Inès était une statue de sel.
Elle voulait s’approcher de l’être humain mais aussi s’enfuir en courant.
Il y avait un, deux, trois hêtres entre elles. Hors de la tour, plus rien n’était à taille humaine, comme si le monde n’avait pas été créé pour eux.
Le vent cessa de souffler, laissant place à un silence cotonneux. L’étendue vide était comme brumeuse. La silhouette ne bougeait pas.
Inès fit un pas en avant, puis avança de plus en plus vite.
Il allait falloir qu’elle dise bonjour. Juste bonjour ?
Plus elle s’approchait, plus l’inconnue se précisait : elle avait des cheveux longs, une peau blanche aux joues roses, un corps élancé sur qui l’ensemble orange semblait plus souple et décontracté, un visage pointu, sec, aux sourcils froncés et à la bouche retroussée.
Inès se planta devant elle. L’autre resta muette, les yeux écarquillés. Les émotions défilaient sur son visage si vite qu’Inès ne parvenait pas à en nommer une seule.
Le vent revint et elles plièrent chacune les genoux pour ne pas se faire emporter par la bourrasque. C’était toujours mieux que de se regarder dans le blanc des yeux sans rien dire.
— Bonjour, dit Inès.
— Bonjour, répondit l’autre femme.
À ce rythme-là, elles n'étaient pas rendues.
— Il n’y a pas beaucoup de monde par ici, commenta Inès
— Il faut dire qu’il fait froid aujourd’hui, répondit l’autre.
Ça n’avait de toute évidence rien à voir avec le problème un peu plus structurel de vivre en isolement dans des tours sous-marines, mais Inès ne souhaitait pas débattre. Sa priorité était de trouver un sujet engageant, parce que sinon ce moment se finirait, l’inconnue partirait et Inès serait seule de nouveau pour les quatre cent seize jours à venir. Meubler. Il fallait meubler.
— Je m’appelle Inès.
L’autre fronça les sourcils, réfléchit, hésita, puis lâcha avec un sourire :
— Rose. Qu’est-ce que tu fais dehors ?
— Hein ?
— Qu’est-ce que tu fais dehors ? demanda Rose.
— Je cherche un chat.
Rose eut un rire déconcerté et contagieux. C’était enivrant.
— Et toi ? demanda Inès.
— Je prends l’air. Je ne t'ai jamais vue ici.
— C’est ma première fois. Je n’avais pas voulu sortir de ma tour. C’est bête, hein ?
Le regard de Rose, intense, vrillait en torsades comme pour creuser tout au fond d’Inès, la déchiffrer et la comprendre. Inès remarqua que ses yeux étaient bleus avec des teintes violettes sur les contours de l’iris.
— C’est difficile de savoir comment se comporter ici, répondit Rose en haussant les épaules. Il y a plus de règles qu’avant, mais… sans humains, ça perd de son sens.
— Je ne me souviens pas d’avant. Enfin, je me souviens de Kennedy et de Narnia, mais pas de ma vie.
Il y eut comme de la douleur sur le visage de Rose. Elle devait la plaindre. Inès n’aimait pas qu’on la regarde comme ça. Comme si elle était cassée. Ça lui donnait envie d’être réconfortée.
Elle eut l'envie soudaine que Rose la prenne dans ses bras. Sa gorge se nouerait, ses yeux se fermeraient et elle reniflerait l’odeur de sel dans ses cheveux. Elle serait en sécurité.
— Ça va ? demanda Rose.
— Hein ? Oui, oui. Je… repensais au chat.
— Il est à toi ?
— Qui ça ?
— Le chat.
— Ah non, pouffa Inès. C’est un message qui est apparu dans ma tour. Il y avait écrit « le chat perché porte la clef ». Depuis, je cherche, je cherche, mais je fais pas beaucoup de progrès.
— Le chat perché porte la clef ? répéta Rose, dubitative. Tu as demandé à ton IA ?
— Oui, mais elle était désactivée, donc elle ne se souvient pas.
— Même désactivée, ça aurait dû s’enregistrer dans ses archives, observa Rose en fronçant les sourcils. Tu n'étais pas fatiguée ce jour-là ? Des émotions fortes, peut-être ?
Inès grimaça en se souvenant de la panne de courant.
— C’est peut-être ça.
Elle se fit la réflexion que oui, après tout, c’était peut-être ça.
— Je dois y aller, dit Rose.
— Ah, oui, bien sûr.
Inès entendit toute la tristesse qui transpirait dans sa réponse et se sentit gênée.
— On peut se retrouver demain, si tu veux, proposa Rose.
— Oui !
— Ici, à la même heure ?
— D’accord.
Elles échangèrent un demi-sourire, puis Rose se retourna et partit. Inès resta plantée là, immobile, le cœur pantelant, puis elle se remit en marche vers sa tour.
Une fois qu’elle passa la porte, elle revint à elle-même, comme si elle se réveillait d’un rêve, et sa première pensée fut pour Sandra.
Elle se rua vers le salon et le bouton de réinitialisation. Il y eut deux secondes de latence, puis l’écran derrière elle s’alluma, bleu, avant de s’éteindre de nouveau.
— Ça s’est bien passé ?
— Sandra !
— Je suis là.
Inès était si soulagée et confuse que des larmes perlèrent dans ses yeux.
— Comment c’était dehors ?
— Froid. Il y avait du vent. Et un pingouin. Et…
Pour la première fois, Inès n'était pas sûre de pouvoir tout dire à Sandra. Elle n'avait jamais eu besoin de garder des secrets car jusque là elle était restée sagement à l’intérieur de la tour.
Pouvait-elle lui parler de Rose ? Sandra resterait-elle de son côté ou la trahirait-elle ? La dénoncerait-elle auprès du gouvernement ? Ou peut-être que pire, elle serait tellement offusquée qu’elle ne lui adresserait plus la parole ?
Peut-être qu'il valait d’abord mieux aborder le sujet sous un angle hypothétique. Pas pour le moment, pas alors qu’elle venait de sortir, ce serait trop suspect. Elle lui raconterait le reste. Le reste était autorisé.
— Le tronc des arbres n’était pas aussi doux que j’aurais cru. Oh, et il y avait une odeur de sel.
— Il y a du sel dans l’océan.
— Oui, je sais, mais c’était vraiment quelque chose d’avoir l’odeur. Ça a rendu l’océan réel, en quelque sorte, tu vois ce que je veux dire ?
— Je crois.
— Donc pas vraiment ?
— Non, pas vraiment.
— Et je t’ai dit pour le pingouin ?
— Manchot.
— Hein ?
— On est en Terre de Feu, à la pointe de l’Amérique du Sud. Ici, ce sont des manchots, pas des pingouins.
— Comment tu sais où on est ?
— Parce qu’on me l’a…
— Non.
Inès réfléchit.
— Pourquoi tu me l’as jamais dit ?
— Tu ne me l’as jamais demandé.
Inès ne répondit pas et se concentra, les sourcils froncés. Pourquoi sentait-elle que c’était si important, d’être en Terre de Feu ? Quels souvenirs se cachaient derrière ces trois mots ?
Sandra laissa Inès réfléchir. Le silence entre elles était devenu confortable au bout de quelques mois de vie commune, après qu’Inès ait désespérément tenté de remplir chaque interstice, suite à quoi, épuisée, elle n'avait plus prononcé un mot pendant une semaine. Elles s’étaient accordées l’une à l’autre peu à peu, comme des instruments dans un orchestre.
Et maintenant, Inès allait devoir tout recommencer avec Rose. Ça l’épuisait rien que d’y penser. Comment saurait-elle ce qui était autorisé et interdit ? Et si elle faisait tout capoter ? Rose serait-elle aussi indulgente que Sandra face à ses faux pas ?
Les questions tournèrent dans sa tête pendant des heures. Elle était si préoccupée qu’elle en avait oublié la vidéo de bienvenue gouvernementale et ne sortit du salon que pendant les premières notes de l’hymne.
Elle l’avait regardée la toute première fois qu’elle était passée, mais il y avait eu des images de gens qui avaient faim, qui avaient peur, qui pleuraient, et ça l’avait abattue pendant des jours.
Elle croyait sur parole le gouvernement : ils avaient fait de leur mieux et ce système de vie sous l’eau comme des poissons sans branchies était ce qu’ils avaient trouvé de plus brillant.
Elle flâna dans la chambre-mémoire du lac, regarda les reflets des nuages sur l’eau. Elle aurait aimé que ça éveille quelque chose chez elle, un souvenir, des façons d’être. Elle aurait aimé savoir si elle avait été honnête ou menteuse, loyale ou fourbe. Elle aurait aimé récupérer ses souvenirs pour ne pas commettre les mêmes erreurs que dans le Monde d’Avant. À la place, elle était un nouveau-né derrière un visage d’adulte.
Lorsque la vidéo se termina, Sandra la prévint et Inès retourna dans le salon, sans autre but que de s’allonger sur les sièges et ruminer.
— Tu ne sembles pas être dans un état optimal, commenta Sandra.
— Je ne sais pas, je me sens un peu fatiguée. C’était bizarre d’être dehors.
— Tu n’es pas obligée d’y retourner.
— Non, mais c’est pas ça.
— Tu as le droit de rester ici, de te reposer.
— Sandra, je réfléchissais…
— Oui ?
— Et si le chat, c’était un message codé ? Tu vois, un truc qui a l’air de vouloir dire quelque chose, mais en fait ça veut dire autre chose ?
L’idée folle qu’Inès avait eue après des heures de rumination avait été : et si c’était un cri de ralliement ? Maintenant qu’elle avait vu un autre être humain, elle était sûre que d’autres se souvenaient de leur vie d’avant. Ils avaient dû trouver le nouvel agencement intolérable. Le message n’était pas des plus limpides, c’est sûr, mais peut-être que ç’avait été leur façon d’organiser une chasse au trésor à l’échelle de la ville, d’encourager des rencontres, comme la sienne avec Rose. Et dans ces cas-là, la vraie question serait plutôt : qui avait envoyé le message ?
— Mais on ne peut pas envoyer de message, nous, si ? demanda Inès.
— Seulement les données du potager et d’éventuelles urgences.
— Une blessure grave, par exemple ?
— Oui, ou un incendie, ou une inondation.
— Et quelqu’un viendrait m’aider ?
— Je ne sais pas. Je sais juste qu’on peut envoyer le message.
Impossible, en déduisit Inès, de transmettre quoi que ce soit de personnalisé. Quelqu’un avait-il donc piraté le système ? Au sein même d’une tour ? Mais qu’avait-il fait de l’IA ? L’avait-il convaincue ou éteinte ?
Elle ne trouverait pas de réponses auprès de Sandra, ni dans son propre crâne. La seule personne qu’Inès pouvait interroger pour plus d’indices était donc Rose. Il fallait qu’elle comprenne mieux le Monde d’Avant mais ça la gênait de s’attarder sur le fait qu’elle n'avait pas de souvenirs. Elle aviserait. Et s’il y avait un blanc dans la conversation ? Inès, arrête. Elle s’obligea à respirer profondément.
Elle se réveilla à l’aube, en sursaut, après un cauchemar, épuisée.
Comme une automate, elle se rendit au potager, s’occupa des choux, lut l’encouragement « Tu peux le faire ! », but sa fiole de protéines, retourna s’allonger, prit sa douche et lutta contre la nausée tandis qu’elle demandait à Sandra de s’éteindre de nouveau. Quelques secondes après, elle franchissait la Grande Porte pour la deuxième fois.
Elle retrouva sans mal le chemin vers le lieu de rendez-vous de la veille, mais il n’y avait personne. Elle leva les yeux vers le ciel : était-il plus tôt ou plus tard que la veille ? Comment le savoir ? Elle avait de vagues souvenirs d’horloges solaires et profita de l'attente pour planter un bâton dans le sol. Une ombre se dessina : victoire ! Mais à partir d’où lisait-on l’heure ?
— Je suis en retard ? demanda Rose, hilare.
Inès rougit, gênée.
— Tu veux qu’on aille se promener ? demanda-t-elle pour changer de sujet.
— Tu es sûre que tu es prête à te séparer de ton horloge ?
Inès acquiesça avec un sourire.
— Je peux te montrer ma tour, proposa Rose. À condition que tu ne sois pas une tueuse en série, bien sûr.
Dès qu’elles franchirent la porte, Inès se sentit rétrécir. Elle était de trop. Les tours ne devaient pas être visitées.
— Ah, toi aussi, t’as éteint ton IA, constata Inès.
Sa voix tremblait. D’être dans un espace fermé avec Rose, ça réveillait une émotion en elle qu’elle n’était pas certaine de vouloir éprouver. Elle fut soulagée lorsque Rose demanda :
— Tu veux jouer au jeu des sept différences ?
— C’est quoi les règles ?
— Tu ne te souviens vraiment pas de grand-chose.
De nouveau, Inès ne sut pas quoi répondre.
— Je plaisante, dit Rose.
Inès força un petit rire.
— En tout cas, ce jeu n’est pas difficile. Tu regardes autour de toi et tu dis sept choses qui sont différentes d’avec ta tour.
Inès trouvait que ce serait nettement plus simple que Rose vienne dans sa tour et voie les différences par elle-même, mais elle haussa les épaules et contempla le hall. Tout était identique, y compris l’emplacement de la porte des escaliers et le matériau du sol. Un regard vers le potager la fit hésiter. Elle s’avança vers les rangées de légumes, posa sa main sous son menton et plissa les yeux.
— Très intéressant.
— Quoi ? demanda Rose.
— Tes épinards.
— Mes épinards ?
Une pause pour le mystère, puis :
— Ils ne sont pas aussi mûrs que les miens.
Rose rit.
Le salon était exactement pareil. Mais, sans qu’elle puisse se l’expliquer, l’atmosphère était différente.
— L’air, tenta-t-elle.
— L’air ?
— Comme si la température était plus basse.
Rose fit une moue, mais accepta la réponse.
Elles atteignirent les premiers souvenirs. Là, tout était différent. Inès était si subjuguée par ces nouvelles visions du Monde d’Avant qu’elle ne dit plus rien pendant un temps.
Il y avait une mare couverte de nénuphars, sous une lumière de soleil levant.
Une chambre d’enfant avec des affiches de chimistes et historiens.
Une salle de classe dans une école primaire, avec une chaise face à la fenêtre.
Une piscine intérieure, avec son sol blanc et les échos des conversations, respirations et éclaboussements.
Inès avait les larmes aux yeux. Plus que face à ses propres souvenirs, elle éprouvait une sensation de perte, de deuil de tout ce qui avait existé. Qu’était devenu ce monde ?
— Toi aussi t’as une chambre-piscine ?
Inès se tourna vers Rose. Elle la trouva magnifique dans cette lumière bleue.
— Non. Piscine, pupitre, nénuphar, affiche de Marie Curie, vue de New York, dit-elle.
Voilà : elle avait gagné. Rose soutint son regard et un sourire se dessina sur ses lèvres, lentement, avec tout à la fois du respect, de l’amusement et de la séduction. Inès se dit qu’un loup ne regarderait pas une brebis différemment. Ç’aurait dû la faire fuir, mais dans ces yeux, à cet instant, son existence devenait indéniable, comme si elle était le centre du monde. Elle n’avait plus du tout envie de partir.
— Ton IA doit se demander où tu es, dit Rose.
Inès hocha de la tête automatiquement, avant de se dire que ça n’avait pas de sens, puisque les IA dormaient pendant qu’elles se retrouvaient. Elle sentait une pointe de culpabilité à chaque fois qu’elle y pensait et décida de croire que c’était à ça que Rose faisait référence : qu’il serait bon et gentil de réveiller Sandra. Elle appela l’ascenseur.
— Tu vas retrouver ton chemin ? demanda Rose.
— Oui, sans problème. À demain ?
C’était sorti sans qu’elle y réfléchisse. Rose la virait et elle en redemandait.
— Bien sûr.
Sur le chemin du retour, Inès sentit la présence de Rose s’atténuer. À la place, il y avait un creux, où elle éprouvait la profondeur du silence comme un escalier à spirale qui descendait, descendait, descendait. Elle se demanda ce qu’il y avait tout en bas et si elle oserait le découvrir un jour.
(attention les gens qui lisent les commentaires je vais salement spoiler la suite donc ne lisez pas !! Fuyez !)
DU COUP je suis très content d'atteindre à nouveau ce chapitre parce que je me souviens avoir pris une vraie claque sur la fin, j'avais été vraiment très secoué par ce que je pensais à l'époque être les prémices de la relation Inès/Rose.
C'était ce passage en particulier qui m'avait sauté aux yeux : "Rose soutint son regard, et un sourire se dessina sur ses lèvres, lentement, avec tout à la fois du respect, de l’amusement et de la séduction. Inès se dit qu’un loup ne regarderait pas une brebis différemment." Je me souviens qu'à la première lecture, je l'avais trouvé extrêmement pertinent, vraiment le point d'orgue du chapitre. Quand tu lis pour la première fois, le désir d'Inès est évident et je trouve que tu as parfaitement retranscrit cette fougue maladroite de quand tu veux vraiment être avec quelqu'un mais que tu ne sais pas comment t'y prendre : non seulement ça va parfaitement à Inès, qui est gentille mais pas très stable, mais je trouvais que c'était une représentation de la séduction (en tant que personne séduite) qui était très vraie, et peu commune.
Le jeu de "pouvoir" qui s'ensuit est tout aussi prenant et j'avais vraiment été soufflé par ta manière de retranscrire le mélange de peur et d'envie d'Inès - le coeur qui bat la chamade pour plein de raisons ! Je crois aussi qu'à ce moment-là, j'étais dans une période où je me lassais un peu des romances LGBTs que je lisais parce que je les trouvais très neutres, très sanitisées, et que je ne retrouvais pas cet intérêt presque dévorant et un peu plus cru qui m'a vraiment sauté aux yeux dans ton texte. En vrai j'étais vraiment comme un fou ça m'avait fait un vrai choc ahah !! J'étais là en mode "mais c'est trop bien, elle a vraiment mis le doigt sur un truc là !!" Inès m'a vraiment parue très réaliste, et ses réactions aussi.
Du coup comme je te l'avais dit, j'ai continué ma lecture pendant un bon moment, donc je sais maintenant que Rose connaissait déjà Inès (ce dont je ne me serais jamais douté à la première lecture d'ailleurs, donc chapeau, très bien joué sur ce coup-là) et du coup le passage prend vraiment une autre dimension. Ce que je pensais être "juste" un échange de séduction était beaucoup plus important pour Rose puisqu'elle manipule Inès (bon, elle le faisait déjà à la première lecture, mais ça pouvait se lire sous l'angle du jeu), et l'analogie avec le prédateur, ou en tous cas la personne en puissance, est beaucoup plus subtile. Elle calcule beaucoup plus que ce qu'Inès pense à ce moment-là, c'est dingue. Ca valait vraiment le coup de relire !!
Ca me fait d'ailleurs penser qu'à ma première lecture, et encore maintenant, j'avais éprouvé/j'éprouve beaucoup de sympathie pour Sandra. Je m'étais demandé si l'idée allait être de faire de ces trois personnages une sorte de triangle amoureux ou codépendant, et j'aurais été très intéressé de voir l'évolution de cette relation avec quelqu'un qui n'est finalement personne. Au final, l'histoire s'ouvre beaucoup plus, mais j'aime bien le fait que l'empathie que j'ai ressentie pour Sandra soit toujours là. Je pense que c'est une bonne manière aussi de nous mettre dans les chaussures d'Inès. Le fait qu'elle voie et pense à Sandra comme à une amie (et par extension, le lecteur aussi) met en lumière son extrême solitude. C'est très bien géré.
Bref, désolé rien à dire sur l'intrigue mais j'avais trop besoin de te dire que ce morceau-là était génial et que je l'avais beaucoup aimé !! Voilà voilà :p Bisous et à bientôt !
Alors, tu ne peux pas t'en douter du tout, mais de fait, là, telle que tu me vois, je suis en train de relire frénétiquement Verticales pour l'envoyer au concours Auzou la semaine prochaine. L'envie m'est tombée dessus hier soir, ce qui ne me semble pas très pratique d'un point de vue spatiotemporel, mais le cœur a ses raisons, etc. Tout ça pour dire que ça me motive teeeeeeeellement de lire ton commentaire précisément ce soir. Merci pour tous ces mots que tu déposes sur mon perron, donc, ils sont reçus avec joie, et Sandra est très touchée de tes compliments. (Bonne idée, cette histoire de triangle amoureux d'ailleurs, peut-être dans un futur texte, tiens.)
Voilà un monde bien mystérieux, dans lequel je me suis retrouvé plongé très en douceur, comme pour m'habituer à la température. Je trouve cet univers à la fois touchant et angoissant, attrayant et que je subodore être plein de squelettes dans les placards.
J'aime bien ton héroïne, à la fois enfantine et adulte, comme c'est écrit m^me dans le texte. Y a une simplicité apparente qui semble être prête à exploser ou se complexifier lentement, comme des lasagnes insidieux (ne me demande pas d'où je sors cette comparaison xD ).
bref, j'ai apprécié que ça ne démarre pas sur les chapeaux de roue, j'ai le temps de bien ressentir les émotions et cas de conscience de l'héroïne et je trouve ça très agréable.
Plein de bisous !
Dans ce chapitre, j'ai bien aimé la dualité entre les deux connaissances d'Inès, d'un côté Sandra qui n'est qu'une voix (et encore programmée) et Rose qui est un être vivant. Inès doit trouver sa position entre ces deux 'personnages', c'est le début d'une aventure pour elle.
Le fait que les deux tours soient identiques (à peu de choses près) est une trouvaille. Car on peut alors se poser la question d'un dédoublement d'Inès en Inès et Rose. Et là on reboucle sur le fait qu'elle tourne en rond. Peut-être comme un poisson dans un bocal, dont elle voudrait désespérément sortir mais ne le peut pas.
Très intéressant comme univers décalé.
Merci pour ce moment.
Chapitre super intéressant. J'ai beaucoup aimé les échanges entre Rose et Inès, toujours très brefs. On sentait aisément la difficulté qu'il y a échanger quand on est habitué à la solitude. J'ai quand même senti une légère évolution au fur et à mesure du chapitre dans leurs échanges, un peu plus développé.
L'utilisation du potager pour marquer des petites différences de décor entre Rose et Inès était intéressant.
J'espère avoir plus d'infos sur l'univers par la suite, cette histoire de gouvernement, ce qu'il cache etc...
Mes remarques :
"Il y avait un, deux, trois hêtres entre elles," -> entre eux ? (vu qu'Inès ne sait pas encore si c'est un homme ou une femme) Après, si tu prends un pdv omniscient ça marche mais je trouve que ça gâche un peu la "surprise".
"Inès se sentit rétrécir. Elle se sentait de trop." -> s'estima ? (répétition sentir)
Un plaisir,
A bientôt !
Tout à fait raison pour tes deux remarques, je vais changer ça de suite.
Oui, je distille les infos sur le monde au fur et à mesure qu'Inès les découvre. Ça se veut être une enquête à la fois intérieure et extérieure.
Chapitre riche en découverte, donc comme ça il n'existe pas un IA bêtement copié, mais plusieurs différentes. Ça permet aussi de confirmer ce que l'on savait plus ou moins ou les suppositions faites mais dont on n'était pas sûr, les immeubles sont tous pareil, on se trouve en terre de feu (bon celle-ci tu sais je je ne l'avais pas), il existe encore d'autres humains éveillés et Inès n'est pas une flèche sociale. Mais ça la rend d'autant plus attachante et elle se débrouille pas si mal que ça.
Je me pose de nouvelle questions mainteannt, pourquoi ils sont limité à un par tour si en fait ils peuvent invité les autres ? Dans les deux premier chapitre c'était mentionné que le contact était interdit, du coup je me demande si Arnold, malgré son caractère, n'a pas un peu l'habitude de faire entorce au règles. Et puis y a le mystère que Sandra doivent couper le courant pour qu'Inès puisse sortirent de la tour, sûrement un rapport avec le message, un bug en serait apparu. Ou une règles non dite se serait activée. L'intérêt est soigneusmeent entretenu.
"— Bonjour, finit-elle par dire. Le temps est doux." heureusement qu'elle à pas choisit le vent est doux car il n'a pas vraiment l'air d'être doux, elle se débrouille pas si mal que ça Inès, pour la première fois qu'elle parle avec quelqu'un d''autre que Sandra, bon ça reste une conversation très... "À ce rythme-là, elles n'étaient pas rendues." Inès m'ottes les mots de la bouches. En même temps ça allège l'ambiance et on retrouve les touches d'humour discètes qui parsème les deux premier chapitres.
Au passage je pensais que c'était écrit avec un narrateur exterme proche (enfin le truc en il/elle mais qui n'est pas omniscient), du coup voir le prénom rose apparaitre avant qu'elle se présente m'a un peu surprise.
Et je retrouve ton soin porté à la psychologie, déjà dit, mais c'est vraiment quelque chose que j'adore dans ton texte. En plus ça commence à ce complexifier, car maintenant Rose est là, et Inès redécouvre le besoin de contact qu'elle avait un peu oublier avec toutes ses peurs et l'isolement. En plus même si on la voyais se laisser submerger parm oment, on découvre aussi un autre aspect d'Inès, elle est capable de tenir tête et réfléchir sur le sujet, même si je pense que ces moments de paniques ne sont pas fini. Hâte de voir comment elle va évoluer.
"— On est à la pointe de l’Amérique du Sud, et ici, ce sont des manchots, pas des pingouins." Voilà merci Sandra de protester contre l'utilisation abusive du mot pingouin. Tu peut gagner le débat Sandra ! Oui je m'enflamme un peu trop avec le sujet.
Merci pour le chapitre, un régal (plus de chous que de carotte cette fois) et sur ce à la prochaine fois ^^.
"Inès n'est pas une flèche sociale"
AHAHA, décédée. Oui. On peut dire ça comme ça.
Ton point sur l'invitation me ramène à ce que je disais du coup à Jonesy. Arnold doit mourir, longue vie à Arnold. C'est la seule façon de maintenir ce monde dans les règles que je lui ai créées. En sachant que je vois très bien d'autres contradictions arriver par la suite, mais on va les régler une par une, ma foi.
Je vais retarder l'apparition du prénom Rose, en effet !
Merci pour tes commentaires sur les dialogues et la psychologie... Soulagée que ça se tienne.
Et j'ai rajouté ces phrases de Sandra suite à ton commentaire, donc un grand merci !
De rien, contente que d'avoir tiqué sur ça est pu être utile ^^.
Me revoilà :p
C'est un bon troisième chapitre ! On commence à en apprendre un peu plus sur les grattes-océans, sur la communication, sur les IA. J'ai bien aimé la rencontre entre les deux jeunes femmes et pouvoir découvrir un autre gratte-océan. ça attise bien la curiosité ! le chapitre est bien mené, on ne s'ennuie pas.
Il y a toujours de beaux passages (drôles ou poétiques <3) mais par endroit, l'écriture pourrait être un peu retravaillé pour ne pas tomber dans la boucle "sujet-verbe-complément".
Quelques remarques et pinaillages :
"Sur une autoroute, elles auraient été largement au-dessus de la distance de sécurité, de quoi caser deux citernes."=> l'analogie est pertinente mais ici, étant donné que Ines n'a plus de souvenirs je me doute que cela soit la comparaison qui lui vienne à l'esprit ? Peut-être pourrais-tu faire référence à la longueur de la salle de cinéma par exemple ? C'est moins parlant pour le lecteur mais c'est plus logique pour ta narratrice !
"Bonjour, répondit Rose en plissant les yeux" => On ne sait pas qu'elle s'appelle Rose encore !
"Oui. Non. Ça arrive. Ça m’arrive."=> Je n'ai pas compris cette phrase. Qu'est-ce qui lui arrive ? De se tromper ? De voir des gens ?
"Je n’avais pas trop eu envie d’aller explorer" => Je pense qu'il y a un mot en trop.
"Ça lui donnait envie de réconfort." => J'avoue que je préfèrerai la formule " d'être réconforté" mais on est dans l'ordre du gout et du pinaillage, là :p
Le passage suivant à propos du câlin est très mignon mais fait très enfantin par rapport aux mots choisis. Peut-être remplacer le mot "câlin" par enlacement qui donnerait un peu plus de maturité à la description ?
Après, ça dépend aussi du discours que tu veux avoir. Est-ce que tu veux que le lecteur comprenne qu'Ines a de l'attirance pour Rose ou seulement qu'elle a envie de chaleur humaine (vu qu'elle vit constamment seule). Les deux peuvent se comprendre. Après, tu peux laisser dans le flou aussi ! XD
Bon en tout cas, j'ai bien hâte de voir comment va évoluer l'histoire, la relation entre les filles et de savoir ce qu'est ce code avec le chat :p
Ton univers maintient l'intérêt du lecteur en tout cas :p
Pleins de bisous volants !
Merci d'être làààà !
"Il y a toujours de beaux passages (drôles ou poétiques <3) mais par endroit, l'écriture pourrait être un peu retravaillé pour ne pas tomber dans la boucle "sujet-verbe-complément"."
Très juste comme remarque, parce que tout était très sujet-verbe-complément, et avant de poster je repasse dessus pour infuser d'humour et de poésie, mais il y a des prisonniers qui se sont échappés clairement.
"l'analogie est pertinente mais ici, étant donné que Ines n'a plus de souvenirs je me doute que cela soit la comparaison qui lui vienne à l'esprit ? Peut-être pourrais-tu faire référence à la longueur de la salle de cinéma par exemple ?"
Inès a des souvenirs généraux, cf. Poutine, mais pas de sa vie, donc j'ai tenté l'analogie de l'autoroute mais en sentant que c'était possiblement foireux. Si tu tiques et que j'ai semi-tiqué, c'est qu'il y a tiquage, donc je vais modifier.
"Je n'ai pas compris cette phrase. Qu'est-ce qui lui arrive ? De se tromper ? De voir des gens ?"
De se tromper. Mais mon but est juste de montrer qu'elle esquive, en réalité, qu'elle embobine, qu'elle confusionne (j'adore ce mot qui n'est plus utilisé depuis le XIXe siècle mais devrait revenir à la mode). Je suis partagée entre laisser tel quel parce que ça produit l'effet escompté, ou mettre une "diversion" plus claire, pour ne pas perdre le lecteur.
""Je n’avais pas trop eu envie d’aller explorer" => Je pense qu'il y a un mot en trop."
Oui, c'est un peu indigeste comme phrase.
Si, si, oui, c'est plus naturel, être réconforté que le nom réconfort.
Câlin est effectivement très enfantin, et en fait Inès a un rapport, comme tu le devines, d'enfant abandonnée au monde, elle veut juste de la chaleur humaine, ce qu'elle confond elle-même avec des sentiments plus adultes. C'est donc une confusion qui existe dans son cerveau et que je veux retranscrire, et alors le noeud du problème est que j'aimerais qu'on la suive là-dedans, même si ça nous semble bizarre, pour voir son trajet émotionnel. Mais je ne sais pas si ça va marcher, donc pour sûr tiens-moi au courant au fur et à mesure de ta lecture quand tu tiques sur des choses comme ça.
Très heureuse que tu aies envie de lire la suite ! Et merci pour tous ces commentaires.