Chapitre 14 : Alchimie et homonculus

Notes de l’auteur : Bonne lecture !

En retrouvant sa chambre, Lyra eut la surprise de découvrir une enveloppe posée en évidence sur sa commode. Alors qu’Evanore se laissait tomber sur son matelas, épuisée, la jeune femme s’en approcha pour l’étudier. Un sourire radieux illumina son visage en reconnaissant l’écriture de sa mère et elle s’empressa de l’ouvrir.

Une gerbe de papiers s’en échappa, accompagnée d’une floppée de confettis dont les pétarades firent se retourner une Evanore intriguée.

— Du courrier ? s’étonna-t-elle en se redressant mollement. On ne nous en envoie jamais aussi tôt dans l’année pourtant.

— C’est de ma sœur, sourit Lyra en étudiant les dessins qui accompagnaient une longue lettre aux mots maladroitement orthographié. Elle voulait s’assurer que je ne l’oublie pas malgré la rentrée.

— Vous avez l’air proches, murmura Evanore avec une pointe de tristesse que Lyra ne lui connaissait pas.

— Tu as trois grands frères, c’est ça ? interrogea-t-elle en se laissant tomber sur le rebord de son lit.

Evanore opina sombrement tout en dénouant sa lavallière.

— Trois futures maîtres mécamages, compléta-t-elle avec amertume. Le plus âgé, Terry, travaille dans le grand atelier de Bourgeon dans le sud.

Elle pointa sa commode où trônaient toute une collection d’insectes miniatures tout de verre et de métal. L’un d’eux, un superbe papillon commun aux ailes d’ivoire, vit ses minuscules engrenages s’activer alors qu’Evanore le pointait avec sa baguette, faisant battre ses ailes dans un concert de clic étonnants.

— Il est spécialisé dans la micromécanique enchantée, précisa-t-elle en faisant s’arrêter le papillon qui retrouva son immobilité.

— Et vous ne vous entendez pas ? insista doucement Lyra en déposant les dessins de sa sœur sur ses genoux.

Evanore haussa des épaules, un peu morose.

— Disons plutôt que je ne le vois pas souvent. Comme les autres, du reste. Ma foi, soupira-t-elle en attrapant sa chemise de nuit, c’est comme ça.

Et sur ces derniers mots, elle retrouva la salle d’eau où elle se prépara à dormir.

Lyra, restée songeuse au bord de son lit, prit un moment pour observer un silence distrait avant de revenir aux dessins d’Angie. La plupart représentait la maison avec des étoiles un peu partout et ce qui ressemblait à une pomme de terre vêtu d’une robe bleu clair et de cheveux jaunes. Lyra en conclut qu’il devait s’agir de sa sœur car le petit personnage difforme souriait fièrement devant une représentation bien rangée de ce qui devait être sa chambre au vu des nombreuses peluches qu’elle devinait en arrière-plan.

Dans la lettre, Angie précisait qu’elle se montrait sage comme promis, qu’elle avait rangé sa chambre et qu’elle avait même aidé leur mère à mettre la table, comme l’indiquait un autre de ses dessins. Le dernier représentait cette fois deux patates chevelues, l’une blonde et petite, l’autre grande et brune, se serrant dans leurs bras. Le dessin complétait la lettre dont les mots maladroits d’Angie disaient comme sa grande sœur lui manquait, qu’elle espérait que tout se passait bien pour elle, que les autres se montraient gentils et demandait même à ce que Jude les change en crapauds s’ils se révélaient méchants.

Cette dernière phrase fit rire Lyra, surtout en découvrant un autre dessin représentant ce qui devait donc être Jude pontant sa baguette sur une drôle de tâche verte et brune – un crapaud, donc.

Son cœur se serra un peu à l’imaginer toute seule à la maison, mais sa détermination à la rendre fière la réchauffait tout autant.

— Je devrais lui répondre, se dit-elle en approchant de sa valise.

Elle en sorti une pièce de parchemin sur laquelle elle s’appliqua à répondre point par point à toutes les interrogations de sa sœur. Oui elle était bien arrivée. Oui, le château était aussi beau que ce qu’elle imaginait et même plus encore. Elle le lui décrivit succinctement, y ajoutant même quelques croquis avant de lui parler de la répartition et de sa fierté d’être entrée dans la même maison que leur père. Elle lui décrivit la salle commune et lui parla de son étrange mais gentille colocataire Evanore dont elle esquissa un rapide portrait. Puis elle parla de son premier jour de cours et de l’enchantement qu’elle ressentait à l’idée d’être à demain. Elle conclut la lettre en assurant à sa sœur qu’elle n’avait eu aucun problème avec les autres. Elle ne lui mentit pas en lui promettant que tout le monde se montrait gentil avec elle, Lyra savait qu’Angie n’y croirait pas, mais elle précisa ne pas avoir souffert de mauvais sort et que Jude veillait au grain.

Elle lui promit finalement de lui envoyer une nouvelle lettre le week-end suivant, expliquant que ce premier jour laissait entrevoir une montagne de devoirs qu’il lui faudrait suivre attentivement.

La porte de la salle de bain claqua derrière elle, révélant une Evanore déjà groggy de sommeil. Elle lui souhaita rapidement bonne nuit avant de s’effondrer dans son monceau de duvets et d’oreillers. À peine ensevelie, Lyra l’entendit commencer à ronfler doucement. Un petit sourire ébaucha ses lèvres alors qu’elle se demandait si le lendemain serait aussi dur pour elle que la veille vu la vitesse avec laquelle elle venait de s’endormir.

La sorcière se détourna de son amie et se dépêcha de signer sa lettre. Elle la plia soigneusement et la scella d’un coup de baguette. N’ayant pas encore de familier à envoyer la porter, Lyra se rabattit sur la bonne vieille technique de l’enchantement. Elle opta pour la dernière version qu’avait inventé Jude et qui faisait apparaître le courrier dans une explosion de bulles de savon.  

— Je suis sûre qu’elle va adorer, se dit-elle en levant à nouveau sa baguette. 16 rue de l’Arbre-Chanteur, dans la cuisine, indiqua-t-elle d’une voix haute et claire en effectuant un moulinet du poignet.

La lettre se volatilisa dans la foulée, ne laissant qu’une petite fumée pailletée là où elle se trouvait.

Sentant la fatigue poindre, Lyra se dépêcha d’imiter Evanore et partit se changer. Mais alors qu’elle s’apprêtait à plonger dans son lit, elle se souvint de son sac et entreprit de le remplir avec les bons livres. Elle n’était pas sûre que le château leur fournisse chaque jour le même traitement de faveur que ce matin, mieux valait donc se montrer prudente.

Une fois certaine que tout était à sa place – et après avoir regardé son emploi du temps une bonne dizaine de fois pour être sûre de ne rien oublier – Lyra éteignit les lumières et se glissa dans ses draps. Malgré une excitation grandissante à l’idée d’être au lendemain, il ne lui fallut pas longtemps avant de s’endormir à son tour.

 

*

 

Comme elle l’avait supposé, le matin suivant fut tout aussi compliqué pour sa colocataire que le précédent. Bien que le réveil d’Evanore fasse un boucan de tous les diables – plusieurs filles vinrent d’ailleurs s’en plaindre peu de temps après leur sortie de la chambre – l’apprentie mécamage semblait parfaitement hermétique à son agitation bruyante. Lyra se résolut donc à la sortir du lit elle-même en se demandant comment, après s’être endormi aussi vite la veille et avoir ronflé toute la nuit, son amie pouvait encore être aussi fatiguée au réveil.

— Il n’y a pas d’explication, lui avait mollement répondu Evanore en se frottant les yeux au moment de quitter la salle commune, je ne suis juste absolument pas du matin.

En descendant au réfectoire, alors même que Lyra bataillait pour empêcher Evanore de rouler dans les escaliers en ratant les marches à force de bailler, les filles eurent la surprise de découvrir un panneau d’affichage soigneusement accroché aux portes de ce dernier.

Y figurait une unique page signée de la directrice adjointe.

 

Les élèves de première année sont invités à rejoindre l’un des clubs de l’Académie ou recevoir l’autorisation après examen d’un dossier détaillé d’en créer un nouveau. Ils auront jusqu’au 7 septembre 18 heures pour s’inscrire. Si malgré tout lesdits étudiants ne trouvent pas de place dans un club, le corps professoral se réserve le droit d’inscrire les retardataires au club de leur choix.

L’adhésion à un club étant obligatoire et figurant dans le règlement intérieur, tout élève refusant d’en faire partie sera cordialement invité à quitter l’Académie ou s’entretenir avec le directeur pour en discuter.

Cordialement,

 

Elsbeth Delafosse

 

— Je n’ai pas souvenir d’avoir rencontré quelqu’un de plus sec que cette Elsbeth Delafosse, grogna Evanore en se détournant pour entrer dans le réfectoire. Bon, je te laisse, reprit-elle avec l’air un peu plus joyeux et réveillé.

Lyra la regarda s’éloigner pour rejoindre une table ou des élèves arboraient toute sorte d’accessoires mécanique incongrus comme ces grosses lunettes de protection ou ces épais gants de cuir aux articulations métalliques. Un garçon, que Lyra mit un moment à identifier comme Othello Prescott, était même en train d’inspecter les rouages d’une montre à gousset entre les pots de confitures et le panier de petits pains. Des apprentis mécamages, en conclut-elle.

Alors qu’Evanore se laissait tomber au milieu de son groupe, Lyra balaya la salle du regard et trouva Jude assit à une table du fond, l’air parfaitement renfrogné. Il ne leva les yeux de son assiette que lorsqu’elle prit place à ses côtés.

— Ah, c’est toi… souffla-t-il en jouant tristement avec le contenu de son assiette. J’imagine que tu l’as vu, toi aussi.

— Si tu fais référence à cette annonce sur les clubs, oui, répondit Lyra en se servant une tasse de chocolat chaud.

Jude eut un pâle sourire.

— Je me demande dans quel club nous pourrions entrer, se fit-elle la réflexion avant de froncer les sourcils. Maintenant que j’y pense, je ne sais même pas quels clubs existent.

— Oh, il y a de tout, répondit sinistrement Jude. On peut déjà compter le club des Cœurs à prendre dont nous a parlé le directeur, mais aussi celui des Amoureux des dragons, celui des Brillants Héritiers ou des Charmantes Sorcières… Le Bureau des Pleurs est assez populaire en ce moment, du moins pour qui veut se plaindre de quelque chose.

Lyra l’observa attentivement, songeuse.

— Pourquoi est-ce que la perspective d’entrer dans un club semble t’agacer autant ? demanda-t-elle tranquillement.

Jude fit la moue.

— Ce n’est pas tant la perspective d’y entrer, je m’en fiche au fond, c’est juste…

Il se mordit les lèvres.

— Ma mère a toujours eu un faible pour le club des Arts Enchantés, elle aimerait bien m’y voir, puisqu’aucun de mes frères n’a accepté d’y mettre les pieds. Mais mon père préfère de loin celui des Duellistes. Ils ont passé les derniers jours avant la rentrée à se disputer à ce propos.

— Pourquoi ?

Jude haussa mollement des épaules.

— Les Duellistes sont de vraies brutes sans cervelles. August l’avait intégré à sa première année, mon père en était bougrement fier, c’était le deuxième après Jonas – Aristide avait préféré le club de Lecture. Enfin bref, la semaine suivante il a fini à l’infirmerie avec une tête de la taille d’une citrouille et des champignons qui lui sortait des oreilles. Bien que j’aurais donné cher pour assister à un tel spectacle, il s’y est assez vite habitué et est devenu l’un de leur meilleur duelliste, bien que je pense sincèrement que sa tête n’a jamais dégonflé.

Lyra sourit, mais elle savait que cette dernière touche d’humour ne faisait que masquer quelque chose de plus sombre.

— Et toi ? le relança-t-elle pour l’éloigner des sinistres pensées qu’elle voyait assombrir son regard. Lequel te vois-tu intégrer ?

Jude réfléchit un moment avant de hausser lentement des épaules. Il n’avait eu de cesse de jouer avec ses œufs, si bien qu’ils n’étaient plus brouillés mais une véritable purée.

— Très franchement, je n’en ai aucune idée, avoua-t-il enfin. Je ne m’attendais déjà pas à intégrer Boidébène et maintenant tous mes aînés cherchent à m’embrigader. J’ai déjà dit non aux clubs de Potion, celui des Oiseaux de nuit et même celui des Duellistes. Théodore en est vert de jalousie, ajouta-t-il avec un petit rire mauvais en jetant un coup d’œil derrière lui.

Lyra suivit son regard et découvrit un Théodore écarlate. Il fixait si intensément son assiette que Lyra n’aurait pas été surprise d’apprendre qu’il avait fini par la transpercer, elle, et la table.

— Il est furieux que le président des Duellistes m’ait contacté en premier, expliqua-t-il alors qu’elle posait un regard curieux sur lui.

Puis, après un silence et quelques bouchées de ses œufs ratatinés, il ajouta :

— J’irai où tu iras.

— Laisse-moi deviner, s’amusa Lyra avec un sourire malicieux, uniquement pour me surveiller, c’est ça ?

— Tu as tout compris, répondit-il avec le même air mutin.

Lyra secoua la tête.

— Quel terrible ami tu fais, se désola-t-elle.

— Je suis un très bon ami, se hérissa Jude en se redressant vivement, piqué au vif. Dois-je te rappeler le cadeau explosif d’il y a trois ans ? Ou cette potion pour embrumer l’esprit dans laquelle tu as failli te noyer l’an dernier ? Ou encore…

— C’est bon, c’est bon, j’ai compris, le stoppa-t-elle en agitant les mains devant elle en signe de reddition.

Un sourire goguenard vint étirer les lèvres du jeune homme, très fier de lui. Elle croisa les bras.

— Mais je tiens à préciser que le cadeau explosif n’était pas de ma faute. C’est Avery qui l’a glissé dans mon sac.

— Raison supplémentaire pour que je ne te quitte pas. Qui assurerai tes arrières sinon ?

Sur ces mots, le son lointain de la cloche leur parvint. Tous les élèves se levèrent. Dans un coin du réfectoire, des rires informèrent Lyra et Jude qu’Evanore n’avait pas terminé son petit-déjeuner et emportait avec elle autant de victuailles que possible.

Les premières années se dirigèrent tous ensemble vers la tour principale du château où se trouvait l’atelier de mécanique et la classe d’alchimie. Une longue volée de marches conduisait à cette dernière et eut vite raison de ses premiers élèves.

À mi-chemin de leur ascension, Lyra se demanda :

— Pourquoi veulent-ils tant nous voir inscrit à un club ?

— Ils prétendent que c’est pour tisser des liens, lui répondit Jude en levant les yeux vers l’une des fenêtres en ogive qui jalonnait le couloir à intervalle régulier.

Par ces dernières, on pouvait voir la frondaison des arbres de la forêt qui entourait le château et leur lent ballet sous la brise. Un virage supplémentaire et le lac fut en vue, réverbérant si bien la lumière du soleil que Jude en fut ébloui. Le jeune homme plissa les yeux, incommodé, et se détourna. Il ne manquerait plus qu’il joue les acrobates à ne pas regarder où il mettait les pieds. Ça, c’était la spécialité de Lyra qui, à cet instant, observait par chacune des fenêtres qu’elle croisait autant le ciel que le parc verdoyant du château.

— Mettre en relation de futurs idiots comme Théodore avec de plus grands idiots encore comme le président du club des Duellistes, compléta-t-il avec un dégoût apparent.

Puis, après un rapide coup d’œil en arrière, il ajouta :

— Regarde-les batifoler.

Lyra tourna la tête seulement pour découvrir qu’un élève de troisième année avait arrêté le groupe de Théodore à l’angle du couloir et s’entretenait avec lui en particulier. Le jeune homme en semblait merveilleusement ravi et souriait jusqu’aux oreilles. Même d’aussi loin Lyra pouvait voir ses yeux pétiller de joie.

— On dirait plutôt qu’ils se brossent mutuellement dans le sens du poil, fit-elle remarquer en penchant la tête.

Et de ce fait, elle rata une marche. Jude la retint in extremis par le bras et l’aida à se remettre sur pied sans que ni l’un ni l’autre n’y prête vraiment attention tant ils en avaient l’habitude.

— C’est ce que je disais, sourit malicieusement Jude en reprenant leur route, ils batifolent.

Lyra ne put s’empêcher de sourire, bien qu’elle désapprouve un peu cette vendetta que les deux jeunes gens se vouaient. Elle ne comprenait déjà pas pourquoi Sierra s’en prenait tant à elle, alors la guéguerre incessante entre Jude et Théodore lui paraissait encore plus nébuleuse.

Les élèves parvinrent bientôt à une imposante porte à double battants dont le bois de bouleau avait été soigneusement décoré de toute sortes de pièces de métal plus ou moins ouvragées. Une longue suite de verrous à la forme variée scellait ces dernières. Certains demandait l’utilisation d’une clé, d’autre de codes en runes comme en chiffres, d’autres encore avaient l’air de parfait casse-tête tandis qu’un dernier, à hauteur d’yeux, n’avaient simplement aucun moyen externe d’ouverture.

— Wouah… souffla Evanore et quelques-uns de ses condisciples.

Théodore et sa bande arrivèrent peu après. En voyant ce dernier sautiller avec l’enthousiasme d’un enfant, Jude eut une grimace de dégoût et fit mine de vomir. Lyra lui asséna un sévère coup de coude dans les côtes et s’apprêtait à le gronder plus sévèrement lorsqu’une voix s’éleva quelque part derrière eux.

— Du bel ouvrage, n’est-il pas ? s’enorgueillit le vieil homme qui venait d’apparaître en haut des marches.

Tous les regards convergèrent vers lui.

Assis dans un fauteuil roulant rutilant, il arborait un sourire éclatant qui rajeunissait admirablement ses traits aux profondes rides. Des lunettes en demi-lune cerclaient ses yeux en amande dont la couleur oscillait entre le brun et le vert. Il était habillé élégamment, mais Lyra – et elle fut certaine de ne pas être la seule – remarqua qu’à ses poignets se trouvaient de bien étranges bracelets de cuir et de cuivre qui s’étendaient sur ses phalanges comme un exosquelette. Un peu à l’image des gants et bagues de travail d’Evanore, ces derniers semblaient dotés de tout un tas d’outils de précision qu’il pouvait activer d’un simple mouvement de doigt.

Ce ne fut que lorsque le vieillard se fut suffisamment approché de la porte que Lyra remarqua enfin la présence d’Ezra qui poussait le fauteuil. Tous les regards tombèrent sur lui et une stupéfaction générale ébranla les rangs des étudiants. Même Théodore, qui flottait sur un petit nuage un instant plus tôt, arborait à présent le même air circonspect que les autres.

— Merci Ezra, sourit le professeur en atteignant la porte. Tu peux disposer.

Le surveillant, qui n’était pas plus haut qu’un enfant de sept ans, opina du chef et s’en retourna dans le tortueux escalier. Les élèves le suivirent du regard jusqu’à ce que le sommet de sa tête brune disparaisse enfin.

— Bien, sourit le professeur en se tournant vers la floppée d’élèves ahuris. Je vois que vous êtes surpris, cela présage un intérêt certain pour mes cours. Si vous voulez bien me laisser un instant, nous allons entrer.

Avec milles difficultés, le professeur se hissa sur ses pieds. Quelques élèves à proximité proposèrent de l’assister mais il refusa poliment, arguant que sa superbe ceinture de soutiens ferait bien son office quelques instants.

— Un ami me l’a bricolé l’an dernier, avoua-t-il en sortant de l’une de ses poches un énorme trousseau aux clés plus farfelues les unes que les autres et entreprit d’ouvrir les verrous associés. L’exosquelette qu’il déploie sur mes pauvre vieilles jambes me permet de me tenir debout au moins quelques minutes, s’amusait-il en débloquant d’un tour de doigt habile les verrous à codes.

Il le fit si vite et si bien que même Evanore et son œil avisé ne parvinrent pas à suivre.

— Mais cela me fatigue assez, poursuivit-il avec gaité en s’attaquant cette fois au verrou sans serrure qu’il actionna à l’aide d’un cercle magique complexe tracé à même l’air à coup de baguette magique.

Les élèves en restèrent cois alors que le vieil homme se laissait lourdement retomber sans son fauteuil avec un soupir. Devant lui les lourdes portes s’ouvrirent lentement, découvrant un amphithéâtre encore plus grand que celui du cours de sortilège.

— Après vous, chers élèves, les invita-t-il cordialement en s’effaçant du passage.

Mais personne ne bougea, encore trop abasourdis par ce qu’ils venaient de voir. Eux qui, la veille, bataillaient pour seulement invoquer une flammèche, il leur était tout bonnement impensable de réaliser un prodige tel que venait de leur démontrer le professeur.

Ce dernier cligna des yeux, un peu déconcerté.

— Vous n’entrez pas ? demanda-t-il aimablement.

— Si, bien sûr ! se reprit une élève de Vaillant que Lyra ne reconnut pas.

Et sur son impulsion, les élèves s’engouffrèrent dans la grande salle.

Cette dernière avait de nombreuses similitudes avec la salle du professeur Wintreman. Outre ses rangées de tables formant un amphithéâtre, un tableau noir deux fois plus grands recouvrait tout un pan de mur derrière le bureau aux étranges ramifications métalliques. Des maquettes de divers engins, qu’ils soient volants, roulants ou même marins, étaient suspendues au plafond comme les plus étranges des lampions et déversaient dans la salle une lueur plus douce encore que celle du soleil qui filtrait à travers les hautes fenêtres aux encadrements décorés de moulures.

Les élèves s’éparpillèrent lentement entre les tables, regardant régulièrement derrière eux le vieil homme derrière lequel les hautes portes ouvragées se refermaient lentement.

— Professeur, bredouilla aussi timidement que bravement un élève de Boidébène alors que le professeur passait tranquillement entre les tables, les jumeaux surveillants, que sont-ils en réalité ?

Ce dernier eut un sourire énigmatique avant de répondre, une étincelle de malice dans le regard :

— Chaque chose en son temps.

Son fauteuil se trouvait à présent en haut des marches. Quelques élèves s’apprêtèrent à lui proposer leur aide quand, d’un actionnement de levier proche de l’un de ses accoudoirs, le fauteuil se mit à vibrer. Des bras articulés jaillirent du dossier et entreprirent de surélever le fauteuil tout en le faisant précautionneusement descendre jusqu’au centre de la pièce.

Sous le regard béat des étudiants, le professeur rejoignit son bureau derrière lequel il s’arrêta. Il entreprit d’y mettre de l’ordre, écartant parchemins, rouages et fioles avant de lever des yeux amusés sur ses élèves.

— Eh bien, qu’attendez-vous ? s’amusa-t-il. Installez-vous, installez-vous.

— Je l’aime déjà, souffla une élève derrière Lyra.

Elle n’eut pas besoin de se retourner pour savoir qu’il s’agissait d’Evanore.

Sa colocataire joua des coudes et s’installa dans les premiers rangs, rapidement suivie de son groupe d’amis.

Lyra et Jude suivirent le mouvement et se trouvèrent une place un peu à l’écart.

— Bien, maintenant que tout le monde est en place, lança le vieil homme avec un franc sourire, je crois qu’il est temps de faire les présentations. Je suis Phineas Alambic, professeur d’alchimie et maître mécamage.

Une discrète vague de murmures envahit la pièce. Lyra entendit plusieurs de ses voisins s’émerveiller devant ses titres ainsi que son nom. Le professeur Alambic était, semblait-il, l’un des plus grands alchimistes de l’Histoire de Valencia et son plus éminent savant. Plus tard ce soir-là, Evanore lui fera le récit de ses nombreuses contributions au monde magique ainsi que ses recherches révolutionnaires en matière de méca-magie. Lyra apprendra alors que malgré son apparence de vieillard à l’âge bien avancé, leur professeur était en réalité bien plus vieux qu’il n’y paraissait. Plus vieux encore que leur directeur qui approchait les cent printemps, disait-on.

— J’aimerai commencer ce cours, entama le professeur Alambic, par une petite explication de ce qu’est réellement l’alchimie. Vous avez très certainement dû apprendre, lors de vos années de collège, les bases de l’élaboration de potion et de sortilège. Si l’on devait placer l’alchimie dans une case, elle serait à la frontière entre la magie élémentaire et la science des potions. Elle est, si l’on peut le qualifier ainsi, le fruit de leur fusion. Un art complexe qui requiert un certain savoir-faire et une attention toute particulière. Le principe de l’alchimie consiste à modifier l’essence même de la matière pour changer sa forme ou sa fonction. C’est ce que l’on appelle la transmutation.

Un lourd silence tomba sur la salle à la fin de sa phrase. Au premier rang, Evanore et ses amis prenaient fiévreusement des notes. Les autres regardaient leur professeur avec un mélange de fascination et de parfaite incompréhension.

— Prenons l’exemple des mécamages, poursuivit-il en levant sa baguette en pyrite de fer.

À ce geste, des dessins se matérialisèrent à la craie sur le grand tableau noir, dépeignant une illustration parfaite d’un mécamage à l’œuvre sur une poupée mécanique. L’illustration était accompagnée de plans détaillés de ladite poupée, si bien réalisés que Lyra était certaine que le premier rang des élèves aurait pu la reproduire à l’identique dans la journée.

— Ces derniers sont qualifié ainsi, expliquait le professeur Alambic en animant l’illustration d’un coup de baguette, à cause du côté mécanique de leur fonction. Mais ils sont en réalité des alchimistes renommés capable de discerner avec précision les subtils liens tissés dans l’Arcane. Cette capacité, qui s’acquiert avec le temps, leur permet d’insuffler la vie à des cœurs artificiels et ainsi animer des machines sans âme.

Ce disant, l’illustration du mécamage s’écarta de son œuvre qui ouvrit des yeux de porcelaine avant de lever la tête vers son créateur.

Le regard de Lyra ne put s’empêcher de tomber sur l’assistant mécanique d’Evanore qui continuait de voleter autour de sa tête dans un léger vrombissement. De nombreuses têtes s’étaient tournées vers elle et ce qui était autrefois une profonde aversion se mua en une sorte d’admiration. Car si la mécanique était le plus souvent boudé par la haute société, la science de l’alchimie était, elle, tenue en très haute estime. Apprendre que les deux étaient fondamentalement liés semblaient les avoir réconciliés avec l’excentricité de leurs camarades passionnés.

Une main se leva, troublant l’instant d’admiration suspendu. Le professeur l’invita à parler.

— En est-il de même pour les surveillants ? demanda une fille de Démarrais – Béatrice Alder, si ses souvenirs étaient corrects. Ils ne sont pas humains, n’est-ce pas ?

Le sourire du professeur se fit plus large encore, révélant de profondes rides autour de ses yeux.

— C’est exact, approuva-t-il et il laissa le temps à ses élèves de s’en extasier avant de reprendre très calmement. Ils sont le fruit de plus de cinquante années de recherches et d’essais infructueux. Mais avant de vous parler d’eux, j’aimerai vous voir ouvrir vos manuels au chapitre 21.

Chacun sortit son manuel de Permutation des matériaux et théories alchimiques. Le chapitre 21 faisait état des théories les plus anciennes de l’alchimie comme celle de la pierre philosophale découverte il y avait plus de cinq siècles par son auteur Paraselce Changeplomb, jusqu’à ces étranges êtres dont les croquis et descriptions variaient d’une époque à une autre, prenant d’abord l’apparence d’humains miniatures, puis de petits êtres humanoïdes aux membres de tailles tout à fait aberrantes. Un nom les décrivait.

— Un homonculus, reprit le professeur d’une voix forte pour couvrir le tumulte des murmures qui s’était élevé à la découverte du chapitre, est un être humanoïde artificiellement créé par alchimie. On l’appelle plus communément un homoncule, mais vous me permettrez de continuer d’user du therme archaïque, moi-même en faisant parti.

Quelques rires fusèrent aussi amusés qu’embarrassés, puis le sourire se professeur se mua en une mine plus sérieuse alors que derrière lui, les images à la craie s’effacèrent, remplacées par un portrait des jumeaux et des plans de leur créations.

— Eunice et Ezra, leur apprit-il, sont tous deux nés après des recherches acharnées et sont parmi les rares spécimens de leur genre à avoir atteint la maturité. Maître Paracelse avait lui aussi, en son temps, essayé de créer un homonculus, mais ses efforts échouèrent et il abandonna cette idée à d’autres futures alchimistes. À ce jour, seul sept homonculus sont parvenu à atteindre un âge avancé et une pleine maturité. Les autres ont fini par s’effondrer sur eux-mêmes comme de tristes statues de glaises incapables de soutenir le poids de la vie.

Il laissa planer un silence avant de se reprendre.

— Il y a un peu plus de dix ans, les jumeaux ont fait l’objet d’une étude approfondie permettant de mettre au jour certaines particularités. Nous ignorons encore à ce jour si ces particularités sont universelles chez les homonculus, les autres ayant vu leur espérance de vie se limiter à une dizaine d’année se sont éteint il y a bien longtemps. Mais il est certain qu’Eunice et Ezra partagent les mêmes dons particuliers parmi lesquels se trouvent une prescience des flux magiques qui leur permet de voir le monde malgré leurs paupières closes – et même de pratiquer la magie à haut niveau sans avoir recourt à la moindre baguette – ainsi que la capacité à se dédoubler à leur guise. Comme vous l’aurez certainement remarqué, ce dernier don a cependant un prix, annonça-t-il et derrière lui, l’image des jumeaux s’anima. Parce que la matière ne peut être créée du néant, un homonculus, lorsqu’il se dédouble, scinde sa masse en deux.

Suivant son discours, le dessin des jumeaux se scinda en deux versions d’eux-mêmes un peu plus petite.

— Ainsi, continua le professeur, plus il créera de multiple de lui-même, plus sa taille et sa masse diminueront.

— Y a-t-il une limite à leur multiplicité ? interrogea une fille au teint basané que Lyra identifia comme Isla Wright, une amie d’Evanore.

— Lors du dernier test effectué il y a trois ans, les jumeaux ont démontré la capacité à se dédoubler jusqu’à cent-quarante-six fois chacun.

Un vent de surprise souffla sur la salle. Le professeur sourit.

— Autant vous dire, ajouta-t-il avec amusement, qu’ils étaient tout à fait minuscules et tenaient dans la paume de ma main. Enfin, à l’unité du moins.

— Est-ce à cause de cette capacité qu’ils ont été embauché comme surveillants ? demanda un garçon de Brillargent.

— Plus ou moins, avoua le professeur. En vérité, ils sont un peu comme les enfants que je n’ai jamais eu et leur trouver un emploi là où je travaillais moi-même me semblait une bonne idée. D’autant plus qu’un homonculus possède également une force bien supérieure à celle d’un sorcier, en faire un assistant est le meilleur moyen d’exploiter leurs capacités.

— Mais n’est-ce pas de l’esclavage ? questionna Sierra avec la mine sombre de quelqu’un qui n’est pas d’accord.

— Ezra et Eunice sont libres de faire ce qui leur plait, affirma l’alchimiste. Ils ne sont tenus à aucun contrat magique.

— Mais vous êtes leur créateur, insista-t-elle, ne représentez-vous pas une force supérieure pour eux ? Vous pourriez très bien les considérer comme des objets, ils n’en seront pas moins fidèles à votre bon vouloir.

Le professeur Alambic observa un moment de silence, le temps d’étudier un peu mieux son interlocutrice.

— Vous êtes une Miller, est-ce exact ? demanda-t-il très patiemment.

Sierra opina et un sourire paternaliste étira bientôt les lèvres de l’alchimiste.

— N’êtes-vous pas fidèle à la volonté de vos parents ?

— C’est exact, mais…

— Vous pourriez cependant leur désobéir et partir demain à l’aventure, parcourir le monde ou même les tuer dans leur sommeil. Le feriez-vous ?

— Non ! se récria-t-elle, outrée.

— Il en va de même pour les homonculus, conclut le professeur. Je ne considère pas ces êtres comme des machines. À la différence d’une création méca-magique, un homonculus est doté de la même sensibilité qu’un être humain. Sa nature artificielle ne le rend pas moins vivant. De plus, pour créer un homonculus, il faut sacrifier un part de soi, de la chair comme du sang, ce qui fait de ces enfants, en quelques sortes, mes descendants. Mais à la place d’une mère qui les portes pendant neuf mois, c’est un incubateur et de la magie qui les a mis au monde.

Il y eut un silence pendant lequel il jeta un regard étrangement triste sur les portraits de ses créations au tableau avant de reprendre.

— Il existe cependant des histoires d’homonculus ayant pris le dessus sur leur créateur. L’un d’eux est même mentionné dans votre manuel. Vous le trouverez sous le nom de Gavriel le Sanglant au chapitre 25.

Quasiment toute la classe se jeta sur le fameux chapitre et le parcourut. Les élèves découvrirent ainsi l’œuvre de l’un des pires alchimistes de Valencia, un homme vil et cruel qui était parvenu à donner vie au premier homonculus de l’Histoire. Mais Maître Angelus, qui se croyait hautement supérieur à de nombreuses autres formes de vie, à commencer par ses propres condisciples, considéra Gavriel comme un presque-humain, un être sans sentiment qu’il pouvait utiliser à loisir. Gavriel avait ainsi était réduit à l’esclavage, condamné à obéir à sa Voix, un sortilège qui rendait chaque ordre de l’alchimiste impossible à éviter, que ce soit dans un élan d’instinct de survie ou juste par refus d’obéir.

Lyra fut horrifiée de découvrir le calvaire de l’homonculus, qui, malgré le peu de descriptions apporté au texte, se ressentait fortement. Beaucoup d’élèves dans la classe avait porté une main horrifiée à leurs lèvres ou ouvert des yeux estomaqués. Sierra elle-même avait blêmit.

— Il existe bien sûr de nombreuses histoires comme celle-ci à travers l’Histoire, et pas que dans le domaine de l’alchimie, se désola le professeur. Gavriel fut néanmoins le premier, et le seul selon les annales, à avoir réussi à passer outre la Voix de son maître. Et l’année de son vingt-et-unième printemps, il assassina son créateur dans son sommeil avant de s’enfuir après avoir mis le feu au domaine.

Une main timide se leva quelque part sur la gauche. Le professeur l’interrogea.

— Savez-vous ce qu’il est advenu de lui ? demanda doucement une fille de Boidébène.

— Hélas non, soupira l’alchimiste. Mais on raconte qu’il aurait trouvé refuge dans le sud du désert d’Athann au milieu des nomades. Du moins c’est ce que laissent entendre certains récits répertoriés des Marchands de Sable. Leur histoire se transmettant de bouche à oreille, il est aujourd’hui compliqué de démêler le vrai du faux, mais une histoire parlant d’un être aux paupières scellées et aux étranges tatouages s’est rependue dans le sud, donnant aux historiens un faible espoir quant à sa survie. La longévité d’un homonculus était assez incertaine, nous ignorons à ce jour s’il vit encore.

— Quand cela s’est-il produit ? voulut savoir un élève de Vaillant.

— Il y a près de 684 ans, répondit le professeur et un silence plomb suivit ses mots.

Puis, se tournant vers Sierra, il ajouta :

— Vous comprenez, je l’espère, que comme tout être asservi, maltraité et désireux de liberté, il a dû se battre comme il pouvait et avec les armes qu’il avait à sa disposition pour s’émanciper. J’aime à croire que s’il avait eu un autre créateur, jamais Gavriel n’aurait pris un chemin aussi sanglant.

Son regard étincela d’un troublant éclat. Sierra déglutit bruyamment.

— Pour votre gouverne, j’ai proposé à ces enfants de les libérer. Je leur ai enseigné de nombreuses choses et ce que je ne leur ai pas appris ils l’ont appris par eux-mêmes. Mais ce sont eux qui ont insisté pour rester. Comme vous restez auprès de vos parents et les écoutez pour leur faire honneur, Ezra et Eunice font de même envers moi. Je vous prierai, ajouta-t-il avec une tristesse désarmante qui troubla tout l’auditoire par sa profondeur, de ne pas dénigrer ou renier l’amour que je peux leur porter. Car malgré leur conception artificielle, je les considère et les considérerai toujours comme mes enfants.

Un long silence s’ensuivit sans que personne n’ose plus interrompre le professeur lorsqu’il poursuivit son cours. Mais alors qu’il faisait mention des nombreuses applications de certains éléments qui faisaient la base même de l’alchimie, chacun gardait en tête l’émouvant discours du vieil homme.

En sortant de la classe, deux heures plus tard, Lyra songea que malgré le fait qu’elle ne poursuive pas ce cours l’année prochaine, l’alchimie était une matière fascinante.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
blairelle
Posté le 23/01/2025
Salut, j'avais écrit un commentaire mais la connexion internet s'est coupée et je n'ai pas pu le poster. Donc voici un résumé rapide :

- pas mal de fautes, principalement d'accords
- ce n'est pas clair de savoir par où le professeur de mécamagie arrive : est-ce qu'il a monté les escaliers avec son fauteuil roulant-mais-marchant-aussi ? Est-ce qu'il vient d'un couloir à côté ? Et pourquoi a-t-il besoin d'être poussé alors qu'il pourrait simplement faire de la magie pour faire avancer son fauteuil ?
- le côté "esclavage des homonculus" est bizarrement amené. Je pense que le professeur ne devrait pas s'offusquer de la question de Sierra : au contraire, ça montre qu'elle a conscience que les homonculus sont des êtres sensibles (ce qui n'était pas évident avant qu'elle ne pose la question) et qu'elle se préoccupe de leurs droits.
- "Lyra songea que malgré le fait qu’elle ne poursuive pas ce cours l’année prochaine, l’alchimie était une matière fascinante" : pourquoi est-elle aussi sûre d'elle-même ? Elle a encore un peu de temps pour choisir ses options et changer d'avis, non ?
Lunatique16
Posté le 24/01/2025
Coucou et merci pour ton commentaire !
Navrée pour les fautes, je relierai tout ça !
Pour l'arrivée du professeur, je n'ai aucune explication ^^' pour moi il arrivait par les escaliers en mode "je surélève le fauteuil par lévitation magique", c'est plus simple pour monter des escaliers aussi longs, quant au fait de pousser le fauteuil... ça me semble assez logique, Ezra guide le fauteuil qui lévite et comme ça ils peuvent discuter. Les jumeaux aiment beaucoup assister le professeur, mais c'est vrai que ça pourrait être mieux expliqué, même si je trouve cette arrivée surprise assez drôle x)
Je relierai le passage "esclavage des homonculus", maintenant que tu le dis, c'est vrai que s'offusquer de la question de Sierra n'est pas très logique, c'est le prendre un peu trop personnellement, je reverrai ça.
Pour ce qui est de Lyra et de l'alchimie... je ne la vois simplement pas poursuivre. L'alchimie c'est un domaine très technique, peu importe sa branche, Lyra est trop distraite pour ça, et de toute façon elle est plus intéressé par la science des sortilèges, la botanique et les potions, avec la magie-zoologie bien sûr ! J'adore la magie-zoologie.. (sauf peut-être avec Hagrid, mais faut dire qu'il propose quand même de sacrées monstruosités... j'ai pas oublié les scrouts à pétard 0_o').

Enfin voilà, en espérant avoir répondu à tes questions,

A bientôt ! ^^
blairelle
Posté le 26/01/2025
Mais si le fauteuil lévite dans les escaliers, pourquoi a-t-il besoin de bras mécaniques pour franchir une poignée de marches ?
Sinon le reste c'est clair, merci !
Lunatique16
Posté le 27/01/2025
Aucune raison particulière, je trouvais juste ça plus chouette, en mode démonstration. Puis, les marches me semblent différentes dans les escaliers et dans l'amphi, donc il est plus pratique d'utiliser les pattes d'araignées mécaniques dans l'amphi dont les marches sont moins hautes et plus longues que dans les escaliers où elle sont plus courtes et plus hautes.
Enfin, tout ça c'est dans ma tête et, honnêtement, ce genre de petit détail ne me semble pas trop important, surtout dans ce genre d'histoire full doudou. Cela a-t-il vraiment une si grande importance ? Mais je comprends ton point de vue, peut-être que je modifierai ça lors d'une relecture

A bientôt !
blairelle
Posté le 28/01/2025
Personnellement ça me perturbe beaucoup, mais c'est aussi parce que j'ai tendance à vouloir tout comprendre de comment fonctionne chaque artefact de chaque univers magique !
Vous lisez