Chapitre 33 : la composition

Par Makara
Notes de l’auteur : Je suis inspirée !
Allez, hop, un nouveau petit chapitre ! Le début de l'engrenage...
Hâte d'avoir votre avis !

Salvatore

La lumière du matin entre en pluie de miel dans mon atelier. Elle éclaire la peau de Cesare. Il dort, accroché à mon bassin sur notre lit de fortune. Il est encore plus maigre qu’auparavant. D’un doigt, je suis les contours de sa nuque, puis de ses épaules, et enfin de son dos. Il frissonne. J’attrape la couverture en laine pour la rabattre sur nous. Il émet un petit râle de satisfaction. Mon coeur se serre. Je sens la culpabilité me tirailler. 

Il va falloir que je lui dise que je n’ai pas aidé aux recherches avant qu’un des héritiers n’y fasse référence. Je vais devoir lui avouer que je suis un lâche et que je me suis terré dans mon atelier toutes ces semaines pour avancer mon chef-d’œuvre en espérant qu’il revienne après le concours. 

Je suis en même temps tellement soulagé d’être avec lui et terriblement paniqué. Avec Cesare dans la course, je ne gagnerai jamais. Quoi qu’il produise, ce sera exceptionnel et je sais qu’il l’emportera. Mon père sera alors définitivement perdu. Je ne veux pas que tout ce temps consacré à décrypter cette suite de chiffres impossibles, et à composer soit en vain.

Pourtant, dès que je le regarde, tout ce qui compte, c’est lui. C’est nous. C’est ce sentiment de plénitude que j’aime. Je sais que je ne retrouverai jamais ces sensations avec quelqu’un d’autre. La vérité c’est que je m’en veux. J’ai toujours essayé de suivre un code moral, de ne pas faillir. Mais les jeux sont faits. Je l’ai trahi en choisissant de ne pas aider Artémisia. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne l’apprenne. Avant qu’il ne me rejette. Et il aurait raison. Je ne pourrai pas lui en vouloir cette fois-ci. 

— Salvatore ? 

— Oui ? 

— Non, je voulais juste entendre le son de ta voix. Juste m’assurer que ce n’était pas un rêve. 

— Ce n’est pas un rêve. 

Je dépose un baiser dans son cou. Il relève la tête pour en quémander un deuxième. Je baisse la mienne pour l’embrasser. L’espace d’un instant, le temps se fige. Je ferme les yeux, savourant seulement ses lèvres sur les miennes. J’aimerais oublier tout ce qui nous entoure et juste profiter de lui. 

Je mets fin à notre baiser. Il ouvre les yeux et je me perds dans ses prunelles azur. Ma main vient caresser son menton et je lui demande : 

— Et si nous allions petit-déjeuner ? 

— Et si tu me jouais un morceau ? Ta musique m’a tellement manqué en prison. 

Je déglutis. En prison. J’oublie qu’il n’a pas séjourné pendant trois mois dans un palais, mais bel et bien dans un cachot lugubre. 

Je me lève et Cesare ne se gêne pas pour me dévorer des yeux. J’enfile calmement mes braies et ma chemise et me dirige vers mon bureau. J’enlève la clé en forme de note de musique de mon cou puis la glisse dans la serrure. Un cliquetis annonce le déverrouillage. J’ouvre le tiroir, en extirpe une liasse de papiers que je dépose sur le bureau. 

Ma symphonie. 

Celle que je vais présenter au Sérénissime. Celle que j’ai composée à partir des chiffres entendus dans le sanctuaire, celle qui m’occupe nuit et jour depuis des semaines. 

Cette musique me hante. 

— Je veux te jouer le début de ce que je vais présenter au Sérénissime. 

Cesare me sourit, se redresse et tire davantage la couverture sur son corps nu. 

— Je t’écoute. 

Je traverse l’atelier pour récupérer ma lyre. Je ne devrais pas lui jouer mon chef-d'œuvre. Il est censé rester secret jusqu’au jour du concours, mais j’ai tellement besoin d’entendre son avis. C’est irrépressible. Nécessaire. Je sais que dans son regard, j’y trouverai ce qu’il me faut pour la terminer. 

Je m’assoie à quelques pas de lui sur un tabouret et pose les premières feuilles de partition au sol. Je prends de grandes inspirations et contemple Cesare. 

Je dois oublier les tourments qui m’accaparent, cette honte qui m’étreint, ces craintes qui m’étouffent. La musique délivre. C’est l’objectif de cette composition. Que ces notes permettent à ceux qui sont perdus de retrouver ceux et celles qui les aiment. Ainsi mon père trouvera la sortie de ce labyrinthe infernal dans lequel il est enfermé. Il sera libre. 

Cette pensée me transporte. 

Mes doigts pianotent un peu sur le bois avant de se mettre à pincer les cordes. Le début est très lent, comme un souffle de vent qui caresse des pins. Puis, ce souffle devient sable. Des grains qui dévalent une colline, des croches qui se mélangent, qui s’enlacent et se délient. Le sable se transforme ensuite en pierre. Elle s’enfonce dans un lac. Un son rond et lourd attirant l’âme du voyageur perdu. La roche devient tentacules, elles s’étirent dans les profondeurs avant de se perdre dans les silences. Bulles d’air qui remontent à la surface, mousse sur le rivage. Elles explosent, crépitent et sillonnent jusqu’à la dernière note, l’ultime soupir.  

Je demeure, immobile, tremblant de la transe qui m’a saisie. 

J’ouvre les yeux.

Une larme roule sur la joue de Cesare. 

— C’était divin. 

Mon cœur se gonfle d’espoir, de joie et de tendresse mêlées. 

Je souris, pose mon instrument, range soigneusement mes partitions et me penche vers Cesare pour l’embrasser. 

— Merci pour ton écoute. 

— Merci pour le voyage. 

Nos lèvres se rejoignent de nouveau. 

— Et si nous allions manger, à présent ? 

— Oui, tu as raison. J’ai une faim de loup. 

Cesare se lève et s’empresse d’enfiler ses vêtements, comme s’il ne voulait pas que mon regard s’arrête trop longtemps sur lui. 

J’attrape mes chausses et mon pourpoint puis je l’attends patiemment. Ce moment musical m’a rendu plus serein, plus optimiste et le poids de la culpabilité s’est allégé. 

Lorsque nous sortons de l’atelier, les doigts de Cesare viennent se crocheter aux miens puis parfois rejoindre mon bassin, dans un assaut que j’essaie d’esquiver en riant. 

A mesure que nous avançons dans l’Académie, l’anxiété revient pourtant me grignoter l’esprit. Ma symphonie ne peut maintenir ce démon loin de moi très longtemps.

— Tu en fais une tête sérieuse, subitement, s’exclame Cesare.

Je marmonne quelque chose puis finit par avouer :

— Je n’ai pas très faim. Je t’accompagne au réfectoire et ensuite, je vais aller travailler. 

Cesare fronce les sourcils. 

— S’il-te-plaît, reste avec moi aujourd’hui. 

Devant son regard larmoyant, je cède. 

— D’accord. 

Nous débouchons dans la grande salle. Tous les héritiers sont là, ainsi que des apprentis et des professeurs. Dès qu’Artemisia nous aperçoit, elle délaisse son repas et actionne son fauteuil. Depuis la fameuse réunion, nous ne nous sommes pas parlés. Elle me lance un regard froid tandis que Cesare l’évite soigneusement. Sirani se dépêche de la suivre devant les yeux étonnés d’Andréa. 

Cesare se laisse tomber sur le banc à côté de son frère. 

— ça fait du bien d’être sorti, hein Andréa ? 

Il l’examine et aperçoit les marques rouges de mes baisers sur sa gorge.

— J’ai surtout l’impression que certains profitent plus que d’autres…

Une moue satisfaite se glisse sur le visage de Cesare. Il s’empare d’une brioche et de différentes confitures. Je m'assois à mon tour, mal-à-l’aise.

Isabella se tient en face de moi ainsi que Taddeo. Ils scrutent tous deux Cesare, peut-être essaient-ils de voir s’il a changé ?

Isabella croise mon regard. Je sens mes mains devenir moites. Andréa me propose quelque chose, peut-être du lait. J'acquiesce sans savoir. Des professeurs s’approchent pour discuter avec Cesare. Il répond, remercie, rassure et ceux-ci finissent par partir, une fois leur curiosité rassasiée. 

J’essaie de ne pas prêter attention à Isabella. J’ai compris que la menace ne viendrait pas de Taddeo. J’ai l’impression que le pain a un goût de cendres et que le lait a tourné. 

Cesare pose soudain son visage sur mon épaule. Je suis un bloc de glace. Mon corps entier se crispe. Je ne peux pas le repousser devant tout le monde, mais le laisser faire donne une ouverture à Isabella. J’essaie de m’extirper de son étreinte en récupérant une tasse, mais dès que je me rassois, je sens sa main m’enlacer le torse. 

Isabella vrille son regard dans celui de Cesare et s’exclame :

— Dis donc, je ne pensais pas que tu pardonnerais aussi facilement à ton copain de ne pas vouloir te sauver. 

Cesare se fige. 

J’ai l’impression de dégringoler d’une centaine d’étages. 

La vipère. 

— Comment ça ? Qu’est-ce qu’elle veut dire ? 

Sa question, formulée d’une voix blanche, est autant adressée à moi qu’aux autres. 

Le monde tournoie autour de moi : j’aperçois le sourire moqueur d’Isabella, une moue que j’ai envie d’écraser, le regard étonné d’Andréa, la mine embarrassée de Taddeo et le visage empli de désarroi de Cesare. 

J’ai envie de nier. Terriblement fort. Cesare me croirait. Mais la vérité éclaterait plus tard et ce serait encore pire. 

— Je… Je…Oui, c’est vrai. J’ai eu la possibilité de te venir en aide et je ne l’ai pas fait.

Mon ventre est noué. J’ai honte. Tellement honte. Je ne peux pas regarder Cesare. C’est impossible de soutenir ses yeux. Je ne veux pas y lire tout le sentiment d’abandon qu’il doit ressentir. 

Il se lève brusquement. J’essaie de le retenir ; mes mains se referment sur du vide. Je renverse une cruche et le lait se répand sur mon pourpoint. J’émets un juron avant d’hurler le nom de Cesare. Mon appel résonne dans le réfectoire. Avec une telle solitude.

Mes poings se serrent, je prends une grande inspiration et je me redresse pour le rattraper. Je ne peux pas le laisser comme ça. Il faut que je… 

Je ne mets pas longtemps à le rejoindre. Il ne marche pas droit, on le dirait fait de chiffons. Il se heurte aux murs comme s’il ne les voyait pas. 

Mon coeur saigne. J’attrape son bras. Il me repousse avec une telle violence que je suis à deux doigts de perdre l’équilibre. Je m’écrie :

— Cesare ! Attends ! 

Il s’arrête. J’aperçois un tressautement d’épaules, un frisson, une hésitation. 

Il se retourne. 

— Pourquoi n'as-tu rien fait ? 

Sa question me glace. Mes poumons cherchent l'air. Ma vision de brouille. 

— Je… Je suis désolé… 

— Réponds à ma question. 

Je le dévisage et je n’arrive pas à articuler un mot. Peut-être parce que la vérité le blesserait encore plus ?

La vérité c'est que j’ai sacrifié mon amour. Je ne peux pas le lui avouer. 

Ses yeux se remplissent de larmes et il déclare : 

— Très bien. Alors, rompons sur un silence.

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ANABarbouille
Posté le 21/02/2025
Re! Il fallait que ça arrive mon cher Salvi ! Leur relation est loin de devenir sereine ;)
Je pense que la fin pourrait être plus clair sur le pourquoi Salvatore ne répond pas : une phrase bredouillée, des pleurs qui le font hoqueter, répéter "je suis désolé" comme un fou (j'en sais rien, une liste d'idées comme ça haha, mais tu connais mieux ce personnage pour savoir ce qu'il ferait qui clarifie ce mutisme)
Et du coup Cesare romprait plutôt sur une colère justifiée, ne voulant pas attendre que Salvatore reprenne ses esprits ? C'est une très belle phrase "Très bien. Alors, rompons sur un silence." mais elle me parait un peu posée et mature pour les deux chauds lapins qu'ils sont, non ? À voir :)

Juste la phrase du début que je ne comprenais pas trop :
La lumière du matin entre en pluie de miel dans mon atelier (le "pluie de miel")

Sinon j'ai un blanc mais leur atelier c'est aussi leur chambre maintenant ?

Trop belle la description de la mélodie, j'ai plongé dans le lac ! Et décrire de la musique, quelle galère, mais c'est superbe !

Bravo pour ce nouveau beau chapitre
Raza
Posté le 08/02/2025
Ohlala le drama, le dramaaaaa !
Von, en vrai, ok. J'ai adoré ta description de la symphonie, je pense que tu pourrais laisser Cesare dans l'extase un chouilla plus longtemps, là ça fait un peu "mon âme est touchée au plus profond ! Bon, allons manger."
Sinon, bah,... oupsi, je suis à la fin là ! Merci pour le partage et à bientôt !
Makara
Posté le 19/02/2025
Le drama c'est ma vieeeeeeeeeeeeeee
Trop bien que la description de la symphonie te plaise, j'en suis fière de ce passage :)

"Sinon, bah,... oupsi, je suis à la fin là ! "=> Non, il y a plein de nouveaux chapitres maintenant :p
A bientôt !
Mak'
Ayunna
Posté le 07/02/2025
Coucou !
me revoilà pour ce chapitre
J'ai bien aimé toute ta description très sensorielle pendant que Salvatore joue sa création : les images du sable, de la roche, les notes qui s'enfoncent dans un lac, c'est très bien écrit et poétique.
Je ne suis pas convaincue par le déroulement du chapitre ni par la fin. Cela va trop vite (je me dois de le dire pour t'aider à peaufiner, sinon, ma présence ne servirait pas à grand chose) Par rapport à tout ce qu'on sait d'eux, du déroulement de toute ton histoire, Cesare devrait exiger plus d'explications avant de rompre. Ou alors il faudrait peut-être amener la chose différemment ?
Le tout est très fluide :)
A toi de voir bien-sûr :)
LogistiX
Posté le 02/02/2025
Salut Makara,

Bon, il se pourrait que j'aie accidentellement lu 30 chapitres d'un coup. Voilà un prodige digne d'être présenté au Sérénissime ! ^_^
Donc oui, évidemment, voici un commentaire qui englobe 30 chapitres d'un coup. Autant te dire que je n'irai pas dans le détail dans celui-ci.

J'ai été happé par le World Building, embarqué par les personnages qui sont tellement différents et tellement passionnants à leur manière, et saisi par les descriptions époustouflantes (mais ça, je te l'avais déjà remonté au chapitre 3).

Il me faudrait une deuxième lecture pour retourner dans les détails d'édition, mais j'ai quelques petites remarques globales sur le scénario à ce stade :
- Andréas découvre en prison qu'il a un pouvoir, alors qu'il en a besoin pour s'en sortir. Je ne l'ai pas vu venir, et je l'ai ressenti comme une "solution sortie du chapeau". Évidemment, on sait que la mère d'Isabella a elle aussi perdu sa main, mais on ignore (je crois) que c'est un paiement pour le prodige de la famille. Et j'ai eu l'impression qu'Andréas avait perdu sa main comme punition parce qu'il s'était fait prendre en train de voler, mais faudrait que je vérifie les premiers chapitres. Peut-être que tu as planté tous les éléments et que c'est moi qui les ai interprété ainsi, auquel cas c'est bien joué ! ^_^
- Tout cela étant dit, ce n'est pas hyper grave, car j'ai l'impression que c'est surtout Artemisia qui les sort de là. Ce qui m'a fait me demander en quoi le Faux qu'Andréas a peint a pu servir. J'avoue que je ne suis pas sûr de saisir lequel des deux éléments a servi. Et je crois que j'aimerais l'idée que le Faux n'a pas servi à grand chose, et que c'est surtout Artémisia qui est allé cafter.

Je devrais pouvoir te faire des retours plus détaillés à partir de maintenant. Et si je fais une deuxième lecture je rajouterai des commentaires.

Merci en tous cas, j'ai vraiment passé un super moment à lire cette histoire !
LX
Makara
Posté le 05/02/2025
Hello LogistiX !
Ton message me fait très plaisir <3
Savoir que tu as lu 30 chapitres d'un coup et bien c'est le meilleur compliment pour une autrice :)
ça m'encourage énormément dans cette dernière ligne droite d'écriture :).
Je suis très contente de savoir que le monde te plait ainsi que les personnages. Quel est celui ou celle que tu préfères jusque là ?
"Et j'ai eu l'impression qu'Andréas avait perdu sa main comme punition parce qu'il s'était fait prendre en train de voler, mais faudrait que je vérifie les premiers chapitres. "=> C'est ce que je sous-entend dans les premiers chapitres et dans le faits, ce n'est pas faux. Il voulait combrioler le coffre ! Après, je suis d'accord avec toi qu'il faudrait que je pose une petite brique avant pour que cela fasse un peu "sortie du chapeau". J'avais prévu un chapitre du point de vue d'Isabella, à la basse, il est d'ailleurs à moitié écrit. J'aimerais le rajouter dans la réécriture, cela nous donnerait des éléments importants sur sa famille et son prodige secret.

"Tout cela étant dit, ce n'est pas hyper grave, car j'ai l'impression que c'est surtout Artemisia qui les sort de là. Ce qui m'a fait me demander en quoi le Faux qu'Andréas a peint a pu servir. J'avoue que je ne suis pas sûr de saisir lequel des deux éléments a servi. Et je crois que j'aimerais l'idée que le Faux n'a pas servi à grand chose, et que c'est surtout Artémisia qui est allé cafter."=> De la même manière, ici, je pense qu'il manque un chapitre du point de vue de Sirani pour éclaircir tout cela ;).

"Merci en tous cas, j'ai vraiment passé un super moment à lire cette histoire "=> Merci à toi <3
A bientôt !
Mak'
LogistiX
Posté le 06/02/2025
Je ne crois pas avoir un personnage préféré. Chacun.e a un point de vue unique, et c'est ça qui fait la magie de ton univers. J'adore le côté familier d'Andréas, l'artiste torturé qu'est Césaré, le point de vue calculateur et à la deuxième personne d'Artémisia était top, Sirani qui n'est pas ce qu'elle prétend, Isabella et ses manières brutes, Salvatore l'homme trop parfait... je crois que c'est ça qui fait la magie de ton monde, je ne prends parti pour personne, je m'immerge facilement dans la vision de chacun !
C'est aussi pour ça que je veux faire une deuxième lecture, j'ai envie d'approfondir comment tu as créé ces personnages et ce fait qu'ils sont, chacun à leur façon, attachants.
LogistiX
Posté le 06/02/2025
J'en profite pour glisser une petite note annexe : tu cites plusieurs fois Machiavelli, et je trouve que c'est dommage, parce que ce nom me raccroche à la réalité. Chaque fois que je le croise, je sors un tout petit peu de l'univers qui me parait complètement imaginaire.
Oui, la cité d'origine d'Andréas, ça ressemble à Venise, mais il n'y pas que Venise qui a des canaux, et surtout tu ne la références jamais (la ville ne s'appelle pas Venisia)

Si ça se trouve, il y a d'autres noms d'artistes qui sont inspirés d'artistes réels (ma culture est lacunaire), mais je trouve que tu nous immerges tellement bien dans ton monde qu'il n'est pas nécessaire de chercher à nous raccrocher au réel.

Ça ne reste que mon humble opinion. Peut-être qu'à un public averti, toutes ces références ancrent des références qui rendent au contraire le roman encore plus prenant :)
Tac
Posté le 28/01/2025
Yo !
"Le début de l'engrenage" t'as pas l'impression de te moquer de nous ? xD
Salvatore qui parle de cachot lugubre, je sais pas si c'est l'adjectif que j'aurais choisi. Ok c'était un cachot, mais c'avait l'air loin d'être de la torture. Ou alors par lennui et le manque de vitamine D.
Je m'interroge si la fin du chapitre ne serait pas plus puissant du point de vue de Cesare ? J'ai l'impression d'avoir raté le train de la montée en puissance de la fin, qui mène au réfectoire et à la rupture, et j'ai regardé ça d'un oeil un peu distant. Alors que jai vraiment bien accroché au début. Ou alors je trouve que Salvatore se débrouille vraiment pas bien pour essayer d'éviter les autres et essayer de grappiller quelques instants avec Cesare avant que la réalité le rattrape en pleine figure. Il pourrait lui proposer un ptit dej au lit ou je ne sais quelle autre stratégie. Pour moi, il était plus malin que ça. Et en vrai ce qui participe à mon déccrochage, je pense, c'est que l'opportunité qu'avait Slavatore d'aider Cesare, elle avait peu de chances de fonctionner et il était pas le seul ; comme souligné Isabella n'aurait pas boycotté le concours et sans unanimité le boycott aurait eu encore moins de poids. Donc tout ce drama de Salvatore qui n'a pas aidé, je trouve ça un peu faible. Je comprends symboliquement, mais y a un monde où si Salvatore explique à Cesare en amont la stratégie branlante, avant qu'Isabella balance ses perfidies, Cesare comprenait. Tu le prends ivre d'amour et tu lui expliques calmement les choses, à la rigueur il est pas content deux minutes parce que quand même ; c'est pas la même chose qu'en plein réfectoire, dit par quelqu'un d'autre, avec l'intention de blesser. D'autant que de ma perception Salvatore est censé être doué avec les mots ; ok le stress aide pas, mais dans un cadre calme, y a moyen qu'il s'en sorte. Ou que ça pète, mais de manière moins ridicuelment démesurée. je sais qu'à cet âge-là tout part rapidement en drama, mais chais pas. Y a tout ça qui fait que j'ai du mal à adhérer à la cohérence des événements. Je dis pas tout ça en mode "je veux absolumenet que Salvatore et Cesare restent ensemble" ; j'ai bien compris que c'était ton Roméo et Juliette et à ce titre je m'attends depuis le début à ce que tu les amènes à un stade définitif de rupture ; je sais pas si ma théorie est juste, néanmoins si ton objectif est de les faire rompre et que ça ait l'air irréparable, je trouve que c'est maladroitement amené et que les raisons de cette rupture sont, telles que présentées, faibles à mes yeux en proportion du drame que ça a l'air d'être pour les personnages. j'ai l'impression qu'ils prennent un caillou de 3 cm posé sur leur chemin comme prétexte pour rompre, après avoir enfin réussi à grimper un énorme rocher de 5m. La raison invoquée pour rompre, au fond, pourquoi pas. Moi aussi je serais deg si l'amour de ma vie avait choisi d'aller pousser la chansonnette plutôt que venir me libérer de mon cachot. Mais c'est la façon dont c'est amené, je crois. Ou j'étais juste pas dans le mood, c'est aussi possible. Bref, j'arrête de réfléchir ""à haute voix"".
Enfin, je trouve ça bien que ces deux derniers chapitres rappellent les enjeux concernant les parents, tant de Salvatore que d'Andréa. ça ajoute du poids à ce qui va se produire, ça dramatise davantage et l'air de rien les événements. C'est pas "juste un concours" (même si la plupart des participants perdent quasi la tête à cause de la pression).
En dépit de mon long paragrhe sur Cesare x Salvatore, faut pas croire, mais j'aime toujours autant ton histoire et j'ai passé un bon moment avec ce chapitre ! (comme sur les autres !)
Plein de bisous !
Phémie
Posté le 26/01/2025
Re !

Bon, je m'y attendais un peu, mais c'est quand même frustrant. Salvatore SAIT que les autres vont le vendre, mais il choisit quand même d'aller au réfectoire avec Andréa sans lui parler avant histoire d'emmener les choses plus doucement... c'est super agaçant et franchement mal joué de sa part.

"Je ne veux pas que tout ce temps consacré à décrypter cette suite de chiffres impossibles, et à composer soit en vain." -> enlever "en"

J'ai hâte de découvrir la suite car maintenant qu'on a vu l'oeuvre que Salvatore va présenter, le suspens sur les oeuvres des autres devient insoutenable. A ce propos, j'ai beaucoup aimé la manière imagée que tu as utilisé pour décrire sa musique.

En te souhaitant une belle semaine !
Cléooo
Posté le 25/01/2025
Coucou Makara !

Ce chapitre se lit très bien, je ne l'ai pas vu passer !
Bon, le retour de bâton pour Salvatore, i am happy. Ça me fait peine pour Cesare, et sa réaction est compréhensible.
Je trouve aussi que la psychologie de Salvatore est super bien amenée ici. Le côté où il sait qu'il lui faut dire ce qu'il a fait (pas fait), la procrastination malgré tout, l'appréhension de savoir qui va le vendre, ... Son stress dans ce chapitre est très vivant, vraiment très bien écrit.

J'aurais juste une remarque sur la fin de chapitre :
- "— Très bien. Alors, rompons sur un silence." -> j'aime l'idée de la phrase, le jeu du silence après la musique, mais c'est quand même très rapide. J'aurais bien vu Cesare insister davantage pour connaître les raisons de Salvatore (d'autant qu'il s'en doute sûrement un peu, non ? Il sait ce qui est advenu du père de Salvatore ?)

Deux petites choses :
- "Et il aurait raison. Je ne pourrai pas lui en vouloir" -> pourrais ?
- "Ma vision de brouille" -> se

À bientôt :)
Neila
Posté le 22/01/2025
Ah la la, c'était couru d'avance que Cesare allait entrer en mode drama queen. C'est compréhensible qu'il soit blessé, cela dit sa vie était pas en danger de mort non plus, et s'il perd le concours, c'est pareil, y va pas en mourir. Salvatore, par contre, il essaye de sauver son père. :/ De mon point de vue, si Cesare aime Salvatore autant qu'il le prétend, il devrait comprendre son geste, et je dirais même qu'il devrait aller jusqu'à se retirer du concours. Ou au moins promettre qu'il essaiera de sortir le père Salvatore de prison s'il gagne (je sais pas si c'est un truc qu'il peut faire ?). Il a même pas envie de participer, au fond, il le fait uniquement pour répondre aux attentes de son père...

Allez, j'y crois, au moment décisif, il choisira l'amour et enverra son père et ses grands ambitions promener. Bon, mais avant ça quelque chose me dit que le Cesare va toucher le fond. On n'a pas fini de l'entendre se lamenter, lol.

C'est sans lien avec le chapitre actuel, mais y a une question qui me taraude vis à vis du Doge et de cette histoire de muse. Si Lavinia est sa muse et qu'il ne peut pas créer sans elle, est-ce que ça veut dire qu'il n'a plus peint pendant les seize années où elle s'est cachée ? Ou est-ce qu'il peut peindre, mais il arrive juste pas à créer des trucs exceptionnels ? ça doit quand même faire mal à sa réputation de peintre, ça, si ça fait seize ans qu'il a plus rien produit qui vaille le coup. xD

Hâte de lire la suite !
Makara
Posté le 23/01/2025
Hello !
"Ah la la, c'était couru d'avance que Cesare allait entrer en mode drama queen"=> Mais tellement XD. Tu commences à bien le connaître :p

"De mon point de vue, si Cesare aime Salvatore autant qu'il le prétend, il devrait comprendre son geste, et je dirais même qu'il devrait aller jusqu'à se retirer du concours. Ou au moins promettre qu'il essaiera de sortir le père Salvatore de prison s'il gagne (je sais pas si c'est un truc qu'il peut faire ?)"=> Il pourrait (est-ce qu'il va y penser, c'est autre chose)
"Il a même pas envie de participer, au fond, il le fait uniquement pour répondre aux attentes de son père..." => On est d'accord

"Allez, j'y crois, au moment décisif, il choisira l'amour et enverra son père et ses grands ambitions promener. Bon, mais avant ça quelque chose me dit que le Cesare va toucher le fond. On n'a pas fini de l'entendre se lamenter, lol."=> Tu verras :p

"'est sans lien avec le chapitre actuel, mais y a une question qui me taraude vis à vis du Doge et de cette histoire de muse. Si Lavinia est sa muse et qu'il ne peut pas créer sans elle, est-ce que ça veut dire qu'il n'a plus peint pendant les seize années où elle s'est cachée ? Ou est-ce qu'il peut peindre, mais il arrive juste pas à créer des trucs exceptionnels ? ça doit quand même faire mal à sa réputation de peintre, ça, si ça fait seize ans qu'il a plus rien produit qui vaille le coup. xD"=> J'avais plutôt dans l'idée qu'il arrive à peindre (il a toujours une excellente technique) mais qu'il n'arrive plus à produire des oeuvres inspirées.
"Hâte de lire la suite !"=> Merci d'être au rdv :)
Mak'
Taranee
Posté le 21/01/2025
Me revoilà !

Ce chapitre est très riche en émotions ! J'avais dédié une petite partie de mon commentaire à Isabella au chapitre précédent, mais quand j'entends de nouveau ses piques acerbes, ça me donnerait presque envie de revenir sur mes mots !
La relation de Salvatore et Cesare est très complexe, car Salvatore, qui reprochait à Cesare de n'avoir d'yeux que pour l'art, l'a finalement abandonné au profit de son futur prodige... C'est frustrant de voir qu'ils n'arrivent pas à se comprendre, à se rejoindre... Et d'un autre côté, on peut comprendre. On peut comprendre que Salvatore ait peur, qu'il ait ressenti un soulagement inavouable à l'idée que Cesare ne puisse pas présenter son prodige pour le concours, car c'est ainsi que raisonne l'être humain, parfois : il voit ce que peut lui apporter chaque situation, c'est un être social et pourtant tellement égoïste...
C'est aussi pour cette dualité que je trouve la relation entre Cesare et Salvatore très belle ; moi qui ne suis pas toujours très porté sur la partie romance dans les histoires...

Merci pour ce chapitre !
Makara
Posté le 23/01/2025
Hello Taranee !
C'était riche en émotions à écrire aussi :)
"J'avais dédié une petite partie de mon commentaire à Isabella au chapitre précédent, mais quand j'entends de nouveau ses piques acerbes, ça me donnerait presque envie de revenir sur mes mots !"=> Je comprends mais elle mérite tout de même un petit chapitre :p
J'aime énormément ce que tu dis sur Cesare et Salvatore, ça montre que le couple fonctionne !
Merci de ta lecture <3
Je m'active pour la suite !
A bientôt !
Mak'
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