Chapitre 21 : De l'autre côté du miroir

Notes de l’auteur : Bonne lecture !

Le soleil plongeait doucement à l’horizon, baignant la pièce d’or et de flammes.

Il faisait chaud, exactement comme ces soirées d’été où Lyra passait des heures à regarder le ciel changer progressivement de couleur, passant d’un délicat azur à une myriade de jaune d’orange et de rose pour descendre doucement dans des tons améthyste, la couleur des rêves d’enfant et des espoirs innocents avant l’indigo de la nuit.

Debout au milieu de sa chambre d’enfant, Lyra observait son environnement avec un mélange de circonspection et d’émerveillement. Tout était à sa place, exactement comme à cette époque.

Lyra reconnut le cheval à bascule à la peinture délavée avec lequel elle avait vécu tant d’aventures imaginaires, son vieux coffre à jouets qui débordait surtout de costumes grossièrement cousus, de sculptures de bois et d’autres babioles fabriquées avec amour par son père. Il y avait aussi son petit lit dont elle avait peint les montants avec sa mère l’automne de ses cinq ans et l’unique peluche qu’elle n’avait jamais eu, ce vieux lapin si souvent raccommodé et qui avait été placé avec révérence sur un coussin tout près de la tête de lit.

C’était comme si elle avait remonté le temps pour se plonger dans un passé qu’elle croyait pourtant bien plus flou dans sa mémoire malgré ses efforts pour s’y accrocher.

Elle était sur le point de s’approcher de l’ancienne boîte à musique qui reposait sur la commode, cette antiquité qui avait rendu l’âme peu après la disparition de son père, lorsqu’une voix retentit dans son dos.

— Juste là, tu vois ?

Lyra se retourna d’un bond et ce qu’elle vit la laissa sans voix.

Elle se découvrit, petite fille, au côté de son père juste devant la fenêtre. Jupiter terminait d’apporter les derniers réglages au vieux télescope dont les runes étincelaient faiblement. La petite, impatiente, avait déjà l’œil rivé à l’oculaire.

Lyra sentit son cœur se serrer à cette vision. Ce souvenir, il était l’un des rares qu’elle luttait pour entretenir. C’était l’été de ses sept ans, le soir où son père lui avait montré la constellation de la Lyre pour la première fois, cette constellation qu’il aimait tant et d’où lui venait son prénom.

— Je la vois ! s’écria la petite en sautillant de joie devant le télescope. Mais elle ne ressemble pas à une lyre, fit-elle remarquer avec un sérieux qui amusa son père. Pourquoi elle ne ressemble pas à une lyre ? Ça ne peut pas être la constellation de la lyre si elle ne ressemble pas à une lyre, résonna-t-elle.

Un sourire douloureux secoua les lèvres de Lyra alors que sa version enfantine se tournait vers son père d’un air boudeur. Jupiter luttait pour retenir le fou rire qui lui montait face au regard accusateur que lui lançait sa fille. Ses yeux verts, les mêmes que les siens, hurlaient à la trahison.

— C’est parce que son nom lui vient d’un mythe, mon étoile, sourit-il après avoir repris un semblant de sérieux, mais son regard pétillait toujours d’amusement.

— C’est quoi un mythe ?

— C’est une très vieille histoire fabuleuse, expliqua-t-il avec toute la patience dont elle le connaissait. Un peu comme l’histoire de la première Ombre.

— Celle qui a créé l’Entre Deux ?

— C’est ce qu’on dit, approuva son père.

La petite Lyra y réfléchit un instant avant de reporter un regard étincelant sur son père.

— Et la suite ? Montre-moi l’autre Jupiter !

Son père rit et revint au télescope dont il modifia un peu la visée. Lyra ne pouvait détacher les yeux de lui alors qu’il jouait avec les réglages du télescope. Une douleur inattendue étreignit son cœur, comme une poigne qui se refermait lentement dessus. C’était étrange de se trouver à la fois si proche et si loin de lui. C’était encore plus douloureux de savoir qu’elle était la seule à le voir.

Trop vite, Jupiter s’éloigna du télescope et céda sa place à la petite Lyra qui se dépêcha de coller son œil à l’oculaire. Son enthousiasme était aussi touchant qu’amusant, surtout lorsque, découvrant finalement la planète, la petite recula d’un pas. Une moue sceptique avait remplacé son grand sourire alors qu’elle réfléchissait intensément en fixant distraitement le ciel par la fenêtre.

Au bout d’une petite éternité, elle se tourna résolument vers son père et affirma avec tout le sérieux dont elle était capable :

— Je te trouve bien plus beau.

 La remarque, qui sortait de nulle part, prit tant Jupiter au dépourvu qu’il mit un instant avant de réaliser. La seconde suivante, il éclatait d’un grand rire, celui qui faisait vibrer les cœurs et qui donnait envie de rire avec lui.

Le cœur de Lyra se serra davantage à cette vision alors même que sa version enfantine se jetait sur son père pour le gronder. Mais son air sévère perdait progressivement de sa superbe face au rire communicatif de son père.

Une larme coula et une folle envie de faire un pas en avant l’envahit quand Jupiter serra sa fille dans ses bras pour l’embrasser. Elle rêvait de retrouver cette chaleur, jalousait même cette mini version d’elle-même qui se blottissait dans ses bras fort et respirait son parfum d’étoile et de papier. Elle était sur le point d’y céder lorsqu’une voit l’appela dans son dos.

La chambre d’enfant s’effaça lorsqu’elle se retourna, remplacée par les allées tranquilles de la Librairie des Merveilles. Au milieu du ballet des pages qu’on tourne, Lyra perçut les murmures enthousiastes d’une petite fille et de son père. Elle sut avant même de les voir.

Confortablement installés dans le coin lecture de la librairie, Jupiter faisait la lecture à sa fille, enroulé dans l’une des vieilles couvertures qui couvraient les sièges. Au dehors, la neige tombait avec légèreté, couvrant de son manteau immaculé la capitale.

Lyra ne sentait pas le froid, mais elle se souvenait des températures glaciales qui avaient envahi la capitale l’hiver de ses huit ans et de la chaleur qu’avait représenté ce cocon douillet.

Avec une discrétion superflue, Lyra vint se percher sur l’un des fauteuils du coin lecture. Elle se regarda lire avec application le texte compliqué qu’avait sélectionné son père. Un sourire attendri lui vint en se souvenant de ce dernier. Lyra n’en comprenait pas la moitié, mais l’ouvrage était si joli avec ses dorures et ses arabesques qu’elle avait longuement insisté pour le lire avec lui.

Aujourd’hui elle en reconnaissait enfin le titre : Secrets et histoire de l’alchimie par Paracelse Changeplomb, un autre ouvrage référence, ouvrage qu’elle finirait par étudier au collège dix ans plus tard.

— L’ex… expérience du plomb se changeant en… or, lisait-elle difficilement, faisant ainsi… ainsi partie des premières expé… expérimentations de trans… transmutibilité… transmatulité…

— Transmutabilité, intervint patiemment Jupiter et la petite Lyra fronça les sourcils en se penchant un peu plus sur le livre.

— … transmutabilité, reprit-elle, de l’Histoire.

— C’est ça, approuva son père avec fierté.

La petite Lyra lui sourit avant de froncer les sourcils.

— Ça veut dire quoi transma… transmutaba…

— Transmutabilité, l’aida encore son père.

— Voilà, approuva-t-elle avec un vigoureux hochement de tête. Ça veut dire quoi ?

— Comment t’expliquer ça ? se demanda-t-il en se grattant distraitement la joue.

Sur son épaule, Lyra remarqua enfin une forme se mouvoir. L’Ombre de son père y était perché et regardait ce dernier avec autant d’attention que sa fille.

— Hmm… pour faire simple, c’est le fait de changer quelque chose en quelque chose d’autre. C’est le principe premier de l’alchimie.

— Comme changer le plomb en or ? demanda-t-elle avec intérêt.

— Exactement, approuva Jupiter.

Lyra y réfléchit un moment avant de reposer un regard interrogateur sur son père.

— Est-ce que ça veut dire que Pi est transmutable ?

Sur l’épaule de Jupiter, le chat se redressa, comme piqué au vif, bien que Lyra ne sut pas, même aujourd’hui, si c’était d’indignation ou d’intérêt. Son père rit de bon cœur.

Incommodé par les secousses, Pi sauta de son épaule pour se poster à ses côtés. Ses grands yeux mordorés scrutaient Jupiter avec une curiosité marqué par la légère inclinaison de sa tête.

— Oui, d’une certaine manière, finit-il par répondre en passant une main affectueuse sur la tête brune du chat.

Le familier s’y frotta en ronronnant de bonheur avant de venir se blottir sur les jambes de la jeune Lyra. Cette dernière délaissa complètement le livre que tenait toujours son père pour s’occuper du chat.

Cette image fit monter de nouvelles larmes aux yeux de la Lyra d’aujourd’hui.

Elle ne sut jamais combien de temps elle passa dans le miroir, ni combien d’autre souvenir avec son père elle visita, mais elle n’avait aucune envie de s’en aller, quand bien même la mélancolie lui perçait le cœur. Tout ce qui comptait à cet instant, c’était la joie sincère qu’elle éprouvait à revoir le visage de son père, réentendre sa voix, si douce et pleine d’amour, de se rappeler, simplement, tous ces petits moments que le temps avait estompé de sa mémoire et qu’elle était heureuse de retrouver. Lyra ne pleurait plus, elle beignait dans une confortable langueur dont elle n’avait pas envie de s’arracher.

Un nouveau souvenir succéda aux précédents. Il était plus commun, moins marquant que les autres. C’était un petit déjeuner ordinaire. Laurinda finissait de préparer les œufs alors que la petite Lyra aidait fièrement son père à mettre la table. Les premiers signes de grossesse se faisaient voir à travers la robe de sa mère. Jupiter essaya bien de lui proposer son aide pour les servir, mais Laurinda, fidèle à elle-même, refusa et leur servit leurs œufs. Ceux de Lyra étaient un peu brûlés sur les bords, comme à chaque fois que sa mère les faisait. Elle croisa le regard de son père qui lui fit un clin d’œil avant d’échanger leurs assiettes. Laurinda ne remarqua rien, mais le discret échange n’avait pas beaucoup d’intérêt, car les œufs de son père étaient aussi brûlés sur les siens.

La petite Lyra les dévora pourtant avec appétit, s’amusant de ses bouchées croustillantes et un peu amer.

L’espace d’un battement de cil, l’image fluctua, comme avancée dans le temps. Jupiter était toujours à table, une tasse de café à peine entamée devant lui. Chose étrange, Laurinda et la petite Lyra avaient disparues.

La jeune femme chercha sa version enfant du regard, s’attendant à la trouver en train d’épier son père depuis l’escalier ou la porte arrière. Mais rien, pas la moindre trace de la fillette.

Une certaine perplexité commençait à remplacer la délicieuse apathie qui l’avait envahie.

Le bruit d’une chaise que l’on pousse ramena Lyra à son père. Ce dernier s’était lentement levé, son image fluctuant de manière tout à fait troublante.

Plus troublant encore, il se tourna vers elle.

Vers son vrai elle.

Lyra n’y crut pas tout de suite et chercha même derrière elle ce qui avait bien pu capter l’attention de son père. Mais lorsqu’elle se retourna, son regard accrocha le sien et débordait de tant de tendresse et de chagrin qu’il était difficile de ne pas croire qu’il la voyait bel et bien

Jupiter prit une inspiration, comme pour lui dire quelque chose quand un bruit résonna aux oreilles de Lyra.

Un bruit qui venait d’en dehors.

L’angoisse balaya toute autre émotion et l’image de son père s’effaça avec tout le reste. Un battement de cœur plus tard, sans même qu’elle n’ait vraiment comprit comment, Lyra retraversait le miroir en sens inverse et s’effondrait sur la pierre brute de la salle.

Le cœur battant la chamade, Lyra peina à reprendre pied. C’était exactement la même sensation d’engourdissement et de vertige qu’à son retour dans la réalité après son premier cours de divination.

Elle se releva pourtant en vitesse, la baguette levée prête à se défendre.

Elle ignorait si cela venait du froid qui avait soudain prit possession de son corps à son passage dans le miroir ou si elle rêvait véritablement éveillée, mais un certain malaise persistait à lui coller à la peau. Elle avait la sensation d’être observée, épiée. Mais elle eut beau tourner en rond dans la salle, elle ne trouva rien d’autre que le miroir et elle.

En revenant auprès de ce dernier, Lyra remarqua avec une certaine surprise qu’il avait retrouvé son teint de brume. Lorsqu’elle en toucha à nouveau la surface, cette dernière resta pleine et froide, comme si la porte s’était refermée derrière elle.

Il n’y avait plus trace de la moindre silhouette et le brouillard de l’autre côté étaient pris d’une immobilité déroutante, comme si la glace avait fait son office et s’était éteinte. Comme si elle avait usé de trop de magie et avait besoin de se reposer.

Comme si elle était vivante.

Cette pensée lui donna des frissons.

Lyra ramassa son châle en vitesse et, avisant qu’il faisait encore nuit – chose étonnante vue le temps qu’elle était certaine d’avoir passé dans le miroir – se remit en quête d’une sortie.

Une intuition qu’elle ne s’expliquait pas la poussa à retrouver le mur par lequel elle était passé. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, alors même qu’un instant plus tôt rien ne s’était passé, la surface ondula à son approche. Lorsqu’elle y posa la main, cette dernière traversa le mur avec la même sensation d’aiguilles glacées qu’à son arrivée.

Lyra s’apprêtait à traverser lorsqu’elle jeta un dernier regard en arrière. Elle était partagée entre l’envie de revenir et la raison qui lui disait de s’en aller au plus vite et d’oublier cet endroit. Quelque chose, pourtant, lui disait que malgré tous ses efforts, elle serait bien incapable de l’ignorer.

Mais pour l’heure, et sentant toujours cette angoisse qui lui faisait voir des ombres à la périphérie de son regard, Lyra se détourna et traversa.

Elle ne fut presque pas surprise de réapparaître à l’autre bout du château, non loin de la tour de Brillargent.

La sensation de froid la suivit malgré la température plus douce des couloirs alors qu’elle guettait le passage des surveillants. Mais aucun homonculus ne se montra et seuls les battements erratiques de son cœur lui parvenaient.

Elle s’enroula plus étroitement dans son châle pour se réchauffer et se dépêcha de rejoindre la tour de Brillargent. Jamais elle ne monta des escaliers aussi vite et ne s’arrêta que lorsqu’elle rejoignit enfin sa chambre où Evanore, qui n’avait pas bougé d’un pouce, ronflait toujours paisiblement.

En se glissant dans son lit, Lyra ne put s’empêcher de repenser au miroir. Quelque chose lui disait qu’elle ferait bien de ne pas en parler tout en se demandant comment elle pourrait bien retrouver cette salle à l’avenir. Tant de pensées et de questions se bousculaient dans sa tête, pourtant, alors même qu’elle s’attendait à ne pas dormir de la nuit, Lyra sombra rapidement dans un sommeil peuplé de vieux souvenirs égarés et de miroir magique aux roses qui saignaient.

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blairelle
Posté le 19/02/2025
Oooooooooooooh c'est beaucoup trop mignon !
(La Pensine ? Ou bien les souvenirs sont-ils idéalisés par un mélange de Pensine-Riséd ?)
"résonna-t-elle." => résonner c'est quand on renvoie un écho, là Lyra raisonne
J'aurais imaginé que Jupiter lui raconterait le mythe de la Lyre... puisqu'il en parle
"Est-ce que ça veut dire que Pi est transmutable ?" J'avais complètement oublié que c'était le nom de l'Ombre du père, je pensais à 3,1415... et j'étais sur le point de lui dire : "non Lyra, pi est transcendant, c'est pas pareil"
(Est-ce que Pi peut se transmuter en chien à trois têtes ?)

Je m'attendais à ce que Lyra reste plus longtemps perdue dans ses pensées après être sortie du miroir
"Une intuition qu’elle ne s’expliquait pas la poussa à retrouver le mur par lequel elle était passé. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, alors même qu’un instant plus tôt rien ne s’était passé, la surface ondula à son approche."
C'est bizarre qu'elle n'ait pas essayé avant, à l'époque où elle cherchait désespérément une sortie... Ou alors peut-être a-t-elle essayé mais ça n'a pas marché, alors c'est dommage de ne pas l'avoir dit explicitement. (Parce que ça veut dire que c'est la salle entière qui a choisi de ne pas faire sortir Lyra tant qu'elle n'avait pas plongé dans le miroir-Pensine... Donc les salles d'Aubelune ont le pouvoir de prendre en otage les gens, c'est pas anodin.)
Lunatique16
Posté le 19/02/2025
Merci pour ton commentaire !

Alors, pour répondre à tes questions :
- les souvenirs ne sont pas idéalisés, mais je ne peut pas trop en dire sans spoiler un grand mystère qui arrivera plus tard (beaucoup plus tard dans les révélations finales)
- j'avais pas pensé au mythe de la Lyre, peut-être que je le rajouterai, ce serait intéressant (et je crois que je le remanierait pour l'univers, juste pour le fun). Mais je dois avouer que de mon point de vue, c'est surtout la vision de "l'autre Jupiter" qui intéresse Lyra, pas sûre qu'elle ait eut la patience d'entendre le mythe de la Lyre avant de voir la planète ^^'
- est-ce que Pi peut se transmuter en chien à trois têtes ? Déjà, j'ai éclaté de rire en le lisant et ensuite... je pense que c'est carrément possible ! Les Ombres sont des métamorphes par nature, les Ombres mineures n'ont pas la capacité de changer leur forme définitive (celle d'après leur invocation), mais un changement temporaire qui se rapprocherait un peu d'une illusion, un trompe-l'œil, ça pourrait marcher. Je pense.
- pour ce qui est de la sortie, je prends note de ton commentaire, c'est vrai que c'est dommage de pas notifier clairement qu'elle tente de passer par le mur mais qu'il est devenu un cul-de-sac et j'aime bien ta description de "prise d'otage", je reverrai la formulation à la relecture :)
- et enfin, merci encore pour les coquilles ! Je corrigerai ça bientôt !

J'espère que la suite te plaira, elle risque de mettre un peu plus de temps à venir (à la base les chapitres 20 et 21 étaient un seul chapitre, mais c'était un peu long et ça se découpait mieux comme ça, d'où l'arrivée plus rapide du 21) (je sais même pas si c'est très clair..) bref !

En te souhaitant une bonne journée, à bientôt ! :)
blairelle
Posté le 20/02/2025
"Les Ombres sont des métamorphes par nature, les Ombres mineures n'ont pas la capacité de changer leur forme définitive (celle d'après leur invocation), mais un changement temporaire qui se rapprocherait un peu d'une illusion, un trompe-l'œil, ça pourrait marcher" oooooooooooh d'accord
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