« Damien , il faut que tu m’écoutes, ce que j’ai à te raconter dépasse la raison… »
Trop excité après sa découverte, Martial était rentré à vive allure à son appartement et avait appelé son ami pour lui faire partager son aventure mais surtout lui prouver la véracité de ses dires.
Il n’avait pas préparé sa discussion avec Damien, au risque une fois de plus de brusquer les choses et d’apparaitre comme un déséquilibré.
« Martial, tu as l’air tout essoufflé, que t’arrive t il ? »
« Voilà, j’ai continué les expériences malgré tes conseils. Je sais que c’est imprudent mais c’est absolument fou. J’ai réussi à faire quelque chose dans le passé qui a traversé le temps et qui prouve que c’est possible »
« Qu’est ce qui est possible, de quoi parles tu ? »
« Je suis maintenant convaincu que l’on peut retourner dans le passé et agir sur sa propre vie, changer le cours des choses. »
« Martial, tu délires complètement, revient à la raison ce n’est pas possible, tu comprends ce que je te dis »
« Et moi Damien, je te dis que j’ai changé mon passé, tu comprends aussi ce que je te dis…. »
Il s’aperçu de son énervement et laissa passer quelques secondes pour se calmer puis reprit. Il fallait tout dire pour gagner la confiance de son ami d’enfance.
« J’ai gravé nos deux prénoms sur l’écorce d’un arbre lors de mon voyage en 1988 et cette inscription existe encore aujourd’hui. Voilà c’est dit. Comment expliques-tu cela ?»
Damien marqua un silence qui en disait long sur son désarroi à tel point que Martial fut obligé de répéter :
« Alors, comment expliques-tu cela ?»
« Que veux tu que je te dise, c’est impossible, c’est tout »
Convaincu qu’il n’arriverait pas à le ramener à la raison, il tenta désespérément une diversion.
« Ecoute, c’est peux être un hasard, depuis le temps d’autres Martial auraient pu graver leur prénom sur cet arbre. »
« Ce n’était pas Martial le prénom »
« Et c’était quoi alors, je ne comprends rien à ce que tu me racontes »
« C’était Hugo »
Le téléphone portable glissa des mains de Damien, rebondit sur le rebord de la table basse du salon et vint se briser sur le carrelage.