Le croquemort a allumé le feu de cheminée. Puis il est parti ranger le corps d'Azalée à la chambre froide. Prune se tient près de l'âtre, dans l'attente de son retour.
Elle frissonne.
Prune se sent seule et inutile. Elle n'a pas débarrassé la table. Les pâtes au beurre vont attacher au fond du plat et des assiettes, ça la tracasse. Maudites pâtes au beurre.
Elle tremble comme une feuille.
Le pouvoir calmant de l'obsidienne semble s'être tari. Alors Prune arrache son collier de son cou et le jette dans le feu. Geste vain. En vérité, il s'agit d'un faux feu à piles alcalines qui souffle de l'air sur des rubans de soie orangés. « Pour réchauffer un peu l'atmosphère », a précisé le croquemort.
Il fait si froid.
Et Prune éclate en sanglots.
Je réagis à mon tour sur cette phrase de pâtes au beurre, puisque ça semble être le sujet principal des commentaires. Pour moi, c'est à la fois clair et logique comme réaction : face à la violence d'un trauma comme la mort d'un proche, le cerveau est capable d'inventer tout et n'importe quoi pour y échapper, se réfugier dans le déni. Y compris de se focaliser sur des choses totalement absurdes qui en deviennent obsédantes, comme par exemple "mince, avant de partir, est-ce que j'ai bien éteint la lumière ?"
Expérience vécue, tu m'as arraché une larme.
Au plaisir,
Ori'
Parce qu'au fond, c'est SON plat qui a indirectement tué sa sœur.
Ça me rassure que ça ne choque finalement pas comme réaction ^^
Merci du commentaire. Et désolé pour la larme.
Bravo et encore merci !
En occurrence, elle pense aux pâtes au beurre qui ont étouffé sa sœur, et par extension, à la vaisselle qu'elle aura à faire à son retour chez elle. À ces pâtes qui auront collé au plat et aux assiettes et qui seront encore plus difficiles à nettoyer.
Voilà pour la petite explication ^^
En ce qui me concerne, ton histoire est vraiment intéressante.