Cette fille-là (arc 3) - Premier mouvement : l'histoire de la fille sans histoire (partie 1/5)

Par MarieZM
Notes de l’auteur : /!\ SPOILER : ce chapitre est un synopsis du troisième arc de la saga, dévoile la fin et les éventuels retournements.

Avertissement de contenus : violence physique, intimidation, violences faite spécifiquement aux femmes/filles, santé physique et mentale dégradée, soins médicaux inadaptés, violence du monde professionnel, harcèlement et comportements inappropriés.

Premier mouvement : L'histoire de la fille sans histoire

Émilie a emménagé chez Marthe, dans la partie habitable du café de Marthe. Elle a finalement trouvé une place pour vivre en paix et profite du calme qu'elle appelait de ses vœux. Mais elle n'a pas de diplôme en poche et son état de santé est fortement diminué. 

Pour choisir ce que sera sa vie professionnelle, Émilie se souvient de ce qui lui a toujours fait plaisir, et décide de faire ce qui lui plaît : passer du temps à s'occuper des enfants. Grâce à Prune, son amie qui est déjà dans le milieu, Émilie se fait embaucher comme animatrice dans une école maternelle, car elle a de l'expérience dans le baby-sitting. Tout se passe très bien avec les enfants, mais les relations avec les adultes de son équipe ne tardent pas à se détériorer.

Lors d'une altercation, une collègue – femme- violente physiquement envers elle, et deux autres qui soutiennent son agresseuse, Émilie a un flash-back où elle revoit la scène du TP sur les papillons avec l'hostilité très claire de ses agresseuses, et dans sa trousse le mot écrit avec les lettres découpées « Cette fille est comme l’héroïne des histoires, vous croyiez la connaître, vous ne l’aviez jamais regardée. ». Elle sort son petit carnet rouge, dans lequel elle note, à l'encre bleue d'une belle écriture cursive régulière dans une double page vierge, la phrase qui vient de lui revenir en mémoire. 

Devant l'équipe au complet, la collègue qui a agressé Émilie fait des excuses de façade. Pendant ce temps, les commentaires en aparté critiquent le physique d'Émilie, comme si le fait qu'elle ne fasse pas d'efforts était un manque de respect, du mépris justifiant la méfiance voire la violence. 

Émilie est immédiatement prise le flash-back des propos rabaissants de Valentin, Lola et Solène sur son physique pendant le rdv galant organisé par Lola entre Solène et Valentin. Durant la soirée Émilie avait fait tomber un petit mot de sa poche sur laquelle une phrase était écrite avec des lettres découpées dans du papier journal : « Elle n’a pas oublié d’être belle, lorsque vous le lui disiez sans la voir. Elle n’a pas oublié de vous plaire, lorsqu’elle n’était que votre miroir.». Arrivée chez elle, Émilie sort dans la cour de l'immeuble avec son petit carnet et s'installe sous le grand arbre. En face d'elle, se trouve la façade du foyer universitaire, elle peut voir dans les chambres des étudiants à travers les fenêtres. Au dernier étage, sur la fenêtre du salon, est écrit en très gros, directement sur la vitre « SOIS BELLE ». Émilie se souvient de la phrase vue dans son flash-back et la note à la suite dans son petit carnet. 

Charline, la colocataire de Camille - l'intello de la promotion d'Émilie – est une étudiante en arts visuels et plastiques qui travaille sur les injonctions faites aux jeunes filles. Son projet actuel est sur la beauté comme devoir moral. Pour se faire elle se documente beaucoup et questionne l'idéal féminin à travers les époques et les cultures allant des normes esthétiques les plus anodines aux pratiques les plus barbares. La beauté n'est pas un don de naissance mais un effort, parfois payé au prix de mutilations par « tradition » ou par peur de l'exclusion du groupe. 

Camille, quant à elle, essaye de poursuivre ses recherches scientifiques tant bien que mal dans le capharnaüm artistique que devient le studio à chaque fois que Charline se lance dans un projet de grande envergure. Afin de réaliser ses œuvres, Charline fait appel à sa voisine, la jeune Alice – qui était également dans la promotion d'Émilie – qui lui sert de modèle. Alice s'est réorientée dans la mode et vit de petits boulots en posant pour des ateliers de dessin, des cours de modèle vivant, et des artistes. 

À son travail, à l'école, un des collègues d'Émilie a un comportement qui la met extrêmement mal à l'aise. Où qu'elle aille et quoi qu'elle fasse, il semble arriver « de nulle part » - comme s'il provoquait toujours des hasards pour être en contact avec elle. De plus, il se permet des familiarités avec elle, sans qu'elle ne puisse réagir et le remettre à sa place comme elle aimerait le faire. Cette situation imprime dans la tête d'Émilie une impression de persécution mentale qui vire à l'obsession paranoïaque. Elle décide de consulter un psychiatre à qui elle rapporte des symptômes de type psychotiques. La situation perdure tandis que le psychiatre lui propose de parler d'autre chose et ne prend pas au sérieux les éléments apportés par Émilie. 

Un jour, avant d'aller travailler, Émilie se réveille prise de convulsions. Elle se découvre coincée dans son corps, paralysée des membres inférieurs. Elle envoie un message à sa cheffe pour prévenir de son incapacité à aller travailler. Pendant qu'elle attend l'arrivée de Prune ou de John pour l'aider à s'alimenter, faire sa toilette, etc. elle vit une réminiscence de souvenirs traumatiques qui s'enchaînent, et revoit les moments où elle assistait impuissante aux situations de séduction malaisantes d'Alice avec la complicité de Roméo auxquelles elle ne pouvait pas réagir. 

C'est alors qu'elle trouve le mot « A quoi pensent les poupées transportées de bras en bras, lorsqu’elles ne peuvent qu’attendre ? Sans doute, elles ne pensent rien, sortes de pantins à qui on fait prendre la posture qu’on préfère pendant qu’elles se laissent faire » dans son souvenir, mais elle soit se contorsionner pour atteindre le carnet rouge, afin de notre d'une écriture moins assurée ce qu'elle vient de voir dans sa mémoire. Les souvenirs du passé continuent de l'agresser, autant que les messages vocaux de menaces au présent sur son répondeur. 

Pendant ce temps, Alice s'habille et se maquille en « poupée ».

Émilie a arrêté de travailler suite à son épisode de tétanie musculaire. Elle a consulté plusieurs médecins généralistes et spécialistes qui lui ont dit que c'était « psychologique ». Pour préparer l'emménagement de John, l'amoureux d'Émilie, elle range certaines affaires et retombe sur les cours du professeur Guillaume Colza. Elle se souvient de ses heures de « blocage cognitif » où elle ne comprenait rien du tout à des opérations pourtant simples et probablement largement en dessous de son niveau scolaire. Elle se souvient avoir trouvé le petit mot anonyme « Cette fille est comme une image, elle change au gré de l’histoire. » dans un de ses cahiers, et s'empresse de le noter à la suite des autres dans son carnet rouge. 

Mais ses réminiscences mnésiques ne s'arrêtent pas pour autant. Les flash-back d'instants de « proximité dominatrice » de Guillaume envers elle s'accumulent. Elle le revoit lui taper dans le dos suite à son échec à l'examen final. S'accroupir à son niveau pour lui proposer de lui donner des cours particuliers afin de préparer les rattrapages. À chaque cours particulier, elle se revoit demander à Guillaume de prendre des distances avec elle. Elle revoit Alexis l'attendre à la porte, en lui disant que c'est leur plus « cool prof » quand Émilie essayait de s'en plaindre à lui. Émilie se revoit donner sa lettre dans laquelle elle le supplie de la laisser tranquille. Et que tout continue comme si elle n'avait rien dit, rien fait. 

Ses symptômes musculaires persistent. Émilie ne sait plus quoi faire pour stabiliser son état de santé sans solution médicale. Elle décide de changer son hygiène de vie pour favoriser des comportements qui ne soient pas inflammatoires (arrêt tabagique, meilleure alimentation, plus d'heures de sommeil, etc.). Avec l'aide de Prune et de Shaun, le compagnon de Prune, John emménage chez elle, avec son grand piano qui passe par la fenêtre à l'aide d'une grue de déménagement. 

Pendant ce temps chez la voisine... 

Mila, l'ex-camarade d'Emilie, s'est spécialisée en psychobiologie, comme en témoignent des ouvrages de biologie, neurologie et psychologie éparpillés dans son espace de vie, plein de tout un tas de choses. Elle vit nue au milieu des restes de nourriture, carnets, matériel à dessin, journaux, livres, bougies etc. dans une atmosphère étouffante et poussiéreuse, agrémentée de toiles d'araignées. 

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