Le rythme de vie de Pierre avait bien changé. Il se réveillait à l’aube pour puiser de l’eau. Les seaux remplis pesaient lourd, mais il fallait bien se muscler. Puis Faucon, Obélisque et lui prenaient une douche vivifiante dans la cour de la ferme. Le temps avait beau passer, il était toujours mal à l’aise de se montrer nu devant eux. Et il avait beau regarder dans le vide, les images de ses amis dans leur plus simple appareil, restaient gravées dans sa rétine.
Après s’être lavés et avoir laissé le soleil les sécher, les hommes prenaient le petit-déjeuner. C’étaient les femmes qui le préparaient, il était généralement composé d’œufs, de tartines de fromage, ou de chauves-souris rôties à la broche. Les chauves-souris n’étaient vraiment pas au goût de Pierre, mais apparemment, c’était essentiel pour rester en bonne santé, alors il ne se plaignait pas.
Ensuite, alors que les femmes débarrassaient, Faucon et Pierre allaient s’occuper des licornes d’Obélisque : Faucon les emmenait au pré et Pierre nettoyait les écuries. Il ne voyait pas les bêtes, et cela lui convenait très bien. Les animaux étaient compliqués, presque autant que les gens. On ne savait jamais s’ils avaient mal, s’ils s’ennuyaient ou s’ils voulaient simplement une ration supplémentaire de nourriture. D’ailleurs, un jour, il avait cru repérer chez l’une des juments le signe d’une infection de la corne, mais Faucon l’avait détrompé :
« Oh non, c’est juste son caractère ! Elle fait ça tout le temps. »
Alors Pierre s’accommodait parfaitement du nettoyage.
Trois jours par octaine, ils rejoignaient Harold et Hippopotame pour s’entraîner à la cour d’armes. Pierre avait d’abord refusé : il craignait d’y croiser Olivier, son ancien ami de l’université, à qui il aurait été obligé de fournir des explications sur son renvoi de l’université. La stratégie de la fuite n’était certes pas très virile, mais Obélisque et Harold l’avaient conforté dans sa décision :
« Si tu n’es pas prêt, tu n’es pas prêt, c’est tout.
- Et puis, Olivier appartient au passé. Il faut regarder le futur et aller de l’avant ! »
Alors ils avaient modifié leur agenda pour éviter les jours de fin d’octaine, ceux durant lesquels les étudiants de l’université n’avaient pas cours et venaient parfois s’entraîner.
Pour l’instant, Pierre n’aimait pas l’escrime. Les exercices étaient difficiles, il ne réussissait pas à réaliser les gestes que montrait le maître d’armes. Il se fatiguait vite, autant à cause des efforts physiques demandés, que des coups qu’il recevait de la part des escrimeurs plus doués que lui. Oh, ils ne se battaient pas avec de vraies épées, seulement des bâtons ; mais tout de même, cela faisait mal. Hippopotame l’avait rassuré :
« On a tous commencé pareil. Tu finiras par aimer ça, toi aussi. »
Alors Pierre s’accrochait, malgré les contusions.
Le cinquième jour de l’octaine était jour de lessive. Pierre s’était étonné d’une telle fréquence : chez ses parents, on ne lavait le linge qu’une fois par lune. Mais Obélisque lui avait expliqué que cela était différent quand on effectuait un vrai travail d’homme. Ils suaient et transpiraient tous les jours, les vêtements se salissaient donc plus vite !
Une autre surprise avait été de découvrir que les hommes participaient également à la tâche.
« On ne va tout de même pas laisser les femmes manier le battoir toutes les octaines. C’est un travail physique qui ne sied pas au sexe faible. Tu les imagines, avec une carrure d’homme ? »
Pierre avait d’abord été enthousiaste à l’idée de travailler avec les femmes. Mais les hommes étaient de l’autre côté de la rivière, et c’était logique, on n’allait pas mettre ensemble des hommes et des femmes en petite tenue. Ils disposaient cependant d’un ingénieux système à base de cordes et de poulies pour faire passer le linge d’une rive à l’autre. Les femmes savonnaient et étendaient ; les hommes, eux, battaient, battaient jusqu’à en avoir mal aux bras.
D’autres matinées encore étaient consacrées à la chasse aux insectes, à la coupe de bois ou au fauchage de foins. Des activités au contact de la nature, qui apprenaient à Pierre à se reconnecter aux choses simples. Chacun de ces travaux était accompagné d’une explication sur les vertus spirituelles que cela allait lui apporter : la patience, l’endurance, la détermination…
Le midi, ils déjeunaient soit chez Obélisque, soit chez Hippopotame ; plus rarement dans un restaurant en ville. Ils mangeaient des insectes grillés, source indispensable de protéines, et des baies des montagnes, qui contenaient une vitamine essentielle dont Pierre avait oublié le nom. Il n’était pas médecin ! Le repas était complété par du pain ou du riz ; et à côté de cela, ils buvaient du cidre. Après l’effort, le réconfort, disait Harold. Pierre ne trouvait pas le cidre réconfortant. Il gardait un très mauvais souvenir de l’hydromel du bar à Cuda. Mais Obélisque lui disait que justement, il devait habituer son corps à l’alcool pour mieux y résister à l’avenir. Et puis c’était bon pour la santé, ça empêchait d’avoir des poils qui poussent dans les oreilles. Du moins, c’était ce que disait Hippopotame.
Après avoir fait travailler le corps, il fallait s’occuper de l’esprit ; raison pour laquelle l’un des quatre – généralement Harold – emmenait Pierre avec lui pour l’initier à la gestion d’une entreprise. À l’université, on lui avait présenté la comptabilité comme le métier par défaut des administrateurs ratés ; aussi Pierre s’était-il imaginé que la reconversion serait facile. Il n’en était rien.
En réalité, Pierre devait complètement remettre en question sa façon de penser. Il était beaucoup trop obsédé par l’idée de tout bien faire dans les règles. Mais Harold le recadra bien vite :
« Crois-tu que c’est en respectant les règles, que j’ai réussi à transformer la petite forge de mon beau-père, en un complexe de quatre cheminées avec vingt-et-un employés ? Il faut avoir l’âme d’un entrepreneur ! L’université veut faire de vous des animaux bien obéissants, incapables de prendre la moindre initiative. J’espère qu’il te reste encore quelque chose dans le ventre, mon gars. »
Par exemple, le troisième jour déjà, Pierre avait cru remarquer une irrégularité : l’un des apprentis travaillait pour Harold depuis déjà quatorze lunes, il aurait donc dû passer au statut d’employé qualifié.
« Et alors ? répondit Harold. Il n’a pas demandé. S’il n’est pas capable de se rendre compte par lui-même qu’il a terminé son apprentissage, alors il ne mérite pas le salaire d’un travailleur accompli. »
Pierre essayait d’accepter l’enseignement de son professeur, mais le fait que les choses ne soient pas comme elles auraient dû l’être, ne cessait de le perturber.
L’octaine suivante, il avait repéré un autre problème : l’autorisation de commerce du fournisseur de métal était une fausse. Une contrefaçon de bonne qualité, certes, mais ses yeux exercés avaient remarqué qu’il manquait quelques fioritures au sceau officiel.
« C’est du métal de contrebande, qu’il importe sans payer les taxes. Peut-être même a-t-il volé le métal dans des mines illégales. La contrebande est un délit, mais la contrefaçon de documents officiels est encore pire, puisque c’est un crime contre l’Empire.
- L’Empire, l’Empire… Ils ne veulent que se faire de l’argent sur notre dos, répondit Harold à voix basse. Ils saignent les honnêtes travailleurs, et avec l’argent, ils maintiennent les fonctionnaires dans un cocon de confort coupé de toute réalité du monde extérieur. Qu’importe s’il ne paye pas les taxes ? Ainsi, le métal est moins cher.
- Il pourrait être encore moins cher. Si tu le menaces de le dénoncer, il sera bien obligé d’accéder à toutes tes demandes de réductions. »
Pierre ne savait pas comment une pareille idée avait pu lui venir à l’esprit, et encore moins franchir ses lèvres. Mais Harold le félicita :
« Bien vu ! Je pensais que c’était encore le bon petit soldat du système qui parlait, mais il semblerait que tu aies commencé à réfléchir en homme accompli. »
Ce compliment remplit Pierre de bonheur, et il décida qu’à partir de maintenant, il ferait tout pour plaire à ses nouveaux amis.
Octaine après octaine, il devenait meilleur. Sa carrure commençait à s’étoffer. Il se prenait de moins en moins de coups à l’escrime, il commençait même à en donner quelques-uns. Il n’aimait toujours pas cela, mais la perspective de gagner l’estime de ses camarades l’emportait largement sur ses caprices personnels. Verbalement aussi, il s’affirmait : il n’hésitait pas à remettre à leur place les clients d’Harold lorsqu’ils essayaient de négocier des rabais, ainsi que les fournisseurs qui exigeaient un prix mirobolant pour du matériel, certes de bonne qualité, mais pas non plus exceptionnel. Une partie de son cerveau continuait de lui dire que ce n’était pas normal qu’il effectue le travail d’un commercial sans contrat ni salaire. Mais de quoi aurait-il pu se plaindre, alors qu’il était gracieusement logé, nourri, blanchi et qu’on lui payait même ses cours d’escrime ?
Un midi, alors qu’ils s’installaient dans une taverne, le patron s’attabla avec eux :
« Vous savez que le Maître est de passage dans le district ? Il organise une conférence ce soir et une autre demain soir !
- C’est fantastique ! répondit Hippopotame ; on ne peut pas manquer cela. Dans la carrière, au dix-septième carillon, comme d’habitude ?
- Exact ! Un glandor l’entrée.
- Mince ! C’est plus cher qu’avant, nota Obélisque. Faucon, Pierre, vous avez de quoi…
- Oui ! répondit fièrement Faucon en exhibant deux pièces dorées. J’ai réussi plusieurs belles ventes ces dernières octaines. »
Mais Pierre, lui, n’avait pas d’argent. Le contenu de sa bourse s’était fait voler, ce fameux soir où il s’était enivré d’hydromel. Il n’avait que ses vêtements et ses produits d’hygiène. Que pouvait-il faire ? Vendre ses fripes ? Supplier ses amis de bien vouloir lui prêter de l’argent, alors qu’il n’avait pas la moindre idée de comment il allait bien pouvoir le leur vendre ? Non, il n’avait qu’un seul moyen de trouver de quoi assister aux conférences :
« Je vais devoir aller demander de l’argent à mes parents. »
Il voyait bien que les autres s’efforçaient de dissimuler leur mépris. Il avait touché le fond, mais il allait encore devoir creuser :
« Est-ce que je pourrais emprunter une licorne pour le trajet ? »
Coups de carillon. Pierre les compta avec inquiétude. Seize. C’était bon, il n’était pas en retard. La confrontation avec ses parents n’avait pas été si longue que cela. Il pouvait cesser d’y penser à présent. Il pouvait rayer ce désagréable moment de son esprit.
Oh, ils ne s’étaient pas énervés contre lui, bien au contraire. Sa mère l’avait serré dans ses bras en lui demandant s’il allait bien, son père s’était sincèrement inquiété des raisons de sa disparition. Il n’était plus habitué à de telles mièvreries. Pourtant, une partie de lui continuait à aimer cela. Mais ce n’était pas avec des câlins qu’on devenait plus fort ; c’était en tout cas ce que lui avaient dit ses amis, et il était vrai qu’ils étaient bien plus musclés et bien plus affirmés que son père. Alors Pierre avait fini par se dégager. Leurs questions ? Il y avait répondu comme il pouvait : il avait été renvoyé suite à une erreur de sa part, une enquête pour fraude qui n’avait pas abouti ; il logeait chez des amis, il était en formation pour devenir comptable. Ce n’était pas exactement la vérité, mais il ne voulait pas s’étendre trop longtemps. Pourquoi n’avait-il pas donné de nouvelles ? Parce qu’il ne savait pas quoi donner comme nouvelles, il avait eu peur de les décevoir. Mais qu’ils ne s’inquiètent pas, il était sur la bonne voie à présent. Il avait obtenu cinq glandors de son père, ainsi que des gâteaux de sa mère, dont il avait dû se débarrasser discrètement car ceux-ci, bien que délicieux, ne faisaient pas partie de la nourriture saine préconisée par Obélisque. Et c’était en abandonnant les gâteaux aux animaux sauvages, dans un fossé sur le chemin du retour, qu’il avait senti son armure de fer se fissurer.
Enfin bon, ce n’était que le seizième carillon. Il avait le temps de sécher ses larmes et de recomposer sa mine. Il retrouverait ses amis dans un battement ou deux. Hors de question de leur montrer qu’il avait pleuré.
Ça allait mieux à présent. Ce n’était pas encore le dix-septième carillon, ils étaient en avance. Pourtant, la carrière abandonnée était déjà bien remplie : une centaine d’hommes avaient pris place sur le sol de pierres inégales. On était en banlieue de la ville, à la frontière de la campagne, les cinq compères n’avaient même pas pris un battement pour s’y rendre. Ils payèrent chacun un glandor à un énergumène barbu posté à l’entrée de la carrière, puis se trouvèrent un coin où il restait de la place. Le sol était inconfortable, dur, avec quelques arrêtes pointues qui piquaient les fesses. Mais il n’allait pas se plaindre pour si peu.
« La conférence d’aujourd’hui porte sur sur l’administration de l’Empire, souffla Obélisque. Tu devrais aimer, Pierre. »
L’intéressé hocha la tête. Il avait plusieurs fois eu l’occasion de constater à quel point les automatismes inculqués par l’université le freinaient. Entre les documents administratifs qu’il se retenait de revérifier encore et encore dans la crainte qu’une erreur ne s’y soit glissée, les règles qu’il fallait parfois enfreindre pour faire fonctionner les affaires, et même la fois où, complètement oublieux du bon sens, il avait failli signaler à un client que le produit vendu comportait quelques défauts mineurs… on lui avait vraiment lavé le cerveau.
Les derniers auditeurs arrivèrent. Tout le monde attendait avec impatience l’arrivée du Maître. Un son lointain titilla les oreilles de Pierre. Le carillon ? Ou bien autre chose. Les clochers étaient trop éloignés, on n’entendrait pas distinctement les dix-sept coups.
Enfin, il se montra. C’était un homme de race elfique, plutôt petit de taille, mais large d’épaules ; ses longs cheveux étaient retenus en une queue de cheval basique, et il portait un élégant costume composé d’une robe couleur coucher de soleil et d’une cape bleu nuit. Sa simple apparition déclencha un tonnerre d’applaudissements.
« Hommes de tous horizons ! »
Nouvelle clameur au sein de la foule. Pierre lui-même ne put résister à l’envie de crier. Le Maître avait une belle voix, puissante, bien timbrée, qui annonçait un discours passionnant.
« Nous sommes ici pour dénoncer l’un des plus grands mensonges de notre société. Les institutions de l’Empereur prétendent nous protéger, nous guider, nous permettre de vivre en harmonie les uns avec les autres, tout en réprimant sévèrement les terribles délinquants qui osent mettre en danger l’ordre établi. Qui y croit ?
- Personne ! brailla un gars dans la foule.
- Plus fort ! Je n’ai pas entendu. Qui y croit ?
- PERSONNE ! » hurlèrent tous les auditeurs de la carrière.
Pierre avait hurlé avec les autres. Cet épisode réveilla cependant un souvenir désagréable : un concert de musique humaine où son père l’avait emmené, le chanteur faisait hurler de la sorte le public, et au final, Pierre avait eu mal aux oreilles à force d’entendre crier. Mais il avait grandi, il s’était endurci, et d’ailleurs, il n’avait pas encore mal.
Le Maître reprit son discours.
« Ont-ils réussi à nous protéger des Fleurs des Montagnes ? Les lois et les restrictions brassées quotidiennement pour freiner l’industrie et le commerce, ont-elles réussi à endiguer la menace de ces brutes assoiffées de sang ? Les mesures mises en place pour intégrer les ogres à la société, ont-elles protégé nos concitoyens et leurs familles ? »
Les Fleurs des Montagnes. Pierre les connaissait de nom. Un groupe d’indépendantistes armés, qui mettaient à feu et à sang les petits villages du nord. Il était vrai qu’on en parlait peu, dans l’administration. Il repensa avec culpabilité à tout ce temps passé dans les sous-sols de la comptabilité, à vérifier les sommes payées par les clients de Nous Savons, au lieu de s’occuper des vrais problèmes !
« Un homme, un dénommé Bois-de-Rose, a été assassiné l’octaine dernière. Il a toujours suivi les règles consciencieusement, il payait sa taxe d’habitation, il a demandé la citoyenneté pour lui et sa femme, il a déclaré les deux enfants qu’ils ont eu ensemble. Est-ce que cela les a protégés ? Sa femme a été violée devant ses yeux, après quoi ils ont été sauvagement égorgés, leur maison a été pillée, et les corps de leurs enfants doivent se décomposer quelque part dans une rivière ou un fossé. Et pendant ce temps, nous continuons à recenser chacun de nos faits et gestes à Leurs Majestés Impériales, à ne pas posséder plus d’armes que notre rang ne nous le permet, et à donner tous nos bénéfices aux institutions enfermées dans leur tour d’ivoire. »
Quelques-uns manifestèrent leur accord. Mais la plupart étaient à présent collés aux lèvres de l’orateur.
« Si l’administration pense vraiment que les règles nous protègent, alors elle est aveugle et stupide. Dans le cas contraire, c’est une manipulatrice ! Elle devrait encourager les hommes à être indépendants, forts et résilients face aux épreuves. Mais au final, elle nous enchaîne, nous transforme en petits chiens bien soumis, et nous empêche de prendre en main notre destin ! »
Il s’arrêta, laissant la foule acclamer ses paroles. Pierre tombait des nues. Était-ce pour cette raison qu’il s’était entraîné si dur au combat ? Allaient-ils cesser d’être des pantins et combattre eux-mêmes les Fleurs des Montagnes ? Le Maître allait-il les envoyer rejoindre l’armée ? Non, songea immédiatement Pierre, pas l’armée. L’armée était une institution de l’Empereur, elle aussi. Ils n’avaient pas besoin de passer par elle pour défendre leurs compatriotes !
« Pour cette raison, reprit le Maître, je propose une action à grande échelle pour montrer notre dédain envers le système. Nous sommes des milliers d’hommes dans des dizaines de districts différents ; au prochain solstice, nous allons, tous ensemble, renoncer à notre citoyenneté ! »
… Pardon ? Pierre s’était mis à applaudir avec les autres, par automatisme, et ce n’était qu’après trois ou quatre claps qu’il s’était rendu compte de ce que le Maître venait de dire. Renoncer à leur citoyenneté ? En quoi allait-ce permettre la moindre avancée concernant l’insécurité dans les villages du nord ? Enfin, il s’était peut-être un peu emballé. Après tout, ce n’était pas à eux de réparer les bêtises de l’Empire. Et puis s’ils attaquaient eux-mêmes les Fleurs des Montagnes, les autorités seraient fichues de les arrêter, eux !
« Nous ne contracterons plus jamais avec l’Empereur ! Nous suivrons notre propre chemin, nous forgerons notre propre destinée ! »
Un tonnerre d’acclamations retentit à travers la carrière. Oui, Pierre romprait définitivement avec l’Empire ; les siens étaient autour de lui, dans la carrière.