Chapitre 4 : Là où vient naître la lune

Par Bleiz
Notes de l’auteur : 19/01/2025 : Version corrigée éditée. Bonne lecture

Il coulait. Des ombres bleues sillonnaient les eaux troubles, glissaient dans l’onde, jusqu’à lui. Tout n’était qu’obscurité, tranchée d’aveuglants éclairs blancs. Le froid lui mordait les os.

Il était transi de peur. Il avait beau essayer de se débattre, de nager jusqu’à la surface, il restait immobile, incapable de bouger. Il s’enfonçait toujours plus profondément dans les eaux noires. Son corps ne lui obéissait plus.

Il ouvrit la bouche pour hurler. L’océan s’enfonça dans sa gorge, ses poumons, lui coupa le souffle. Et les mains glacées de la mer vinrent attraper ses vêtements, et l’entrainèrent vers le fond.

Il ouvrit les yeux. Les referma. Inspira une fois, deux fois. Il flottait une odeur de bois et de sève. Les courants qui lui battaient les jambes disparurent peu à peu. Alors, avec précaution, il battit des paupières.

Le monde était flou, comme enfermé dans une goutte. Mais ce qu’il voyait suffisait : il était sur la terre ferme, dans un lit. Les draps qui le recouvraient étaient secs. Il était à terre, et il était vivant. Un soupir tremblant s’échappa de ses lèvres. Petit à petit, il se mit à sourire. Vivant. Vivant !

C’était une petite chambre, mal éclairée par une petite fenêtre en hauteur. Le lit était plein de paille. À son pied avaient été posés à même le sol une cruche, un bol et un chiffon et, assis contre le mur, un homme chantait. Sa voix était grave, et trop basse pour qu’il comprenne ce qu’il disait. Du gras du pouce, il caressait une statuette placée entre ses genoux. Couteau en l’air, il dévisageait la figurine. Il ne dut pas trouver ce qu’il y cherchait, car son chant s’interrompit d’un soupir. Il y avait quelque chose d’amusant, à voir ce grand bonhomme se pencher jusqu’au sol pour gratter un bout de bois. Peut-être qu’il sentit que quelqu’un riait de lui, ou bien un bruit l’avertit ; il releva la tête. Son visage s’éclaira :

—Ah, tu es réveillé ! Comment tu te sens ? 

Il posa la statuette à côté de lui et se dépêcha d’aller rejoindre son malade.

—Soif… murmura l’autre en caressant sa gorge.

—Bien sûr. Attends un peu, dit-il en versant de l’eau dans le bol. 

Ojas regarda le jeune homme boire à petites gorgées. Ses doigts fins portaient le récipient avec la même difficulté qu’il aurait eu en tenant une ancre, et il avait des cernes mauves qu’Ojas n’avait pas remarqués auparavant. Le jeune homme reposa le bol sur ses genoux. Boire semblait l’avoir épuisé. Ojas le lui retira avec précaution, hésitant un instant avant de lâcher :

—Tu te souviens comment tu es arrivé ici ?

L’inconnu fronça les sourcils et dit d’un ton aussi agacé que confus :

—Pardon… ?

—On t’a retrouvé sur la plage, expliqua Ojas. Sa voix s’était adoucie, ralentie. Mon ami t’a amené jusqu’à chez moi. Tu ne te souviens pas ?

Le jeune homme ouvrit la bouche, la referma. Il balayait désormais la pièce du regard. Du sol au plafond, de la fenêtre à la porte, des draps froissés entre ses poings serrés au visage inquiet du charpentier. Il déglutit avec difficulté.

—Où suis-je ?

—Galatéa, lui répondit l’autre. 

L’inconnu ferma les yeux, et posa un doigt sur sa tempe.

—J’ai mal à la tête.

—Mal comment ?

—Comme si on me fendait le crâne avec une hache, grinça le jeune homme en se frottant le front.

Ojas remplit à nouveau le bol d’eau, mais ne le lui donna pas. Son malade avait de nouveau pâli, le visage plissé d’une douleur contenue. La couverture qu’il avait amenée ne lui serait d’aucune utilité, pas plus que les maigres remèdes qu’il savait rangés quelque part. Il se tordit les mains. Les mots lui échappaient. Mais il refusait que ce silence s’éternise. Il demanda :

—Est-ce que tu pourrais me dire ton nom ? S’il te plaît ?

Le jeune homme écarquilla les yeux, et Ojas crut avoir encore une fois commis un impair. Jusqu’à ce que l’autre souffle :

—Mon nom ? Quel est mon nom ?

Il se tourna tout entier vers Ojas et dit d’une voix blanche :

—Je ne sais pas.

Et des larmes se mirent à couler sur ses joues. Ojas, bouche bée, le dévisageait tandis que l’autre s’exclamait :

—Je ne me souviens plus. Je ne me souviens plus de mon nom. Ses yeux fouillaient frénétiquement la pièce. Je, je ne… Je ne me rappelle de rien. J’essaye, j’essaie, répéta-t-il avec une intensité qui frôlait l’hystérie, mais je ne me souviens de rien ! 

Ojas esquissa un mouvement, se rétracta aussitôt. Le visage du jeune homme était tordu de chagrin et de rage. Soudain, il remarqua que le charpentier éberlué le fixait encore, et ses joues s’enflammèrent. Il lui décocha un regard de reproche et tira les draps vers lui pour s’y cacher. Ramenant ses genoux à lui, il y posa le front, et Ojas crut entendre un sanglot. Enveloppé dans le linge blanc, frissonnant, l’inconnu aurait aussi bien pu être au bout du monde. Ojas hésita, puis se contenta de dire à mi-voix :

—Tu viens de te réveiller. Peut-être que ça va te revenir ? Il se frotta la nuque. J’ai déjà entendu des histoires comme ça, des gens qui se cognent la tête et qui perdent la mémoire. Généralement, ils finissent par se souvenir !

Il préféra ne pas mentionner les récits de ceux qui ne se souvenaient jamais, ou de ceux qui perdaient la raison. Le jeune homme ne réagit pas. Ojas reprit avec un peu plus de conviction : 

—Écoute. Mes amis t’ont trouvé sur la plage, tôt dans la matinée. La marée haute ramène souvent des objets improbables, comme… des malles abandonnées, des morceaux de verre, des bouts de bois… Ce que j’essaye de dire, fit-il en se penchant vers lui, c’est qu’il ne faut pas te décourager. Je suis sûr que ce soir, il y aura du nouveau sur la berge. On trouvera des indices sur qui tu es. 

À ces mots, le jeune homme se tourna vers lui. Ses yeux rougis par les pleurs le fixaient avec feu. Il murmura :

—Je dois y aller. Déjà il se dégageait de ses draps, tentait de se lever. Il faut que j’aille voir !

—Attends, pas si vite ! s’exclama Ojas. L’eau est montée, on ne trouvera rien maintenant. Et puis c’est trop dangereux. Tous les bateaux sont de sortie. 

Les bateaux, et la délégation impériale. La garde portuaire devait avoir sécurisé tout le port et ses alentours. Ojas insista :

—Tu viens de te réveiller. C’est dangereux.

L’autre lui jeta un regard furibond tout en se démenant avec ses draps.

—Je suis parfaitement capable de me débrou-ah !

Ojas le rattrapa avant qu’il ne s’écrase au sol. Il le replaça avec précaution dans son lit :

—Ça va ?

—Je ne peux pas attendre ! s’écria le jeune homme. Il attrapa le bras du charpentier et le força à le regarder dans les yeux. Aide-moi. 

Le cœur d’Ojas se mit à battre plus fort. Jamais il n’avait vu des yeux pareils. Noirs et brillants, remplis d’étoiles. « Aide-moi, » lui avait-il demandé, et ces mots résonnaient dans sa tête. Il faillit dire oui. 

—Je ne peux pas, chuchota-t-il sans détacher son regard du sien. Tout à l’heure. Quand tu te seras reposé.

Il détacha les mains de l’inconnu de sa chemise et les reposa sur le lit. Le jeune homme le laissa faire. Sa tête retomba sur l’oreiller, les yeux rivés sur le plafond. Ojas ne savait ni que faire, ni que dire pour le rassurer. 

—Je vais retourner à mon atelier, dit-il, faute de mieux, et se leva. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis juste à côté.

—Et qui dois-je appeler ? demanda le jeune homme.

Le charpentier rougit. Il eut une pensée pour sa mère et ses leçons de politesse, et s’empressa de dire :

—Ojas. Je m’appelle Ojas, fils de Metello. Je suis charpentier, comme tu as pu le deviner, ajouta-t-il en désignant la statuette, toujours posée contre le mur.

—Pourquoi m’a-t-on amené chez un charpentier… ?

—Je suis aussi représentant de mon quartier pour le Conseil pourpre. S’occuper des… « surprises », c’est un peu mon deuxième travail. Tu devrais vraiment te reposer maintenant. 

Il ramassa le bol et le pot de thé. Il allait sortir quand l’étranger l’appela :

—Ojas ?

—Oui ?

Le jeune homme avait l’air moins pâle, déjà. La lumière du midi ne soulignait plus sa fatigue ; elle rehaussait le rose de ses joues. Il insista doucement :

—Promets-moi que nous irons sur la plage, tout à l’heure.

Ojas hocha lentement la tête, et s’entendit dire :

—Promis.

La porte resta entrouverte derrière lui ; le jeune homme fixa la fente jusqu’à ce que le bruit de ses pas s’étouffe. Une fois sûr d’être seul, il se leva. Il posa un pied hésitant par terre, puis un deuxième. Il essaya de se lever, et retomba sans grâce dans le lit. Le jeune homme grimaça. Il fallait se rendre à l’évidence : ses jambes allaient avoir besoin d’un peu plus de repos. Alors il se laissa glisser au sol, maladroitement, et alla cahin-caha jusqu’au mur. La statuette le fixait de ses grands yeux perçants. Le jeune homme la fixa en retour, puis la ramassa :

—Si les regards pouvaient tuer ! murmura-t-il. 

Il se tourna sur le dos, la tendit au-dessus au de sa tête. Il chercha ce que le charpentier avait tenté en vain de trouver. Ojas l’avait tournée entre ses mains longtemps, l’avait observée sous toutes les coutures. Il avait cherché avec la certitude de ceux qui ont déjà trouvé. Comme s’il savait quelque chose que lui ignorait, un secret qui affleurait à la surface du hêtre, qui rôdait sous l’écorce et révélait son aileron par à-coups, par caprices. Ce n’était pourtant que du bois. Le jeune homme cala la statuette sous son bras et retourna tant bien que mal à son lit. Tremblant, épuisé et enragé de l’être, il s’enroula dans les draps. La figurine vint se caler contre son torse. Le sommeil l’emporta presqu’aussitôt.

Quand il rouvrit les yeux, la nuit était tombée. La maison se taisait. Le jeune homme, lentement, se redressa. Un instant de confusion l’immobilisa, puis les murs lui redevinrent familiers. Il balança ses jambes hors du lit. Il inspira profondément et se lança. Il grimaça, prêt à tomber. Mais la chute ne vint pas. Ses jambes vacillaient un peu, certes, mais il pouvait se l’admettre puisque le plus important était qu’il tenait debout ! Un sourire victorieux étira ses lèvres avant de disparaître presqu’aussitôt. Hormis la forme du lit qu’il distinguait de ses mains, il ne voyait rien. Cette réalisation rendit l’obscurité plus épaisse. Il se força à avancer pas à pas, bras tendus au-devant de lui. À force de tâtonner, il trouva au pied de son lit une chandelle, désormais diminuée de moitié et éteinte. Sur son socle d’étain avait été déposé deux allumettes et une pierre d’étincelle. Il en craqua une, et le monde réapparut.

Avançant avec précaution, il sortit dans le couloir, puis dans le salon. Celui-ci était aussi désert qu’ailleurs mais des langues de lumière orangée bondissaient sous la porte. Dehors, des gens criaient et riaient. Des violons et des cymbales guidaient les chants. Il se rapprocha de la porte et colla son œil à l’interstice. Des silhouettes vêtues de couleurs bariolées allaient et venaient. Il entendait des voix, toutes proches, mais impossible de comprendre ce qu’elles disaient. Il rapprocha son oreille de la porte.

—Ah, je te cherchais !

Son cœur fit un bond. Il fit volte-face et se retrouva face à face avec le charpentier – Ojas, il s’appelait Ojas – qui tenait à son bras quelque chose qu’il ne reconnut pas. Le jeune homme pointa l’objet de sa chandelle :

—Qu’est-ce que c’est ?

—Une cape ! s’exclama l’homme en déployant fièrement l’étoffe. Pour toi.

L’air médusé de l’inconnu fissura sa belle assurance, et il ajouta rapidement :

—C’est que, tu n’es pas d’ici et… ça se voit. Je ne pense pas que les gardes s’occuperont de nous, ils ont d’autres chats à fouetter, mais autant être prudents.

—Pour quoi faire ? demanda tout à coup le jeune homme.

—Eh bien, pour aller à la plage. C’est ce que tu voulais, non ? Ou est-ce que tu te sens encore mal ?

—Non, non, fit l’inconnu en repoussant sa main inquiète. Juste étonné que tu veuilles bien y aller.

Ojas réfléchit et dit :

—Une promesse est une promesse. Même si je continue de penser que tu te sentirais mieux au fond de ton lit plutôt qu’à arpenter le sable. Allez, enfile ça, et il lui jeta le vêtement sur les épaules.

Dehors, la musique se fit plus forte. Tout en attachant le cordon de sa cape, le jeune homme demanda :

—Qu’est-ce qui se passe exactement ? J’ai raté l’anniversaire de quelqu’un ?

—On peut dire ça, rit Ojas. Non, c’est juste… La délégation de l’Empire des Landes est arrivée aujourd’hui pour renouveler le traité de paix avec Galatéa. Ça arrive tous les dix ans, donc c’est une bonne occasion pour faire la fête.

—J’aurais plutôt attendu après la signature.

—C’est une formalité. Le traité existe depuis des siècles, et l’Empire a d’autres priorités, affirma Ojas avant de lui faire signe de le suivre. On célèbre leur arrivée parce que ça leur fait plaisir, et parce qu’il n’y a pas de mauvaise occasion pour boire. Après, on fête la signature et leur départ – attention à la marche. Généralement, ça se fait en une semaine ou deux…

Mais le jeune homme n’écoutait plus. Des lanternes aux verres colorés pendaient des rebords des fenêtres. Leurs cordes s’entremêlaient aux fanions qui grimpaient le long des murs, accrochés d’un arbre à l’autre. Il se pencha pour mieux voir : de la maison voisine sortaient deux femmes, bras-dessus, bras-dessous, en pleine conversation. Leurs longues jupes se balançaient en ondulations prune et vermeil et leurs mains entremêlées furent bientôt prises par des danseurs. Elles disparurent dans une ronde. Une bande d’adolescents, assis sur bancs et fenêtres, applaudissaient à tout rompre à chaque nouveau morceau. Le rythme suivait celui du battement de leurs mains. Tout à coup, une flaque de vin s’écrasa aux pieds de l’étranger qui recula d’un bond ; l’homme qui l’avait renversé s’excusa d’un geste avant de s’en retourner sous les sifflets et les encouragements de ses amis.

—Par ici ! l’appela Ojas. 

Le jeune homme se laissa entraîner dans une ruelle adjacente. Le charpentier ajusta son capuchon et dit :

—Reste près de moi, d’accord ? Nous ne sommes pas loin, mais on ne sait jamais.

L’inconnu acquiesça et lui emboîta le pas. Ojas regardait régulièrement par-dessus son épaule, évitait les groupes. Son hôte le suivait sans mot dire, trop occupé à observer tout ce qu’il voyait et ceux qu’il croisait. Il essaya d’abord de se souvenir du chemin. Mais chaque rue ressemblait un peu plus à la précédente et bientôt, il fut complètement perdu. Le charpentier et le jeune homme, cape flottante d’où dépassaient seulement des mains blanches et des jambes frêles, auraient formé une drôle de pair à quiconque les aurait regardés. La fête battait son plein : personne ne les vit.

Bientôt ils rejoignirent le canal, désert. La lune argentait les eaux du Tir. Soudain, Ojas s’arrêta. Son invité manqua de lui rentrer dedans.

—Regarde, souffla Ojas en pointant le ciel du doigt. 

Tout en haut de la colline, le dôme blanc du temple brillait, et sa lumière se répandait sur Galatéa : les toits de tuiles et ceux de chaume, la cime des arbres, les ruelles sinuant la cité en longs serpents de pavés, tout était nimbé de l’éclat blanc de la nuit. 

—La cité est en forme de coquillage. Tout en haut il y a le temple, puis ça descend en cercles jusqu’à la mer, murmura Ojas. Viens, on y est presque.

Le jeune homme le suivit sans un mot. Il se retourna une fois, les yeux rivés sur le temple. À cette distance, il le trouvait plus proche d’un dé à coudre en ivoire, posé sur un doigt, qu’à un sanctuaire divin.

Le bord du canal passa de la pierre à la terre, et de la terre au sable. Enfin, ils y étaient. Les vents tranquilles chahutaient doucement les flots. On distinguait, dans le port plus loin, le mat gigantesque d’un bateau. Ojas le regardait avec amertume, et l’inconnu dut se mordre la langue pour ne pas lui demander à quoi il pensait. Peut-être était-ce un florilège d’insultes, quoi qu’il eût du mal à imaginer ce gentil géant lâcher une injure. Il n’eut pas le temps d’imaginer plus longtemps : le charpentier s’était retourné vers lui.

—Jan m’a dit qu’il t’avait trouvé près de leur coin de pêche, par là-bas. Nous pourrions commencer par chercher de ce côté ?

—Si tu veux, dit l’autre.

La nuit claire les aidait. Ils allèrent des rochers où l’avait trouvé Klia, remontèrent la plage. Parfois, le jeune homme s’arrêtait et courait vers une forme qui se révélait n’être qu’un morceau de bois flottant ou un filet oublié. Les heures passèrent. L’inconnu finit par dire :

—Nous ne trouverons rien, n’est-ce pas ?

—On dirait bien que non, murmura Ojas.

—Je m’en doutais. Mais je ne pouvais pas ne pas venir.

Le charpentier hocha la tête. L’inconnu murmura :

—Au moins, il nous reste la vue.

Côte à côte, en silence, les hommes se tournèrent vers la mer. Il avait raison, pensait Ojas, et il allait le lui dire quand le jeune homme déclara :

—Je n’arrive toujours pas à me rappeler comment je m’appelle.

Le cœur d’Ojas se serra. Peut-être qu’en se levant plus tôt, demain, il trouverait quelque chose. La lune avait beau être sortie, les cachettes ne manquaient pas. Il se promit de faire passer le mot aux autres. 

—Ça reviendra, murmura-t-il.

—Peut-être, oui. Mais en attendant, j’ai besoin d’un nom. Il planta ses yeux dans ceux du charpentier. Donne m’en un.

Ojas le fixa. Le souffle coupé, il répéta : 

—T’en donner un ? Un nom ?

—Oui, insista le jeune homme. N’importe lequel. 

Ojas ne savait que dire. Il n’avait pas d’enfant, pas de filleul, et n’avait jamais pensé un jour nommer qui que ce soit. Quel talisman glisser dans la signification d’un prénom, à quoi le rattacher ? Quelque chose qui lui ressemble, qui le protège ? Galatéa n’avait plus de dieux auquel il aurait pu le confier. L’étranger attendait. Comment nommer quelqu’un que l’on ne connaît pas ? « En voulant le connaître. » Alors il dit :

—Mirage.

Le jeune homme battit des cils, étonné. Il réfléchit, avant de demander :

—C’est un prénom courant, par ici ?

—Non, répondit faiblement Ojas.

—Mirage, répéta-t-il. Il sourit. C’est parfait.

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Raza
Posté le 26/12/2024
Je dirai que Mirage est un dieu, oubilna un rapport avec leur disparition. Je me demande si Ojas sait à quoibdoivent ressembler les dieu, et pourquoi s'évertue-t'il à ne pas déranger alors que quand on est representant, c'est un peubson job de prevenirbles autorités, non?
Je continue ;)
Bleiz
Posté le 27/12/2024
Mystère mystère quant à l'identité de Mirage >.> Et on pourrait s'attendre à ce qu'Ojas le reconnaisse, si c'était le cas. Va savoir...
Pour ce qui est des hésitations d'Ojas, je les ai approfondies dans le chapitre 2 qui est réécrit, tu as dû le lire avant que je ne poste la nouvelle version. Pour te faire le résumé, disons qu'il a eu pitié de Mirage qui est avant tout un type qui a failli se noyer. Et puis, personne ne dit qu'il est bon à son job x)
Lamondia
Posté le 08/12/2024
La description du rêve et des sensations de Mirage est géniale. La présentation de ce personnage va très bien avec son nom et je comprends pourquoi c'est celui qu'Ojas lui à choisi.
Bleiz
Posté le 13/12/2024
Contente que le rêve de Mirage fonctionne bien :)
Portequigrince
Posté le 23/08/2024
Bonjour!
Contente de savoir pourquoi Ojas est si important (enfin, si c'était déjà dit, ca ne m'avait pas marqué). Hâte de savoir d'où vient Mirage.
Ah oui et, j'ai l'impression qu'il y avait un truc entre Ojas et la déesse, non? J'ai l"impression que sont comportement est bizarre...
Bleiz
Posté le 24/08/2024
Bonjour Portequigrince,

Oui, l'explication venait après x) Quant à Perlez et Ojas, on peut supposer que son comportement est dû au secret sur la disparition des dieux. Après, s'il y a autre chose caché derrière, qui sait... (dixit l'auteur qui sait)

À bientôt !
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