Chapitre 34 : la cristallisation

Par Makara
Notes de l’auteur : Bonjour lecteurices !
Je suis en retraite littéraire alors j'ai bon espoir de terminer le livre !
Bonne lecture <3

Cesare


J’ai pris des résolutions : je ne sortirai plus jamais de mon atelier et je ne prononcerai plus le prénom de celui que j’ai aimé. 
Le monde extérieur n’est que tromperie et trahison. 
Cet endroit est mon refuge. Je suis en sécurité ici. 
J’ai envoyé une longue lettre à ma mère. Pour tout lui raconter. Mon terrible emprisonnement et le choix de Salvatore. Je sais qu’elle seule est capable de me comprendre et de me remonter le moral.
En attendant sa réponse, je dois l’extraire de ma tête. Plus je dessine et moins je pense. 
Je sais ce que je veux créer. C’est tout ce qui importe. Il ne doit pas empoisonner mon art.
Je fais des ébauches en terres modelées avant de m’attaquer au bloc de marbre que l’on m’a livré hier. Ces esquisses me permettent d’imaginer les mouvements, les expressions, la torsion du bassin, les drapés. La position du corps s’impose naturellement, ainsi que les vêtements. Quand je comprends que ma vision est claire, je sais que je suis prêt à faire émerger du marbre, l’image que j’ai à l’esprit. 
Je contemple le rectangle de pierre au milieu de l’atelier. Il fait deux mètres de haut sur un mètre cinquante de large. Sa blancheur immaculée irradie la salle. 
Après plusieurs modelages en terre crue, je me sens prêt à commencer. Je trace d’abord sur la surface de la roche les contours de la silhouette que je souhaite représenter. Une fois ce travail préalable réalisé, je m’empare d’un marteau et d’un burin, puis je commence à tailler la pierre.

Je m’applique d’abord à sectionner des pans entiers, puis j’utilise la gradine pour dégrossir plus en profondeur. Chaque mouvement doit être précis et méticuleux. Une seule erreur et mon œuvre est à jeter. Parfois, je passe ma main et mon oreille sur l'albâtre, comme si la roche pouvait me parler, me dire comment elle souhaitait être taillée. L’avantage de la sculpture par rapport à la peinture c’est que l’on peut sentir son travail. 
Je l’écoute. Cet acte a quelque chose de reposant. Porter attention au marbre, c’est déjà lui forger une identité. C’est être dans le présent. 
Mes doigts pianotent contre la roche. Mes yeux sont fermés. Mon front est en sueur et je sais que je dois tailler exactement ici. Ce morceau est à enlever. Celui-là aussi. Bientôt, il y aura des doigts, un bras, un coude, une épaule, une nuque qui se dégagera de cette gangue de pierre. 

Les jours passent. Je ne m’en rends pas vraiment compte. 
Parfois, je lève la tête et je cherche Andréa du regard. J’ai pris l’habitude de croiser sa silhouette dans un coin. Il était un peu comme mon ombre pendant ces derniers mois. Aujourd’hui, il n’est pas là. Aucun bruit ne vient troubler le silence environnant. Aucun ronflement ni plainte sans fondement. 
Chaque matin, j’avale un morceau de pain, quelques fruits et un verre de lait avant de me remettre au travail. Parfois, on frappe à ma porte. J’ouvre seulement quand il s’agit d’un serviteur qui m’apporte de la nourriture. Je m’endors souvent en boule sur ma paillasse, face à mon œuvre en devenir. 
Je m’enfonce dans mon propre espace-temps. Je ne repère les jours qui passent qu’aux rayons du soleil sur le parquet et la lumière blafarde de la lune. Parfois, j’ouvre la fenêtre pour aérer et le brouhaha de la ville me saisit à la gorge. 
Une vie que je referme d’un coup. 
Quand je ne sculpte pas, je me noie. 
Dans les souvenirs. La trahison. Si mon corps n’est pas en mouvement, mon esprit est broyé. Je n’ai pas pleuré depuis la séparation. Chaque jour est un recommencement. 
J’aspire à ce recommencement. C’est un objectif tangible. 
Je ne m’arrête pas. Je ponce la pierre avec une râpe, ce qui me permet d’avoir des arrondis parfaits, une douceur qui me rappelle la peau de Salvatore. Non, je ne dois pas penser à lui. 
Trop tard, tout me revient. Son choix de ne pas me chercher, le fait de ne pas me l’avoir dit par lui-même, son manque d’explication. Je sens la tristesse craqueler mon corps. Mon poing se serre autour de l’outil. Je suis obligée de suspendre mon travail. Mon souffle est court. Mon esprit est assailli d’images de nous et chacune est un supplice. Penser à lui c’est perdre un temps précieux. Je ne peux pas m’effondrer. Pas avant que mon travail ne soit réalisé. 
Je dois me ressaisir. Je me déplace de quelques mètres pour m’adosser contre le mur. J’attrape un verre de pavot et l’avale d’une traite. Cela m’aide à oublier. Les effets de la boisson ne tardent pas. Je me sens délier de la gravité. Mon désespoir me quitte et je me sens plus léger. 
Je retourne devant ma sculpture et me saisis du burin et du marteau. À genoux, le dos courbé, je m’applique à façonner la base. Elle donne l’équilibre. Pour l’instant, je cherche le mien. Je façonne le piédestal, je cisèle une harmonie. 
La position est difficile à tenir. 
Petit à petit, je me lève pour modeler les jambes, la taille. Toutes mes pensées se sont évanouies. Je suis en accord avec ma création. Rien d’autre n’existe qu’elle. Jamais, je ne pourrai être plus vivant qu’à ce moment-là. Jamais, je ne me suis senti aussi vibrant d’émotion. Le marbre est un amant qui ne me trahira jamais. 
Je sens chacun de mes muscles, ma peau chaude contre celle, gelée, de mon œuvre. Je dois lui donner vie. 
Je burine, je ponce, je sculpte. Mes doigts m’élancent. Mon corps entier me tire. 
Je dois tenir. Encore un petit effort.
J’ai l’impression de poursuivre un rêve. Dans des moments de lucidité, j’aperçois ce qui émerge. Je veux voir plus. M’arrêter serait suspendre cette naissance. Des gouttes de sueur ruissellent de mes tempes. Ma chemise est trempée. Peu importe. J’ai bientôt terminé. Je dois maintenant peaufiner les détails. Les courbures, le mouvement, les tissus, les bijoux, le drapé des vêtements et les ailes. Et enfin, les traits du visage.
Lorsque je m’arrête enfin, mon œuvre est éclairée par les torches de l’atelier. Je ne me souviens pas quand j’ai pu les allumer. 
Le sommeil me saisit. Mes yeux ont du mal à rester ouverts. Je sens un vertige me traverser et, en zigzaguant, je me laisse tomber sur ma couche. J’ai presque terminé.

*    *
*

Au petit matin, tout mon corps n’est que douleur. 
Lever les bras, se relever est une torture. Ce qui me pousse à me lever est l’ombre d’une enveloppe au sol, glissée sous la porte. Je reconnais l’écriture de ma mère. Je me traîne jusqu’à la missive. Il y a des traces humides dessus. Le cachet a été ouvert. Je grimace. 
Je n’aime pas qu’on fouille dans mon courrier. J’extirpe la feuille de son contenant.
Mes yeux parcourent les lignes. 

Cesare,
Quand tu liras cette lettre. Je serai loin. Au-delà des frontières de l’île d’Egade. 
Je suis désolée, mais je ne peux plus continuer ainsi. 
J’ai enduré pour toi bien des violences et des souffrances.
Je te jure que j’ai essayé de te protéger le plus longtemps possible. Parfois maladroitement mais avec tout mon cœur. 
J’ai échoué.
Ceci est un adieu, car je sais que ton père ne m’autorisera pas à te revoir. 
Pense à moi, et ne me juge pas trop durement.
Tu ne quitteras jamais mes pensées. 
Maman

La feuille tombe de mes mains. Je sens mes jambes ployer sous mon poids, mon corps se recroqueviller, mes doigts enserrer mon visage. 
J’entends mes battements de cœur distinctement. Je demeure immobile, à fixer le mur en face de moi. C’est impossible. 
Pourquoi ? Je ne comprends pas. 
Où est-elle partie ? Pourquoi m’abandonne-t-elle ? Pourquoi aussi vite ? Ne pouvait-elle pas attendre quelques semaines ? Nous serions partis ensemble. 
Je sais que mon père n’a pas toujours été le plus aimant des maris, mais est-ce une raison pour me laisser derrière elle si subitement ? J’ai besoin d’elle. 
Surtout en ce moment. 
Mes larmes rendent mes joues moites et ma vision floue. J’ai un besoin soudain impérieux de la voir et un vent glacial me traverse le corps. Elle est partie en me laissant derrière. 
Je suis seul pour affronter ce qui m’attend.
Des coups résonnent à la porte. 
Plus rien n’a d’importance. 
— Cesare ! 
Je reconnais la voix de mon père. Un frisson me traverse. Mon atelier ne ressemble à rien. La vaisselle s'amoncelle dans les coins, les croquis sont partout ainsi que des résidus de pierre. Les frappes persistent. Peu importe qu’il voie dans quel état je suis et quel bazar m’entoure. 
Plus rien n’a d’importance. 
Il comprendra peut-être que je ne vaux rien. Que je ne suis qu’un sculpteur raté et que cela ne sert à rien de miser sur moi. Il se détournera de moi. 
Comme les autres.
Plus rien n’a d’importance. 
Je jette un drap sur mon œuvre et lui ouvre la porte. Il pénètre dans mon antre en fronçant le nez. 
— Quelle odeur ! Il faut aérer !
Mon père traverse la pièce. Il laisse derrière lui un parfum musqué et humide. J’ai l’impression de voir un fantôme. Il ouvre d’un coup la fenêtre et le volet. Un puits de lumière s’engouffre dans la salle. Son regard se pose d’abord sur mes guenilles, ma mine épuisée, mes yeux rouges, puis son attention se porte sur mon travail et son regard s'illumine. On ne distingue que la silhouette difforme. Mon père s’approche. Tourne autour de la statue, approche ses doigts du drap. 
— NON ! Je n’ai pas terminé. 
Je ne veux pas qu’il découvre mon travail. Je ne suis pas en état d’entendre ses remarques, je ne veux pas savoir ce qu’il en pense. De toute manière, cela ne sera pas suffisant. Son silence me glace. Je n’entends plus rien que son souffle et le mien.
—  Seras-tu prêt à temps ? 
Je cligne des yeux. J’ai du mal à me concentrer. Les mots de ma mère tournent dans ma tête. Je me sens si éloigné de lui en cet instant. 
Plus rien n’a d’importance. 
— Quel jour est-on ? 
— Lundi. 
Je m’immobilise. Plus que deux jours. Je n’y crois pas. 
—  Oui, je serai prêt. 
— Je l’espère. 
— Va te laver, m’ordonne-t-il. 
— J’irai une fois que vous serez parti. 
Je ne veux pas le laisser seul dans l’atelier.  
— Tu es bientôt au bout de tes peines. 
J'acquiesce. Il essaie peut-être de me rassurer. Moi, j’ai l’impression que ça ne finira jamais. Il se déplace à la fenêtre et son regard se perd dans l’horizon.
— C’est dommage que tu sois en bas du classement, tu ne vas pas avoir beaucoup de temps pour présenter ton travail au Sérénissime. 
— Je sais. 
— Surtout que les autres ont profité de ton absence. En particulier, Salvatore. Je te trouve bien indulgent avec lui. Tu trouves ça juste qu’il soit le premier du classement ?
— Non, évidemment. Mais je ne peux rien y faire. 
Plus rien n’a d’importance.
— Si, tu peux te rendre justice. 
— À quoi bon ? 
— À quoi bon ? répète mon père d’un ton plus véhément. Tu es un Tailleur d'images. Cesare, tu dois te faire respecter ! Tu vas être amené à me succéder ! Ne sois pas comme ta mère à fuir sans te battre !
Alors il sait. Je déglutis. Ne sois pas comme ta mère. Mon cœur se serre. 
— Si j’étais à ta place, je lui ferais comprendre sa douleur. 
Je reste muet. Il a raison. Il est peut-être temps que je me réveille, que je montre qui je suis vraiment. 
— Si tu étais sorti ces jours-ci, tu l’aurais vu se pavaner avec son nouveau petit ami. 
Ma mâchoire se crispe. D’abord, il me trahit et, ensuite il me remplace ? Non, cela ne me concerne plus. Nous avons rompu. J’ai rompu. Il ne me doit plus rien. Une tempête fait rage dans mon esprit. Une jalousie qui me dévore. Évidemment qu’il a trouvé quelqu’un. Évidemment qu’il a déjà tourné la page. 
— Détruire son œuvre serait un bon moyen de te venger, annonce mon père d’un ton calme.
Je le regarde. C’est une proposition d’une telle cruauté, mais si évidente, si brillante.  Si je ne peux pas être aimé, je peux au moins être craint. Comme mon père. D’ailleurs, ça lui a réussi. On ne craint pas quelqu’un de faible. 
De toute manière, plus rien n’a d’importance.
Mon père continue de m’exposer son idée : 
— S’il ne peut pas proposer sa composition, alors tu obtiendras quelques précieuses minutes supplémentaires avec le Sérénissime. Un tel geste montrera ta posture, prouvera que notre maison est toujours la plus puissante. 
— Oui, vous avez raison. 
L’idée s’insinue en moi. Une noirceur dont je me pensais démuni. 
Je m’en sens capable. 
J’ai l’impression de pouvoir être ce qu’il veut vraiment. D’être enfin digne de lui. 
Il m’a toujours montré le chemin de la puissance et je n’ai jamais osé le prendre. 
Jusqu’à maintenant. 
Ses yeux me transpercent. 
— Bats-toi pour ce que tu mérites, mon fils. 
— Je ne sais pas si j’en ai la force. 
— Tu l’as. Cette force coule dans tes veines. Il te suffit juste de décider de l’utiliser. 
— Oui, père. 
— C’est ton choix, Cesare. Ce choix décidera de ta destinée. Mais sache que je serai fier de te voir t’élever. 
 

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Cléooo
Posté le 05/03/2025
Coucou Mak :)

Eh bien me revoilà !
J'ai beaucoup beaucoup aimé l'enfermement à sculpter, c'était un passage très fort et très fidèle à la personnalité en "chute libre" de Cesare, donc top !

Je vais plus t'embêter sur des détails, notamment sur les derniers paragraphes du chapitre où je me demande si tout est bien cohérent. Je le détaille dans les notes que j'ai prise au fil de la lecture :

-"quelque chose de reposant" -> apaisant me semblerait mieux convenir
-"ma peau chaude contre celle, gelée, de mon œuvre" -> "gelée" ne me parait pas convenir pour la pierre
-"Lever les bras, se relever est une torture. Ce qui me pousse à me lever est l’ombre" -> un peu répétitif lever/relever

-"Pourquoi m’abandonne-t-elle ? Pourquoi aussi vite ? (...)" -> Première chose ici qui pourrait selon moi être un peu plus développé : c'est peu rapide à mon goût, la succession de pensée qu'a Cesare juste après la lecture de la lettre. Il accepte très facilement, j'aurais imaginé le déni d'abord. Genre j'aurais adoré le voir recevoir la lettre dans la soirée, se replonger à corps perdu dans son travail et ne capter qu'après cette notion d'abandon.

- "Je jette un drap sur mon œuvre" ; "Je ne suis pas en état d’entendre ses remarques, je ne veux pas savoir ce qu’il en pense. De toute manière, cela ne sera pas suffisant." -> Ici ce qui m'embête, c'est que ça contredit la répétition du "plus rien n'a d'importance". Du coup je comprends que peut-être, il essaye de s'en convaincre, mais comme il est dans cet état un peu au bout du rouleau, spontanément j'aurais pensé qu'il en est au point de se dire que plus rien n'a d'importance, réellement. Bref c'est un peu difficile à expliquer mais je ne me sens pas complètement convaincue par cette répétition, parce que je n'arrive pas à définir si elle est réellement sincère.

"— Non, évidemment. Mais je ne peux rien y faire.
(...)
— Si, tu peux te rendre justice." -> Pour finir sur ces petite choses m'ayant semblé un peu incohérente, ici ça me paraît illogique que son père lui suggère ça alors qu'il est en plein rush de fin. Se venger alors qu'il lui reste deux jours et qu'il est pas prêt, quand on voit l'importance que le doge alloue au concours et alors que lui-même peu constater l'état de son fils... Je comprends qu'il veut achever de faire de Cesare son clone, mais je trouve le timing un peu léger.

Voilàààààà je file au suivant !
ANABarbouille
Posté le 21/02/2025
Re !
Très prenante la description de ces jours à tailler :)

Petites questions :
- L'albatre et le marbre sont forcément la même chose ?
- Il boit du pavot, c'est comme de fumer de l'opium ou bien c'est une tisane ? Vu qu'il a des effets de détachement je me demandais

Sinon ça m'a étonné qu'il écrive à sa mère, j'ai l'impression qu'ils se sont pas mal ignorés depuis qu'il est à l'académie ; personnellement, ça m'a du coup moins touché sa lettre de départ que la séparation d'Andrea et sa maman par exemple

Sinon qu'il s'accorde si vite à la noirceur de son père alors que c'est sa faute si sa mère est partie, ce qui semblait avoir détruit Cesare trois paragraphes plus haut, ça m'a surpris ; ça fait aussi plusieurs jours qu'il est détaché du monde et que seuls sa sculpture compte, même si le père fait monter la colère envers Salvatore, le retournement est un peu rapide pour moi ; surtout qu'il répète que plus rien n'a d'importance alors pourquoi ce besoin de vengeance ? Et on dirait qu'il a oublié tout ce qu'il avait appris de son père de la bouche d'Andrea

Finalement, je n'arrive pas à comprendre le rôle d'Andrea, je sais pas si j'ai mal compris depuis le début, mais il ne devait pas aider Cesare ? Dans la réalisation de son oeuvre ou dans tous les sales boulots (genre saboter un camarade) ?
Je me perds un peu dans l'intrigue du coup et ça m'a donné l'impression qu'Andrea avait la réserve du bon rôle tandis que Cesare doit encore creuser son trou, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ? Une sorte de déséquilibre entre les protagonistes (car je n'ai pas pris Cesare comme un antagoniste, plutôt un héro atta-chiant (<-- quel vieux terme que je ne pensais jamais utilisé! ))
Comme d'hab tu feras ce que tu veux de ces réflexions, je préfère en dire trop que pas assez :)

Me réjouis de voir ce qu'il taille ! Je n'ai pas le temps de lire la suite pour l'instant et la frustration que ça m'apporte est plutôt flatteuse pour ton roman ;-D Merci pour ton partage !
Raza
Posté le 19/02/2025
Bonsoir!
Bon, déjà, encore désolé pour mes fautes de frappe. J'étais fatigué mais c'est pas une excuse, juste une explication ^^'
Bon, deuxièmement, me revoilà, le cerveau un peu plus disponible et donc moins hasardeux sur la précision de mes doigts. ^^'
Je suis moins volubile que d'autres ici, j'espère toutefois quand même apporter un commentaire pertinent :)
Dans ce chapitre, la partie sculpture et la partie paranoïa de Cesare sont très vien rendues. Je me demande cependant côté histoire pourquoi le père intervient si tard ? Et Cesare se laisse convaincre, je ne suis pas ultra convaincu. Ça me paraît possible, mais pas être lenbon chemin ? Si ça signifie quelque chose ?
A+ <3
Tac
Posté le 12/02/2025
Yo !
Le chapitre promettait du drame, et y a pas une virgule qui ne soit pas dramatique, en cela ça a bien rempli la promesse !
Je trouve que c'est une bonne base, j'ai trouvé intéressant tout le passage monomaniaque sur la sculpture. Limite des petits détails du genre "la sueur trempe ma chemise" m'ont presque paru en trop : se rendre compte que sa chemise colle à sa peau ça demande malgré tout une certaine perception du dehors. je pense que ce genre de petits détails seraient plus forts si c'était un serviteur qui, par son regard, amène Cesare à regarder ses vêtements et à se rendre compte qu'il est en sueur et couvert de poussière, ou un serviteur qui lui dise "je vous ai amené des vêtements propres" histoire de subtilement lui faire comprendre que ya une urgence sanitaire.
Quant au passage avec le padre, j'avoue j'ai un peu moins adhéré. J'ai trouvé la manipulation un peu grossière. Même si Cesare est dans un état tel que les gros sabots peuvent suffire à lui faire perdre le nord, j'avoue ça m'a un peu décollé du récit. Je trouve très intéressant que la mère parte maintenant, et je reste un peu sur ma faim concernant la façon dont ça influe ensuite sur l'état d'esprit de Cesare. J'ai l'impression que ça lui fait "juste" un coup de massue mais qu'il reste dans son tunnel de "Salvatore m'a trahi". Alors que par exemple quand il se dit qu'il vaut mieux être craint qu'aimé, que ça a amené son père plus loin que lui, il pourrait également songer que, sa mère ayant fui, c'est qu'elle avait davantage peur du père qu'elle n'aimait son fils, donc la peur > l'amour.
En revanche je trouve que l'argument "ne soit pas comme ta mère, ne fuis pas sans te battre" est assez maladroit à cause du "ne fuis pas sans te battre". la meuf est quand même restée 17 ans au moins avec le père, je trouve que c'est gonflé de dire qu'elle s'est pas battue. Après le père peut le dire, ça serait, je crois, absolument cohérent avec le personnage, en revanche pour moi y a zéro moment où Cesare se laisse convaincre par cela. Ce qui pourrait faire mouche, ce serait plutôt de choisir quand renoncer à la guerre, à quel moment tu baisses les bras : comme le fait remarquer Cesare, sa mère aurait sans doute pu attendre un peu pour s'enfuir avec Cesare une fois le concours fini. Elle a tourné les talons avant la dernière bataille, pour filer la métaphore (et du point de vue de Cesare). Là le "ne soit pas comme ta mère" peut prendre tout son sens : ne tourne pas les talons à deux jours de la fin du concours.
Enfin je crois pas au fait que le padre ne tire pas le drap pour voir la sculpture. Enfin si j'y réfléchis je peux y voir des raisons, mais en l'état j'avoue j'ai trop de mal, pour moi le père se croit trop comme chez lui. Y a une raison qui pourrait me faire adhérer au fait qu'il ne tire pas le drap : c'est s'il a trop peur de ce qu'il y a en dessous, que c'est pas rattrapable en deux jours, et qu'il préfère ne pas savoir à quel point le travail de Cesare est un désastre. Genre il s'offre un peu de déni, en somme. Mais dans ce cas, pour moi il devrait dire quelque chose à ce sujet, pas que appuyer sur le point Salvatore. Quand Cesare lui dit de pas regarder il pourrait dire un truc du style (je fais du grosser mais tu le feras mieux ;) ): "ok, je veux même pas savoir, je doute de toute manière que ça soit à la hauteur, tu l'as jamais été donc je vois pas pourquoi ça changerait. preuve tu es en bas du classement, salvatore patati patata mais tu as de la chance j'ai une solution, quelle que soit la qualité de ton travail". En gros je trouve que le père appuie trop sur Salvatore et, sans mauvais jeu de mots, ça m'a laissé davantage de marbre que ce que tu voudrais. Alors qu'en plus Cesare a plein d'aspects sur lesquels le père pourrait appuyer, or là ça devrait être le festival du rabaissement pour amener Cesare à virer du côté obscur de la force, et je trouve que tu t'es concentré sur un bouton alors que tu as une console entière et je ne peux m'empêcher d'être frustré de la sous-exploitation de la complexité du personnage que tu as créé.
Après je me concentre sur la réalisation mais c'est une bonne base et tu sais que j'aime bien, si je fais des coms longs ;) <3
Plein de bisous
Ayunna
Posté le 12/02/2025
Hello Makara :)
Et me revoilà par ici !
Un chapitre bien mené sur le profondeur des sentiments, du désarroi si intense de Cesare. J'ai trouvé son abandon total à la création très bien retranscrit. Le passage sonne comme une dévotion, il y a toujours ce côté sensoriel omniprésent qui nous rend la scène et la sculpture palpables ;) Bravo !
Un tout petit truc côté ponctuation (^^) tu remets encore des virgules au début de phrase après jamais, ce serait plus correct de les enlever ;) à toi de voir.
Sinon, son père égal à lui-même... une idée sordide, un mensonge car on devine que bien entendu, non, Salvatore n'a pas retrouvé de petit ami, et que lui aussi se morfond. J'espère que Cesare, qui est censé bien le connaître, s'en doutera avant de prendre une telle décision !
Makara
Posté le 15/02/2025
Hello Ayunna !
Merci de ta lecture et de ton gentil commentaire <3
Très contente que le passage sur la sculpture fonctionne, ce n'était pas évident à écrire car je n'y connais rien du tout XD
On est d'accord que le père est toujours égal à lui-même, et que salvatore n'a évidemment pas retrouvé quelqu'un !
Je ne sais pas si tu as déjà lu la suite, en tout cas, je te préviens, elle est dure.
On arrive dans la dernière ligne droite !
A bientôt,
Mak'
Taranee
Posté le 11/02/2025
Chassez le naturel et il revient au galop, comme on dit !
Finalement, le père n'aura pas changé ! Mais j'aime le détester, c'est satisfaisant pour le lecteur, d'avoir quelqu'un à détester !

Avec ce chapitre, je me rends vraiment compte de la vulnérabilité de Cesare... On dirait une petite feuille qui est emportée par la moindre brise, il se laisse influencer par tout et par tout le monde ! Mais je pense que son œuvre sera la sienne et seulement la sienne. Soit dit en passant, j'étais sûr que sa sculpture aurait des ailes... Peut-être parce qu'il y avait des ailes sur la fresque qu'il avait dessinée sur le mur de la cellule...

Je m'inquiète quand même... J'espère qu'il ne va pas faire quelque chose d'aussi stupide que de détruire l’œuvre de Salvatore !
Makara
Posté le 15/02/2025
Hello Taranee ! Toujours ravie de te retrouver à ton poste ;).
"Mais j'aime le détester, c'est satisfaisant pour le lecteur, d'avoir quelqu'un à détester !"=> Oui, tout à fait !
Cesare a toujours été très vulnérable et là, il a l'impression que tout le monde l'a abandonné sauf son père donc il est forcément influençable.
"Je m'inquiète quand même... J'espère qu'il ne va pas faire quelque chose d'aussi stupide que de détruire l’œuvre de Salvatore !"=> Tu as bien fait de t'inquiéter...
Allez je file répondre à tes autres coms <3
Mak'
" Soit dit en passant, j'étais sûr que sa sculpture aurait des ailes."=> super, je voulais qu'on en fasse l'hypothèse !
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