Cinq valentins pour le prix d'un (partie 2)

Par MarieZM
Notes de l’auteur : Avertissement de contenu : mentions de s*xe cru, vulgarité...

Pour info, le projet final est une BD (de type manhua, qui se lit en longueur / défilement vertical sur smartphone /format A5 environ) donc vous lisez une version romancée du scénario BD.

Au chapitre précédent, Guillaume et Samira avaient cinq profils d'étudiants se prénommant Valentin pouvant correspondre à un petit ami idéal pour sa sœur. En prétextant faire une enquête sur le temps libre de leurs étudiants, ils ont interrogé le premier qui s'est révélé catastrophique, et espèrent avoir plus de chance avec les quatre suivants. 

Un valentin en treillis militaire avec les cheveux rasés, l'air hagard. 

— Pendant mon temps libre, je me prépare au pire, affirme-t-il.

— Euh, vous vous préparez comment au juste ? demande Samira, désemparée.

— J'utilise tous les moyens disponibles, déclare simplement l'étudiant.

Devant la mine dubitative de Samira et Guillaume, il poursuit :

— Je fais des simulations de guerre en 3D, je lis des témoignages post-apocalyptiques, j'apprends le pilotage de drones, et le survialisme post-civilisationnel, je vais au stand de tir, je fais des entraînements paramilitaires dans... 

— D'accord. Et vous avez une amoureuse avec qui partager votre temps libre ? coupe Samira.

— Je pense que personne ne nous aime et qu'on n'aime personne, on n'a que des ennemis, plus ou moins hostiles, l'amour est une invention mercantile pour vendre des parfums, fait soudainement l'étudiant d'un air inspiré.

— Votre attitude blasée, je n'y crois pas, lui rétorque Samira.

— Vous croyez bien ce que vous voulez, ajoute simplement l'étudiant en haussant les épaules, d'ailleurs vous sentez fort le parfum.

— Une fille vous a brisé le cœur... AVOUEZ ! hurle Samira en tapant du poing sur la table. 

Guillaume sursaute. Il s'adresse à Samira : 

— On n'est pas là pour leur extirper des aveux sous la contrainte... Tu leur as dit que tu voulais juste écrire un article sur la façon dont ils s'occupent pendant leurs loisirs.

— Bon, je me suis emportée, dit Samira en se ravisant, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous... déguerpissez !

***

Un nouveau valentin dans le bureau de Samira. Il a des chaînes en or et une casquette avec un sweat-shirt à capuche, il a des chaînes en or et boucles d'oreilles en diamant. Il porte de T-shirt du groupe de rap TTC, célèbre en 2009... Il sourit agressivement, entouré d'une aura de fierté ostensible.

— Je m'en grille une, ça dérange pas, j'espère, dit le Valentin bling-bling, tout en allumant sa cigarette avec un briquet sans attendre de réponse.

— En fait... si dit Samira, en lui arrachant sa cigarette allumée et en l'éteignant directement sur le verre de son bureau avec un geste assuré.

Choqué, l'étudiant la regarde avec incrédulité en recrachant la fumée aspirée, puis il reprend sa mine insolente. 

Guillaume lui tend un chewing-gum en tablette en souriant :

— Et, donc, Valentin, comment tu t'organises pour passer du temps avec ta petite amie ? 

— Pouah haha. Plus personne m'appelle comme ça, boomer ! s'esclaffe le Valentin tout en rejetant le paquet de chewing-gum tendu par Guillaume..

— Comment on t'appelle, alors ? demande Guillaume, tous les rides de son front plissés.

— DJ-bâtard, répond fièrement le valentin, l'air satisfait et provocant, faisant briller ses strass et dorures, moi je suis plutôt one shot avec les go, mais j'suis un bâtard sensible, v'voyez les boomers... en faisant un geste obscène et très puéril (il gonfle une de ses joues avec sa langue, comme s'il avait mis une verge dans sa bouche).

— Pardon ? fait Samira, interloquée.

Le valentin se lève :

— Bin j'les baise - il mime un coït sommaire - et ciao, fait le valentin avec un geste de main qui signifie "ciao" avant d'entamer un rap comme un passage musical dans une comédie musicale en faisant des gestes avec ses mains, en rythme avec les syllabes de son couplet chanté :

— Est-ce que je peux t'offrir un verre ? Je t'emmène en Mercedes. Jusqu'à mon belvédère.*

Reprenant sa respiration, il déclame :

— C'est garanti ma petite, On va baiser comme des lapins.*

Très satisfait de sa première imitation, il mime plusieurs fois l'acte. Et continue, devant le regard médusé de Samira et Guillaume :

— Donc engloutis ma bite, Comme après une grève de la faim.*

Le valentin se caresse le ventre de façon concentrique en disant miam miam, et reprend son rap en déambulant dans le bureau de la directrice d'université, jusqu'à la porte :

— Elles ont des rêves de catins genre bijoux et draps de soie. Le lendemain matin, je ne leur dis pas bonjour, mais "casse-toi". Pas de joie pour les salopes, ça, c'est ma loi : Marche droit, Parle pas, Avale, Aboie*.

*paroles de TTC, Girlfriend

Consternés, dans le bureau, Guillaume et Samira le regardent sortir de la pièce avec soulagement.

— Ok boomer, fait Samira en portant sa main à son front au garde-à-vous en signe de salutations.

— Ouf, déclare Guillaume en s'essuyant le front 

***

Un grand blond aux cheveux jusqu'aux fesses et un imperméable noir entre dans le bureau. Lorsqu'il sourit, il a un dentier métallique qui recouvre toutes ses dents. Il porte une énorme croix satanique en collier qui se balance quand il avance de sa démarche chaloupée. 
.
— Vous m'avez convoqué, me voici dit-il en s'auto-montrant théâtralement.

— Nous voulions nous entretenir avec vous, Valentin, asseyez-vous ici dit Samira en désignant un siège éloigné en retrait du bureau puis elle se lève et fait face au Valentin qui s'assoit, dubitatif. On peut se tutoyer, n'est-ce pas ?

— Je ne préfèrerais pas, commence l'étudiant, il se trouve que...

— Moi ça m'arrange de te tutoyer, l'interrompt la directrice, c'était une question rhétorique. Qu'est-ce que tu fais de ton temps libre ? enchaîne-t-elle.

— J'exerce mon Art ! annonce le valentin, grandiloquent.

Samira lève les yeux au ciel pendant que Guillaume réprime un bâillement.

— Je suis bassiste dans un groupe de métal symphonique, réplique le Valentin avec mépris, mais j'imagine que vous n'y connaissez rien...

— Euh... non, effectivement, admet à contrecœur Samira.

— Mais c'est très intéressant, tente Guillaume...

— Non, c'est sans intérêt, intervient Samira. Parle-nous plutôt de ta petite amie... 

— Je vois que les nouvelles vont vite, ce n'est pas ma petite amie... dit le Valentin avec un air dégoûté, la jeune fille avec qui je traîne en cours, je ne couche pas avec elle...

— Ah ? s'étonne Guillaume.

— Le sexe, c'est vulgaire, je préfère ne pas écorner mon fantasme de harem de groupies folles amoureuses de mes talents de musicien en assouvissant de bas instincts avec une inculte qui me trouve stylé parce que je ressemble à Marylin Manson... c'est tellement mainstream.

— Certes ! disent en choeur Guillaume et Samira.

***

Le dernier valentin est un beau blond, qui présente bien. Samira et Guillaume se regardent avec complicité.

— ... je partage mon temps libre entre mes études et ma vie affective. J'adore sortir avec mes amis, une fois par semaine, le samedi soir. Mais je bois avec modération pour ne pas nuire à mes études car le dimanche matin est consacré à mes révisions, tandis que l'après-midi est le moment de la semaine que je réserve à ma famille.

— Le gendre idéal, commente Samira. Et les amours ? s'enquiert-elle, aux anges avec les mains croisées sous le menton.

— J'aimerais bien laisser une place privilégiée pour une relation amoureuse si je rencontre quelqu'un qui me donne envie de me battre pour créer un nous...

Guillaume et Samira hochent la tête avec satisfaction.

— Il est parfait, n'est-ce pas Guillaume ? s'extasie Samira...

— C'était... inespéré... reconnait le professeur.

— J'aimerais vraiment rencontrer l'homme de mes rêves cette année, ajoute l'étudiant avec enthousiasme.

***

Samira regarde Guillaume, déconfite :

— Il semblerait que je me sois un peu emballée, aucun d'entre eux ne peut correspondre à la perle rare de Solène...

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