Le lendemain du couronnement, Twelzyn
Livana
Comme chaque début d’après-midi, le palais royal avait sombré dans une ennuyeuse somnolence. Habituellement, j’en profitais pour rejoindre Ame aux terrains d’entraînement, passer du temps avec Drakic et sa nourrice ou rendre visite à Bodnac et Ruspen à la Citadelle mais ce jour-là, je n’en avais pas le temps. La cérémonie d’immersion du corps de Sarvinie avait lieu seulement une heure plus tard. Pour tuer le temps, j’avais tenté de reprendre un vieil ouvrage de broderie, délaissé depuis des semaines. Cependant, je ne pouvais que constater l’ampleur des dégâts : j’avais oublié presque tous les gestes autrefois enseignés par ma tante.
Je finis par abandonner lorsque l’aiguille me piqua le pouce une nouvelle fois. Je m’affalai sur le sofa de mon salon en soupirant. Mes pensées se tournèrent aussitôt vers mon fils, parti avec sa nourrice le matin-même. Arnic avait tenu à ce qu’il s’éloigne de Twelzyn pendant les bruyantes festivités du couronnement. Il pourrait rencontrer d’autres enfants de son âge, profiter du calme de la campagne. Cependant, j’aurais préféré l’avoir près de moi. Le rituel du coucher me manquait, d’autant plus que mon époux s’isolait de plus en plus depuis notre violente dispute.
Apprendre sa proposition de mariage m’avait mise hors de moi. Qu’il offre la main de Drakic aux impériaux sans m’en dire un mot lui avait valu une confrontation houleuse. Nous nous étions déchirés pendant de longues minutes sans qu’aucun de nous n’accepte de changer d’avis. Arnic était convaincu d’avoir raison. Cependant, la colère passée, j’avais espéré que nous puissions en discuter plus calmement. Mon mari n’avait jamais voulu revenir sur ce sujet.
Je n’avais jamais été amoureuse d’Arnic mais je me rendais compte de l’importance de mon attachement à lui maintenant qu’il s’absentait. Mes appartements me semblaient immenses et mes repas trop calmes. Ses plaisanteries et ses petits gestes d’affection me manquaient. Et les rares fois où il passait la nuit avec moi, il avait l’esprit ailleurs, soucieux des affaires du royaume. Si c’était cela le pouvoir, j’espérais ne jamais devenir reine. Une petite voix me soufflait parfois qu’en cas de disparition d’Arnic avant la majorité de Drakic, je n’aurais pas le choix. Je refusais de considérer cette possibilité.
Excédée par ces pensées désagréables, je finis par me lever. Il fallait que je marche pour me changer les idées.
Je parvins devant l’entrée de la crypte à l’avance. Giadeo et quatre clercs portant le cercueil de la défunte attendaient déjà en haut de l’escalier. Le géant homme d’Église s’empressa de venir me saluer d’un baise-main cérémonieux.
— Majesté, se moqua-t-il, je vous prie d’accepter mes humbles hommages.
— Tu n’étais pas au Cerf d’Or hier soir ?
— Non, j’étais avec Sentia, elle est venue à Twelzyn pour chercher de nouveaux donateurs. Avec tous les nobles venus pour le couronnement, c’est l’occasion parfaite.
Apprendre que la guérisseuse était venue dans la capitale était une excellente nouvelle.
— Vraiment ? Il faut que je puisse la voir avant qu’elle reparte ! Tu peux lui dire que je ferai tout ce qui est mon pouvoir pour l’aider.
— Très bien, mais je doute qu’elle accepte une aide directe de la couronne, elle préfère des donateurs privés. Nous en reparlerons plus tard, le roi arrive.
Arnic apparut en effet à l’autre bout du couloir, en pleine conversation avec Gorvel. Le Bras Droit, qui avait gagné en assurance depuis le jour de sa nomination surprise, portait fièrement ses nouveaux insignes de chevalier. L’entente entre les deux hommes était évidente. Le roi et son conseiller passaient des journées et nuits entières à travailler ensemble. Les plus mauvaises langues se demandaient s’il n’y avait pas là autre chose que les affaires du royaume.
Mon époux était vêtu d’une tunique verte unie et n’avait pas pris le temps de se maquiller, choix rarissime. Il me salua d’un signe de tête avant de rejoindre le chantre Giadeo. Les deux hommes commencèrent à échanger à voix basse. Je me retrouvai donc face à Gorvel, qui me regardait droit dans les yeux. Je remarquai pour la première fois la beauté de ses iris, d’un rare bleu pâle. Ses cheveux bruns lissés, le visage maquillé, il faisait aisément oublier ses origines roturières.
— Majesté, me salua-t-il de sa voix grave.
— Livana suffira, répondis-je, exaspérée par le ridicule des formules d’usage.
— Nous n’avons pas encore eu l’occasion de faire connaissance, que diriez-vous de partager un repas dans les prochains jours ?
La familiarité du nouveau Bras Droit me surprit. J’ignorais ce qu’Arnic lui avait dit mais il était plein d’assurance, sa timidité n’étant plus qu’un lointain souvenir. Ce n’était pas pour me déplaire, j’étais lassée des courtisans rampants ou serviteurs qui baissaient les yeux.
— Avec plaisir, répondis-je.
J’étais curieuse d’en apprendre davantage sur cet homme étrange, venu de nulle part. J’ignorais toujours pourquoi Arnic l’avait préféré à Delmeron.
— Parfait, j’enverrai un messager pour fixer une date. Je vous souhaite une excellente journée, Maj… Livana.
À ces mots, le Bras Droit tourna les talons, accompagné des soldats venus escorter Arnic. Malgré son rang, il n’était pas convié à la cérémonie d’immersion au sein de la crypte royale. Je ne savais que penser de lui et avais hâte de ce repas qui me permettrait sans doute d’en apprendre davantage. Nous nous retrouvâmes seulement à sept : Arnic, Giadeo, les quatre religieux et moi.
Le grand chantre ordonna à ses quatre auxiliaires d’élever le cercueil de Sarvinie sur leurs épaules puis fit un signe de tête au roi. Comme l’exigeait la tradition, il descendit le premier les marches qui semblaient mener dans les entrailles de la terre. Je laissai passer le cercueil avant d’avancer aux côtés de Giadeo. La procession progressait lentement, à cause de l’étroitesse de l’escalier et du sol glissant. À mesure que nous descendions, les murs devinrent de plus en plus humides, quelques algues apparurent au sol.
Enfin, nous arrivâmes au couloir d’entrée, habituellement immergé. Bien que le barrage ait été fermé une semaine plus tôt, l’eau nous arrivait encore jusqu’aux genoux. Malgré sa couleur brunâtre, ce bain improvisé n’avait rien de désagréable après la chaleur des couloirs du palais. À la lumière des quelques ouvertures du plafond, nous découvrîmes les premières tombes de rois et reines amarins. Les deux premières, les plus luxueuses, abritaient les restes d’Asepic Ier, fondateur d’Amarina, et d’Amar, son père, un grand chef de guerre qui avait donné son nom à notre royaume.
Des dizaines d’autres sépultures se déployaient à leur suite, autant de pages de la longue histoire de la famille Amaris. Elles étaient d’une grande sobriété, simples caveaux gravés, à l’exception de celles de monarques particulièrement marquants. La plupart des noms m’étaient inconnus, me rappelaient tout au plus les livres d’histoire dévorés lors de mon enfance à Lagen. Les noms et les dates s’étaient brouillés dans mon esprit avec le temps et je regrettais de ne point pouvoir mieux connaître l’histoire du royaume.
Je finis cependant par identifier quelques noms alors que nous arrivions à des règnes plus récents. Il y avait bien sûr mes idoles Nescao et Lizao, les reines siamoises. Les épées sculptées à côté de leurs noms ne rendaient qu’un discret hommage à ces figures de légende.
Après la tombe de Maelic II le délicieux, le couloir commença à s’élargir. Nous pénétrions dans l’extension percée deux siècles auparavant. À partir de là, une statue grandeur nature était consacrée à chaque souverain. J’étais curieux de découvrir celle taillée à l’effigie de Sarvinie.
La plus belle d’entre elles était de loin celle de Duvric le Bâtisseur, roi légendaire ayant bâti Twelzyn. Il tenait dans sa main droite la main de sa petite fille et dans l’autre un globe ressemblant au Dôme de Verre. Ses traits avaient été sculptés avec une précision admirable qui ridiculisait le reste des statues alentour. Arnic s’arrêta un instant pour jeter un regard à son illustre ancêtre, dont je le savais très admiratif.
Peu à peu, les noms me parurent de plus en plus familiers. Le dernier voyage du corps de Sarvinie touchait à son terme. Le cortège s’arrêta une nouvelle fois devant le caveau où gisait Caric III, le prédécesseur de Sarvinie. Ses quarante années sur le trône faisaient de son règne le plus long de l’histoire récente. Une mosaïque apposée à sa tombe le montrait tout sourire avec ses deux fils, son bonheur transcendant l’au-delà. Il n’aurait peut-être pas gardé ce sourire jusqu’à son lit de mort s’il avait connu le destin tragique des siens.
Quelques jours après son dernier souffle, des messagers apportèrent une terrible nouvelle. Les deux princes, en mission dans le nord du royaume, avaient été massacrés par le raid d’une tribu Maitir. Je n’avais pas oublié le visage du bel Arelic, jouteur d’exception et héritier du trône. C’était lui qui s’était rendu à Lagen pour venir demander ma main au nom d’Arnic, malade. Je me souvenais encore mot pour mot du poème qu’il avait improvisé lors de notre première rencontre.
Son sourire radieux et sa bienveillance m’avaient aussitôt conquise. À Twelzyn, tout le monde était sous son charme et se réjouissait de le voir bientôt monter sur le trône. S’il n’avait pas partagé mon sang, j’aurais préféré être mariée à lui plutôt qu’à Arnic. Quelques mois avant sa mort, c’était lui qui avait fait Bodnac chevalier, en dépit de ses origines modestes.
Quant à Tenic, en premier plan sur la mosaïque, il arborait l’air timide qu’il avait gardé pendant de longues années. Enfant discret, il préférait rester dans l’ombre de son frère aîné ou de sa mère. En grandissant, il s’était peu à peu affirmé et avait même osé chanter une fois devant toute la cour. Il avait appris les arts avec sa nourrice, une ancienne enchanteresse. Il excellait dans de nombreux instruments, était un danseur virtuose. Tenic était très pieux et allait souvent prier Talissa dans le temple souterrain de la Place des Merveilles.
Je me souvins avec émotion de l’effroyable angoisse qui avait saisi Twelzyn après son enlèvement par le Renard Rouge. Il n’avait alors que douze ans et passait le gros de son temps dans l’enceinte du palais royal. Ce ravissement avait forcément été rendu possible par la complicité de personnes haut placées. Malheureusement aucune des enquêtes qui avaient suivi n’avaient pu lever le voile sur cette affaire. Le roi Caric avait par la suite remplacé la majorité des employés du palais. La rançon payée par la Couronne avait été colossale mais le célèbre hors-la-loi n’aurait jamais dû enlever Tenic.
Lui qui se prétendait une sorte de justicier venant en aide aux plus faibles avait montré son vrai visage en s’en prenant à un enfant. S’attaquer au prince avait considérablement fait chuter sa popularité et rendu possible sa capture. Ainsi, la fin du Renard Rouge était en bonne partie due à Tenic.
Je vis Arnic poser la main sur la tombe du prince, le visage baissé. La mort de Tenic l’avait bouleversé. C’était en sa compagnie qu’Arnic avait réalisé ses premières esquisses et peintures. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble. Je l’avais vu pleurer pour la première et la dernière fois lors de la cérémonie d’immersion de Tenic.
Juste après Caric, le caveau de son épouse : Etelia. Mon cœur se serra rien qu’à la pensée de ce nom. Ma tante avait joué pour moi le rôle de mère de substitution. À Lagen, elle s’était occupée de moi jusqu’à mes six ans, prenant la place d’Icase, trop occupée pour passer du temps avec son enfant. La voir partir à Twelzyn pour un mariage arrangé avec le roi Caric, de trente ans son aîné, avait été le premier déchirement de ma vie d’enfant.
Quatorze ans plus tard, lorsque cela avait été mon tour de partir pour Twelzyn, je l’avais retrouvée sans que notre affection mutuelle n’ait pris une seule ride. Cette fois, Etelia m’avait guidée comme sa petite sœur. Elle m’avait fait découvrir toutes les splendeurs de la capitale : la tour Dyria, l’Arène des Arts et les thermes, m’avait mise en garde contre les intrigues de la cour, m’avait fait rencontrer Giadeo pour la première fois.
Après la mort tragique de ses deux enfants, Etelia aurait dû administrer le royaume, se remarier et transmettre la couronne à ses enfants. Elle aurait été une grande reine, cela ne faisait aucun doute. Malheureusement, sa mystérieuse disparition dans la foulée de celle de ses enfants avait ajouté un nom sur la liste des défunts à pleurer. Des soldats avaient été envoyés aux quatre coins du royaume pour la retrouver : en vain. D’innombrables théories avaient émergé sur les raisons de sa disparition. À mon avis, elle s’était suicidée pour suivre ses enfants, incapable de vivre sans eux.
Cette hécatombe avait mené Sarvinie sur le trône. Elle avait envoyé Kelas à la tête d’une importante armée mener une expédition vengeresse contre les Maitir, et notamment Neiah-Tonï, qui revendiquait la mort des princes. Après des mois de poursuite dans les déserts du sud de l’Empire, Kelas avait enfin réussi à le vaincre. Tout Amarina l’avait accueilli en héros. Cependant le prix humain de cette campagne avait été désastreux. Et Kelas aurait pu massacrer tous les Maitir, cela ne ramènerait ni les princes ni leur mère.
Pensive, j’avais laissé les autres prendre de l’avance. Cependant, je n’eus qu’à faire quelques pas pour les rejoindre, car Arnic s’était arrêté près d’une tombe sculptée en forme de coque de bateau. Celle de sa grande sœur Laora, partie en mer un an avant mon arrivée à Twelzyn. Elle n’était jamais revenue. La famille royale avait mis des années à se résoudre à sa mort pour de bon.
Au-dessus d’elle, on avait inscrit le nom d’Anastor. L’ancien époux de Sarvinie et roi consort, père de Laora et Arnic, avait l’un des caveaux les plus discrets de toute la crypte. Après son départ de Twelzyn, Sarvinie avait tenu à ce que l’on tienne son mari pour mort. Je me demandais s’il oserait revenir dans la capitale avec l’accession d’Arnic au trône. Plus personne ne parlait de lui depuis de longues années, il était impossible de savoir où il s’était établi.
Je devinais que les pensées d’Arnic se tournaient aussi vers un nom qui ne trouverait jamais sa place dans la crypte royale : Serantio. Son demi-frère, fils de l’union illégitime de Sarvinie avec un inconnu, avait toujours été délaissé par ses deux parents, méprisé par une majorité de la cour. Son mariage avec Renzya avait redoré son blason, avant que la capture du Renard Rouge ne fasse de lui un héros. Il avait disparu peu après Etelia, beaucoup avaient imaginé qu’il était parti s’exiler avec Anastor. Sarvinie avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour salir la mémoire de ce bâtard qu’elle avait toujours détesté.
Le prochain caveau demeurait pour l’instant vide de toute inscription. Le nom de Sarvinie y serait tracé, avec ses dates de naissance et de mort. -13 - 32. Un nom que les siècles feraient vite oublier, un règne qui n’avait constitué qu’une parenthèse entre deux souverains éclairés. Je n’en doutais pas, le règne d’Arnic resterait dans les mémoires comme celui d’un âge d’or comparable à celui de son oncle.
Giadeo murmura quelques prières à voix basse et multiplia les bénédictions en traçant de petits signes sur la pierre. Quand il eut fini, il descella une à une les attaches de la pierre qui fermait le caveau et la fit coulisser. D’un petit geste de la main, il invita les porteurs à placer le cercueil dans la tombe où Sarvinie pourrait goûter au repos éternel. Dans quelques heures, on allait ouvrir les vannes du barrage pour que l’eau envahisse tout le couloir. Ainsi, Toreon, dieu de l’eau et de la mort, allait accueillir l’âme de la défunte dans ses bras. Ou la rejeter dans les Abysses, c’était tout ce qu’elle méritait.
L’enterrement de Sarvinie et la traversée de la crypte avaient réveillé foule de beaux et douloureux souvenirs. À la fin de la cérémonie, Arnic était resté prier près du tombeau de sa mère, entouré des quatre clercs. J’avais rapidement salué Giadeo avant de partir flâner dans les couloirs pour tenter de m’aérer l’esprit. Pensive, je mis plusieurs secondes à m’apercevoir qu’un soldat m’interpellait.
— Oui ?
— Votre Majesté, vous êtes demandée au salon d’Automne.
— Par qui ?
— Votre mère, Icase Vertis.
— Je suis heureuse de vous revoir, mentis-je, mère. J’espère que vous vous plaisez à Twelzyn.
Icase ne me répondit rien, ne m’accorda même pas un regard. La dame de Lagen demeurait immobile sur son grand fauteuil noir, les yeux à demi-clos.
— Faites fermer les rideaux, asséna la vieille femme, le soleil me brûle les yeux.
— Bien sûr.
Je m’appuyai sur la table au pied de la fenêtre en décalant les plats de mignardises. Une fois que j’eus tiré les deux tissus gris, mon reflet disparut des dizaines de miroirs placés partout dans la pièce. À cause de l’obscurité couplée à ma nervosité, je manquai de glisser sur le luxueux tapis en entrant. Je m’assis sur le sofa en respirant doucement. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer.
— Pourquoi n’as-tu pas demandé à un soldat de le faire à ta place ? N’es-tu pas censée être reine ?
Même Sarvinie n’était jamais parvenue à m’énerver aussi vite que ma mère. Ignorant la colère qui s’insinuait en moi, je demandai gentiment :
— Comment s’est passé votre voyage ?
Icase ignora ma question.
— Tu n’es jamais venue présenter ton fils à Lagen. J’ai attendu hier pour découvrir son visage.
— Mère, nous vous avons envoyé des messagers, vous avez été invitée à son Ablution et puis …
— Petite, en deux ans, tu as eu largement le temps de venir dans l’Est.
Petite ? Je réprimai un juron et serrai les poings. Pourquoi n’avais-je pas refusé cet entretien ? Je n’aurais eu qu’à me rendre à la Citadelle ou aux terrains d’entraînements. Mes émotions menaçaient de prendre le dessus mais je parvins tout de même à garder la face.
— Nous vous rendrons visite à l’occasion. Je montrerai le jardin des jonquilles à Drakic et …
— Si ton fils voit le jardin des jonquilles, c’est que l’une de nous deux sera morte avant.
Après cette phrase aussi étrange que terrifiante, un silence froid se mit à régner. J’aurais ri si j’avais été certaine qu’il s’agissait d’une bêtise sortie de la bouche d’une folle sénile. Malheureusement, Icase semblait avoir toute sa tête.
— Je… balbutiai-je, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
— Je sais très bien que tu ne reviendras pas à Lagen moi vivante, Livana. Arrête de te mentir, de faire comme si tu me respectais, je sais très bien ce que tu penses de moi. Quand tu étais plus jeune, tu agissais de manière stupide, mais au moins tu parlais franchement.
Cette fois, c’en fut trop. Croyait-elle vraiment m’apprendre ce qu’était la franchise, elle ? Je me levai de mon siège, rouge de colère :
— Vous voulez vraiment que je vous parle franchement ? Je vous en veux ! C’est vous qui passiez votre temps recluse à la bibliothèque alors que je ne savais pas encore manger seule ! C’est vous qui avez voulu qu’Etelia aille se marier avec Caric alors qu’elle s’occupait de moi à votre place. C’est vous qui m’avez interdit de sortir derrière les murailles jusqu’à mes seize ans. Et lorsque mon père était malade, vous n’êtes jamais venue le voir !
— Lenijo a passé des années loin de nous, dans ses stupides voyages, qu’espérait-il de moi ? C’était un imbécile qui n’aurait jamais dû dilapider l’argent de Lagen.
Les récits des aventures de mon père à travers le continent étaient le moment que j’attendais le plus quand j’étais enfant. À chacun de ses retours, il me faisait un long récit du temps qu’il avait passé loin de moi. Je l’adorais, sa mort avait été la douleur la plus terrible que l’on m’ait infligée. Je refusais d’entendre cette vipère souiller sa mémoire.
— Père était un homme bon ! Tu ne le méritais pas. Tu n’es qu’une vieille folle, retourne t’enfouir à Lagen, je veux plus te voir chez moi ! Disparais, je ne peux plus supporter ton venin. DISPARAIS !
Pas un instant, les yeux d’Icase ne quittèrent les miens. Son regard était curieusement inexpressif, dépourvu de moquerie ou d’orgueil. Elle accueillit mes mots avec son insupportable sérénité habituelle. J’avais crié trop fort, je me sentis prise de vertige et dus m’asseoir. La douleur de la mort de mon père revint me frapper de plein fouet, mes yeux s’humidifièrent. Enfin, Icase se décida à me répondre :
— Je dois te donner quelque chose. Je sais que je n’ai pas été une mère parfaite, je sais que je ne pourrai pas réparer le passé mais cela t’appartient.
Son maigre bras se tendit. Elle tenait un vieux chiffon, je le lui pris des mains avant de sortir du salon d’Automne, incapable d’en entendre plus et refusant de montrer mes larmes à cette femme. Dans la lumière de couloir, je découvris à ma main un vieux doudou de chiffon aux traits dessinés par un morceau de charbon. Etie. Un cadeau que m’avait fait mon père à la veille de son voyage pour Nihos. Je me souvenais encore parfaitement du jour où Icase me l’avait arraché des mains, pour avoir fait tomber quelques livres à la bibliothèque. J’avais toujours cru qu’elle s’en était débarrassé, le jetant par une fenêtre ou dans une cheminée.
Comment osait-elle venir me le rendre maintenant ? Avait-elle espéré que je m’effondre en pleurs devant elle ? Avait-elle voulu que je lui pardonne ? Elle n’aurait rien de moi ; pas un mot, pas un regard. Submergée par un flot d’émotions contraires, brûlant de donner libre cours à ma colère, je courus vers ma chambre. Je devais être seule.
Me revoilou, pour un chapitre un peu plus calme qui retrace pas mal l'histoire des souverains/souveraines. J'ai trouvé intéressant d'avoir un background historique un peu plus développé, surtout que tu as ajouté une pointe de nostalgie/sentiment de perte qui rend leur histoire plus "immersive". Chaque souverain.e a sa spécificité, c'est cool ! Et chaque personnage entretient aussi des relations différentes à ces figures de pouvoir :) J'ai toutefois trouvé sur la fin que ça tirait peut-être un peu en longueur, et que le format "liste" m'empêchait une immersion totale, mais c'est un léger sentiment que j'ai eu et ça m'a pas bloqué à la lecture, je te laisse juste ça là ^^
C'est cool sinon d'en apprendre plus sur Livana, sa relation avec Arnic et surtout de voir que son rapport à sa mère est assez conflictuel. J'aurais peut-être aimé avoir davantage de développement sur le passé, pour mieux comprendre les intentions et agissements des deux, et une montée dans le dialogue plus crescendo (parce que si la colère de Livana est très justifiée et intéressante à lire pour son personnage, il me semblait que ça passait trop vite de "neutre" à "grand emballement"). C'est évidemment subjectif et des micro-détails, le personnage de Livana reste lisible et bien développé ! ;-) Et le dialogue engage des éléments du passé intéressants à lire ! :)
Bisou, à bientôt !
Je comprends ce que tu veux dire sur le fait que ça tirait un peu en longueur. J'ai un peu trop de personnages "regrettés" à caser dans ce chapitre, ce qui atténue l'effet. Il aurait sans doute été plus intéressant de se cantonner à 2 ou 3.
Oui, Livana manque peut-être un peu de background. C'est vrai qu'elle s'énerve vite, mais c'est parce qu'Icase lui renvoie plein de choses négatives sur son passé. Icase est moins développée dans cette version, c'est peut-être aussi pour ça.
Merci de ton commentaire et à bientôt (=
Les descriptions de "l'enterrement" de Sarvinie sont tres bienvenues et permettent de nous donner un apercu de la famille, avec ses mysteres et les surprises a venir (j'ai tendance a penser que quand on n'a pas retrouve le corps d'un personnage, il va surgir a nouveau, bien vivant! Ici, Etelia par exemple...)
Tu maries parfaitement des descriptions realistes et des traditions qui semblent parfaitemement naturelles pour l'entourage mais tres exotique pour nous, lecteurs.
MAIS...
On retrouve le probleme deja evoque : contrairement a la version precedente, nous ne connaissons pas Livana, ou a peine. Du coup, les precisions qui la concernent, sa dispute avec Arnic par exemple, tombent a plat.
Pourquoi l'a-t-elle epouse, elle qui est si physique, n'aime les ceremonies ni le protocole, et est epouvantee a l'idee de venir une Reine regnante s'il meurt avant elle? Elle le trompe depuis des annees et elle trompe aussi le peuple en ayant un enfant dont leur prince heritier puis roi n'est pas le pere. On ne sait pas pourquoi.
Cette tromperie generale ne semble pas l'emouvoir un instant. On a besoin de comprendre ce qui la fait agir ainsi, en toute bonne conscience.
Elle est aussi tres possessive a l'egard de son amant - son indignation et emotion d'avoir ete trahie a l'idee qu'il ait pu avoir une relation et un enfant avant de l'avoir rencontree... Tout ca est immature et contradictoire et surtout on reste sur sa faim : ce chapitre en ce qui la concerne est pose sur du vide.
La rencontre avec sa mere est aussi contradictoire. A la fois, on apercoit une relation de personnages si antagonistes que, des qu'ils sont en contact, ils se disputent - nous en connaissons dans notre vie, bien decrit !
Et en meme temps,on comprend mal ce que Icase a en tete. On voit a la fin qu'elle est venue apporter un souvenir d'enfance, faire amende honorable, mais auparavant, elle provoque sa fille d'une facon qui a l'air concertee et reflechie.
Tu as un talent evident pour decrire ce qui est si difficile : les mouvements de foule, les batailles, les ceremonies... attention a ce que ce point fort ne cree pas des points faibles ailleurs. Tous ces mouvements de bravoure sont au service des personnages, de leurs emotions et de leurs destins, comme tu le fais si bien avec Pellon.
Avec Livana, on est en presence d'un desequilibre majeur. Pour s'attacher a son personnage et avoir envie de suivre sa trajectoire, il faut remplir ce grand vide, et, a mon avis, le faire plus tot dans l'histoire.
J'ai bien noté ton ressenti. Je suis assez conscient que l'écriture de Livana est sans doute moins réussie dans cette version, j'ai eu un peu plus de mal à saisir le personnage que dans le 1er jet.
J'ai cependant eu la sensation de tenir quelque chose d'intéressant en écrivant ces derniers chapitres (vers 8,9...), en tout cas quelque chose de différent et qui m'a plus inspiré à l'écriture.
Pour tout te dire, ce roman me pose plein de questions, j'ai envie de changer plein de trucs (notamment sur les arcs de Sangel et Livana) alors que je n'ai pas encore fini le jet. En plus je l'ai un peu mis en pause ces dernières semaines avec mon Erasmus. Je pense que je vais bientôt me remettre dessus, terminer le jet et après je ferai sans doute une pause pour laisser tout reposer.
En tout cas merci de tes commentaires ! Avoir des lecteurs aussi réguliers que toi, ça aide bien dans les phases moins productives !
A bientôt (=
Un chapitre assez dense. Il s'y passe pleins de trucs
Le début est étrange car on apprend que finalement il n'y avait rien d'affolant avec la taverne qui prend feu, alors que je m'attendais à davantage de conséquences.
Sinon j'ai quelques questions : comment est-ce possible de couronner le nouveau roi alors que l'ancien n'est même pas encore enterré ? N'est-ce pas irrespectueux pour le précèdent souverain ?
J'ai trouvé l'enterrement original, dans cette crypte pleine d'eau. Je me demande si l'énumération des précédents rois n'est pas trop longue. En soi, elle est bien écrite et j'ai trouvé cool d'en apprendre plus sur leur lignée. À voir avec d'autres retours. Donc les cadavres flottent dans les cercueils ? D'où vient cette étrange coutume ?
Sinon, je trouve le perso de Livana toujours aussi detestable. Elle m'est vraiment antipathique (ce qui n'est pas un soucis en soi au contraire !). Je ne lui ferais pas confiance ! En revanche, j'aime beaucoup le personnage de sa mère 🙂
Mes notes de lecture :
"Apprendre sa proposition de mariage m’avait mise hors de moi. [...] Mon mari n’avait jamais voulu revenir sur ce sujet."
> Ce rappel n'est pas nécessaire. Inutile de faire ici un résumé des chapitres précédents à mon avis.
"Une petite voix me soufflait parfois qu’en cas de disparition d’Arnic avant la majorité de Drakic"
> On voit qu'elle pense déjà à la mort de son mari... Est-ce qu'elle va survenir sous peu ?
"découvris Ruspen,"
> Je ne me souviens plus qui c'est, du coup peut-être le rappeler ?
"s’étaient retrouvés rassemblés dans les rues sombres de Twelzyn"
> Je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont quitté la fête au palais pour se rendre dans cette taverne
"La pauvre ne devait pas beaucoup avoir dormi depuis l’incendie provoqué par Karnol la nuit du couronnement. Si elle n’avait pas été aussi affligée, j’en aurais sans doute ri."
> Elle est vraiment horrible Livina, très égocentrique, sans aucune empathie
"Voir les comtes, duchesses et autres personnages si fiers le jour affalés sur le pavé, complètement ivres, avait été un spectacle hilarant. Je regrettais de ne pas avoir moins bu"
> Je l'imagine dans le même état qu'eux au couronnement, voire pire. Elle était peut-être même déjà saoule pendant la cérémonie ?
"Ne sois pas désolée. Tu sais très bien que tu peux venir ici quand tu veux. Je serai là."
> Je sais pas pourquoi mais je la sens ironique 🙂 ça va mal se passer pour Karnol !
"Le Bras Droit avait gagné en assurance depuis le jour de sa nomination surprise, portait fièrement ses nouveaux insignes de chevalier"
> qui avait ?
"Les plus mauvaises langues se demandaient là s’il n’y avait pas là autre chose que les affaires du royaume."
> là/là
"et n’avait pas pris le temps de se maquiller"
> Je trouve que tu pourrais clarifier cette histoire de maquillage. Qu'est-ce qu'il signifie ? En quoi est-il important ? Est-ce un marqueur social ?
"l’eau nous arrivait encore jusqu’aux genoux. Ce bain improvisé n’avait rien de désagréable après la chaleur des couloirs du palais"
> Ah bon ? Moi je les imaginais patauger dans de l'eau croupie
"C’était en sa compagnie qu’Arnic avait réalisé ses premières esquisses et peintures et ils passaient beaucoup de temps ensemble"
> Ils avaient passé ?
"Celle de sa grande sœur Laora, partie en mer un an avant mon arrivée à Twelzyn. Elle n’était jamais revenue."
> Un personnage qu'on verra par la suite ?
"Dans quelques heures, on allait ouvrir les vannes du barrage pour que l’eau envahisse tout le couloir."
> Du coup les tombes sont immergées c'est bien ça ?
"Après la fin de la cérémonie,"
> À ?
"rapidement salué Giadeo avant de partir flâner dans les couloirs pour tenter de m’aérer l’esprit."
> Je sais pas toi mais perso j'imagine des couloirs sombres et humides, pas vraiment l'endroit où flâner quoi ?
"je manquai de glisser sur le luxueux tapis en descendant."
> En descendant quoi ?
"m’assis sur le sofa en respirant aussi doucement"
> La présence de "aussi" m'a perturbé à la lecture
"J’ai attendu hier pour découvrir son existence."
> Dans un précédent chapitre, tu la montres comme une grande espionne. Mais elle n'a pas eu vent de la naissance de son petit fils ? Voilà qui est curieux. À moins qu'elle ne mente ?
"dans l’est."
> Majuscule à est ? (ou pas, je ne me souviens plus de la règle)
"Son regard était curieusement inexpressif, dépourvu de moquerie ou d’orgueil."
> Je l'imagine exaspérée. Livana est en effet insupportable
J'ai supprimé le passage de l'incendie du chapitre précédent et par ricochet la scène avec Ruspen.
"comment est-ce possible de couronner le nouveau roi alors que l'ancien n'est même pas encore enterré ? N'est-ce pas irrespectueux pour le précèdent souverain ?" en effet, ça pourrait mériter une explication.
"Donc les cadavres flottent dans les cercueils ? D'où vient cette étrange coutume ?" Pareil, je pourrais acheter des explications. Peut-être que j'ajouterais plus tard des citations pour ajouter des infos sur l'univers. Je trouve ça assez dur de les faire passer dans le texte sans alourdir.
"Sinon, je trouve le perso de Livana toujours aussi detestable. Elle m'est vraiment antipathique (ce qui n'est pas un soucis en soi au contraire !). Je ne lui ferais pas confiance ! En revanche, j'aime beaucoup le personnage de sa mère 🙂" Bah écoute, je sais pas trop quoi dire, dommage qu'elle ne te revienne pas^^ Je suis assez curieux de voir ce que tu penseras de son évolution dans les prochains chapitres. Content que tu apprécies Icase^^
Oui, il faut absolument que je développes le maquillage dans les premiers chapitres, c'est un truc que je ferai à la correction.
"Du coup les tombes sont immergées c'est bien ça ?" Exact !
" Mais elle n'a pas eu vent de la naissance de son petit fils ?" Non, c'est qu'elle qu'elle n'a jamais vu son visage, l'idée. La tournure est maladroite, je change.
Merci de tes remarques et de ton commentaire !
A bientôt (=
J'ai bien aimé ce chapitre, il est bien écrit et apporte un éclairage intéressant sur la mère de Liva et la famille royale.
Je dois t'avouer que quand j'ai lu "le lendemain couronnement", j'ai vraiment été surpris. Je m'attendais à ce que l'incendie qui sert de tourne-page au chapitre précédent ait une importance capitale. Finalement, il ne s'agissait que d'une facétie de Karnol que Liva raconte à la manière d'une anecdote croustillante de fin de soirée. La tension retombe subitement, le soufflet s'affaisse au moment de le déguster. Ce n'est pas un mauvais choix, mais c'est un peu surprenant que tu utilises cet évènement pour générer du suspense et que tu l'évacues de cette manière ensuite. Un peu comme si tu avais eu envie d'en faire un drame, de nous faire vivre l'incendie de l'intérieur, de lui donner de l'importance et puis finalement, tu aurais décidé de changer tes plans et tu le laisses de côté en mode "boarf, non, en fait c'est juste Karnol qui a fait le mariole en faisant flamber son assiette. ce sera plus facile comme ça".
Ça me rappelle un peu la mort de Sarvinie, d'ailleurs. On se dit "waaaah, voilà un évènement important qui va arriver, y'a un cliffhanger de fin de chapitre dessus, ça va provoquer plein de chaos", et... tu le passais complètement sous silence dans les chapitres suivants. Bon, cet évènement-là, tu es revenu dessus et tu as bien fait, donc je vais arrêter de te bassiner avec ^^
Mais ce que je veux dire c'est : c'est cool de penser à accrocher l'attention du lecteur avec des cliffhanger et du suspense, mais il faut que les évènements choisis se tiennent dans la longueur, si tu les évacues de cette façon à chaque fois, ça ôte une grande partie de leur saveur. Un peu comme ce type qui crie sans cesse "au loup, au loup !" mais le loup n'est jamais là. Le lecteur, c'est l'habitant du village. Et si à chaque fois, le loup n'est pas là, il finira par ne plus y croire. Tu vois ce que je veux dire ?
Bon, ok, je suis peut-être parti un peu loin dans mes délires, mais à ma décharge Papy Ori n'a pas dormi cette nuit x)
N'hésite pas à me dire si tu veux qu'on en rediscute à tête reposée, car je pense que c'est un point important qui pourrait t'aider à sacrément améliorer ton histoire.
Encore une fois, tes choix ne sont pas mauvais, mais utiliser un élément pour faire monter le suspense et l'évacuer en arrière-plan dès le chapitre suivant, en mode "non bah finalement, on s'en fou, c'est pas important"... c'est doux-amer.
Allez, cette fois je bascule sur le cœur de ton chapitre.
Et d'abord, la visite des cryptes royales. Perso, j'ai ADORE ce passage. Je suis déjà friand de lore à la base, mais alors en plus quand tu satisfait l'historien qui sommeille en moi en lui présentant la lignée royale d'Amarina... C'est un peu la cerise sur le gâteau dégoulinant de crème et de chocolat. Quoique non, j'aime pas le sucre. Bon, c'est le saucisson aux herbes sur une montagne de fromages artisanaux servis avec des fruits, du bon pain et... Ok, je me perds encore. Pardon x)
D'autres lecteurs te diront peut-être que ce passage est très long, qu'il y a beaucoup de règnes, qu'il faut restreindre. J'essaie de me mettre à leur place, ce serait bien que tu aies d'autres retours, car moi je ne suis pas du tout objectif. Mais voilà. J'ai adoré, je ne me suis pas ennuyé, j'ai trouvé que les différents règnes étaient très bien présentés, bien résumés, les liens entre les rois et reines très clairs aussi. Ça se sent que tu aimes ton univers et que tu y as consacré du temps.
Quant à la mère de Livana, quelle femme !
J'ai toujours un faible pour ces personnages de matriarches inflexibles quand ils sont bien campés dans les histoires. Ce n'est pas pour rien que dans GoT, mon perso préféré est Lady Olenna Tyrell, et que j'adore le personnage d'Ifann dans le Darrain de Peridotite.
En plus, la dame de Lagen est une intrigante, ce qui ne gâche rien. Je sens que je vais l'adorer, ce perso. Elle a du caractère, elle n'a pas froid aux yeux, et son petit duo avec La Voilière promet de mettre le feu aux poudres. J'ai hâte d'en découvrir plus sur elle et sur ses ambitions ou le maître qu'elle sert.
Allez, je m'arrête ici parce que ce commentaire est déjà très long.
À tout bientôt pour la suite !
Ori'
En effet, je ne peux pas terminer le chapitre précédent en cliffhanger, il faut que Pellon se rend compte que c'est un accident dont Karnol est à l'origine sinon ça fait vraiment promesse manquée. Je vais modifier tout ça aujourd'hui.
Pour Sarvinie, en plus des changements que tu as vu, j'ai déplacé deux chapitres pour que l'on apprenne la mort de Sarvinie juste après le chapitre où Livana fuit Guérison en catastrophe. Le lien devrait être plus facile à faire.
"Encore une fois, tes choix ne sont pas mauvais, mais utiliser un élément pour faire monter le suspense et l'évacuer en arrière-plan dès le chapitre suivant, en mode "non bah finalement, on s'en fou, c'est pas important"... c'est doux-amer." Tu as un autre exemple en tête ?
"C'est un peu la cerise sur le gâteau dégoulinant de crème et de chocolat. Quoique non, j'aime pas le sucre. Bon, c'est le saucisson aux herbes sur une montagne de fromages artisanaux servis avec des fruits, du bon pain et..." Ahah tu m'honores xD
"J'essaie de me mettre à leur place, ce serait bien que tu aies d'autres retours, car moi je ne suis pas du tout objectif." Je ne recherche pas un retour absolument objectif, c'est vos ressentis qui m'intéressent (=
Ca me fait super plaisir de lire ce retour enthousiaste car c'est également quelque chose que j'adore, plonger dans un univers vaste et complexe (quand c'est bien présenté)
Après le passage est loin d'être gratuit, les personnages morts dans la famille d'Arnic ont de l'intérêt dans ce roman.
Ahah cool de voir un fan d'Icase, c'est pas elle qui déclenche forcément le plus les passions en général mais je l'adore aussi xD Ses dialogues avec Livana sont géniaux à écrire.
"Allez, je m'arrête ici parce que ce commentaire est déjà très long." Plus c'est long, mieux c'est !
Merci de tes commentaires,
A très bientôt !