Partie I La vallée de l’ombre de la mort

Par Ultor

Jeunesse brûlée

 

Partie I

La vallée de l’ombre de la mort

 

Je viens de déménager dans un pigeonnier, 20m², des combles, dernier étage, Toulouse. Classe prépa littéraire et ado paumé.

Premier jour, lycée de bourges, réputé. J’ai presque plus 17 ans, inadapté à tout, dynamique est perturbé par cet air nouveau. J’entre dans la salle, je suis le dernier. Coup d’œil, au fond de la classe cette petite perle belle comme le jour. Celle-là même qui va me pourrir la vie pendant ce qui l’en reste… mais mon Dieu quel cul !

J’suis tout enthousiasmé par cette charmante nouveauté. Ça sent bon les septembres de rentrée, les cahiers neufs et les passions naissantes. C’est de loin la plus jolie de cette classe, de très loin. Enfin autant qu’je peux le savoir, je n’ai vu qu’elle.

Deuxième jour, premier cours de Français dispensé par un inverti, alcoolique notoire. Un mètre soixante, plutôt sympa, sauf qu’il bavarde pour faire cours. 16h sonne, c’est le moment. En bonne introvertie elle fonce dehors la première, je fourre mes affaires dans mon sac et me précipite derrière elle. Elle cavale dans le couloir, elle marche vite, j’accélère. Si elle ne m’a pas encore grillé c’est chose faite. Je la coince dans les escaliers.

-Hey t’es dans quel groupe toi déjà ?

Excuse merdique, je le sais, elle le sait, mais le jeu commence et elle aime jouer. On prend le chemin de la sortie.

-Alors t’habites dans le coin ?

-Oui à 10 minutes, après le Capitole…

-Ah je vais par-là !

Les planètes s’alignent, je suis foutu. On traverse les rues. Je marche à travers la brume, dans la vallée de l’ombre de la mort et je ne le sais pas. Elle me laisse devant chez moi, elle habite à pas plus de 600 mètres de mon nid d’aigle.

La même scène se répète une poignée de fois, jusqu’à ce qu’elle perde patience et exige un verre le lendemain. Qu’est-ce que j’ai pour attirer une fille pareille, j’suis qu’un gamin paumé, elle la fille du matin qui fleurit de plaisir, à côté je semble bien commun. J’en suis toujours à penser à la première femme que Dieu m’ait offerte. La copine d’un pote de terminale. Revenons à Ambre, évidemment qu’elle est belle, très belle, mais le monde est plein de beautés froides qui ne vous fond pas lever la bite. Non, elle a le truc, le truc qui sent le vice, la passion, le truc qui rend une femme banale bandatoire de naissance. Non ce n’est pas une beauté comme les autres. Egal à moi-même, je me rends pas compte de ce qui se passe, je nage dans le flou.

Le lendemain on sort après les cours, elle propose de s’arrêter dans un bar tout près.  Habillée d’un jean serré et d’un débardeur pâle. Ses larges hanches bien faites dénotent avec la fragilité apparente de son petit torse frêle ponctué d’une légère et élégante poitrine. Un mètre soixante-trois, 53 kg, parfaite. Je la suis, je peine à croire en cette chose cachée sous cheveux noirs mi-longs qui se balancent devant moi. Je plane dans les nuages et je ne le sais même pas.

Elle choisit la place, se pose, commande. Je prends comme elle, un pastis, étrange jeune femme, oui, j’aurais dû me méfier. Je dois me rendre à l’évidence, c’est elle l’homme dans cette histoire et j’suis la cible. Elle mène la discussion, pose plein de questions :

-Tu viens d’où ?

-N’importe où.

-T’es né quand ?

-N’importe quand.

Elle rigole, sa jolie bouche d’un rose éclatant, humide comme un fruit mur, qui brille Soleil. C’est un diamant brut dans la fange de ma jeunesse. Elle se tient en face de moi, bien droite d’orgueil, ses cheveux noirs éclatant cassent sa peau blanche comme l’albâtre. Même le Soleil baisse le regard face à cette femme. Les yeux très légèrement bridés, elle résulte d’un savant mélange de Colombien et de Française, c’est donc ça son côté atypique. On parle de tout. Je la cerne mieux, c’est le genre enfance chaotique, pas de père, pas de cadre. Elle a grandi seule à faire des conneries, prendre diverses drogues et se faire prendre par divers gars plus âgés. Vers 16 piges elle collectionnait les rats, elle les adorait apparemment. S’avaient tous des noms de gangsters du film Snatch, Mickey, Turkish… quelle femme ! 

Pour une raison étrange, elle m’aime bien et je le vois. On juge les gens de notre classe, les profs, on critique un peu tout. On partage ce côté observateur dépressif, des genres de poètes maudits, mais pas mal tournés vers le vice, les esprits des balcons qui défèquent sur la foule plus bas. C’est rare chez une femme, inquiétant aussi. Pour rester dans le cliché, on parle de Baudelaire et de Lovecraft.

Mademoiselle a un an de plus que moi et bien plus d’expérience, elle est belle et intelligente. Au risque d’me répéter, je suis foutu.

Elle veut marcher, on part. Il fait plutôt bon, Soleil, ciel bleu, jolie fille souriante. Je suis content. Encore une fois, elle perd patience, elle me prend la main. On se balade main dans la main, c’est parfait. Les passants sourient en nous voyant. Elle propose d’aller chez elle. Je suis chassé par cette jolie gonzesse, enfin pour le moment c’est moi la gonzesse, je suis son joué. C’est plutôt cool sauf que ça va durer 4 ans et au-delà.

On va chez elle, je suis décoratif, je la distrais, je crois. Elle me montre des trucs sur Youtube, les memes c’est son truc, de curieux styles de musique, ma petite fleur pousse marginale, loin des champs de coquelicots. Un compte Youtube peut dire beaucoup. D’ailleurs, elle s’empressera de fouiller le mien. Elle fait partie de cette catégorie rare des geekettes charmantes. Elle fume une cigarette, une roulée. L’appartement sent légèrement le tabac froid. Encore aujourd’hui quand je sens cette odeur je me souviens de cette curieuse année. Elle commande des pizzas.

La dame d’ivoire se met à l’aise, elle me dit de pas regarder. Elle guette mon œil distrait par sa charmante figure. Elle me nargue. Je me perds dans sa culotte violette, je l’entends sourire. Elle passe un jogging en laine mauve, puis un t-shirt trop grand, un souvenir autre gars ? Encore plus excitante comme ça.

-C’est marrant, t’es comme un petit frère avec qui j’ai envie de coucher, ça me plait.

Mmmh elle m’aime vraiment bien. Je me sens comme une souris prise dans la mâchoire d’un chat.

-Sens-toi libre de le faire.

On est assis sur son lit devant une table basse avec son pc. Elle se tourne vers moi. Sans savoir comment je m’approche. On s’embrasse, quelles lèvres…

Je fais de la place, erreur, boite de pizza sur le lit. Elle va me le rappeler pas mal de fois.

Un épisode des Simpsons continue de tourner en fond, elle regarde d’un œil distrait. Instinctivement, je relève son t-shirt juste assez pour découvrir ses petits seins d’albâtre, aux pointes roses, pâles et élégantes. Elle comprend le mouvement et me prend la tête pour l’appuyer sur sa poitrine. Elle me nourrit de sa jeunesse.

Je la tète délicatement, dessine des cercles avec ma langue autour de ses tétons, elle frissonne. Je continue de téter en appuyant sur la commissure de son téton avec ma langue. Elle frissonne davantage, je comprends que ça lui plait.

-L’autre est jaloux !

Je suis comme un nouveau-né dans le sein de sa mère, c’est le paradis. Je la tiens fermement pour ne pas qu’elle disparaisse, ma main gauche sur sa hanche, main droite sur son omoplate. Je caresse sa cuisse généreuse de douceur crémeuse, ma petite latine.

Elle enlève ses lunettes, prend ma main posée sur sa hanche, la descend sur son entre-jambes. Je touche sa fine culotte douce comme du duvet. Je sens son pubis brulant contre ma main, très doux, sans poil. Elle a prévu le coup ? Je poursuis, l’humidité m’emporte, je cueille trop brutalement sa fleur d’amour.

-Doucement…

J’obéis, j’apprends, je suis jeune. Elle est très sensible, tremble secouée de spasmes à chaque caresse. Je la tète avec plus d’empressement, je mordille les bouts de seins de ce petit bout de femme. Elle joue de sa main fine dans mes cheveux, sans douceur ni violence. J’ignorais qu’un dragon pouvait être si tendre.

Le jour s’est refermé sur ce charmant tableau de jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur. Mais le jour s’en va et la tendresse avec.

Elle s’étend sur le lit face à moi sur ses coudes, plus besoin de parler. Ouverte comme une fleur au printemps. Je rentre mes doigts en elle, trop brusquement encore, elle se ferme.

-D’abord un, doucement, soit gentil…

-D’accord.

J’obéis. Son odeur de jeune femme en fleur m’enveloppe tout entier. Une odeur forte, dure, curieuse, pourtant je l’apprécie. Une fleur doit avoir son parfum. Son parfum est vite parti, avec le temps les fleurs fanent, je tuerais pour le sentir une fois de plus… Elle le sent aussi.

-C’est pas ma faute, ça fait ça depuis que je suis une femme.

-J’aime bien.

Je continue, silence, elle sourit légèrement d’une gêne effacée. Elle est belle, là étendue, ouverte, les joues d’un rouge délicat sur un visage blanc de perle. Ses taches de rousseur semblent frémir avec elle. Cette odeur je l’adore, j’veux la dévorer toute entière et elle croit que ça me gêne… 

Je la caresse avec ma main encore libre, elle non, les caresses c’est pas son truc. Son petit trésor m’appelle, une timide fente toute lisse, de petites lèvres discrètes. Magnifique.

-Prends-moi.

Je me tends vers elle, supporté par mes bras je l’embrasse de loin, elle se cambre de toute sa souplesse pour m’atteindre. Elle m’embrasse, enlève mon t-shirt à motif d’enfant, révèle mon torse d’homme. J’enlève mon pantalon comme si ma vie en dépendait, c’est le cas. Elle sourit de son premier regard sur toute l’étendue de mon désir. Je reviens au plus vite dans la tendre protection de ses cuisses chaudes. Elle m’accueille, sa peau blanche irriguée d’un chapelet de tatouages noirs, ils me regardent, m’enlacent.

Elle me saisit le membre de sa main qu’elle vient de lécher et s’active de haut en bas, de haut en bas, de haut en bas. Cette fois si, nous perdons patience ensemble. Elle stoppe, je la colle violemment contre mon bassin, elle résiste par principe, mais cède vite.

-T’es fort.

C’est faux.

Je sens que je pourrais la tuer en fermant mes mains sur son corps délicat, l’écraser comme un petit oiseau. C’est ce qu’elle veut. Ça me plait. Je m’insère, la deuxième que j’honore, je compare les sensations. Son vagin très beau, mais pas très délicat, dur, froid, comme elle.

La jeunesse ne conçoit l’amour que sous sa forme bestiale. Je la brise sous mes coups. Elle a l’air d’aimer. Elle colle ses jambes à moi, comme pour me retenir. Elle gémit de soupirs étouffés, elle agite ses yeux vers le ciel de plâtre. C’est le genre de femme à vouloir être traitée comme une pute, mais qui est prise de pudeur face à son propre plaisir. Elle semble ne pas vouloir que je la fixe, moi je me noie dans ses yeux comme je me noie dans son écrin.

-Prends-moi à quatre pattes, c’est ce que je préfère.

Elle ne veut pas être vue dans cet apparent moment de faiblesse. Je sors, la même forte odeur se répand. L’air est empreint d’un curieux mélange de tabac froid et de mouille chaude. Elle se place, cambre bien ses fesses de déesse, colle sa tête au lit.

-Viens.

Ces larges fesses rebondies, toujours aussi blanches, me tendent les bras. Je la possède de toute mon âme. Avant que la chose ne s’éternise, elle dit dans un gémissement :

-Dis-moi quand tu vas jouir, je veux que tu viennes dans ma bouche.

Cette femme me sent. Je sors brutalement, elle se retourne machinalement, d’un geste vif. J’entoure son torse de nymphe avec mes jambes, elle se jette sur moi. Mon âme fout le camp, elle l’avale sans broncher. Elle m’aime cette femme. Pourtant c’est fait sans sensualité, elle n’en manque pas avant, mais pendant il n’en est plus question. Encore une fois, elle ne me regarde pas. Je ne comprends toujours rien. Jamais une femme n'avait pris la peine d’avaler mon plaisir.

-Occupe-toi de moi, maintenant.

-D’accord.

Qu’est-ce que je peux dire de plus, à ce moment elle pourrait me demander de me couper un bras, je le ferais sans hésiter.

Elle se rallonge à sa place les cuisses écartées, j’ai du mal à comprendre. Elle le voit.

-Mets-moi ton poing, j’adore ça, c’est la seule façon de me faire jouir.

-Euh oké.

Ça fait beaucoup de premières fois. Elle prend ma main droite et la lèche plusieurs fois de bas en haut, avec une attention particulièrement sur les bordures.

-Fais comme moi.

-Oui Madame.

Je m’exécute. J’y vais trop brusquement encore.

-T’es brutal

-Je sais.

 

Elle me prend la main et me montre comme rentrer, en la tendant et en l’écrasant d’abord avant de fermer le poing une fois à l’intérieur. Surpris de voir à quel point ça rentre facilement, je m’active, comme pour la frapper d’abord. Je suis surpris de la sensation, j’ai l’impression d’être à l’intérieur d’un ballon de baudruche tout tendu. Ce n’est plus des spasmes, mais des secousses, frisson de possédée. Elle ne gémit plus, elle hurle. Elle regardant au ciel.

-Tourne ton poing en même temps.

Je m’exécute encore. Je vais de plus en plus vite pour tenter d’en finir, mon épaule fatigue. Elle tremble de plus en plus, je sens qu’elle va jouir.

-Continue ! Plus fort ! Défonce-moi !

C’est solide ces machines-là. Prise de violentes secousses, à droite, à gauche, un séisme. Elle remue comme si elle se faisait vider de son âme. Puis immobile, elle allaite. Un silence.

-Merci.

Qui n’a pas connu jeune femme bipolaire n’a pas connu le sexe.

Je ne dis rien, je sors ma main lentement. Elle sent fort, mais je n’ai pas franchement l’envie de la laver. Je l’essuie sur un rouleau de sopalin placé judicieusement. Silence, aucun ne veut gâcher ce moment par des mots incapables de traduire la beauté d’une fleur qui prend vie. Elle me prend dans ses bras, ma tête d’enfant au cœur de sa poitrine.

Je l’aimerai jusqu’à ce que sa terre fertile ne se change en sable. Pourquoi la nuit est-elle si grande ? Ambre dis-moi le toi…

 

Fin.

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Dersou
Posté le 07/01/2024
Salut,
C'est bien écrit, bien mené, tu ne tombes pas dans les clichés des histoires érotiques. ( qui deviennent chiantes à force).
Attention à la fin, c'est plutôt "halète" que "allaite" sauf si c'est voulu.
Jeff St Pierre
Posté le 17/12/2023
Bonsoir Ultor, c'est assez direct, bien écrit et bien décrit. Tu fais parfaitement passer les sensations. On sent de la maîtrise et de la clarté dans tes idées qui sont bien ordonnées. Avec peu de mots, tu fais ressentir les aspects psychologiques , les émotions, les sentiments etc.
Un autre qualité, sans être un expert, je n'ai pas trouvé beaucoup de fautes. Ce sont d'ailleurs des fautes d'inattention ou de frappe ( " S'avaient tous des noms" "je suis son joué" et une ou deux autres, selon moi). Je suis sûr que j'en aurais fait plus que toi, après avoir pourtant écrit une thèse et des mémoires !
Bon, j' aurais aimé te lire également dans un autre genre, je pense que ce serait aussi très intéressant, et je m'y sentirais personnellement plus à l'aise. Merci de me faire part de tes impressions et à bientôt !
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