La foule, fendue en deux par la Voie blanche bordée de gardes, bruissait de cris et de rires. Les Galatéens allaient et venaient dans les allées boueuses, enfants pendus à la main ou chargés de paniers craquant sous le poids du blé et des fruits. Parfois un chariot zigzaguait à toute vitesse entre les passants, pressé de rejoindre le port et la cargaison qui l’attendait. Les servantes négociaient âprement le prix des épices avec les commerçants aux étales à même le sol, installés sur de larges tapis. Personne ne jetait un regard à la longue rangée de soldats longeant la rue principale. Si leurs yeux se perdaient vers eux, c’était plus par intérêt pour la jeune femme qui avançait au milieux d’eux.
La plupart d’entre eux l’avaient déjà vue de loin, et la reconnaissaient à sa peau brune, son grand front et son élégant port de tête. Les plus curieux se rappelaient le détail de ses dernières apparences publiques et se murmuraient des bribes de rumeurs. Les autres fronçaient les sourcils devant cette mince femme qui descendait la Voie blanche autrement déserte, avant de comprendre de qui il s’agissait. Car tous savaient qui elle était : un coup d’œil à sa tenue noire et or révélait que se tenait là la jeune Chidera, héritière présomptive des Volindra.
Celle-ci avançait à grandes enjambées, vibrante d’énergie contenue. Il n’y avait pas de temps à perdre. Ses longues tresses noires étaient rassemblées en une natte sophistiquée qui lui fouettait le dos à chaque pas. Elle la replaça sur son épaule. Tout en marchant, elle glissait un doigt dans son col, ajustait ses manches, lissait le haut de son pantalon. Elle eut une pensée pour la suivante qui l’avait habillée ce matin. Elle avait bien fait de céder à son insistance : le velours traditionnel par ces températures aurait été un supplice. Or la journée s’annonçait suffisamment difficile ainsi. Machinalement, elle passa en revue la liste de ses tâches : envoyer les valets au port avant que les familles n’arrivent, amener à Père son remède, lire le rapport du Conseil pourpre… Le banquet du soir se ferait chez les Serza, fort heureusement.
Elle apercevait déjà les larges parasols colorés qui ornaient désormais le port. De petits hippocampes de verre, attachés à chaque extrémité, renvoyaient des flaques vertes et jaunes sur les pierres humides. Les soldats avaient écarté la foule pour faire place nette au pied de la Voie blanche. Avait-elle oublié quelque chose ? Ses yeux balayèrent les alentours. Les gardes étaient à leurs postes, les petites gens savaient ce qu’ils avaient à faire. On avait fermé les portes du Conseil jusqu’au départ de lé délégation, ses devoirs de ce côté-là étaient donc en suspens – d’autant plus que la famille Qatiss en avait la clé, ainsi que celle du coffre des lois. Non, rien ne lui avait échappé. Soudain, elle sentit une odeur de sueur et de crasse. Elle sortit de sa poche un mouchoir parfumé et le plaqua sur son nez, tout en appelant d’un geste un soldat proche. Chaque cité avait ses mendiants, mais l’Empire ne verrait pas les leurs. Elle se promit de faire un don à l’hospice du Vieux Canal tandis que le vieillard, encadré par deux hommes en armes, s’éloignait en criant des injures. Elle regarda sa silhouette fragile tituber dans une ruelle avant de rejoindre ses pairs.
Les navires grandissaient à vue d’œil. Quand la nouvelle était parvenue à la villa Volindra, trois heures plus tôt, la délégation n’était qu’un point noir à la surface de l’eau. À présent, Chidera pouvait presque compter les silhouettes qui s’agitaient sur le pont du bâtiment. Elle pressa le pas. Installées à proximité de l’eau, les grandes familles de Galatéa se tenaient prêtes à accueillir comme il se doit la délégation impériale. Six tentes avaient été dressées pour protéger ces nobles personnes du soleil. Chidera alla rejoindre celle où se trouvait sa mère.
—Tu as fait vite, lui lança celle-ci en la voyant arriver.
Léonide Volindra, matriarche et image vivante de leur famille, ne la regardait pas. Toute son attention était tournée vers l’océan. Chidera hocha la tête :
—Tout est prêt. Où en est-on ?
—C’est bientôt l’heure. Ils devraient commencer à descendre les barques. Elle se tourna enfin vers sa fille : Et les citoyens ?
—Les représentants de quartier ont fait passer le message, dit Chidera en croisant les mains derrière son dos. Chacun sait ce qui arrivera si l’Empire apprend.
« Mais on ne peut pas les empêcher d’avoir peur, » se retint-elle d’ajouter. Léonide acquiesça et retourna à son observation.
Chidera se fendit d’une courte révérence et recula vers le fond de la tente. Aussitôt un valet apparut à côté d’elle, coupe en main. Elle était pleine d’eau de rose et d’agrumes, et Chidera la prit. Elle y trempa les lèvres distraitement. Tout était à la fois trop lent et trop rapide à son goût. Le silence l’étouffait. En comparaison, la tente à côté de la leur bourdonnait d’excitation. Chidera se glissa entre les tentures et, l’air de rien, s’en rapprocha jusqu’à ce qu’elle entende :
—Si, si, je vous assure : le fils de l’ambassadeur l’accompagne. Apparemment, il a déjà ses entrées à la cour. Il serait proche avec le prince. Il l’a même battu aux cartes ! Tante Méline me l’a dit elle-même.
Chidera leva les yeux au ciel. Les mauvaises langues n’avaient peut-être pas tort de dire que la beauté de Séléné n’avait d’égal que son ambition. Son nez aquilin, ses grands yeux verts et son teint hâlé lui avaient valu bon nombre de prétendants. Quant à son goût des belles choses, il les laissait tous pantois, trésorerie familiale comprise : la robe du jour, de lampas rose aux motifs de fleurs jaunes, éclipsait toutes les tenues de ces dames. Chidera l’aurait mieux aimée si les ajoncs de son jupon n’avaient pas été une flatterie aussi manifeste envers l’Empire des Landes. Le patriarche Bellusuk avait posé une main affectueuse sur l’épaule de sa fille, et Chidera se demanda pour la énième fois comment cet homme, idiot au point de laisser sa fille arborer l’emblème de leurs invités sur ses vêtements, pouvait siéger au Conseil pourpre. Elle chassa cette pensée, inutile. La famille Bellusuk avait des liens de sang avec l’Empire. Un mariage aurait pu se révéler intéressant, dans d’autres circonstances.
Le nez dans son verre, Chidera réfléchissait au meilleur moyen de se rapprocher sans être vue quand une voix s’éleva derrière elle :
—Vous voilà enfin ! Je commençais à me demander si vous viendriez.
Chidera fit volte-face. Une petite dame, les mains croisées sur une canne au pommeau d’ambre, la jaugeait sans animosité de sous ses cils pâles. Son dos courbé par les années était dissimulé sous un long châle verdoyant, dont l’éclat rappelait celui de la lagune. Aussitôt Chidera vint lui prêter son bras, mais la vieille femme l’observait encore avec une moue dubitative. La jeune femme se soumit à l’examen sans broncher. Après un moment, la bouche de la dame s’étira en un mince sourire, et une multitude de lignes plissèrent ses joues et le coin de ses yeux. Elle prit le bras de Chidera, qui dit :
—Dame Qatiss. Veuillez m’excuser, je vérifiais que la sécurité était bien en place.
Les deux femmes se mirent en marche, vers l’océan et loin des tentes.
—J’ignorais que la garde portuaire et ses activités faisaient partie de vos responsabilités, dit la vieille dame d’un air faussement surpris.
—Un jour comme aujourd’hui, il vaut mieux ne rien laisser au hasard. Les Volindra font de leur mieux pour prêter main-forte au Conseil. La vieille femme émit un bruit moqueur, mais Chidera poursuivit : Si je puis aider d’une quelconque façon, alors…
Dame Qatiss hocha pensivement la tête, puis désigna la tente des Bellusuk d’un mouvement du menton :
—Pouvons-nous espérer que tout se déroule comme prévu, dans ce cas ?
La jeune femme ne put retenir un sourire. Les années avaient beau s’écouler, dame Qatiss demeurait fidèle à l’image que Chidera s’en était faite enfant. C’est pourquoi elle lui répondit avec franchise :
—Oui. Comme je vous disais, tout est en place. À part un éventuel excès d’enthousiasme, il ne devrait y avoir aucun souci.
—Grands dieux, il n’y a rien de plus inconvenant que de se laisser maîtriser par ses émotions. Il faudra revoir le plan de table en conséquence. Non, menez-moi à votre mère, dit-elle alors que Chidera se tournait vers la dernière tente, où des valets en livrée couleur jade les attendaient. Je n’ai pas encore eu l’occasion de la saluer.
Chidera s’exécuta. Elles faisaient lentement leur chemin vers Léonide quand dame Qatiss demanda :
—Il paraît que vous avez eu une idée, récemment.
—Dame, vous allez devoir être plus précise : j’ai des idées tous les jours.
—Ha ! Je veux bien le croire. Mais cette idée est si audacieuse que j’ai du mal à savoir s’il ne s’agit pas d’une de ces vilaines rumeurs que l’on croise parfois. Chidera, dites-moi, et elle força la jeune femme à s’arrêter. Vous allez vraiment partir à la recherche des dieux ?
Depuis son siège, Léonide les observait. Chidera sentait le poids de son regard avec force, et elle se demanda si dame Qatiss le ressentait de la même manière. Elle ouvrit la bouche mais, avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, quelqu’un s’exclama :
—Ils arrivent ! Les barques !
Une décharge électrique parcourut la colonne vertébrale de Chidera. Ses yeux scrutèrent l’horizon. Déjà des enfants en tenues d’apparat se précipitaient vers le muret dans un joyeux concours de cris, ignorant les appels de leurs parents. Dame Qatiss soupira.
—Les Serza sont bien gentils, mais leurs petits sont intenables. Enfin. Vous feriez bien de rejoindre votre mère ; nous reprendrons notre conversation ce soir ?
—Évidemment, répondit la Volindra en la saluant d’un signe de tête.
Comme à l’appel d’un signal invisible, un serviteur se matérialisa à leurs côtés et prit sa place au bras de la vieille femme. Elle suivit des yeux la petite silhouette marchant à pas lents, sa robe d’écailles de tortues cliquetant comme un jouet d’enfant. Quand elle rejoignit enfin Léonide qui l’attendait, debout, celle-ci lui demanda :
—De quoi avez-vous parlé ?
—De pas grand-chose. Que j’étais en charge de peaufiner les détails de la sécurité, de ce que racontait Séléné… et de ma proposition de la semaine dernière, ajouta-t-elle à contrecœur.
Sa mère lui lâcha un coup d’œil surpris.
—Tu penses encore à ça ?
—Bien sûr. Je te l’ai dit, j’ai reçu l’aval du Conseil.
—Disons plutôt qu’ils ne te l’ont pas interdit. Sois prudente quand tu t’adresses à elle, ajouta Léonide.
—Dame Qatiss est un allié de poids, rétorqua Chidera. Plusieurs membres de leur famille étaient proches du temple. Certains d’entre eux pourraient avoir des informations, et -
—Je ne suis toujours pas persuadée que ton idée soit bonne, la coupa Léonide. Partir à la recherche des dieux, fouiller le temple… Elle soupira. Je ne vois pas ce que ça pourrait nous apporter de bon.
Chidera ne put s’empêcher de lui lâcher un regard incrédule. Léonide, imperturbable, la regarda en retour. Elles se fixèrent jusqu’à ce que Chidera se détourne. Alors que les divers chefs de famille se levaient pour venir à la rencontre de la délégation, sa mère murmura :
—Les voilà qui arrivent. Nous reparlerons de ceci plus tard.
Chidera acquiesça. Dans son dos, les ongles de ses doigts se plantèrent dans sa paume. Ils y laissèrent des demi-lunes rougeâtres.
Petit à petit, les membres de la délégation sortirent des flots, jusqu’à ce que les marins de Galatéa tirent à bout de bras l’imposante figure de l’ambassadeur impérial. L’imposante barbe noire du seigneur Duad-Govel brillait de cire et de sueur. Engoncé dans une lourde tenue de velours gris, aux épaules en forme de tête de loup dont les yeux étaient deux opales jaunes, son visage passait du rouge au blanc. Il parvint toutefois à s’avancer sans hésitation sur le long tapis rouge où, au bout, l’attendaient le comité d’accueil. Il s’arrêta à quelques mètres d’eux : l’ombre de ce géant de deux mètres de haut touchait le pied des sièges de ces dames. Derrière lui se tenaient un jeune homme aux cheveux bruns, un peu maigre et portant des lunettes rondes, ainsi qu’un couple que Chidera reconnut comme deux cousins éloignés des Ruzdorn. Le jeune page impérial, arborant la fleur d’ajonc et ses épines sur le torse, se plaça devant la délégation et s’écria :
—Voici le très honorable seigneur Duad-Govel, ambassadeur de l’Empire des Landes, comte des Côtes, accompagné de son fils Alistair Duad-Govel, vicomte de Baroz, ainsi que de messire et dame Bellerezh.
—L’Empire des Landes salue Galatéa ! rugit l’ambassadeur.
—Et Galatéa salue l’Empire, répondirent d’une seule voix les six familles.
Seulement alors l’ambassadeur franchit les mètres qui lui restaient. Il serra les mains des chefs de famille à tour de rôle, ayant pour tous une salutation particulière, une attention pour la santé de leurs proches. Quand il s’arrêta devant la Volindra, il s’exclama avec une joie qui paraissait sincère :
—Dame Léonide, vous n’avez pas changé. Vous êtes véritablement l’un des plus précieux joyaux de Galatéa.
—Messire Duad-Govel, c’est un plaisir de vous revoir, répondit-elle en lui serrant la main fermement. Vous non plus n’avez pas changé… à part cette barbe.
—Ah, oui ! Je ne l’ai pas coupé depuis notre dernière rencontre – une promesse faite à moi-même afin de vous retrouver un jour, expliqua l’ambassadeur avec un clin d’œil.
Léonide eut un sourire indulgent. Elle désigna le verre d’eau que lui tendait une servante ; le géant le prit et le but d’une traite. Il laissa s’échapper un soupir de soulagement.
—Galatéa est la perle de l’océan, mais le soleil qui la recouvre est le démon du ciel. Il fait une chaleur… !
—Vous et votre suite allez pouvoir vous rafraîchir dans quelques minutes. La villa Serza est proche du port.
—Serza ? s’exclama soudain la dame Bellerezh. Je croyais que nous serions logés chez la famille Ruzdorn !
La jeune femme papillonnait des cils, allant de l’ambassadeur à la Volindra. Chidera vit les Ruzdorn et les Fulmen échanger un regard. Mais les yeux de Léonide, eux, restèrent plantés dans ceux de l’invitée.
—Malheureusement, il faut plusieurs heures pour se rendre du port à la Maison Rouge. Nous nous sommes dit que vous seriez plus à l’aise avec un court trajet, d’autant plus que l’air marin est très agréable le soir. Des vêtements plus adaptés vous y attendent.
La dame Bellerezh ouvrit la bouche, prête à protester, mais l’ambassadeur s’exclamait déjà de sa puissante voix :
—Une excellente idée ! J’ai hâte de pouvoir enfin voir votre charmante femme, Mezzar.
Le plus jeune des fils Serza, à la trentaine avancée et au front dégarni, rougit de plaisir.
—Ma femme se fait une grande joie d’être l’hôtesse d’invités aussi célèbres que vous. Elle me le disait encore ce matin ! D’ailleurs…
Le reste de ses propos se perdit dans le bruit des discussions. La cohorte se mettait en branle : discrets comme des ombres, les pages repliaient sièges et tapis, tandis que les servantes suivaient ce beau monde de leurs ombrelles. Les serviteurs impériaux, une quinzaine tout au plus, suivaient leurs maîtres, et le seigneur Bellerezh prit le bras de Séléné Bellusuk, fière comme un paon ; la dame Bellerezh était escortée par le patriarche Fulmen. Les gardes fermaient la marche.
Au milieu de ce défilé qui remontait lentement la Voie blanche, Chidera s’était retrouvée côte à côte avec le fils de l’ambassadeur. Alistair Duad-Govel lui parut au moins aussi plaisant que ce que la tante de Séléné avait laissé entendre. Il lui offrit son bras en souriant, et elle l’accepta. Ils marchèrent ainsi un moment, en silence.
—Votre cité n’a pas volé sa réputation, dit tout à coup le jeune homme. C’est une ville digne d’être appelée la Brillante.
Il avait les cheveux châtains, légèrement ébouriffés par le vent de la côte. Ses lunettes en forme de cercles dévoilaient des yeux noisette, brillants, qui dévoraient les rues de Galatéa.
—Nous en sommes fiers, répondit par réflexe Chidera. Vous n’étiez jamais venu, n’est-ce pas ?
—Non. À la dernière signature du traité, je n’avais que dix ans. J’ai supplié mon père pendant des jours : en vain ! s’exclama-t-il. J’en ai eu le cœur brisé, et il grimaça en portant un poing à sa poitrine.
—Il semblerait que vous ayez obtenu gain de cause, cette fois, répondit Chidera, souriant malgré elle.
—Père avait surtout besoin de quelqu’un pour prendre des notes pendant les discussions, dit-il avec un haussement d’épaules. Mais oui. Le voyage en valait définitivement la peine. Désormais, je veux en profiter pleinement, découvrir tout ce que votre cité a à offrir !
—Je suis sûre que vous en aurez l’occasion. Que voudriez-vous visiter ?
—Votre célèbre Baie des Larmes, bien évidemment. J’aimerais voir le travail de vos artisans, aussi – voir le processus de près, vous comprenez… lui confia Alistair.
—Les Serza ont nombre de guides à leur disposition. Ils vous en prêteront un sans souci.
—Même pour aller visiter le temple ? Je ne voudrais pas commettre un impair envers votre culte, vous comprenez.
Chidera comprenait très bien, et surtout que ce jeune homme aux allures décontractées n’avait pas plus l’intention de se comporter en touriste qu’elle en servante de l’Empire. Son visage resta impassible quand elle lui répondit :
—Personne ne peut y entrer, hormis les prêtres. De plus, nous n’avons pas fini les réparations.
—Ah oui, bien sûr. L’incendie… Il affichait une mine contrite. Je vous prie de m’excuser. J’ai été indélicat.
—Non, je vous en prie. J’imagine que vous êtes curieux, et elle leva la tête vers le mont où se trouvait les ruines noires et blanches.
—Il est vrai que je me demandais comment les Galatéens s’étaient organisés après… Il ne termina pas sa phrase.
—Voyez-vous, et elle se fendit d’un soupir gracieux, après l’incendie, les dieux ont jugé bon de placer leur confiance dans les habitants de la cité : de là, le Conseil pourpre est né et c’est lui qui juge de chaque chose dans Galatéa. C’est le peuple tout entier qui s’exprime à travers lui.
—Laisser les gens décider pour eux-mêmes, médita Alistair en levant le nez vers la coupole sur la colline. Voilà une idée qu’on entend rarement de par chez nous. Une rencontre avec le Conseil pourpre est-elle prévue lors de notre séjour ?
—Pas que je sache, dit Chidera. Mais si cela vous intéresse, je proposerai votre suggestion aux autres membres.
—Ce serait formidable, déclara-t-il.
La villa Serza était désormais en vue. Ses grands oliviers agitaient leurs feuillages au-dessus des grilles de fer forgé qui gardaient les portes de la demeure. De plein pied, ses grands toits d’ardoise rythmés par les vasques de cérémonie qui y étaient creusés, la villa Serza régnait en maître sur le quartier aux Perles. Les bourgeois qui s’y trouvaient saluaient bien bas le passage du cortège. Chidera s’apprêtait à raconter l’histoire de ces rues marchandes si vivantes quand elle aperçut, loin devant elle, le visage de sa mère. Léonide la dévisagea un instant, l’air songeuse, avant de reprendre sa conversation avec l’ambassadeur. Peut-être n’était-ce rien, songea Chidera en faisant ses adieux à la délégation. Ou peut-être qu’elle aussi avait deviné que cette rencontre diplomatique n’avait rien d’innocent. Chidera se promit de s’en assurer plus tard. Pour l’instant, elle devait se préparer. Le travail ne faisait que commencer.
Je reprends après un temps d'absence. On apprend ici que nous allons partir à la recherche des dieux incessamment, et c'est inattendu (j'avais vraiment pris le départ des dieux comme un élément déclencheur), mais du coup je me demande ce qui va se passer. Je suis surpris aussi que personne n'ait tenté ça avant.
L'arrivée de l'ambassadeur est intriguante, on dirzit qu'il en sait plus que il ne veut bien le dire. D'un autre côté, un von empire doit avpir ses espions.
Dans un autre registre, je n'aibpas compris le dos de qui, les mains de qui dans ce p1ssage :
Chidera acquiesça. Dans son dos, les ongles de ses doigts se plantèrent dans sa paume. Ils y laissèrent des demi-lunes rougeâtres.
Je continue, à tout de suite <3
J'ai essayé de montrer via l'interaction entre Chidera et sa mère que partir à la recherche des dieux est une idée qui est loin du consensus, je ne sais pas si ça se voit assez. Mais disons qu'il y a des raisons pour lesquelles tout le monde n'a pas envie d'aller les chercher ;)
C'est le mains de Chidera, croisées derrière son dos !
Bon travail !
En effet, le coeur de l'histoire commence ! Chidera va en effet avoir du pain sur la planche x)
Bien hâte de savoir comment ils vont s'en sortir pour duper la délégation!
Par contre, je ne suis pas douée, je commence à me perdre dans les noms. En tout cas, bravo, vivement la suite ;-)
Oui, ça fait beaucoup de personnages d'un coup mais pas la peine d'apprendre tous les noms pour l'instant, ils reviendront au fur et à mesure x) Merci pour ton commentaire et à bientôt !