En arrivant à la hauteur de la démone, celle-ci m'a détaillée de la tête aux pieds comme elle devait le faire avec ses victimes ou ses en-cas en enfer.
— Présentez-vous à vos adorables petits camarades.
Je me suis détournée d'elle et ai contemplé le gymnase bondé. Être ainsi exposée à la vue de tous me procurait un stress épouvantable, j'avais l'impression d'être un agneau qu'on était sur le point de sacrifier. De là où j'étais, les étudiants paraissaient deux fois plus nombreux que ce que j'avais vu en entrant. J'arrivais à peine à voir Alex, Daryl et Amber. Mais heureusement, mon regard se porta sur Sophie qui me lança un un petit sourire l'air de dire « Allez, te laisse pas faire ! ».
— Je m'appelle Amy Walsh, j'ai dix-sept ans. Je... Je viens d'arriver à Ezrael Moon, j'habitais à Atlanta avant. Et, euh... je suis une chasseuse.
— Une chasseuse qui ne savait rien sur son ancêtre visiblement.
J'ai piqué un fard et j'ai entendu plusieurs ricanements. Je n'avais plus qu'une envie : Me cacher sous terre. Sans attendre une quelconque réponse de ma part, Tunrida s'est agenouillée près d'un grand sac et en a sorti une étrange arme.
— C'est une réplique du matériau de la faux de la Mort.
— D-de la mort ? ai-je balbutié.
Tunrida paraissait dégoûtée, un peu comme Daryl lorsqu'un enfant l'approchait.
— La Faucheuse, vous ne connaissez pas ?
— Si mais...
— Très bien, m'a-t-elle coupé. Si ça n'avait pas été le cas j'aurais trouvé ça vraiment, vraiment, affligeant. Et pitoyable, a-t-elle ajouté avec une moue faussement compatissante.
J'ai risqué un coup d'œil à la foule d'étudiants et vis qu'ils se retenaient de rire. Sophie, qui s'était retrouvée à côté de Derek semblait plus préoccupée par ce qu'il lui murmurait à l'oreille plutôt que par mon sort. J'ai cru apercevoir mon frère entre deux étudiant mais je n'ai pas eu le temps de m'en préoccuper puisque la bête me rappela à l'ordre.
— Comment pouvez-vous vous défendre contre ceci, mademoiselle Walsh ?
— Euh, une projection de hanche suivie d'une technique de sacrifice ?
D'autres ricanements.
— Nous sommes dans la vie réelle où des dangers mortels menacent de vous surprendre en plein dans votre sommeil de princesse fièvreuse. Pas dans une salle de judo où vous combattez des pré-adolescents boutonneux. Avez-vous bien votre place ici, mademoiselle ?
— J-je...
— Monsieur McGee !
J'ai fermé les yeux un instant en me demandant ce qu'elle pouvait bien me préparer.
Harry s'est dirigé vers elle et s'est placé à sa droite. J'ai plissé les yeux un instant en l'observant. Je l'avais vu dans une pièce bondée durant une heure assez tardive alors je n'avais pas remarqué que ses yeux étaient d'un vert envoutant. J'avais lu dans une étude publiée par Impus Corporation à Los Angeles que le trait le plus commun lié à cette couleur était l'attirance. Les personnes étaient souvent perçues comme sexy, séduisantes et mystérieuses. Mais qu'elles avaient aussi tendance à être imprévisibles et créatives. Est-ce-que j'y croyais ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.
Tunrida m'a lancé la dague que j'ai eu du mal à réceptionner, trop concentrée dans ma contemplation. Elle m'a tirée par le bras de manière à me placer en face d'Harry. Même marcher me stressait au plus au point.
En relevant les yeux, j'ai vu qu'il se retenait aussi de rire. Et j'ai eu une envie soudaine de lui trancher la gorge, trop dérangée à l'idée de le voir si à l'aise alors que je n'étais pas loin de la crise de panique.
— Comme disaient les grands Hommes : Rien ne vaut la pratique. Et comme je le dis moi-même : Le potentiel d'une personne ne peut être atteint qu'après avoir vu la mort de près (J'ai grimacé, c'était vraiment nul.). Maintenant, essayez de tuer monsieur McGee, ajouta-t-elle avec un sourire qui m'a fait comprendre son statut de démone de la luxure.
J'ai cligné de yeux en passant mon regard d'Harry à elle, puis d'elle à Harry. Ce dernier semblait s'amuser de mon hésitation, et je me suis sans doute dit que ce ne serait pas si mal finalement.
— Comme c'est gentil de vous inquiéter pour lui, a-t-elle roucoulé en en portant sa main à sa joue. Mais n'ayez aucune crainte, vous ne parviendrez pas ne serait-ce qu'à l'effleurer.
Ses paroles commençaient sincèrement à me faire bouillir le sang. M'humilier de la sorte m'avait d'abord couverte de honte, mais maintenant elle dépassait clairement les bornes. Cela devait être pour cette raison que, sans crier garde, je me suis élancée vers Harry ma dague à la main. Je m'étais assez entraînée avec Daryl et mes parents pour connaître les points faibles et les angles morts du corps humain. Alors pensant le prendre par surprise, mon regard s'est porté sur son thorax. Je m'étais sentie un peu comme une guerrière fauve prête à en découdre, expression agressive, cheveux dans le vent, imprévisible.
Mais lorsque ma respiration s'est coupée à m'en troubler la vue et que le visage de ma proie s'est retrouvé au dessus de moi, j'ai réalisé que mes performances étaient vraiment pitoyables.
J'ai mis un moment avant de réaliser qu'Harry m'avait plaquée au sol, désarmée (Et probablement brisé le poignet en même temps que ma confiance en moi.). Il me tenait fermement, le bras appuyé contre ma gorge et le genou contre mon sternum au cas où je respirais encore.
Asphyxiée, des tâches noires ont commencé à danser autour de moi et Harry m'a immédiatement relâchée avant de me soulever par les aisselles comme une poubelle.
—Très bien ! Voilà de quoi me mettre de bonne humeur, a-t-elle gazouillé.
Sa voix me paraissait lointaine et je me suis demandée si tuer un professeur démon alors que j'étais de toute façon formée et destinée à le faire était légal.
J'essayais peu à peu de remplir mes poumons d'oxygène mais j'avais plus l'impression d'être en train de respirer au dessus du Vésuve. Il fallait dire que ce salaud ne m'avait pas ratée.
— Désolé, m'a-t-il murmuré à l'oreille. Elle a une dent contre les chasseurs.
— Quelle surprise, ai-je réussi à marmonner en me dégageant de son étreinte, humiliée.
Il m'a semblé qu'il avait ricané mais le bourdonnement de mes oreilles obstruait mon ouïe.
— Placez-vous par groupe de cinq, a-t-elle consigné en avançant le long de l'allée d'étudiants qui se formait, les mains derrière le dos. Choisissez bien. Vous garderez ce groupe tout au long du semestre. Ou de l'année si l'envie irrépressible de mettre fin à vos jours ne vous prend pas d'ici là.
— Vraiment charmante, ai-je commenté, toujours aussi aigrie.
— Ne le prends pas personnellement, m'a dit Harry. Elle n'est pas si méchante au fond (Il a réfléchi.). Bon, peut-être un peu. (Je ne voyait pas son expression étant donné qu'il était derrière moi mais j'étais convaincue qu'il fronçait les sourcils).
J'ai regardé Beeste avancer le long de l'allée en continuant à exposer ses consignes.
— Depuis combien de temps est-ce qu'elle enseigne ici ? ai-je demandé.
— Plusieurs années. Une chasseuse l'a attrapée comme un chiot par la fourrière et elle l'a présentée au Congrès.
Je me suis retournée vers lui et mon nez a failli heurter sa lèvre. J'ai reculé d'un pas précipité tandis que lui n'avait pas bougé d'un centimètre, les yeux toujours rivés sur Tunrida.
Je devais vraiment arrêter d'être frivole.Cette école me rendait exactement comme ces filles pathétiques dans les romans à l'eau de rose que Blue lisait et qui m'écœuraient.
J'ai essayé de reprendre contenance et ai froncé les sourcils en le regardant.
— Le Congrès ? Le conseil tu veux dire ?
Harry a reporté son attention sur moi en se massant la nuque.
— Appelle ça comme tu veux. Quoi qu'il en soit, elle a finit par atterrir ici et même si je pense qu'elle s'est habituée à sa pseudo vie d'enseignante, elle déteste toujours autant les chasseurs. Outre cette haine ancestrale qu'ont tous les démons envers les personnes comme toi, je veux dire. D'où... son animosité envers toi, a-t-il ajouté.
— Évidemment, mon frère y a échappé, ai-je de nouveau marmonné en baissant la tête.
J'ai entendu Harry pouffer et l'ai aussitôt relevé.
— Je n'en serais pas aussi sûr, a-t-il répliqué en pointant la foule du doigt.
Je n'entendais pas ce qu'il se disait mais Daryl se faisait de toute évidence malmener à son tour. J'en ai honte, mais j'ai ressenti une étincelle de joie qu'Harry n'a pas manqué de remarquer. Sûrement a cause du sourire qui s'était dessiné sur mon visage.
Après un moment de tour de rangs, Tunrida a fini par revenir vers nous et mon corps s'est aussitôt tendu, Harry a posé sa main sur mon épaule me signifiant — pour une énième fois— que Tunrida ne me tuerait pas en public peu importe la haine qu'elle éprouvait en me voyant respirer le même air qu'elle.
Est-ce que j'en doutais ? Oui.
— Bien, pour cette séance et UNIQUEMENT cette séance, vous vous mettrez avec le miséreux ou miséreuse placé à votre droite, brailla Tunrida comme le ferait un colonel dans une École Militaire. J'espère que vous savez tous différencier votre droite de votre gauche parce que j'en vois certains qui ne sont même pas capables de faire ça. HAVGARD ! a-t-elle hurlé. J'ai dis la gauche ! Quel bon à rien.
Je me suis tournée vers Harry qui lisait attentivement un fascicule. Je l'ai interrogé du regard et il m'a tendu ma part.
— C'est ce que nous allons devoir travailler aujourd'hui, m'a-t-il expliqué. Comme tu n'as pas les bases du combat, je vais essayer d'y aller progressivement : Tu te bats comme une terrestre, a-t-il commencé. Garde à l'esprit que l'ennemi que tu as en face de toi peut avoir la faculté de lire dans tes pensées. Tu dois le prendre par surprise, et par conséquent, te surprendre toi-même. Tes mouvements ne doivent pas être dictés par ton cerveau, mais plutôt par ton instinct de survie et ta technique. C'est un peu comme retenir le chemin de chez toi. À force de l'emprunter, ton corps s'y dirige automatiquement sans même que tu n'aies besoin d'y penser.
Il s'est penché vers un sac qui était disposé non loin de lui et en regardant autour de moi, j'ai remarqué que la foule s'était dispersée et que nous n'étions plus le centre de l'attention puisqu'on était entourés de plusieurs binômes.
— Concentre-toi, m'a dit Harry en me voyant distraite avant de me lancer un étrange bâton. Où est-ce que j'en étais ? Ah oui. Tes gestes ne doivent pas être dictés par la peur.
Il s'est mis en position, jambes écartées, genoux pliés, bâton relevé à hauteur d'épaules et m'a invitée à en faire de même. C'était évidement une pâle copie puisqu'il s'est rapproché pour me montrer rectifier ma position.
— Souviens toi, tu en es capable. Si tu as la technique tu peux tout faire, a-t-il dit en passant ses mains sur ma taille pour que je puisse redresser mon dos, puis derrière moi en me poussant l'arrière du genou avec le sien pour que je le fléchisse.) Ce qui fait ta force est avant tout ta confiance en toi. Et c'est cette confiance qui viendra en partie à bout de l'ennemi.
J'étais déterminée à réussir. Et je comptais bien m'y donner corps et âme. Bien que je ne savais pas en combien de temps je rattraperai mon retard vis-à-vis des autres étudiants.
— Je suis censée voir des ouvertures chez mon adversaire ? ai-je demandé en essayant d'avoir plus investie que mon expression stupide laissait penser.
—C'est ça, je n'y arrive pas encore très bien. Mais avec de l'entraînement les mouvements de ton corps se coordonneront de manière à créer plus d'ouvertures chez ton opposant (Il a semblé réfléchir en repassant devant moi et a plissé les yeux.) Disons... Que tes mouvements sensés être automatiques et auxquels tu ne réfléchiras pas auront un peu leur propre conscience. Comme si ton corps dirigeait ton esprit. Tu me suis ?
J'avais compris en principe de quoi retournait la situation. Harry s'est remis en position en inspirant profondément. Il fallait avouer qu'il était séduisant, plutôt mignon. Bon, beau à se damner. Avec une carrure plus qu'attrayante, des épaules saillantes, des biceps imposants. Et cette fossette qui ne pouvait s'empêcher d'apparaître lorsqu'il remuait les lèvres.
Il tourna la tête vers moi et haussa un sourcil, mais j'étais encore une fois tellement perdue dans ma contemplation que je ne m'en étais pas rendue tout de suite compte.
— Je vais te montrer quelques mouvement basiques. Je ne pense pas que tu retiendras tout ce que nous avons pu apprendre durant toute notre scolarité ici, mais c'est toujours mieux que rien.
Super, voilà qui allait faire de moi le mouton noir de cette école. J'étais convaincue que Daryl s'en sortait mieux que moi. Cette vermine a toujours eu plus de chance. Comme si je n'avais pas eu assez le cafard en venant ici, il fallait en plus que cette démone me tombe dessus en m'affichant de la pire façon qui soit. S'il y'avait un moyen, qu'importe soit-il de m'enfuir d'ici je l'emprunterais sans hésiter. Sincèrement, qu'est-ce que j'avais fait pour me retrouver dans une telle situation ? C'était à se demander si un sorcier ne m'avait pas lancé un mauvais sort.
J'ai serré un peu plus le bâton.
Il fallait que je trouve un moyen de réussir. Je ne pouvais pas subir ça une deuxième fois alors que...
— Amy, m'a appelé doucement Harry me faisant réaliser que je m'étais encore laissée distraire.
J'ai détourné mon regard du sien en bafouillant des excuses. Il devait vraiment regretter d'être coincé avec moi.
— J-Je suis désolée Harry j-je...
Sans le voir arriver, j'ai senti sa main chaude sur la mienne qui desserra mon emprise sur le bâton en me faisant lâcher prise. Je me suis perdue dans ses yeux émeraude qui ne reflétaient plus aucune malice ni sarcasme mais une infinie tendresse. Je devais avoir l'air pitoyable, debout avec ce qui ressemblait à un manche à balais, les cheveux en bataille, puante déprimée et transpirante.
— Relâche la pression d'accord ? m'a-t-il dit avec un sourire qui fit chavirer mon cœur, sa fossette n'y étant pas pour rien. Beeste est comme elle est. À la prochaine séance elle fera une autre victime. Ne la laisse pas avoir le dessus sur toi, je vois bien que ça te touche.
J'ai baissé les yeux, sentant les larmes me piquer les yeux face à ses paroles réconfortantes. Ce n'était pas dans mes habitudes d'être aussi pleurnicharde, mais je crois que j'avais plus de mal avec cette école que je voulais l'admettre. Et malgré la présence de mon frère et d'Amber je me sentais seule. Ajouté à cela mon sentiment de culpabilité : J'étais convaincue que mon frère m'en voulait, c'était de ma faute après tout si nos parents nous avaient envoyés dans un tel endroit. J'avais insisté pour enfreindre les règles. Les cours se passaient bien mais j'avais l'impression que tout le monde me regardait de travers. Et tout cela évidemment ajouté à la honte que j'avais vécue plus tôt.
J'ai senti Harry poser sa main sur mon épaule et j'ai relevé timidement les yeux vers lui, espérant ne pas avoir l'air trop minable.
— Si ça te tient tant à cœur, je pourrai te donner quelques cours, accessoirement, a-t-il ajouté avec un sourire qui fit relever mes lèvres.
Il a pris le manche à balais et l'a placé sur mes mains.
— C'est un bō, les plus grands sont appelés rokushakubō, m'a-t-il expliqué. Plusieurs arts martiaux l'utilisent. Le principe de base de cet art est d'accroître la force délivrée lors d'un coup par une des extrémités du bâton.
— ...Grâce au bras du levier ? ai-je timidement tenté.
— Grâce au bras du levier, a-t-il acquiescé avec un grand sourire révélant ses dents tellement éclatantes que je faillis me couvrir les yeux. Tu veux essayer ?
Je lui ai souri, lui faisant comprendre que j'étais prête à en découdre.
Nous avons passé le restant de la séance à expérimenter plusieurs techniques de combat du Bo Jutsu. Il m'a expliqué que cet art martial était utilisé dans le temps pour combattre les malfaiteurs armés de sabre. Il m'a également expliqué que cela ne faisait pas partie du programme, mais que les reflexes que j'acquerrais seraient nécessaires pour les cours de Tunrida.
Il m'a montré un exercice fondamental appelé Kihon qui reposait sur le blocage, l'attaque et la garde. Le kata shushi no kon, et une simulation en combat simple. Nous nous sommes arrêtés là. Il m'a expliqué qu'il ne servait à rien de retravailler incessamment ces exercices toute seule car il était probable que je reproduise une mauvaise posture ce qui pourrait fausser mon apprentissage.
Il était bientôt l'heure de finir ce cours et tout le monde s'éparpillait pour remettre la salle en ordre.
— Trois ou quatre séances devraient suffire, m'a-t-il dit en rangeant le matériel, accroupi, dans un sac. Ensuite tu seras prête pour les combats mortels, a-t-il ajouté en haussant les sourcils, l'air enthousiaste.
Je lui ai lancé mon bō qu'il a habilement rattrapé.
— On ne trompe pas un trompeur, a-t-il répliquéé fièrement.
— Quoi ? Tu as déjà lancé ça sur quelqu'un ? ai-je demandé, amusée.
Il a éclaté de rire et sembla perdu dans ses pensées un instant.
— Si ce n'était que ça...
— OK, là tu me fais flipper, lui ai-je en faisant mine de fuir.
— Fuis, pauvre mortelle. Tu ne pourras m'échapper...
Il s'est lentement levé, imitant une bête sauvage. Mais il ressemblait d'avantage à un orang-outan.
— Tu ne peux rien contre moi. Je sais me battre maintenant. Et j'ai... des faux de la mort, ai-je ajouté avec un air sinistre.
Harry s'est relevé et a porté une main à son cœur en écarquillant les yeux.
— Oh, non, quelle genre de créature êtes-vous ? Et qu'avez vous fait de la fille qui prenait un bō pour un manche à balais ?
Quoi ? Je n'avais quand même pas dit ça à haute voix, si ?
— Harry ! a gazouillé une voix féminine.
Je me suis retournée vers la dite voix avant de voir Taylor parmi la foule d'élèves se bousculant vers la sortie. Elle faisiat de grands signes de mains, toujours aussi parfaite malgré cet entrainement intensif. J'en venais même à avoir peur de regarder mon reflet.
— J'arrive !
Harry rangea précipitamment le reste des affaires avant de refermer le sac de sport et de le poser sur une étagère près du bureau de Tunrida.
Il s'est précipité vers Taylor tandis que je détachais mes cheveux dans lesquels on aurait pu faire frire des calamars et me penchai en avant en secouant la tête. En me redressant j'ai sursauté pour la énième fois.
— Je te rassure, m'a-t-il murmuré si près de l'oreille qu'un frisson m'a parcouru.
Il était si près de moi que je pouvais voir sa fossette apparaître timidement lorsqu'il bougeait les lèvres, son odeur musquée et acidulée m'enivrait tandis qu'il me parlait d'une voix étrangement calme.
— Tu n'es ni puante, ni déprimante, et tes cheveux sont très beaux. Et puis surtout, cesse de te comparer à ton frère.
Puis il s'en est allé rejoindre sa dulcinée.
Me laissant là.
Les bras ballants.
Hein ?