Roxanne soufflait. La chaleur étouffante de cette après-midi de printemps semblait ne jamais vouloir s’atténuer. Les yeux tournés vers la fenêtre à sa droite, la jeune femme se laissait distraire par tout et n’importe quoi. Un homme qui traversait au feu rouge, un sac en papier qui virevoltait dans entre les jambes de passants. Ou bien un vieil homme qui lisait son journal sur un banc. Roxanne détourna les yeux de ce dernier, et essaya de se reconcentrer sur le professeur quelques rangées devant elle. Est-ce que les autres étudiants arrivaient à se concentrer ou elle était la seule à avoir l’esprit occupé ? Elle croisa le regard de sa voisine de table, une jolie brune à côté de qui elle avait l’habitude de s’asseoir pour ce cours. Cette dernière lui sourit, et continua de prendre des notes dans son carnet.
« Il faudrait vraiment que je m’y mette ».
Roxanne se rapprocha de sa table et tenta de se replonger dans son cours d’économie, mais rien à faire, elle était ailleurs. Le temps continua à filer lentement, et quand la sonnerie indiquant la fin de l’heure se fit entendre, la jeune femme se leva en trombe et quitta la salle d’un pas rapide. Aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres, et Roxanne n’avait qu’une envie : retrouver son amie Iris. Elle s’engouffra dans les couloirs de l’université, et bouscula quelques élèves sur son chemin, ce qui lui valut une poignée de regards noirs. Elle salua de loin une connaissance à elle, mais ne s’attarda pas, elle était pressée.
Une fois les portes vitrées du bâtiment franchies, elle respira un grand coup, et se sentie tout de suite mieux. Elle sourit. Il faisait beau dehors : beau et très chaud. Bien plus chaud que d’ordinaire pour un mois de mai, mais cela n’étonnait personne. Roxanne remonta son sac sur son épaule, et s’attacha les cheveux d’une main experte, ne supportant plus de sentir ses cheveux humides lui coller à la nuque. Ce soir, elle ne rentrait pas tout de suite à la maison, elle avait un petit détour à faire. La jeune fille pris la route à sa gauche direction l’arrêt de bus le plus proche, et s’assit sur un banc pour l’attendre. Elle déverrouilla son téléphone pour envoyer un message à Iris, afin de la prévenir qu’elle arrivait dans vingt minutes.
« Si ce bus pouvait se dépêcher de venir… ».
Posée sur le banc d’en face, une pile de magazines gratuits avec les actualités du jour attira le regard de Roxanne. Comme elle n’avait rien de mieux à faire, elle se leva pour se saisir d’un exemplaire, et le feuilleta rapidement. En première page, la photo du président et de sa femme devant une foule à la sortie d’un avion. Vêtu d’un costume gris, et d’une cravate plus foncée, le chef d’état semblait plus accablé que jamais. Les poches sous ses yeux témoignaient de sa fatigue, et son front plissé ainsi que ses cheveux grisonnants lui donnaient un air vieilli. Le président Matthews n’avait plus rien à voir avec l’homme charismatique et sûr de lui qu’il était lors de son élection il y a cinq ans. Selon le titre en gras qui surplombait l’image, le président allait rencontrer les deux nouveaux candidats aux présidentielles dès demain matin. Roxanne soupira. Cela faisait maintenant des semaines que l’on ne parlait plus que des ces réélections, et bien qu’elle comprenait leur importance, surtout en ce moment, elle n’avait plus envie de lire un énième article sur le sujet. De toutes façons, d’ici quelques jours, on connaitra le nom du nouveau président du pays. Elle referma le journal, le plia, et le jeta dans son sac sans poursuivre sa lecture. Peut-être pour plus tard.
Quelques minutes plus tard, le bus de la ligne quatorze s’arrêta devant la jeune femme, et elle arriva enfin devant la maison de son amie. La maison d’Iris était toujours la même depuis la première fois où elle s’y était rendue lorsqu’elle avait huit ans. Iris et elle s’étaient rencontrées lors d’un cours de chant, et depuis, elles ne s’étaient plus jamais quittées. Roxanne ne prit pas la peine de sonner avant d’entrer, après tout, elle était comme chez elle ici. Elle se contenta alors d’appeler son amie en criant. Iris descendit les escaliers en courant, le sourire aux lèvres, et l’air plus joyeux que jamais.
« Je suis prise ! S’exclama-t-elle en se jetant dans les bras de Roxanne.
-Oh purée j’y crois pas, je suis trop contente pour toi ! Joyeux anniversaire ma belle ! »
Iris la tira par le bras vers la cuisine où les attendait un gros gâteau d’anniversaire.
« Quoi de mieux pour fêter ma nouvelle affectation hein ?
- Je vais pas te dire le contraire, lui répondit Iris en se munissant d’un couteau pour se servir une part ».
Aujourd’hui plus encore que d’habitude, Iris était resplendissante. Ses cheveux tressés étaient ramenés sur une de ses épaules, et ses yeux noisette brillaient de fierté. Cela faisait maintenant une semaine qu’elle avait envoyé ses candidatures au Gouvernement pour qu’on lui attribue un poste d’infirmière dans un hôpital de la région. Les deux filles avaient attendu le résultat avec impatience. Bien que les résultats d’Iris avaient toujours étés excellents, on ne savait pas exactement comment le Gouvernement prenait ses décisions, et la jeune femme à la peau ébène voulait absolument obtenir un travail dans sa ville natale. Elle n’avait jamais habité ailleurs, et elle ne souhaitait pas le faire. En plus, elle ne voulait pas quitter sa famille et ses amis qu’elle voulait pouvoir voir autant qu’elle le souhaitait.
Depuis le plus longtemps qu’elle s’en souvienne, Roxanne avait toujours entendu son amie parler de devenir médecin. Déjà à l’école primaire, Iris refusait de laisser quelqu’un d’autre jouer le rôle du docteur lors des récréations. C’était toujours son rôle à elle. Alors quand à ses quinze ans, et comme tous les autres adolescents, elle avait dû passer son test de compétence, elle avait prié pour qu’on lui trouve les qualités pour suivre des études de médecine. Mais malheureusement, elle avait seulement obtenu une place en école d’infirmière. Roxanne se souvenait à quel point cette décision l’avait rendue triste. Cependant aujourd’hui, à la regarder, cette déception semblait bien lointaine. Comme prévu, c’était le jour de son anniversaire qu’Iris avait reçu son affectation finale. Le Gouvernement n’était jamais en retard.
« J’arrive pas à croire que je vais pouvoir bosser ici, commença Iris en engloutissant un morceau de gâteau.
-Je suis surtout soulagée moi, continua Roxanne, tu m’aurais pas laissée toute seule avec Sam quand même !»
Iris laissa échapper un petit rire : « Tu lui répétera ça en face dans dix minutes. Il doit passer après le travail. »
Sam était le seul garçon de la petite bande de trois. Depuis son emménagement en ville quand ils avaient treize ans, Sam avait su facilement se lier d’amitié avec les deux filles. De nature joviale et avec toujours le mot pour rire, Iris et Roxanne ne pouvaient plus se passer de lui. Et bien que les trois amis aient tous obtenu une affectation différente lors de leur test de compétence, ils ne s’étaient pas perdus de vue, et avaient continué à se voir le plus souvent possible. S’il n’était pas encore arrivé chez Iris, c’est parce qu’il avait déjà fêté ses vingt ans depuis plusieurs mois, et qu’il avait déjà commencé à travailler depuis un moment. Ses horaires n’étaient donc pas les mêmes que ceux de Roxanne, qui devait encore suivre des cours à la fac avant son anniversaire le mois prochain. La jeune femme se languissait de finir ses études et de commencer à travailler elle aussi : elle n’aimait pas du tout l’idée d’être la dernière de leur trio à encore devoir réviser le soir, quand les deux autres allaient pouvoir faire de leur temps libre ce qu’ils voudraient.
La porte d’entrée qui claqua tira les deux filles de leur discussion : Sam ne s’était finalement pas fait attendre si longtemps. Le jeune homme entra dans la cuisine, et alla enlacer Iris pour lui souhaiter un bon anniversaire et la féliciter.
« Sérieux Sam, tu veux pas aller te doucher et manger ta part de gâteau après ? Promis on t’en laisse, mais là t’es vraiment crado, le charia Roxanne comme à son habitude. »
Sam lui répondit par un coup de coude dans les côtes, avant de s’asseoir sur la chaise d’à côté.
« Désolé, on n’est pas tous assis tranquille en amphi à rien glander toute la journée.
- Désolée, on n’a pas tous envie de passer sa journée à couper je ne sais quels métaux et à puer la mort, lui répondit Roxanne ».
Sam ne répondit pas à sa pique, trop occupé à engloutir un morceau de gâteau. Il n’avait encore pas eu le temps de prendre de pause déjeuner, et ça se voyait. Ils avaient tous avait l’habitude de se chamailler mutuellement, et ils savaient qu’aucun d’eux ne pensait ce qu’ils balançaient aux autres, et cela les amusait plus qu’autre chose. Mais c’était vrai que Sam aurait pu se rafraichir un peu avant de venir. Les boucles de ses cheveux blonds, bien que courts, étaient collées sur ses tempes, et se mélangeaient aux tâches brunes et visqueuses qui lui maculaient le visage. Il n’avait pas non plus pris le soin de se changer, et il avait toujours sur lui sa combinaison bleue de travail, elle aussi plus sale que jamais. Les filles avaient abandonné l’idée de le convaincre de faire un effort vestimentaire en dehors du boulot. Si Sam était drôle et enjoué, il était tout autant borné et têtu. Il faut dire que depuis qu’il avait commencé à travailler dans l’usine de voitures du coin, cela ne c’était pas amélioré. Sam n’avait jamais donné beaucoup d’intérêt à l’école, et il avait été très content de savoir qu’il n’allait pas devoir travailler dans un bureau toute la journée. Il était plein d’énergie, et avait besoin de bouger constamment. Ses débuts à l’usine avaient été plutôt compliqués malgré tout, car il était sous les ordres d’une femme très autoritaire qui ne lui laissait pas un moment de répit. Bien que Sam soit grand et plutôt costaud, il avait eu du mal à suivre la cadence les premières semaines, et revenait tous les soirs un peu plus courbaturé. Mais après plusieurs mois de travail acharné, il avait réussi à trouver le rythme. Les filles ne posaient pas trop de questions sur ses journées de travail, car Sam changeait toujours de sujet, et elles ne savaient donc pas trop de ce qu’il y faisait, et pourquoi il ne voulait pas trop en parler.
« Bon ma vieille, c’est pas que je m’en fout de ce que tu nous racontes, mais c’est quand qu’on te donne notre cadeau, lui lança Sam.
-Ah parce que vous avez un cadeau ? Fit Iris en jouant l’étonnée.
- Tu sais bien que oui idiote », répondit Roxanne en tirant un petit paquet de son sac de cours.
Iris pris le cadeau qu’on lui tendait et le regarda sous toutes ses coutures. Roxanne avait pris le soin de l’emballer avec un joli papier argenté, la couleur préférée de son amie et avec du ruban assorti. Un message écrit à la main d’une jolie calligraphie sur le dessus sur paquet fait sourire Iris.
« Bon anniversaire à la plus belle des infirmières, lu-t-elle. Oh, je crois savoir ce que c’est ! »
Elle déchira le papier sans trop l’abîmer et fut prise d’un fou rire en découvrant ce qui se trouvait en dessous. Cela faisait pas mal de temps que Roxanne et Sam s’étaient mis à rassembler des photos et autres souvenirs de leur amitié qu’ils avaient regroupés dans un album photo. Sur la page de couverture, on pouvait voir les trois amis qui posaient sur la plage de leur ville en maillot de bain, et qui riaient à gorge déployée. Un souvenir de leur virée à la plage en plein hiver, et où ils s’étaient défiés de courir dans l’eau et d’y rentrer en entier. Evidemment, seul Sam avait été assez fou pour sauter entre les vagues glacées la tête la première. Les filles s’étaient contentées de mettre les pieds dans les l’eau, et avaient fait demi-tour après que le garçon les avait aspergées d’eau. Cette après-midi était restée un super souvenir pour tous, comme le montrait la photo.
Ils prirent quelques minutes pour feuilleter l’album et pour se remémorer de certains moments qu’ils avaient pu oublier. Et Iris les remercia du fond du cœur. Il était facile de lui faire plaisir, c’était l’émotive du groupe, et elle préférait cent fois un cadeau fait main et venant du cœur que quelque chose acheté en magasin. Roxanne pouvait déjà deviner qu’elle allait découper le petit mot écrit sur le papier cadeau pour le coller dans son nouvel album photo.
« Est-ce que je passe pour une vieille si je découpe une photo de nous pour la mettre dans mon porte-monnaie ? Blagua Iris.
-Je t’interdis de faire ça, la coupa Sam, c’est réservé aux plus de cinquante ans ça !
-Ah tu crois ? Je comptais montrer ta photo aux malades de l’hôpital pour les divertir un peu, les faire rire un peu tu vois ?
-Tu n’oserais pas !
- Au fait, tu commences quand du coup ? demanda Roxanne à son amie.
-Lundi. Je ne sais même pas encore dans quel service je vais être. J’ai juste hâte d’y être. "
Roxanne rêvait de pouvoir en dire autant. Dans son entourage, tout le monde semblait particulièrement heureux de son domaine d’affectation. Lors de son propre test de compétence, la jeune femme avait obtenu certes un bon résultat, mais pas un résultat qui la faisait rêver. Comme sa mère avant elle, Roxanne allait devenir institutrice. On ne savait pas si le test prenait en compte les métiers des parents des élèves lors de l’évaluation individuelle, mais pour le coup, Roxanne avait l’impression que cela avait été un facteur de décision important. Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas les enfants, au contraire, elle avait toujours été à l’aise avec eux. D’ailleurs si elle ne les appréciait pas, on ne lui aurait certainement pas attribué ce métier. C’était simplement qu’elle ne se voyait pas rester dans une salle de classe toute sa vie. Elle rêvait de grandes choses. De changer les choses plus exactement. Si déjà le test prenait en compte les métiers de ses parents, elle aurait préféré qu’il s’appuie plutôt sur celui de son père, qui travaillait au Gouvernement. Là, elle aurait pu amener du changement, si elle obtenait un poste haut placé. Elle en aurait été capable, elle en était sûre. Mais comme tout le monde, Roxanne n’avait pas vraiment le choix. Elle était limitée aux choix que faisait le Gouvernement, et il n’y avait pas de discussion possible. Parfois, elle se demandait si elle n’aurait pas dû mentir lors de son test. Peut-être qu’alors, son avenir n’aurait pas été le même. Mais cela ne servait à rien de tergiverser. Il valait mieux ne pas trop penser à ce que l’on aurait pu avoir ou faire, et se contenter de ce que l’on avait. Comme tout le monde le faisait, et sans discuter. Le fonctionnement de l’attribution des métiers n’était pas du tout à l’ordre du jour des choses à changer pour le Gouvernement. Il avait bien d’autres priorités.
« Eh bah Sam, tu dors déjà ? »
Affalé sur la table, et se tenant la tête de la paume de la main, Sam semblait somnoler, épuisé par sa journée de travail. Roxanne jeta un coup d’œil à l’horloge suspendue au-dessus de la porte de la cuisine. Il était déjà bientôt onze heures du soir. Le temps passait toujours plus rapidement à discuter qu’à étudier seule face à son bureau. Roxanne s’étonna que les parents d’Iris n’étaient toujours pas rentrés à cette heure plutôt tardive.
« Ils ne sont pas là cette semaine, lui expliqua Iris en haussant des épaules. Je crois qu’ils sont partis à Rochedale pour un séminaire de recherche. Ma mère était trop contente de partir de Willesden pour quelques jours. Elle dit que c’est comme des petites vacances.
-Ouais enfin y’a mieux comme vacances que Rochedale. C’est pas idyllique comme destination. Je préfère passer mes vacances ici, au moins, on a la mer nous. Rochedale, c’est genre une vieille ville industrielle non ?
-Ouais c’est un peu ça, j’y suis passé plusieurs fois avant de venir habiter ici, c’est hyper pollué, et ça sent la pisse à plein nez dans petites rues. Rajouta Sam, qui s’était un peu réveillé. Comment ça se fait que leur séminaire soit là-bas ? Sérieux je crois pas que les grands scientifiques habitent là-bas.
-J’en sais, ils ne m’ont rien dit de plus, juste que c’était pas n’importe quel séminaire. Faut croire que c’est important. Je vous raconterais quand ils m’en diront plus. Je vais les appeler quand vous partez de toutes façons pour leur annoncer la bonne nouvelle.
-Je rêve ou c’est ta manière subtile de nous jeter dehors ? Insinua Roxanne.
-Tout à fait ! Lança Iris en leur faisant un clin d’œil. Allez les gars, on se revoit ce week-end de toutes façons.
- Ça marche, lui répondit Sam en se levant. Encore bon anniversaire !"
Ils serrèrent une dernière fois Iris dans leurs bras, et partirent chacun de leur côté. Ils ne tarderaient pas à se revoir.
Je me devais de découvrir les aventures de Roxanne et ce chapitre tout en douceur, découverte et tranquilité m'a surprise. J'ai beaucoup aimé le lire car il est à la fois simple et complet, il se lit tout seul et sans prise de tête ce qui est...HYPER plaisant pour moi car tu dis des choses sans qu'elles ne soient de trop (désolée si ce n'est pas clair ^^')
Enfin voilà, j'ai beaucoup aimé découvrir Iris et Sam également, ils ont l'air de former une belle petite bande d'amis <3 Hâte d'en savoir plus sur eux !
Ce nouveau chapitre est plutôt pas mal ! Pour commencer, tu as un style d'écriture assez simple, mais ça reste fluide et agréable à lire. Ensuite on arrive à bien identifier les personnages et à cerner leur caractère. Il y a tout de même quelques pistes d'amélioration que tu pourrais travailler :
- attention aux répétitions, il y en a quelques unes
- attention aux verbes être/avoir/faire, il y en a vraiment beaucoup trop. Essaie de les remplacer par des verbes plus recherchés, ça donnera davantage de force à ton texte
- attention à l'utilisation du pronom "on", ce n'est pas très élégant dans un texte
- dernier bémol, j'ai mis un petit moment avant de bien rentrer dans ton texte. Au moment où le trio se réunit. C'est là que ça devient intéressant, où ça devient vraiment dynamique. En comparaison, les premiers paragraphes sont plus passifs.
Voilà pour ce chapitre là ! J'espère que mes remarques vont t'aider ! Je lirai avec plaisir la suite ! Bon courage !
J'avoue avoir bcp de mal à éviter les verbes faibles, et pourtant j'essaie ahah