Oh, vois donc où j'en suis réduite !
Je lance la musique et la musique c'est de la louange,
Vois comme je suis seule pour en arriver là,
Vois comme mon coeur ne loue pas,
Mais cherche à se lover au fond de cet amour
Que je ne veux pas demander à ceux qui existent.
Je suis silencieuse – sinon, je crierais
Fort.
Je résiste
Car si j'ouvre la bouche je mords, et tu sais qui je mordrais
Puisque c'est elle, là-bas,
Tu sais
Puisque c'est moi.
Je n'ai personne et même pas toi,
Oh, Seigneur, entends-moi.
Fais entendre ta voix, comme ils disent, ceux qui ont la Foi,
Et puis viens envahir ma prière de ton feu –
Tu sais, celui qui m'a laissée aussi vivante qu'une grande brûlée
– A moitié morte.
Tu m'as inspiré mes plus beaux textes, ah !
C'est bien dans la douleur qu'on écrit.
Oh, vous, âmes si loin, vous qui êtes si vraies,
Ouvrez vos bras pour m'y serrer,
Soyez généreuses, faites votre aumône et la BA et tout ça.
Moi, sans affection fixe ? Non, putain, même pas.
Elle est fixe l'affection de ceux qui m'affectionnent, et leurs bras sont grands ouverts,
Et ils m'attendent, c'est vrai, j'avoue, de l'amour à m'en donner ils en ont tellement.
Mais moi je n'ose pas quémander.
Qu'on m'ouvre des bras, je veux m'y serrer,
Qu'on m'offre de l'amour, j'en ai assez pour tout rendre,
Que quelqu'un noie mes larmes avec les siennes et, à vie, je lui offrirai assez d'eau pour qu'il n'aie jamais soif.
Qu'on m'étouffe de douceur, qu'on m'étrangle, et peut-être la douleur partira de ma gorge.
Qu'on me protège du froid
Et que j'en aie trop chaud,
Que je sanglote une heure durant et que sur une épaule tombent mes hoquets.
Avalez ma tristesse ou elle m'avalera
Et c'est dans ses bras que je vais me noyer.