De Northwood était assis en bout de table, toute l’assemblée face à lui. Il était très inhabituel pour lui, et plus perturbant encore, d’avoir autant de monde dans son champ de vision. Victoria avait elle-même choisi sa place, la première à droite de l’hôte ; malgré les nouveaux visiteurs, elle restait l’élément le plus terrifiant de la pièce aux yeux du maître. En face de Victoria était assis Cierge, qui, sur demande directe de son maître, participait au repas au même titre que les convives. Les trois enquêteurs occupaient les places suivantes, Engel à gauche, Squall et Wave à droite.
La succession de domestiques, radieux pour la plupart, apportait des mets fumants : un poulet rôti, une purée de pomme de terre lisse comme de la soie, un grand ragoût de bœuf et d’épices, des juliennes de légumes marinés.
Wave, renfermé, se concentrait davantage sur le contenu de son assiette que sur ses camarades, picorant avec la même précision qu’un chirurgien sur son patient. Engel, au contraire, n’hésitait pas à utiliser ses mains lorsque son plat résistait à ses coups de couteau barbares. Enfin, Squall discutait calmement avec Victoria à propos de leur trajet jusqu’à Windrose. Ses yeux se posaient en permanence sur quelqu’un, qui que ce soit.
« Le paysage est magnifique, par ici. On sent que la guerre ne l’a jamais abîmé, que les paysans le respectent comme leur divinité locale. La pluie a un avantage : l’herbe est d’un vert que le sud ne peut même pas imaginer. C’est comme si une nouvelle couleur avait été inventée ici. »
Victoria acquiesça, mais son intérêt n’était pas exactement dans la discussion.
« C’est bien vrai. Windrose vous fera bien réfléchir, tous les trois. Vous verrez.
- On est bien là pour ça », plaisanta Engel, la bouche encore pleine.
« Connaissez-vous Londres ? » interrogea Squall en transperçant De Northwood de ses yeux noirs.
« Ma foi, à peine », se força-t-il à répondre. « J’y ai voyagé une poignée de fois ces quinze dernières années.
- Et d’où êtes-vous originaire, Monsieur De Northwood ? Il est amusant d’entendre une voix aussi dénuée d’accent dans un secteur si reculé.
- Je ne suis pas originaire de Londres », répondit-il brièvement.
Squall envoya un regard sur Wave, qui le capta avant de retourner à son assiette. Engelbert retentit d’un rire gras, laissant entrevoir de la peau de poulet collée à son palais.
« Moi non plus, je ne suis pas de Londres, Sieur De Northwood ! Cela nous fait un deuxième point commun. »
Le concerné ne réfléchit pas davantage à ce que pouvait être le premier point commun. Il détourna son regard au travers de la fenêtre, où le grand chêne luttait contre une bourrasque. Il avait à peine touché à son assiette, l’appétit lui manquant, et une sensation acide envahissait son estomac.
Victoria ramena les manches de son chemisier sur ses poignets et capta l’attention en se redressant sur sa chaise.
« Bien, messieurs, il serait peut-être temps d’établir notre travail durant les prochains jours. Si cela convient à tout le monde, j’aimerais mettre notre situation au point. »
Personne ne répondit, seuls les couverts de Engelbert crissaient encore dans son assiette. Le feu de cheminée était silencieux.
« Notre cabinet a reçu un courrier, il y a de cela quelques mois, à propos d’un meurtre qui aurait eu lieu dans cette exacte bâtisse. L’expéditeur est inconnu, et par soucis d’anonymat, nous garderons son écriture secrète. L’affaire est la suivante : un domestique du domaine de Windrose a été porté disparu du jour au lendemain dans des circonstances mystérieuses. C’est tout ce que nous avons pour l’instant, et il manque effectivement un domestique à Windrose. »
Un silence, tout le monde restait attentif. Le vent souffla dans le couloir, et Cierge prit la parole.
« Aucune preuve ne soulève un meurtre, Madame Vale. L’homme a simplement disparu. Je pense qu’il serait plus judicieux de le rechercher… plutôt que de chercher un criminel au sein de Windrose. »
Engel leva un sourcil, envoyant un regard étonné au majordome. Le reste des enquêteurs ne réagit pas, mais leur tête fonctionnait à plein régime. Squall se détourna vers le majordome.
« Souhaitez-vous nous détourner de l’affaire, Cierge ?
- Aucunement, Monsieur. Simplement, j’ai peur que nous fassions fausse piste. Si l’homme que l’on recherche a vraiment quitté les lieux, ses jours pourraient être comptés.
- Qu’en est-il des jours de vos collègues domestiques, si un meurtrier sévissait dans leurs rangs ? Ne sont-ils pas comptés également ?
- Vous avez raison, je ne peux le nier. Mais encore une fois, rien ne semble témoigner d’un meurtre ici à Windrose. Ni sang, ni cadavre, même un hurlement ne justifierait pas à lui seul un crime. Je préférerais que l’on s’inquiète sur un fait plutôt que sur une spéculation.
- C’est bien pour cela que nous sommes ici, en enquêteurs. Je vous conseille de ne pas nous détourner de notre travail, Cierge. Vous ne faites pas peser la balance en votre faveur.
- Arrêtez », émit De Northwood de sa voix la plus ferme. Un silence brutal emprisonna la pièce. « Cierge, vous n’êtes pas enquêteur, et il serait plus judicieux de les laisser travailler en règle. Sieur Squall, je vous prierais d’adapter votre discours à vos interlocuteurs. Certains de mes domestiques ont traversé des épreuves qui les rendent plus ou moins fragiles.
- Notre hôte a raison », ajouta Victoria, « il serait honteux de finir par piéger un simple innocent, pas vrai, Engel ? »
Le colosse se redressa sur sa chaise, ses sourcils froncés et un sourire narquois aux lèvres.
« Ne commence pas à me railler, Vale. Tu sais où cela mène, en général. »
Elle lui lança un regard noir, mettant fin à la conversation. Le repas se poursuivit dans le silence ; De Northwood se sentait à la fois en colère et effrayé, tiraillé entre l’envie de mettre tout le monde à la porte, et celle de quitter lui-même les lieux.
« De sacrés cas, n’est-ce pas ? »
Victoria surgit dans la bibliothèque. Il déposa « Encyclopédie des Invertébrés, 2e volume» sur ses genoux et se tourna vers elle, agacé d’avoir été interrompu dans sa lecture.
L’enquêtrice rejoignit le fauteuil de son petit bureau, disposé face à l’une des grandes fenêtres arquées donnant sur une bruine agitée. De Northwood se trouvait à quelques mètres d’elle, assis sur une banquette haute en velours mauve.
« Ce ne sont pas de mauvais bougres. Mais dans le cadre d’une enquête, tout est bon pour dégoter la petite information cachée sous une langue bien fixée. »
Une domestique entra dans la pièce, équipée d’un grand plumeau immaculé, d’un sceau d’eau et d’un long balai-brosse. Elle s’excusa d’avoir interrompu la discussion, mais le maître lui autorisa le ménage malgré leur présence. Lorsqu’il se retourna en direction de Victoria, celle-ci avait le regard d’un vautour fondant sur sa proie.
« Cierge est un homme audacieux, il faut l’admettre. J’ignore où vous l’avez recruté, mais il devait être un excellent élève. Ça, c’est le service à la française. »
De Northwood n’appréciait pas le tournant de cette discussion, ou plutôt de ce monologue. L’enquêtrice observait la femme de ménage d’un œil scrutateur, mais aucunement dégradant, ce qui invalidait tout jugement qu'il pouvait émettre sur elle.
« En fait, votre majordome m’a l’air loyal comme un de ces chiens de berger. Fidèle au prix de sa vie. Pensez-vous qu’il pourrait être un meurtrier ? »
Le cœur du maître manqua un battement. Il était loin d’être prêt à répondre à cette question, mais le regard pesant de Victoria lui soutira quelques mots malgré lui.
« Ma foi… non. Cierge est un honnête homme, qui n’a jamais démontré d’autres intérêts extérieurs que d’entretenir Windrose. » Il termina sa phrase d’humeur triste, pensant à l’avenir morne de son majordome.
« Pas d’intérêts extérieurs, je peux le concevoir. Mais peut-être avait-il une dent contre l’homme disparu. Comment s’appelait-il d’ailleurs, cet homme ? Sanjay, c’est cela ?
- Sanjay, oui. Je n’ai plus son nom en tête. »
Victoria retira une feuille de son tas de documents ; elle était marquée d’une épingle et les lignes annotées de différentes couleurs. L’enquêtrice scruta le document pendant près d’une minute, avant de relever la tête, indifférente.
« Je ne recense aucun « Sanjay » à Windrose. Monsieur de Northwood ? » Elle déposa ses bras croisés sur le bureau, son manteau étalé derrière elle comme deux ailes prêtes à se déplier.
« Je ne comprends pas. Il s’appelait Sanjay, tout le monde ici peut le confirmer. Laissez-moi lire la liste. »
Une sueur froide envahit le haut de son corps lorsqu’il se posta debout face au bureau. Il surplombait Victoria de toute sa hauteur, mais l’autorité de l’enquêtrice le fit tituber malgré tout. L’absence du nom « Sanjay » sur la liste lui asséna le coup final. Il retourna s’asseoir, faisant mine d’avoir mal au dos.
« Votre liste est forcément erronée. Sanjay a rejoint Windrose il y a trois ans, il parlait à peine la langue. A force d’efforts acharnés, on a pu commencer à dialoguer six mois après son arrivée. C’est lui qui m’a enseigné personnellement l’entretien des chevaux. Demandez donc à ses collègues. »
Victoria se posta debout face au propriétaire encore assis sur la banquette. La silhouette de la femme projeta une ombre sur tout son corps. Elle leva un bras, dévoilant le Bentley brillant accroché sous le tissu de son manteau, et lui offrit finalement sa main.
« Allons demander à ses collègues. »
Le salon de thé avait été choisi parmi toutes les salles du manoir pour recevoir les premiers interrogatoires. Victoria avait fait réunir trois tabourets de bois de Morta autour de la table à thé, également faite de bois noir, bien qu'aucune boisson ne fut servie. De Northwood était assis à côté d’elle, une odeur de noisette provenant des cheveux de l’enquêtrice lui irritant le nez. La fenêtre, sur leur droite, affichait un ciel terriblement gris et un vent indécis.
Priscilla fut reçue la première. Elle remplissait le rôle de coordinatrice du corps des domestiques, c’est à dire la personne la plus au courant des taches distribuées aux serviteurs. Elle se présenta avec un grand foulard brun autour des cheveux, dévoilant les débuts de rides parcourant son front. Son regard noisette et enjoué arborait un air plus sérieux que d’habitude, et sa voix plus terne confirma son humeur inquiète.
« Priscilla, nous vous avons fait appeler à propos du disparu, Sanjay. »
La domestique frissonna légèrement, son cou se tendit.
« Que voulez-vous savoir ?
- Comment expliquez-vous que son nom ne figure pas sur la liste des employés de Windrose ? »
Victoria déposa la liste sur la table, à l’envers afin que Priscilla puisse la lire. De Northwood commença à se gratter les ongles. Le manteau de l’enquêtrice l’avait déjà effleuré plusieurs fois.
« Je ne sais pas, Madame », reprit Priscilla après une brève lecture de la liste. « Notre liste est censée être en règle. Phantom s’occupe des documents, il n’aurait jamais oublié de recenser un homme.
- Qui était Sanjay ? Ses origines, son âge, son profil. »
Priscilla baissa les yeux, lorgnant le parquet, et De Northwood se sentit coupable. Quant à l’enquêtrice, elle n’émit aucune réaction, conservant une grande patience.
« Un homme bon. Il venait d’Inde, mais nous ignorons ses origines précises. Il me semble que ses parents étaient des paysans qui gagnaient leur vie honnêtement. Un conflit armé aurait fait fuir Sanjay de chez lui, mais je n’en sais pas davantage. Il était âgé d’une vingtaine d’année lors de son arrivée à Windrose, il y a trois ans. Un gamin formidable, serviable, toujours à en faire plus que ce qu’il ne fallait. On l’a recruté comme palefrenier, mais il s’est avéré être un excellent maréchal-ferrant. J’ignore où il a été formé. » Une pause. Victoria ne répondit pas, aussi la domestique reprit. « Vous savez… Plusieurs d’entre nous pensons que Sanjay s’est enfui. C’était un homme bon, vraiment, personne ne pouvait le détester. Il était complètement désintéressé, croyez-moi. »
L’enquêtrice glissa un regard vers De Northwood, puis inscrit quelques mots dans son carnet.
« Pourquoi êtes-vous autant à penser que Sanjaya a fugué ?
- Nous avons trouvé une lettre le lendemain de son départ, dans la salle commune. »
Pour la première fois de l’entretien, le visage de Victoria afficha de la surprise. De Northwood désamorça la situation.
« J’ai conservé cette lettre. Vous ne vouliez pas démarrer l’enquête avant l’arrivée de vos collègues, alors…
- Montrez-moi cette lettre, Monsieur de Northwood. S’il vous plaît. »
Il s’absenta un instant, et réapparut en possession du papier froissé. Victoria l’analysa un long moment, plus longtemps qu’il ne fallait pour la lire. Ses yeux se baladaient de manière incohérente sur le papier froissé. Elle redressa son regard, alternant entre son hôte et Priscilla, une moue mystérieuse sur les lèvres.
« L’écriture est la même que celle du courrier reçu au cabinet. A peu de choses près, dont l’encre et l’épaisseur de la plume, chaque lettre est reconnaissable.
- Ca ne fait aucun sens », s’étonna Priscilla tout en observant la lettre.
Victoria déposa son carnet et son crayon sur la table. « Inscrivez quelque chose, tous les deux. N’importe quoi. »
Le maître et sa domestique s’exécutèrent. Leur écriture était de toute évidence différente de celle incriminée.
« Quelqu’un est en train de bien s’amuser, à Windrose », émit Victoria d’un ton cynique. Elle observa De Northwood de son regard de rapace, et mit fin à l’interrogatoire en quittant la pièce. Priscilla et le propriétaire se retrouvèrent seuls. Ce dernier entendit sa domestique chuchoter vers le sol « Sanjay est mort », et son cœur manqua un battement.
Les nuages gris s’assombrissaient, le fantôme du soleil disparaissant derrière la ligne d’horizon. De Northwood avait rejoint la salle commune des domestiques ; venu prendre la température auprès de ses sujets, il tomba sur un petit groupe de quatre personnes, assises sur l’un des sofas. Quatre femmes, dont deux femmes de ménage et deux commises. Phantom était présent également ; sur le promenoir, il bourrait une pipe à l’abri du vent.
« Monsieur ! » s’exclama la première femme de ménage, une française à l’accent prononcé. « Vous ne pensez pas que Sanjay est mort, n’est-ce pas ? Tout le monde devient fou dans cette demeure. Le seul meurtrier ici, c’est la tuberculose, et nous la tenons à distance depuis bien des années maintenant. Sanjay va bien, n’est-ce pas ? »
Ses camarades semblaient particulièrement tendues. La nouvelle avait tourné rapidement à Windrose, en une demie journée à peine, et l’atmosphère s’était drastiquement assombrie depuis. Le maître des lieux se sentait complètement démuni, autant face à l’affaire que face à lui-même. Il se força à répondre suite au long silence qui s’imposa.
« Je ne sais pas. Soyons honnêtes, deux éléments indiquent que Sanjay été tué. Les lettres falsifiées et la disparition injustifiable. Mais rien ne fait vraiment de sens, vu de l’extérieur. C’est comme s’il n’avait jamais existé. Pas de cadavre, pas d’arme présumée, pas de témoignage direct. Peut-être a-t-il été enlevé.
- Mais par qui, Monsieur ? On n’approche pas Windrose comme on approche une chapelle.
- On ne quitte pas non plus Windrose comme une chapelle. Quelqu’un aurait du voir Sanjay quitter les lieux. A moins qu’il se soit jeté à l’eau. »
Un silence. Le deux commises envoyèrent un regard effrayé vers l’océan. De Northwood se posta devant l’une des fenêtres qui donnait sur l’eau et observa l’horizon, la tête vide. Il était incapable de penser correctement, des sueurs froides le parcourant sans arrêt. L’eau sombre était agitée, son domaine l’était tout autant ; il craignait de ne jamais retrouver la paix à Windrose. Il s’inquiéta pour Sanjay, qui pouvait être n’importe où, comme il pouvait être nulle part.
« Ne nous laissez pas tomber Monsieur », émit Jeanne, la française. « Il a forcément fugué d’ici, d’une manière ou d’une autre. Mon Sanjay. »
Dans son lit, De Northwood se retourna deux fois, trois fois, quatre fois, sans arrêt. Son dos le grattait et son esprit ne cessait de fonctionner. Les reflets du pendule, loin de lui sur sa droite, lui apparaissaient comme deux yeux, ceux d’un chasseur prêt à tirer. Il attribua ce regard aux quatre enquêteurs, en particulier à Victoria. Le petit groupe s'était attribués les pleins pouvoirs ici, capables de disposer du domaine comme bon leur semblait. Le dénouement de l’affaire reposait entre leurs mains, que leur conclusion soit véridique ou non. Sa vie toute entière reposait entre les mains de ces quatre inconnus, détenue comme un fragile œuf entre cinq doigts. Qu’ils l’écrasent ici-même ou qu’ils l’envoient au loin, le résultat serait le même : écrasé, détruit, pourrissant.
Il entendit du bruit provenant du couloir, plus loin dans le domaine. Les enquêteurs ne dormaient pas. Ils pouvaient être en train de fouiller, de gratter les murs, de mettre sens dessus dessous leur chambre qu’ils seraient toujours dans leur droit. Quelque part, Victoria Vale dormait peut-être, ou alors épeluchait-elle toute la paperasse de Windrose à la recherche de la moindre incohérence, du moindre indice. Au cœur de la nuit, comme son élément semblait être. Une chasseuse ténébreuse, une chauve-souris sanguinaire, son sang froid rythmant ses mouvements calculés. De Northwood avait retrouvé plusieurs de ses cheveux roux sur ses vêtements avant d’aller se coucher, disséminés comme un rappel éternel que Victoria Vale était dans les parages. Il se retourna sous sa couverture, un courant d’air soufflant dans le couloir. Les yeux orangés de l’enquêtrice imprimés sur sa rétine. Le canon abyssal du Bentley contre sa tempe. Engel strangulant tout ce qui bouge pour obtenir des réponses. Sanjay noyé sous une mer de ténébreuse.
La salle commune, ses domestiques apeurés. Démunis. S’il était démuni lui-même, il ne pouvait même pas imaginer l’état de ses employés. Jeanne, la jeune française, assise tremblante dans le sofa. Elle avait quitté son pays pour fuir l’insécurité de sa ville, une famille abusive, un avenir atrophié. C’était le cas de bon nombre des domestiques de Windrose. Ils ne méritaient pas de vivre une nouvelle fois l’enfer de la terreur constante. S’il n’arrivait pas à s’aider lui-même, alors il aiderait les autres.
Ses yeux se fermèrent sur une nuit de cauchemars.