Tyssy Crine courait à perdre haleine. Elle fuyait et pour la première fois depuis qu'elle n'était plus une esclave elle avait peur. Le désarroi se lisait sur son visage.
Olser était morte et Yulni avait disparu.
Les trois amies avait sous-estimé leurs adversaires. Elles s'étaient faites surprendre.
Une meute de voyous, hurlante et vociférante, la poursuivait dans les rues de Cyryul. Tyssy connaissait bien le labyrinthe de la cité brûlante mais ses poursuivants aussi.
Elle stoppa un instant sous un porche pour reprendre son souffle. La chaleur accablante de la fin de journée semblait appuyer sur ses épaules avec d'incandescentes mains invisibles. Les années s'étaient évaporés aussi vite qu'une goutte d'eau sur le sol des Terres Brûlantes et Tyssy s'était embourgeoisée, elle n'avait plus l'endurance et la musculature de sa jeunesse.
Elle sentit une présence derrière elle et dégaina sa dague mais avant qu'elle n'ait pu esquisser une attaque. L'inconnu avait stoppé son avant-bras et le maintenait fermement.
— Je ne te veux aucun mal.
— Et je dois te croire sur parole petit homme.
Tyssy, de son bras libre, dégaina un poignard que bloqua à nouveau l'inconnu.
Ils étaient face à face, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre.
— Tu es certaine de ne pas avoir besoin d'aide.
— Ai je l'air d'être une femme sans défense?
L'homme ricana. Il était petit mais large et ces yeux brillaient d'intelligence. Sa barbe et ses cheveux hirsutes lui donnait un séduisant air sauvage.
— Oui en effet. Tu dois avoir raison.
L'inconnu la lâcha et tendit une main vers la rue. La clameur de ses poursuivants s'amplifiait.
— Bonne chance alors.
D'un premier pas assuré, Tyssy s'engagea dans la l'allée. Son deuxième pas fut moins appuyé et elle s'arrêta.
La mercenaire se retourna.
— Quelle aide peux tu m'apporter étranger?
Les bras croisés, le petit homme était adossé sur une porte. Il se redressa, abaissa la poignée et l'ouvrit en souriant.
Tyssy pouffa.
— J'accepte!
— Après toi!
L'inconnu claqua la porte.
L'intérieur était frugal. Une vieille paillasse gisait sur le sol, une chaise branlante attendait la chaleur d'un postérieur et une table en bois se cachait sous la poussière.
— Je n'ai pas eu le temps de faire le ménage.
Tyssy sourit.
— C'est du grand luxe, c'est ici que tu reçois tes amantes ou tes amants!?
— Non c'est la maison d'à coté mais il y a déjà du monde.
Elle se sentit immédiatement à l'aise avec cet homme exubérant.
— Je suppose que je vais devoir te remercier.
Il soupira.
— Je ne suis pas contre un petit merci.
— Juste un petit merci?
— A quoi t'attendais tu?
— Tu es un homme, nous savons ce que vous voulez. Vous ne faites jamais rien sans une idée derrière la tête.
— Je n'ai rien derrière la tête, à part mes sublimes cheveux! Ne t'inquiète pas. J'ai simplement vu une ravissante femme qui avait besoin d'aide.
— Balivernes!
— Dans tous les cas je te conseille d'attendre un peu. Tu peux passer la nuit ici.
— Nous y voilà. Tu veux que je passe la nuit ici avec toi!
L'homme s'esclaffa.
— Non! Jamais le premier soir! Je ne dormirai pas ici, on m'attend dans la maison d'à côté! Le lit est beaucoup plus confortable.
Il lui fit un clin d'oeil.
— Mais si vraiment tu insistes, je peux rester!
Tyssy se mordit la lèvre.
— Tu es très agaçant.
— On me le dit souvent mais autant il m'arrive de le prendre mal autant là je le prend comme un compliment. Allez je m'en vais.
— Qui dois je remercier?
— Grys. Grys Dilur.
— Je suis Tyssy Crine.
— Enchanté belle damoiselle.
Il s'inclina et sortit avec un grand sourire.
Grâce à ce gredin, sa tristesse s'était, un instant, tut, mais elle revint aussi puissante qu'une lame de fond et submergea Tyssy. Elle s'effondra à genoux sur le sol. Celle qui l'avait soutenue pendant tant d'années n'était plus qu'un corps inerte dont il ne resterai qu'une blessure intérieure qui jamais ne cicatriserai. Tyssy revoyait l'expression d'incompréhension et de douleur d'Olser quand la lame de cette brute l'avait traversée.
Dans un état second, la mercenaire ne prêta pas attention à la clameur de ses poursuivants qui continuaient à la chercher.
Elle s'allongea sur la vieille paillasse et s'endormit les joues humides de peine. Une de ses soeurs de coeur venait de disparaitre et plus rien ne serait comme avant.
Au début j'ai perçu un vide, un manque de décor ou de consistance. Cependant, la fin (je le crois) éclaircit l'ombre de ces mots. La suite me le confirmera (ou non), mais j'ai l'impression d'assister à un souvenir, fugace, de Tyssy ou de Grys. Puisqu'on a laissé Grys face à Alzebal et Tyssy également (à des temporalités différentes, je crois), le lien est tout fait.
La suite me dira si mon intuition fut la bonne, à plus tard.
Ce chapitre est peut-être un peu trop court. D'où cette sensation de vide probablement. Ton intuition est elle la bonne? :-)
Mais sinon un bon chapitre efficace comme toujours.
À bientôt Arod29
Gardar
Oui c'est un chapitre un peu bancal. J'y reviendrai! Le prochain chapitre risque de te
surprendre. J'espère tu ne seras pas trop déstabilisé par une histoire de temps!
Merci beaucoup en tout cas!
A bientôt Gardar!
À bientôt Arod29
Les dialogues sont bien mais il n'y a presque rien autour, ça manque de décors, d'émotions, de visages, de réactions. Les "Tyssy sourit" et "Il soupira", c'est pour pour du théâtre, mais dans un roman, on veut plus !!!
- Elle fuyait et pour la première fois depuis qu'elle n'était plus une esclave elle avait peur. => phrase à ponctuer.
- Tyssy connaissait bien le labyrinthe de la cité brûlante mais ses poursuivants aussi. => virgule avant "mais"
- elle n'avait plus l'endurance et la musculature de sa jeunesse. => ni la musculature
- je le prend comme un compliment => prends
- sa tristesse s'était tut => tue
- Elle s'effondra à genoux sur le sol. => WTF de la réaction du gredin ????
- il ne resterai qu'une blessure intérieure qui jamais ne cicatriserai. => mettre les verbes au conditionnel
Ceci est un billet d'humeur qui n'existe que parce que j'aime ce que tu fais !
A bientôt :D
Oula! Je ne connaissais pas ce Tiaaaaa! ;-)
Heureusement que tu n'as pas lu la première version! :-)
J'avoue que ce chapitre a été ajouté et que je n'y ai pas passé beaucoup de temps! ;-) Malgré tout c'est un moment important, la rencontre entre Grys et Tyssy qui va déterminer pas mal de choses.
Je reviendrais dessus plus tard!
J'espère que ce sera le dernier Tiaaaa que tu auras à exprimer! ;-)
Merci pour ta franchise et les coquilles!
A bientôt! ;-)
C'est toujours très intéressant de se faire rencontrer deux personnages principaux. Le dialogue était très bien écrit, assez amusant. L'équilibre était forcément difficile entre la terrible tristesse de Tyssy et la bonne humeur de celui qui la sauve. J'ai trouvé que c'était pas mal rendu.
Mes remarques :
"qu'elle n'était plus une esclave elle avait peur." virgule après esclave
"Les années s'étaient évaporés" -> évaporées
"— Tu es certaine de ne pas avoir besoin d'aide." point d'interrogation ?
"On me le dit souvent mais autant il m'arrive de le prendre mal autant là je le prend comme un compliment" il manque des virgules
"s'était, un instant, tut," -> tue ?
Un plaisir,
A bientôt !
Merci pour ta lecture et ton commentaire.
Tu verras par la suite que ce chapitre était compliqué à placer. Tu me diras ce que tu en penses. Merci encore.
A bientôt.