Chapitre 16 - Branle bas de combat

Le jour de la diffusion de la dernière loi du conseil ministériel,

Dans la région de Zorrèce.

Hestia ne contenu pas sa colère à la lecture du journal. Elle était folle d’apprendre ainsi que son mari avait participé pleinement à la loi interdisant l’amour entre humain et sirélien et que pour l’en remercier le conseil ministériel faisait de Zorrèce une région libre de ces nouvelles décisions politiques. Paskhal lui avait caché tout cela et divulgué uniquement l’idée qu’il se rapprochait de Garnel Asage pour protéger sa famille.

_ Nous protéger ? Tes filles sont quelque part, je ne sais où pour servir un groupe politique et ton nouvel ami est incapable de t’aider à les retrouver ? Au lieu de cela, il retourne nos alliés contre nous et diffuse la tête de ma dernière fille dans le journal officiel, comme si c’était l’ennemi public ! Paskhal, je t’ai toujours fait confiance, nous n’avons jamais utilisé nos pouvoirs l’un sur l’autre ou sur notre famille et tu oses me cacher un projet pareil ! hurla Hestia en faisant les quatre-cents pas dans la maison.

_ Cela ne devait pas se passer ainsi. Je suis désolé, nous allons devoir nous accommoder de cette situation. L’administration a d’autres projets pour les siréliens, il vaut mieux que l’on continue à être loin de ces nouvelles décisions. Si nous ne plions pas, ils s’en prendront à Endza et tu le sais. Je suis pieds et poings liés. Je dois me ressaisir et faire avancer les Kalokas vers l’avenir. On ne peut se rebeller contre Garnel Asage sans y risquer sa peau. Certains on essayait, ils sont surement tous morts Hestia. Je connais ce genre de personne. Je dois faire ce sacrifice pour protéger le reste de ma famille et le peuple sous mes ordres, répondit calmement Paskhal en rattachant ses cheveux noirs dans sa queue de cheval tandis que ses rides se creusaient en réponse à l’altercation.

_ Qu’entends-tu par sacrifice ? demanda Hestia en le pointant du doigt.

_ J’ai reçu une mèche de cheveux blonds. Tu peux la lire, mais je suis déjà certain qu’elle appartient à Solenne. Elle est toujours en vie, elle le restera tant que nous serons dociles. Quant à Manon, maintenant personne ne viendra nous aider à la retrouver. Comme tu l’as si bien dit, nous allons perdre nos alliés. De toute façon, ils n’ont même pas pris soin de nous dire si Manon est encore vivante, elle aussi, expliqua Paskhal en lui tendant une enveloppe.

Hestia l’ouvrit et lut la mèche de cheveux qu’elle contenait. C’était bien celle de sa fille adoptive, aucun doute. Elle vit l’enlèvement de ses filles, le voyage en fourgonnette, un arrêt dans une cabane ainsi que le visage de Loris. Il y avait pourtant deux hommes qui les accompagnaient durant le trajet. Loris en lui coupant les cheveux parlait à quelqu’un d’autre qui lui intimait d’être doux avec ses filles. Tout cela n’avait rien de rassurant, ils devaient abandonner les recherches pour protéger leur famille. La mèche et l’article sur Endza étaient bien une mise en garde.

_ Mes bébés, souffla Hestia émue.

La dame de cœur regarda son mari droit dans les yeux. Il était résigné à faire tout ce qui était en son pouvoir pour garder en vie le reste de sa famille. Son aura noire pailletée qui se diffusait au tour de lui ne la trompait pas. Si elle était certaine que Manon était toujours vivante et aux côtés de Solenne, Hestia devait faire preuve d’intelligence et le suivre pour pouvoir continuer à se battre. Alors elle acquiesça et fit mine d’être d’accord avec son mari parce qu’elle savait que pour la protéger, cette fois, il n’hésiterait pas à user de son pouvoir sur elle. Or cela, elle ne le lui permettrait pas. Elle voulait être libre de se battre ou de faire le deuil de ses filles. Son mari n’avait pas à manipuler ses pensées pour maintenir sa survie.

_ Faisons comme bon te semble, chuchota-t-elle résignée.

Nazar eut la même réaction qu’Hestia en apprenant la nouvelle. À la lecture du journal, ses sentiments avaient enfin repris le dessus et il se faisait à nouveau un sang d’encre pour Manon et Solenne, ainsi que pour Endza. Il était prêt à rejoindre la résistance, mais ses parents avaient demandé à Paskhal d’agir sur son esprit pour le contrôler et lui enlever toute idée de révolte. Le jeune homme n’en fut même pas conscient, mais Paskhal lui ôta tous ses ressentiments. Zaven, lui, y échappa en se faisant passer pour plus bête qu’il ne l’était. Bien sûr qu’il était trop jeune pour courir après Solenne, qu’il n’y pouvait rien et que seul le destin les rassemblerait.

La cadette, elle fut en joie de se retrouver en première page du journal. Elle qui avait toujours cherché l’attention, venait de l’obtenir plus que jamais. Cependant, cette fois, Endza relativisa vite. Si on lui donnait cette place, c’est parce que sa sœur ainée n’était plus là. Elle qui avait toujours voulu échanger de vie avec Manon, voyait enfin la chance que c’était de ne pas être-elle. Pour la première fois, elle s’offusqua de lire qu’elle était surement la future Élue des Kalokas. Des inconnus témoignaient de son courage et de ses valeurs qui lui permettront de succéder à son père, salissant ainsi la mémoire de Manon. Elle se refusa à rêver de nouveau à être l’Élue. Au fond d’elle, elle avait enfin compris que si un jour cette ambition se réalisait ce serait parce que Manon n’avait pas survécu à cet enlèvement.

Arthur, lui, évitait son père depuis quelques jours pour passer tout son temps avec ses nouveaux amis. Sophya s’était également liée d’amitié avec sa femme Marie et ils étaient toujours tous fourrés ensemble pour faire avancer la résistance. Il ne soutenait pas son père dans la décision qu’il avait pris de se rapprocher de Garnel Asage. Cela partait peut-être d’une bonne intention, mais pour lui cela n’expliquait pas de renier une partie de son peuple. Cependant, tout le monde n’était pas du même avis, la famille Bauthmy et la plupart des Kalokas comprenaient leur Élu.

_ C’est ton père qui aurait permis tout ça, commenta Marie à la lecture du journal.

_ Apparemment oui, répondit Arthur après que sa femme ait fini de lui lire le journal.  

_ Cela ne te ressemble pas d’être aussi calme après une telle annonce, remarqua sa femme.

_ Il a fait ce qu’il a cru bon pour notre peuple malheureusement. Bien sûr qu’à sa place j’aurais priorisé le besoin de mes sœurs, mais ça n’aurait pas fait de moi un meilleur Élu que lui, au contraire. Il est coincé entre ses deux rôles et je ne voudrais pas être à sa place.

En effet, bien que Manon soit la fille d’un Élu, elle n’était pas encore reconnue officiellement comme sa remplaçante légitime. Or, dans cette position Manon n’avait pas d’importance aux yeux des Siréliens, c’était une simple enfant parmi tant d’autres. Elle et sa sœur n’étaient seulement que deux innocentes. Si, comme Vikthor, Manon avait déjà été intronisée ou sur le point de l’être, le peuple se serait soulevé pour sauver leur guide.

_ Celui qui a organisé tout cela connait vraiment bien notre culture et fait donc les choses avec intelligence, conclut Marie tandis qu’ils s’en allaient pour rejoindre Vikthor.

Au même moment, Vikthor l’attendait patiemment dans sa chambre d’hôtel à Erden. Ils devaient tous se regrouper, comme chaque jour, pour combattre la milice armée. Il remarqua en première page la photographie d’Endza dans le journal officiel et se mit à lire l’article. Au fur et à mesure de sa lecture, il tombait des nues. Il sentit son crâne commencer à légèrement le picoter quand son telsman se souleva d’un coup de sa poitrine.

Son amulette faisait des vas et viens entre son cou et sa gauche comme pour lui intimer l’ordre de se lever. Il le suivit jusqu’à sa table de nuit et il comprit que quelqu’un était dans sa tête. Il ne s’était jamais rencontré, mais cela ne faisait aucun doute, Manon avait réussi à rentrer en contact avec lui. Il ouvrit le tiroir du meuble en sachant ce qu’il allait y trouver. Il y plongea sa main pour y prendre le foulard et une photographie de la jeune femme comme pour attester l’identité de la télépathe.

Manon, songea-t-il.

Une onde de mots le submergea ainsi qu’un appel à l’aide. Il avait du mal à tout saisir, il avait besoin d’en savoir plus. Il fit le vide dans sa tête et eut l’impression de quitter sa conscience pour une autre. Il sentit dans un premier temps une douleur qui n’était pas la sienne. Manon portait les traces d’une ecchymose sur le ventre qui venait chatouiller le don de guérison de Vikthor. Des pensées incohérentes lui parvenaient également, sur l’enfance de Manon, sur son don, sur Paskhal.

Elle était puissante, il pouvait le ressentir. On cherchait à la faire parler, à débloquer quelque chose en elle. Il en était certain, son père, Paskhal, avait assujetti son esprit dès son plus jeune âge pour contenir son don. Aujourd’hui, c’était ce même barrage mental qui l’empêchait de prendre le dessus, mais aussi qui la préservait des intentions de ses assaillants. Une belle ironie du sort.

Cependant, ce n’était pas cela que Manon voulait désespérément lui montrer. Soudain, il vu où elle voulait en venir. Elle était détenue par quelqu’un de puissant qui n’était rien d’autre qu’un des ministres.

_ Trois jours de voyage en camionnette, miliciens, saines et sauves mais en danger. Aide-moi.

Avec ces révélations, Vikthor ne put s’empêcher de penser, en premier temps, à Garnel Asage. Cependant, même s’il ne le portait pas dans son cœur, il avait du mal à l’imaginer l’investigateur d’un tel complot et surtout il n’avait aucune preuve.

_ Manon, calme-toi. Je ne sais pas pourquoi, mais je te ressens au plus profond de moi. Quel ministre ? Il te retient en otage ? Chez lui ? À Kentrony ? Des miliciens ? Ils veulent se servir de toi, des Siréliens pour asservir le monde… ajouta Vikthor pour en savoir plus.

Malheureusement, il n’obtenu rien de précis sur l’identité du malfaiteur. Dans tous les cas, ce ministre voulait retourner l’administration et devenir l’unique dirigeant dans un monde qui exploiterait les pouvoirs des Siréliens à leur maximum. D’après ce qu’il comprenait, la milice le soutenait déjà. Le jeune Élu eut à peine le temps de mettre ces révélations en ordre dans son esprit que le lien se coupa brusquement.

_ Manon ? Manon ?  appela-t-il désespérément.  

Vikthor était désabusé. L’expérience était incompréhensible, mais surtout impossible. Le don de télépathie était très rare et il n’avait jamais permis de faire rentrer en contact deux inconnus éloignés par une telle distance. Manon n’avait pas seulement averti le jeune homme, elle avait pris possession de lui et de son telsman sur un court instant.

En réalité, c’était plus complexe que cela, car elle avait ensuite extrait la conscience du corps de Vikthor pour qu’il partage la sienne. Elle lui avait ainsi permis d’explorer son esprit, de lire ses pensées et de lui parler. Il n’avait pas vu avec ses yeux, mais entendu ses voix intérieures. Personne ne comprendrait ce qu’il venait de vivre, lui-même avait du mal à rationaliser.

Il se montrait pourtant certain d’une chose, Manon ne devait pas rester entre les mains de ce ministre, tel qu’il soit. Elle ne savait pas contrôler son don et pouvait donc être fatale pour le monde et pour elle-même. Il fallait lui venir en aide. Elle ne devait pas servir à détruire tout ce qui avait été construit jusqu’ici. De plus, une sirélienne si puissante qui n’avait jamais appris à contrôler son pouvoir pouvait être une bombe à retardement. Vikthor ne pouvait pas se permettre de la laisser sombrer, il n’avait pas été éduqué ainsi.

C’est Arthur qui tira le jeune physé de ses pensées. Il avait accouru au plus vite à la lecture du journal, suivit de près par sa femme. Ils ne voulaient pas que Vikthor leur en veuille et mette de côté leurs récentes amitiés.

_ Tu l’as lu n’est-ce pas ? le questionna Arthur en lui désignant le journal. Écoute, je ne suis pas de l’avis de mon père. Ma mère, mes sœurs, nous n’avons rien avoir là-dedans. Je sais pourquoi il a fait ça en revanche, mais je ne cautionne pas.

_ Parce qu’il pensait protéger Manon des jaloux, des ambitieux et des humains ? lui répondit Vikthor en le toisant du regard.

_ Oui… C’est exactement cela, mais comment ? Je veux dire, qui t’en as parlé ? balbutia Arthur, surpris.

Vikthor s’entreprit alors à tout leur raconter. Il n’était pas certain qu’on le croirait. C’était si invraisemblable, mais il voyait au fur et à mesure de son explication qu’Arthur, Marie et Sophya semblaient acquiescer. Il leur raconta l’action dans ses moindres détails et Arthur savait qu’il ne mentait pas, Paskhal avait bien usé de son pouvoir sur sa sœur. Personne à part lui ne l’avait su auparavant. Cependant, il fut surpris d’entendre que son père ne l’avait pas fait qu’une fois et que sa sœur en gardait un don diminué.

_ Ton père a limité son don depuis sa naissance, sans ça elle pourrait se défendre ! conclut le jeune Élu, énervé d’un tel acte.

_ Il avait ses raisons… balbutia simplement Arthur choqué.

Retournés par de telles révélations, tous les quatre conclurent qu’ils devaient en parler aux autres. Là où ils se situaient à Erden, c’était Gaultier qui était le plus proche, avec Bénédit. Ce dernier, même s’il venait de faire sa passation, détenait toujours beaucoup d’influence et servait de guide à Vikthor.

Cependant, Gaultier ne se montra pas d’humeur à parler. Son peuple, celui des Hylés, était le plus touché par ces lois. Toujours très proches des humains, beaucoup partageaient leurs quotidiens. Ils étaient habitués à vivre ensemble. Il était venu en aide à Paskhal pour sauver sa femme et enquêter sur la disparition de ses filles et on le lui rendait très mal.

Gaultier voulait s’en aller au plus vite de Zorrèce pour rejoindre sa région natale, Narnji. Son peuple l’y attendait, son amant aussi. Il n’avait jamais parlé de son âme sœur, pourtant il l’avait déjà découvert. C’était un simple humain aux yeux de tous, mais pour Gaultier c’était tout son univers. Il le protégeait de tout et de tout le monde. Un Élu qui n’enfanterait pas c’était du gâchis. Si personne n’osait s’en prendre à lui, Gaultier ne pouvait pas être certain que ce soit pareil pour son âme sœur. Achot n’était pas du genre bagarreur, mais plutôt un grand idéaliste. Gaultier se devait d’aller le retrouver et continuer à résister, mais pour son peuple. Enfin, finalement à ses yeux, Paskhal méritait ce qui lui était arrivé.

_ À trop vouloir jouer avec le feu, on finit par se bruler ! déclara simplement Gaultier en voyant Arthur s’offusquer de sa décision.

Cependant, contre toute attente, il voulait les croire. Il n’avait jamais ressenti cela avant, mais depuis la disparition des adolescentes, il lui arrivait de ressentir un vide en lui. D’ailleurs, lui qui ne se souciait que des Hylés et de son amant avait accouru auprès d’Hestia pour la sauver et enquêter. Cependant, maintenant, il s’en voulait d’avoir été imprudent et laisser son âme sœur sans défense pendant tout ce temps. La milice attaquerait sa région bien avant qu’il ne puisse être sur place, il devait donc partir au plus vite. Toutefois, il n’arriva pas à se résoudre à les laisser ainsi. Si tout cela était vrai, il savait pourquoi on avait enlevé cette Manon.

_ Si elle a tant de pouvoir que vous me le dites, c’est peut-être pour atteindre les Yeghes. Seuls eux sont garants des ministres et de l’organisation du Nouveau Monde. Incorruptible, bienpensant, amputé du libre arbitre, immortel et surtout immunisé aux dons des siréliens, ils sont la clé pour renverser le pouvoir. Si tout cela est vrai, si tu n’as pas vécu une simple illusion, un des ministres pense peut-être pouvoir se servir de la fille contre les Yeghes. Néanmoins, c’est impossible ! Ta haine envers Garnel Asage t’aveugle, c’est le dernier que tu dois accuser. C’est un grand manipulateur, je te l’accorde, mais il n’est pas fou. Son intelligence est reconnue de tous, ne le prend donc pas pour un sot.

Bénédit eut à peu près la même réaction, il voulait repartir protéger les Physés. Il croyait en Vikthor, mais tout cela n’avait aucun sens. Garnel Asage avait déjà tout le conseil dans la poche, il était aimé de la plupart des humains et apparemment soutenu par les Kalokas. On le désignait déjà comme le plus grand ministre qu’ait connu le Nouveau Monde. S’encombrer de deux gamines ne lui ressemblait donc pas du tout. Bénédit s’évertua, au contraire, à convaincre son jeune Élu de le suivre. Ils devaient rejoindre à tout prix la ville de Mÿrre et y regrouper dans tous ses alentours le peuple des rouges, pour mieux combattre.

Vikthor laissa alors partir sa sœur et Bénédit, leur promettant de les retrouver plus tard. Cependant, il avait menti. Il ne les rejoindrait pas le lendemain ou le jour suivant. Sa famille, son peuple et son amie Sonfà lui en voudraient, mais un Élu se doit de guider les autres. Il en était certain, s’il abandonnait Manon à s’en sort, Vikthor n’aurait plus grand monde à protéger. Il ne restait plus qu’à en parler au principal concerné, Paskhal.

_ Maintenant, c’est à moi d’agir ! déclara Vikthor une fois sa sœur partie.

Vikthor voulait mettre Paskhal face à ses erreurs et se hâta donc d’aller le rejoindre. Il ne lui faisait plus confiance, mais surtout Vikthor avait peur que Paskhal use de son don sur Arthur. Il se devait donc d’y aller seul. Toutefois, c’est Hestia qu’il rencontra sur le chemin. Étant certain de pouvoir se fier à elle, il lui raconta alors tout ce qui s’était passé depuis le début de la journée. Sa réaction à la lecture du journal, son mépris envers Paskhal, la prise de contact de Manon, ses révélations et les réactions de Bénédit et Gaultier et Hestia l’écouta sans jamais l’interrompre. Une fois qu’il eût fini, elle le prit dans ses bras pour le lire et vérifier son récit.

_ Vous voyez que je dis vrai, Manon est en vie, déclara Vikthor sûr de lui.

En effet, Vikthor ne mentait pas. Cependant, si Paskhal partait à la recherche d’un ministre corrompu ou s’il accusait Garnel Asage ou n’importe quel autre ministre de complot, ses filles n’en réchapperaient pas. Hestia en était certaine, l’article sur Endza et la mèche de cheveux était un bel avertissement. Pourtant, contrairement à son mari elle ne pouvait se résigner, elle ne pouvait pas faire le sacrifice de ses enfants. Elle empêcha donc Vikthor de parler à Paskhal et préféra rejoindre Arthur, en secret.

Tous les trois complotèrent avec Marie dans le dos de Paskhal. Pour la première fois, ils étaient les seuls à avoir toutes les cartes en main. Tous soudés, ils projetaient de partir sauver les deux sœurs. Hestia due se faire violence pour encore laisser s’éloigner un de ses enfants. Pourtant, c’était indispensable. Si Marie la soutenait dans l’épreuve, la dame de cœur se devait toutefois de révéler un de ses secrets pour protéger ses filles. Il était essentiel qu’ils en sachent plus sur l’origine de Solenne. Ainsi, ils prendraient soin de garder le lien important qui existait entre elles.