveaux appareils qui leur auraient permis de mieux voir les petites personnes ; mais leur inventivité avait ses limites, et c’est ainsi qu’une idée nouvelle commença à parcourir leurs rangs.

On le murmurait sans oser le dire tout haut : et si, au lieu d’observer les petites personnes de loin, les princes et les princesses tentaient d’aller les rencontrer ? Alors, ils auraient sans doute pu tout comprendre sur les curieuses coutumes de ce peuple ; ils auraient pu leur montrer leurs propres usages et peut-être en faire des alliés, des amis, des frères et des sœurs.  

L’excitation gagnait chaque prince et chaque princesse à l’idée de rencontrer le peuple des petites personnes, une excitation telle qu’ils perdirent bientôt tout sens de la mesure et descendirent des tours à toute allure, chantant et s’égosillant, sous les yeux médusés des autres princes et princesses.

Le clan de ceux qui ne montaient pas dans les tours s’interposa avant que l’autre clan puisse quitter le palais. Ils se firent face et se demandèrent des explications. « D’où vient, dirent les premiers, que vous désirez quitter notre magnifique palais ? Car il serait incroyable que vous trouviez dehors plus bel endroit ni personnes de meilleure qualité. Nous sommes vous, vous êtes nous, et il en a toujours été ainsi. » D’un ton fébrile, les autres répondirent qu’ils devaient rencontrer le peuple des petites personnes, car c’était là leur souhait le plus cher et le parachèvement de leur plus grand projet. Certains assurèrent qu’ils reviendraient ensuite, mais d’autres restèrent cois, car à la vérité, ils pensaient ne jamais se lasser des petites personnes et espéraient ardemment pouvoir se joindre à eux. Cette triste vérité, le clan opposé la comprit sans peine et elle leur fit grand mal. En effet chacun comprenait que ce jour ne serait pas semblable à tous les autres, et que les princes et les princesses eux-mêmes ne pourraient plus se confondre ni oublier leurs noms, car ils étaient d’ores et déjà divisés.

 

Nul ne se souvient de la façon dont commencèrent les hostilités. Peut-être ceux qui voulaient sortir pressèrent-ils trop fort ceux qui voulaient les en empêcher, ou peut-être ceux-ci repoussèrent-ils ceux-là avec trop de violence ; toujours est-il que bientôt, chaque prince et chaque princesse se jeta sur ceux du clan opposé dans une mêlée désastreuse, ou chacun récolta maintes blessures.

La bataille faisait rage à tel point que chaque pièce du château s’emplit de princes et de princesses qui s’affrontaient, bien que certains eussent presque oublié pourquoi. On en trouvait dans les cours, les salles aux hautes voûtes, les chambres, les salons, et même en haut de la plus haute tour. 

C’est là que le prince dont nous parlions au début de cette histoire, en se battant contre d’autres, fut horriblement blessé et poussé par-dessus les créneaux. Il tomba et le vent l’emporta au loin – en effet les princes et les princesses étaient fort légers et le vent soufflait particulièrement fort ce jour-là.

 

Le prince tomba si loin, si fort, si longtemps, que son corps lui fut arraché, et il ne resta plus que ce qu’il y avait à l’intérieur. Lorsqu’il s’éveilla, il ne reconnut rien de ce qui se trouvait autour de lui : il avait quitté le royaume qui l’avait vu naître. Il était terriblement affaibli, à tel point qu’il lui fallut plusieurs jours pour rassembler ses forces et se relever. Malade, fragile, confus et effrayé, il se mit en marche sans savoir où il allait. Son cœur déplorait la perte de ses frères et de ses sœurs, le conflit qui les avaient déchirés ; sa solitude le faisait plus souffrir que ses blessures ; chaque pas lui coûtait.

Il traversa des pays déserts et aperçut de loin des villages peuplés de petites personnes, mais ne s’en approcha pas. Il ne voulait que son royaume. 

Mille questions traversaient le prince : comment s’était terminée la bataille ? Un clan avait-il vaincu l’autre, ou ses frères et sœurs avaient-ils fini par s’entre-tuer ? Était-il le seul à avoir échoué si loin de chez eux ? Il n’avait jamais voulu quitter le royaume ; mais voilà maintenant que son voyage l’amenait à rencontrer ce peuple qui avait tant fasciné certains de ses frères et sœurs.

 

Le prince conçut immédiatement un certain dégoût pour les petites personnes. Où qu’il aille, il ne voyait que leur prétention, leur mensonge, leur cruauté et leur hypocrisie. Les petites personnes faisaient semblant de ressentir des choses plus grandes qu’elles et s’en servaient de prétexte pour toutes leurs mauvaises actions. Le prince, lui, n’avait aucun mal à voir qu’elles inventaient, et il fit de son mieux pour se tenir à distance de ce peuple.

Ce ne fut pas chose aisée. En effet, pendant qu’il se remettait de ses blessures, les petites personnes s’étaient répandues et on aurait dit maintenant que tout leur appartenait. Le prince s’aperçut également que les petites personnes connaissaient l’existence de son royaume et désiraient s’y rendre, car sa magnificence les attiraient. Il en conçut pour elles une forme de mépris, car elles n’étaient pas dignes de fouler de leurs pieds les jardins ni les salles aux hautes voûtes du palais.

 

Le prince était extrêmement seul. Ce qui le faisait souffrir aussi, c’est qu’à plusieurs reprises ses voyages le menèrent à proximité de son royaume, mais quelque chose l’en tenait éloigné. Il comprit qu’il ne pouvait y rentrer seul ; il devait rassembler ceux qui, comme lui, avaient chuté hors du royaume. Il continua donc de chercher ses frères et ses sœurs, qu’il espérait rencontrer parmi les petites personnes, puisque certains d’entre eux avaient si ardemment espéré les connaître ; hélas il ne trouvait rien.

Un jour, cependant, alors qu’il était proche du désespoir, il fit la connaissance d’une petite personne qui ne ressemblait pas aux autres. Elle l’accueillit chez elle et le soigna ; à l’époque, pour ne pas être remarqué, il se déguisait lui-même en petite personne. Le prince déguisé et la petite personne pas comme les autres parlèrent : elle lui dit qu’elle était venue d’ailleurs dans ce pays-ci, et que ses contrées lui manquaient. Elle les décrivit au prince avec force détails, avec une ardeur qui éveilla son intérêt, et il lui en demanda plus. Elle lui révéla alors que chez elle, dans un pays fort lointain, il existait des êtres qui n’étaient pas des petites personnes, ni des animaux ; à la vérité, chacun ignorait ce qu’ils étaient ; certains en avaient peur, d’autres les aimaient.

Le prince comprit alors que ces êtres n’étaient autres que ses frères et ses sœurs, déguisés pour vivre près des petites personnes. Il en conçut une joie immense, car il avait enfin retrouvé leur trace, mais un autre problème se posait : comment allait-il les convaincre de rentrer avec lui dans leur royaume ?

 

Voilà le stratagème qu’il imagina.

Comme les princes et les princesses qui s’étaient enfuis étaient obsédés par les petites personnes, comme leur plus grand souhait était de vivre près d’eux et de les comprendre, le prince devait leur donner ce qu’ils voulaient. Il choisit donc une petite personne, très jeune, et lui insuffla un peu de lui-même. Ainsi, ses frères et ses sœurs se reconnaîtraient dans cet être hybride qui était tout à la fois comme eux et comme une petite personne ; ils auraient tout à la fois le plaisir du familier et de la découverte ; alors, la compagnie de cet être leur suffirait et ils accepteraient de regagner leur royaume, enfin tout redeviendrait comme avant.

 

Le prince envoya sa créature dans ces contrées lointaines ; il savait qu’il y aurait là-bas des petites personnes qui s’en occuperaient, le temps qu’elle grandisse. Ensuite, il attendit et se reposa fort longtemps, car donner vie à sa créature l’avait épuisé et affaibli.

Quand vint le bon moment, il rappela sa créature à lui. Comme il l’avait prévu, elle était accompagnée de certains de ses frères et sœurs, qui s’étaient grimés pour vivre près des petites personnes ; toutefois il n’eût aucune peine à les reconnaître. D’abord ils furent sourds à ses paroles et refusèrent de le suivre dans leur royaume. Mais, conformément à son plan, sa créature l’aida à les convaincre ; ses frères et sœurs étaient si attachés à elle qu’il leur suffit de la suivre. 

 

Ils voyagèrent ainsi jusqu’à leur royaume. Tout se passait merveilleusement bien ; hélas, vint un moment où la créature se rebella. « Je ne peux, dit-elle, supporter plus longtemps la dualité que vous m’avez imposée. Suis-je des vôtres ou des petites personnes ? Je l’ignore et cette incertitude me brûle, c’est pourquoi je ne peux me résoudre à rentrer avec vous dans le royaume dont vous m’avez parlé. J’aimerais mieux que nous restions tous ensemble et que nous partions en voyage, car il y a dans le monde de beaux endroits où j’ai été heureuse, et je ne pourrais me résoudre à laisser derrière moi les petites personnes auxquelles je me suis attachée et qui ne pourraient nous suivre dans votre palais. »

Le prince se mit en colère. « Tu es ma créature, et ainsi tu dois te plier à mes volontés. Tu as été conçue dans le but précis de regagner le château ; ne viens pas t’y opposer maintenant que nous en sommes si proches. 

– Cependant, répartit la créature avec chagrin, le monde est vaste, et j’ai grand désir de le parcourir ; je ne souhaite pas m’enfermer dans quelque palais que ce soit. »

Ces mots parurent réveiller les princes et les princesses qui, jusqu’ici, suivaient aveuglément la créature ; ils réfléchirent au sort qui les attendait s’ils suivaient leur frère pour rentrer dans leur royaume ; ils se rappelèrent cette éternité de journées toutes semblables, heureuses certes, mais futiles et sans accroc. 

 

Alors tous ensemble – la créature, les princes et les princesses qui s’étaient enfuis de chez eux et les petites personnes avec lesquelles ils s’étaient liés en chemin ; tous ensemble opposèrent au prince qui souhaitait rentrer chez lui un franc refus.

Le prince crut mourir de chagrin et de dépit, car il avait été si près d’accomplir ce qu’il avait si longtemps cherché. Les autres lui firent observer que ce à quoi il aspirait était plus de retrouver sa famille perdue que de rentrer dans le lieu qu’ils avaient habité ensemble ; ils ajoutèrent que tous autant qu’ils étaient se trouvaient fort disposés à former une nouvelle famille, à la seule condition qu’aucun d’eux n’ait le droit d’user de ce lien pour contraindre les autres.

 

Ceux qui racontent cette histoire ne sont pas tous d’accord sur la façon dont elle finit. Il est difficile de savoir quel fut le choix du prince. 

Peut-être resta-t-il avec cette famille nouvellement formée ; alors, ils parcoururent le monde ensemble et ne s’arrêtèrent que lorsque la fatigue les prit. 

Peut-être au contraire rentra-t-il dans son royaume, seul et amer, pour y finir ses jours. 

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Albanane
Posté le 05/03/2024
Bonjour !
J'ai adoré lire cette histoire. Aucune faute d'orthographe, les mots choisis avec soin, le déroulement captivant du conte, etc. Je me sentais guidée à travers les étapes du récit et cela rendait la lecture très agréable à lire !
J'espère que le prince est resté avec ses frères et soeurs à errer dans le monde en vivant pleinement.
L'ambiance du conte est très intéressante aussi. On a une impression de légèreté mais de monotonie puis d'étrangeté et de liberté.
Merci pour ce récit !
Albane (je suis nouvelle ici)
Hinata
Posté le 07/06/2023
Coucou !
ça faisait une éternité que je n'avais pas lu de conte, j'adore le côté expéditif, naïf et explicite, et en même temps tellement inexpliqué, obscur parfois, absurde aussi (le prince qui s'envole, j'ai adoré, huhu). Bref, la narration est parfaitement maîtrisé, j'avais l'impression de lire une histoire du soir dont on n'arrive pas à décrocher son attention sans pouvoir soupçonner jusqu'où elle nous mènera à la phrase suivante, c'était un très bon moment !
J'ai adoré le passage du début avec la cission des princes et princesses et le clan sur le sommet de la tour, je visualisais très bien l'ambiance et la tension qui monte qui monte, et qui culmine, c'était génial !
Tout ça me rend très curieux.se de découvrir Le Grand Retour pour pouvoir apprécier la transposition x)

A bientôt peut-être ;)
EryBlack
Posté le 01/07/2023
Salut Hinata ! Merci pour ce retour, je te réponds un peu tard désolée, ça m'a fait très plaisir de le lire ! Heureuse que tout ça ait fonctionné, c'était une expérimentation ce conte, non seulement dans le format court mais aussi dans ce travail un peu bizarre de transposition. C'était bien de poser toutes mes idées (sous forme de métaphores souvent, mais quand même), et je suis soulagée de voir que ça n'a pas de sens que pour moi ^^
À bientôt avec plaisir :D Le Grand Retour n'est plus accessible pour le moment, j'ai archivé la version antérieure, mais je commencerai bientôt la publication de la dernière version.
Contesse
Posté le 31/05/2023
Hello Ery :)
Ça fait assez longtemps que je voulais découvrir ta plume et tes histoires et me voici enfin !

J'ai bien apprécié ce petit conte, qui fait beaucoup réfléchir sur ce qu'on appelle "la maison", le chez soi, mais aussi sur les risques et les dérives de l'entre-soi il me semble ^^ Ce groupe de princes et princesses qui ne veulent pas se mélanger et ne jamais quitter le confort de leur château était effrayant au début !
L'idée de créer deux groupes était malin ! Ça représente bien la dichotomie qu'on peut trouver dans la vraie vie entre ces gens ouverts et ceux qui bah... le sont moins x)

Ça fait beaucoup réfléchir aux choix, collectifs et individuels et sans doute aussi à la vie en solitaire/en communauté !
J'aime beaucoup le format du conte court à la Perrault ou à la Andersen et j'avoue que tu t'es très bien prêtée au jeu !

C'était vraiment une lecture agréable, merci pour ce moment :)
A plus tard ;)
EryBlack
Posté le 31/05/2023
Salut Contesse, contente de te voir ici ! Le bingo donne l'occasion d'explorer un peu PA, c'est cool :D
Merci pour ton retour sur ce conte. C'est intéressant pour moi de voir comment tu l'as perçu parce que son contenu touche de très près à l'intrigue de mon roman. Par exemple, ça m'intéresse de voir que le début du conte, avec les princes et princesses qui ne veulent pas quitter leur château, peut paraître "effrayant" à cause du côté entre-soi. Je crois que je cherche à la fois à exprimer ça et à la fois à montrer à quel point c'est dur, en fait, de quitter son chez-soi justement, d'accepter que les gens bougent, partent, que les choses changent. En tout cas, si on perçoit cette thématique, et aussi la question de la vie en communauté, ça me fait plaisir, c'est important !
Merci encore, ravie que la lecture ait été agréable :D À bientôt !
Contesse
Posté le 31/05/2023
Oui tu as vraiment bien réussi à montrer les deux revers de la médaille je trouve :) Le côté positif et négatif ! C'est ça qui fait réfléchir justement et qui est appréciable ;)
Cherry
Posté le 08/01/2022
Coucou ^^

je passe par là et je ne suis pas déçue. Sache que j'ai adoré ce petit conte. Il est empreint d'une sagesse rare, comme on en trouve pas. J'aime beaucoup cette fin ou le lecteur peut choisir et personnellement, j'aime à croire que ce prince est parti voyager aussi. Le savoir seul dans ce chateau me rend triste T_T mais d'un côté, n'est-ce pas humain que de retrouver sa famille ? c'est un choix égoïste mais qui fait réfléchir sur le bonheur individuel. La maturité de la plume et la morale qui s'en dégage m'a conquise :-)


ça a été un moment super et je te remercie d'avoir publié cette histoire :)

à bientôt !
EryBlack
Posté le 11/01/2022
Bonjour Cherry ! Merci pour ton retour sur ce conte :) La raison pour laquelle la fin est laissée en suspens, c'est que l'intrigue suit celle de mon histoire principale, et je n'étais pas encore décidée sur sa fin quand j'ai écrit le conte. Même aujourd'hui, c'est encore flou ; j'aime bien poser des questions mais pas trop prendre des décisions ^^ En tout cas, je suis heureuse que ça t'ait plu, merci pour ton retour qui me fait très plaisir !
Elka
Posté le 17/08/2020
Je l'ai lu je l'ai lu !
En vrai je l'avais lu dès sa sortie, mais je suis restée sans ordi un moment (et les commentaires sur téléphone, ça m'emballe pas, même si je m'y serais résolue au bout d'un moment)
C'était très très chouette à lire ; j'imagine le plaisir que tu as eu à adopter la formule du conte, sa syntaxe, son rythme... Je trouve ça très adapté au ton de l'Université en plus ♥
Y a pleins de choses à exploiter, pour qui connait l'histoire ! En même temps, je sais aussi (et ça a été confirmé en lisant ton JdB) que tu te laisses une liberté de manoeuvre sur la fin. Je ne me suis donc pas senti spoilé, en fait... j'ai juste très hâte de lire la suite du roman et de me dire ponctuellement "Ah ! C'était dans le conte, ça !"

Très heureuse pour toi que tu aies pu écrire, j'espère que tu remettras le pied à l'étrier aussi fermement que tu le souhaites.

EryBlack
Posté le 17/08/2020
Coucou Cla ! Ça fait trop plaisir de te voir ici <3 J'ai perdu l'habitude des commentaires et de toute la chouetterie qui va avec !
Merciiii beaucoup pour ton retour, effectivement je me suis bien éclatée ! Je réfléchis à un moyen de faire figurer ça dans l'histoire, peut-être sous forme d'annexe (ou un récit de Tadi ? mais ça n'aurait clairement pas la même forme).
Je confirme que c'est pas si spoilant que ça, en fait, juste que ça donne beaucoup plus d'infos sur un-certain-personnage et ses objectifs, même s'ils étaient déjà un peu dévoilés. Va falloir que je re-révèle tout ça dans l'histoire ^^
Je suis hyper heureuse de m'être remise à écrire, j'avance plutôt bien et j'ai l'impression de renouer avec PA, c'est génial. Merci encore pour ton passage, gros bisous <3
Hylla
Posté le 09/08/2020
Salut Ery ! Je commence à découvrir tes écrits par ce conte puisqu'il est plus récent, et oui, j'ai pris le parti de sûrement découvrir quelques éléments des deux romans mais je ne le regrette pas.

J'ai beaucoup aimé ce conte. Le ton est juste, tu décris élégamment et avec le regard naïf de ces princes et princesses qui ne sont jamais sortis des choses si complexes de l'humain comme les émotions, la religion, la société, la justice, etc. J'ai souri à toutes les dénominations: les petites personnes, la petite personne pas comme les autres, la créature...

Mes petites remarques:

* le moment où le prince tombe: je me suis demandé s'il ne serait pas mieux d'individualiser ce petit prince juste avant sa chute. Sans forcément focaliser l'attention sur lui non plus, il s'agirait surtout de faire comprendre au lecteur dans quel camp il est au moment où il est encore dans la bataille, de sorte à ce que quand il tombe... l'histoire continue sans revenir sur ce détail. Il peut s'agir d'une façon de le désigner simplement !

* quand il rencontre la fille pas comme les autres: la description de son origine est poétique et m'a beaucoup plu. Par contre, j'ai trouvé ce prince particulièrement perspicace: il ne voulait pas spécialement aller au contact des autres, il n'a toujours connu que la vie de palais avant de rencontrer les petites personnes, mais le monde peut avoir encore tant à lui faire découvrir! Alors j'étais étonnée que les personnes dont la fille parle lui évoque si directement ses frères et soeurs. En tout cas, le prince m'a doublée sur ce coup-là !

* la fin: j'ai beaucoup aimé l'idée que le dénouement est ouvert. Ca rappelle l'oralité des contes, qui a donné lieu à de multiples versions d'une histoire. Pourtant, j'ai trouvé cette fin trop rapide. Si je me doutais que le dénouement arrivait lorsque la créature refuse d'aller au palais, j'ai été étonnée que la fin soit réglée si vite. Peut-être étoffer légèrement chaque fin alternative, ne serait-ce que d'un ou deux détails?

* les coquilles:

- « tout comprendre sur les curieuses coutumes de ce peuple » > tout comprendre des curieuses coutumes

- « avant que l’autre clan puisse quitter le palais » > ne puisse quitter le palais ? Je sais que ce n'est pas obligatoire d'y mettre la négation, mais je me disais que ça sonne bien

- « Il tomba et le vent l’emporta au loin – en effet les princes et les princesses étaient fort légers et le vent soufflait particulièrement fort ce jour-là. » > J'aurais bien mis la causalité avant la conséquence. Par exemple: Il tomba. Le vent était si fort, et le prince si léger qu'il fut emporté au loin.
EryBlack
Posté le 09/08/2020
Coucou Hylla ! Oh comme je suis contente de lire ton commentaire, il est hyper intéressant et pointe des choses vraiment importantes ! Merci beaucoup <3
Je suis très contente que tu aies apprécié. Mine de rien, c'est une sorte de synopsis de mon histoire et je ne l'ai dévoilé jusqu'ici qu'à une poignée de personnes. C'est cool que ça puisse être apprécié en dehors de ce cercle restreint ^^

Concernant tes remarques :
- OUI ! Très juste. Je vais modifier ça pour que le lecteur "retrouve" le prince un peu plus tôt.
- Aaaaah :'D C'est un *léger* problème de scénario sur lequel j'ai essayé de ne pas me focaliser jusqu'ici, en espérant qu'une solution viendrait... Je crois que dans le roman, vu qu'il y a pas mal d'autres détails, on voit mieux pourquoi le "prince" comprend tout de suite qu'il s'agit de ses frères et soeurs. Mais c'est déjà assez fragile - et ici c'est carrément expédié. Je vais réfléchis à ce problème, merci beaucoup de me l'avoir signalé ^^
- J'aime bien cette idée d'ouverture, effectivement, mais je dois avouer que c'est aussi parce que je ne suis pas très sûre de la façon dont ça va finir ^^ J'ai des idées, je pourrais étoffer comme tu le conseilles, mais ça mobilise des éléments de l'histoire qui sont absents du conte, et j'hésite à les ajouter. Ça aussi, je vais y réfléchir, parce que je suis d'accord avec toi, c'est abrupt et ce serait mieux pour le conte que la fin soit plus riche.

Merci aussi pour les corrections, ce sont de très bons conseils ! :D À très bientôt sur ton histoire !
Hylla
Posté le 09/08/2020
Pour le deuxième point du coup: en effet, autant je m'attendais à ce que certaines choses soient plus développées dans ton roman autant je n'avais pas pensé que sa logique de pensée pouvait en découler ! De toute façon je lirai les romans, mais je trouvais intéressant de prendre le contre-pied en commençant par cette nouvelle. C'est une jolie entrée en matière, et je suis curieuse de lire la suite ! Enfin le début, ou le reste, tu vois ce que je veux dire.

A très bientôt quelque part dans cette nébuleuse plumesque !
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