Le déjeuner s'était déroulé dans la bonne humeur, et la joyeuse bande de colocataires s'était finalement dispersée, chacun partant de son côté pour vaquer à ses occupations.
Lya, Anita et Nata marchaient côte à côte dans les couloirs animés de l'académie, en direction de leur premier cours de magie de soin. Archi, légèrement en retrait, avançait d'un pas tranquille derrière eux.
-Alors, prête pour ce premier vrai cours de magie ?, demanda Nata en tournant la tête vers Lya.
Lya prit une inspiration, les sourcils légèrement froncés.
-Hm... un mélange d'excitation et d'angoisse, je dirais.
-Toi, en revanche, tu as l'air parfaitement serein, fit remarquer Anita en jetant un regard en coin au jeune homme.
Le garçon esquissa un sourire.
-Je suis surtout impatient d'apprendre de nouvelles choses. La magie de soin est une tradition dans ma famille, alors c'est un honneur de poursuivre cet héritage.
Lya le fixa avec admiration.
-Tu dois déjà en savoir beaucoup, alors ?
-Théoriquement, oui, j'ai étudié les principes de base. Mais en pratique, je suis au même niveau que vous tous.
Ils arrivèrent devant une grande salle aux murs de granite poli, baignée d'une lumière tamisée par de larges vitraux. Lya s'installa aux côtés d'Archi, tandis qu'Anita et Nata prenaient place un peu plus loin.
Au centre de la pièce, le professeur New les attendait déjà. Élégant et toujours impeccablement habillé, il portait son habituel air sévère mais bienveillant. Il parcourut l'assemblée d'un regard attentif avant de prendre la parole.
-Bonjour à tous. Je vous souhaite la bienvenue en magie de soin et une année enrichissante. Vous êtes une dizaine, c'est encourageant. Maywa a besoin de bons mages de soin !
Il marqua une pause, puis croisa ses mains derrière son dos.
-Pour commencer, voyons où vous en êtes. Qui peut me dire quelle est la devise de la magie vitale ?
Un silence s'installa aussitôt dans la pièce. Les élèves échangèrent des regards hésitants, fouillant fébrilement leur mémoire à la recherche de la réponse attendue. L'air semblait chargé d'une tension subtile, chacun espérant que quelqu'un d'autre prenne la parole à sa place.
Les secondes s'étirèrent, mais personne ne bougea. Puis, enfin, une main se leva.
-Monsieur... Nata, c'est bien ça ?
-Oui, professeur, répondit le jeune homme d'une voix assurée. La devise des soignants est : "Accompagner la vie jusqu'à la mort."
-Exactement.
Le professeur hocha la tête avec satisfaction, puis enchaîna immédiatement :
-Et qui peut me dire le nom de la position des mains utilisée pour soigner une fracture de la jambe ?
À nouveau, un silence pesant s'installa. Tous les regards convergèrent vers Nata, qui, une fois de plus, fut le seul à lever la main.
-Le kami, monsieur.
-Parfait.
Le professeur continua sur sa lancée, enchaînant question après question. Très vite, ce qui aurait dû être un échange collectif se transforma en un véritable quiz dédié à Nata. Chaque fois, il était le premier, et souvent le seul, à répondre avec précision.
Assise à côté d'Archibald, Lya soupira discrètement avant de lui donner un léger coup de coude, espérant capter son attention. Mais Archi ne bronchait pas. Imperturbable, il continuait de gribouiller dans son carnet, indifférent au déroulement du cours. À chaque nouvelle question, avant même que le professeur ait fini de la formuler, le blondinet noircissait frénétiquement les pages de son cahier, perdu dans ses notes. Rien ne semblait pouvoir le détourner de son travail.
Finalement, le professeur s'arrêta et lança, sur un ton plus enjoué :
-Et pour conclure cette introduction, voici la question à un million. Quel est le nom de la mythologique pierre maudite ?
Cette fois-ci, même Nata resta silencieux. Pas une seule main ne se leva. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du professeur.
-J'aurais été très surpris si vous l'aviez trouvée ! plaisanta-t-il. Très bien, commençons le cours.
Monsieur New était un homme d'une douceur remarquable. Toujours calme et posé, il dégageait une sérénité naturelle qui imposait le respect. Mais ses yeux, d'une couleur atypique et perçante, avaient ce don étrange de clouer quiconque sur place lorsqu'ils se posaient sur lui. Il était aussi d'une beauté saisissante, du genre à faire tourner bien des têtes.
À la fin du cours, alors que les élèves commençaient à ranger leurs affaires, le professeur s'adressa à l'un d'eux.
- Monsieur Archibald ?
-Archi, monsieur.
-Très bien, Archi alors. Pourriez-vous m'aider avec quelque chose ?
-Oui, bien sûr.
Archi se tourna vers sa coéquipière et lui adressa quelques mots rapides :
-On se retrouve au réfectoire.
Sans attendre de réponse, il referma son carnet et suivit le professeur hors de la salle.
Lya, restée seule, jeta un coup d'œil autour d'elle. Ses camarades étaient déjà partis, ne laissant derrière eux que le silence d'une salle vidée de son agitation. S'apprêtant à quitter la pièce à son tour, son regard fut attiré par un objet oublié sur la table voisine.
Le carnet d'Archi.
Il était là, entrouvert, exposant une partie de son contenu à la lumière tamisée de la salle. Lya hésita. Elle n'avait jamais eu l'habitude de fouiller dans les affaires des autres. Mais la tentation était bien trop grande. Juste un coup d'œil... Un seul...
Sur le petit relié de cuir, le jeune homme avait fait une liste, écrite avec une calligraphie parfaite.
Je n'avais jamais remarqué qu'il écrivait aussi bien.
Elle se pencha plus sérieusement sur les écrits.
Accompagner la vie jusqu'à la mort
Le Kami
Il s'agissait des réponses aux questions du professeur. Toutes les réponses sans exception. Ce n'étaient pas des notes de ce qui avait été dit par Nata. La petite blonde avait bien vu que son coéquipier notait, avant les réponses. Il savait déjà tout, mais n'avait juste rien dit.
Pour la dernière énigme, il avait noté :
La pierre interdite ou pierre noire
****
La journée s'acheva sans le moindre accroc, et, épuisés par leurs aventures, tous s'endormir rapidement, sans demander leur reste.
Le lendemain matin, tandis que leurs colocataires profitaient encore de leur sommeil, Lya, Matthew, Nathalie et Émilie quittèrent discrètement le dortoir pour se rendre à leur tout premier cours de magie de construction.
-Vous êtes excités à l'idée d'avoir enfin un véritable enseignement de magie ?, s'enthousiasma Nathalie, les yeux pétillants.
-Ce n'est pas le premier pour tout le monde ! fit remarquer Matthew en jetant un regard entendu à Lya.
-Ah oui, c'est vrai ! Tu ne nous as jamais raconté, s'intéressa Émilie en se tournant vers leur amie.
Lya esquissa un sourire nostalgique avant de répondre.
- C'était vraiment passionnant. Monsieur New est un excellent professeur.
- Et surtout super sexy, ajouta Nathalie en gloussant.
-Tu ne peux pas dire ça !, s'indigna Émilie, visiblement outrée. C'est un enseignant, tout de même !
-Et alors ?, répliqua Nathalie en haussant les épaules. Il peut très bien être enseignant et incroyablement séduisant. Ce n'est pas incompatible !
-Vous ne pensez vraiment qu'à ça, les filles !, intervint Matthew en riant.
-C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! rétorqua Nathalie avec un sourire malicieux.
-Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, se défendit Matthew en feignant l'innocence.
-Bien sûr que si ! Tu ne fais que fixer Amanda à longueur de journée ! Pas la peine de le nier, on l'a tous remarqué.
Lya, jusqu'alors absorbée dans ses pensées, réalisa que Nathalie n'avait peut-être pas tort. En y réfléchissant, Amanda et Matthew formaient un duo plutôt harmonieux.
-Je ne dirai rien, se contenta de répondre Matthew, un sourire énigmatique sur les lèvres.
-Allez, avoue !, insista Nathalie avec malice.
-Tu peux toujours courir !
Sur ces mots, Matthew attrapa soudainement la main de Lya et l'entraîna dans une course effrénée à travers le campus. Surprise par ce brusque élan, la jeune femme n'eut d'autre choix que de le suivre. Bientôt, les éclats de rire du garçon se répercutèrent autour d'eux, communicatifs, jusqu'à ce que Lya elle-même se mette à rire de bon cœur.
Ils arrivèrent parmi les premiers à l'entrepôt où leur professeur, Madame Betch, les attendait déjà, les bras croisés et un sourire amusé sur les lèvres.
-J'espère que vous mettrez autant d'énergie à suivre mon cours qu'à y venir, jeunes gens ! ,lança-t-elle d'un ton faussement sévère.
Le duo échangea un regard complice avant de rejoindre les autres élèves.
- Il faut que je te montre quelque chose après les cours, chuchota Matthew à l'oreille de Lya.
Intriguée, celle-ci hocha la tête, impatiente de découvrir ce que son ami avait en tête.
****
Une fois le cours terminé, comme convenu, Matthew mena sa coéquipière vers un coin reculé de l'école, un endroit que Lya n'avait pas encore eu l'occasion de découvrir. Ils quittèrent rapidement les sentiers bien tracés, s'enfonçant dans une végétation de plus en plus dense, obligeant parfois à franchir des buissons ou à se faufiler entre les arbres.
-Matt ! Mais où tu m'emmènes ?
-Tu vas voir, c'est super cool ! On y est presque.
Après une bonne dizaine de minutes de marche, ils arrivèrent dans une petite prairie entourée de grands arbres. Au fond, deux pans de rempart se rejoignaient, formant un angle distinct. Ils se retrouvaient à l'une des extrémités reculées de l'école, un endroit que la plupart des élèves ne connaissaient même pas, loin des allées habituelles et des zones fréquentées.
Au centre de cette clairière se dressait une vieille bâtisse, quasi méconnaissable sous les années d'abandon. La maison semblait être en ruine. Le toit, jadis couvert de tuiles rouges, en avait perdu plusieurs, laissant des ouvertures par lesquelles le vent soufflait librement. Les murs en bois étaient déformés par l'humidité, rongés par les moisissures qui s'étendaient comme des traînées noires. Chaque planche semblait prête à se détacher sous la pression du temps, et des éclats de bois cassé jonchaient le sol autour de la maison. L'endroit dégageait une étrange atmosphère, entre la beauté sauvage de la nature et la mélancolie d'une époque révolue, comme si ce lieu avait été oublié par le monde extérieur, et même par l'école elle-même.
-Alors, tu ne trouves pas ça génial ?, s'exclama Matthew, visiblement ravi de sa trouvaille.
-Mais... c'est quoi cet endroit ?, demanda Lya, perplexe.
-Aucune idée, je suis tombé dessus par pur hasard.
Lya arqua les sourcils, visiblement incrédule.
-Par "hasard" ? Comment tu as fait pour tomber ici sans le vouloir ?
Matthew lui lança un regard malicieux, un sourire en coin.
-Tu apprendras vite que je suis un aventurier dans l'âme, princesse, dit-il en lui faisant un clin d'œil. Allez, avoue que c'est plutôt cool, non ?
-D'accord, je dois bien l'admettre, c'est original.
-Alors, on explore un peu ?
-Tu n'as pas déjà exploré tout seul ?
-Non, j'attendais de le faire avec toi.
Ils se dirigèrent vers la maison, curieux de découvrir ce lieu mystérieux. À l'intérieur, la pièce principale était vide, à l'exception d'une table délabrée et d'une cheminée en mauvais état, prête à s'effondrer à tout moment, tout comme le reste de la maison. La prairie qui les entourait ne présentait rien de particulier, juste un espace dégagé, calme et abandonné. Pourtant, à cet endroit, ils passèrent une matinée pleine de rires et de complicité. Le temps sembla filer si rapidement qu'ils en oublièrent de surveiller leurs montres.
-Oups, tu as vu l'heure ? ,s'exclama soudain Matthew, visiblement surpris. On devrait retourner, je ne veux surtout pas être en retard pour le cours de magie de combat, surtout avec le caractère de "Madame Rabat-joie" !
-C'est vrai, on rentre. En tout cas, merci pour la balade, je me suis vraiment amusée.
Ils prirent alors le chemin du retour, leurs rires résonnant encore dans l'air tranquille de la prairie.
-Est-ce que je peux être totalement honnête avec toi, Lya ?
Matthew était soudain devenu plus sérieux, un air de préoccupation traversant ses traits.
-Bien sûr, tu peux me dire ce que tu veux.
-Eh bien, si je t'ai amenée ici, c'est parce qu'il y a quelque chose qui me pèse. Je suis un peu inquiet à propos de la relation que tu sembles développer avec Archi. C'est génial que vous vous entendiez si bien, vraiment. Mais, il faut que tu saches, parfois, je me sens un peu mis à l'écart...
Lya le regarda, étonnée. C'était la première fois qu'elle voyait Matthew aussi vulnérable, et une étrange sensation de malaise se fit sentir dans son cœur. Sa réflexion la toucha profondément.
-Vraiment ?... Oh, Matthew... Je suis désolée si on t'a donné cette impression. Ce n'était vraiment pas notre intention.
-Non, il n'y a pas de mal, c'est juste... hier, quand je vous ai vus discuter en secret dans le couloir, j'ai commencé à me poser des questions. Je me suis dit que peut-être... peut-être que j'avais fait quelque chose de mal, ou que vous me cachiez quelque chose...
Lya baissa les yeux un instant, luttant contre un sentiment de culpabilité grandissant. Elle n'avait jamais réalisé qu'il pourrait se sentir ainsi, et cela la perturbait.
-Je ne savais pas que tu ressentais ça... Je m'excuse si c'est ce que tu as cru. Je te promets que je vais faire attention à l'avenir.
Matthew leva la main dans un geste rassurant, son sourire revenant doucement.
-Non, ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave. Après avoir passé cette matinée avec toi, je me suis rendu compte que je n'avais aucune raison de m'inquiéter. N'est-ce pas ?
Lya se figea un instant, un nœud se formant dans sa gorge. Elle avait l'impression d'être prise dans un piège, entre son amitié pour Matthew et les secrets qu'elle devait encore garder. Elle répondit d'une voix un peu hésitante, mais déterminée à ne pas le blesser davantage.
-... Non, bien sûr que non, tu n'as rien à craindre...
Son cœur se serra en prononçant ces mots. Elle savait que mentir à son ami était la dernière chose qu'elle voulait, mais à ce moment précis, elle n'avait pas le choix. Pas encore.
Ils finirent par rejoindre les autres, qui s'étonnèrent de leur absence. Mais Matthew n'en démordit pas, il ne dirait rien. C'était un secret avec sa coéquipière.
-Au fait Lya, l'interpella Amanda. La professeur de magie de combat veut te voir avant le cours.
-Obscuda ?
-Oui. Ne me demande pas pourquoi, je ne sais pas.
-Viens en même temps que nous alors, proposa Emrys.
Lya entra dans l'arène aux côtés de deux autres élèves, Cassidy et Victor. Les garçons ne disaient pas un mot, se contentant de marcher en silence, visiblement plus préoccupés par la séance à venir que par la moindre interaction sociale. Ils semblaient résolus à ne pas chercher à s'intégrer, chacun dans son propre monde.
-Vous !
La voix grave et autoritaire de la professeure Valma résonna dans l'arène, imposant instantanément le silence. Lya se redressa, surprise.
-Allez vous échauffer, tout de suite. Mademoiselle Lya, vous restez ici.
Les autres élèves ne perdirent pas une seconde et commencèrent à trottiner sans un regard en arrière, se dirigeant vers l'espace réservé à l'échauffement. Lya, quant à elle, resta figée, ne sachant trop quoi penser de cette nouvelle instruction.
-Vous m'avez demandé, madame ?, balbutia-t-elle, une pointe d'inquiétude dans la voix.
-Oui, je voulais te parler, répondit la professeure, un sourire froid se dessinant sur ses lèvres. Je vais te tutoyer, ça te gêne ?
Lya n'eut pas le temps de répondre, car la question n'était manifestement qu'une formalité.
-Alors voilà, j'aurais une petite tâche pour toi. J'aimerais que tu t'occupes de l'entretien des accessoires du cours. Tu nettoieras les lieux, tu brosses les armes, tu apportes de l'eau pour mes élèves, tout ça.
Lya resta un instant silencieuse, surprise par la demande.
-Je...
Elle ne savait pas trop quoi en penser. La professeure semblait plus intéressée par l'humiliation que par une vraie répartition des tâches.
-Qu'est-ce qui t'embête ?, demanda Valma, un sourire à peine dissimulé sur le visage.
Lya fronça les sourcils. Il y avait quelque chose de dérangeant dans l'attitude de sa professeure. Un regard étrange brillait dans ses yeux.
-Tu ne veux pas ? Alors tu pourrais voir ça sous un autre angle. Imagine qu'une personne ait un gros secret, un secret que seule une autre personne connaît. Tu ne penses pas que la première personne devrait être particulièrement conciliante envers la seconde ?
Les mots de la professeure tombèrent comme un couperet, laissant Lya sans voix. Un frisson glacé la traversa, et elle se sentit soudainement piégée. Elle n'en croyait pas ses oreilles.
- Vous... me faites du chantage ?
Valma éclata de rire, un rire froid et sans chaleur.
-Ah, tout de suite les grands mots ! Non, je préfère voir ça comme un petit arrangement amical. Tu fais ce que je te demande et, en échange, je ne ferai pas de ta vie un véritable enfer. C'est un bon deal, non ?
L'élève se sentit étranglée par l'atmosphère pesante qui s'était installée autour d'elle. La pression était trop forte, elle n'avait aucune échappatoire. C'était un ordre, pas une demande.
-D'a-d'accord, murmura-t-elle, complètement abattue, le regard fuyant.
-Parfait ! Pour aujourd'hui, je veux que tu balais les gradins. Le balai est juste là-bas, courage, mademoiselle Lya.
Sans lui accorder un autre regard, Valma tourna les talons et s'éloigna pour rejoindre les autres élèves, qui s'étaient déjà mis en position. Lya resta là, immobile, le cœur battant la chamade, observant les gradins vides qui semblaient l'attendre. Le balai, posé négligemment contre un mur, lui parut soudainement bien trop lourd pour ses mains.
Elle observa les gradins de l'arène, réalisant que la tâche semblait infiniment longue et ingrate. L'ampleur du travail la fit soupirer intérieurement, mais elle n'avait pas le choix. Elle savait que toute tentative de protester serait inutile.
Sans plus attendre, la jeune femme se saisit du balai et se mit au travail, les gestes mécaniques et méthodiques. Les regards curieux de ses camarades la percèrent, mais personne ne comprenait vraiment ce qu'elle faisait là, tandis qu'elle balayait chaque marche des gradins, son esprit occupé par mille pensées sombres.
Matthew et Emrys, épuisés par l'entraînement intense, passaient près d'elle en échangeant des sourires compatissants. Leurs visages trahissaient la fatigue accumulée, mais eux aussi étaient loin de la détente. L'entraînement de Valma était impitoyable, tout comme la professeure elle-même : des exercices sans fin, des courses effrénées, des pompes, des tractions... La magie n'avait pas eu sa place ce jour-là. Les élèves avaient été forcés de se surpasser physiquement, et personne ne s'était attendu à une telle épreuve.
Quand Valma siffla la fin de la séance, une partie des élèves tomba instantanément au sol, incapables de tenir debout plus longtemps. Victor et Cassidy étaient à bout de forces, leur souffle saccadé, leurs corps à peine capables de bouger. Même les plus résistants n'étaient guère en meilleur état. Entre deux respirations haletantes, Matthew tenta d'adresser la parole à Lya, mais la professeure ne lui laissa pas le temps de commencer sa phrase.
-Séance décevante, tonna Valma d'une voix froide et autoritaire. Vous allez devoir travailler bien plus dur à l'avenir. Maintenant, disparaissez ! Et si je vois ne serait-ce qu'un seul de vous traîner près de cette arène, je saurais vous le faire regretter.
Ses paroles résonnèrent comme un avertissement. Les élèves savaient que les menaces de Valma n'étaient jamais vaines. Elle avait l'art de rendre la vie de ses élèves infernale, et tout le monde le savait. Aussi, sans hésiter, chacun d'eux s'éloigna en courant, les yeux baissés, pressés de quitter cet endroit devenu hostile.
Lorsque la dernière silhouette disparut au loin, la professeure se tourna vers Lya, seule à travailler encore, balayeur infatigable dans une arène abandonnée.
-Toi, tu restes ici et tu finis tous les gradins. Je ne veux plus voir un seul grain de sable sur cette surface, ordonna Valma en jetant un coup d'œil à sa montre. D'ailleurs, tu ferais bien de te dépêcher. Le couvre-feu est dans quelques heures, et une fois qu'il sera passé, les surveillants commenceront leurs rondes. Toutes les deux heures, comme les aiguilles d'une horloge parfaitement réglée, ils remontent et font leur rapport au directeur. Attention à toi si tu te fais prendre...
Le sourire moqueur de la professeure s'étira encore davantage, avant qu'elle ne s'éloigne d'un pas dédaigneux, sans la moindre trace de compassion.
Lya resta seule dans l'arène, devant la tâche encore plus imposante qu'elle ne l'avait imaginée au départ. Le sable des gradins semblait s'étirer à l'infini, et elle n'avait que deux heures pour tout nettoyer, alors qu'il lui aurait fallu au moins une journée entière. Chaque minute devenait une course contre la montre, le temps pressant d'une manière presque irréelle.
pour le reste, je me demande si archi est sincere sur l'honneur qu'il ressent a continuer l'heritage de sa famille ou si le prof de soin n'est pas un peu espiegle, se qui leurs donnerais une profondeur interessante.
pour valma, je suis... partagé... deja: d'ou es que les eleve "connaissent" la prof?... ils l'ont vus une fois et ils savent tout d'elle? non psk si j'ai bien compris le principe de l'ecole... il n'y a pas d'eleve d'autre année qui aurait pus expliqué quoi que se soit... alors sa sort d'ou le faite qu'ils "savent"... et j'ai le sentiment que tu par dans une vib a la rogue de harry potter (le mechant pas si mechant mais qui se comporte comme un connard) mais si c'est sa... c'est mal amené je trouve ...
(attention, passage en point de vus lecteur pur) et si se n'est pas le cas, alors le dirlo est un connard pour gardé une prof comme sa. elle a beau etre pedagoge, on ne garde pas un prof qui torture ses eleves aussi bien sur le plan physique que mentale, qui fait du chantage et qui detruit la santé de ses eleve en sous entendant que leurs mieux n'est qu'une bouse infame....