Chapitre 5 - une nouvelle prison

Séraphine soupira en tentant de regarder par la fenêtre. Cela faisait déjà plusieurs minutes que le train s’était arrêté d’avancer et personne n’était venu le chercher - que ce soit M. Peteers ou n’importe qui d’autre.

Et, malheureusement, la vitre était toujours teintée par cette étrange brume opaque, l’empêchant d’apercevoir quoi que ce soit en dehors du train.

– Vous pensez qu’ils vont se décider à venir nous chercher ? Demanda l’adolescente.

– Franchement, ce serait mieux pour nous qu’ils nous oublient, commenta Ezra, Dieu seul sait ce qu’ils vont nous faire.. Mais, c’est sûr que ce ne sera pas beau.

– Qu’est-ce que tu sous-entends ? Gronda Isis avec agressivité, Qu’est-ce que tu penses qu’ils vont nous faire ?

– Sûrement pas nous accueillir chaleureusement et nous ramener chez nous, répliqua-t-il sur le même ton.

Séraphine serra des poings, en crispant la mâchoire. Malgré les avertissements de M. Peteers ainsi que de quelques adolescents, certaines personnes ne semblaient pas s’être décidé à bien vouloir s’entendre - ou du moins à faire preuve d’un minimum de politesse.

Toutefois, cela n’étonnait plus la jeune fille ; En à peine une dizaine de minutes, ils s’étaient pris le bec une bonne demi-douzaine de fois, tels d’orgueilleux lions. Dès que l’un ouvrait la bouche - et généralement, il le faisait pour énerver l’autre -, l’autre s’empressait de répondre avec autant de hargne qu’il le pouvait.

– Vous ne pouvez pas vous taire ne serait-ce que quelques instants ? S’énerva brusquement Séraphine exaspérée par leurs comportements et l’atmosphère pesante qui continuait de s’occuper du wagon , Cela fait au moins dix minutes que l’on doit supporter en silence vos enfantillages. Tout le monde est déjà assez sur les nerfs à cause du retard de M. Peteers, sans que vous n’aillez besoin de constamment en rajouter.

Sans qu’elle ne le remarque, la jeune fille s’était retrouvé debout, foudroyant du regard les deux perturbateurs. Ses poings étaient serrés sur la table, alors qu’elle se mordait la lèvre inférieur avec colère.

Ezra détourna le regard avec mépris, laissant Isis se débrouiller seule face à l’énervement de Séraphine.

– Désolée, s’excusa-t-elle finalement avec un regard noir vers le jeune homme, Je ne pensais pas que nous te dérangions autant.

Séraphine se laissa tomber sur sa banquette en soupirant, alors que le silence tendu revenait dans le wagon. M. Peteers faisait-il exprès de les faire patienter ainsi ? Mais qu’espérait-il en faisant cela ?

La porte s’ouvrit brusquement devant un frêle homme, au teint pâle. Des cheveux épars venaient se glisser sur sa tête, s’échappant d’un vieux chignon. Une cicatrice cachait son oeil droit, s’aventurant jusqu’à l’arrière de son crâne, alors que son autre oeil - de la couleur de la terre - observait avec une attention singulière chaque adolescent.

Il n’était pas grand, devant mesurer tout au plus un mètre soixante ; toutefois, il paraissait regarder tout le monde de haut, un rictus satisfait sur le visage, rappelant à Séraphine un paon ayant perdu son beau plumage.

Derrière lui, se trouvaient M. Peteers, le même air sérieux sur le visage, et une autre personne, inconnue des adolescents.

Celle-ci, portait le même uniforme que son compagnon ; D’un vert forêt, il recouvrait l’entièreté du corps, allant jusqu’à leurs bottes noirs et leurs gants de la même couleur.

– Ainsi, ce sont eux les héritiers des Douze ? Commenta le premier homme d’une voix criarde en avançant lentement, Certains sont… Plus jeunes que je ne l’aie pensé au premier abord.

Ses iris bougeaient à toute vitesse dans ses yeux, regardant chacun des adolescents pendant une demi-seconde, avant de passer à un autre.

– Leur as-tu parlé de ce qui les attendait ? Demanda-t-il, sans se retourner.

– J’ai pensé que tu aimerais le faire toi-même, avoua M. Peteers.

– Et tu avais bien raison, déclara son interlocuteur, D’ailleurs, tu peux aller finir de préparer le bus, je m’occupe du reste.

Le deuxième homme acquiesça, avant de se retourner et de quitter le wagon, sans jeter un seul regard en arrière.

– Très bien, très bien… Tout d’abord, sachez que vous devez m’appeler M. Demange . Quand à mon identité et à mon utilité ici, elle est simple ; Je serais votre instructeur jusqu’à ce que vous n’ayez plus besoin de moi.

Séraphine fronça des sourcils. Cela ne devait pas être M. Peteers, leur instructeur ? Apparement pas. Mais alors, à quoi servait-il ? N’était-il donc qu’un accompagnateur ?

– Finalement, que puis-je vous dire d’autre ? Se questionna le dénommé M. Demange, Erio vous a-t-il expliqué vos pouvoirs ?

Erio ? Sûrement le prénom de M. Peteers…

Un mouvement négatif de la tête envahit les adolescents.

– Très bien, soupira leur instructeur. Alors pour commencer, il faut savoir que vos pouvoirs ne sont que des cadeaux offerts par d’anciennes divinités disparues, tout comme vos objets divins.

D’anciennes divinités disparues ? Seraient-elles celles qu’ils avaient vu dans leurs « rêves » ?

– Chacun d’entre vous possède un pouvoir spécifique allant de la maitrise de l’eau ( Il se tourna vers Mila ), à la maitrise de la vengeance ( Il se tourna vers Violette ). Avec mon aide, vous devrez la maitriser, et ainsi éviter tout le danger que vous pourriez un jour causer.

– Mais… Nous n’avons pas une famille qui nous attend, dehors ? Interrogea timidement Mila.

En effet, c’était la question que tout le monde se posait ; Lorsqu’ils tentaient de se remémorer leurs vies passées, seuls les proches qui se trouvaient avec eux dans le train leur venaient à l’esprit. Une amnésie collective, avait compris Séraphine. Toutefois qui pouvait réussir cet exploit ? Cela semblait invraisemblable.   

– Une famille ? Mais qui voudrait de personne aussi dangereuse que vous ? N’oubliez pas que vous n’êtes qu’un danger pour eux ; Tant que vous ne maitriserez pas vos pouvoirs, être près d’eux ne pourrait être que dangereux, répondit sèchement M. Demange.

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P’titPapyrus
Posté le 09/03/2025
J'ai adoré mais la fin du chapitre fais un peu pshittt entre guillemets . La fin se termine un peu a plat il faudrait juste ajouter deux ou trois phrases pour ajouter du suspense mais j'ai adoré quand même <3
Astere24
Posté le 09/03/2025
Merci !! Ajouter un peu de suspens dans quel genre ?
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