La nuit finissait à peine quand Loup et Grys enfourchèrent leurs chevaux dans le mutisme le plus total. Le voyage contre nature dura cinq jours. Aucun mot ne fut prononcé par les deux hommes. Ils traversèrent les Terres Sauvages sans encombres. L'inquiétude les tarauda à la traversée des Marais des Suppliciés. La légende racontait qu'un roi dément vivait ici dans la forteresse dans laquelle s'était terrée Alzebal. D'aucuns disaient que les marais étaient hantés et qu'il ne fallait jamais faire halte dans ces terres maudites.
Loup et Grys connaissaient bien cette histoire et par prudence ils chevauchèrent sans s'arrêter jusqu'à la forteresse.
L'édifice était gigantesque. De multiples tours montaient vers le ciel et discutaient avec les nuages. Une fosse profonde cernait la forteresse. Certains racontaient que des monstres marins terrifiant y vivaient. Au centre de l'édifice, un château, aussi blanc que la Tour de Cyryul, dressait ses flèches agressives qui semblaient menacer les cieux de représailles. C'étaient le mélange parfait de la rudesse des Terres Sauvages et de la douceur sableuse mais mortelle des Terres brûlées. Un gigantesque pont-levis était remonté contre l'entrée de la forteresse.
Grys prononça ses premiers mots depuis cinq jours.
— Putain! Ca donne envie.
Il hurla.
— Hé ho du château!!!!
Les deux compagnons n'entendirent qu'une voix.
— Présentez vous étrangers.
— Allez voir votre chef et prononcez juste Loup et Grys Dylur! Je te garantie que tu vas revenir ventre à terre nous ouvrir.
Ils attendirent longtemps puis un craquement leur annonça que le pont-levis s’abaissait.
Les deux voyageurs pénétrèrent dans l'antre d'Alzebal. A contre-coeur, ils déposèrent leurs armes à l'entrée. Les gardes et les mercenaires grouillaient, comme des insectes, dans toutes les venelles et ruelles de la forteresse. De nombreuses statues, pas toutes ratées, à l'effigie d'Alzebal rappelaient à tous qui était le tyran de ces lieux.
— Et dire que j'ai été marié à ça. Putain, le roi des crétins c'est moi.
Loup ne répondit pas.
Ils furent escortés jusqu'au château blanc qui était encore plus impressionnant quand on se trouvait à ses pieds. D'autres gardes les conduisirent vers la salle du trône. Tout était démesuré. Les plafonds étaient sculptés et des fresques monumentales couraient au dessus de leur tête.
Les gardes stoppèrent devant deux portes blanches gigantesques.
Ils attendirent quelques minutes et les deux battants s'ouvrirent lentement.
Grys soupira. Il allait revoir la mère de ses enfants. Celle qu'il avait aimé comme un fou.
Les deux hommes pénétrèrent dans la salle du trône. Avant de poser les yeux sur leur ennemie, ils contemplèrent la pièce qui s'offraient sans pudeur à leurs yeux ébaubis. Des chevaux dantesques avaient été gravé dans la pierre. Loup en compta dix. Ils semblaient si réels que Grys aurait juré, sur la tête de Loup, les avoir vu bouger. Les murs étaient couverts d'immenses tentures à la gloire d'Alzebal. Plusieurs tables étaient éparpillées sans logique apparente. De nombreuses personnes étaient assises et avaient interrompues leurs discussions. Des femmes presques nues se caressaient devant le trône. Grys reconnut Yulni. La seule dans l'entourage de Tyssy qui soit sensée. Des rides profondes creusaient son visage et
La propriétaire des lieux les attendaient, assise, au centre, sur sa chaise royale. Deux chevaux jaillissaient du siège, l'un noir, l'autre blanc.
Alzebal éclata de rire.
— Que je sois froudroyée sur place. Le Seigneur Dilur est vivant et il se présente devant moi avec son pire ennemi!
Grys s'esclaffa.
— Mon pire ennemi se tient juste devant moi. Tu sembles peu surprise de me voir vivant.
— Tu es comme une mauvaise herbe, même en versant de l'eau bouillante dessus, elle revient toujours.
Grys bougea la tête dans tous les sens comme s'il cherchait quelqu'un.
— Et la grosse moche n'est pas là?
Tyssy serra les dents.
— Attention Grys. D'un claquement de doigt, je te tue.
— Tu ne le feras pas, tu n'as jamais su claquer des doigts. Et puis où serait le charme?
Alzebal plongea son regard inquisiteur dans les yeux de Loup.
— Tu as bonne mine pour quelqu'un qui a passé dix ans dans les sympathiques Geôles de la Putrescence.
Alzebal ricana.
Loup prit une longue inspiration.
— Arrêtons ce petit jeu. Je ne suis pas là pour vous écouter répandre votre bile puante sur nos têtes.
— Je pourrais vous tuer sur le champ.
Le regard courroucé de Tyssy amusa Grys.
— Oui tu pourrais en effet mais tu es intriguée de voir deux de tes plus fameux ennemis venir sans armes devant toi.
Alzebal se frotta les lèvres avec l'index.
— Continue.
— Tu veux en finir et devenir l'impératrice de Milsden? Alors je t'offre une bataille. Une seule qui déterminera le sort de notre monde.
Grys poursuivit.
— Nous te donnons un lieu et une date et nous réglons tout ça face à face.
Une expression de curiosité et de satisfaction s'installa sur le visage de Tyssy.
— Je t'écoute Grys.
— Dans trois mois, dans la Vallée des Soupirs.
Alzebal regarda ses gardes, ses conseillers en souriant.
— La réponse. C'est maintenant ou jamais.
Alzebal continuait de sourire.
— C'est d'accord. Dans trois mois dans la Vallée des Soupirs.
Les deux hommes rebroussèrent chemin en même temps.
Alzebal leva le bras.
— Attends Grys. J'ai un cadeau pour toi. Je suis fort étonné que tu n'ai pas demandé de nouvelles de nos enfants.
Elle claqua des doigts mais elle ne parvint pas à sortir un son.
Grys pencha la tête sur la côté et murmura à l'intention de Loup.
— Je le savais, elle n'a jamais su claquer des doigts
Un garde fit mine d'entendre quelque chose et courut chercher une boite en acajou. Le larbin la posa sur la table la plus proche.
— Vas y ouvre. Ca vient de ton fils ainé.
Intrigué Grys ouvrit la boite. Son regard changea. La stupeur et l'effroi frappèrent son visage. Des yeux le fixaient. Les yeux de son fils Kiuren. Sa tête était dans cette boite.
Grys recula et trébucha vers l'arrière. Il gémit de tristesse et de colère. Il se releva d'un bond et rua vers Alzebal, Loup retint Grys en tendant le bras pour faire barrage à la violence qui allait éclater.
— Nous partons.
Alzebal provoqua son ex-mari.
— Il s'est bien battu ton fils. Mon embaumeur a fait du bon travail, il a rendu justice à la beauté de Kiuren.
— Nous partons. répéta Loup.
Ils reculèrent en fixant Alzebal qui souriait de satisfaction. Grys rugissait de haine.
— Pourquoi?!!!! C'était ton fils. Te rends tu compte de l'horreur de ton acte?!!!!
— Oui et ne crois pas que j'y ai pris du plaisir. Le plaisir je le prends là maintenant dans ta souffrance. Et je vais te dire pourquoi j'ai fait ça à notre fils. La loyauté. Il n'a pas été loyal. Je ne supporte pas. Sais tu ce qu'il a fait? Il a tenté de prendre le pouvoir pour le donner à son cher papa. Il t'aimait tellement Grys. Moi il me détestait. Mes deux autres enfants Loika et Huyts me craignent maintenant encore plus qu'ils me haïssent. Le seul qui m'a aimé c'est mon Livos que cet animal m'a enlevé!
Avec rage, elle pointa du doigt Loup. Puis elle se rasséréna.
— Je te rassure, Kiuren n'a pas souffert et si tu veux tout savoir j'ai gardé sa tête car je n'avais pas de portrait de mon fils alors...
Elle ne termina pas sa phrase et hocha la tête.
— Tu es complètement folle. La femme que j'ai connu n'existe plus. Je vais te tuer.
— On traite toujours de fou ceux que l'on ne comprend pas. On se verra sur le champ de bataille mon époux sauf si tu veux mourir ici devant la tête de ton fils?
Loup tenta d'empêcher toute violence.
— Nous partons.
Grys ne bougeait plus. Il regardait Alzebal, les poings serrés.
— Grys! Nous partons.
Le mercenaire n'esquissa aucun mouvement. Loup lui mit la main sur l'épaule.
— Tu auras ta vengeance comme j'aurais la mienne mais ce ne sera pas ici et pas aujourd'hui.
Grys cracha sur le sol brillant.
— Bon retour à Starnnarg dans les quartiers Nord.
A ces dernières paroles, Loup sentit une inquiétude monter en lui. Alzebal savait pour leur quartier général. Les deux compagnons tournèrent les talons et sortirent du château d'Alzebal. Les grandes portes se refermèrent avec fracas et Grys tomba à genoux.
— Quel est ce monde dans lequel les enfants meurent avant leurs parents?
Ses mains se refermèrent sur son visage. Il éclata en sanglots.
Sans un mot, Loup monta sur son cheval puis, sans regarder le mercenaire, il lui parla d'une voix qui ne trahissait aucune émotion.
— Tu restes ou tu viens avec moi mais sache que rien n'a changé quand tout ceci sera fini, je te tuerai et pour ce que ça vaut, je suis désolé pour ton fils. Les premières victimes des êtres comme Alzebal ou toi sont les innocents. Tu as participé à la création de ce monde et tu viens de faire l'expérience de ce que j'ai vécu il y a trente ans.
Grys se releva lentement comme si son corps le faisait souffrir. Il grimpa avec difficulté sur son cheval. D'une voix éreintée, il s'adressa à Loup.
— Tu feras ce que tu as à faire et je ferai ce que j'ai à faire
Les herbes hautes s'agitaient lentement et semblaient titiller le soleil qui sombrait peu à peu dans les draps de la nuit. Les deux homme prirent le chemin du retour. Les jours prochains s’annonçaient bien plus sombres que les précédents. Loup et Grys sentaient les nuages de la guerre s’amoncelaient autour d'eux. Tous ne verraient pas les premières neiges des Terres du Nord. La mort rodait, tapis dans l'herbe, dans des recoins obscurs, attendant son heure.
Les deux compagnons ne firent que quelques kilomètres avant de s'arrêter. La nuit était opaque et un brouillard épais envahissait la lande sinistre. Grys maugréa en descendant de son cheval.
Loup fit un feu et dans un silence pesant, le repas débuta.
— J'ai entendu de sinistres légendes sur ces landes. Nous n'aurions pas du nous arrêter.
Loup ne répondit pas et continua de manger de la viande séchée.
— Nous étions plus en sécurité sur les chevaux.
— Tu préfères tomber dans un ravin ou dans un trou de landes. Le brouillard rend ses terres impraticables. Maintenant ferme là.
Un hurlement s'éleva sur le marais. Grys se leva d'un bond.
— C'est quoi ce truc! Je t'avais dis, cet endroit est maudit.
Loup continua son repas.
— Je suis incapable de manger.
Loup soupira.
— Est ce que tu peux la fermer. Si tu es encore en vie c'est parce que j'ai fait une promesse à mon fils, mais ne me pousse pas à trahir ma parole. Grys faisait les cent pas.
— Je déteste la nature.
— Et elle te déteste.
Loup se contrôlait. La colère bouillonnait dans ses veines, mais il avait fait un serment à son fils.
— Ferme la Grys!
Étrangement le silence revint mais ce n'était pas normal. Loup se leva, regarda autour de lui et ne vit aucune trace de Grys.
— Grys!
Il n'eut pour réponse que le sifflement du vent glacial qui soufflait sur les marais. Loup jura dans sa barbe. Il scruta le sol détrempé. Les traces de Grys s'arrêtaient à la frontière lumineuse de l'âtre, puis elles continuaient en ligne droite comme s'il était traîné par quelque chose.
— Putain de salopard de Grys! Dans quoi il s'est fourré?!
Loup respira à fond et s'aperçut qu'un léger détail lui avait échappé, les chevaux aussi avaient disparu. Il alluma sa lanterne. Le seul choix qui s'imposait pour le moment, était de suivre les traces laissées par Grys. Loup n'avait aucune idée de ce à quoi il avait affaire. Il ne connaissait pas cet endroit maudit. Un nouveau hurlement retentit. Loup ne reconnut pas cet animal si s'en était un. La lanterne éclairait faiblement les ténèbres des landes et autour de lui, il sentait une présence mais pas une menace.
Quelque chose tournait à quelques pas de lui. Il perçut des chuintements.
— Je t'entends.
Le bruit s'arrêta.
— Montre toi! Celui que tu as pris ne mérite pas de vivre mais j'ai encore besoin de lui.
La créature surgit des ténèbres face à Loup qui recula.
Ce n'était qu'un homme très grand revêtu d'un longue toge noire, il ne portait pas de chaussures. La peau de son visage était un labyrinthe de cicatrices.
— Qui es tu étranger?
— Je m'appelle Loup et toi qui es tu?
— Je me nomme Jared et je suis un mage de l'ombre.
Loup dégaina son épée et la pointa vers le nouveau venu. Ce dernier leva les mains en souriant.
— Calme toi voyageur. Je suis un renégat.
— Renégat? En quoi es tu moins dangereux qu'une saleté d'Orombre?
— La magie des ombres n'est pas une magie malfaisante. Elle est ce qu'on en fait. Notre communauté n'est pas populaire au sein de l'autre groupe.
Loup rengaina son épée mais garda la main sur la garde.
— J'ai déjà entendu ce baratin. Pourquoi n'ai je jamais entendu parler des mages noirs renégats.
— Nous survivons parce que nous nous taisons.
— C'est toi qui a enlevé mon compagnon.
— Ton ami est en sécurité.
— Ce n'est en aucun cas un ami.
— Deux ennemis qui voyagent ensemble?
— C'est une longue histoire.
— Pourquoi l'avoir enlevé.
— Nous vous surveillons depuis votre arrivée dans le château d'Alzebal. Etes vous des alliés d'Alzebal?
—Non, nous sommes l'exact opposé..
—Alors nous sommes alliés. Suis moi.
Le mage demeura immobile.
—Surtout ne vous débattez pas. Laissez vous emporter.
— De quoi parlez vous ?
Deux bras surgirent du sol et enserrèrent ses chevilles. Il se sentit tirer vers le bas et se débattit.
— Ne bougez pas.
Loup obéit et se laissa entrainer dans la vase du marais. Il coupa sa respiration et il ferma les yeux. Des murmures provenaient de toutes parts mais ils n'avaient aucun sens. Il atterrit brutalement sur le sol à genoux et se releva péniblement en soufflant. Ses vêtements humides sentaient la vase. Loup grimaça et regarda autour de lui. Il était dans un long couloir qui paraissait sans fin à droite comme à gauche.
— Suivez moi.
Loup sursauta. Le mage venait d’apparaître à ses côtés.
— C'était à qui ces bras?
— Nos gardiens.
— Des gardiens qui vivent dans la vase?
— Ils ne sont pas vraiment vivants.
— Vous voulez dire que les balivernes sur les suppliciés sont vraies?
— Les légendes ne sont parfois pas que des légendes. Suivez moi.
Loup suivit le mage dans le couloir sans fin.
— Pourquoi voulez vous tuer Alzebal. Que vous a t-elle fait?
— Elle a tué ma femme et ma fille.
— C'est une bonne raison. Et ce Grys, qui est-il pour vous.
— Il travaillait pour Alzebal, il a exécuté ses ordres.
— C'est une bien étrange alliance difficile à comprendre.
— C'est temporaire. Nous sommes un groupe de résistants. A la fin il mourra de mes mains.
— En quoi est-il utile?
— Il connait bien Alzebal, nous avons besoin de tous ses ennemis dans cette guerre et c'est un excellent combattant. Il sera utile dans la bataille qui se profile.
Grys venait d’apparaître dans le couloir. Ses vêtements étaient couverts de boue. Il se pressa d'arriver jusqu'à Loup. Il commença à parler mais aucun son ne sortit de sa bouche.
— Pourquoi je ne l'entends pas.
— Nous l'avons enfermé dans une bulle de silence. Il parlait trop.
Loup sourit.
— C'est parfait.
Il se tourna de nouveau vers Jared.
— Ecoutez. Dans trois mois, nous allons affronter Alzebal dans une bataille qui décidera du sort de Mislden. Si vous êtes un de ses ennemis, aidez nous.
— Non nous ne nous mêlons pas de vos affaires ici haut.
— Pourquoi nous avoir fait venir alors.
— La curiosité.
— Personne ne m'entend!
La voix de Grys était de retour.
— Une bulle de silence n'est malheureusement pas éternelle.
Grys plissa les yeux.
— J'ai suffisamment menti dans ma vie pour reconnaître un menteur. Ce n'est pas simplement la curiosité qui vous a amené à nous enlever.
Jared sembla embarrassé.
Grys sourit.
— Et oui c'est un métier.
Loup intervint.
— Visiblement tu n'es pas infaillible. Dois je te rappeler ta femme?
— Quand on a le nez dans le merde depuis des années, on ne sent plus l'odeur.
Jared toussa pour attirer l'attention des deux hommes.
— Nous recherchons quelqu'un depuis de très nombreuses années. Nous pensons qu'il a été en lien avec Alzebal. Il s'appelle Sinfen.
Loup écarquilla les yeux.
— Sinfen?! C'est une blague?
— Vous le connaissez?
— Un peu oui. Quel est votre lien avec lui?
— Je suis son frère.
Grys et Loup se regardèrent. Tous les deux étaient stupéfaits par ce qu'ils venaient d'entendre.
L'ancien mercenaire ricana.
— Son frère?! Une famille d'Orombre. Ca c'est pas banal!
Loup s'interrogea.
— Il ne nous a jamais parlé de vous.
— Nous avons été séparés il y a fort longtemps. Ses souvenirs doivent être confus.
— Que lui voulez vous après toutes ces années?
— Je veux renouer avec ma seule famille. Je n'ai que lui. Cela fait des dizaines d'années que je le recherche.
— Nous informerons Sinfen.
— Merci beaucoup Loup.
— Votre aide serait précieuse contre Alzebal.
— Nous nous mêlons pas des affaires d'en-haut.
Grys eut un un petit rire sarcastique.
— C'est bien pratique comme philosophie.
Jared resta coi mais Grys avait piqué au vif le mage.
L'ancien mercenaire fulmina.
— Et comment sort-on d'ici?
— Comme vous y êtes arrivés.
— La vase?
Au moment où Grys prononçait ces mots, deux paires de bras jaillirent du plafond de vase et les emportèrent dans le sol.
Ils furent expulsés des marais à quelques pas de leur campement. Les chevaux étaient de retour.
— Curieuse expérience.
Ils attendirent que le jour se lève et les deux compagnons reprirent leur route. Ils quittèrent sans encombre et avec soulagement les Marais des Supliciés. Alors qu'ils approchaient de Starnnarg. Loup pressentait des ennuis. Les derniers mots d'Alzebal revenaient sans cesse dans son esprit.
Bon retour à Starnnarg dans les quartiers Nord. Elle savait ou c'était un coup de bluff?
— J'ai un curieux pressentiment Grys. Soyons prudent.
Aux abords de la cité. Ils laissèrent leurs chevaux dissimulés dans la forêt et continuèrent à pied.
L'entrée de Starnnarg était bondée de monde. Le marché de la ville s'était installé et s'étendait des portes de la cité jusqu'au centre-ville.
Les deux voyageurs empruntèrent les petites ruelles. Au détour d'une venelle, un sifflement les interpella.
Loup je suis là.
Iria se tenait sur le toit d'une maison. Elle descendit rapidement.
Nous avons été attaqué.
— Je sais. Des victimes?
Oui Une vingtaine de nos gardes. Arcis et Sinfen sont partis sur le Mont Noir. Nous n'avons pas de nouvelles d'Arshard. La plupart des Noxis n'était pas là. Je les ai envoyé là-bas aussi. Et pour vous comment ça s'est passé.
— Rendez-vous dans trois mois mais je te raconterai en route.
Les trois compagnons ne tardèrent pas à quitte les lieux et après avoir récupéré leurs chevaux. Ils s'enfoncèrent dans les bois.