Chap. 24 : Le piège

Les portes s'étaient ouvertes devant Ren et chacun fut saisit de peur à l'arrivée de celui qui allait un jour succéder au Suprême Leader. Dans ses pas, l'amirale Spencer observait les expressions de tout un chacun, si un traitre se trouvait ici, il allait falloir user de toutes les ruses et de tous les stratagèmes pour le démasquer.
Elle avait conseillé au seigneur noir de ne pas donner tous les détails de la raison de leur visite, qu'il devait faire comme s'il était là pour compnrendre l'anomalie de sécurité dont ils avaient été les victimes et interroger les équipes sur place concernant les outils de comm. Rien n'était plus efficace de donner l'impression aux autres d'être bête et incompétent, ils montraient davantage leurs faiblesses en s'imaginant qu'elle pourrait nous échapper.
Elle n'avait eu aucune nouvelle de Lewis depuis son départ et cela l'inquiétait beaucoup, mais alors qu'elle pensait à cela, son holovid se mit à s'activer et elle demanda à se mettre en retrait quelques instants.
Lewis apparut à l'écran, le visage visiblement tendu.
« Vous ne semblez pas dans votre assiette capitaine.
- La fatigue s'accumule ici, aussi bien pour moi que pour le reste de l'équipage.
- Je commençais réellement à m'inquiéter.
»
Lewis lança un regard de part et d'autre de la pièce qu'il occupait, visiblement, quelque chose semblait l'inquiété plus que de raison.
« Nous avons une ... Invitée surprise parmi nous et cela m'empêche de communiquer comme je le souhaiterais. »
Spencer était surprise, de qui parlait-il ? Pourquoi cette personne semblait éveiller en lui tant de méfiance alors qu'ils faisaient tous partie du même camps ? Mais lorsque le vieux capitaine dévoila l'identité de l'invitée, elle comprit.
« Erasmya Jenkins est ici.
- Nous y voilà...
» souffla-t-elle. Erasmya et elle se connaissaient depuis très longtemps et déjà à l'académie, elle était le genre de fille que Spencer ne supportait pas. Opportuniste, arrogante et vicieuse, elle arrivait toujours à ses fins peut importait le prix. Spencer n'avait pu résister au besoin d'intervenir contre elle lorsqu'elle estimait la situation injuste et elle se l'était mise à dos depuis.
« Que fait-elle là ?
- Je l'ignore Madame, en vérité même le général Hux n'avait pas été prévenu de sa visite.
»
Elle grinça des dents. Cette petite fouine ne ratait donc aucune occasion de fourrer son nez dans les affaires qui ne la regardait pas.
"J'imagine que, par conséquents, nos investigations sont ralenties?
- Pas tout à fait non, disons que le général Hux est visiblement prêt à tout pour devancer Erasmya et son équipe. Je dois bien admettre que, pour une fois, son orgueil a du bon.
»
Spencer esquissa un sourire sans s'en rendre compte, Hux était un homme ambitieux et arrogant de surcroît, mais pour le coup elle semblait ravie de savoir qu'ils partageaient un ennemi commun.
« Vous savez ce qu'il m'a dit ? Que vous planquiez des parvenus dans votre vaisseau, que vous étiez tellement humaines qu'il ne serait pas étonné que vous donniez des secondes chances aux cas désespérés.
- Je ne sais pas trop si je dois me vexer ou le prendre comme un compliment, venant de lui
» siffla-t-elle tandis qu'elle continuait à faire les cent pas dans un coin de couloir. « Mais il n'a pas tort, où voulait-il en venir ?
- En vérité, il m'a demandé de faire venir mon meilleur élément en technologie illégale, et j'ai bien sur pensé au cadet Everson !
- Roberta est intervenue ?
» s'exclame-t-elle
« Elle est en ce moment même à l'atelier en train de démonté pièce par pièce ce que nous avons recueilli sur Sentinelle. »
Enael ne savait pas trop comment prendre la nouvelle. Roberta était une jeune fille brillante, mais au passé bien trouble. Elle ne suspectait pas une once de méchanceté en elle, non, ce qu'elle craignait le plus c'est qu'Hux l'entraine dans l'abîme avec lui.
« Veillez sur elle Lewis, quant à moi j'ai beaucoup à faire ici. Je pense que ce qui nous semblait être au départ une attaque isolée est en réalité les prémices de choses bien plus grandes.
- Vous avez du nouveau ?
- Rien de certain, je préfère m'abstenir d'en dire davantage, donc.
»
Lewis tourna à nouveau la tête vers le côté, semblant entendre un bruit.
« Je vous laisse amirale, j'ai beaucoup à faire ici aussi, également. Bonne chance pour la suite et revenez en un seul morceau. »
Elle hocha la tête avant de reclaper son holovid et de retourner vers Ren qui semblait en grande conversation avec un homme étrange, visiblement celui qui semblait exercer l'autorité du Premier Ordre sur Bonadan. Spencer l'observa attentivement ; plutôt mince, élancé, il portait les habits typiques de la région et se protégeait de l'atmosphère poussiéreuse par un vieux masque filtrant qu'il avait sans doute rafistolé. A travers ses fines lunettes, l'amirale ne put voir qu'un regard de fouine et ressentait la peur qui transpirait de ses iris grisâtres.

« Maître Ren, vous vouliez me voir ? » sa voix était visiblement aussi apeurée que son regard.
Ren demeura silencieux, tournant autour de l'homme comme un requin autour d'une proie.
« Vous m'avez renseigné ce dépôt d'outils de communication. Savez-vous ce que nous y avons trouvé commandant ? » La voix du seigneur noir était encore plus lugubre que les abîmes et si ces mots avaient été adressés à elle, sans doute aurait-elle eut peur elle aussi.
« Eh bien selon mes soldats il y ....
- Ne me prenez pas pour un imbécile, saviez-vous que ce dépôt avait été piégé ?
»
Spencer se concentra davantage sur la conversation, visiblement Ren n'avait pas envie de jouer au chat et à la souris bien longtemps.
L'homme en face d'eux déglutit, semblant réellement choqué d'apprendre cette nouvelle.
« Je...Je vous assure que...Non ! Enfin, je veux dire, comment cela est-il possible ? Le dépôt a été surveillé sans relâche et... »
Spencer s'avança alors, lançant un regard complice à Ren.
« Permettez seigneur Ren ? »
Ren la considéra un instant, a travers ses yeux, elle essayait de faire comprendre au chevalier noir que désormais, elle souhaitait faire le reste du boulot seule.
« Il est à vous amirale... »
Elle s'avança légèrement, le saluant à son tour.
« Commandant, vous êtes en charge de l'autorité sur Bonadan depuis...
- Trois ans, Madame, et vous pouvez croire que ce n'est pas très facile à vivre aux vus des...circonstances.
- En effet...
» Ses mots étaient vagues, il semblait qu'elle avait déjà vu cet homme quelque part mais qu'elle était incapable de dire où.
« Pensez-vous qu'un de vos hommes auraient pu être... l'auteur d'une mutinerie ? »
Il haussa l'épaule, visiblement très exaspéré. « Bien sûr que non ! Mes hommes sont irréprochables et...
- La piraterie et l'anarchie règne ici, personne n'est à l'abri de la tentation. Je sais que Bonadan est une plaque tournante de divers trafiques comme par exemple celui des épices. Vous le savez j'imagine ?
- Évidemment et nous luttons activement contre ça ! Ces imbéciles n'hésitent pas à nous prendre d'assaut !
» le rouge lui monta aux joues. « Je ne suis pas certain que vous ayez conscience de la situation ici, amirale, et...
- Si, j'en ai tout à fait conscience, commandant.
» Elle marqua une pause, se balançant sur la plante de ses pieds. « Mais revenons à ce qui m'intéresse. Il est donc impossible que quelqu'un ait placé un piège ? »
Le commandant trépignait à nouveau, il avait l'impression que Spencer le prenait pour un débile profond à répéter systématiquement les mêmes questions ! Pour qui se prenaient cette gamine de gradée ? Il explosa !
« Mais puisque je vous dis que Non ! Comment-je aurais pu savoir que vous alliez tomber dans un piège sur le toit du dépôt !!!!!! »

Elle dissimula son sourire, plus un mot ne sortit de sa bouche. Le commandant avait les yeux bien trop pétillants de rage pour qu'elle ajoute quoi que ce soit.
« Dans ce cas nous devrons mener une enquête approfondie pour découvrir l'origine du problème... » Souffla-t-elle. « Mais je dois m'entretenir avec le Seigneur Ren et après cela nous vous indiqueront ce qu'il y aura lieu de faire. Merci commandant....Pour vos informations...précieuses. »
Elle fit volteface pour sortir du bâtiment en ruine dans lequel les force sus place avait trouvé refuge, songeuse.
« A quoi pensez-vous, amirale ? » la voix grave et métallique de Ren s'était élevée derrière elle.
« A la nature humaine, Seigneur Ren. »
Il sembla intriguée.
« En quoi la nature humaine a-t-elle quelque chose à voir avec nos affaires ? » siffla-t-il.
Spencer ne le regardait même pas, mais un sourire put facilement se deviner sur ses lèvres.
« He bien, lorsqu'on est bon menteur, généralement il est facile de cacher la vérité en racontant tout et n'importe quoi. Mais une chose, une seule, peut enrayer la machine comme un grain de sable dans un engrenage...
- Et quelle est cette chose ?
»
Les yeux bleus de l'amirale se levèrent vers le seigneur sombre.
« Les émotions. »
Ren croisa les bras.
« Je ne vous suis pas Spencer...
- Vous ou l'un de vos hommes avaient-ils signalé au commandant l'endroit exact où se situait le piège ?
- Non, j'ai donné ordre à chacun de se taire afin qu'ils ne puissent pas préparer de discours de défense.
- Alors, Seigneur Ren, expliquez-moi comment notre commandant savait que le piège se situait au niveau du toit ?
»
Le silence s'installa entre eux, à ce moment tout était clair pour Ren, Spencer avait volontairement essayé d'agacer le commandant et l'assaillant de questions répétitives, se permettant même un ton suspicieux dans le but de lui faire perdre son sang-froid. Et comme la situation sur Bonadan semblait effectivement complexe à gérer, la crise de nerf était souvent bien proche pour les responsables. Et il venait de se trahir.
«Il a peut être entendu ses soldats en parler ou...
- Impossible que l'information soit arrivée jusqu'à lui puisque aucun de ses soldats n'étaient présents. Avez-vous vu ses dents ? Lorsqu'il était en colère, moi je les ai vues, et bien vues. Je ne suis pas médecin, je n'ai pas les compétences d'un droïde, mais j'ai fréquenté les bas fonds de nos vaisseaux. Croyez-moi, ce type consomme aux épices même par le nez !» Siffla-t-elle.
Ren quant à lui resta silencieux, elle avait visiblement un grand sens de l'observation.
« Vous voyez » commença-t-elle, peinant à dissimuler sa fierté. « Je ne suis peut-être pas sensible à la force, mais moi aussi, je fais de la magie. »
Ren ne répondit pas, bien qu'il soit particulièrement surpris par la capacité de l'amirale Spencer à user de la ruse pour obtenir ce qu'elle veut.
« Demandez à nos unités une fouille complète du bâtiment. »
Spencer hocha la tête lorsque la voix de Brant s'éleva au loin, le lieutenant marchait d'un pas décidé vers eux et sa mine n'était pas des plus joyeuse.
« Lieutenant ?
- On a un problème !
»
Spencer acquiesça « Oui effectivement, mais ne vous inquiétez pas tout est...
- Non non, Madame ! Je ne parle pas de ce bâtiment. Je viens de recevoir un message de détresse d'un de nos soldats, c'est notre corvette, elle a disparu.
»

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« Cadette Everson ?
- Oui ?
- Pourriez-vous prendre la parole uniquement lorsque cela est intelligent ou nécessaire

Hux regrettait déjà sa décision, à peine avait-il embarqué dans la corvette, accompagné de Stormtrooper et de quelques soldats soigneusement prêtés par le Donnagher, déjà il se sentait presque fébrile. Il se demandait si c'était l'idée de partir à nouveau sur le terrain, chose qu'il n'avait plus fait depuis bien longtemps, ou l'idée de devoir supporter la cadette Everson durant toute la durée de la mission.

Certes, elle semblait dotée d'un certain talent pour la mécanique, mais elle était également dotée d'un énorme potentiel tape nerf.
Un lourd silence s'était alors abattu dans la corvette, Roberta regardait le sol, les mains sur les genoux, visiblement très stressée de se trouver là. D'un autre côté, elle vivait cette mission comme une opportunité : jamais elle n'était sortie de sa salle de machine jusqu'à présent et elle estimait qu'il était temps pour elle de faire ses preuves et de montrer à l'amirale Spencer, et à tout le monde d'ailleurs, qu'elle était capable de mener à bien des missions sur le terrain.
Hux la regardait du coin de l'œil, elle semblait visiblement très nerveuse de se retrouver là, et malgré sa mauvaise humeur il pouvait comprendre pourquoi et céda.
« Bon, vous connaissez cette planète mieux que moi j'imagine, savez vous exactement où nous devons chercher ?
- Bien sur général, j'ai transmis les coordonnées à notre pilote, selon toute vraisemblance, c'est dans cette région que nous trouverons peut être des éléments de réponse à ce qui s'est passé sur sentinelle.
»
Hux hocha la tête puis la détourna les yeux sans un mot, quand soudain un bip d'alerte venant du compartiment de pilotage l'alerta. Il lança un regard à la cadette qui haussa les épaules.
«Ça sent pas bon ça...
- Merci cadette pour ce constat d'une grande intelligence.
» siffla-t-il ironiquement en bondissant hors de son siège, laissant Roberta et les autres seuls avec leurs interrogations.
« Oh, de rien... » souffla-t-elle à elle-même.
« Que se passe-t-il ? » la silhouette imposante de Hux apparut dans le compartiment de pilotage, il avait bradé son manteau de général pour une tenue de terrain plus adapté.
« Monsieur, nous l'ignorons, le système semble dysfonctionner.
- Quel genre de dysfonctionnement ?
- Le genre de dysfonctionnement qui fait que les commandes ne répondent plus...
»
Hux regarda un instant le tableau de bord s'emballer et fit volteface. Commandant à ses pilotes de préparer l'évacuation du vaisseau. Un atterrissage en douceur n'était pas une option envisageable.
Lorsqu'il revint dans le compartiment principal, il n'eut pas le temps de prononcé un mot que Roberta intervint.
« On va s'écraser ??? »
Hux grimaça et haussa les épaules.
« Bien résumé cadette, maintenant vous vous taisez, vous respectez la procédure d'évacuation et, si je ne vous ai pas tué avant, vous espérez sincèrement vous en sortir. Dépêchons ! »
Sans un autre mot, elle déglutit et saisit le sac derrière elle pour le mettre sur son dos, glissa le plan qu'elle avait soigneusement préparé dans la poche intérieure de sa combinaison et suivit le mouvement. Les soldats ainsi que les pilotes se tenaient prêts, eux aussi, et attendaient les instructions de Hux.
Elle regarda un instant le sas et le vide qu'il lui inspirait lui retournait l'estomac.
« Cadette, sautez !
- Mais mais... Je, j'ai le ...
- Taisez-vous et sautez !
» siffla Hux, les autres, suivez ! »
Elle compta jusque trois et s'exécuta, et tandis que les autres soldats en firent de même, Hux resta songeur, rapidement, il alla activer le traceur du vaisseau et sauta à son tour.
Quelque chose clochait dans ce qui venait de se passer, cette corvette était bien trop récente pour vivre ce genre d'anomalies, d'autant que le moteur semblait avoir réellement perdu pied. Si l'évacuation se passait sans encombre, il souhaitait retrouver le vaisseau rapidement et élucider ce mystère. Et sans attendre une seconde de plus, il sauta à son tour dans le vide.

La chute avait été vertigineuse, et pendant qu'il flottait dans le ciel, Hux avait pu admirer le paysage, cette planète semblait étrange, à la fois désertique et sauvage. Si Everson lui avait expliqué qu'elle était peu habitée, elle lui avait également dit que la population sur place était hostile à toutes sortes d'intrusion dans leurs petits trafics. L'espace sur lequel ils étaient sur le point de s'échouer semblait sablonneux et parsemé d'arbres qui s'étaient adaptés au climat local. Il tomba sur le sol et, après quelques secondes d'hésitation, se releva péniblement.
« Tout le monde est là ? » lança-t-il dans son dispositif de communication attaché à son poignet.
« Affirmatif mon général, mais on a un petit souci avec Everson  »
Il leva les yeux au ciel, soupirant en s'imaginant le pire.
« Son dispositif est resté coincé dans un arbre Monsieur, on la décroche avant votre arrivée. »
Hux coupa la communication, selon ses approximations ses soldats n'étaient pas bien loin au nord et il décida de les rejoindre avec prudence. Cet endroit ne lui inspirait rien de bon et il était persuadé que leur arrivée n'était pas passée inaperçue. Lorsqu'il les retrouva enfin, Everson était à terre et son parachute lui tombait sur la moitié du visage, elle se releva hâtivement en se débarrassant de son sac et alluma l'holovid qu'elle avait gardé dans sa combinaison.
« J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, mon général ! » s'exclama-t-elle d'un air si enjoué que Hux se demandait vraiment si elle avait conscience des choses qui se passaient autour d'elle.
« Bon, la mauvaise nouvelle c'est qu'on est relativement loin de l'endroit où nous étions sensés atterrir, il va donc falloir nous y rendre à pied et cela risque de prendre plus de temps que prévu.
- Et la bonne nouvelle Everson ?
»
La cadette regarda le général Hux avec un grand sourire.
« Eh bien, on est tous vivants, c'est pas génial ça ? »
Elle s'élança alors avec l'holovid allumé sur la carte sans même attendre la réaction de Hux qui bouillonnait intérieurement.
« On doit se rendre au nord sur environs 3 kilomètres, en théorie, nous seront proches de l'endroit où je dois vous emmener, c'est une petite ville dont la spécialité est le trafic de pièces détachés, je pense que nous trouverons ce qu'il ne faut la-bas. » lança-t-elle enthousiaste. Hux quant à lui attrapa par le bras un sergent.
« Vous et les troopers, vous ne nous suivez pas, j'ai une autre mission pour vous. J'ai activé le traceur de notre vaisseau, je veux le retrouver et j'exige qu'on m'explique la raison pour laquelle il s'est crashé ! Alors trouvez-moi l'épave rapidement et faites-moi un rapport ! »
Le sergent s'inclina et partit en courant en direction des autres, craignant pour sa vie au vu de l'expression sinistre de Hux.

Se retrouvant seul avec Everson, Hux la suivait en se demandant si elle savait réellement où elle allait les mener. Une sensation étrange ne l'avait pas quitté depuis qu'il était ici, l'impression que des yeux les observaient à travers les buissons épais de la clairière où ils erraient.
« Vous connaissez bien l'amirale Spencer alors ? »
La voix d'Everson le fit sortir de ses pensées, elle avait visiblement décidé encore une fois de lui faire la conversation.
« Je ne suis pas sûr que dire cela soit juste, cadette.
- Vous lui faites confiance en tout cas.
- Cela non plus ne semble pas tout à fait approprié.
»
Roberta cessa un instant de parler, continuant de marcher lentement pour enjamber les fougères sèches sur le sol.
« Moi je l'admire, pas parce qu'elle m'a donné une chance, mais car elle n'a jamais abandonné ce pour quoi elle exerce son job. »
Hux préféra ne pas répondre, l'idée qu'on aborde Spencer le mettait étrangement mal à l'aise. Il pensait à elle assez régulièrement, mais balayait rapidement ce genre de choses de sa tête. Il se surprenait parfois à s'inquiéter de la situation sur Bonadan et à avoir envie d'entrer en communication avec elle,mais il s'en était abstenu. Par fierté.
« Et je pense que vous l'aimez bien aussi ! » lança Roberta et cette déclaration eu l'effet d'une bombe.
« Que sous entendez-vous cadette ? » Hux était sur la défensive,Everson l'avait vu et cela l'amusait beaucoup.
« Général, ne faites pas le grand sans cœur, si vous n'appréciez pas Spencer, jamais vous ne vous seriez fié à moi. Vous vous êtes dit que si elle avait jugé bon de me faire bosser sur le Donnagher, c'est que j'en valais la peine n'est-ce pas ? »
Piqué au vif, Hux ne répondit pas de suite à l'affirmation, puis, se retourna et planta ses yeux vert clair dans ceux de Roberta, ce qui la fit presque rougir d'angoisse.
« J'ai entendu que vous étiez compétente, alors plutôt que d'essayer de me faire passer cette mission pour une balade de santé entre amis, ce que nous ne sommes pas, montrez-moi plutôt de quoi vous êtes capable, Everson ! »
Elle grimaça tandis qu'il fit volteface pour continuer son chemin, cet homme n'avait rien d'humain. En plus d'être froid comme un glaçon, il semblait aussi être désagréable et orgueilleux et elle se jura que c'était la dernière fois qu'elle essayerait de briser la glace avec lui.
Hux quant à lui avait dissimulé la rougeur qui avait teinté ses joues en pressant le pas, il sentait qu'Everson mettait le doigt sur une chose qui le rendait extrêmement anxieux et il avait préféré couper court à cette conversation. Mais au fond, elle avait raison, il n'avait jamais auparavant fait une telle confiance en l'équipage d'un vaisseau qui n'était pas le sien.
Déjà sur son propre vaisseau, il comptait sur une main les personnes envers lesquels il était apte à se fier.
Plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas soudain le silence qui s'installa derrière lui, le son répétitif des pas d'Everson qui écrasaient les fougères avait soudain disparu.
« Everson ? » lança-t-il inquiet avant de se retourner.
Ce qu'il vit lui glaça le sang.
La jeune femme était là, à genoux au milieu de la clairière, mais ce n'était pas ça qui l'angoissait le plus.
C'était le blaster qu'elle avait pointé dans son dos, et les silhouettes qui se profilaient derrière elle.
Et alors que le général était sur le point de dégainer son arme à son tour, il sentit le métal froid s'appuyer contre sa tempe.
« T'essayes, elle est morte. » lança une voix glaciale à son oreille.
Il était paralysé, craignant qu'un seul de ses gestes n'ôte la vie à la jeune femme qui le regardait d'un air terrifié.
« Toi et ta copine vous allez poser vos armes sur le sol et pas faire d'histoire. »poursuivit la voix rauque à côté de lui. Il s'exécuta sans un mot.

Décidément, rien ne se passait jamais comme prévu.

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