Chapitre 11 : Secrets

Yana se réveilla sur sa natte, un emplâtre sur le front apaisait ses idées. Plusieurs heures durant, elle resta immobile, incapable de prononcer une parole.

Au camp, l’inquiétude se déclinait dans la nuance. Les enfants se disputaient. Les adultes, qui berçaient leur enfant, qui mélangeaient les soupes, qui passaient du fil dans les métiers à tisser, qui frottaient des morceaux de bois sur les polissoirs ou tapaient sur des nucléus de silex, le faisaient encore, mais plus vigoureusement qu’à l’ordinaire. Afin d’aider au calme des âmes, la Mère des Coutumes avait entrepris de chanter un récit de migration des Anciens Jorsel.

La santé de Yana était au centre des pensées, amplifiant l’effroi du danger mortel dont les avant-coureurs s’imposaient à eux depuis des mois. On voulait comprendre ce qui lui était arrivé et à travers elle, comprendre le lieu dans lequel deux communautés s’étaient retrouvées.

 

Ce que Yana avait découvert au camp des Singes lui semblait loin. Elle était à peine capable de formuler cette réalité déplaisante pour elle-même, mais les heures défilant, la terrible vérité s’imposa : les Singes mangeaient de la chair, la chair de ses ancêtres. Les Singes étaient les héritiers de ces anciens prédateurs que tout Jorsel craignait encore, au plus secret de ses nuits. Ils incarnaient cette terreur du Jorsel d’être dévoré. Ils étaient les ogres. Comment ne l’avait-elle pas vu plus tôt, pouvait-elle avoir fréquenté plusieurs mois le camp des Singes sans l’avoir vu ?

Elle ne donna aucune explication à son état, encore moins à Trella qui se méfiait des Singes depuis toujours.

 

Le lendemain du jour où on retrouva Yana, on explora la grotte cachée dans les rochers. À marée basse il était possible d’y entrer par la plage, mais une autre entrée en hauteur, plus périlleuse, la rendait accessible à marée haute. Elle était vraiment peu pratiquable, très étroite, mais elle causa la surprise de ceux qui la virent pour la première fois : elle était ornée de motifs colorés.

Pour l’emmener voir cette grotte, on attendit le rétablissement de Yana, et l’indispensable marée basse, temps qu’on mit à profit pour fabriquer des torches.

 

Yana ne fut pas la dernière à entrer, la mention des motifs ayant réveillé son espoir fragilisé. Enfin du nouveau sur cette plage. L’ouverture était assez raide, il fallait se contorsionner un peu pour accéder à une cavité moyenne, aux parfums iodés très prononcés. Des coquillages s’étaient installés au pied des parois qui trempaient dans l’eau. À marée haute, la mer devait prendre possession des lieux. Au fond de la cavité, un boyau conduisait à une seconde grotte, à peine plus vaste, avec des parois moins accidentées.

L’un des Karnéï approcha une torche de la paroi lisse : — C’est là, regardez !

 

Sur presque un mètre de largeur, trois rangées de petites traces colorées étaient alignées soigneusement. Yana en un éclair reconnut les glyphes des Singes, ce qu’elle redoutait au fond d’elle se réalisait. Cette coïncidence lui paraissait frappante, mais ces derniers temps beaucoup de choses avaient causé sa surprise.

Elle en déchiffra quelques uns mais les autres restaient muets. Non, elle n’était pas capable de lire le message écrit malgré ses efforts. Elle sortit de sa petite besace de l’écorce claire, les pigments en sa possession, et reproduisit les glyphes qu’elle avait sous les yeux, pour y réfléchir plus tard.

— Les glyphes sont un ensemble de marques que les Singes utilisent pour se transmettre des connaissances, ils consistent en une combinaison simple de marques colorées qui représentent une idée, une chose, une action. Là, ces trois traits en forme de pointe représentent l’idée de partir, ajouta Yana en désignant l’un des glyphes.

Elle exprima toutes les significations qu’elle pouvait tirer des traits qu’elle reconnaissait.

— On peut supposer que les Singes sont venus aux Falaises et les ont quittées pour un lieu entouré d’eau. Quant à savoir pourquoi, où et quand ils sont partis, je manque de connaissances pour le dire avec certitude.

Malgré elle, les glyphes l’avaient obsédée. Elle avait été plongée, passionnée, dans leur apprentissage tant de jours durant, l’univers des Singes était devenu son refuge si longtemps, que sa conscience ne voulait pas l’oublier. Et le cours des événements ne le lui permettait pas.

Au campement, tandis que Yana examinait les dessins et se concentrait, Trella la regardait par en dessous, avec une expression indéchiffrable. Elle ressentait peut-être la tristesse d’être exclue d’un secret. Yana aurait voulu courir vers elle, lui raconter tout ce qu’elle lui avait tu, mais quelque chose l’en empêcha.

 

 

Elle avait plus ou moins compris que les glyphes formaient un message disant qu’il fallait rejoindre une terre, au loin, Mais on ne voyait aucune terre. Yana le supposa adressé à ceux qui le trouveraient aux Falaises.

Revenue de son enthousiasme au sujet des Singes, elle repensa au fait que les Karnéï les avaient déjà rencontrés.

Lorsque Yorg en avait parlé, rien n’avait pu laisser penser qu’il y avait quelque chose à en craindre... Dans quelle mesure les connaissaient-ils vraiment ?

Aucun des Karnéï ne savait déchiffrer ces glyphes. Un par un, ils les observaient sans en comprendre le sens. S’ils en avaient entendu d’autres mentionner ce procédé, aucun de ceux qui étaient présents n’en savait davantage.

 

Il ne resta plus à Yana que l’ultime ressource de chercher des explications dans ses songes, même si l’idée de revoir les « Ogres » lui faisait horreur, en témoignait son cœur qui battait beaucoup plus vite.

Son retour à l’eau songeuse lui rappela la consistance poisseuse et froide des marais au sortir de l’hiver. Arok était rétif à son appropriation, le garçon manifestait clairement son désaccord, mais Yana n’avait pas la patience ni la bienveillance requise pour s’imposer en douceur. Arok dut céder, une fois de plus.

— Père, j’ai vu ce signe peint. Que signifie-t-il ?

Et, fermement guidé, Arok traça, dans la terre à ses pieds, une ligne verticale traversant un petit cercle.

Son père voyant le glyphe prit une expression étrange et l’effaça en le brouillant de la main d’un geste rapide.

— Ce n’est pas le moment pour toi d’apprendre ces choses.

Il interrompit la leçon et demanda au garçon d’aller aider un groupe de femmes occupées à réduire une importante quantité de fèves en farine.

Cela poussa l’exaspération de Yana à son comble, et quelque chose d’inouï se produisit : son émotion extrême, imprégnée par la magie, affecta la distance du songe. La main d’Arok pulvérisa d’un éclair vert le morceau de bois avec lequel il avait tracé le signe, ce que personne au camp ne vit à part lui. Le garçon prit peur, s’accroupit et se mit à hoqueter de gros sanglots nerveux.

Yana était tout aussi effrayée par la magie qui avait jailli de sa volonté, mais elle ne parvenait plus à éprouver de la compassion pour les Singes, même pour Arok.

 

La jeune fille occupa les journées suivantes en rudes travaux afin de s’épuiser complètement. On ne la reconnaissait plus tellement son visage s’était fermé.

Trella, de plus en plus inquiète, vint s’enquérir de sa santé, encore dut-elle attendre le lendemain que Yana, à bout de forces, finisse par se confier sur les événements qui l’avaient bouleversée.

— Si j’essaie de me Lier avec Arok, il se met à gémir et reste recroquevillé, il attire trop l’attention, je ne peux rien en obtenir. Pourtant il va bien falloir que je parvienne à refaire le Lien avec les Singes, puisqu’on a découvert une grotte qu’ils ont peinte et que c’est la seule voie que nous pouvons suivre.

— Je t’ai blessée quand je te disais qu’il fallait renoncer à tes rêveries. Mais j’avais tort, déclara Trella après réflexion. Je n’avais pas conscience de leur importance, et je vois ce que tu endures pour avoir reçu ce don. Nous le voyons tous.

Elle prit Yana dans ses bras et la réchauffa de son amitié.

— Je voudrais ne plus être obligée de les voir, revenir aux temps où j’ignorais leur existence. Chaque songe qui me conduit parmi eux profane mon être !

Yana soupira. L’image du renne éviscéré pour leur repas ne quittait pas ses pensées, mais elle n’avait plus le droit de se soustraire à cette souffrance.

— Oh Trella, tout comme je m’impose à Arok lors d’un songe, cette responsabilité s’impose à moi.

Trella resserra son étreinte.

— Nous sommes venus en ce lieu sans savoir ce qu’on voulait de nous, et un message nous a été délivré. Fais parler ces glyphes et tu pourras te retirer de tes responsabilités.

La promesse fut difficile à croire, mais l’espace d’un instant Yana s’y efforça.

 

Avec appréhension, Elle tenta de se glisser une fois de plus chez les Singes. L’eau verte l’enveloppa rapidement et elle se retrouva dans l’abri sous la roche. Tout semblait différent cependant. Les odeurs, les tentures qui protégeaient des vents, les installations lui parurent plus ternes, plus banales. Lorsqu’elle regarda ses mains, elle vit deux larges mains d’homme âgé, aux phalanges couvertes de pigments.

L’occupation de ce nouvel hôte était beaucoup plus éprouvante que celle d’Arok, la conscience de cet homme était indocile et Yana fut obligée de se laisser porter par la seule volonté de son propriétaire légitime.

Elle reconnaissait néanmoins ces mains, pour les avoir déjà vues avec le regard d’Arok, c’étaient celles du Chaman. Bientôt, Yana en eut la confirmation puisqu’elle fut emmenée dans l’alcôve des rituels, où un jeune garçon était couché et immobile — qui d’autre qu’Arok ? — il avait contracté les traits de son jeune visage en dormant et montrait des signes évidents de fièvre, son bison gravé avait été placé sur sa poitrine, aussi pâle que le teint de l’enfant. Le Chaman disposa de petits cônes de poudre de bois à l’aide des ses doigts et les fit brûler. Yana entravée par la force mentale du prêtre, pouvait sentir les gestes mais non agir. Une fumée odorante et magnifique se répandit. Des paroles furent alors prononcées, des prières semi-chantées, et le Chaman traça des signes dans le sol, à l’aide d’un pic. En le saisissant, Yana ressentit de la répulsion : l’outil était en os de renne. Elle sortit brusquement du songe, tremblante.

 

Le lendemain matin, tandis que la mer s’était retirée loin, Yana s’était décidée. Elle se plongea à nouveau dans la conscience du vieux Chaman, luttant contre sa volonté, à lui autant qu’à elle. L’homme perçut sa présence et décida d’agir de manière déroutante. Il s’assit et lui parla :

— Esprit, qui que tu sois, je ne sais ce que tu veux de moi. Parle.

Dans le feu devant lequel il s’était placé, il souffla une poudre et répéta une sorte de prière prophylactique.

— Parle, ou repars d’où tu viens ! Je suis un vieil homme, mais tu ne peux prendre possession de moi.

Yana ayant toujours l’intention d’obtenir de lui la traduction des glyphes inconnus, ignora l’avertissement et persista dans son approche intrusive.

— Esprit, tu n’es pas le bienvenu. Repars !

Yana, épuisée, ne put faire autrement que de quitter le corps du vieil homme. Elle avait cependant eu le temps, en sondant cette conscience, d’associer des glyphes avec des significations nouvelles. Elle réexamina les dessins qu’elle avait conservés sur ses écorces. Le passage par la conscience du Chaman avait développé ses connaissances, elle était en mesure de les comprendre un peu mieux.

En se réveillant le lendemain, elle se rendit auprès de la Mère des Coutumes et lui livra son fardeau.

— Mère, il existe une île au loin de la côte des Falaises. Elle est accessible à pieds depuis le littoral lorsque la mer se retire le plus loin, ce qui arrive deux fois chaque année. D’ici quelques jours nous pourrons traverser, si vous le souhaitez, faites préparer tout le monde pour la longue marche.

Puis Yana se tut et retourna à ses travaux de force. Elle resta mutique le reste du jour.

 

Le sommeil vint lui apporter un peu d’apaisement, mais pas longtemps.

 

Elle s’endormit, mais ses pensées se tournèrent une nouvelle fois vers ce qu’elle percevait comme une trahison profonde de ce peuple qu’elle avait admiré. Elle explora sa douleur avec tout son esprit assoupi, amplifiée par son état de semi-conscience. Jusqu’à se muer en fureur.

La colère fit instantanément apparaître Yana dans le campement des Singes. Ils s’étaient tous réunis pour la soirée, serrés en contre-jour autour d’un feu orange, tout comme le faisaient les Jorsel lors de la veillée. Ils parlaient à voix basse. Ses bras se tendirent et des lignes verdâtres se projetèrent vers les Singes. Aussitôt ceux-ci se tordirent sur le côté, en criant. Les lignes devinrent plus épaisses et les cris redoublèrent. Une force vive afflua dans ses mains, elle en ressentit toute la vigueur en même temps qu’une joie féroce à l’idée de leur voler la vie. Elle aspira tant et plus. Puis, les lignes vertes s’étaient étendues à tout l’espace proche, dissoutes. Les cris avaient cessé, suivis par des gémissements douloureux, mais Yana poursuivait son œuvre de vengeance. Elle leur prenait tout avec une rage renouvelée.

Ce fut la paix. Une étrange chaleur embrasa ses joues et ses bras retombèrent. La scène naguère animée était recouverte d’une épaisse fumée verdâtre, le feu s’était éteint.

Yana, soulagée, put enfin abandonner sa conscience au repos et sombrer dans un sommeil aveugle.

 

***

 

À son réveil, elle ne ressentit rien de particulier. Elle se souvenait d’un rêve, mais il ne la hantait pas. Tout juste parvenait-il à sa conscience par intermittence. Sa colère contre les Singes, tout comme sa terreur ancestrale de proie, avaient fait silence dans son cœur. Elle se leva et alla rejoindre les Jorsel déjà levés qui préparaient le repas. Elle avait toujours aimé ce moment, au petit jour, où le feu commence à crépiter en mordant sur les branches fraîches, projetant de lumineuses étincelles dans la lumière encore faible d’une journée débutante. Elle s’empara d’un mortier de bois et y déposa des céréales sèches prélevées dans la jatte ouverte, s’installa à côté d’une femme et, compulsivement, broya les grains en suivant son mouvement.

Yana ne comprit pas pourquoi ses joues étaient humides. Elle pensa tout d’abord qu’il pleuvait, mais tout autour d’elle était sec.

 

Elle cessa de broyer, eut comme un pressentiment.

 

Elle se projeta en songe parmi les Singes, aussi facilement qu’à l’habitude. Ce qu’elle vit, lorsque la fumée se dissipa, la laissa écorchée. Des corps immobiles étaient étendus autour d’un foyer noirci, tout semblait si paisible mais le silence pesait trop lourd. Les Singes étaient disposés en cercle et privés de vie.

 

Éperdue, elle alla aux corps, les mains de femme qui les saisissaient à l’épaule étaient sèches, couvertes de glyphes bleuâtres tatoués sur la peau et légèrement imprécis, comme estompés. Elle n’était plus l’occupante d’Arok, ni du Chaman.

Pourquoi ?

Elle pris conscience qu’elle accompagnait une femme dans sa quête macabre, gémissante, retournant tous les corps, regardant les visages et l’un d’eux la frappa par sa ressemblance avec Arok, sauf que ce n’était pas un enfant mais un jeune homme aux traits réguliers. Son corps était déjà raidi et son visage très pâle, l’une de ses jambes était plus courte que l’autre. À ses côtés, elle reconnut le père d’Arok et sa mère, soudain âgés, les cheveux blanchis.

La femme s’agenouilla pour pleurer, de grands spasmes bruyants agitaient sa poitrine, mais Yana restait incrédule. Son rêve devenait une réalité sordide sous ses yeux.

Avait-elle tué ceux qu’elle aimait ?

Elle restait à contempler le désastre ; la femme avait allongé tous les corps et avait broyé un peu de pigment dans un bol. Elle psalmodiait une prière.

Sa main s’approcha du front de l’une des victimes. Les doigts tracèrent un signe : un cercle et une ligne verticale qui venait y plonger. Le glyphe rouge imprima une terreur dans l’esprit de Yana. La mort.

 

Le retour au campement des Jorsel fut brutal. Yana qui s’était levée, s’effondra de toute sa hauteur et demeura incapable du moindre mouvement. La Sestre fut appelée en urgence auprès d’elle. Yana était restée en suspension entre deux lieux, mais entendit sa voix et les prières des Jorsel. Elle revint à elle mais ce fut pour affronter une vision horrible. Un visage féroce penché au-dessus d’elle. Ses cris avaient attroupé toute la communauté. Trella n’osa pas s’approcher, tant Yana se débattait. Il fallut toute la patience de la Sestre et plusieurs décoctions pour apaiser sa fureur et sa frayeur, mais quelques heures plus tard, il n’en restait qu’une misérable Yana, recroquevillée et silencieuse.

Deux jours de suite, Yana dormit. Du moins son sommeil était-il calme. Si elle rêvait, elle n’en souffrait pas.

Ses réactions avaient impressionné plus d’un Jorsel car ces éclats n’étaient pas l’habitude de ce peuple aux mœurs plutôt placides. Si les Jorsel faisaient preuve d’agressivité c’était aux temps des amours, pour des rivalités entre hommes, et encore : seulement les plus jeunes.

La surprise ne fut pas moindre lorsque Yana, pantelante, se hissa jusqu’à la hutte de la Mère des Coutumes pour lui faire la déclaration suivante :

— Mère, je suis inapte à guider les peuples. Et probablement indigne de leur confiance.

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Banditarken
Posté le 09/03/2025
Hey ! Je viens de rattraper les 3 derniers chapitres. Désolée de ne pas être passée plus tôt
C'est assez satisfaisant de voir l'histoire qui avàce avec ses révélations et aussi ses désillusions (surtout pour la pauvre Yana).
L'aspect "les singes mangent du renne", c'est vrai que c'est assez logique pour nous, lecteurs, mais ce qu'on pense moins, c'est l'horreur que cela doit représenter pour la pauvre Yana. J'ai juste un petit point qui m'a faite tiquer, concernant son choc en découvrant que d'autres peuples utilisent des os de rennes, donc plus ou moins d'ancêtres de sa race, sous forme d'outils etc. Parce que, en parallèle, on voit parfois des Jorsel en faire de même, et c'est d'autant plus glauque que c'est carrément les bois d'autres Jorsel. Enfin, je trouvais ça un peu étrange qu'on s'offusque en 2 poids 2 mesures.
J'avoue avoir été un peu déçue par Trella au cours des derniers chapitres, notamment pour ses reproches à Yana, d'autant qu'elle non plus ne semblait pas tres présente pour son amie. On a parfois un peu de mal à se représenter leur relation, je trouve. On lit souvent qu'elles sont amies mais concrètement elles n'ont pas énormément d'interactions qui nous permettent de donner une valeur à cette amitié. En soi, c'est un peu mon seul reproche dans cette histoire, et en même temps je comprends ton choix de narration : on a besoin d'avancer, et tu établis des faits pour cela, c'est logique. Mais plus que de nous dire telle chose, parfois, ça pourrait être intéressant de nous le montrer. Par exemple quand les caprins et les jorsel font connaissance, on nous dit que les caprins sont plus extravertis, plus ceci ou moins cela... et je pense que ça pourrait donner de la consistance d'avoir une situation concrète pour l'illustrer. En cela, le petit paragraphe sur le béguin entre Trella et un caprin était bien trouvé, à mon humble avis. Mais c'est l'un des rares, quoi.
Mais bon, en soi je pinaille et ça ne rend pas l'histoire moins intéressante. J'ai hâte de la suite mais je pense continuer à lire les chapitres au moins 2 par 2, je trouve la lecture toujours plus sympa quand on peut enchainer :)
À bientôt !
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